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Critiques de Mircea Eliade (140)
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Forgerons et alchimistes

Eliade s'intéresse au cas des alchimistes et des forgerons à travers leur rôle de transformateurs de la matière et de purificateurs, via la transmutation des métaux vils en métaux nobles chez les uns et, chez les autres, la fonte de minerai qui ne paye pas de mine pour en faire des beaux objets rutilants. Avec autour de ça toute une dimension élémentaire liée en premier lieu à la terre et au feu et dans une moindre mesure à l'eau et à l'air. Plus comme toujours chez Eliade une dimension mystique.

Ouvrage érudit fourmillant de références à toutes les époques et cultures du monde – là encore un classique d'Eliade –, il a aussi les défauts de ses qualités et des visions du bonhomme. L'universalité et l'intemporalité des mytjes qu'Eliade cherche à tout crin à voir dans chacun des concepts qu'il défend atteint aussi ses limites. Tout à son abstraction, il en oublie aussi – ou plutôt il évacue la question, pourtant centrale – que la forge est une discipline bien plus ancrée dans le concret que l'alchimie qui, elle, est davantage marquée par la quête spirituelle. Le forgeron lambda n'est le plus souvent qu'un simple artisan, tant dans sa tête qu'aux yeux des autres, pas un genre de chaman métalleux maîtrisant les arcanes du fer et du feu (la quête de l'acier, c'est dans Conan et c'est de la fiction). Dans le même élan, il donne à l'alchimie une stature bien plus éthérée que ce qu'elle a eue en la déconnectant pour ainsi dire d'une chimie avant l'heure.

Mais en tout état de cause, ce bouquin reste très intéressant à lire, stimulant aussi bien quand il a raison que quand il a tort.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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Le sacré et le profane

Ouvrage d'une grande importance pour ceux qui cherchent l'essence du religieux.

Mircea Eliade offre de précieuses informations sur la composition du sacré, ce mot aussi fuyant que l'eau et brûlant que le feu.

Il convient d'être patient, d'encaisser certains développements laborieux, pour tomber sur de flamboyantes pépites. Nous y apprenons beaucoup de choses sur ce qui distingue homo religiosus, par-delà la diversité des confessions.

Je recommande donc avec gravité!
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Méphistophélès et l'androgyne

Pas de surprise comme d'habitude un livre riche d'enseignements et de questionnements.

Un livre bien construit, bien écrit et bien développé, une vraie mine d'or.

Je venais de terminer un livre écrit par un passionné mais très mal construit donc difficile à suivre c'est alors un pur bonheur que de se plonger dans le travail du professeur Eliade.
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Le sacré et le profane

Comprendre ce qui constitue le sacré permettra peut-être d’apercevoir ce qui constitue le profane. Dans ce livre, nous comprenons que le sacré (qu’il soit spatial, temporel ou naturel) est notre Centre Monde qui nous permet de renaître, de nous transcender et de nous comprendre. En sacralisant, nous créons de l’ordre autour de nous. Et, l’apparition du sacré découle d’une rupture dans l’environnement profane. En outre, il n’y a pas de Centre sans espace autour de lui-même. Le sacré n’existerait pas sans le profane. Nous sommes donc ici face à un sujet complexe que Mircea Eliade débroussaille durant moins de deux centaines de pages. Pour pousser la réflexion il faudra compléter ses lectures. Il ne s’agit donc ici que d’une belle entrée en matière. Nous regretterons seulement que l’ouvrage soit si court. Continuez avec Mircea Eliade !
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Les dix-neuf roses

Un subtil mélange, laissant le soin au lecteur d’entrer ou de rebondir sur la face qu’il veut, empilant des possibles strates, mise en abîme détendue… où l’avant-garde est considérée, à l’instar de Bolaño, comme une sérieuse farce, d’une goguenardise savante et recherchée, dont l’existence sert autant l’art et la recherche qu’elle apparait dérisoire… tout comme la littérature, nous chuchoterait le grand esprit qu’est Mircea Eliade, à travers son double divisé, tantôt narrateur-larbin secrétaire, oeuvrant dans l’ombre du grand écrivain national d’une nation à tendance totalitaire des années 60… Notre roumain francophile restera à jamais entre les deux, tout en les incarnant simultanément…



Une histoire qui se lirait comme un thriller, avec une étrange galerie d’individus, chacun mu par d’inassouvies pulsions, sa part d’ombre éclairée par une étrange familiarité, un déjà-vu trop réaliste pour n’être que du roman.

L’érudition à tendance hégélienne du texte pourrait se résumer à ce mot, probablement neuf pour le lecteur courant, qu’est l’anamnèse, expérience possiblement divinatoire d’un passé ressuscité, porte d’entrée, mais surtout de sortie, d’un roman sur le fil dont la quatrième de couverture à l’audace d’en interpréter la fin, interrogeant encore et toujours la place à donner à cet espace éditorial trop souvent bavard…



Du bien bel ouvrage, dont les manques ne s’expriment jamais ouvertement, confirmant l’impression d’un morceau pris dans une vie, continuant sans qu’on ne reste à l’observer, étrange et envoutant roman auquel il manquerait quelques voyelles.
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La nuit bengali

Un amour impossible entre un jeune européen, Allan, en poste en Inde, et la jeune fille de la famille où il demeure.

Son patron l’invite à séjourner chez lui, partager les repas avec toute la famille ; sa fille, Maitreyi, n’est pas insensible au jeune homme ; très instruite, très mure pour son jeune âge, elle entraine Allan, dans des moments difficiles pour un homme.

C’est un amour « platonique » religion, mœurs, langue tout contrarie l’épanouissement d’une vie normale ; et Allan devra quitter cette maison si accueillante mais dangereuse pour lui.

Rien n’effacera ce moment.

J’avais entendu parler de ce livre, et l’occasion m’a été donné de le lire……d’essayer de lire, car j’ai abandonné ; le chef d’Allan qui l’accueille chez lui, pour l’adopter….. m’a paru suspect ; j’ai de suite pensé qu’il voulait le mettre à l’épreuve par rapport à sa fille et connaissance de cause ; il s’est bien que rien n’est possible, seulement d’émoustiller leurs sens

Conclusion …pas du tout accroché, et j’ai abandonné…. Rare chez moi, car en principe je persévère



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Incognito à Buchenwald...

ADIEU et INCOGNITO À BUCHENWALD de MIRCEA ELIADE

Grand spécialiste de l'histoire des religions Eliade a également écrit des nouvelles. Les 2 qui sont présentées ici sont pour moi d'un hermétisme absolu. Dans la première il s'agit d'une pièce de théâtre dont le texte se résume à "adieu "puis le rideau se baisse et s'ensuit une discussion entre spectateurs et metteur en scène à laquelle je n'ai rien compris. Pour la seconde nouvelle c'est une réflexion sur la possibilité de monter une pièce dans un camp de concentration donc le concept de liberté dans l'enfermement mais là également je suis passé à côté !
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À l'ombre d'une fleur de lys...

Nouvelles s’inspirant des mythes et des lieux de Roumanie, un petit garçon et le redoublement tabou d’une fille, un devin des pierres qu’on croise sur une plage de Constança, un type obsédé par une photo vieille de 14 ans, un autre type qui retrouve une connaissance croisée il y a quarante ans en cherchant à percer le mystère des bribes d’une conversation…



Cinq nouvelles qui portent des personnages différents aux différents âges de la vie. Des histoires tendres, douces-amères, qui flirtent parfois avec le fantastique. Et nous plongent dans la Roumanie de la fin du XXe siècle. Un livre intéressant, sans grand plus, mais d'une écriture agréable.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Techniques du yoga

L’érudit essai de Mircea Eliade, aussi subtil soit-il dans sa volonté de faire comprendre au lecteur occidental les nuances d’une discipline qui peut souvent nous sembler paradoxale, nous révèle également l’imperfection de notre langue à traduire ses textes fondateurs sans commettre d’inflexions dénaturantes. Le Yoga devient ainsi un ensemble de notions agissantes (« Le Sâmkhya et le Yoga refusent à l’esprit (purusha) tout attribut et toute relation ») orientées vers une fin (« […] le but de la connaissance n’est pas la vaine recherche de la cause première et des origines historiques de cette condition, mais la délivrance »). Le niveau de manifestation des phénomènes n’est que vaguement identifié sous le nom d’ « esprit » en tant qu’il désignerait des états plus élevés que les simples « états psycho-mentaux ». Et pourtant, même si Mircea Eliade nous présente une véritable cosmogonie, il en parle parfois d’une manière telle qu’elle nous apparaît plus souvent sous la forme d’une philosophie créée d’esprit d’homme.





Bien que certains paragraphes éveillassent en moi de vagues réminiscences horrifiées d’un Teilhard de Chardin (« On ne peut pas obtenir la libération finale sans connaître une étape préalable de « cosmisation » ; on ne peut pas passer directement du chaos à la Liberté. La phase intermédiaire est le « Cosmos », c’est-à-dire la réalisation du rythme sur tous les plans de la vie bio-mentale »), l’essai de Mircea Eliade réalise un travail impressionnant de défrichage qui essaie toujours de rester, malgré d’incompressibles impossibilités, proche de l’essence du véritable Yoga (cessation des fluctuations des pensées) bien plus que nombre d’autres essais consacrés à ce sujet. Il surmonte également les difficultés qui peuvent s’opposer à notre compréhension en soulignant les différences qui peuvent surgir d’un yoga à l’autre selon s’il se développe dans la sphère de l’hindouisme ou dans celle du bouddhisme. Encore faudrait-il certainement, pour saisir la substantifique moelle de ces nuances, être soi-même hindouiste, ce qui est impossible hors hasard de naissance, ou bouddhiste – ce qui est peut-être encore moins possible puisqu’aucun empêchement n’étant clairement explicité pour les occidentaux pensant vouloir le devenir, la plupart le deviennent n’importe comment.





Il me semble que nous avons beaucoup perdu du caractère antihumaniste des spiritualités (si le mot convient) orientales en les important en Occident. Si le yoga vise réellement à l’arrêt des fluctuations du mental, alors tout ce qui s’écrit à son propos n’est qu’une circonvolution prudente et leurrante.

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Mademoiselle Christina

Maupassant qu'on aurait croisé avec un auteur de textes érotiques softs ; le sadisme et le masochisme sont présents à une dose non-mortelle et un degré juste pour susciter de l'excitation chez moi et dépasser les réserves que j'ai toujours face au fantastique. (Putain, mais, rêve ou pas rêve, baise là cette morte !) Hum. Un peu de tenue, cher ami.

L'écriture se tient de bout en bout, comme l'histoire et les personnages. Je devrais mettre 4 étoiles, je devrais...
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Le vieil homme et l'officier

Comme le dit à un moment, Farâma, le protagoniste de ce roman, il ne comprend plus rien à son récit. Et pourtant, il continue à écrire ses souvenirs, remontant à l'époque Ottomane, en citant des personnages parfois tout droit sortis d'une improbable mythologie. C'est l'impression mitigée que me laisse ce roman, le premier que je lis de Mircea Eliade. Ça commence comme au pire temps du stalinisme. Un vieil homme fatigué, retenu prisonnier, est soumis à plusieurs interrogatoires, menés par des personnes différentes. On le fait passer par un dédale de couloirs, de pièces, d'escaliers dignes de Kafka, souvent tard le soir, où à l'aube. Tout cela pour qu'il raconte ce qu'il sait sur différents personnages qui semblent avoir été importants à un moment donné. Tout le monde suspecte tout le monde. Une femme ministre ne l'est plus le lendemain. Le lecteur que je suis s'est perdu, comme le personnage, dans ce récit souvent incompréhensible. Pourtant, après quelques pages lues en diagonale, quelque chose me poussait à poursuivre, une envie de connaître le dénouement de cette étrange intrigue. La fin offre un semblant d'élément de réponse. Tout cela ne serait-il qu'un rêve ? On oscille sans arrêt entre la l'implacable dureté du régime socialiste d'un Ceaucescu et un univers onirique, historique, voire mythologique qui semble contrebalancer la réalité politique. Un univers à découvrir.
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Le sacré et le profane

Mirciea Eliade affirme que la tendance de l'homme est de vouloir vivre dans le sacré qui est un axe qui rejoint le paradis, la terre et le royaume des morts. Les pyramides, temples, ziggurats et cathedrales sont des representations de l'axe sacre. Tant que l'homme croit etre en mesure de vivre dans le sacre il est content. L'homme moderne cependant y croit de moins en moins et devient nevrosé.



Pour voir la these complete d'Eliade ill faut lire aussi le mythe du Retour Eternal ou Eliade propose la thèse que l'homme a peur devant l'inconnu et les dangers du futur. Donc, chez l'homme il existe un refus profond d'accepter la notion que le temps est historique; c'est à dire qu'il avancent dans un sens unique. La religion offre la solution au dilemne. A force de répéter les rites religieux, l'homme croit revenir perpetuellement aux origines et s'echapper au peril que represente le future dans le temps lineaire.



Eliade laisse croire que le Christianisme qui tient que le Christ est un personnage historique et que le monde prendra fin dans un futur plus ou moins proche risque de ne pas repondre aux attentes que l'homme a pour la religion. L'homme moderne semble donc condamne a une existence anxieuse.



L'argument d'Eliade est bien construit. Il reste à determiner si l'homme modern est bel et bien malheureux de vivre dans le profane. A première vue l'humanité modern est composée des matérialistes joyeux.

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La nuit bengali

Calcutta au milieu des années trente, les tenues indigènes côtoient les casques coloniaux, dans la mesure où les préjugés religieux des uns et le complexe de supériorité des autres rendent possible la rencontre. Allan est un jeune ingénieur européen fasciné par l'Inde et pour lequel son supérieur hiérarchique, un bengali de la caste des brahmanes, s'est pris d'un intérêt singulier. Ce dernier profite d'un accès de malaria de son protégé pour l'héberger en sa demeure, première étape du projet d'adoption qu'il appelle de ses vœux.  Son hôte se méprenant sur les motifs de sa décision et dans l'ignorance du carcan des traditions qui régissent la vie locale, suppose qu'on veut le marier avec l'aînée de la maison, Maitreyi. Alors que de prime abord elle n'avait guère éveillé d'intérêt chez lui, mais bien plutôt, une vague répulsion, flatté par les intentions qu'il prête au maître de maison, Allan commence alors a jeté un regard autre sur la jeune fille mystérieuse et passionnée.



Histoire d'amour contrariée somme toute classique, sur fond de choc des civilisations. Lorsque la vanité, les illusions, les situations fantasmées sont en bute aux préventions et aux interdits culturels et religieux. La narration, languissante, partagée entre les motifs assez flous du colon et les atermoiements de mise chez la jeune fille mystique se perdant en fantasmagorie, se prêtait peu à une étude estivale. Bien souvent le lecteur a quitté cette histoire  pour regarder le spectacle bien plus exaltant du déferlement ébouriffant des vagues de l'océan. 
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Le sacré et le profane

Mircea Eliade écrit: « une introduction à l’étude phénoménologique et historique des faits religieux ». En ce sens, il souhaite montrer que nos ancêtres vivaient sur un « double-plan », celui du profane et celui du sacré, une « existence humaine » et une « vie trans-humaine ». Dans un premier chapitre, il expose que: « pour l’homme religieux, l’espace n’est pas homogène ». Les lieux dans lesquels le sacré se manifeste par un signe deviennent eux-mêmes sacrés. Chaque fois que l’homme religieux crée un nouvel espace, il imite la cosmogonie, la naissance du monde. A contrario, l’espace profane est complètement homogène parce que l’homme areligieux l’a désacralisé. Ensuite, dans le chapitre 2, Il présente la différence entre le temps sacré et le temps profane. Le temps sacré est circulaire avec des moments consacrés aux fêtes qui reviennent chaque année pour marquer une purification. Néanmoins, cette vision cyclique a été exclue des religions juives et chrétiennes qui prônent la fin des temps. Il comprend également que l’homme areligieux garde toutes les traces de la religiosité dans son rapport au temps. Au chapitre 3, il reprend les différents éléments qui composent la nature pour en analyser leurs significations dans la vision de l’homme religieux. Ce dernier perçoit ces éléments comme la preuve de la sacralité du monde. Au contraire, l’homme areligieux l’a désacralisé et ne voit plus qu’en lui sa fonction esthétique. Néanmoins, tout en se purifiant des superstitions de ses ancêtres, il conserve l’héritage du comportement de l’homme religieux. Il analyse ainsi la « forme messianique du prolétariat » dans l’œuvre de Karl Marx, comparaison que j’ai trouvé très pertinente et intéressante. J’ai trouvé cet ouvrage intéressant mais j’ai été un peu déçue puisque j’en attendais beaucoup plus de lui. Malheureusement je n’ai rien appris de ce livre mais cela fait quelques années que je travail sur le christianisme et le judaïsme en m’axant principalement sur leurs origines. Néanmoins, si c’est un sujet qui vous intéresse et que vous êtes néophytes, c’est une très bonne introduction. Il est très fluide et pédagogique.
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Histoire des croyances et des idées religieus..

Ce troisième volume de l'impressionnant travail de Mircea Eliade nous emmène de la naissance e l'Islam à l'âge des Réformes.Deux chapitres sont aussi consacrés aux vieilles religions de l'Eurasie et à celles du Tibet; l'essentiel de l'ouvrage se concentre sur l'évolution des grands monothéismes , la pluralité des religions et des dieux semble avoir diminué mais la créativité de l'esprit humain dans la fabrication de croyances reste entière sous forme de dissidences , d'hérésies et de sectes diverses;
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Histoire des croyances et des idées religieus..

Deuxième volume de l'impressionnante somme de Mircea Eliade consacrée aux croyances humaines . Ce volume va du Bouddha au triomphe du christianisme en passant par les anciennes religions chinoises, l'hindouisme , la Rome antique, les religions celtiques , germaniques , l'évolution du judaïsme, les religions à mystères , l'Iran . Un immense et fascinant voyage dans l'esprit humain.
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Histoire des croyances et des idées religieus..

Mon intérêt pour les croyances et les religions est contemporain de mon athéisme et donc fort ancien. L'ouvrage de Mircea Eliade a été, pour moi, un indispensable vade-mecum ; Cet extraordinaire érudit fait en trois volumes une synthèse éblouissante . Le premier volume va des "religions préhistoriques" à l'Inde et la Grèce antique. Même si , en particulier sur la préhistoire ses thèses sont contestées ça n'en reste pas moins une somme remarquable.
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Journal des Indes

Journal des Indes est, comme son nom l’indique, un journal personnel. Il contient les événements du quotidien, les constations, les réflexions de Mircea Eliade pendant son séjour dans ce grand pays de 1929 à 1931. Il était au tout début de la vingtaine et souhaitait étudier les religions et les symboles, visiter des ashrams, ce genre de trucs. Il faut se rappeler qu’il s’agit du journal d’un jeune homme, pas celui du grand historien, philosophe et romancier qu’il est devenu. Si on y trouve le germe de certaines idées, on n’y suit qu’indirectement ses recherches. Quelques mentions, l’occasion, où il fait d’un cours exceptionnel de la part d’un professeur, ou des échanges avec d’autres étudiants. On retrouve surtout beaucoup de situations d’interculturalité.



En effet, à l’époque, l’Inde était sous occupation britannique, le jeune Mircea prend pension chez une anglaise. Là, il croise plusieurs Européens, certains de passage, d’autres en poste. Leurs relations avec les Indiens sont souvent empreintes de sentiments de supériorité. Cela donne lieu à quelques accrocs. En tant que Roumain (membre d’une nation moins impérialiste), Mircea fait preuve de plus de respect et de retenu que beaucoup d’autres. Aussi, il rencontre la jolie Catherine…



Ces années-là (1930-31) marquent également le début de la révolution civile, un mouvement indépendantiste indien plus organisé, autour de Gandhi, et Mircea en est le témoin privilégié. Régulièrement les Européens et les Anglo-Indiens devaient se retirer dans leurs quartiers. Magasins fermés, rues désertes… Mais la vie continue. Le jeune Mircea doit se remettre au travail, étudier. Étant curieux de nature, c’est aussi un grand lecteur. J’ai apprécié voir les auteurs qui l’ont intéressé, peut-être influencé : Tagore, Huxley, Mann, Wyndham Lewis, Dostoïevski, Dos Passos et même Kipling (je suppose que, à l’époque, il était impossible de ne pas le lire).



Bref, Journal des Indes a été pour moi une lecture agréable, sans rebondissement ni découverte (il faut dire que j’ai déjà lu une quinzaine des bouquins de Mircea Eliade, tant des romans que des essais) mais il donne un aperçu sur une époque révolue, un état d’esprit. Il donne surtout un aperçu sur les années de formation et la manière dont l’histoire pu marquer un des plus grands esprits du XXe siècle.
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Aspects du mythe

Un des ouvrages par lesquels je me suis ouvert à l'étude des mythes. Il constitue une approche cohérente (l'auteur est un spécialiste du sujet) mais marquée par les convictions propres d'Eliade à compléter donc par d'autres lectures (Levi-Strauss par exemple) . Très riche en exemples et lisible.
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Le sacré et le profane

Mircea Eliade, historien des religions, délivre un court essai empruntant largement à l’anthropologie pour étudier le sacré à l’aune des mythes et nombreuses religions primitives peuplant notre vaste monde.



Eliade traque, dans cet ouvrage paru en 1956, les manifestations du sacré dans la vie humaine. Ces manifestations ou “hiérophanies” peuvent être spatiales, l’homme cherchant à être au plus proche de Dieu, à la fois proche du ciel et au centre de l’espace habité.

Le sacré est aussi temporel, à l’inverse du profane pour qui l’humain ne s’inscrit que dans les contingences d’un temps historique privé de sens, l’homme sacré voit dans le temps une forme de cycle, d’éternel retour, où l’on se purge du passé pour se régénérer, où l’on reproduit/commémore l’acte créateur du cosmos.



Entre sacré et profane, nous aurions tort de voir une démarcation figée, l’un engendre l’autre au cours de l’Histoire. L’auteur roumain met en évidence un processus de désacralisation du monde (que se soit notre rapport à la Nature, à la sexualité etc) toutes ces manifestations, si elles ne répondent plus à un ordre religieux défini, portent encore l’héritage d’un passé sacré qu’il soit superstitieux, politique (à l’exemple de l’eschatologie communiste) ou inconscient.



Une introduction à l’œuvre scientifique d’Eliade, par ailleurs romancier, qui en dit juste assez pour donner envie de suivre son sillon ou du moins, d’en savoir plus sur l’Histoire des religions.



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