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3.98/5 (sur 328 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Étienne , le 15/05/1946
Biographie :

Monique Pinçon-Charlot est une sociologue.

En 1967, étudiante en sociologie, elle se marie avec le sociologue Michel Pinçon (1942) et suit son mari pendant la période de son service national en coopération, au Maroc (1967-1969).

À leur retour, ils terminent leur formation à l'université libre de Vincennes. En 1970, ils entrent à l’Institut de recherche sur les sociétés contemporaines (IRESCO) de l'Université de Paris-VIII, au Centre de sociologie urbaine (CSU) devenu en 1996, Cultures et sociétés urbaines.

Leurs premières recherches portent sur les processus de la ségrégation urbaine.

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot font ensuite porter leurs travaux sur la haute société - noblesse fortunée et grande bourgeoisie.

Elle a été directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), rattachée à l'Institut de recherche sur les sociétés contemporaines (IRESCO) de l'université de Paris-VIII, jusqu'à son départ à la retraite, en 2007.

L'essentiel de son œuvre est écrit en collaboration avec son mari.

En 2011, elle soutient publiquement Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle de 2012. Comme son époux, elle prend par la suite ses distances, "ayant compris que "c’est un nouveau Mitterrand".

Monique Pinçon-Charlot a été nommée Chevalier de la Légion d'honneur en 2014.
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Bibliographie de Monique Pinçon-Charlot   (33)Voir plus

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#rentréelittéraire #rl2023 #essais *Septembre rouge* de Michael Lowy et Olivier Besancenot Un hommage aux militants qui ont dû affronter, le 11 septembre 1973, le coup militaire sanglant du Général Pinochet et de ses troupes. En librairie le 23 août 2023 ! *Manouchian* de Claire Mouradian, Astrid Atamian et Denis Peschanski Cet ouvrage reconstitue l'histoire de ces deux orphelins du génocide des Arméniens devenus héros de la Résistance française. En librairie le 1er novembre 2023 ! *Le Méprisant de la République* de Monique Pinçon-Charlot En livrant son diagnostique implacable sur la conjoncture actuelle, Monique Pinçon-Charlot signe un livre détonateur pour tout ceux qui ne supportent plus le "macronisme". En librairie le 6 septembre 2023 ! *Les hommes et le féminisme* de Francis Dupuis-Déri En tirant le bilan critique de plus d'un siècle d'expériences où la frontière entre faux-amis et alliés est souvent poreuse, le sociologue proféministe Francis Dupuis-Déri esquisse les pistes d'un féminisme au masculin. En librairie le 4 octobre 2023 ! *Pain et liberté* de Denis Saillard et Coline Arnaud Conçue par deux historiens passionnés, voici la première histoire politique illustrée du pain. Une abondante iconographie distribuée en cent focus documente les cinq chapitres chronologiques, du Moyen Âge à nos jours. En librairie le 8 novembre 2023 !

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Citations et extraits (135) Voir plus Ajouter une citation
EST-CE QU'IL SUFFIT D'AVOIR BEAUCOUP D'ARGENT POUR FAIRE PARTIE DE LA CLASSE DOMINANTE ?
Non, ce sont deux choses très différentes… Karim Benzema, par exemple, est un grand champion et il est vraiment très riche. Il peut vivre luxueusement, s'acheter de grosses voitures et des villas avec piscine. Mais il n'est pas et ne sera jamais un bourgeois. Pourquoi ? Parce que c'est un fils d'ouvrier, et parce qu'il ne doit sa fortune qu'à lui-même et à son talent pour le foot. C'est important, car cela signifie qu'il peut transmettre à ses enfants sa richesse, mais pas la source de cette richesse.
À l'inverse, la richesse de la famille Rothschild remonte au XVIIIe siècle. Les Rothschild étaient les banquiers des rois et sont aujourd'hui les banquiers des puissants de ce monde. Ils possèdent des vignobles, des châteaux, collectionnent les œuvres d'art… À la différence de Karim Benzema, qui ne peut transmettre automatiquement à ses enfants son talent pour le foot, chaque génération de Rothschild transmet à ses enfants sa fortune, mais aussi la source de celle-ci : des entreprises, une culture, une éducation, des relations, créant ainsi une dynastie familiale.
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QUE PEUT-ON FAIRE POUR QUE ÇA CHANGE ?
Chère jeune lectrice, cher jeune lecteur, le seul fait que tu aies lu ces quelques pages et rigolé devant les dessins d'Étienne, c'est déjà le changement ! Tu sais maintenant que lorsqu'on te dit à l'école que tout le monde a les mêmes chances, ce n'est pas vrai. Tu as compris que lorsqu'on te dit que la richesse et la pauvreté sont naturelles et que l'on n'y peut rien, ce n'est pas vrai non plus. Et tu as aussi compris que les inégalités ne sont pas naturelles, mais souhaitées et construites par ceux qui ont les richesse et tous les pouvoirs.
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POURTANT LA RÉPUBLIQUE C'EST LE MÉRITE, PAS L'HÉRITAGE ?
Oui, c'est vrai. Mais les bourgeois, après le Révolution française de 1789, ont fait comme les nobles ! Les nobles se transmettaient de génération en génération leurs châteaux, leurs terres… et les paysans qui travaillaient dessus. Les super-riches, eux, forment de vraies dynasties familiales qui se transmettent leur capital financier (leur fortune et leurs possessions), leur capital culturel et leur capital social (un carnet d'adresses bien fourni en relations de haut niveau). Ces trois types de capitaux se transmettent de génération en génération. La REPRODUCTION DES INÉGALITÉS est ainsi assurée. […] Mais pour que cette reproduction des inégalités soit acceptée par le peuple, et que ce dernier ne se révolte pas, les super-riches essayent de persuader tout le monde qu'ils ont " mérité " leur héritage en réussissant leurs études, ou bien en montrant qu'ils sont meilleurs que les autres (d'où l'importance de la domination symbolique dont nous venons de parler). Ce qu'ils ne disent pas, c'est que leur réussite doit bien moins à leur mérite qu'à tous les AVANTAGES dont ils disposent au départ (argent, relations, culture), et dont les autres classes sociales ne disposent pas.
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L'argent, sang de l'humanité.
Au sens propre : de nombreux Américains pauvres vendent pour 60 $ chaque semaine 2 litres de leur sang.
[...]
L'entreprise suisse Octapharma transforme le plasma acheté bon marché aux États-Unis pour le revendre à prix d'or. Ces prélèvements d'une grande violence symbolique, traitant les donneurs comme du bétail, ont aussi pour effet la disparition progressive du don bénévole et éthique du sang avec des médecins, dont la présence augmente le prix de revient du "Produit".

Au sens figuré : les oligarques ont inauguré une sorte de cannibalisme à travers la transformation en nouveau marché financier des services publics liés au secteur social et à la santé. Les armes de destruction de ces services et de tout ce qui, de près ou de loin, peut ressembler à de la solidarité sociale, doivent être diverses pour pilonner de manière systématique les rapports humains qu'il s'agit de mettre au service d'intérêts de l'oligarchie. L'entrée des services liés au secteur social dans la sphère privée transforme des services publics en marchandises financiarisées pour être créatrices de valeur sous forme de titres dont les porteurs seront les profiteurs. Les "contrats à impact social" (CIS) constituent un nouveau type de partenariat public-privé mis en oeuvre dans le secteur social. Le 15 mars 2016, la secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire, Martine Prinville, a annoncé le lancement de ces CIS tout droit arrivés de Grande-Bretagne où ils sont apparus en 2010 sous le nom de "social impact bonds" (SIB) avec la bénédiction du gouvernement de David Cameron. Le social est ainsi promis à devenir un nouveau marché financier au bénéfice des banquiers et des actionnaires de multinationales.
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QUELLES SONT LES ARMES DES RICHES ?
Tu l'as compris, les plus riches, désireux de s'enrichir toujours plus et de conserver leurs privilèges, sont bel et bien en guerre contre les peuples. C'est une guerre financière et économique, qui fait de terribles dégâts. C'est aussi une guerre mondiale, puisque les entreprises et les richesses se déplacent d'un pays à l'autre selon les intérêts de ceux qui les possèdent.
Pour augmenter leurs bénéfices, et moins dépenser en salaires, les riches payent le moins possible celles et ceux qui travaillent pour eux. Et quand ils ne peuvent plus diminuer les salaires, ils déménagent leurs entreprises dans les pays où les travailleurs sont encore plus mal payés : on appelle cela la délocalisation. Pour ceux qui travaillent dans ces entreprises, il ne reste plus que le chômage, ou un travail souvent moins bien payé, qu'ils sont contraints d'accepter : c'est ça ou rien !
Nous avons une guerre (la guerre des classes), nous avons un champ de bataille (la planète), nous avons des combattants (les super-riches qui se battent contre les peuples), il ne nous manque plus que les armes pour comprendre ce qui se passe actuellement dans le monde.
LA PEUR est l'arme principale de la classe dominante, et c'est une arme terrible : les salariés, qui ont peur de perdre leur emploi, acceptent de travailler en étant moins payés, ou en étant moins nombreux pour faire le même travail. Ils travaillent donc de plus en plus dur, dans des conditions de plus en plus difficiles… et pour moins d'argent. Ceux qui sont au chômage ne veulent qu'une chose : retrouver un travail, à n'importe quel prix et dans n'importe quelles conditions. Ils acceptent alors eux aussi de travailler plus et de gagner moins.
Ce qu'on appelle les DROITS DES SALARIÉS (comme le droit de se reposer en famille le week-end, de prendre sa retraite après avoir travaillé un certain nombre d'années, ou d'être indemnisé lorsque l'on est malade ou au chômage) sont grignotés par les patrons. C'est une manière sournoise d'appauvrir encore plus ceux qui possèdent peu.
Ces armes économiques et financières sont très efficaces : d'abord elles font gagner toujours plus d'argent aux riches, et ensuite elles servent à persuader les pauvres que l'on ne peut rien faire pour que cela change, que le combat est perdu d'avance. La lutte serait devenue inutile et la loi du plus fort incontournable.
La SOLIDARITÉ DE CLASSE (les riches se serrent les coudes, tu t'en souviens ?) est aussi une arme puissante, et qu'ils savent très bien utiliser. Ensemble, on est plus forts, ils l'ont très bien compris.
Et ils ont aussi compris que si l'on se divise, on est plus faible. Alors ils s'emploient à affaiblir les autres classes en les divisant. Ils opposent les pauvres aux moins pauvres, ceux qui ont encore quelques avantages à ceux qui n'en ont plus, ceux qui travaillent dans la fonction publique à ceux qui travaillent dans des entreprises privées, les travailleurs venus d'ailleurs aux travailleurs français…
Ils ont aussi DES ALLIÉS PUISSANTS : les hommes et femmes politiques, les journalistes…
Les hommes et femmes politiques font eux aussi partie de cette classe dominante, et défendent les mêmes intérêts. Nous allons en reparler tout de suite.
C'est pareil pour les journalistes ! Les journaux, les télévisions répètent le discours de la classe dominante : « C'est comme ça, on ne peut rien changer, il faut accepter les choses telles qu'elles sont, faire toujours plus de sacrifices, se serrer la ceinture et se taire. » (On appelle ça la " pensée dominante ".)
Il est donc très difficile de s'élever contre tous ces puissants qui viennent du même milieu, ont fait les mêmes études, vivent de la même façon et n'ont aucun intérêt à ce que les choses changent.
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Le discours néolibéral avance masqué dans la langue venimeuse des prédateurs qui prétendent se battre contre "le système" et "l'entre soi" pour mieux servir les plus riches dans une régression sociale sans tabou pour les plus démunis. Avec la flexisécurité renforcée dans le sens de la flexibilité, les cotisations patronales encore réduites et l'entreprise comme seul niveau pour les négociations concernant les droits des travailleurs, le pouvoir du capital serait dangereusement conforté.
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Monique Pinçon-Charlot
Je pense qu'il faut s'orienter, chacun d'entre nous, vers l'idée de la désobéissance civile. Car lorsque l’État ne nous protège plus, il devient illégitime. Et c'est ainsi que 1 000 chercheurs ont appelé à la désobéissance civile par rapport à l'incapacité de nos politiques à lutter contre le dérèglement climatique.

(Le Monde)
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Quatre jeunes discutent devant le centre d'hébergement. Nous nous présentons à eux et découvrons que ces élèves de première ES * dans un lycée privé du secteur [16e arrdt] connaissent notre travail. Bien que conscients des limites de cet entretien, nous souhaitons partager avec vous ces échanges révélateurs : les points de vue et arguments de ces jeunes sont les mêmes que ceux de leurs parents.
Pour eux, la décision de la ville de Paris d'installer ici ce centre d'hébergement est éminemment politique, et ils s'interrogent sur la promiscuité entre richesse et misère.
« Pour les habitants du quartier, les SDF logés dans ce centre feront tache », nous disent-ils.
Cette cohabitation sera défavorable aux personnes sans-abri, le mépris et l'élégance des riverains contribuant à stigmatiser ces corps meurtris par la rue. Une ébauche de compassion aussitôt bousculée par la dénonciation de cet hébergement gratuit dans les beaux quartiers, quand leurs parents paient cher cette localisation privilégiée...
Nos lycéens, déjà pétris des théories néo-libérales, déplorent qu'il n'y ait « aucun retour sur investissement à en attendre ». « Ce sera même un frein pour l'économie » déclare l'un d'eux. Pour ne pas nuire à l'image et au prestige de Paris, « il vaudrait mieux installer les SDF dans les périphéries de la région parisienne ou en province ».
(p. 87)
* bac général, filière Economique et Sociale (16-17 ans)
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- Christophe Blanchard-Dignac, riverain et président de la coordination pour la sauvegarde du Bois de Boulogne.
Cet énarque, ancien PDG de la Française des Jeux, préside la coordination pour la sauvegarde du Bois de Boulogne qui regroupe vingt associations actives sur cette question. Aussi ne sommes-nous pas étonnés de le voir dans la foule qui attend l'ouverture des portes de l'université Paris-Dauphine [pour la réunion publique].
« Ce centre d'hébergement est un projet insensé, a-t-il déclaré au 'Monde' le 6 mars 2016. Le site fait partie intégrante du Bois de Boulogne, il est donc classé. S'il s'agissait d'installer ici des touristes dans un complexe cinq étoiles, notre combat serait le même. C'est un des rares espaces verts parisiens, il doit le rester. » Ce riverain, qui habite à une centaine de mètres du futur centre d'hébergement, ne serait donc pas opposé à son principe mais il souhaiterait le voir 'ailleurs', dans un lieu plus 'propice'.
« Nous ne sommes pas des révolutionnaires, nous demandons simplement que le Bois de Boulogne reste public, nous sommes farouchement opposés à sa privatisation ! » dit-il à Charlotte Perry au micro de France Inter pour l'émission 'Comme un bruit qui court' du 19 mars 2016. Des propos d'autant plus savoureux que sa femme est membre du Lagardère Racing Club, une enclave privée de plus de 7 hectares, située au coeur du Bois de Boulogne et réservée aux seuls membres cooptés.*
(p. 21)
* Pour entrer dans ce club, il faut être coopté et acquitter une cotisation annuelle de 1 825 € + 6 870 € de droits d'admission.
(p. 17)
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La charité à l'égard des « bons pauvres » justifie le refus de la solidarité avec les autres classes sociales. La construction de ce centre d'hébergement à proximité des plus grandes fortunes de France, en imposant quotidiennement à leur vue les défaillances du système capitaliste qui les enrichit, risque de mettre à mal l'indicible face-à-face avec eux-mêmes des membres de l'oligarchie.

Page 30, La Ville brûle, 2017.
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