Marthe Richard ! Voilà un nom que beaucoup d'hommes à l'époque - et peut-être encore de nos jours ? - n'ont probablement guère apprécié, à cause de la loi en France, sur la fermeture des maisons closes. Une loi votée, qui plus est, en 1946, l'année de ma naissance !
Mais blague à part, la vie de Marthe Richard se lit, même sur Wiképedia, comme un thriller. À plus forte raison la biographie que Natacha Henry en a fait, vous offre des surprises à gogo. le titre : " Marthe Richard, L'aventurière des maisons closes" pourtant pose un problème dans la mesure que l'existence de cette Française ne se limite pas à l'interdiction des bordels et lupanars, loin delà.
Ce que Natacha Henry propose est de raconter "la femme derrière la légende". Rien de moins ! Car légendaire elle est incontestablement. Les caractéristiques dont elle a été affublées sont, en ordre alphabétique, : aviatrice, collaboratrice, écrivaine, espionne, lesbienne, mythomane, politicienne, prostituée et résistante. Ce qui fait beaucoup pour une seule personne. Un véritable cocktail molotov, dont certaines "étiquettes" ne sont guère engageantes, tandis que d'autres impliquent esprit d'initiative et courage. En d'autres termes, il convient de nuancer son jugement à la lumière de ce qui fut vraiment sa vie. L'inconvénient est que l'on ne peut, malencontreusement, pas trop se fier à ses propres témoignages, tels qu'ils ressortent de ses oeuvres biographiques : "Mon destin de femme" de 1974, "Espions de guerre et de paix 1920-1938" de 1938 , et "Mes dernières missions secrètes, Espagne 1936-1938", de 1939, qui contiennent des passages fantaisistes ou la réalité se trouve "édulcorée".
Née en 1889 en Lorraine près de la frontière allemande, en milieu défavorisé (mère hypocondriaque, père alcoolique), la jeune Marthe ne pensait qu'à fuir cet environnement accablant et réaliser son propre destin. Vu le départ plutôt problématique, déjà très jeune, elle estimait qu'elle avait une revanche à prendre. Son mariage, en 1915, avec Henri Richer (mort l'année après dans la bataille de la Marne), son brevet de pilote aviateur (n° 1369), en 1913 (à 24 ans), son grave accident, la même année, - qui la rendra stérile et frigide - ses efforts pour entrer dans l'armée de l'air, comme combattante, en sont des illustrations évidentes.
Mais pour les peu de femmes devenir pilote de guerre n'est pas possible, comme le chef de l'aéronautique militaire lui fait savoir par lettre. Sa présence fréquente près des aérodromes attire l'attention du chef du Deuxième Bureau, le commandant Georges Ladoux (1875-1933) qui lui propose d'entrer au contre-espionnage. Je ne vais pas résumer ses activités d'espionne. Je signale que son chef en a fait un récit : "Marthe Richard : Espionne au service de la France" en 1932. Un petit détail tout de même : en espionnant le neveu du général Erich Ludendorff, elle croise, à Madrid, sa fameuse collègue Mata Hari (la Hollandaise Margreet Zelle 1875-1917), également recrutée par Ladoux, mais fusillée peu après. de même que je vous la laisse découvrir, en 1936 en Espagne et lors de la 2ème guerre mondiale à Vichy et Paris. Son rôle de grande résistante a été contesté par entre autres Jacques Delarue. À sa mort en 1982, à l'âge de 92 ans, la controverse subsistait toujours.
Quoi qu'il en soit, elle a eu son heure de gloire et fut élue conseillère municipale à Paris, où elle passera dans l'histoire avec la loi qui porte son nom. Sans vouloir rouvrir les longs débats à la Chambre des députés en 1945-1946, on peut bien sûr se poser la question si "la loi dite Marthe Richard" a été finalement une bonne chose ? Pour les hommes qui abusaient des filles et femmes, comme les proxénètes, souteneurs, criminels etc. sûrement. Pour les femmes et filles sans moyens qui optaient pour une solution de prostituée, c'est déjà moins évident. Les pauvres filles en étaient réduites à déambuler dans les rues, tandis qu'une minorité de 'poules de luxe' pouvait gentiment continuer à gagner des sous avec leurs 3 ou 4 clients fortunés. Bref, une telle loi poussait les victimes dans l'illégalité avec tous ces dangers. le développement de l'Internet avec ses 'offres d'emploi et de loisirs' et ses circuits mafieux, tout comme la précarité de la situation d'un nombre important de réfugiées, sont à mon avis des facteurs qui, de nos jours, mettent la question dans un autre contexte.
L'option la plus radicale, pratiquée par la Suède, qui l'interdit complètement tout en punissant les clients, va le plus loin, mais arrange les circuits mafieux et illégaux. Comme l'éradication de la prostitution par une loi relève de l'utopie, la plupart des pays préconisent des solutions intermédiaires : concentration des bars et clubs spécialisés à des endroits limités, visites médicales obligatoires, mesures administratives, fiscales etc. L'essentiel est, à mon avis, d'offrir le maximum de garanties de sécurité à ces femmes et filles, tout en préservant les intérêts de la société par un système de règles et mesures bien réfléchies et facilement contrôlables. Ceci ne sont que quelques réflexions par quelqu'un qui n'est pas qualifié en la matière et ne dispose, de toute façon, pas des éléments et données indispensables à un jugement fondé et équilibré.
Les bonnes intentions de Marthe Richard ne sauraient, en revanche, pas faire l'ombre d'un doute.
Une autre biographie retraçant son parcours peu ordinaire est celle d'Élisabeth Coquart : "Marthe Richard. de la petite à la grande vertu", parut en 2011 chez Payot.
Ouf ! Il me faut admettre que je sois content d'être arrivé au bout de cette chronique. Une héroïne dont la vie n'a pas été très rectiligne et un dossier "chaud" comme celui de la prostitution, tout en voulant être impartial, a été un défi qui ne m'aura pas fait rajeunir....donc, de grâce, ne tirez pas sur le pianiste.
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Ce qui m'a toujours fasciné ce sont les résultats absolument incroyables auxquels certaines familles sont arrivées. Prenons le cas de Marie Sklodowska-Curie (1867-1934) et de sa fille, Irène Joliot-Curie (1897-1956) et on arrive déjà à 3 (trois) Prix Nobel (2 +1) ! Sans oublier la soeur aînée de Marie, Bronislawa "Bronia" Dluska (1865-1939). C'est l'histoire de Marie et Bronia que Natacha Henry retrace dans son ouvrage "Les soeurs savantes", sous-titré "Deux destins qui ont fait l'histoire". Les soeurs avaient aussi un frère, Józef Sklodowski (1863-1937), président de la société médicale de Varsovie.
Dans un tout autre domaine et toutes proportions gardées, celui de littérature, c'est aussi le cas des frères écrivains Singer, le Prix Nobel Isaac Bashevis et Israel Joshua, ainsi que leur soeur, Esther Kreitman.
Coïncidence ou hasard, mais les 2 familles étaient polonaises. Nation que Marie Curie a honorée en baptisant un élément chimique "polonium".
Le portrait que Natacha Henry a fait de "Marthe Richard" m'a tant convaincu qu'il m'a incité à me procurer cette double biographie, d'autant plus que j'ai une immense admiration pour Marie Curie. Cela depuis l'époque où je portais encore des shorts et que j'étais en train d'essayer de comprendre un livre de vulgarisation sur la scientifique. J'ai oublié le nom de l'auteur(e), mais je me souviens que ma mère m'aidait à saisir certaines choses en faisant son repassage. Peut-être que j'ai été, comme gosse, fier d'être né, comme la grande dame, un 7 novembre ?
Ce que j'apprécie avant tout chez Natacha Henry, c'est son extrême soin des sources : l'ouvrage compte, en fin de volume 10 pages de bibliographie, commençant par les archives et les lettres de Marie Curie, en passant par les souvenirs évoqués par elle et les nombreux livres publiés sur elle en Français, Anglais et Polonais, pour terminer par une liste d'articles de presse qui lui sont consacrés.
Je présume qu'à l'école en France, vous avez pas mal appris sur cette - à juste titre d'ailleurs - gloire nationale qu'a été Marie Curie. Rappelons tout de même, en passant, qu'elle a été la première femme à recevoir le prix Nobel et est toujours l'unique à en avoir reçu deux et que c'est elle qui ait découvert la radioactivité.
En revanche, l'existence de sa soeur aînée m'était totalement inconnue, et je crois, qu'en dehors de son pays natal, c'est probablement le cas de la plupart d'entre nous.
Ce qui me frappe c'est la grande amitié entre les 2 soeurs. Ainsi, lorsque Bronia partait pour Paris pour y entreprende des études de médecine (ce qui à Varsovie était impossible pour une femme sous la domination de la Russie des tsars), la jeune Maria - comme elle s'appelait avant de rencontrer Pierre Curie et d'obtenir la nationalité française - devenait gouvernante d'enfants et donnait la moitié de son salaire à Bronia. Après, ce fut le tour à Bronia d'aider Maria à financer ses études à la Sorbonne. Mais leur amitié dépassait, bien entendu, largement ces aspects pécuniaires, comme leurs nombreux voyages entre Paris et Varsovie, ainsi que la montagne de lettres entre elles, en témoignent. Des contacts seulement interrompus lors de la première tuerie mondiale.
L'influence de Bronia sur sa jeune soeur a été énorme : c'est elle qui a persuadé Marie à venir étudier à Paris et c'est à elle que Pierre Curie, tombé amoureux de Marie, s'adresse pour intervenir en sa faveur auprès de Marie en vue de leur union. Il est vrai que la future double Nobel ne pense qu'à étudier : après les sciences, les maths.
Bronia, entretemps est gynécologue et mariée, en 1891, à Casimir Dluski (1855-1930), médecin spécialisé dans les maladies de poumons. Ensemble, ils ouvrent, en 1902, le plus grand sanatorium de Pologne, dans les montagnes Tatras près de Zakopane, avec l'aide financière entre autres du pianiste, compositeur et diplomate Ignace Paderewski, et d'un autre Nobel, Henryk Sienkiewicz, l'auteur du célèbre "Quo vadis" (1896).
Lorsque Marie Curie rêve de fonder un institut du radium, c'est encore la dynamique Bronia qui s'en charge et trouve les investissements nécessaires, en 1921, elle en deviendra présidente et Marie, directrice. Elle fonde aussi 2 centres pour enfants abandonnés : en 1921, un premier, nommé d'après sa fille unique, Helena - qui dépressive, s'est suicidée- et 5 ans plus tard un autre au nord de la Pologne qui abrite jusqu'à 1000 enfants délaissés.
Lorsque Marie est atteinte d'une leucémie qui lui sera fatale, c'est encore Bronia qui la soigne, d'abord dans les Hautes-Pyrénées, ensuite dans le Var et finalement en Haute-Savoie, où Marie Curie meurt le 4 juillet 1934. Bronia meurt 5 ans après, à l'âge de 74 ans.
Natacha Henry terminé son ouvrage en lançant l'appel suivant : "Peut-être faudrait-il ériger pour Bronia, sans laquelle rien de tout cela serait arrivé, un mausolée, un temple, une bibliothèque, avec ces mots, en lettres d'or : < Aux grandes soeurs, les patries reconnaissantes. > (page 256).
Natacha Henry, en plus de ses recherches solides, a eu la chance de pouvoir bénéficier de la bienveillante aide d'Hélène Langevin-Joliot, la petite-fille de la géante Marie, ce qui ne fait que contribuer à la valeur de cette oeuvre remarquable. Dommage que cette édition ne comporte pas quelques jolies photos de ces fameuses soeurs.
En somme, vive les familles polonaises et aussi toute mon admiration pour les Polonais, ayant courageusement combattu la peste brune nazie, chez eux dans les ghettos et à l'étranger, comme probablement les meilleurs pilotes dans l'armée britannique par exemple lors de la dernière guerre mondiale ! Ce qui est triste, c'est que leur gouvernement actuel super-conservateur et populiste semble avoir oublié le principe fondamental en démocratie de la "trias politica" ou la séparation des pouvoirs de Montesquieu et John Locke, en modifiant la constitution afin de permettre à leur parlement de nommer les juges !
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Je dois dire que c'est le titre original de l'ouvrage "Dites-le avec des femmes" qui m'a incité à me procurer, lire et commenter ce petit livre de justes 140 pages. Le sous-titre "Le sexisme ordinaire dans les médias" m'a fait penser que peut-être il aurait mieux valu qu'une babélienne s'aventura à une chronique, car seul contre 4 femmes, spécialistes de surcroît, je ne fais évidemment pas le poids. Je suis sûrement mieux placé pour le dire avec des fleurs - si je peux me permettre ce jeu de mots facile -, mais comme je ne me sens pas sexiste - du moins je le crois et je l'espère - je m'engage sur ce terrain probablement miné pour les hommes.
Ce n'est pas une preuve, bien sûr, mais je me félicite par exemple du fait, que ce mois-ci, une femme - Sophie Dutordoir, docteure en langues romanes - ait été nommée à la tête de la compagnie nationale des chemins de fer belge, un bastion d'hommes depuis que mon pays existe.
Car effectivement les 4 auteures ont beaucoup de mérites pour leurs efforts dans le combat visant à obtenir un statut pour la femme absolument égale à celui de l'homme. Cet ouvrage est axé sur les inégalités encore importantes dans les médias. Dans un avant-propos, Monique Perrot-Lanaud, ancienne présidente de l'Association des Femmes Journalistes, AFJ, explique clairement que cette Association a été fondée, en 1981, justement pour "favoriser le rééquilibrage de la présence et de la présentation des femmes dans les médias". Elle mentionne les résultats d'une étude sur la place des femmes dans l'information en France, pour nous livrer une statistique ahurissante : sur 100 personnes citées dans l'information, seulement 17 sont des femmes ! Et de ces 17%, il y a celles qui nous sont "présentées comme victimes, anonymes et sans profession". Ou comme Natacha Henry le précise : "le rôle obscurantiste du langage quand il escamote les femmes, de façon explicite ou sournoise". Virginie Barré s'est penchée sur les inégalités "qui pénalisent les femmes journalistes (moins payées, plus précaires) dans les rédactions."
Outre les contributions de ces 2 dernières, il y a un chapitre présenté par Sylvie Debras, auteure de "Lectrice au quotidien : Femmes et presse quotidienne : la dissension", paru en 2003, et directrice de la publication "En vadrouille", ici elle analyse pourquoi les femmes sont de modestes consommatrices de la presse quotidienne. Monique Trancart consacre un chapitre, sous le titre éloquent de "Médias d'information générale : le leurre féminin", à la place et l'image des femmes dans les quotidiens, à la radio et à la télévision.
J'ai commencé par lire la contribution de Natacha Henry, parce qu'elle est l'actuelle présidente de l'AFJ et parce que j'avais bien aimé sa biographie de Marthe Richard (voir ma chronique du 21 décembre dernier). Dans son chapitre "Masculin universel, paternalisme lubrique : langage et sexisme ordinaire", il est question entre autres des noms pour certaines professions et titres : madame le ou la ministre, le ou la juge, directeure ou directrice (directrice d'école, mais directeur de banque ?), auteure ou autrice, docteure ou doctoresse, droits de l'homme ou droits humains ? On pourrait multiplier les exemples de particularités bizarres pour quelqu'un dont le Français n'est pas la langue maternelle. Comment qualifier la phrase du membre de l'Académie française, Marc Fumaroli, qui complimente l'ambassadrice américaine en France par "Un homme d'État caché sous la femme du monde" (page 47) , autrement que d'absurde ? Il est vrai que ces Académiciens ou "Immortels" refusent de participer aux travaux de la Commission de Terminologie, créée en 1984, pour étudier la féminisation de certains noms et titres. Ils étaient assurément trop occupés à inventer le merveilleux mot de "maïeuticien" (après maintes réunions savantes) comme masculin de sage-femme !
C'est en 1647, que le grammairien Vaugelas fixe les règles de l'accord établissant que "la forme masculine a prépondérance sur le féminin, parce que plus noble". Et Natacha Henry d'ajouter : "Tout est là. Les proportions importent peu, les adjectifs s'accordent au masculin" et de donner comme exemple : les 10 femmes et les 2 hommes sont contents. Et on continue à enseigner cela à l'école primaire.
Virginie Barré nous apprend qu'en 1995, il n'y avait que 22 % de femmes parmi les journalistes de radio et de télévision, mais que"l'effet de loupe Cotta-Ockrent-Sinclair... déforme la perception de la situation réelle..." À part être sous-représentées dans le journalisme, les femmes y sont moins promues, moins payées et plus précaires. Il y a hélas une longue histoire d'habitudes misogynes : jusqu'aux années 1930, les hommes dominaient avec 98% et ce n'est qu'après mai 68 que la presse écrite s'ouvre un peu aux femmes et pour la télévision il faudra attendre le début des années 1980. Ce sont pourtant des femmes qui ont réussi à sortir des sujets tabous, comme l'excision, les femmes battues et les viols de guerre en ex-yougoslavie de l'ombre pour les mettre sur la place publique.
Sylvie Debras souligne qu'en France la lecture est une histoire de femmes et avance quelques chiffres à l'appui : les femmes lisent en moyenne 22 livres par an, les hommes 19 ; elles fréquentent plus les bibliothèques, 21% contre 14% ; achètent plus de livres, 20% contre 12% ; sont plus abonnées à des clubs de lecture, 17% contre 7%. En revanche elles lisent moins de journaux, exception faite pour la presse féminine. Il serait peut-être grands temps pour les journaux de considérer les lectrices "autrement que comme des ménagères qui font du lèche-vitrines.
Un lecteur d'un grand quotidien français a fait remarquer, à juste titre, que "La parité homme-femme n'est pas affaire de loi mais d'état d'esprit."
Ce quotidien venait d'organiser un "grand débat sur l'ecole", 8 participants, dont 0 femme, pour un sujet sur lequel les femmes en savent évidemment beaucoup plus long que les hommes.
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Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux Editions Audiolib pour cet envoi....
Grande surprise pour moi à sa réception : je trouvais le thème intéressant (les deux soeurs Sklodowska dont l'une mariée est connue sous le nom de Marie Curie), mais je n'ai pas fait attention au support. En un mot j'étais assez déstabilisée par le disque n'ayant jamais écouté d'audiolivre..... J'ai eu un grand blanc : comment allais-je faire ? Rapidement je fais le tour de mes platines CD, soit 2 à la maison + la voiture. En fait de "2 à la maison" ça s'est réduit à 1 car bêtement, mon vieux lecteur CD de 1993 (cadeau reçu à mon bac !) n'a même pas compris ce que je lui mettais dedans (je me souviens encore de mes filles cherchant le port USB dessus !).
Clairement je ne suis pas le public visé pour ce type d'outil :
- d'abord parce que j'ai eu du mal à trouver un créneau pour l'écoute
- et ensuite car la voix transporte encore plus que la lecture et j'ai réussi à pleurer pendant l'écoute de livre (ce que je n'aurais peut-être pas fait à sa lecture). Tout ça à cause d'une magnifique interprétation de la lectrice. Si j'avais écouté ce livre en voiture, j'en serais devenue dangereuse.....
Bon et puis je suis jalouse, mes filles n'ont jamais eu une aussi belle interprétation quand je leur lisais des livres ! Après elles étaient un excellent public !
Pour revenir au livre, outre qu'il est magnifiquement lu et interprété, je souhaiterais ajouter que c'est une biographie romancée qui m'a néanmoins appris beaucoup de choses. Passons sur le côté fleur bleue, un peu dommageable peut-être.... Toutefois le texte donne deux belles images de deux femmes volontaires, entêtées, courageuses. Un bel exemple pour les filles (puisque le public visé est celui du collège).
Personnellement j'ai trouvé le texte riche en informations, bien présenté en replaçant le contexte historique de l'époque.
J'ai découvert énormément d'éléments sur la vie de Marie Curie. C'est vrai que je ne m'étais jamais demandé comment cette petite polonaise était arrivée en France. Par un pacte, entre elle et sa soeur aînée. La cadette, Marie, devenant gouvernante en Pologne, pour payer les études de sa soeur en France, avant que l'aînée, devenue gynécologue, ne prenne en charge sa cadette. Car oui les études supérieures étaient interdites à l'époque aux filles par l'envahisseur russe. Mais c'est aussi un histoire de volontés : vouloir connaître, apprendre, transmettre.... Deux soeurs extraordinaires élevées par un père qui l'était autant.
Un très beau texte pour les plus jeunes (collège) mais aussi pour les adultes (j'ai promis à mes parents de leur passer le "livre", ça va leur faire bizarre d'y entendre des mots polonais vu que c'était leur langue qd ils étaient petits. Ils pourront me dire si l'accent de la jeune interprète est bon !)
A noter une info que je ne connaissais pas : à propos du Nobel partagé avec son mari et Becquerel (son premier). En fait le comité français n'a pas proposé le nom de Marie, c'est l'académie Nobel, après étude, qui l'a ajouté. Une femme ! En plus polonaise ! Vous n'imaginez pas !
Quelle tristesse.........
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Quelle affaire!
1917, Cottingley près de Bradford, Yorkshire. Elsie Wright,16 ans, et sa cousine Frances Griffiths,10 ans, passent leur ennui en réalisant une photographie, mais pas n'importe laquelle , une photographie où apparaissent 4 fées ... leurs mères sont aux anges, la rumeur commence à circuler...
Natacha Henry nous raconte leur histoire de la première photo à l'article de sir Conan Doyle paru dans The Strand en 1920. Une histoire qui fait rêver ou sourire selon ...
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Je remercie Rageot Editeur pour l'envoi, via net galley, du roman jeunesse : L'affaire du cheval qui savait compter de Natacha Henry.
Berlin, 1904. Charlotte, 16 ans, est livreuse de fruits et légumes.
Elle se précipite comme tous les Berlinois rue Griebenow, où un pur-sang nommé Hans fait sensation.
Du sabot, le cheval (surnommé Hans le malin) compte juste, choisit une carte à jouer et répond aux questions de son maître ! Est-il un génie ou un truqueur ?
Décidée à le savoir, la jeune fille l'observe, puis se rend à la bibliothèque et au zoo pour enquêter en compagnie de son ami Théo et de Bona Peiser, la première femme bibliothécaire d'Allemagne..
L'affaire du cheval qui savait compter est inspiré d'un fait réel car le cheval Hans le malin a réellement existé.
Des scientifiques ont vraiment étudiés l'animal pour savoir si c'était truqué ou si un animal pouvait avoir une certaine intelligence. Il est évident que cette affaire a fait évoluer la science et se poser des questions sur nos amis les bêtes.
Il est intéressant de découvrir la ville de Berlin un peu avant la seconde guerre mondiale.
Charlotte est une jeune fille attachante, qui a du arrêter le collège suite au décès de son père. Elle travaille avec sa maman à l'épicerie, ce qui n'est pas son choix premier. Mais elle n'a pas vraiment le choix.
Elle va croiser sur sa route le jeune Théo mais aussi une femme importante : Bona Peiser. Ce n'est pas n'importe qui car c'est la première femme bibliothécaire. Elle permet à tous d'accéder à des milliers d'ouvrages, gratuitement !
Ces trois personnages m'ont beaucoup plu, et j'ai suivi leur parcours avec beaucoup d'intérêt.
Ce roman parle de la place des animaux dans la société, de leur intelligence, de notre façon de les percevoir..
Mais il aborde également de la place des femmes au début du vingtième siècle. Certaines réflexions des scientifiques sur la gente féminine m'ont fait bondir ! Mais quels goujats ces bonhommes !
Ayant apprécié L'affaire des fées de Cottingley, le précédent roman de Natacha Henry lui aussi inspiré d'un fait réel ; je suis tout aussi ravie d'avoir pu lire L'affaire du cheval qui savait compter. L'écriture est fluide, le roman est court ce qui le rend dynamique. Aucunes longueurs ne sont à déplorer dans le récit.
Je vous le recommande :)
j'ai apprécié ma lecture, et je note ce roman quatre étoiles et demie.
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Très beau roman sans chichi ni "eau de rose", l'auteur nous embarque dans la vie de deux sœurs polonaises du 19e siècle dont l'une sera la célèbre Marie Curie. L'amour qu'elles se portent l'une et l'autre est une force vive qui les soudent "à la vie à la mort" face au décès de leur mère, à leur condition de vie misérable. Grâce au soutien indéfectible leur père, à leur détermination, leur courage; elles parviendront à rejoindre la France pour y parfaire leurs brillantes études : Bronia en médecine; Marie en chimie et elle deviendra l'illustre chercheuse et femme de Pierre Curie.
Ce roman en littérature jeunesse est très agréable à la lecture. Une biographie romancée , ces deux héroïnes féminines personnifient des valeurs de courage, de travail, d'amour bien sûr !
Le contexte historique est abordé avec clarté, nous nous instruisons sur l'évolution de la médecine, les progrès techniques de cette époque..;
On ne peut être qu'admiratif de ces deux parcours où " la soif de connaissances et la rage de réussir", la passion et les convictions l'emportent aussi. Ces deux destins forcent le respect dans cette époque où le sort des femmes est sous le joug des conditions sociales et tributaire encore de l'homme.
Bel hommage !
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histoire intéressante : pacte entre les deux sœurs inconnu de moi jusqu'à présent .
Simple, précise l'histoire de la Pologne des années avant 1900, de l'éducation des filles en fond d'une meilleure connaissance des débuts parfois difficiles de Marie Curie.
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Il y a quelques mois, je me suis acheté : L’affaire des fées de Cottingley de Natacha Henry. Il est rare que j'achète un roman en grand format mais ce roman jeunesse me tentait car il est inspiré de faits réels.
Tout commence pendant l’été 1917 en Angleterre, à Cottingley. Elsie, 16 ans, s’occupe de sa cousine Frances, 9 ans, venue vivre chez elle avec sa mère, le temps que la guerre se termine.
Un jour, réprimandées après une promenade, les cousines inventent une excuse : elles ont vu des fées près du ruisseau !
Pour le prouver, Elsie, passionnée de photographie, prend en photo Frances posant devant des fées en carton.
Le truquage est si réussi que leurs mères, émerveillées, les croient. Elles décident de prendre une autre photo…
Et cette supercherie va être connue bien au delà de leur petite famille...
L’affaire des fées de Cottingley est un roman jeunesse très intéressant. Il revient sur le trucage de photos par une jeune fille, pendant la première guerre mondiale.
Ce trucage est tellement bien fait que les mamans des deux filles pensent vraiment qu'elles ont vu des fées. Elles y croient tellement qu'elles en parle autour d'elle et curieusement le bouche à oreille va très bien fonctionner. Même un célèbre écrivain va croire en ses photos !
Sont t-elles vraies ? Non, ça nous le savons dès le début et pourtant parfois le doute demeure vu la révélation d'une des fillettes des années plus tard.
L'affaire des fées de Cottingley est un roman jeunesse qui plaira aussi aux adultes même si j'ai un peu regretté que l'écriture soit un peu... froide. J'ai pris plaisir à découvrir leurs aventures, surtout que je ne connaissais pas vraiment ce fait divers, cette supercherie. Il me semble en avoir entendu parler, mais il y a longtemps.
J'ai eu du mal à m'attacher aux deux jeunes filles, j'ai suivi tout ça avec détachement.
Cela m'a quand même plu, j'ai trouvé ça surprenant que ça puisse berner même des scientifiques. Il est très intéressant de découvrir cette histoire, qui a fait les gros titres il y a cent ans.
J'ai beaucoup aimé le dossier à la fin du livre. On apprend ce que Elsie et Frances sont devenues, la chronologie de leur histoire, les fameuses photos et même des reproductions d'articles de journaux. Il est très complet et apporte un vrai plus à ce roman.
Malgré un avis un peu mitigé sur ce roman, je ne regrette pas du tout mon achat car il a toute sa place dans ma bibliothèque avec de nombreux autres romans jeunesse.
Ma note : 4 étoiles.
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Dans une Angleterre sous fond de première guerre mondiale, Henry nous livre l'histoire d'une supercherie photographique qui a marquée son époque. Puisque son mari est parti en guerre, une femme, accompagnée de sa fille viennent s'installer dans la campagne anglaise, chez sa soeur. Ça ne plaira pas à l'adolescente de la famille, puisqu'à cause de sa cousine, elle se voit assignée à résidence pour s'en occuper. Elle qui travaillait chez un photographe, un emploi de rêve, puisqu'elle veut elle-même faire ce métier. Un jour, alors qu'elles rentrent les robes déchirées et salies par la boue, elles donneront comme excuse qu'elles ont vu des fées. Les deux soeurs, déjà friandes de ce folklore, passeront outre le méfait... Mais voilà, qu'elles veulent des preuves de l'existence de ce petit peuple. Les deux jeunes filles se retrouvent donc à devoir fournir la preuve... Usant d'un stratagème ingénieux, elles réussiront à prendre des photos qui prouveront leurs dires... Les photos intéresseront une grande société théologique, feront le tour de l'Angleterre, et même Sir Conan Doyle publiera un article sur le sujet... Les photos auront trompées la communauté d'experts... Mais jusqu'à quand ? Une lecture sympathique, avec une chute surprenante. Un petit moment de détente agréable, qui fait également rêver.
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Belle biographie romancée de la vie de Marie Curie et de sa sœur Bronia !
À travers leur parcours unique, une série de sujets sont abordés : l'Histoire polonaise à la fin du 19ème siècle, le statut des femmes dans la société et à la Sorbonne en particulier, les problèmes sanitaires et la recherche scientifique.
Personnellement, je ne savais pas grand-chose de la vie de Pierre et Marie Curie. Cette lecture est donc très enrichissante pour moi.
Mon seul regret est qu'au début du récit, on traîne sur des détails alors que par la suite, l'histoire accélère et les explications sont trop courtes, ce qui m'a laissé sur ma faim.
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Marie et Bronia Sklodowski sont deux sœurs issues d’une famille modeste mais cultivée. Leurs parents sont enseignants à Varsovie. Dans cette fratrie de cinq enfants, Bronia et Marie développent rapidement l’ambition d’acquérir un profond savoir et des connaissances en sciences, comme leur père, professeur de sciences physiques et de mathématiques. Mais à la fin du XIXe siècle dans une Pologne sous la domination russe, les études supérieures sont interdites aux filles et des universités clandestines voient le jour. Marie et Bronia en seront les premières élèves, quitte à enfreindre les lois imposées par l’ennemi. Faisant preuve d’une ambition sans limites et animées d’une passion commune pour les études, elles font serment de leur engagement mutuel pour concrétiser leur rêve de futures étudiantes à la Sorbonne.
Après l’écriture d’une première biographie sur Marie Curie, les Sœurs Savantes, l’autrice livre son premier roman pour adolescents avec une biographie romancée qui m’a fait découvrir le destin exceptionnel de Marie Curie.
On s’attache dès le début à cette famille très soudée, aux relations fusionnelles, où l’instruction tient une place essentielle avec la ferme volonté de réussir, d’être cultivé malgré le contexte historique difficile de l’époque. Ce récit est très enrichissant par les connaissances que Natacha Henry nous transmet sur les recherches et les avancées en médecine et en chimie. On ne peut être qu’admiratif devant le parcours de ces deux sœurs qui ont, par leur personnalité, leur ténacité et leur soif de savoir, rehaussé la condition féminine de l'époque. C'est aussi un bel hommage à Marie Curie, première femme à recevoir le prix Nobel.
Une lecture passionnante !
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Challenge Plumes Féminines
Il s'agit bien évidemment de Marie Curie et Bronia Dluska, sa soeur. Animée d'une volonté de fer, elles ont entrepris des études à Paris et ont plus que réussit leur vie. Les réussites de Marie Curie sont connues et sa soeur fut gynécologue puis sou-directrice d'un sanatorium en Pologne, fondé par son mari. Elles eurent beaucoup de chance, en plus de leur volonté : intelligence, éducation égalitaire, possibilité de quitter leur pays pour poursuivre leurs études...
Bon, on va pas se mentir, c'est pas vraiment un coup de coeur. C'est une biographie romancée ou un roman biographique, je ne sais pas de trop. Je l'ai trouvé assez mièvre (ce que Marie Curie n'aurait sans doute pas apprécié) et surtout, il y a une telle insistance sur les droits à accorder aux femmes, sur l'éducation égalitaire que même moi ça m'a cassé les pieds (et pourtant, je suis toute acquise à cette cause). Mais je n'aime pas beaucoup que l'on me dise quoi penser, et surtout pas de cette manière insistante.
Il n'en reste pas moins que c'est une bonne introduction à la vie des ces scientifiques. Elles offrent un modèle pour toutes les jeunes filles qui veulent embrasser une carrière scientifique.
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Un gentil petit roman jeunesse tiré d'un fait réel et pour lequel je n'avais pas la connaissance à ce jour.
il faut dire que le récit est bien amené, les personnages assez bien explorés mais on comprend très vite jusqu'où peut aller une supercherie infantile menée tambour battant auprès d'adultes plus que crédules mais tellement heureux d'apprendre un scoop. Les deux jeunes cousines se sont prises à leur propre jeu et ont bien fait d'amadouer leur mères pour leur faire avaler leur subtilité.
En tout cas la métaphore est très belle et l'on s'aperçoit encore une fois que lorsqu'on veut manipuler quiconque on arrive toujours à en duper certains et faire d'une fausse information une vérité, bien menée et surtout colportée par les plus grands pour donner beaucoup plus de crédibilité.
N'est-ce pas là un petit exemple d'une représentation universelle de la société dans laquelle nous vivons?
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C'était une lecture intéressante.
Je connaissais ce pacte entre les deux sœurs, mais rien de très précis.
C'est toute l'histoire de la condition féminine, à la fin du XIXème siècle à travers l'Europe qui est ici présenté. C'est aussi un peu l'histoire de l'accès à l'enseignement dans son ensemble en fonction qu'on soit riche ou pauvre, citadin ou campagnard.
J'ai eu un peu de mal au début avec le style, très professoral, très cours d'histoire. J'ai trouvé dommage que cela n'ait pas été un peu plus informel.
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