Avant de lire ce roman, je ne connaissais pas vraiment
Rosa Bonheur. Je savais seulement que c'était une peintresse et que son nom avait été donné à deux bars (l'un aux Buttes-Chaumont, l'autre sur une péniche) – autant le dire franchement, je ne savais pas grand chose de cette femme ! Alors quand j'ai vu que les éditions Albin Michel venaient de sortir une biographie, éditions qui m'avaient déjà permis de découvrir Katherine Johnson, j'ai décidé que c'était là l'occasion de découvrir la fameuse
Rosa Bonheur. J'appréhendais toutefois un peu car cette collection de livres est destinée à un jeune lectorat et je n'avais pas particulièrement accroché à l'écriture de Trébor, que je trouvais justement trop jeunesse. Cela dit, dès le début du roman
Rosa Bonheur, l'audacieuse de
Natacha Henry, j'ai su que la plume ne serait pas un problème cette fois – au contraire, j'ai trouvé celle-ci agréable.
Au début du roman, nous sommes informé·es que si l'ensemble de l'histoire s'attache à retracer avec véracité la vie de Rosa Bonheur, nous n'avons malheureusement que peu d'informations concernant la vie intime de l'artiste, ainsi l'autrice a-t-elle donc suivi son intuition pour rédiger le livre. Mais je dois dire que cela ne m'a pas dérangée ; oui, on remarque, de notre regard de lecteur ou lectrice aguerri·e, quels sont les passages romancés, mais ne sommes-nous pas là pour vivre une histoire ? Sinon, autant lire une biographie sur Wikipedia. Qui plus est, cela nous permet de ressentir l'admiration que
Natacha Henry a pour
Rosa Bonheur. On remarque également qu'elle s'est documentée, qu'elle a retracé le parcours de la peintresse, mais qu'elle n'a pas omis de lui glisser quelques péripéties entre les pattes, et quelques belles rencontres qui réchauffent le coeur. Cela en fait un récit rythmé, que l'on suit avec plaisir.
Rosaline Bonheur est née en 1822 et le roman débute alors qu'elle est âgée de seulement 14 ans. A cette époque, c'est une chance, pour une femme, d'apprendre la couture et de pouvoir en faire son métier, mais ce n'est pas ce que désire la jeune fille. Elle, ce qu'elle aime, c'est peindre et elle veut gagner de l'argent avec ses tableaux, comme son père. Sauf qu'elle est une femme et qu'elle ne peut donc pas intégrer les Beaux-Arts (c'est interdit aux femmes). de plus, elle devra dépendre d'un homme toute sa vie durant (son père puis un mari) ; elle ne l'entend pas de cette oreille, elle veut faire ce que bon lui semble. Forcé de reconnaître son obstination, son père la prend alors comme élève et c'est ainsi que débute l'apprentissage, puis la carrière, de la jeune femme.
J'ai été emportée par l'histoire de Rosa Bonheur – quelle femme ! Elle semblait beaucoup aimer ses sujets (les animaux) et elle était si passionnée qu'elle était prête à tout pour les reproduire avec le plus d'exactitude possible ; de fait, elle n'a pas hésité à se faufiler dans des abattoirs pour observer l'anatomie des boeufs, par exemple. J'ai trouvé qu'elle était un véritable modèle de passion, de persévérance, d'émancipation… Tout cela m'a donné envie de découvrir son travail, ce que j'ai fait en naviguant sur le net ; j'aimerais beaucoup voir ses tableaux en vrai, désormais.
Ainsi vous recommandé-je chaudement
Rosa Bonheur, l'audacieuse afin de découvrir cette grande peintresse animalière et qui, mine de rien, a prouvé – il en était bien besoin, à l'époque – que les femmes ont autant de talent – si ce n'est parfois plus – que les hommes.
Je vous souhaite une très belle découverte.
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