Je ne sais pas trop comment ce livre est arrivé dans ma PAL, ni depuis combien de temps il y était. Peu importe : aujourd’hui, il est lu, et c’est déjà ça.
Ce livre est court, sec, sans rien qui ne me fasse dire : « il aurait fallu…. il aurait été bon…. » Non. Le roman est ainsi, et il est très bien ainsi.
Nous croisons trois solitudes : celle de Phénix et celles de ses deux enfants, Paloma et Loup. Oui, elle en a fait exprès de les appeler ainsi. Elle avait de l’espoir en leur donnant ces prénoms. Elle a choisi le sien, elle qui ne supportait pas celui que ses parents lui avaient donné, prénom qu’ils avaient hésité, au dernier moment d’ailleurs, à lui donner, avant de se dire que non, décidément, ils ont gardé celui qu’ils avaient choisi, ils ont regretté que leur petite fille chérie ne soit plus leur petite fille chérie. J’ai beaucoup aimé les pages dans lesquelles le père essaie de se remémorer le passé, essaie de voir ce qu’il n’a pas vu, au moment où il l’avait vécu. Il ne se rend pas compte que la seule personne à laquelle il n’a pas fait attention, finalement, c’était sa propre fille unique. Et si je n’écris pas ce fameux prénom, c’est pour respecter la volonté de Phénix, pour rappeler aussi que si quelqu’un change de prénom, quelle que soit cette raison, il est bon de respecter ce choix, et non de lui seriner qu’on ne peut changer le prénom que ses parents lui ont donné. J’en pose, des questions ?
Phénix, ce jour, ce n’est pas ses parents qu’elle doit contacter, mais sa fille, Paloma. Elles ne se sont pas vus, pas parler depuis dix ans. Ce qui la pousse à renouer avec sa fille ? Son fils, Loup. Il a fait une énorme bêtise, il a voulu revoir sa soeur qui lui manquait trop et il a pris la voiture de sa mère. Sans permis. Arrêté, emprisonné, il ne veut pas voir sa mère, il réclame sa soeur.
Par portrait brossé franchement, le récit nous montre comment on en est arrivé là. J’ai presque l’impression de spoiler un peu en disant que le problème n’est pas que Phénix n’a pas aimé ses enfants, le problème est que sa façon de les aimer n’était pas comprise par eux, parce qu’elle ne pouvait les aimer de manière traditionnelle. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, elle n’était pas maltraitante, elle était différente, elle a voulu les élever comme elle-même ne l’avait pas été, faire tout le contraire de ce que ses parents avaient fait, pour qu’ils n’aient pas à souffrir comme elle. Vaste sujet. Oui. Surtout quand on ne dit pas, parce que Phénix semble incapable de dire réellement ce qu’elle sent et ressent. Conséquence ? Sa fille semble presque effacée, telle un oiseau sur une branche, ou « une stagiaire de sa propre vie » comme elle le dit.
Oeuvre forte, moments de vie souffrante, Le ciel par-dessus les toits est une oeuvre que j’ai aimé découvrir.
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