Citations de Nathalie Bernard (188)
Il existe deux choses qui font de nous ce que nous sommes : notre passé et nos choix. On peut en ajouter une troisième, mais qui est également liée à la deuxième : nos rencontres... »
Si les bisons n’avaient pas été exterminés, je serais resté dans les plaines.
Mais je ne peux pas revenir en arrière.
Alors, je regarde vers l’avenir.
Hâte-toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie.
"L'espoir, c'est de continuer à avancer dans le noir, de savoir qu'il y a de la lumière au fond du placard"
Peu à peu, je suis la plaine.
Je suis le ciel gris.
Je suis le vent qui soulève la crinière de mon cheval.
Je suis mon cheval.
Les Blancs amènent la destruction partout où ils passent et nous sommes sur leur passage...
Je m'enfonce dans les entrailles de la terre.
En bas je prends le temps de détailler chacune des racines qui courent dans le sous-sol humide pour aller se gorger d'eau ferrugineuse.
Peu à peu, je deviens eau,terre, sève, bois.
Je ne suis plus là, je suis dans la forêt.
Je ne suis plus un homme, je suis un arbre.
(p.23)
A la lune des jeunes bisons, la vaste prairie qui s'étire au pied des montagnes Wichita se pare d'une multitude de fleurs. Des corolles jaunes au cœur pourpre, d'autres pourpres au cœur jaune éclatent un peu partout et libèrent des odeurs sucrées et délicates qui attirent toutes sortes d'insectes. Dans le même temps, les berges de la rivière Washita se couvrent de broussailles et une foule d'oiseaux accourt pour s'y réfugier...
Le jour de ma naissance, au milieu de ces bourdonnements et de ces chants d'oiseaux, un gémissement monte dans l'air tiède. Une femme à la peau blanche et aux yeux clairs, accroupie au pied d'un tilleul, est en train de devenir mère.
L'ancien lieutenant-détective Valérie Lavigne passa une nuit terrible. Le regard de la jeune fille ne la lâcha pas. Elle ne put s'empêcher de faire défiler les avis de recherche dans sa mémoire et ça, elle savait que c'était vraiment, vraiment très mauvais signe...
Il paraît que les forêts marchent, m’avait un jour raconté ma mère. Elles le font très lentement, c’est pour cela que les êtres humains ne s’en rendent pas compte. Elles avancent silencieusement, vers un but qu’elles seules connaissent…
Dans le faisceau jaune de la lampe, la forêt, sombre et luisante m’évoqua un monde en ruine. Déplaçant la lumière vers le corps inerte, il me parut soudain plus petit et plus frêle que jamais. Comment cet individu avait-il pu nous terroriser à ce point ? Pour quelle raison n’avais-je jamais tenté de me battre contre lui ?
Du flou vers lequel m’emportait mon âme fatiguée, je refis la mise au point sur le paysage. La lune dardait son œil de pierre sur moi. Elle éclairait la cime des arbres d’une lumière bleutée qui me donna soudain l’impression de contempler un vaste océan.
Oui, ces types étaient aussi enragés que leurs chiens. Hommes ou bêtes, ils prenaient un malin plaisir à faire souffrir et, nous, les « sauvages », étions leurs proies favorites…
Après la mort de… , le décompte des journées et des heures cessa d’avoir de l’importance pour moi. Bien sûr, je savais que le mois de mai arrivait et qu’il ne restait plus qu’une trentaine de jours avant ma libération, mais je m’en fichais. Désormais, j’étais certain que l’hiver durerait éternellement, que le froid et la grisaille m’accompagnerait partout, et en toute saison. J’appris ce printemps- là que le soleil peut briller au-dessus de nos têtes, sans parvenir à réchauffer nos cœurs.
j'allai tout droit vers la boîte en carton sur laquelle la soeur avait inscrit Bijoux et Colifichets. Comme je l'avais imaginé, elle contenait nos bijoux et nos plumes, pêle-mêle. J'y plongeai la main et, tout au fond de ce bric à brac, je trouvai ce que je cherchais.
Le collier de Stella gisait sur ma paume comme un oiseau blessé.
Sans pratiquer aucune religion particulière, elle avait toujours pensé que l'univers pouvait nous aider ou nous pénaliser en fonction des choix et des énergies qu'on lui balançait.
Il faut parfois accepter de ne plus rien comprendre.
Je ferme les yeux, mon esprit voyage en remontant le temps. Je suis propulsée au 19e siècle et je me réveille dans les immenses plaines du Texas aux plateaux étagés, dans cette lointaine contrée soumise à un climat rude et hostile où la vie est uniquement rythmée par le galop frénétique des magnifiques mustangs, chevauchés par ces forts et fiers guerriers-cavaliers des tribus amérindiennes, avec en fond sonore, le grondement assourdissant des hordes de bisons partant en transhumance…
Regarde bien autour de toi, Di. Ils ont mangé toute la terre. Elle n'a plus de peau. Ils l'ont recouverte de pierre et de béton. et leur eau... Tu as remarqué ? Leur eau a mauvais goût, comme si elle était empoisonnée...
« -Voilà… ce que je voulais simplement dire, c’est qu’il y a beaucoup de disparitions chez les Amérindiens. Rien de plus ». -On est au courant! Naître femme et autochtone, c’est avoir six fois plus de risques de mourir assassinée qu’une non-autochtone et, pour ma part, je suis convaincues qu’un certain laxisme a certainement sa part dans ces statistiques! » P.198