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Critiques de Nathalie Heinich (81)
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Mères-filles, une relation à trois

je me suis retrouvée complètement dans le rôle de mère que je suis et de fille...
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Oser l'universalisme contre le communautari..

Ce petit livre expose et développe les raisons qu’on peut avoir de résister à un certain esprit du temps qui disperse et enferme les hommes, au sens de l’humanité, dans des catégories figées. Il est constitué d’articles divers parfois déjà publiés ailleurs. Il est du côté de la rationalité de l’universel, de ce qui constitue notre commune humanité. C’est ce choix qui fonde le mot « universalisme » : une aspiration, qui n’est pas (encore) une réalité, et qu’il faut conserver et développer. À cet universalisme, s’oppose le communautarisme qui met en priorité les groupes auxquels chacun appartient. L’universalisme ne peut céder devant le fait que l’égalité n’est pas parfaitement réalisée.

Le mode de pensée des communautaristes est binaire : des dominants et des dominés, des bourreaux et des victimes.

Trois domaines de la vie sociétale sont affectés par ce retournement des valeurs : l’identité, la différence sexuelle, le peu de valeur de la parole de l’autre. Cela donne trois parties au livre. Ces retournements viennent des USA, ce qui est reprochable en soi, les USA ayant toujours fonctionné sur ces distinctions préalables à toutes autres considérations, et à la considération de l’unité de l’homme dans toutes ces « identités ». Quel que soit l’avis qu’on peut porter sur ce phénomène, sa dimension d’intrusion caractérisée est en soi un reproche qui pourrait suffire à l’invalider, à le rejeter. Mais ce n’est pas l’essentiel.

L’identitarisme découpe la société en communautés. L’appartenance à une identité collective n’est pas le fait d’une décision, ce qui la placerait dans l’ordre de la volonté, elle est donnée comme « un fait », une essence. Or, tout groupe, par construction, est exclusif. L’appartenance en peut exister sans son contraire : l’exclusion (de ceux qui ne sont pas du groupe). C’est là que l’unité de l’universel se brise. L’appartenance comme l’exclusion peuvent être douces et tranquilles. Ce n’est guère le cas dans cette optique : les groupes communautaires entrent en concurrence les uns avec les autres. A été inventée ainsi l’intersectionnalité : « dès lors que les individus sont appréhendés comme appartenant à un collectif assigné, il faut trouver des solutions pour rendre compte de l’évidente pluralité des identités… créer une nouvelle identité » (p90)

Le néo-féminisme est un autre domaine du communautarisme. Du point de vue de l’universalisme, la différence sexuelle ne doit être mise en avant que lorsqu’elle joue un rôle dans ce que l’on a à dire, le reste du temps, l’humanité des femmes et des hommes ne nécessite pas de spécification et n’a pas à être mentionnée. L’écriture dite-inclusive ne cesse de vouloir rappeler l’existence des femmes et des hommes, ce que l’on sait bien. Il y a une double injonction impossible à, d’une part ne pas considérer les sexes (par souci d’égalité) et, d’autre part de les spécifier sans cesse dans la détermination dominant-dominé. Comme il va de même de la race, on trouve un « féminisme décolonial », les femmes noirs subiraient plus de discrimination, selon leur appartenance à deux catégories victimisées. Le bourreau désigné identitairement est le « mâle blanc », convergence de toutes ces catégories de plaignants.

Car, dernier point, tout ce système se fait sur un mode accusatoire, ou l’élimination du discours de l’autre et même de sa personne est érigé en méthode et idéal (cela s’appelle woke ou cancel culture). Des conférences sont interdites, des statues déboulonnées, des livres brûlés… dans une culture de la censure, où certains se sentent tellement assurés d’être du côté du bien qu’ils se sentent en droit de faire du mal aux autres, à leur parole, à leurs créations… Cette idéologie gagne l’université, les syndicats…

Le meilleur remède aux inégalités du monde est encore la considération de ce qui unifie les hommes, ce qui rassemble, ce qui les rend semblables les uns aux autres, dans un combat permanent pour réaliser, rendre réel, l’égalité qui découle de cette unité humaine : chaque humain, membre de la collectivité nationale, ses appartenances à des « communautés » ne lui conférant aucun droit, ne conférant aucune légitimité spéciales à ses opinions.

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L'Art Brut : Actualités et enjeux critiques

Disons-le tout de suite : Ce livre se destine avant tout à ceux et celles ayant déjà des connaissances et un intérêt pour l’art, voire pour l’Art brut directement - sans être totalement inaccessible par les néophytes pour autant (certains passages leur sembleront peut-être soporifiques). L’art brut est un sujet pointu, et bien plus complexe que son concept le laisse entendre, ce que les auteurs démontrent avec brio, certes pas forcément de la manière la plus claire et concise possible. Mais ces spécialistes ont le mérite de faire le tour du sujet et d’apporter matière à réflexion et éléments de réponse autour des théories et questionnements de Dubuffet.

Au final, ce livre permet de mieux comprendre les enjeux de cet art (opposé par nature à l’art académique) face aux musées, au marché de l’art, aux autres formes d’Outsider art, au primitivisme, à l’art contemporain, et même à Internet.



Ma note pour un adepte des arts plastiques : 4/5

Pour un néophite : 2/5.



Livre découvert à l’occasion d’une opération Masse critique.
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États de femme: L'identité féminine dans la fict..

Il ne s'agit pas d'une oeuvre de fiction mais d'une étude méticuleuse des roles de femme dans la littérature occidentale en utilisant des outils d'anthropologie.



C'est clair, limpide, bluffant de précision, et j'en suis ressorti avec l'envie de lire une multitude de romans. Car, si au début on peut penser que ce recensement de roles féminins n'est qu'un travail de scientifique, au fil de la lecture on comprend de plus en plus en quoi l'identité féminine est une construction sociale encore fragile et inachevée.



Un ouvrage que je relirai avec plaisir dans l'année, et qui m'a inspiré mes prochaines lectures. Incontournable pour quiconque se pose des questions sur le féminin.
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Faire voir : l'art à l'épreuve de ses médiations

Nathalie Heinich offre un regard très intéressant et éclairant sur le milieu de l'art contemporain et aide à prendre de la distance notamment sur le petit milieu des institutions, des conservateurs et autres commissaires d'expositions. Un livre parfois décapant (notamment le récit d'une commission d'acquisition en frac) qui permet une prise de recul nécessaire aux professions exercées par passion.
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La sociologie à l'épreuve de l'art

Sous forme d'entretiens, cette œuvre propose une approche intéressante mais peut-être trop concise de la sociologie de Nathalie Heinich et de son entourage, notamment Bourdieu. Comme l'indique le titre, celle-ci, après un parcours scolaire pour le moins original, s'est surtout intéressée à l'art contemporain. Même s'il est vrais que les principaux thèmes sont abordés, le lecteur reste parfois sur sa faim; tout doit être traité, et donc beaucoup de notions sont quelques fois rapidement éludées. De quoi donner envie de lire les œuvres de cette auteure!
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Maisons perdues

Sociologue de formation, Nathalie Heinrich a choisi la fome plus intime du récit pour égrener, au fil de dix chapitres, Les maisons perdues., celles qu'elle a aimées, où elle a té heureuse .En filigrane, de 1950 à nos jours, se lit l'histoire d'une famille, l'évolution de la narratrice-auteure quant à sa volonté de trouver sa maison.

C'est aussi l'occasion de brosser des portraits tendres et chaleureux de ceux qui ont habité au sens fort du terme ces demeures et ont accompagné la narratrice dans son chemin de vie. Une écriture précise et sensible , une réflexion intéressante mais quelques longueurs dans les descriptions de ces maisons.
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L'élite artiste : Excellence et singularité en ..

Heinich n'est pas sensible à l'art, elle n'y croit pas, d'ailleurs il est probable qu'elle ne crois en rien, et c'est la définition du cynisme. Malgrès son cynisme ce livre à quelques thèses et observation intéressantes, à lire avec distance donc.
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Le Wokisme serait-il un totalitarisme ?

Essai argumenté, solidement documenté et par dessus tout particulièrement bien écrit ; quel plaisir à lire.



L’autrice démontre en quoi le wokisme s’apparente à un mouvement virulent, autoritaire, voire disons-le, totalitaire.



Court et percutant (une petite centaine de pages), il se lit en un rien de temps. À partager autour de vous !
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Ce que le militantisme fait à la recherche

Un petit livre peu démonstratif, trop militant à mon gré. C'est dommage car le sujet est grave.

Cependant, je n'imagine pas qu'il puisse convaincre. Il nourrit d'informations celles et ceux qui sont déjà de ce point de vue. Il manque de force argumentative, de point de vue historique, de définitions.
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Ce que le militantisme fait à la recherche

Haineux.

J'espérais trouver des éléments de débat mais la plupart des arguments avancés par Nathalie Heinich sont fallacieux. Elle accuse des chercheurs de répandre des idéaux politiques dans l'enceinte de l'université mais tire ses exemples de publications non scientifiques: ouvrages de vulgarisation, d'opinion, revues grand public.

Elle est choquée par le recrutement d'une militante à la Sorbonne qu'elle présente comme le dernier bastion de la qualité scientifique en France alors même que c'est l'une des universités françaises où le recrutement est le plus incestueux.

Je m'interroge beaucoup sur ce que cette auteure connaît de l'université, qui produit 80% de la recherche publique française. Je me demande si elle a, au cours de ces 10 dernières années, mis les pieds dans un amphi de première année pour se faire une idée du public des sciences humaines et sociales.

Je sors frustrée de la lecture de cet ouvrage, qui ne m'a pas apporté les clés que j'attendais.
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La maison qui soigne

Personnellement, je ne me serais pas précipité sur ce livre. En feuilletant les pages, on croit vite comprendre qu'il n'y a pas d'histoire structurée, pas dialogues soutenus entre protagonistes, même pas de protagonistes en vérité. D'entrée on peut se dire que ça va être prise de tête et interprétations psychanalytiques à faire soi-même... et ce n'est vraiment pas mon truc... Mais, l'éditeur m'a fait parvenir un exemplaire en me demandant de le lire, alors quand je l'ai reçu, je ne l'ai pas directement rangé dans ma bibliothèque, je l'ai laissé sur la table de la salle à manger (ma salle à manger, pas celle de la "maison") puisque j'avais promis d'y jeter un oeil. Quelques jours plus tard, je l'ai ouvert à une page au hasard, et j'ai lu qu'il y avait sept jardins dans le jardin de l'auteure ou de la maison, j'ai tourné les pages au hasard et j'ai appris qu'il fallait remplir le poêle de bois quand il neige. Je me suis rappelé cette maison que j'ai habitée avec mes enfants, cette autre que j'avais louée pour les vacances. Je me suis dit "OK, ça change". Quelques jours plus tard, une fois de plus je suis passé devant le livre, et j'ai lu deux ou trois autres passages au hasard, et je me suis fait avoir... J'ai commencé à prendre plaisir, non pas à me prendre la tête en cherchant du sens, ce que certains pourront sans doute faire avec plaisir, mais à être dans cette intimité que propose le livre, l'intimité d'une personne, d'une histoire, d'une pensée. Alors, après l'avoir découvert sans vraiment y faire attention, j'ai décidé de le reprendre du début. A ce moment, j'ai compris qu'il y avait cette histoire, qu'il y avait ces dialogues, qu'il y avait des protagonistes. Enfin je crois, parce que je ne suis pas certain que ce n'est pas moi qui y ai apporté tout cela, car l'auteure s'amuse apparemment à juste en écrire assez pour qu'à la fin de chaque petits passages on lève les yeux au ciel pour imaginer sa propre histoire, son propre rôle, dans cette maison, ou dans une autre que l'on a connue, dans une autre que l'on voudrait connaître. Un livre qui fait appel à ce que vous êtes en un mélange savant avec ce qu'est l'auteure. Je l'ai refermé il y a quelques jours en me disant : "Bah oui, quand même...". Alors, franchement, si vous cherchez autre chose de temps en temps, passez quelque heures dans cette maison vous fera grand bien.
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Mères-filles, une relation à trois

Il est assez difficile de comprendre tout ce qui se joue entre mère et fille. Ce livre se propose de nous guider pour mieux comprendre ce qui se joue. Un peu ardu parfois mais il mérite d'être lu.

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La sociologie de Norbert Elias

Un excellent repère, qui synthétise de façon très claire l'ensemble de la sociologie de Norbert Elias, et ce n'est pourtant pas une mince affaire! Un repère à lire et à relire qui met en valeur ce sociologue parfois méconnu aux idées géniales. L'auteur explique aussi bien des généralités dans la sociologie d'Elias, comme le processus de pacification des moeurs, que des notions précises ou des aspects moins étudiés d'Elias, à travers des encadrés spécifiques (comment expliquer sociologiquement le génie de Mozart, la solitude des mourants...)

Un repère aussi intéressant, clair, que facile à lire, ce qui n'est pas toujours le cas pour les ouvrages de sociologie.

A mettre dans toutes les mains, de sociologues comme de non sociologues!
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Une histoire de France

Une histoire France est un livre sur la famille maternelle et paternelle de l'auteure Nathalie Heinich. Le livre est très documenté avec de nombreuses photos et actes de naissances, extraits...

La première partie sur l'immigration de sa famille paternelle est très poignante et intéressante. On a tous entendu des témoignages de la guerre et du destin des juifs mais ici nous avons un cas concret et la lecture en est parfois difficile. Très touchant, on ne peut rester insensible au destin de ses ancêtres.

En revanche je mes suis par moment perdu dans la généalogie, il y a de nombreux enfants et on s'y perd parfois.

Ce livre traite de la condition des hommes mais surtout de la condition des femmes au fil des époques.
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L'art contemporain exposé aux rejets

Un livre très éclairant (une nouvelle fois) de Nathalie Heinich sous l'angle du rejet et des réactions violentes du public face à l'art contemporain.

Bon, bien heureusement, le rejet ne caractérise pas l'ensemble des réactions du public surtout que l'ouvrage commence à dater (1998 pour la première version) mais cela reste intéressant car cela permet de répondre à certains attentes dissimulées du public quand on construit une exposition, une visite guidée, une médiation autour de ce champs disciplinaire.
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Le triple jeu de l'art contemporain

Entre transgression, réception publique et acceptation / reconnaissance des institution, où se situent l'oeuvre et l'artiste?

Nathalie Heinich pose un regard analytique sur une cinquantaine d'années de création et d'acteurs de l'art entre porteurs, admirateurs et détracteurs.
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L'art contemporain exposé aux rejets

Livre de sociologie particulièrement intéressant fondé sur les rejets de l'art contemporain. Nathalie Heinich établit des catégorisations du rejet en différents registres comme le registre économique, esthétique, esthésique, éthique, juridique, purificatoire, herméneutique,domestique, réputationnel

ou encore fonctionnel. L'auteur est neutre, n'applique aucuns jugements de valeurs. Néanmoins, l'auteur ne présente pas une démarche critique ni de solutions aux problèmes qu'elle évoque, elle ne fait que recueillir des critiques du public. Nathalie Heinich ne cherche pas à donner une explications aux œuvres, pour elle l'objet d'art ne compte pas.

De plus, elle se base très peu sur des sources sociales importantes.
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La Petite Bédéthèque des Savoirs, tome 9 : L'ar..

Une explication sommaire et bien faite de l’industrie de l’art contemporain. La formule de La Petite Bédéthèque des Savoirs ne convainc cependant toujours pas parfaitement.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Le paradigme de l'art contemporain : Struct..

La sociologue Nathalie Heinich tente de formaliser les concepts susceptibles de nous aider à appréhender l’art contemporain.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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