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Critiques de Nathan Hill (177)
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Les fantômes du vieux pays

Tout commence par un fait divers où un candidat, réactionnaire et populiste, à la présidentielle américaine, est agressé pendant un meeting par une femme de l’assistance. Le professeur et écrivain Samuel Anderson apprend qu’il s’agit de sa mère, Faye Andresen-Anderson, qu’il n’avait pas revue depuis l’âge de onze ans. L’avocat de sa mère lui propose d’écrire une lettre pour appuyer sa défense, mais l’éditeur de Samuel va avoir une idée quelque peu différente. Ils sont appelés, de toute façon, ce que le fils ne souhaite absolument pas, à se revoir. Les retrouvailles sont forcément lourdes de non-dits entre Samuel et Faye, les sentiments ambivalents de l’enfant abandonné se heurtant au silence de sa mère sur sa vie ponctuée de fuites.

Où le comportement de Faye trouve-t-il son origine ? Dans sa jeunesse auprès d’un père renfermé, dans ses origines scandinaves, dans la façon dont elle a vécu les événements de 68 à Chicago ? Samuel, de gré ou de force, se trouve obligé d’enquêter sur celle qui l’a abandonné.



Le style, assez original, est ponctué de dialogues vivants et crédibles, et d’énumérations chamarrées qui en disent plus que d’habiles descriptions. La traduction doit être à la hauteur du texte, car elle ne se fait pas remarquer. Quant à la forme du roman, elle peut sembler brouillonne, mais on sent que l’auteur sait où il va, qu’il se délecte à retarder au maximum certaines révélations pour pousser à tourner les pages. Les retours sur l’enfance et la jeunesse de Faye apportent progressivement des réponses, de même que des épisodes de l’enfance de Samuel, ces derniers étant plus « dispensables » à mon avis. Le point fort de ce roman réside dans les rapports mère-fils, vus par les deux protagonistes, mais d’autres thèmes s’y mêlent.



Il y aurait beaucoup à dire, j’en ai suffisamment dévoilé, mais il y a en quelque sorte plusieurs romans en un seul, et chacun en trouvera au moins un qui lui parle. Pour un premier roman, il est remarquable, et regorge de thématiques et de situations qui s’éloignent du déjà-vu, même pour qui a dévoré pas mal de romans américains. Le personnage de la mère est incontestablement intéressant, celui de Samuel plus habituel dans son rôle de professeur et d’écrivain qui se cherche. D’autres personnages ajoutent des touches d’humour, ou de romantisme, et permettent d’ausculter la société américaine contemporaine. Je ne crierai pas au chef-d’œuvre, il ne faut rien exagérer, mais un bon livre difficile à lâcher ne se croise finalement pas tous les jours, non ?

Ce roman foisonnant plaira aux amateurs de Jonathan Tropper, pour l’ironie douce-amère, Jonathan Franzen, pour la profusion, ou Steve Tesich pour le roman de formation, (j’ouvre une parenthèse pour m’étonner moi-même de le comparer à des romans que je n’ai pas adorés, bien au contraire… et je ne sais pas ce qu’il faut en déduire) mais je ne jetterai pas la pierre (le pavé) à ceux qui préféreront le lire en poche ou sur liseuse !
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Les fantômes du vieux pays

Les auteurs capables de tenir leurs lecteurs en haleine pendant 950 pages sont rares. Nathan Hill fait partie de ceux-là, dès son premier roman – ce qui est une réussite à ne pas sous-estimer. Il lui aura fallu dix ans pour finir son roman, moins d’une semaine à moi pour le dévorer – une première également dans l’histoire de mes lectures. La quatrième de couverture, pourtant, ne me faisait pas vraiment rêver – une mère un peu tarée qui lance des cailloux sur un politicien, son fils abandonné qui se sert de ce fait divers pour renouer avec sa mère et publier un livre-révélation pour le sortir de la faillite. C’était sans compter les talents de conteur de Nathan Hill. Il nous entraîne de personnage en personnage, change d’époque, revient en arrière, tout cela avec un doigté de virtuose absolument fascinant.



Ici, pas de raccourcis faciles, tout est décrit dans les moindres détails – les paysages, les gens, les situations semblent véritablement prendre vie sous nos yeux. Chaque événement décrit est d’une vivacité sans égale : les manifestations de 1968, les excursions virtuelles du personnage principal dans son jeu vidéo, ses années d’école dans la banlieue de Chicago. Même les dialogues nous semblent avoir lieu juste à côté, comme si nous étions nous aussi assis à l’aéroport avec Samuel et Periwinkle lorsque celui-ci lui annonce qu’il doit rembourser la totalité de l’avance perçue sur son livre jamais écrit. Fascinés par ce qui se joue sous nos yeux ébahis, absorbés par l’histoire en train de se dérouler, nous laissons l’auteur nous entraîner dans toutes les directions possibles et imaginables, en nous demandant bien ce que des personnages comme Pwnage ou Laura Pottsdam vont bien pouvoir avoir comme rôle dans cette histoire. Mais finalement, tout le monde y trouve son compte, chacun est à sa place, chaque chapitre sur chaque personnage est l’occasion de tisser un peu plus longuement la toile de ce récit tentaculaire, l’occasion également d’explorer encore un peu plus longuement les méandres de l’âme humaine.



Je ne vous révèlerais évidemment pas la fin de cette histoire absolument passionnante – parce qu’il faut lire ce livre, entendons-nous bien, c’est un de ces romans à côté duquel il ne vaut mieux pas passer. Mais laissez-moi vous dire ceci : je ne m’y attendais absolument pas. On aurait pu penser qu’au bout de 800 pages, l’auteur aurait laisser échapper malencontreusement quelques indices, comme d’autres le font par inadvertance au bout de 100 pages. Mais non, pas du tout – arrivés à la fin, nous ne sommes qu’éberlués par ce dénouement tellement bien pensé, tellement plausible, et finalement tellement diabolique. Une grande réussite !
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Les fantômes du vieux pays

Comment rendre toutes mes impressions de lecture de ce pavé ?



D’abord : j’ai aimé, vraiment beaucoup. Ce n’est toutefois pas un coup de coeur à cause de certains paragraphes entiers d’accumulations, mais que l’on peut facilement survoler.



J’ai aimé tous les personnages : de Samuel sur qui tout s’écroule à sa mère Faye qui m’a abandonné enfant ; de son ami d’enfance et de sa soeur Bethany ; de la jeune étudiante coriace qui ose tout pour ne pas faire son devoir sur Shakespeare ; du geek Pwnage capable de jouer jusqu’à la mort.



J’ai aimé les parties sur la révolte des étudiants de Chicago en 1968, même si l’auteur a pris des libertés avec le déroulement des faits (comme je ne connaissais rien à ces protestations contre la guerre du Vietnam, cela ne m’a pas gêné).



J’ai aimé le mystérieux Sebastian tout en me doutant de plus en plus de sa vraie identité, ça ne pouvait pas être un autre.



J’ai aimé la vision de l’Amérique sans concession mais tout en finesse qu’offre l’auteur ; ses détails si vrais : le bleu layette des uniformes des policiers, l’application IFeel pour personnes en mal de reconnaissance.



Grâce à ce magnifique roman, j’ai appris par le petit bout de la lorgnette la révolte des étudiants américains de 68 et eu une vision très claire de l’état du pays en 2011 juste avant le crack boursier.



Merci, M. Hill, votre premier roman est absolument réussi, bien que je me demande si le Mississippi est bien à 300 kilomètres de Chicago (mais c’est une erreur de traduction et/ou de traduction).



L’image que je retiendrai :



Celle de Faye sur les traces de son père en Norvège, découvrant la vérité sur lui.
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Les fantômes du vieux pays

Ceux qui ont lu et apprécié Le monde selon Garp vont, en lisant ce roman, obligatoirement y penser. En tout cas, moi, j'y ai pensé!

Ce roman est dans la même ambiance d'écriture je trouve, à relater l'histoire de Samuel, jeune homme qui se voyait écrivain célèbre et qui se "contente" d'être un petit professeur d'université sans ambition sinon jouer le soir à Elfscape, jeu vidéo en réseau, qui a été abandonné par sa mère sans explications et qui ne s'en ai jamais remis, qui ne la revoit plus pendant 20 ans et qui, du jour au lendemain, se retrouve à devoir écrire une lettre pour la soutenir car elle est aux avants postes après avoir lancer des cailloux sur un candidat à la présidentielle d'un côté, et à devoir écrire un livre sur son histoire mais à charge, de l'autre, forcé par son éditeur qui le menace de poursuites judiciaires...

Bref, une histoire passionnante, très bien écrite, très bien racontée, qui nous plonge dans la période anti-Vietnam de 68 aux USA, et dans une histoire familiale complexe. Les personnages secondaires sont également fouillés et n'en que plus de charme à ce livre!

Je le recommande donc vraiment, très bon roman!
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Les fantômes du vieux pays

J'avais hâte de lire ce livre dont tout le monde parle, et c'est en effet une belle découverte.

L'auteur impose un rythme très intéressant, avec des chapitres habilement répartis entre passé/présent et entre les personnages.

Les personnages principaux attirent beaucoup d'empathie, respirent le "vrai" et les personnages secondaires sont tout aussi intéressants.

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Les fantômes du vieux pays

Au sein de ce roman, nous sentons d'abord tout ce désenchantement qui affecte cette génération qui passe plus de temps à jouer sur Internet et sur leur téléphone cellulaire qu'à vivre leur propre vie.

Et voilà le hic…

Les passages décrivant cet état sont d'un ennui monumental ! C'est comme si l'auteur avait voulu raconter l'histoire de plusieurs personnages pour en arriver à un point où tout converge, mais que les détails trop nombreux et inutiles nous aspirent vers… le vide… vers le « bof, c'est ça…»



C'est vraiment dommage, il y a des chapitres très intéressants : ceux concernant l'enfance du personnage principal et de son amitié avec les jumeaux, ceux dévoilant l'histoire, justement, des jumeaux, de leur vie, de leur évolution. Mais, toutes ces parties intéressantes sont avalées par tous les sujets que l'auteur veut aborder : les manifestations de Chicago, le mouvement hippie, la contre-culture avec Ginsberg en tête, le Vietnam, les républicains versus les démocrates, les vieilles divisions sectaires, les récriminations étudiantes, la liberté sexuelle, la peur de certains face à la «grande» ville, le confort rassurant des petits villages et leurs médisances…

Je me demande si ce n'est pas l'erreur de l'auteur, de ce premier roman : avoir voulu «tirer» dans toutes les directions en voulant créer un roman chorale et d'avoir échappé l'essentiel : l'histoire d'une mère et de ses choix, de son fils, des amitiés qui se nouent et se défont.

Il y a au moins 300 pages de trop à ce récit… En voulant parler de tout, l'auteur n'a parlé de rien, de presque rien…

Je suis triste. Par contre, je tiens à dire que je ne bouderai pas un second roman de cet auteur… Parce qu'il y a une voix littéraire profonde qui existe dans toutes ces pages… Un deuxième roman nous prouvera, certainement, que Nathan Hill aura choisi sa voix en faisant fi de toutes les voies. J'y crois sincèrement.

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Les fantômes du vieux pays

Quel plaisir de lecture tout au long de ces 700 pages. L'histoire se situe aux États-Unis et commence par l'agression d'un gouverneur par une femme d'âge mûr, Faye. Son fils Samuel se retrouve entraîné dans l'écriture d'un livre sur sa mère. Au fur et à mesure du livre, on découvre l'histoire de nos personnages avec des retours dans le passé qui dévoilent certaines parties de leur vie et expliquent les choix plus ou moins judicieux réalisés. En même temps l'auteur décrit la société des périodes invoquées : les émeutes de 1968 à Chicago, le Midwest des années soixante, les années post 11 septembre, la Norvège des années 1940... J'ai trouvé l'intrigue passionnante. Tous les personnages sont intéressants et même les secondaires (Alice, les joueurs en ligne...). Très bonne description de la société.
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Les fantômes du vieux pays

Critique longuement attendue par babelio qui m’avait adressé le livre. Mais sans trop de mauvaise foi, contrat rempli.

***

«Les fantômes du vieux pays» de Nattan Hill, un livre américain qui a du coffre (700 p) et un vrai souffle narratif. Et qui malgré la célébration de la presse pour un jeune auteur, ne remporte pas vraiment mon adhésion.

Le récit démarre avec un lancer de gravillons, très médiatisée, sur un gouverneur réactionnaire du Wyoming en campagne présidentielle, qui fait étrangement écho aux populisme de Donald Trump. D’un événement politique, anecdotique et sur-amplifié, l’auteur déroule, à travers l’errance d’une mère et de son fils, une fresque sans concession de l’Amérique, d’après guerre à nos jours



Un roman Américain. Certes par la mise en scène de l’establishment du fric, les révoltes étudiantes contre la guerre du Viêt Nam, la culture informatique et les addictions vidéo du « monde d’elfscap » , le consumérisme du quotidien, la manip médiatique et paranoïaque, où show rivalise avec cynisme et falk news, les caricatures procédurières, éditoriales, les pudeurs d’une gentrification et ce formidable melting-pot universitaire où le poète, Allen Ginsberg, telle une madone inspirée, tente d’apaiser la foule étudiante que réprime violemment la police de Chicago de 68. Beau morceau d’anthologie.



C’est un roman couleur muraille, avec la grisaille d’une manufacture sur les rives du Mississippi. C’est la solitude de deux êtres, l’errance d’une mère, aimante mais frappée par l’infortune d’une adolescence flouée, le désir d’identité comme un Graal, ce sont les «fantômes du vieux pays» des légendes norvégiennes qui nourrissent la quête du passé racinaire d’une société schizophrène, née de l’immigration.

Ce n’est plus l’épopée du cow-boy qui flingue avec sa bible et un six coups, un great America again, mais une longue et lente dévastation qui ronge et traverse un nouveau monde qui se découvre hors sol. Un Easy rider, mode famille, la traversée d’un désert durant sept cents pages.



Ce ne ne sera pas la paix des braves, qui revenus du Viet Nam, aspirent au repos du guerrier. Mais la caricature d’une société trop nourrie, aphasique et mythomane, ivre d’un espace qu’elle ne sait plus habiter et qu’elle finit par dévaster.

Ce nouveau bûcher des vanités bouscule nos rêves d’une Amérique flamboyante. Douloureux regard du personnage principal, Samuel prof de fac, lui même emberlificoté dans la recherche de sa mère qui l’abandonne sans laisser de traces, réduit à de douteux et pitoyables calculs de survie avec un roman alimentaire pour régler ses dettes et affecté par la sottise d’une administration qui n’a plus de repères éthiques et fait de la délation d’une étudiante un sport légitime.

Le racisme en est curieusement absent, peut-être pour ne pas charger un tableau déjà sombre.



l’histoire de Samuel et de sa mère a la vertu de mettre en scène un monde américain, qui puissant et dominateur, en est réduit à fouiller les ombres d’un passé, lui même fragile, fugace comme un troll, impropre à donner du sens à leurs vies.



On ne peut épuiser ce livre protéiforme, qui en mode visionnaire, répertorie sur des registres très divers, parfois un tantinet harassant par ses longueurs, l’Amérique de Trump. Je n’en retiens que l’impression première, sinon constante, celle d’une longue traversée incertaine qui interroge le pourquoi de nos vies. Étrange périple d’une mère et de son fils, dont chaque étape hésitante d’un mal être, annonce la suivante dont le ressort est déjà cassé. Quête existentielle d’une société américaine rongée par le non sens et la dette. Road movie inquiétant de deux solitudes attachantes en perte d’identité.
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Les fantômes du vieux pays

Voilà une très belle découverte que celle de Nathan Hill, avec son premier roman qu'il a mis 12 ans à écrire.. c'est long 12 ans, mais à voir le résultat c'est magnifique.

Cet auteur est donc prometteur et j'attends son prochain roman déjà avec impatience..pourvu que ce ne soit pas dans 12 ans!!

Son écriture est fine et sensible, captivante aussi, je me suis laissée emmener dans ce récit sans aucune retenue, et je m'y suis prise, j'ai savouré.

Samuel enseigne dans une université, il est sensé être écrivain mais n'écrit plus rien après avoir publié une nouvelle lorsqu'il était jeune.

Sa mère l'a abandonné lorsqu'il était enfant et reparaît subitement dans sa vie, sous le feu médiatique car elle a agressé un sénateur en pleine campagne électorale.

Inutile d'en dire plus. Nathan Hill dresse un portrait de l'Amérique à travers les histoires de ses personnages, pétris de l'Histoire du pays et des évènements qui l'ont marqué depuis une 50taine d'années. C'est une prouesse de conjuguer ainsi les individualités et la grande histoire, mêlant intrigue et démontrant à quel point les évènements d'une vie sont tellement plus complexes que ne le laissent supposer les apparences. L'auteur parvient à peindre des portraits hauts en couleur, dont les choix de vie de dessinent au fil des pages, choix de vie et les motivations qui les sous tendent.

C'est plein d'humour, d'émotions, de réflexion fine sur la mémoire des individus, d'une nation, sur la façon dont l'Histoire traverse nos vies et nous transforment. C'est beau, c'est un superbe moment littéraire. J'avais hâte de le finir et en même temps pas du tout envie pour prolonger ce plaisir immense de lire Nathan Hill.

Merci à lui.
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Les fantômes du vieux pays

Les pavés ne m’attirent pas plus que ça, parce que j’ai besoin de changer souvent de livre, d’univers, et qu’avec un pavé, on en prend parfois pour de longues journées, voire de longues semaines si les journées sont bien occupées. Et pourtant j’ai ouvert celui-ci en toute confiance.



Il est étonnant ce roman. Dès le début, deux questions sont posées : qui est réellement la mère du narrateur ? Pourquoi l’a-t-elle abandonné à l’âge de 11 ans ? Et nulle réponse n’est apportée avant… longtemps. Mais on ne peste pas devant la volonté flagrante de l’auteur de retarder les révélations. Au contraire, on patiente et on se passionne.



Le narrateur est un écrivain qui n’a réussi à publier qu’une nouvelle. On découvre la vie de sa mère au fur et à mesure qu’il la raconte, à petites touches.



J’ai vraiment aimé être malmenée, lire au gré des caprices de l’auteur sans être rassasiée, me contenter de ce qu’il m’offrait parce qu’il me l’offrait sur un plateau. Le roman entrelace donc les histoires, jusqu’à la toute fin et le lecteur s’égare dans les entrelacs avec bonheur pour se raccrocher à la boucle d’une petite révélation offerte avec parcimonie.



Les échanges entre l’éditeur et le narrateur, souvent ironiques, sont aussi une critique de la société et on les lit avec un petit sourire aux lèvres. S’il écrit un livre à sensation, il vendra, lui serine l’éditeur, alors que s’il écrit un livre d’initiation, et si, de surcroit, celui-ci fait dans les 700 pages, il ne vendra pas et n’aura que 10 lecteurs. Reflet de notre temps. Heureusement, le challenge pavé de Brize nous prouve qu’il existe encore des lecteurs de vrais bons gros romans.



Je n’ai pas dit que ce roman est aussi un panorama de l’histoire des Etats-Unis des années 1968 à aujourd’hui.



Je n’ai pas dit non plus qu’il avait un côté original, notamment quand l’auteur écrit un chapitre à la manière des romans dont vous êtes le héros. Passage succulent qui permet d’avoir une vision extérieure sur le narrateur, ses actions, ses vulnérabilités.



Ai-je dit que c’était un très bon roman ?
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Les fantômes du vieux pays

Roman fleuve par excellence.

Ce livre c'est Babel : un mélange de voix, de vies, de langues, de parcours, un labyrinthe humain inextricable où tous les parcours sont liés mais on ne le sait que si on prend du recul.

L'histoire démarre avec le récit de Faye et de Samuel, la mère et le fils. L'une se retrouve affublée du surnom "Calamity Parker" suite à l'agression d'un candidat à la présidence, l'autre est professeur de littérature anglaise en faculté et est confronté à la médiocrité passive de ses élèves et évacue son stress, son ennui (sa vie même?), dans un jeu en ligne "elscape" avec lequel il rencontre Pwnage, un otaku américain.. Et à partir de là plusieurs personnages clés du passé et du présent, chacun avec leur voie / voix forte (Bishop, Bettany, Laura, Frank, Alice, Sebastian..) se mettent à exister, vivre entre 1968 et 2011. le roman parle de famille, du secret, de l'héritage, de la transmission, de l'amitié, des choix que l'on fait par facilité, par nécessité, passivité, lâcheté, sans y penser réellement tout en espérant très fortement que les choses soient autres... le tout sur un fond historique documenté (les manifestations de Chicago, le mouvement hippie, la guerre du Vietnam, l'après 11 septembre...).

Bref, il ne faut pas avoir peur du format brique de 707 pages de ce roman et se laisser emporter!
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Les fantômes du vieux pays

Roman fleuve epoustouflant ,un pavé dont chaque page est passionnante ,rien à jeter ,ce qui est rare pour un (premier) roman aussi volumineux .

A lire sans hésiter ,il y a longtemps que je n avais lu un roman aussi divertissant ,actuel ,original et prodigieusement bien écrit .



Nous suivrons Samuel ,jeune professeur de littérature et écrivain ( à la carrière avortée ,au point mort) d’un seul petit roman décrivant son enfance ,ses liens avec Bethany dont il est éperdument amoureux et son frère jumeau l inquiétant Bishop

De nombreux personnages et époques se croisent mais cet opus reste très lisible et ultra divertissant .

L auteur ,devenu adulte végète dans une universite de seconde zone où il donne cours à des étudiants amporphes ,indifférents ,non motivés et non intéresssés par la littérature ,sujet de ses cours.(passages hilarants ou li est confronté à une étudiante manipulatrice))

Pour s évader et vaincre l ennui ,il joue , de façon compulsive ,en ligne et en réseau au grand jeu «  Elfscape »,il fait partie d une équipe poursuivant des dragons et chassant les orcs

Les pages décrivant les jeux vidéo et surtout son ami virtuel « Pwnage »(qu il recontrera dans la vraie vie ainsi qu « Axman »)l'as ,le chef d équipe ,meneur de ce jeu sont absolument géniales et feront date ,en particulier le chapitre ou Pwnage englué dans son addiction ,essaie d élaborer une stratégie pour retourner dans la vraie vie :ce chapitre est écrit d un trait en une seule longue phrase et est particulièrement réussi ,gageons qu il restera dans les annales..

Samuel Andersen Andersen retrouve sa mère qui a déserté le foyer familial sans laisser d adresse ni d explications, l’abandonnant à l âge de 11 ans ,dans des circonstances rocambolesques ,celle ci est arrêtée par la police après avoir agressé ,jeté du gravier à la tête d un candidat aux élections présidentielles ;cette femme ,Faye,sa maman refait donc surface après des décennies d absence totale,catapultée à la une des journaux télévisés et de l actualité à la stupéfaction de sonfils ,Samuel .

Il apprendra qu elle à participé aux manifestations anti guerre au Vietnam et antiestablishment des années 1968 à Chicago Et qu Elle a même été arrêtée pour prostitution ..

Samuel se retrouve écartelé entre

l avocat de sa mère -grassement payé par l opposition au candidat agressé-qui lui demande de défendre sa mère- qu il n a plus vue depuis plus de 20 ans -en versant au dossier une lettre de préférence flatteuse

et son éditeur « Perwinckle » qui le somme d honorer les avances qu il lui a versées pour un nouveau roman jamais écrit en écrivant rapidement un opus sulfureux et vendeur Sur sa mère

Des aller-retour entre passé et présent nous mènent sur les traces de Faye ,sa mère ,de son enfance à l ombre des torchères de l usine chimique Chem Star dans l Iowa ,à so, bref passage à l l’université de Chicago



Des secrets de famille seront révélés et finalement tout se tient !



Ce roman est un veritable tour de force : à une intrigue quasi policière s’ ajoutent des passages hilarants ‘ (les jeux vidéo ,les étudiants ,la relation trouble entre le futur juge Charlie Brown et une étudiante ,Alice,qui tente d éclaircir son orientation sexuelle ) une ecriture limpide et aussi qulques passages plus profonds ,plus sérieux ,Sur l identité,ité ,le destin ,le poids des erreurs des parents sur notre vie ,la façon cynique dont les médias manipulent les brebis bêlantes que nous sommes (oui tous )

Le titre en Anglais de ce roman est « the Nix » du nom d un spectre imaginaire et malveillant du folklore nordique (pourquoi ? Lisez le roman:)))

La couverture du roman en anglais est particulièrement réussie on retrouve la photo sépia lors dune manifestation  »flower power » anti -war de 1968 des principaux protagonistes ,Faye ,,Alice et Sebastian avec en surimpression le titre « THÉ NIX « en couleurs primaires

La couverture de Gallimard est nulle à chier :au secours engagez un communicant plus jeune et plus original svp .....
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Les fantômes du vieux pays

Samuel Anderson, professeur d'anglais à l’université de Chicago, n'en est pas encore conscient mais son existence entre étudiants paresseux et aventures passionnantes dans le jeu en ligne Le Monde d'Elfscape est sur le point d'exploser. Son seul souci était apparemment le roman qu'il s'était engagé à écrire il y a dix ans en échange d'un confortable à valoir depuis longtemps dépensé, mais voilà que sa mère , qui avait quitté le domicile familial sans plus jamais donner signe de vie alors que Samuel avait onze ans, est projetée sous les feux de l'actualité.

Elle a en effet lancé une poignée de gravier sur un homme politique et l'événement entraîne des conséquences disproportionnées nécessitant l'intervention de son fils. Samuel va entreprendre alors un retour en arrière, dévoilant ses failles intimes, ses souffrances , mener une enquête sur le passé de sa mère, tant pour comprendre son attitude que pour essayer de trouver le moment où dans sa propre vie il a fait le mauvais choix.

Un roman foisonnant et pourtant très bien structuré dont on pardonne volontiers les quelques longueurs tant il est enthousiasmant. Multipliant les points de vue, les retours en arrière, tantôt drôle (les passages avec l'étudiante tricheuse sont un pur régal de mauvaise foi !), tantôt émouvant, Les fantômes du vieux pays entraîne son héros, et avec lui le lecteur ravi, dans un maelstrom de rebondissements , brossant au passage un portrait décapant de l’Amérique contemporaine. Un formidable roman d'apprentissage aux personnages très attachants et un pur de bonheur de lecture !

Si , comme moi vos poignets craignent le poids des 720 pages, pensez à la liseuse électronique, vous pourrez en outre mesurer combien d'heures de lecture- et donc de bonheur -vous restent à partager avec Samuel , Faye et les autres.



Et zou sur l'étagère des indispensables !
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Les fantômes du vieux pays

Je crois que ce livre est le premier que j’avais noté dans ma wishlist en amont de la rentrée littéraire. 700 pages plus tard, je ne peux pas dire que j’ai eu un immense coup de cœur mais indéniablement, Nathan Hill est un vrai raconteur d’histoires comme je les aime.

« Les fantômes du vieux pays » est un roman qu’on lit de façon gourmande en suivant les péripéties de Samuel et les retournements de situations. Certes, c’est parfois un peu longuet mais j’ai adoré me promener dans 50 ans de vie américaine couverts avec brio et avec talent.

A travers la vie de Samuel et avec un humour féroce l’auteur critique la politique Américaine, le marketing, l’éducation, la justice, l’université, les réseaux sociaux….bref tout y passe (mention spéciale pour les parties du roman qui parlent des jeux vidéos ).

Le récit alterne passé et présent, personnages principaux et seconds rôles, et d’anecdotes en digression l’histoire de Samuel et de sa famille se dessine.

Un récit qui parfois semble partir dans tous les sens mais qui est en fait un exemple de maîtrise, à tel point qu’il est difficile de croire que c’est un premier roman. Œuvre ambitieuse qui rebutera sans doute certains lecteurs mais qui risque de compter dans la littérature américaine.

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Les fantômes du vieux pays

C'est un roman phénoménal, foisonnant de rebondissements, avec une multitude de destins qui s'entrecroisent. Un panel de personnages majoritairement attachants, mais également parfois détestables. A travers ces 950 pages, Nathan Hill traite dans cette fiction d'un grand nombre de sujets qui ont marqués l'Amérique depuis 1968 jusqu'à l'année 2011. C'est fascinant par la richesse de la documentation, des sentiments, des émotions.

A Chicago, en 2011, une femme jette quelques gravillons sur le gouverneur Sheldon Packer, en campagne électorale pour élection présidentielle. Immédiatement les médias, s'empare de l'affaire, et révèlent que l'auteur de ce pseudo-attentat est une femme Faye Andressen-Anderson. Parallèlement, dans une université de Chicago, un professeur accroc pendant ses loisirs, au jeu vidéo en ligne Elfscape, rencontre des difficultés avec une de ses élèves, Laura Pottsdam à qui il reproche d'avoir copié un devoir sur Hamlet sur Internet.. Cet enseignant se nomme Samuel Anderson, et rapidement il découvre que celle que toutes les télés nomment Calamity Packer n'est autre que sa mère qui l'a abandonné depuis 1988 et dont il n'avait aucune nouvelle. Dans les révélations diffusées concernant sa mère, elle est décrite comme une prostituée, mais également comme une activiste des événements de 1968 à Chicago, manifestations étudiantes contre la guerre du Vietnam, manifestations féministes, qui ont fait l'objet de répressions violentes de la part de la police et de la Garde Nationale. Samuel va rencontrer sa mère, et entreprendre une enquête sur son histoire, en 1988 au moment de leur séparation, puis en 1968 sur la période des manifs et sur le vrai rôle de sa mère, et au delà sur l'arrivée aux USA de son grand père, émigrant du nord de la Norvège. Il faut ajouter que Samuel a également l'espoir de devenir écrivain, il doit fournir un roman à l'éditeur Periwinkle dont il découvrira le passé et le lien qu'il a avec sa mère. Sa quête sur le passé de sa mère est entrecoupé de plongées dans la vie virtuelle du jeu vidéo dans lequel il s'est fait un ami en la personne d'un des leaders du jeu, « pseudo. Pwnage ». Cette relation montre la détérioration de la santé des individus qui sont victimes d'addiction à ces jeux en ligne. Au cours de ses recherches sur son enfance , Samuel révèle son amitié avec Bishop dont il apprend le destin tragique par une longue lettre terriblement émouvante, et sur l'amour qu'il éprouvait pour Bethany, la sœur jumelle de Bishop. Au cours de ses investigations il rencontre Alice, une amie de manifs de sa mère, qui lui révèle le rôle trouble de l'agent de police Brown.

Lorsque l'on referme ces 950 pages on est un peu sonné, tant l'intrigue est forte. On a le souffle coupé par le croisement entre les personnages. Le nombre de événements traités à travers cette fiction est incroyable.
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Les fantômes du vieux pays

Voilà un livre riche, foisonnant, déroutant parfois mais passionnant. L’écriture est précise, incisive parfois l’auteur a le souci du détail et regarde la société américaine d’un œil exarcerbé. A travers le parcours de sa mère, il décrit la société de la « middle-class » américaine dans les années 60 ; l’histoire se passe dans une petite ville de province à une époque où les valeurs patriarcales et traditionnelles commencent à vaciller et que la guerre du Viêt Nam secoue le pays. Dans un mouvement de va et vient très fluide nous passons au gré des chapitres de 1968 à 2011 et nous retrouvons la même acuité de l’auteur pour ausculter la société du 21e siècle qui n’en finit pas de se chercher, de s’égarer. Entre l'opportuniste agressive, élève du héros, et le passif qui laisse sa vie lui échapper et se réfugie dans les jeux vidéo, sa mère qui n'en finit pas de fuir, le héros se cherche avec plus ou moins de bonheur. Certes ce livre est un pavé et je me suis parfois demandé où l'auteur nous embarquait mais l'ensemble est cohérent, clairvoyant et lucide et superbement écrit.
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Les fantômes du vieux pays

Été 2011. Samuel Anderson entend parler de sa mère pour la première fois depuis plus de vingt ans. Depuis que Faye a quitté Henry, son époux, en laissant derrière elle un petit garçon de onze ans, tout à fait inconsolable. Et ce ne sont pas forcément des conditions de retrouvailles idéales, puisqu’elle est inculpée pour agression d’un politicien, à coup de gravillons …

Professeur d’anglais à Chicago, écrivain avorté et individu hyper sensible depuis toujours, souffrant d’une addiction pour les jeux vidéo, Samuel va tenter de dépasser la rancune, voire la haine éprouvée pour cette mère dénaturée. Réussira-t-il à lui soutirer des confidences afin d’écrire un best-seller qui lui permettrait de payer ses dettes ? (Son éditeur lui avait accordé une avance pour un roman jamais écrit …)

Nathan Hill a écrit son (sublime !) premier roman à l’âge de quarante ans. Doté d’un brillant talent littéraire et une finesse psychologique déconcertante, ce surdoué de l’écriture nous conte l’histoire d’une famille venue du “vieux pays” (non ce n’est pas l’Amérique …) Une famille qui aura fait face à bien des déconvenues. Du printemps 1968, en passant par les étés 1988 et 2011, son héros tentera de replacer les pièces d’un puzzle relativement complexe (mais ô combien passionnant !) Pièces qui lui permettront enfin de mettre en lumière les secrets du grand-père norvégien et ceux de sa mère qui a brisé ses rêves de jeunesse à cause d’un terrible malentendu …

Aucun personnage de cette intrigue n’est superflu, et surtout pas son ami d’enfance, Bishop ou sa soeur jumelle Bethany dont il est encore amoureux … Pas plus que Laura Pottsdam, l’étudiante tricheuse à l’avenir tout tracé …

Un énorme coup de coeur pour ce pavé lu en quatre jours ! Une admiration sans borne pour son auteur encore si jeune !
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Les fantômes du vieux pays

Un premier roman porté par une construction narrative impressionnante, mais aussi par une galerie de personnages haut en couleur. Nathan Hill bouscule la saga familiale en racontant l'histoire d'une mère apparemment indigne et d'un fils paumé. Jouant sans cesse sur le lien entre réalité et imaginaire, vérité et mensonge, il met en place une satire de la société américaine d'hier et d'aujourd'hui.
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Les fantômes du vieux pays

*Coup de coeur*



Y a des bouquins comme celui de Nathan Hill qu’on ne soupçonnerait pas d’alpaguer aussi vite. La magie avec ses paillettes dans la poire a opéré de suite ici quasi dès les trois premières pages et s’est confirmée durant les 697 suivantes.



Construit sur 10 parties, alternant 1968 – 1988 – présent, le roman nous embarque à la suite de Samuel sur les traces du passé de Faye, mais pas que. Plusieurs personnages se croisent, différentes histoires se font échos et s’emboîtent grâce à une narration habile donnant ainsi une cohérence afin de peindre, on le comprend au final, le tableau d’une Amérique paradoxale où cynisme et idéaux cohabitent bizarrement.



Et c’est là que tu vois que Nathan Hill a une sacré pa-patte, un petit talent de conteur loin d’être sorti du cul d’une poule. Jamais on est perdu, toujours on est intrigué par la suite des événements et par le destin des différents personnages (dont je ne veux pas trop trop vous parler) (parce que si vous avez pas encore compris IL FAUT LIRE CE LIVRE).



Avec un style contemporain qui n’a pas oublié d’être lyrique ni d’avoir de l’humour, rarement pompeux (c’était quand même ma petite crainte après l’autre sensation, il y a quelques années, City on Fire de Garth Risk Hallberg, imbuvable de prétention), Nathan Hill insuffle à son roman une tendresse pour ses héros, voire même une fascination pour les plus « salauds » que j’ai trouvé absolument touchante.



Comment ne pas s’attacher à la loositude de l’émotif Samuel, ni à l’addiction de son pote de jeu Pwnage au coeur généreux ? Comment ne pas être curieusement passionnée par l’histoire d’une étudiante roublarde et manipulatrice, prête à tout pour accéder à ses fantasmes de carrière sans fournir le moindre effort scolaire ? Même l’éditeur philosophe de Samuel, qui incarne le cynisme à l’état pur et ne vend que du « concept » aux masses même si c’est de la merde, reste un de ces personnages aussi détestables que séduisants. Et Faye, la mère « indigne », fascinante dans sa complexité !



Malgré la petite pointe d’amertume, les regrets du passé, les désillusions et les échecs que vivent les personnages, malgré la peinture pas tip-top de cette Amérique franchement schizo, le roman reste optimiste dans sa finalité. Laissons les regrets au passé et avançons coûte que coûte. J’y ai trouvé des échos avec mes propres peurs et mes propres échecs personnels et j’vous avoue que ça m’a mis un petit baume au coeur (quand on vous dit que la lecture peut être thérapeutique les enfants).
Lien : https://leslecturesdumonstre..
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Les fantômes du vieux pays

Un grand merci à Babélio et aux éditions Gallimard pour m'avoir offert ce magnifique roman.

Il y a quelques jours, sur France-inter, une critique littéraire a conforté mon enthousiasme en comparant la lecture de cet ouvrage à "une bulle de bonheur".

les 700 pages de cet ouvrage ne peuvent se résumer. Elles débordent d'histoires d'amitié, d'amour, de bonheur, de mélancolie... de vie tout simplement. Elles nous baladent du présent au passé et du passé au présent dans une Amérique contemporaine. Nous y croisons de nombreux personnages sortis de l'imagination de l'auteur (les plus nombreux) ou réels notamment le poète Allan Ginsberg, le politique Hubert Humphrey, le journaliste Walter Cronkite.



- 1968 Faye est étudiante à Chicago. Après avoir participé, un peu involontairement, aux affrontements extrêmement violents entre les manifestants et les forces de l’ordre à l'occasion de la convention démocrate, elle revient chez ses parents et accepte d'épouser Henri, le père de Samuel.

- 1988, au moment où sa mère l'abandonne, Samuel noue une amitié, qui aura une influence sur sa vie, avec Bischop et sa sœur jumelle Bethany.

- 2011, professeur dans une université, il passe une partie de ses nuits à jouer en ligne au monde d'Elfscape sous le contrôle de Pwnage, expert en jeu vidéo.

- 2011 Faye lance des pierres sur un candidat à la présidentielle. Elle sera surnommée par la presse Calamity Packer. Samuel, qui rêve d'être écrivain, propose d'écrire un livre à charge sur sa mère.

Et nous, heureux lecteur, allons le suivre dans la reconstitution de sa vie. Il découvrira que sa mère est une personne très complexe. Son éditeur lui confiera "ta mère, c'est le genre de personne qui ne se sent nulle part chez elle, où qu'elle se trouve..... quitter chez elle, c'est une seconde nature".



Dans son ouvrage, outre l'amitié, l'amour et les relations familiales, l'auteur aborde d'autres questions. Graves comme la pédophilie, la mort des soldats américains pendant la guerre d'Irak, la très grande violence de la répression à Chicago en 1968 suite aux manifestations des hippies contre la guerre du Vietnam, le machisme de certains hommes notamment ceux dénommés "les oncles" pendant la retransmission des manifestations de Chicago, plus légers comme le comportement des joueurs de jeux de rôle en ligne, l'attitude de certains étudiant à l'encontre de leurs professeur sous prétexte que leurs parents paient cher les universités, amusant comme l'éducation donnée dans les années 1960 aux jeunes filles pour "répondre à l'attente des maris" sur l'hygiène féminine et la propreté domestique.



Le style de Nathan Hill , fluide avec alternance d' humour et de sérieux, a séduit et passionné la lectrice que je suis. Il en séduira, j’en suis sûre, beaucoup d'autres.

Babélio et Babéliote plongez-vous rapidement dans cette "bulle de bonheur".







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