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Critiques de Nicolas Feuz (652)
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Nuits blanches en Oklahoma

Nuits blanches en Oklahoma est le deuxième opus collectif publié par les Éditions Okama, le premier s'intitulait L'étrange Noël de Sir Thomas et je ne l'ai malheureusement pas lu.

Le domaine littéraire de cette nouvelle maison d'édition suisse, créée à Lausanne en 2019 est le fantastique et la fantasy.

Cinq auteurs Nicolas Feuz, David Ruiz Martin, Sandra Morier, Catherine Rolland et Lolvé Tillmanns ont accepté de jouer le jeu de l'écriture sous contrainte dont voici les règles : une maison perdue en Oklahoma et des événements étranges chaque nuit d'Halloween à 3h11 précises. Ils nous livrent cinq novellas (romans courts), dans lesquels l'imaginaire et le surnaturel vont nous faire frissonner.

Lolvé Tillmanns, avec Oklahoma's ghosts est la première à nous emmener là-bas, où les frères O, fournisseurs de drogues, ont décidé pour redorer leur image et se rendre sympathiques afin que les Gouverneurs leur foutent la paix, de faire retaper une vieille bicoque et d'en faire une résidence d'artistes, la O farm. Trois écrivains inconnus mais prometteurs sont retenus et convoqués par l'attachée de presse de la Fondation O. Arrivés sur place, ils sont dans un premier temps hébergés dans un motel, la résidence n'étant pas encore terminée. Ted le réceptionniste leur dit « qu'il ne faut pas s'en approcher et ne surtout pas y dormir, un esprit indien hanterait les murs ». Mais cela ne freinera pas la seule femme du trio en quête d'inspiration, elle qui adore les légendes et les maisons soi-disant hantées. Vers quelles rencontres se rend-elle ?

En quelque pages, l'auteure réussit à brosser le portrait psychologique de personnages ayant chacun une personnalité bien particulière, avec notamment la mégalomanie des frères O et à nous faire prendre conscience de ce qu'a été la quasi extermination des indiens, les derniers natifs relégués dans des réserves. Si l'humour et le surnaturel sont bien présents, l'angoisse suscitée par la détermination de l'écrivaine en herbe pour se rendre coûte que coûte dans la bâtisse va crescendo jusqu'à une fin inattendue !

Vient ensuite Les passeurs de Nicolas Feuz, récit qui m'a d'abord fait penser à un road-movie. Sur la Route 66 roule une Dodge Charger 1969 avec à son bord Malika jeune ado et ses parents. Ils se mettent à chanter tout en gesticulant pas mal, la voiture dévie de sa trajectoire, le soleil rasant éblouit le conducteur et soudain une sirène puissante vient les extraire de leur délire passager. Un gigantesque truck arrive en face. Pour avoir essayé de l'éviter, la voiture va se retrouver dans le fossé et Malika blessée à la tête ; aucun secours à attendre d'un véhicule de passage, il n'y en a point et de plus pas de réseau. le crépuscule tombe et Malika a besoin de soins. Ils aperçoivent alors un petit point lumineux dans une zone déserte éloignée de l'axe de la route et qui semble être une habitation. Avec une certaine appréhension ils tentent de la rejoindre. Effectivement, elle est habitée, mais par des personnes plus inquiétantes que réconfortantes et je suis restée ébahie, songeuse et estomaquée par le dénouement à rebondissements !

La troisième novella de David Ruiz Martin, La fille aux yeux de perle, nous conte l'histoire de quatre adolescents, Josh et sa petite soeur Pearl, Sonny et Owen qui ont décidé de se rendre à vélo vers la réserve naturelle du Comté de McCurtian. Ils ont décidé, à l'initiative de Josh d'aller passer trois nuits dans une maison hantée et pas de meilleur moment pour cela que le week-end d'Halloween. On dit que dans cette maison un père aurait tué sa femme et ses gosses mais pour Josh, si cette maison est à l'abandon, c'est tout simplement parce que c'est la demeure de Jack-o'-lantern lui-même, mort le jour d'Halloween et qui se manifeste chaque année cette nuit-là à 3h11. Des éléments bien perturbants attendent nos jeunes en mal d'aventures et qui est cette Molly aux yeux de perle ? Beaucoup de questions encore, de surprises, de frayeurs et d'inexplicable…

Catherine Rolland, quant à elle, avec le gros fantôme qui écoutait Schubert, nous décrit la déception et la grosse désillusion que ressent ce jeune garçon Gabriel Carter de New-York, envoyé pour les vacances chez Harry dans ce trou perdu d'Oklahoma. En cette veille d'Halloween, il parcourt le coin à vélo mais sa récolte en bonbons est maigre quand soudain il se trouve devant une maison en piteux état, semblant inoccupée. Lorsqu'il se décide tout de même à frapper, stupeur, une vieille personne ouvre, lui répond et lui demande d'attendre pour qu'elle puisse lui donner quelques sablés qu'elle est en train de cuire. Sa petite-fille sort alors avec une orangeade et va insister auprès de sa grand-mère pour que Gabriel passe la nuit chez elles. Elle va confier à celui-ci un secret qui ne le convainc guère mais duquel il ne pourra bientôt plus douter. Une histoire encore bien surprenante et fantastique menée avec beaucoup de délicatesse.

C'est à Sandra Morier qu'il échoit de présenter le dernier petit roman intitulé 3h11, tout simplement. Cette fois, c'est un jeune agent immobilier, très malin, James Ronwell qui entre en jeu. Il a pour habitude de racheter à bas prix des maisons dans lesquelles un fait tragique s'est produit et qui du coup n'ont pas trouvé acquéreur. Après les avoir retapées, Il les revend en omettant bien sûr de révéler l'histoire dramatique qui a pu s'y produire. Il vient justement de repérer une belle affaire : une bâtisse isolée et délabrée dans une forêt en Oklahoma qui va être mise aux enchères et il a même déjà des acheteurs potentiels. Il est certes un peu étonné lors de l'enchère que personne d'autre que lui ne se porte acquéreur, d'autant que la mise de départ était plus qu'alléchante. Qu'à cela ne tienne, il achète et le 30 octobre, il décide de se rendre à ce fameux domaine dit « Whitman ». Il finira après maintes péripéties à parvenir jusqu'à la maison et entrer. Il va cependant bien vite se retrouver enfermé dans celle-ci sans aucune possibilité de sortir et une seule solution va lui être offerte par l'entremise d'un petit carnet noir trouvé sur la cheminée dans lequel sont mentionnées, au fur et à mesure de l'avancement dans le temps, des énigmes à résoudre. James parviendra-t-il à trouver les réponses dans le temps imparti ? Quelle angoisse et quelles surprises ! Ici également un rebondissement final m'a laissée bouche bée !

Coup de chapeau à tous ces auteurs pour leur imagination débridée ! En effet, si le surnaturel est présent dans chacun des textes, chaque auteur a su créer une ambiance singulière, angoissante, magique très agréable à découvrir dans laquelle des personnages poussés par la curiosité sont amenés, souvent par une force qu'ils ne maîtrisent pas à affronter l'impensable.

Il est difficile, même pour un esprit cartésien de résister ne serait-ce qu'un instant à cette magie et pourquoi, après tout, ne pas se laisser emporter, le temps de la lecture, dans ces voyages hors du temps ?

J'ai été confrontée à un genre littéraire que je ne connaissais pas du tout et qui, à vrai dire ne me tentait guère, mais je dois reconnaître que j'ai été captivée par cet ouvrage. Je pense que le talent de ces cinq plumes y est pour beaucoup et je ne regrette en rien d'être sortie de ma zone de confort.

Cette anthologie fantastique collective est particulièrement originale et en attendant le prochain Hallowen, n'hésitez pas à vous plonger dans Nuits blanches en Oklahoma, vous n'en sortirez pas indemnes !

Impensable, mais certains fantômes rencontrés lors ma lecture continuent à me hanter !

Je remercie vivement Babelio et les éditions Okama pour cette belle découverte.


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L'ombre du renard

J'avais besoin de lire un polar divertissant pour me vider la tête.

Super bonne pioche avec cette Ombre du Renard dont la qualité première est son incroyable efficacité. le récit est parfaitement construit : des chapitres courts quasiment tous se terminant par un cliffhanger redoutable qui te pousse à poursuivre comme un mort-la-faim. le sens du rythme de Nicolas Feuz est assez évidente, l'intrigue est vive et musclée, le puzzle se met en place progressivement avec cohérence, sans facilité ni invraisemblance, le tout porté par une écriture rigoureuse sans fioriture.



Et en plus, y a des Nazis et des super tueuses sadiques, hihi !

T'es de suite dans l'ambiance avec une scène d'ouverture frappante sans préliminaire, bien hard ! Et puis c'est parti pour une alternance de chapitres superposant deux trames temporelles à partir de la réapparition en Suisse d'un lingot d'or frappé de la croix gammée à côté du cadavre d'un bijoutier, le premier d'une lignée qui va égrener tout le récit. Un lingot qui pourrait provenir du mythique trésor de guerre du maréchal nazi Rommel ( le Renard, c'est lui ) qui aurait été coulé au large du Cap Corse en 1943 par les Alliés qui s'apprêtaient à libérer la Corse.



Une vraie légende dont s'empare avec intelligence Nicolas Feuz oour nourrir son polar,  reprenant des faits réels, ce trésor n'ayant jamais cessé d'exciter les imaginations dès l'après-guerre : un témoins SS douteux qui l'utilise comme sauf-conduit pour éviter la prison, un ministère français des Finances qui met le paquet pour le retrouver, des plongeurs de grand fond embauchés pour une véritable chasse au trésor qui ne donnera rien. A moins que …



S'il s'agit de la deuxième enquête du trio Norbert Jemsen ( procureur ) – Flavie Keller ( sa greffière ) – Tanja Stojkaj ( inspectrice ) , après le Miroir des âmes, je n'ai absolument pas été gênée . Le dénouement est impeccable.



Rien d'inoubliable mais diablement efficace, et c'est la le principal !
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L'engrenage du mal

Bonsoir amis et amies ,

Pour tout vous dire , je suis en colère.

Non, irrité.

Non , énervé.

Non , grognon .

Non , chouin - chouin ...

Ah , enfin, certains et certaines me demandent pourquoi ...Ça en a mis du temps...

Bon , je vous le dis , après avoir lu ce livre sorti en poche , intrigué , je l'ai examiné sous toutes les coutures aprés et ...je n'ai rien trouvé , rien , rien de rien . Où sont les éléments qui me disent que ce roman fait suite à d'autres ? Que les personnages principaux sont récurrents, qu'on les a déjà rencontrés , qu'on les connaît ? Là , il y a un vrai problème parce que ce livre , on nous le livre un peu " à l'insu de notre plein gré " et ça me gêne beaucoup , mais vraiment beaucoup ...J'aurais vraiment aimé savoir que c'était le troisième épisode d'une trilogie ... Mais rien , pas un mot , j'ai beau regarder au début, à la fin , rien .... Je trouve ce procédé légèrement, mais très légèrement seulement , malhonnête . Comment ? On peut trouver ce renseignement dans certaines critiques d'amies et amis babeliotes ? Oui , mais moi , je regarde la note globale , je lis le roman , je rédige et je découvre les critiques après.....Sur le livre en poche , rien et c'est la cause de mon ire , de mon courroux ........ Pourquoi ne m'a - t - on rien dit ?

Bon , alors , en l'absence de mon libraire , j'ai jeté mon dévolu sur ce livre que j'ai ...adoré. Ben , oui , les copains et copines, un gros zéro pointé pour la com , mais une excellente note pour ce roman.

Franchement , un seul conseil , lisez le prologue ( non , pas la quatrième, trop racoleuse pour être honnête ) , le PROLOGUE !... Je suis certain que vous allez passer à la caisse ( du magasin ) sans lever le regard vers la caissière, aussi jolie soit - elle , car vous serez ... ailleurs . Bon , ne pas payer , j'ai pas dit ça non plus , vous avez vu le regard du vigile ? Ça démarre fort , ça continue fort , ça finit fort , c'est tout ce que je peux vous dire .Un récit maîtrisé entre un procès d' aujourd'hui pour des événements passés et quels événements....C'est un récit vif , alerte , bien écrit , sans temps mort , avec une héroïne en mauvaise posture , certes , mais ....De l'action , de l'action ...

Une fois plongés dans ce récit , si je puis dire " plongés " ( vous verrez plus tard .. taisez - vous et ....nagez!! ) c'est simple , ça se passe tout seul ...enfin , presque tout seul ...Un conseil , lire ce livre sans savoir nager ...ça ne coule pas de source ....sauf si on reste " cool " ...( oui , là , je reconnais , c'est pas vraiment " nul " .)

Bref , un bon , un très bon moment en perspective . Dommage qu'en ne disant rien des deux précédents romans , avec les mêmes personnages , on nous ait privé(e)s d'éléments intéressants qui freinent notre élan et qu'on nous ait aussi privés de bonnes lectures ...

Si vous voulez apprécier ce très bon roman , chères et chers amis , intéressez- vous aux précédents tomes . Trop de détails freinent notre plaisir dans ce troisième opus . Pourtant , je vous l'assure , c'est du bon , voire du très bon . Hélas, le succès d'un roman ne tient pas qu'à la qualité de son auteur .Ici , il est très , trés bon .. le concepteur de " l'enrobage " très ... tres...je me tais .. vous m'avez compris ....et attendez - vous à une suite ....

Personnellement , je ne reviendrai pas en arrière pour des raisons faciles à imaginer pour un bon lecteur . Je le regrette car trop d'éléments nous manquent . Il est dommage que les honorables personnes qui accompagnent les auteurs ...ne le sachent pas .

Je vous l'avais dit , je suis ronchon .. grognon ....Ça va passer . Lisez dans l'ordre , et...dites - moi . Je pars vers d'autres horizons mais , franchement , Nicolas Feuz , c'est un tout bon ...On en reparlera .

A bientôt. Amitiés...Je vous envoie à toutes et tous un brin de muguet ...du jardin . Plein de bonheur à vous ....et à tous ceux que vous aimez ...

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L'ombre du renard

En 1943, le trésor de Rommel est à jamais enfoui dans les eaux corses après l'attaque d'un avion américain. Réalité ou légende nul ne le sait. Toujours est-il que soixante quinze ans plus tard ces richesses, supposées pillées dans le trésor du Négus par le Renard du désert durant l'Africakorps, suscitent encore interrogations et convoitises. Surtout après la découverte à Neuchâtel, près du corps d’un bijoutier assassiné, d'un lingot frappé de la croix gammée.



Nicolas Feuz nous balade entre la Suisse et la Corse où nazis d'hier et mafiosi d'aujourd'hui se rejoignent dans la vénalité et le crime. Imbriquant plusieurs histoires, avec un indéniable sens du rythme, le procureur du canton de Neuchâtel enchaîne les chapitres courts et efficaces vers une fin assez inattendue. Le fond historique fouillé donnant un plus à cette intrigue complexe quand manipulateurs et tenants du crime organisé règnent en maîtres.



Merci à Babelio et aux Éditions Slatkine & Cie

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Horrora Borealis

La Suisse. Ses chocolats , ses montres , ses banques …



Bon, OK, j'arrête tout de suite les clichés …



Nous sommes donc en Suisse en plein festival Festi'neuch . Une prise d'otages est en cours. Il y a déjà des morts. le preneur d'otages semble avoir vécu des événements traumatisants quelques temps lus tôt en Laponie …



Les aurores boréales, le Père Noel et les élans …



Bon, OK, j'arrête tout de suite les clichés …



De Laponie, il sera question et cette question qui va vous consumer tout le longe de votre lecture : « Que s'est-il passé exactement en Laponie ? ».



Et bien, vous allez le savoir et vous risquez de ne pas vous en remettre !



Le mystère plane et l'auteur fait allers retours entre cette soirée fatale en Suisse et les fameux événements qui se sont déroulés en Laponie …



On a envie de savoir et Nicolas Feuz sait très bien jouer avec les nerfs de son lecteur. Ce qui se passe en Laponie ne doit pas rester là-bas, surtout pas. On tourne les pages avec frénésie, tant les deux événements contés ici nous embarquent …



Je découvre Nicolas Feuz. Et quelle découverte ! Rarement un thriller ne m'a autant tenu en haleine du début à la fin du livre ! Je pensais avoir vu venir les choses et pourtant non, j'étais bien loin de tout avoir saisi !



Tellement content de tenir un nouvel auteur de thriller de talent que je ne vais pas le lâcher !!! Je m'attelle très vite à la suite de son oeuvre ! Et je donne rendez-vous aux amateurs du genre, ils devraient prendre bien du plaisir !


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Heresix

Je ne noterais pas ce roman car je laisse tomber a la 169eme page.



J'apprécie l'écriture de l auteur, mais je me fais violence depuis un bon moment.

En fait je déteste les romans plein de violences sexuelles, et de pédophilie.

J'avoue que la quatrième de couverture ne laissait rien présager de tel.

Le viol de la gamine de 3 ans a été la goutte d'eau.



J'essaierai l'auteur sur un prochain roman, en espérant que le fond soit différent. La violence en elle même ne me dérange pas, sauf parfois quand ça va trop loin comme ici.

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Heresix

Pourquoi j'ai mangé mon livre ?

Etais-je affamé de retrouver le genre qui m'a enchanté pendant de longues années :

Le roman historico-politico-mystico policier.

Tout a commencé lors d'une virée chez ma libraire préférée : « Bonjour, vous saviez que Nicolas Feuz est présent aujourd'hui et qu'il dédicace son nouvel opus « Heresix » ?

Euh…Ben Non !

Nicolas, je vous présente Pancrace, un de nos bons clients (c'est trop gentil pensais-je gêné)

Bonjour M.Feuz, j'aime bien ce que vous faites…(cette phrase géniale et originale ne l'a pas désarçonné un instant).

Ah, c'est votre dernier livre, lui dis-je toujours aussi original, en prenant en main un exemplaire.

…Et lui, de me faire avec malice un synopsis d'Heresix avec un charisme qui dévoile l'aisance et la maîtrise du personnage et un masque qui dissimule le bas de son visage enjoué.

Charmé et happé, je passe à la caisse et me voilà en pleine digestion d'avoir goulûment lu.



Croyez-moi, ce roman file à cent à l'heure, l'action ne retombe jamais, les personnages sont natures et peuvent nous ressembler, sauf bien sur les proxénètes, les pédophiles et les mafieux qui sont pléthores et qui se livrent à des activités parfaitement bien décrites dans Heresex.

Pardon…dans Heresix.

C'est chaud-bouillant souvent, dégueu même parfois.



De l'historico et du mystico ? si, si à gogo : En pays Cathare le roman oscille entre la croisade des albigeois aux sièges épiques et les vengeances contemporaines imprégnées de références anciennes sillonnées au couteau sur le poitrail de crapules et de canailles en tous genres :

« Haereticus ».

La cruauté des hommes a franchi les siècles avec une facilité déconcertante et la violence faites aux femmes est également intemporelle. Ce roman truffé d'atrocités le démontre une fois de plus avec vigueur. Une petite procession de salopards énucléés n'est pas de refus. C'est ma tournée…



N'imaginez pas un instant que je vous révèlerai ne serait-ce qu'un soupçon de l'intrigue aux multiples rebondissements. Fiez-vous à la perspicacité du SRPJ et de la Gendarmerie réunis pour vous ouvrir les yeux et soyez heureux d'en avoir plein les orbites.





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L'engrenage du mal

Bon, c'est après l'avoir lu que j'ai découvert qu'il s'agit du 3ème tome d'une série "Jemsen", personnage central et procureur suisse de son état.



De fait le lecteur entre sans préliminaires dans le vif du sujet, avec une présentation brutale des protagonistes, par ailleurs aux caractères et psychologies subtils ; le style du roman se prête à cette absence d'introduction , et honnêtement ne pas avoir lu les précédents tomes n'interfère pas trop la lecture de celui ci. Vu les rapports entre les personnages, l'on se doute qu'il nous manque quelque-chose mais l'on peut faire avec...



J'aime beaucoup ces romans secs, nerveux, sans fioritures, au style direct et froid, l'équivalent d'un uppercut littéraire quand ils sont bien construits.

Celui ci est particulièrement efficace. " La montagne vomit les deux corps", dès la première page, là l'on se dit que si la suite est du même tonneau, l'on tient de la bonne came polar.



Et le roman tient ses promesses ; une machination époustouflante qui monte et s'épanouit à la toute fin, une pression paroxystique sur chaque protagoniste se ressentant à quasiment chaque page, le vissent littéralement aux mains.



Machiavélique à plusieurs niveaux, précis sur tous les détails, tant pour la trame que pour les personnages principaux froids et déterminés, sans pitié pour quelques autres secondaires plus ou moins innocents et ne méritant pas forcément leur destinée, on achève ce polar avec regrets ; la suite des histoires du procureur Jemsen (tomes 4 et 5 parus) devra viser haut pour encore étonner et enthousiasmer le lecteur.

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Le miroir des âmes

Décidément, Nicolas Feuz se dévore. Ses livres du moins, hein !



J'ai lu son dernier ouvrage en vingt-quatre heures.



A peine le temps de se rendre compte que tout a commencé qu'on se retrouve au beau milieu de la nuit plongé dans ce roman sans vraiment pouvoir arrêter sa lecture.



Le procureur Jemson se réveille à l'hôpital après un attentat destructeur avec la mémoire défaillante. A son chevet, sa greffière va tenter de raviver les souvenirs oubliés.



Ne vont pas tarder à s'ajouter au tableau une prostituée coincée par un mac monstrueux et un tueur en série ignoble aux méthodes atroces. Ça fait beaucoup d'adjectifs répugnants mais il faut bien dire la vérité car dans le genre, Nicolas Feuz n'y va pas avec le dos de la cuillère.



Le récit va à 1000 à l'heure. Chapitres brefs. Retournements de situation. Et révélations en série. Tout ce que j'aime dans ce genre là. On lit ce livre avec un vrai plaisir même si parfois les ficelles semblent un peu trop grosses et les personnages pas suffisamment fouillés. Reste une vraie efficacité. On ne lit pas un tel roman pour son souci de véracité mais pour le plaisir de tourner les pages à fond de train. C'est ce que j'aime chez Nicolas Feuz, cette frénésie qui m'anime dans une lecture au tempo toujours furieux.



Même si j'ai tout de même préféré le précédent opus du monsieur, j'ai pris un réel plaisir (presque coupable) à retrouver la plume d'un auteur pro du page turner efficace.



Un guilty pleasure à dévorer cet été sans se prendre trop la tête, juste pour le plaisir !


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Horrora Borealis

Rentrant chez lui, Walker se sent suivi dans les rues de Neuchatel. Pour échapper à la menace, il se réfugie sur le site d'un festival de musique, où il est rejoint par son poursuivant. La confrontation vire rapidement au drame...

Un temps non précisé plus tôt, la famille Walker, Sandra, Rolf et leurs trois enfants, Samuel, Alia et Quentin, arrive en vacances en Laponie finlandaise. Une idée de vacances dont on sent rapidement qu'elle va dégénérer en tragédie...



Il faut reconnaître à Nicolas Feuz un excellent sens du suspense, reposant ici sur l'ambigüité des deux narrations qui se croisent. Qu'est-il arrivé à la famille Walker en Laponie, et pourquoi Walker se retrouve-t'il plus tard au centre d'une tuerie ? La cé de l'intrigue n'est fournie au lecteur qu'à la toute fin du roman.

La qualité du roman repose largement sur la force de cette intrigue. Les personnages, à l'exception du commissaire Marc Blondeau, manquent en effet de caractère et de profondeur. Ils subissent les événements et ne semblent pas acteurs de leur destin. C'est la faiblesse de ce thriller.

L'écriture n'a rien de particulièrement remarquable. Les aller-retours entre le vécu de la famille Walker en Laponie, et le drame du festival de musique de Neuchatel, ainsi que les alternances de points de vue sur les deux situations, entretiennent le rythme du roman et rendent la lecture très fluide, tout en multipliant les questions du lecteur, au risque de le perdre.

Finalement, Horrora Borealis se révèle un très bon thriller, à l'intrigue originale.




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Le miroir des âmes

Neufchâtel en Suisse. Un attentat à la bombe a fait voler en éclats la place des Halles.



Le procureur Jemsen, qui se trouvait sur les lieux est amoché, mais vivant.



Il a cependant perdu une bonne part de sa mémoire.



Heureusement sa greffière, Flavie Keller est présente pour le soutenir et essayer de l'aider à s'y retrouver dans ses dossiers.

Parmi ces derniers, il y a notamment celui qui est dans le coffre-fort du greffe et qui tourne autour d'un réseau de trafic d'humains.



De leur côté, le commissaire Tristan Kramer et l'inspecteur Justin Mollier enquêtent sur l'attentat et sur ce tueur en série, qu'on appelle le Vénitien et qui exécute ses victimes en leur coulant de la silice brûlante dans la gorge.



Enfin, Alba Dervishaj, cette prostituée d'un réseau albanais, semble avoir eu des rapports avec le procureur... mais pour quelle raison ?



À mon avis :

Il y avait dans l'idée et la construction de départ de ce thriller tous les ingrédients pour en faire un livre de bonne facture.

Le premier chapitre commence sur les chapeaux de roue avec ce tueur sans pitié liquidant le commissaire qui était sur sa piste.



Et puis tout se déglingue ; les personnages sont creux, leurs histoires sans intérêt pour le récit (l'histoire personnelle de Flavie Keller par exemple, n'apporte strictement rien), les situations sont improbables voire incohérentes, avec un prix spécial pour Alba, la prostituée abusée, comme si de rien n'était (et là, je ne dis que le minimum pour ne pas déflorer le livre).



La description des lieux est très précise et pour cause, Nicolas Feuz est procureur à Neufchâtel, mais on a le sentiment d'être guidé par un GPS dans des quartiers que l'on ne connait absolument pas, puisque nous, nous ne sommes pas du coin. Et ça ne suffit pas à les découvrir.



Les chapitres sont très courts, vraiment très courts, sans doute pour donner du mouvement au récit, mais l'effet obtenu n'est pas celui recherché. On est plutôt coupé sans cesse dans notre élan de lecteur, pas toujours de manière très pertinente non plus, si bien que c'est totalement déroutant.



Enfin et sans dévoiler encore une fois les ressorts de l'intrigue aux perspicaces qui s'aventureraient dans la lecture de ce livre, les personnages d'Alba et du Vénitien sont particulièrement incohérents, sans doute pour sauvegarder les twists finaux. Mais c'est quand même dommage de sacrifier le récit uniquement pour surprendre à tout prix le lecteur, qui n'est pas si crédule que ça.



Au final, un livre qui partait très bien et qui rapidement a montré de nombreuses faiblesses malgré un style de bonne qualité.



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Le Philatéliste

Bonjour,

Voici « Le philatéliste » de Nicolas Feuz. Un thriller redoutable essaimé de rebondissements vertigineux. Une inspectrice de la police judiciaire suisse est chargée d’une enquête complexe sur un tueur atypique. Celui-ci a envoyé un colis au contenu macabre affranchi avec des timbres en peau humaine. L’intrigue est fascinante, parfaitement maîtrisée et réserve au lecteur un final explosif. Les personnages principaux sont très attachants, profondément humains, prisonniers d’un passé très instable et douloureux. Vous ressentirez l’atmosphère sombre et anxiogène qui habite les pages d’un récit qui aborde le thème tragique du harcèlement et de son cortège de traumatismes et de haine qui en découle. Je reste toujours séduite par la plume brillante, percutante et incisive de l’auteur qui nous manipule avec brio. Un thriller coup de cœur à découvrir au plus vite !
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Brume rouge

Nicolas Feuz n’est pas un auteur suisse inconnu pour moi. Lors d’une des éditions du Prix des Lecteurs des Editions du Livre de Poche à laquelle je participais comme jurée, j’avais eu en lice « Horrora Borealis », l’un de ses thrillers et ce fut un coup de coeur pour ma part, même s’il n’avait été retenu.



Avant tout, je tiens à vous signaler que ce livre fait partie de la série du procureur Jemsen. Hélas, ce n’était pas indiqué en quatrième de couverture sur les épreuves non corrigées que j’ai reçues et donc, j’avais déjà bien entamé ma lecture avant de m’en rendre compte. Bien que ces livres puissent se lire indépendamment les uns des autres, vous savez que j’aime lire chronologiquement les tomes faisant partie de suite, surtout pour apprécier l’évolution des personnages. Donc, je ne peux que vous conseiller vivement de les lire dans l’ordre. Pour moi, cela m’a donné envie de revenir sur les précédents bouquins de ce personnage.



Quoiqu’il en soit, parlons de « Brume rouge » qui est donc la quatrième aventure du Procureur Jemsen, qui pourrait être l’alter ego de l’auteur, puisqu’il est lui-même procureur du canton de Neuchâtel en Suisse.



Totalement d’actualité, ce thriller vous emmènera sur les traces d’un tueur qui poursuit les prénommées Greta. Faisant une véritable fixation sur Greta Thunberg, l’activiste écologiste suédoise, c’est une épopée sanglante que le tueur fera entre Paris et Neuchâtel.



J’ai été contente de retrouver la plume très fluide de Nicolas Feuz. Ce dernier opus est très addictif et se lit aisément. Une fois plongé dedans, on ne voit plus le temps passer. A la fois bien abouti et terriblement addictif, ce thriller fluide vous fera frissonner de plaisirs.



Cette fable écologique est surprenante et franchement, y a du gore ! On est bien d’accord, on est dans une oeuvre de fiction et donc, il faut accepter ce que l’auteur veut transmettre par certaines scènes mais là, les plus prudes risquent d’y laisser des plumes. Moi, je signe des deux mains.



Son personnage récurrent du procureur Jemsen évolue et c’est pourquoi, j’insiste pour que vous les lisiez dans l’ordre si vous en avez la possibilité. De toutes façons, vous passerez un très bon moment de lecture et donc, autant en profiter quatre fois plus, si j’étais vous!
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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L'ombre du renard

Le moins que l’on puisse dire c’est que Nicolas Feuz commence fort avec le prologue de ce roman ! On part ensuite sur différentes histoires, un mélange passé/présent avec des touches de Seconde guerre mondiale (SS), de légende du trésor de Rommel, de mafia, d’infiltration et d’enquête qui vont s’assembler à la perfection et en faire un bon roman.
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L'engrenage du mal

Etonnant Nicolas Feuz dans ce polar qui rudoie violemment la perspicacité du lecteur.

Mal grès un début qui peut paraître chaotique voir brouillon, on attrape vite le fil de cette intrigue sans jamais avoir l’occasion de deviner où elle va nous mener tant l’auteur brouille les pistes. On est happé par cette histoire incroyable où il faut patienter jusqu’à l’épilogue pour découvrir le dénouement complet.

La narration enchaîne de courts chapitres qui donnent un rythme de plus en plus effréné au déroulé de cette histoire. Le récit est parfaitement construit alternant les épisodes dans le temps et dans l’espace sans que l’auteur ne nous perde. On a l’impression d’être embarqué sur un frêle esquif au milieu des remous d’un torrent.

L’inspectrice Tanja Stojkaj est amenée menottes aux poings à son procès. Elle est accusée d’avoir séquestré quatre hommes dans un moulin souterrain, à la suite de quoi deux d’entre eux auraient trouvé la mort alors qu’elle aurait fait exploser une retenue d’eau, noyant le puit dans lequel ils étaient retenus. Les otages avaient une heure pour découvrir lequel d’entre eux a tué la mère et le fils de la policière. Mais les preuves manquent au procès et les choses ne sont pas aussi évidentes sous la plume de Nicolas Feuz...

« L’engrenage du mal » est une belle réussite qui réunit tous les éléments pour passer un moment intense et inoubliable dans un polar hors norme. C’est un véritable page turner.

Editions Slatkine et Cie, Le Livre de Poche, 251 pages.

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Horrora Borealis

Ainsi Nicolas Feuz est devenu un auteur incontournable de la scène littéraire du polar en Suisse romande et nous le fait savoir par l'entremise des réseaux sociaux où il affiche les titres de noblesse que lui octroient de nombreux médias enthousiastes : « le roi du polar helvétique » (France 3) ; « le Maxime Chattam suisse » (L'Express). La presse régionale n'est pas en reste avec des articles dithyrambiques qui n'évoquent que très rarement le contenu du livre pour se focaliser sur un portrait faisant état de son parcours professionnel, de son statut de procureur de la république et canton de Neuchâtel et de son succès dans le domaine de l'autoédition où l'on rappelle son tirage de 50'000 exemplaires pour l'ensemble des sept ouvrages déjà publiés. Finalement il s'agit là d'un phénomène similaire à celui du Dragon du Muveran de Mark Voltenauer où l'absence d'une critique du roman faisait que l'on pouvait douter parfois que le journaliste ait pris la peine de lire l'ouvrage qu'il vantait. Avec Horrora Boréalis, dernier opus de Nicolas Feuz, ce doute s'en retrouve soudainement renforcé lorsque l'on prend connaissance d'un article comme celui du mensuel Générations[1] qui nous parle d'une action située en Islande alors qu'elle se déroule en Laponie.



La chaleur, le vacarme du festival open' air qui bat son plein sur les bords du lac de Neuchâtel, cela fait deux jours que Walker ne dort plus. Il est à cran, d'autant plus que cette sensation d'être suivi, voire traqué, ne le quitte plus tandis qu'il chemine dans le quartier des Beaux-Arts. La sensation devient réalité et Walker tente de trouver refuge dans l'anonymat de la foule fréquentant le festival. Mais confronté à ses poursuivants, Walker réagit en déclenchant une successions d'événements virant au tragique. Au coeur de cette éruption de violence, Walker, complètement désemparé, n'a plus qu'une seule question qui le taraude : Que s'est-il donc passé en Laponie ?



Nicolas Feuz n'est pas un écrivain comme il l'explique lui-même, sous forme de boutade, sur les ondes de la RSR[2]. Et très franchement, au terme de la lecture d'un livre comme Horrora Boréalis je suis sérieusement d'accord avec lui. Dans la foulée, l'auteur neuchâtelois s'inquiète du fait que ses ouvrages sont étudiés dans les lycées en estimant que le genre policier ne se prête pas à ce type d'activités scolaires tout en ajoutant que les polars c'est pas forcément de la grande littérature[3]. L'inquiétude que je partage en ce qui concerne l'étude de sa production littéraire et la confusion proviennent probablement du fait que Nicolas Feuz, doté d'un important ego conjugué avec une tendance narcissique à l'autocélébration, ne semble s'intéresser que très peu à l'ensemble de la littérature noir. Aussi convient-il de le rassurer en affirmant haut et fort que tous les auteurs de romans noirs, policiers ou thrillers en tout genre n'écrivent pas aussi mal que lui. Un collégien genevois de 15 ans peut se pencher sur un roman policier comme le Chien Jaune de Georges Simenon pour mettre en exergue les caractères des personnages, leurs motivations, l'atmosphère et le climat d'une ville provinciale ainsi que les différents aspects d'une intrigue fort bien pourvue en tensions narratives cohérentes; bref tout ce dont est dépourvu un roman tel que Horrora Boréalis.



Pour expliquer le "succès" régional, il faut comprendre que, tout comme son camarade Mark Voltenauer, Nicolas Feuz, à défaut d'être un écrivain, est un excellent VRP qui parvient à écouler sa production au travers d'un réseau aussi performant qu'intrusif, notamment par le biais d'une plateforme sociale où il possède pas moins de cinq pages consacrées à sa personne, sans compter les soi-disant administrateurs dont les publications personnelles ne mentionnent que des événements liés aux activités de l'auteur. Pour compléter l'offre, la page Polar Suisse est également, de manière quasi exclusive, consacrée à la gloire du romancier neuchâtelois qui se défend d'en être l'administrateur. Nicolas Feuz ne pratique pas l'autopromotion. Tout juste dissémine-t-il quelques flyers dans les différents festivals littéraires qu'il fréquente afin de promouvoir sa récente publication. Et puis il faut saluer la capacité du romancier à s'entourer des bonne personnes dont quelques journalistes et blogueurs qui lui assurent un soutien indéfectible lui permettant d'obtenir une belle mise en lumière dans le paysage littéraire romand.



Horrora Boréalis est destiné pour les gens qui partent en vacances qui ont envie d'avoir un cocktail au bord de la plage et un bon polar pour décompresser[4]. Il convient donc de se pencher sur l'ouvrage pour savoir de quoi il en retourne avec ce bon polar dont la couverture est dotée d'un bandeau faisant état du « prix du meilleur polar » pour Emorata et attribué lors du salon du livre de Paris. La très discrète mention « indépendant » dissimule le fait qu'il s'agit du prix du polar autoédité, sponsorisé, entre autre, par TheBookEdition.com, responsable de l'impression des ouvrages de Nicolas Feuz qui est également l'un des partenaires de cette récompense littéraire pour l'édition 2016.



La lecture du texte ornant le quatrième de couverture de Horrora Boréalis suscite déjà une certaine appréhension quant à la qualité du récit :



Tout ce sang qui coule aux pieds de Walker. La question n'est pas de savoir qui est ce cadavre avec une balle dans la tête. Non … La bonne question est : Qu'est-ce qui s'est passé en Laponie. Les souvenirs sont flous, mais ce qui est sûr, c'est que de longue date, Walker ne croit plus au Père Noël. Et vous ? Vous y croyez encore ?



D'entrée de jeu, on est tout d'abord déconcerté par cette succession de phrases bancales, dont la syntaxe laisse parfois sérieusement à désirer, qui jalonnent un récit dépourvu de style avec un texte oscillant entre le guide touristique et le manuel d'intervention policière à l'instar du descriptif du groupe d'intervention COUGAR en page 147. le lecteur sera ainsi constamment désorienté par ces digressions explicatives que l'auteur ne parvient pas à insérer dans le cours du récit. Pour couronner le tout, il y a cette désagréable sensation de répétitions qui soulignent la faible capacité de l'auteur à se réinventer. Deux exemples :



Le flot de sang trouvait sa source dans un orifice béant au milieu du front, comme un troisième oeil. L'oeil du Mal. Les chairs déchiquetées dévoilaient des éclats d'os et de matière cérébrale. La balle de 9mm ne lui avait laissé aucune chance (page 15).



Ce troisième oeil était presque noir. de cet orifice s'échappaient encore un filet de sang et de la matière cérébrale mêlée d'éclats d'os. Les dégâts qu'une balle de 9mm pouvait causer à un être humain paraissaient simplement… inhumains (page 36).



Sandra avait revêtu sa combinaison bleue, moulante au niveau de la taille. Son capuchon à bord d'hermine cachait ses longs cheveux blonds (page 25).



Elle était belle, avec ses grands yeux bleus et ses longs cheveux blonds tombant sur son capuchon bordé d'hermine et sa doudoune bleue cintrée à la taille (page 58).



Et puis au détour du texte, quelques phrases comiques qui ne sont pas forcément une volonté de l'auteur :



Sous ses airs faussement paisibles, Sandra Walker cachait mal une terrible angoisse. le froid envahissait son corps de la tête aux pieds, violant la moindre parcelle d'intimité. Elle frissonna (page 21).



Dès lors, on comprendra qu'il ne faut pas s'attarder sur les qualités d'écriture de Nicolas Feuz pour tabler sur une intrigue dont l'enjeu est de surprendre le lecteur. Encore faudrait-il qu'il y ait un peu de cohérence et de réalisme ce qui est loin d'être le cas.



Attention cette partie de la critique dévoile des éléments importants de l'intrigue.



Le roman s'articule autour d'une prise d'otage au festival open' air de Neuchâtel et un séjour en Laponie qui vire au cauchemar. Lors d'un des multiples rebondissements du récit, on retrouve la jeune Ilia Walker complètement hagarde dans une vallée isolée de la Laponie. Sa combinaison est maculée de sang. On pense qu'elle a été enlevée et violée. Conduite à l'hôpital, on assiste à cet examen médical déconcertant où le praticien constate que la jeune jeune fille mineure a mis au monde un enfant qu'elle a abandonné on ne sait où (un déni de grossesse explique comment Ilia est parvenue à dissimuler sont état aux membres de sa famille). L'interne informe les parents que l'adolescente a souffert d'hypothermie, qu'on a dû lui amputer deux doigts mais qu'elle peut sortir le jour même. Curieusement, il se garde bien de mentionner l'accouchement et ne semble visiblement pas s'inquiéter du sort du nouveau-né ! La probabilité d'un infanticide (ce qui s'avère être le cas) ne l'effleure même pas. Pour couronner le tout, ce médecin ne juge pas utile d'informer immédiatement le policier présent à l'hôpital. Ainsi les membres de la famille Walker peuvent tranquillement retourner au chalet où ils séjournent. Cette incohérence narrative permet à l'auteur de mettre en place une confrontation finale sanglante dans les alentours dudit chalet. Il s'avère que le père de l'enfant n'est autre que le frère d'Ilia. Ainsi, après avoir massacré ses parents à coup de hache, le jeune homme tue un policier qui débarque, comme par hasard, seul au chalet. Son forfait accompli, il rejoint sa soeur dans le sauna pour la sodomiser consciencieusement avant qu'elle ne parvienne à s'échapper. S'ensuit une poursuite surréaliste où la jeune fille, complètement nue, parvient à parcourir une distance conséquente dans les contrés glacée de la Laponie alors que la température oscille autour des -20°. Finalement rattrapée sur l'étendue d'un lac gelé, Ilia trouve encore la force de sauter à pieds joints pour de briser la glace dans le but d'entraîner son agresseur dans une noyade commune. Rien que ça. Et il ne s'agit là que d'un petit florilège des nombreuses incohérences jalonnant un récit alambiqué semblant pourtant avoir convaincu des blogueurs qui se prétendent paradoxalement en quête de réalisme policier et de cohérence et qui ne supportent pas les incongruités techniques[5].



Des personnages totalement désincarnés, stéréotypés et dépourvus du moindre caractère permettent à l'auteur de mettre en place un twist final boiteux où la succession de « hasards circonstanciés » ne fait que souligner l'indigence d'un texte laborieux que l'on aura tôt fait d'oublier. Finalement Horrora Boréalis n'est que l'incarnation de ces thrillers aux rebondissements rocambolesques qui se dispensent d'une intrigue cohérente en misant sur un lectorat peu exigeant. Navrant.



Nicolas Feuz : Horrora Borealis. TheBookEdition.com 2016.



A lire en écoutant : Pixies : Where Is My Mind. Album : Surfer Rosa. 4AD 1988.







[1] Mensuel Générations, novembre 2016



[2] RSR La Première, Les beaux parleurs, 04.12.2016



[3] RSR La Première, Les beaux parleurs, 04.12.2016



[4] RSR La Première, Les beaux parleurs, 04.12.2016



[5] L'Hebdo : le blogueur, meilleur ami du polar. 17.11.2016
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Le miroir des âmes

Qu’attend-on d’un bon roman noir ? D’abord, qu’il soit efficace. Et, pour le coup, Le miroir des âmes est efficace : j’avais hâte d’arriver au dénouement, je n’avais pas envie de lâcher l’affaire ! Ensuite, que l’on ait un ou plusieurs twists, qui viennent remettre en question ce que l’on commençait à considérer comme acquis : ici aussi, on est servi. Personnellement, je n’ai pas vu venir LE truc – je ne dirai rien, pour ne pas spoiler -, et c’est très bien comme cela. Enfin, que toutes les pièces du puzzle s’assemblent de façon crédible à la fin. Et, à quelques pages de la fin, il y avait encore un point qui me turlupinait, mais j’ai finalement eu l’explication attendue. Donc, là aussi, parfait.



Vous l’aurez compris, j’ai vraiment aimé ce livre, que j’ai dévoré. La lecture en est très fluide, les chapitres, plutôt brefs, rythment bien la progression de l’intrigue. On entre dans l’histoire très vite, et on n’en sort qu’une fois le livre refermé.



Pour pinailler, j’ai quand même deux petits regrets – très petits ! -. Le premier, c’est que l’on sait finalement assez peu de choses sur les motivations du personnage mystérieux qu’est ce Vénitien. J’aurais vraiment aimé que, sans nous révéler qui se cache derrière ce personnage plus tôt, on en découvre davantage sur ce choix du verre. Je ne veux pas spoiler, donc je ne veux pas trop détailler les choses ici, mais il me semble que l’on aurait pu, à un moment où un autre du livre, passer davantage « sous le masque ». Peut-être y a-t-il de bonnes raisons qui empêchaient d’en dire trop sur son objectif réel, ou sur ceux de ses commanditaires, mais en apprendre plus sur sa psychologie m’aurait vraiment paru intéressant. D’où lui est venue cette idée de fondre du verre fondu dans la gorge de ses victimes ? Y a-t-il eu des coups d’essai ? Depuis quand pratique-t-il ? Quels sont ses ressorts psychologiques ?



Le deuxième est peut-être encore plus difficile à exprimer sans spoiler, mais je vais essayer. Le procureur Jemsen – dont, en passant, la mémoire revient très vite, fort opportunément, c’est presque trop beau -, finit par comprendre/apprendre qui est l’une des victimes de l’attentat. Et il sait avoir un rôle, voire une responsabilité directe, dans cette mort. Et cela ne semble absolument pas l’atteindre. Du point de vue de la psychologie, n’aurait-on pas pu attendre un peu plus d’empathie ? Au contraire, dans les derniers chapitres, il nous est décrit comme souriant, presque enjoué. Bon, peut-être le procureur Jemsen est-il appelé à devenir un personnage récurrent et explorera-t-on ces questions à l’avenir. Mais j’ai trouvé un peu étrange l’espèce de détachement dont il semble faire preuve…



En fait, ce qui résume le mieux mes très légères réserves, c’est que j’aurais volontiers passé un peu plus de temps avec plusieurs des personnages de ce livre. Avec Alba, avec le Vénitien, avec ce procureur Jemsen, ainsi qu’avec sa greffière, Flavie Keller, qui est également un personnage intrigant…



Je le redis cependant pour que ces quelques remarques ne donnent pas l’impression d’un avis en demi-teintes : j’ai vraiment apprécié cette lecture, qui donne envie d’aller se pencher sur les huit autres productions de l’auteur, dont la trilogie massaï, dont le héros, Mickaël Donner, apparait, si j’ai bien compris, dans cinq livres de Nicolas Feuz…
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Heresix

Quand la grande histoire se mêle à une enquête policière d'aujourd'hui...

Quand Nicolas Feuz est aux commandes...

Quand l'ambiance est glauque, sanglante et terrifiante à souhait...

Quand les Cathares s'invitent à la fête...

Quand j'ai besoin d'action...

Quand mon envie de sortir de ma zone de confort frappe à ma porte...

Quand le suspense est à son comble...

Quand des trains top secrets circulent hors du plan horaire...

Quand la manière d'écrire laisse deviner l'expérience...

Quand les époques se mélangent...

Quand le livre est dédicacé...



...Alors je suis sous le charme !



Heresix a fait son travail en moi, m'a secouée et sortie de mon quotidien. J'en n'attendais pas plus de ce polar que j'ai dévoré d'une traite ! Vivement ma prochaine lecture de cet auteur romand !
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Horrora Borealis

Horrora borealis dormait dans ma PAL depuis plusieurs années, suite à ma rencontre avec Nicolas Feuz au Salon du Livre de Genève.



Le procureur neuchâtelois signe un roman policier « timbré » qui nous fait voyager (oui c'est dépaysant la Laponie) en semant d'emblée une angoisse qui s'infiltre comme un vent polaire, distillant avec beaucoup de doigté les informations sur un drame survenu dans le passé.



Même si la trame est de facture plutôt classique, le dispositif temporel est savamment orchestré et nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages où tout finit par s'assembler.



L'auteur suisse nous plonge par fragments dans le courant de pensées de son personnage principal.

Le récit se déploie par flashes. Ces flashes sont comme autant de syncopes qui viennent bouleverser sa vie.



Vous l'avez bien compris, de la Laponie on rapportera pas vraiment le souvenir d'aurores boréales et de petits voyages féériques en chiens de traîneau.



Nicolas Feuz allume plutôt un brasero dont il ramènera sans cesse les braises du drame pour bâtir un huis-clos suffocant avec une pirouette finale qui en vaut le détour.



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Horrora Borealis

Walker, sa femme et leurs trois enfants sont partis passer leurs vacances en Laponie, immergés dans le froid glacial, au milieu des rennes et des huskies. De ce périple, il n’y aura qu’un survivant de retour à Neuchâtel, amnésique et poursuivi par des fantômes bien présents.

Pour que l’on dise d’un roman qu’il est réussi, il faut que les mots sonnent comme des notes de musiques, que leur enchainement chante comme une symphonie, qu’ils irradient des tonalités de couleurs qui s’accordent comme sur la toile d’un grand maitre. Pour en arriver à ce résultat-là, il faut du talent et Nicolas Feuz en manque. Le style de cet auteur est plat, ses phrases sonnent creux, le vocabulaire est pauvre. La construction de cette histoire est désordonnée. Sous prétexte de créer un effet de style, l’auteur chamboule la chronologie des évènements en faisant passer l’action de son récit d’une date à une autre avec comme seul effet la confusion, particulièrement au début du roman. Heureusement par la suite, ça s’arrange. L’action gagne en vélocité, des éléments intrigants se mettent en place malheureusement pas avant la seconde moitié du livre. Malgré cela, ça manque de matière et les personnages sont transparents, sans relief. Alors que reste-t-il ? L’histoire ? Il y a de très bonnes idées mais la gestion de celles-ci est maladroite. Certains passages offrent néanmoins un suspense qui maintient notre attention.

Il y a une très bonne intrigue mais amenée de façon très maladroite.

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