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Critiques de Olivier Liron (385)
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Le Livre de Neige

Quel beau cadeau a fait Olivier Liron à sa mère Maria Nieves, dite Nieves, Neige en espagnol, en lui dédiant ce magnifique roman : le livre de Neige. C'est un tendre et bel hommage qu'il rend à celle qui a « la pudeur des sensitives » et qui lui a transmis l'amour de la vie et le transport par la littérature.

Pour esquisser ce portrait romanesque, Olivier Liron remonte d'abord aux origines, à ce Madrid des années 1930, au quartier de legazpi, au sud de la ville, où vit la petite Carmen de la Fe avec sa famille, famille bientôt confrontée, dès 1936 à la guerre d'Espagne. Quand les franquistes entrent dans Madrid, le 28 mars 1939, Carmen n'a que dix ans.

Quelques années plus tard, elle va rencontrer Paco. Amoureux ils se marient en 1953.

« À l'hiver 1954, au moment où, en France, l'abbé Pierre lance son insurrection de la bonté, une petite fille naît à Madrid. » On appelle la petite fille Maria Nieves, Marie des Neiges, peut-être parce qu'il faisait très froid à Madrid cette année-là…

Bébé, elle attrape la coqueluche et s'en sort in extrémis. Elle en gardera une légère surdité et un farouche instinct de survie ne la quittera plus, peut-être dû au fait d'avoir frôlé la mort.

À l'école franquiste du quartier où les cours sont pris en charge par l'Église, Nieves sent monter en elle un sentiment de révolte. « Est-ce à l'école franquiste que Nieves a commencé à ne plus croire en Dieu ? Est-ce parce que la religion lui donnait trop de crampes qu'elle est devenue, plus tard, une scientifique ? Est-ce cela qui l'a poussée à se tourner vers une autre religion, celle de la nature ? ».

En tout cas, elle n'a pas envie de ressembler à ces femmes soumises qu'on lui donne en modèle et elle comprend très tôt que la liberté passe par le savoir et par les livres.

Au début des années 1960 ses parents partent en France chercher du travail et Nieves restera chez sa tante Bernarda avant de les rejoindre en octobre 1963. Dans cette cohabitation en famille qui dure plus longtemps que prévu, Nieves, fille unique, se retrouve avec ses quatre cousins, intégrée à leur bande et vit les plus beaux mois de son enfance.

Elle quitte le sol natal en automne donc, vivant là un véritable arrachement.

Arrivée à Paris, elle connaît la misère des bidonvilles de la Plaine Saint-Denis, la plus grande zone industrielle d'Europe.

Nieves subit des humiliations et la honte, au début, de ne pas parler français.

Mais elle n'abandonnera jamais, gravissant tous les obstacles « Il ne faut jamais se décourager ».

Parlant de mieux en mieux le français, dès le CM2, sous l'impulsion de la nouvelle maîtresse, Madame Blin, Nieves se sent pousser des ailes et travaille comme jamais, finissant son année deuxième au classement général et reçoit le prix d'honneur.

Quelques années après être arrivée en France sans comprendre un seul mot de la langue, au bac de français elle obtiendra un 17/20 !

Elle demande en 1973, la nationalité française qui marque la fin de cette lente reconstruction.

Passionnée par les sciences, elle rencontre en classe préparatoire un garçon fort en maths lui aussi, Gabriel qui deviendra le père de l'auteur.

La deuxième partie du roman montre comment l'enfant s'est construit avec ce passé, en grandissant dans une famille heureuse. Ce sont ces souvenirs d'enfance et ces moments de tendresse qu'évoque Olivier Liron avec une grande sensibilité. Sa mère lui raconte comment l'écologie, c'est faire sa part pour sauver le monde et comment comprendre la nature peut aider à rendre heureux.

Sa maman n'évoquant jamais son passé, c'est sa grand-mère Carmen qui lui offre quelques histoires sur ses origines.

Mais Olivier ne comprend pas tout, ni les moqueries dont il fait l'objet à l'école, et encore moins la tristesse soudaine de sa mère. Triste lui aussi, il voudrait dire tant de choses à cette mère qu'il aime, et, n'y parvenant pas, les écrit dans son cahier...

Le livre de Neige, écrit entre réalité et fiction, m'a particulièrement touchée.

J'ai été éblouie par l'histoire de cette enfant qui a grandi sous la dictature franquiste, qui a connu l'exil et l'arrachement à sa terre natale, qui a dû affronter en arrivant en France la xénophobie et la misère et qui, grâce à une grande force morale, a rapidement compris qu'elle devait conquérir sa liberté et que cette liberté, c'était le savoir et les livres.

Ce n'est pas sans émotion que j'ai découvert cette vie et révisé cette période de l'histoire espagnole. J'ai été à la fois bouleversée de découvrir toutes les difficultés et les douleurs que Nieves a dû affronter et admirative sur la manière dont elle a bravé l'adversité.

Son analyse des religions : « Toutes lui apparaissent comme un système hiérarchisé, avec un règlement », et son désir : « Elle voudrait inventer sa propre religion, celle des livres. » me conviennent parfaitement.

De même, je ne peux que souscrire à son engagement pour l'écologie et le féminisme.

La plume délicate d'Olivier Liron, empreinte de douceur, de chaleur et de poésie donne une force éclatante au portrait de cette héroïne si brillante et pourtant si discrète.

L'intérêt de ce roman est aussi d'avoir inscrit cette histoire humaine dans la grande Histoire, notamment cette période de l'histoire espagnole qu'a été la dictature franquiste mais aussi, cette période de l'histoire de France dont il est peu fait mention dans les livres, à savoir celle de l'immigration. J'ai trouvé particulièrement pertinentes les questions que posent Olivier Liron : « Pourquoi, en France, les jeunes générations n'ont pas davantage accès à l'histoire de l'immigration ? Pourquoi cette histoire commune , belle et nécessaire, n'est pas inscrite dans les programmes scolaires ? Pourquoi des phénomènes aussi massifs occupent-ils si peu de place dans la mémoire collective ? Quelle amnésie nous constitue ? »

Le livre de Neige est un hommage d'Olivier Liron à sa mère empreint de délicatesse, de sincérité, de poésie, d'humour aussi où l'émotion transpire à chaque ligne et c'est aussi une ode à la vie, à la nature et à la puissance de la littérature.

À noter que plusieurs petits clichés de Nieves apportent au fil des pages une authenticité rafraîchissante.

Mais ce livre n'est-il pas aussi le récit de la naissance, de l'avènement d'un grand écrivain, à qui sa mère a su transmettre ses valeurs ?

Je remercie les éditions Gallimard pour m'avoir offert l'opportunité de découvrir la plume d'Olivier Liron en m'offrant ce magnifique livre dédicacé !


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Le Livre de Neige

Le livre de Neige d’Olivier Liron m’a d’abord emmené dans cette Espagne des années 1930 qui se sont très mal terminées avec l’arrivée au pouvoir d’un dictateur fasciste, Franco.

Ce dernier n’a pas hésité à massacrer une partie de son peuple et à faire fuir beaucoup d’autres. D’ailleurs, ces derniers se sont retrouvés dans des camps sinistres après avoir passé la frontière. Notre beau pays a bien su les accueillir…

Olivier Liron me parle d’abord de la branche maternelle de sa famille qui descend de Juifs convertis de force au catholicisme, appelés marranes.

Ainsi, la guerre civile déchire l’Espagne. Luis, le mari de Bernarda, sœur de Carmen, grand-mère de l’auteur, est fait prisonnier puis fusillé.

Carmen a dix ans à la fin de la guerre civile. En 1953, elle épouse Paco contre l’avis de son père. L’année d’après, naît María Nieves, d’où ce prénom de Neige.

Son histoire est racontée par petites touches, de courts chapitres, tous avec un titre. Parfois, je les trouve un peu courts. J’aurais aimé un peu plus d’approfondissement.

Olivier Liron se base sur les souvenirs de sa grand-mère, Carmen, plus volubile que Neige, sa mère. Il fait aussi œuvre de romancier en comblant les vides.

Toute cette histoire familiale ressemble à bien d’autres mais Olivier Liron a eu le courage de s’y confronter, de me faire partager joies et nostalgie d’une Espagne enfin débarrassée de Franco, pays bien apaisé depuis, même s’il faut ne jurer de rien quand on voit l’évolution politique actuellement en Europe.

Le style d’Olivier Liron est fluide. Il tente de détailler au maximum l’histoire de sa mère dans Le livre de Neige. Ceci est une belle et complète histoire d’une famille, histoire que j’ai aimée lire, passant de l’Espagne à notre pays avec une intégration amplement réussie.

L’arrachement au pays a été difficile à vivre pour Neige comme pour Carmen et Paco, avec la honte d’être des immigrés. De plus, la guerre rattrape la famille qui vit dans ce quartier appelé la petite Espagne, à Saint-Denis. C’est l’occasion de rappeler la mémoire de Celestino Alfonso qui fut exécuté avec le groupe Manouchian.

Un peu plus tard, Neige réussit brillamment à l’école, même si elle dérange car elle vient d’ailleurs. Ainsi, pas à pas, Olivier Liron conte la progression de sa mère dans le système scolaire français.

Elle obtient enfin la nationalité française, poursuit de brillantes études, devient écologiste, séduite par René Dumont que nous aurions dû vraiment écouter car nous n’en serions par là aujourd’hui.

S’ensuit mariage, enseignement et naissance de l’auteur le 27 mars 1987. À partir de là, je suis la progression de ce garçon qui apprend même à lire à Carmen, sa grand-mère, mais je vous laisse découvrir la suite. Le récit est agrémenté de nombreuses photos qui permettent de visualiser les principales étapes de la vie de Neige.

Le Livre de Neige contient bien d’autres détails intéressants, révélateurs de toute une époque pas si lointaine et pourtant trop vite oubliée. Heureusement, il nous reste, entre autre, la littérature…


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Einstein, le sexe et moi

Il est autiste Asperger, pas encore la trentaine et participe au jeu télévisé "Questions pour un champion" chez Julien Lepers .



Le temps d'une émission, au rythme déchaîné des questions de Lepers,

Il nous parle de sa vie, de sa différence qui le poussa à une enfance solitaire et le confronta à la violence incroyable de la jungle du collège. D'où son refuge dans les mots ( "le déclenchement de l’écriture est lié à la sensation intime de l’horreur"), et sa passion pour la connaissance encyclopédique ("Je me suis rempli la tête d’informations pour peupler ma solitude. Pour oublier l’essentiel, pour dompter l’absence et le chagrin. Comme si apprendre des milliers d’informations sans queue ni tête, peupler la mémoire était un réflexe de survie."),

Il nous amuse avec des anecdotes caricaturées, liées aux questions, comme celle du Kon-Tiki, le mec qui traversa le Pacifique sur un radeau de fortune en 1947, le YouTube de Lepers, qui a bien fait de renoncer à la chanson 😂,.......et d'autres futilités qui passent bien, comme d’apprendre qu’il existe un club Questions pour un champion, dans le Ier arrondissement de Paris et qu’on y va pour s’entraîner pendant plusieurs semaines avec des spécialistes des jeux télévisés.



De sa différence il en a fait un atout, et comme il le dit lui-même, "là où l’homme qui le cherche, peut trouver son propre souffle”. Du jeu Questions pour un champion il en a fait une quête de soi-même.

C'est la propre histoire de l'auteur. Il nous couche sur papier, sa profonde tristesse, ses pensées, ses sentiments, ses émotions, ses peurs, ses révoltes.....bref tout les ingrédients de son existence. Un killer ce type 😀! C'est brillant, émouvant de sincérité et pétillant d'humour, un très bon moment de lecture !



“Le fascisme de la norme ? La peur de la différence ? Nous n’y sommes pas condamnés. Grâce à la poésie, et c’est ce que j’ai essayé de faire dans ce livre, on peut transformer la vie.....Écrire, pour moi c’est une façon de survivre.”







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Einstein, le sexe et moi

❤️Quand la différence fait la différence❤️

Olivier Liron, le très très sympathique et touchant Olivier Liron, ses pensées en arborescence souvent foutraques, son humour décalé, sa fragilité, sa spontanéité, son énergie effervescente, son enthousiasme galvanisant et surtout sa grande sincérité m’ont fait un bien fou.

Dans ce roman cet autiste Asperger (« Aspi »), ni formatable ni standardisable, cet érudit à l’intelligence supérieure, fait le récit de sa brillante participation à l’émission « questions pour un champion ». Nous confiant ses doutes, ses émotions (négatives ou positives), ses stratégies et ses pensées en cours de jeu. Avec des réactions exacerbées oscillant entre euphorie et déceptions mortifères.

Son récit est ponctué de souvenirs sur sa jeunesse chahutée. Lui le mal aimé, l’incompris, victime de violences verbales et physiques, marginalisé et stigmatisé par les autres « la mémoire de la différence ...qu’on a tatouée dans ma chair ».

Sa difficulté à gérer ses émotions , ses réactions inadaptées et disproportionnées, son agitation motrice par moment, le font passer pour fou et entraînent chez lui des accès de haine, d’envie de vengeance et de revanche. Il n’a pas les mêmes codes, ne les comprend pas d’ailleurs : « la norme est idiote » on peut être épanoui sans y adhérer.

C’est son parcours atypique qu’il nous expose, du noir vers la lumière « sauvé par la poésie et l’écriture ». Je rajouterais sauvé par son immense curiosité et son envie d’apprendre et de comprendre, cette envie inextinguible de « bouffer la vie » sans rien en perdre.



Et puis surtout, Il est drôle (Julien Lepers un brocolis😂), il a un grand sens de l’autodérision.

On rit souvent aux éclats avec notamment sa maladresse dans les rapports amoureux « J’ai entrepris l’ascension de Claire par la façade sud...peine perdue ».



Personnalité hors norme, cet homme sensible aux détails, à la vision fantaisiste est sans filtres et très « Cash » donc extrêmement attachant.

La poésie, l’écriture, l’expression corporelle et théâtrale, l’ont aidé à enfin s’aimer et « ouvrir la prison ».

Un très beau moment de lecture.

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Le Livre de Neige

Le livre de Neige, autrement dit Maria Nieves, est un hommage de l’auteur à sa mère. « Un livre pour elle, entre vérité et fiction ».



Maria Nieves est née en Espagne et vivra dans son enfance la guerre civile, puis l’exil, vers la France, le séjour dans les bidonvilles de la Plaine saint Denis, dans l’atmosphère enfumée des usines qui occupaient alors le site.



L’enfant est curieuse, avide de comprendre, passionnée par les sciences et aura un parcours scolaire d’autant plus remarquable qu’il faut faire doublement ses preuves lorsque les origines sociales sont toisées par les autorités qui décident. Elle aura la chance de rencontrer des enseignants assez lucides pour repérer ses capacités hors norme et encourager l’enfant hors des routes toutes tracées.



Viendront le temps des amours et du mariage, d’où naitra l’auteur de ce récit attendrissant. Ses propres souvenirs se mêleront à ce qu’il comprend des forces et des faiblesses de sa génitrice.



Outre l’intérêt historique du texte et de ce qu’il enseigne sur la guerre civile espagnole, Olivier Liron dresse un magnifique portrait d’une femme dont la clairvoyance sur la condition féminine a été très précoce.



Roman émouvant d’autant que l’on perçoit la sincérité de cet amour filial sans concession.



229 pages Gallimard 10 février 2022
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Danse d'atomes d'or

Sans tourner les phrases dans tous les sens et sans poésie aucune, je vais droit au but en affirmant que je n’ai pas aimé ce roman et cette première rencontre avec Olivier Liron.



Une revisite du mythe d’Orphée où l’auteur mélange humour, poésie, sexe et vulgarité. Quel étrange cocktail. Même le mythe d’Orphée de la bouche de mon fils est bien plus jolie que cette histoire.



Une histoire d’amour ou de coup de foudre qui finit mal, voilà le thème du livre où ça tire en longueurs pour pas grand chose ou pour nous emberlificoter dans des figures de styles alambiquées dans le but de noyer un fond inexistant. Je suis dure mais je suis surtout déçue. De ne pas avoir été sensible à une plume qui revêt des allures poétiques, qui pose question, qui parfois fait mouche. Déçue des définitions de l’amour de l’auteur que je ne cautionne pas. « On tombe d’abord amoureux d’un corps ». A vingt ans alors ? Car personnellement, ce n’est pas d’un corps que je m’éprends mais d’un ensemble, d’un sentiment de bien être qui m’habille auprès de l’autre.



Je ne me suis attachée à aucun des personnages qui sonnent totalement creux.



Ce n’est ici que mon maigre avis. Je crois que ce style narratif n’est pas fait pour moi tout simplement.



Mon ami David aura peut-être eu une toute autre approche de ce livre, bien plus pertinente que la mienne. C’est tout ce que je lui souhaite car une lecture, un roman devrait toujours être caresse et bonheur.
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Le Livre de Neige

Olivier Liron écrit ce livre en hommage à sa mère, une formidable déclaration d'amour à celle-ci. Il nous raconte la vie de celle-ci, de sa petite enfance, à maintenant.



Sa mère, Maria Nieves, dite Nieves, neige en espagnol. est née à Madrid. Une enfance au soleil, certes, mais difficile, marquée par la pauvreté et la guerre. Alors les parents de Nieves partent vers la France et la petite fille les rejoint peu après. Il faut alors apprivoiser une vie nouvelle, la langue en tout premier lieu, le mépris de certains, le jugement d'autres, le rejet parfois. La petite fille va se battre, elle utilisera son intelligence pour apprendre vite, se distinguer par ses connaissances te compétences et devenir professeur, pour transmettre à son tour.



J'ai beaucoup aimé la partie du livre qui nous raconte les années d'apprentissage de cette femme courageuse, qui saura se battre dans un contexte où tout est plus difficile pour elle. L'auteur nous décrit avec beaucoup de justesse la vie de ces immigrés dans la France des trente glorieuses, où la vie restait malgré tout difficile pour certains. Cette petite fille est attendrissante et impressionnante par sa volonté de réussir. Rien ne l'arrêtera, ni les brimades, ni les moqueries, ni la pauvreté.

J'ai moins aimé la suite, la partie où l'auteur se met en scène, où il évoque les difficultés rencontrés par ses parents. Bien sur, il pose sur ces années son regard d'enfant, mais cette vision naïve l'amène à rester à la surface des choses, et j'aurai aimé que les difficultés relationnelles entre les époux, les siennes avec sa mère soient plus approfondies. Même si cette partie est moins longue que la précédente, il m'a fallu beaucoup plus de temps pour la lire, laissant passer de longues heures entre deux moments de lecture.



Ce livre est aussi un formidable hommage aux livres et au pouvoir de la lecture, à la fois source de connaissances et moyen d'évasion.







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Einstein, le sexe et moi

L’action se déroule durant l’émission QUESTIONS POUR UN CHAMPION et on va suivre le candidat du début de l’enregistrement jusqu’à la fin du match !



Dit comme ça, ça peut paraître étrange et pas très vendeur.



Pourtant on a là un ovni littéraire des plus jubilatoires !



Olivier Liron, en peu de pages, nous offre un bien beau moment de lecture. Les questions de Julien Lepers (c’était encore lui le présentateur à l’époque !) sont prétextes à des souvenirs d’enfance, des moments de vie.



Tout se mélange, le jeu et la vie, le rire et l’amour, l’émotion et la culture générale.



Car Olivier Liron est différent. Beau de sa différence. Il est autiste Asperger. Et comme il le dit si bien, « ce n’est pas une maladie, c’est une différence. » Il ne pouvait alors qu’écrire un livre différent qui éblouit de maîtrise et de liberté.



Ouvrage à la croisée des chemins entre confidences touchantes et profondément douloureuses sur une enfance compliquée face au regard des autres. Un récit sans faux semblants, plein de vérités qui touchent au cœur et souvent nous offre de jolis sourires tant l’auteur a les sens de la formule !



Que ce soit dans les descriptions hilarantes des autres candidats ou dans le portrait de Julien Lepers himself (je ne me suis pas remis de sa ressemblance avec un « brocoli »), je suis souvent passé du sourire à l’émotion pure. C’est poignant parfois. Poilant souvent. Prenant, tout le temps !



Madeleine de Proust trempée dans le coca de cette rentrée littéraire 2018, ce livre est original, ne passez pas à côté de cette lecture.

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Einstein, le sexe et moi

Scoop ! Julien Lepers a bien fait de devenir animateur de « Questions pour un champion », parce que dans sa jeunesse, il s’est essayé à la chanson. Si vous allez voir sur Youtube, vous vous rendrez compte que « De retour de vacances » est sa première et dernière chanson. Il avait bien un petit air de Michel Berger, mais bon, cela s’arrête là.





Ceci est une anecdote révélée par Olivier Liron, un des grands gagnants de ce fameux jeu télévisé.

Gagnant pas comme les autres, d’abord parce qu’avec la somme récoltée, il s’est lancé dans l’écriture (avec succès !), ensuite parce qu’il est autiste Asperger, et son point de vue sur le monde, sur la vie, sur nous les « normaux », sur lui-même, est très juste, plein d’émotion et de cohérence.





Nul besoin donc de vous affirmer que j’ai beaucoup aimé cette narration de l’expérience d’Olivier à « Questions pour un champion », accompagnée de réflexions très profondes sur son adolescence et le regard cruel que l’on portait sur lui. Tout a été difficile pour lui, à commencer par une maman dépressive, en continuant par la persécution dont il faisait l’objet au collège, puis ses amours, aussi, dominées par la honte. Sa vie entière d’ailleurs... Et pourtant, il est jeune ! Mais quelle culture, et quelle préparation au jeu !





Son histoire est servie par une écriture poétique, à fleur de peau, et j’ai adoré ce style. Elle est entrecoupée par des extraits du jeu, on s’y croirait.





Je vous recommande donc ce livre pas comme les autres écrit par un homme pas comme les autres, qui s’est servi de l’écriture pour exorciser sa honte et sa colère vis-à-vis de la cruauté d’un monde dans la norme.

Magnifique !

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Einstein, le sexe et moi

Si Questions pour un champion est au coeur de ce récit, le célèbre jeu animé pendant de nombreuses années par le non moins célèbre Julien Lepers, c’est que cette émission a été une étape importante dans la vie de l’auteur. Isolé dans sa différence, cet autiste à haut potentiel se réfugie dans la connaissance, se berce de la magie des mots et accumule ainsi un savoir qui en fait un potentiel champion pour ce type de jeu.



C’est avec humour qu’Olivier Liron nous conte cette aventure dans les studios de télévision, nous conviant autant au déroulement du match sur le plateau que dans les coulisses, sans hésiter à à lancer quelques coups de griffes pour nous faire sourire aux dépens des candidats et de l’animateur.



Chaque question gagnée est aussi l’occasion de se remémorer un certain nombre d’anecdotes de sa propre vie, des humiliations subies pendant ses années de collège, de ses amours de jeunesse, et de ses efforts incessants pour se raccrocher aux codes de la vie en groupe.



Beaucoup d’humour dans le récit, qui détaille avec malice le déroulement des épreuves. Mais aussi de l’autodérision, lorsque l’auteur revient sur ses bévues de communication, pour lesquelles il réussit à prendre du recul.



Un récit touchant, émouvant, et avec en filigrane toute la difficulté d’adaptation et la force morale nécessaire pour vivre dans une société qui craint et fuit la différence, fut-elle source de génie.



192 pages Alma 6 septembre 2018
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Einstein, le sexe et moi

Je vais être sincère et passer pour une vieille rabat-joie qui n'aime pas son prochain. Ce livre s'apparente à un piège qui voudrait me faire mélanger le fond et la forme. Sur le fond, un type qui se présente franco comme Asperger. Il ne prête jamais le flanc pour être pris en pitié même si ce qu'il décrit est violent. Qui de nous n'a jamais connu un trop gros, trop petit, trop intelligent, trop quelque chose, estimant qu'il ne rentre pas dans une norme quelle qu'elle soit. Ici j'ai le sentiment que l'auteur joue néanmoins volontiers sur la corde sensible de l'empathie, et d'emblée je devrais souscrire à tout ce qu'il me raconte. Cette expérience à QPUC lui a permis d'écrire, de s'épanouir, mais cela finit par l'autoriser à écrire tout et n'importe quoi à certains moments. C'est là où le bât blesse. Comparer sa première expérience à la face d'une montagne ne m'a pas particulièrement amusée. J'ajouterais que ce problème doit être une denrée assez répandue pour qui y est confronté la première fois sans nécessairement être Asperger. Utiliser les quatre phases du jeu comme fil rouge en insérant ses pensées intimes a fini par me lasser, en particulier lorsque cela tourne au vulgaire. Non, ce n'est pas drôle, poignant ou humoristique. Ce livre se résume pour moi à une caricature qui à aucun moment ne m'a fait rire ou pleurer.



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Einstein, le sexe et moi

Après 8 participations victorieuses dans le célèbre jeu télévisé « Question pour un champion », Olivier Liron en a fait un roman émaillé d’anecdotes plus truculentes les unes que les autres.

Cette histoire va devenir de fil conducteur d’un récit autobiographique qui nous dit aussi ce que peut vouloir dire être différent. Comment vivre avec des difficultés de compréhension des codes sociaux et comportementaux qui semblent évidents à tous, mais sont pourtant loin de l’être.

Olivier Liron refuse d’envisager le syndrome d’Asperger comme une tare, il le considère comme une différence qui construit toute sa personnalité.

Le récit est teinté d’un humour et d’une autodérision sans faille, d’une douceur et d’une profondeur dont le propos ne se défait jamais.

Qu’il s’agisse de raconter les affres de la compétition avec les candidats sur le plateau de "Question pour un champion", les blagues de Julien Lepers ou la vie avec les difficultés des relations humaines, tout est écrit avec légèreté et autodérision.

On rit, on sourit, c’est lumineux, drôle et touchant. Mais c’est aussi une réflexion profonde sur la différence.

Olivier Liron nous enchante par sa conception surannée de l’amour, par une langue enlevée et rythmée et un sens aigu du monde et de lui-même.



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Einstein, le sexe et moi

Petit livre, grandes émotions !

Dans ce court roman (dévoré en une après-midi), Olivier Liron revient sur sa participation (brillante) au jeu « Questions pour un champion » en 2012.

Au fil de la partie, au gré des digressions, l’auteur nous emmène sur ses chemins de traverse, ses différences qui le désignent comme un intrus ( autisme, origine étrangère), la cruauté de certains, l’inconscience de beaucoup.

Un coup de gueule où l’on sent sourdre en arrière-plan une énorme tendresse. Un geyser prêt à s’élancer.

C’est brillant et c’est drôle.

C’est poignant et c’est triste.

C’est vraiment bien….

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Le Livre de Neige

Début mars 2022- Librairie Caractères / Issy-les-Moulineaux



Un livre solaire qui réchauffe et illumine !



Déjà plus d'un mois que j'ai terminé la lecture de ce magnifique texte...



Tant d'auteur(es) ont rendu hommage à leur père, leur mère...leur fratrie, etc.

Toutefois ce livre , à plus d'un titre, sort du lot...: de la drôlerie, de la fantaisie, de l'amour à foison, de la poésie... ce qui ne soustrait pas les souffrances, les chagrins, les manques , de toute histoire familiale !



Un hommage vibrant de l'auteur à sa maman, Neige; personnalité hors du commun, aimante, flamboyante, joueuse, scientifique convaincue, amoureuse des arbres, des forêts, de la nature... Neige, aussi avec ses ombres et ses fantômes !

Petite fille exilée, humiliée, solitaire, qui a dû très, très jeune quitter son Espagne natale... pour fuir la dictature de Franco et la guerre civile !

Cette enfant ,arrachée à son enfance et à sa terre ensoleillée ,va développer une résilience exceptionnelle; sa passion, sa curiosité pour les Sciences, les livres et les arbres...vont l'aider à se construire et à devenir une enseignante passionnée , chaleureuse...et bienveillante.



Pour une fois, je réduirai mes "bavardages" pour ne pas amoindrir la force de ce texte, porté par un style d'une rare musicalité et élégance !

Un mal fou à quitter Paco et Carmen [les grands-parents], Neige, leur fille et le petit-fils, Olivier- [l'auteur]. J'insère l'extrait expliquant le choix de Neige pour le prénom de son fils unique, qui exprime déjà beaucoup de la personnalité maternelle !



"Un prénom

Pour ma mère, le prénom Olivier est une évidence, une synthèse. L'olivier est un arbre tortueux, millénaire. Elle aime son écorce, ses cicatrices et sa torsion.La façon dont il porte les marques du temps,

.Son endurance. Sa croissance lente, sa longévité. L'olivier incarne une civilisation, la Méditerranée. Il renvoie à ses racines,aux champs de l'Andalousie d'où vient Paco.A des siècles d'histoire. Il est le symbole de la paix,il évoque la philosophie de la non-violence. Elle aime tant ce prénom que si j'avais été une fille,elle m'aurait appelée Olivia."(p.124)



C'est la toute première fois que je lis cet auteur et j'ai hâte de découvrir un autre récit antérieur, "Einstein, le sexe et moi", écrit complémentaire, à ce chant d'amour et de reconnaissance d'un fils unique à sa mère !

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Le Livre de Neige

De la neige. Comme cette blancheur sans pareille qui éblouit, qui protège aussi un peu, comme on se croit à l’abri du monde.



Maria Nieves. Nieves, neige en espagnol.



A la fois tempête, et tout autant étendue mystérieuse où se dissimulent tant de choses. Olivier Liron écrit sur elle. Sur sa mère. Sur Maria Nieves. Il se raconte et la raconte. Comme des flocons qui virevoltent, il oscille entre gravité, tendresse et humour qui touchent le lecteur.



Universel et tellement intime, Olivier nous offre une leçon d’histoire, la sienne, à travers ce regard plein de vérité sur sa mère. Leçon d’Histoire, aussi, pour se rappeler des oubliés, des laissés pour compte, des exilés. De la médiocrité de ceux qui ont peur de l’autre, des autres.

C’est le portrait d’un fils à maman, d’un écrivain qui ne rend pas hommage, non, puisqu’il y a du pompeux dans cette expression. Sous sa plume précise, poétique, Olivier nous offre de sa mère. Comme un tableau, comme une bourrasque, comme une frénésie de vivre. Il y a tellement de pudeur entre ces pages, tellement d’amour.



C’est un sacré cortège d’émotions. Sourire, tourner la page, rire, et avoir le ventre noué deux pages plus loin.

Il y a du courage dans ce livre, quelque chose de grand, dans cette façon d’offrir les nuances infinies d’un amour pour celle qui lui a donné vie. Sans mentir. Avec des creux, des bosses, des pleins et des déliés. Du minuscule à l’infini, comme au microscope, le talentueux fils de Neige dissèque toute une vie.



Une histoire unique, porté par un regard d’amour. Une histoire de femme, immense et infime à la fois, rempli de lumière.



Il a tellement de façons d’écrire des histoires, tellement de nuances. Ici, les mots sont justes, choisis. Lire ce livre comme on passe un instant avec un ami qui se raconte. Il y a un peu de ça dans ce troisième roman d’Olivier Liron. Et toujours, toujours cette lueur qui l’anime.

Merci Olivier.


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Danse d'atomes d'or

Alors que je relativise encore sur la théorie d’Einstein, sur le sexe (pas celui d’Albert) et sur moi-même (la théorie de mon âme pas de mon sexe), un verre à la main, couleur atome d’or (pour celles et ceux qui s’interrogent secrètement sur la couleur des atomes, ces derniers ont la couleur dorée d’un Vouvray), je la vois cette brune, intense et mystérieuse, un sourire à faire craquer ma braguette, des yeux à faire pétiller le bleuté de la lune. Une Eurydice, si je veux m’aventurer dans la mythologique. Appelle-moi donc Orphée et je serais tout pour toi, j’irai jusqu’à Caen ou même aux Enfers. Je m’allongerai dans la poussière, mettant les draps de ma vie au pied de mon lit, je t’accueillerai sur moi où tu seras libre de me chevaucher, les cheveux en bataille la sueur en perles, comme si tu traversais la pampa jusqu’au soleil couchant, jusqu’à ce qu’un oiseau se pose sur ton épaule pour la nuit ou qu’une nuée de papillons s’envolent par la fenêtre pour achever leurs jours.



Orphée et Eurydice, c’est une histoire d’amour, une histoire de passion, une histoire de sexe que tu prends dans ta bouche que je caresse de ma langue, une histoire de rencontre qu’un regard à bouleversé à tout jamais. Mais voilà, les histoires d’amour finissent… en général.



L’amour en une seconde, un sourire, un verre, c’est ça la poésie de la vie, sa magie son petit bonheur que rien n’effacera de la mémoire. Eurydice s’en va, d’autres horizons, une fuite sans un mot, Orphée reste sur le quai de gare le silence l’entoure les bars ferment leurs rideaux. L’amour fragile et le sexe pur comme le mélange de la sueur et de la poussière, une poussière qui te couvre d’or et danse autour de toi, poussière d’or, un or brun comme mon verre de rhum, une autre couleur des atomes d’or. Eurydice a fui vers le soleil couchant, la tristesse de Cuba et une nouvelle histoire de rhum. J’aime ces histoires de rhum, ces histoires d’amour et de sexe, ce regard porté entre spleen et tristesse dans ce verre de rhum, car la vie la mort ne sont qu’un mélange subtil de parfums, celui du jasmin et du rhum, les deux plaisirs divins, de ton sexe coule, de mon rhum s’écoule.
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Einstein, le sexe et moi

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Olivier Liron est autiste Asperger. De cette différence, il a choisi de faire une force. Mais le chemin n'a pas été simple et sans accros. Quand, en 2012, il passe à la télévision dans Questions pour un champion, il saisit l'occasion de nous raconter son histoire...



Voilà encore un magnifique roman de cette rentrée littéraire !! Je n'ai pas lu le premier roman d'Olivier Liron, mais si il est dans la veine de celui-ci, je vais très rapidement me le procurer...

L'auteur nous entraine donc sur le plateau télé du célèbre jeu, aux côtés d'un Julien Lepers survolté. Au fil des questions, Olivier Liron se dévoile, avec simplicité et pudeur. Il nous offre quelques uns de ses plus chers souvenirs, qu'ils soient beaux ou beaucoup plus dur. Parce que rien n'est simple quand on est autiste Asperger. Trouver sa place est un combat...



Les 195 pages de ce deuxième roman m'ont paru bien trop courtes. Je serai bien restée avec Olivier, sa botanique et ses balades en forêt, goûter à une madeleine trempée dans du coca !!



Merci une fois de plus aux 68 premières fois pour cette douce découverte.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Danse d'atomes d'or

Comment dire ?



Aïe... Je n'aime pas commencer mes billets par cette phrase... En général, ça augure plutôt

- d'un très mauvais livre, pour lequel j'essaye de terminer malgré tout sur une note positive avec une chronique humoristique,

- d'un livre fade qui ne m'offre aucune inspiration et pour lequel je zappe tout simplement la critique,

- ou dans le pire des cas, d'un livre qui me dérange, me met mal à l'aise, m'apporte un sentiment tellement mitigé que la critique en est difficile à écrire.



Je dois dire que ce livre d'Olivier Liron fait partie, en ce qui me concerne, de ce dernier cas de figure.



L'idée de départ semble classique. Une revisite de l'histoire d'Orphée, bravant les Enfers pour en sauver Eurydice, sa bien-aimée... Une histoire au final tragique, comme souvent dans la mythologie grecque, qu'Olivier Liron tente pourtant de dépoussiérer en faisant d'Orphée un « bad boy romantique ».



Dans son roman au titre si poétique, tout débute pourtant si bien. Notre Orphée des temps modernes rencontre son Eurydice. La rencontre est belle, sympathique, les premiers sentiments amoureux sont touchants, frais, poétiques, humoristiques...

J'y trouverais même un peu de la poésie de Mathias Malzieu au détour de quelques lignes...

On sourit, on se laisse pousser des ailes en suivant ces deux papillons dans leurs premiers ébats amoureux, en les regardant virevolter au gré des pages comme une danse d'atomes d'or...



Puis arrive le premier tiers du roman et tout autre chose se met en place... Une scène de sexe crue, brute, sans finesse, sans imagination...

Une écriture en phrases courtes qui ne laissent plus la moindre place à l'émotion, à la poésie, aux sourires...

Un changement de style qui ne me paraît même pas voulu mais qui sonne en moi le glas...



A partir de cet instant, j'ai troqué mes ailes de papillon pour des boulets de forçat... Je me suis senti comme Papillon terminant sa journée de bagne à Cayenne, avançant péniblement un pied devant l'autre pour regagner sa cellule...



L'auteur semble alors se chercher entre humour, poésie et drame, se perd dans des passages totalement creux et dénués d'émotions :







Au-delà de tout cela, ce qui m'a mis plus mal à l'aise encore est ce sentiment d'avoir été le témoin d'une relation difficile que semble entretenir l'auteur avec le sexe...

Relation crue, froide, mécanique, presque bestiale... et qui se reflète à travers quelques phrases, hors propos, avec une obnubilation dérangeante :







Ce n'est bien sûr qu'un sentiment personnel.

L'auteur se confie toutefois en fin de livre en nous informant qu'il a commencé à réfléchir à ce roman après une rupture amoureuse et mentirait s'il disait que ce roman n'est pas autobiographique.

Il nous dit également que « ce livre est une déclaration d'amour à la poésie, qui nous permet de toujours survivre à tout, ou presque ».

J'y vois surtout un grand cri personnel, où je me suis senti étranger malgré, je le reconnais, quelques jolies touches de poésie parsemées par-ci par-là mais bien trop rares.



Après avoir lu coup sur coup Lucas Clavel et Mathias Malzieu, mes références toutes récentes en poésie ont davantage mis en ébullition mes molécules poétiques que cette danse d'atomes d'or.



Dommage. Je me faisais pourtant une joie de partager cette lecture commune avec toi, Magali. Mais nous nous rattraperons sur la suite de Et je danse aussi :0)
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Le Livre de Neige

Neige est attentive au mystère de la vie, curieuse du monde, enfant sensible, intelligente, éveillée. Elle est un électron libre, une inclassable qui vient d'ailleurs, elle dérange, elle est en décalage et ça tombe bien, elle n'a aucune envie d'être madame-Tout-le-Monde. Nous suivons son enfance en Espagne sous la dictature de Franco, le culte du chef, où les femmes sont réduites à un rôle d'esclave domestique ; son exil en France et un univers devenu opaque ; sa lente reconstruction avec les armes de l'école et des livres et la nationalité française en 1973.



Ce roman est un bel hommage qu'Olivier Liron rend à sa mère Maria Nieves dit Neige, avec tendresse, pudeur et une plume pleine de délicatesse et de fraîcheur. le portrait d'une jeune fille qui à force de courage et de volonté réussit à surmonter toutes les difficultés pour devenir une femme accomplie. Les chapitres sont très courts, le récit est divisé en deux parties. La première consacrée exclusivement au parcours de sa maman avec l'évocation de la dictature de Franco et les conditions d'accueil des réfugiés espagnols en France, la seconde où l'auteur évoque sa propre enfance, les violences qu'il a subies au collège, l'alcoolisme, la drogue, la dépression ; la littérature et l'écriture qui vont le sortir de cette spirale destructrice.



Un récit sur une femme exceptionnelle, un témoignage sur le pouvoir de l'école et de la lecture.







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Einstein, le sexe et moi

Les lumières sur le plateau s'éteignent. Un public en délire et en sueur, chauffé au thé glacé Earl grey, retient sa respiration avant d'hurler de plaisir ou de fantasmes lorsque le projecteur illumine le Maître de cérémonie, j'ai nommé, j'ai nono, j'ai mémé, non laisse mémé dehors, j'ai nommé JULIEN LEPERSSSSSS… Applaudissements dans les gradins, des soutiens-gorges volent, le piercing du téton est tendance, des rires à gorges déployés, des fan-clubs enjoués et des déambulateurs laissés à l'entrée. C'estttt Questionnnns pour un CHAMPIONNNN !



« Je suis autiste Asperger. Ce n'est pas une maladie, je vous rassure. C'est une différence. » Olivier Liron commence ainsi, presque comme une excuse de n'être pas dans le même moule que la société. Il file aux toilettes, trempe une madeleine dans son coca et revient derrière son pupitre attendant la nouvelle question de Juju. Juju, il l'aime bien, et je crois que c'est réciproque. D'ailleurs tout le monde aime Juju, le gars de la télé qui a rêvé toute sa vie d'être chanteur. C'est donc pour lui, cette foule en délire. Il a ses fiches, il regarde Olivier, il regarde le public, il me regarde et crie question botanique. La banane, c'est là où il est le plus fort, pas moi, j'ai séché tous mes cours de biologie végétale.



Combat de buzz, comme au temps des romains dans une arène avec lions et gladiateurs. La sueur coule autant. Maquillage, s'il vous plait, et une nouvelle madeleine trempée dans du coca. Question suivante. C'est prenant, je suis pris dans le jeu. J'erre sur le plateau, dans les pensées d'Olivier qui fulgurent dans tous les sens, dans la tête de Julien qui regarde tristement Caroline en pleurs, elle qui vient de se faire lourder comme une malpropre. Car range ton sourire, ici c'est la cour des Grands - et pas des glands, même si question botanique nique nique Olivier est un champion hors catégorie, celle justement des gladiateurs, le spectacle mérite du sang, tu vas avoir du sang. A la vie, à la mort. Ce n'est plus un jeu. C'est un combat mortel. Il ne peut en rester quelqu'un, même si j'ai égaré mon épée dans la lande silencieuse de la vieille Écosse.



Un spot vient d'éclater, sans prévenir, cinq minutes de pause, le temps que le chauffeur de salle chauffe… la salle. Olivier en profite pour aller pisser, moi je luis pique une madeleine que je trempe dans un verre de coca. Il semble tirer sa mystérieuse force de cette substance, ses connaissances, son sourire…. le silence se fait à mon retour, l'instant est grave, limite sérieux, comme lorsque la lame de la guillotine amorce sa descente. On va encore décapiter ce soir. D'ailleurs quel roi fut le dernier à être vu sans sa tête… Je savais que j'aurais dû lire plus profondément la page Wikipedia des rois de France au lieu de regarder des vidéos porno, j'ai toujours été nul en Histoire ou sur les mésanges. Question pour un champion, c'est un thriller passionnant entre Expert et Dexter. Il y a une intensité folle, un page-turner à chaque nouvelle question posée par Juju, la sueur sur la tempe, les mains moites et en dehors du plateau le silence de certaines vies.



« J'aime beaucoup les lasagnes, le chocolat à l'orange, la Patagonie et les chansons de Leonard Cohen. Bienvenue dans mon monde. » C'est mon monde aussi, je le partage avec Olivier Liron, le sourire en moins, probablement mon côté autiste qui ressort, si je peux en sourire.
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