Citations de Orson Scott Card (516)
Le pouvoir, c'est faire croire aux autres qu'obéir rendra leur existence meilleure.
Ah, oui, c'est le début de l'entraînement. Ender avait vu des émissions sur l'armée, à la télé, et on criait toujours beaucoup, au début de l'entraînement, avant que le soldat et l'officier deviennent amis.
Mais ce n'était pas ainsi que le spectacle devait se dérouler. Graff était censé le tourmenter, pas le présenter comme le meilleur. Ils étaient censés s'opposer, au début, afin de pouvoir devenir amis par la suite.
Puis tout devint clair. Graff avait délibérément causé cela. C'était pire que dans les émissions de télé. Quand le sergent vous ennuie, les autres vous aiment davantage. Mais quand les officiers vous préfèrent, les autres vous haïssent.
Alaï l'embrassa soudain sur la joue et lui souffla à l'oreille : "Salaam." Pour aussitôt se détourner, le visage écarlate, et marcher jusqu'à son propre lit au fond du dortoir. Ender supposa que ce qu'ils avaient partagé était plus ou moins interdit pour son ami. Un interdit religieux peut-être. A moins que ce mot ait quelque signification intime, puissante, uniquement pour Alaï. Quoiqu'il en soit, il le savait sacré à ses yeux ; Alaï s'était livré à Ender comme sa mère l'avait fait, quand il était tout petit, avant qu'on ne lui implante le moniteur dans le cou. Elle avait posé ses mains sur sa tête alors qu'elle le croyait endormi, et s'était mise à prier. Ender n'en avait jamais parlé à quiconque, pas même à Mère, mais il gardait ce souvenir comme un objet saint, cette façon dont sa mère l'aimait lorsqu'elle pensait que personne, pas même lui, ne pouvait la voir ou l'entendre. C'était ce qu'Alaï lui avait donné ; un cadeau si sacré qu'Ender lui-même n'avait pas le droit de savoir ce qu'il signifiait.
"Nos forces spéciales peuvent mettre la pâtée aux vôtres. Vous n'êtes q'une bande de manchots. Les vrais guerriers endurcis, c'est nous."
Les soldats échangeaient ce genre de propos depuis que les hommes des cavernes avaient pris le gourdin.
Ender affirmait qu'on ne peut vaincre un ennemi puissant que si on le comprend complètement, qu'on ne peut le comprendre que si on connaît ses désirs les plus profonds, et qu'on ne peut les connaître que si on l'aime véritablement.
Le recours aux armes, c'est ce qui se produit quand une opération militaire ne parvient pas à son objectif par de simples manœuvres. Toute entreprise visant à priver physiquement l'ennemi d'un avantage décisif est militaire.
Le corps décline à partir de quarante ans, mais l'esprit continue de s'améliorer ; à quoi bon investir dans la partie périssable ? Si tu fractionnes tes centres d’intérêt, tu ne réussiras dans aucun.
De tout temps, les tortionnaires ont rejeté la faute sur la victime, surtout si elle se défend.
La vieille se planta devant Fatani et contempla ses larges épaules et son cou épais avant de secouer la tête.
- Comment puis-je vêtir un buffle ? Que mangez-vous au petit-déjeuner ? Votre femme et vos enfants ? Huang-Fu, comment habille-t-on cet homme ?
- Je n'ai rien qui lui aille, répondit le vieux.
Elle se tourna vers lui irritée.
-Évidemment mon pauvre. Personne n'a ça.
Petra dût longer le mur sous l'avant-toit pour arriver à l'arrière d'une camionnette de boulangerie dans laquelle elle prit place. Les soldats ne l'imitèrent pas, mais il y avait deux hommes dans la fourgonnette habillés en civil. Vous comptez me faire marcher à la baguette ? Demanda Petra.
Elle en avait conclu depuis longtemps que la majorité des gens vénèrent de loin les surdoués, mais préfèrent pour amis de sympathiques incompétents.
Dans les contes occidentaux, on se mariait, on avait beaucoup d'enfants et l'histoire s'achevait là ; dans les légendes russes, on allait bien au-delà - jusqu'à la trahison, à l'adultère, au meurtre, tout cela dans le cadre du mariage romantique où le héros de passage se trouvait pris par hasard. Le vieux conte de la Belle au bois dormant se terminait peut-être bien en France ou dans les pays anglo-saxons, mais Ivan se trouvait en Russie et il fallait être fou pour avoir envie de vivre la version russe d'un conte de fée.
Elle pensait qu"on devait répondre à ce que les gens voulaient dire, pas à ce qu"ils disaient vraiment.
Lorsque je comprends mon ennemi assez pour le vaincre, alors, a ce moment, je l'aime aussi.
Les êtres humains n’ont pas développé un cerveau pour se prélasser autour des lacs. Tuer est la première chose que nous avons appris. Et c’est une bonne chose, ou nous serions morts, et les tigres posséderaient la terre.
- Pourquoi combattons-nous les doryphores ?
- On donne toutes sortes de raisons, répondit Graff. Parce que leur Système est surpeuplé et qu’ils sont obligés de coloniser. Parce qu’ils ne supportent pas l’idée qu’il puisse exister d’autres êtres intelligents dans l’univers. Parce qu’ils ne croient pas que nous soyons des êtres intelligents. Parce qu’ils ont une religion bizarre. Parce qu’ils ont vu nos anciennes émissions vidéo et ont décidé que nous étions désespérément violents. Toutes sortes de raisons.
- Que croyez-vous ?
- Peu importe ce que je crois.
- Je veux savoir tout de même.
- Ils doivent se parler directement, Ender, d’un esprit à l’autre. Ce que pense l’un, l’autre peut également s’en souvenir. Pourquoi auraient-ils élaboré un langage ? Pourquoi apprendraient-ils à lire et à écrire ? Comment sauraient-ils ce que sont la lecture et l’écriture s’ils y étaient confrontés ? Ou les signaux ? Ou les nombres ? Ou tout ce que nous utilisons pour communiquer ? Il ne s’agit pas seulement de traduire d’une langue dans une autre. Ils n’ont pas de langue. Nous avons utilisé tous les moyens possibles pour tenter de communiquer avec eux, mais ils ne possèdent même pas de machines qui leur permettraient de voir que nous envoyons des signaux. Et peut-être ont-ils essayé de nous projeter des pensées et ne comprennent-ils pas pourquoi nous ne répondons pas.
- Ainsi, toute cette guerre repose sur le fait que nous ne pouvons pas nous parler ?
- Si l’autre type ne peut pas te raconter son histoire, tu ne peux jamais être certain qu’il ne cherche pas à te tuer.
- Et si nous les laissions tranquilles ?
- Ender, nous ne sommes pas allés chez eux, ils sont venus chez nous. S’ils avaient voulu nous laisser tranquilles, ils l’auraient fait il y a un siècle, avant la Permière Invasion.
- Peut-être ne savaient-ils pas alors que nous sommes des êtres intelligents. Peut-être...
- Ender, crois-moi, on discute sur ce sujet depuis un siècle. Personne ne connaît la réponse. En ce qui nous concerne, toutefois, la décision réelle est inévitable. Si l’un d’entre nous doit être détruit, faisons tout pour être en vie à la fin. De toute façon, nos gènes ne nous permettront pas de prendre une autre décision. La nature ne peut pas élaborer une espèce qui n’a pas la volonté de survivre. Il est possible d’inculquer l’idée du sacrifice aux individus, mais l’espèce dans son ensemble ne peut pas décider de cesser d’exister. De sorte que si nous ne pouvons pas tuer les doryphores jusqu’au dernier, eux nous tueront jusqu’au dernier.
- Personnellement, dit Ender, je suis favorable à la survie.
- Je sais, dit Graff. C’est pour cette raison que tu es ici.
Orem mit son reçu dans son sac. « Merci. Tous les voleurs d’Inwit seront-ils assez consciencieux pour me prévenir ainsi ? »
Le tenancier le considéra calmement. « Je suis un homme de Dieu. Je n’escroque que ceux qui veulent bien être escroqués. »
- Elle sait ce que je pense au moment où je le pense.
- Dommage qu'elle ne le sache pas avant : tu n'aurais plus besoin de penser du tout.
Le monde entier court peut-être à sa ruine , et les gens s'en foutent .
- L'homme reste l'homme[...]. Mais quant à être civilisé... C'est ça, tu vois, le don de Surâme : la civilisation sans l'auto-destruction.