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Critiques de Paul Vacca (171)
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Au jour le jour

Autant le dire tout de go : la lectrice de moins de 50 ans que je suis a vibré à la lecture du dernier roman de Paul Vacca, certainement son meilleur à ce jour. J'ai tremblé, j'ai ri, j'ai (presque) pleuré, telle une midinette des faubourgs, aux aventures du jeune feuilletoniste révolutionnaire Eugène Sue dans les quartiers luxueux de Paris comme dans ses entrailles populaires. Car si le personnage central de ce roman est l'écrivain des "Mystères de Paris", la ville "la Capitale, l'Unique" est au coeur de l'histoire. Paris, à la fois jeune élégante pré-hausmanienne et hirondelle de banlieue. Comment Marie-Joseph Sue, fils, petit-fils, etc... de médecins, prince de Dandyland est-il devenu Eugène, le romancier à succès, dont les personnages avaient une réelle existence pour leurs lecteurs ? Comment le jeune homme aisé, habitué au luxe, est-il devenu un passionario de la cause ouvrière ? C'est dans un style enlevé, léché, plein de verve, qui rend la lecture particulièrement fluide, que Paul Vacca nous relate les pérégrinations entre deux mondes de l'écrivain. Un style qui n'est pas sans rappeler celui de Jean Teulé (énorme compliment pour moi) tant il mêle langue contemporaine au récit (vocabulaires et expressions directement issues du XIXe siècle) et délicieux anachronismes, surtout dans les dialogues (Sue chantant "I'm singing in the rain" par exemple), avec de belles envolées sensuelles et des rappels aux romans précédents de l'auteur (ce qui semble être une tendance chez nos auteurs contemporains). Pari réussi donc, puisque je n'ai qu'une envie... lire "Les mystères de Paris" ;-)
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Au jour le jour

‪Mon ressenti pour le roman « Au jour le jour » de Paul Vacca ‬

‪La première fois je me suis plongée dans les 30 premières pages ... sans succès‬

‪Je n’entrais pas dans la vie Eugène Sue , j’avais la crainte n’ayant pas lu les mystères de Paris que je serais complètement perdue dans ce lieu que je ne connaissais pas ‬

‪J’avais peur que ce livre ne soit que pour un cercle fermé « Parisianisme » ‬

‪Quelle erreur ….‬

‪Deuxième fois et me revoilà face « Au jour le jour » et je n’ai pu le quitter 4 heures non stop ‬

‪Un magnifique Roman plein de subtilité une plume habile ‬

‪C'est plein d’ardeur un tourbillon (en ce moment cela fait du bien)‬

‪On se laisse emporter avec cet Eugène « Dandy » fils à papa un brin arrogant qui s ’est braqué contre l’autorité du patriarche afin d’échapper à sa carrière médicale toute tracée‬

‪Paul Vacca a su nous faire passer de ces nuits folles parisiennes …. au bas-fonds de Paris ‬

‪L’histoire de ce jeune homme qui au fil de ces rencontres va se construire et ‬

‪devenir « socialiste » défenseur de la cause des pauvres :-) ‬

‪Un bel hommage que l'auteur rend aux feuilletonistes‬

‪Un Vacca d’or pour vos clins d’oeil certains ont du m’échapper ‬....

‪Un livre plein de surprise merci pour cette biographie romancée d’Eugène Sue ‬

‪Et surtout Mr Paul Vacca gardez votre jolie plume pour nous conter de superbes histoires ‬

‪ Anne merci pour ce merveilleux moment de lecture‬
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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

C'est une jolie histoire... mais malheureusement un brin mélodramatique, trop pour être crédible.



J'ai beaucoup aimé le côté "conte" du roman : en se basant sur le concept des super-héros, Thomas essaye de faire le bien autour de lui et, pour y parvenir, de paraître plus "normal".

Cependant, si le début du livre est très chouette, tout cède finalement à la facilité de ce point de vue-là ; son évolution est un peu bâclée. Et c'est dommage, car à la fin, on n'a plus trop l'impression que Thomas est autiste ! Peut-être parce qu'on est habitué à être dans sa tête, mais j'ai plutôt l'impression que c'est un cas très léger d'autisme que l'auteur a ici mis en lumière...



Et tout compte fait, plus que de l'autisme, c'est plutôt d'une famille un peu à la dérive que parle ce roman. Les deux parents ne s'aiment plus, quand l'un s'épanouit professionnellement, l'autre sombre... Et tous les trois essaient d'avancer ensemble, cahin-caha (même si Pauline, la maman, m'a un peu horripilée par moment...).



En revanche, le livre a un côté cinématographique préjudiciable, avec beaucoup trop d'évènements dramatiques qui se succèdent, sans forcément avoir une réelle utilité (par exemple, concernant le père).



Petite originalité : l'histoire se passe en 1968, mais a été écrite actuellement. Et l'auteur n'hésite pas à faire quelques rappels quant aux évolutions depuis notre époque, notamment les comics et les maladies méconnus? J'ai trouvé ça étrange, mais plutôt judicieux, que l'auteur s'adresse ainsi presque directement au lecteur.
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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

Thomas LECLERC est âgé de seulement 10 ans 3 mois et 4 jours, précision essentielle pour ce jeune autiste dont la vie est rythmée par de petits rituels rassurants. Nous sommes en 1968, dans la région parisienne et Thomas LECLERC dit Tom l’Eclair nous emmène en vadrouille dans son quotidien et ses questionnements permanents.

Le monde de Tom est plutôt solitaire, sans émotion apparente et pourtant il ressent le besoin de sauver le monde ou du moins son monde.

Paul VACCA nous téléporte pour explorer ces années-là avec le prisme et la vision des super héros.

C’est un petit bijou, tout en tendresse, les mots sont là mais Paul VACCA ne les cite pas, une écrite subtile qui met le lecteur en confiance et se laisse guider, c’est le miracle de la lecture !

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Nueva Königsberg

1946. Le jeune Sébastien traîne son chagrin d'amour à Paris. Mais Jean-Baptiste Botul, philosophe, lui propose pour le distraire de partir avec lui au Paraguay étudier les moeurs d'une communauté bien particulière. Ses habitants vivent, mangent, s'habillent,... selon les principes de Kant, dans un village re-baptisé Nueva-Königsberg.





Reste une question en suspens à laquelle Botul doit répondre : quelle doit être leur vie sexuelle ? Abstinence, comme Kant, mais dans ce cas la communauté va s'éteindre ? Ou amour libre selon les principes généraux kantiens, mais comment éviter la débauche, la jalousie,... ? Sébastien pense au début qu'il est tombé dans une communauté de fous, puis peu à peu, il commence à trouver du charme à cette vie "raisonnable", surtout en compagnie de la jolie institutrice...



Bien loin du charme nostalgique de "La petite cloche au son grêle" (encore qu'il y ait quelques allusions à Proust dans ce livre...), Paul Vacca nous propose une sorte de fable philosophique légère et grave tout à la fois. Quelle est la finalité de l'existence, comment vivre selon la "raison", ...





Autant de questions sérieuses traitées de manière très enlevée dans ce récit que j'ai lu le sourire aux lèvre. De plus il m'a ramenée à mes années d'étudiante quand j'étudiais Kant et que le prof nous racontait exactement ce qui est dit dans le roman à propos du rythme de vie tellement régulier de Kant que les habitants de Königsberg réglaient leur montre sur sa promenade ! En revanche je ne connaissais de Botul que le nom et j'ai été très intéressée d'en savoir un peu plus en allant sur Internet ! Question subsidiaire : après Proust et Kant, que va nous écrire Paul Vacca la prochaine fois ....



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La société du hold-up

Brillant, simple d'approche, passionnant et donc très efficace !



C'est sous un angle très original que Paul Vacca pose son regard sur la société actuelle à travers la mythologie du hold-up, et très vite, à la lecture du petit historique du début (à coup de Western, Bonnie et Clyde et autres Bande à Bonnot) on réalise que les nouveaux braqueurs n'ont plus de flingues ni de chevaux, mais des cols blancs et une cupidité absolue.

Car oui, les crises financières, bancaires, et donc les crises des Etats ont pour essence ce capitalisme du holp-up. Mais plus grave, toute la société y a basculé : les blockbusters Hollywoodiens, le marchandising à outrance des bestsellers, les Grosses Firmes qui s'emparent d'internet, etc...



Ce qui est brillant dans cet essai, à mon sens, c'est que tout est dit sur l'état de notre société actuelle sans nous perdre dans un pavé indigeste réservés aux spécialistes, et mieux encore, ce livre fait réfléchir, peut ouvrir les consciences, prendre un peu de recul pour se faire sa propre idée ou chercher à se documenter ailleurs.



Bref, si la crise actuelle vous échappe, si vous ne comprenez rien aux subprimes, à la dette des Etats ni à ces banques endettées et renflouées, précipitez-vous sans hésiter sur ce "nouveau récit du capitalisme" que vous dévorerez et qui fait réfléchir.

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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

Ce roman débute avec une présentation de Tom, un peu comme JP Jeunet présente son Amélie Poulain, ça m'a fait le même effet entre drôlerie et grande tendresse ; le livre entier respire la même joie de vivre que le film. C'est léger, tendre, décalé, drôle, néanmoins, les thèmes de la différence, de la difficulté de s'intégrer dans la société sont très présents. Ils le sont pour Tom bien sûr ou pour Palma, une jeune fille elle-même isolée tant par sa personnalité que par son milieu social défavorisé que par son ascendance directe d'immigrés portugais -une histoire de nos jours ferait d'elle sans doute une Fatima ou une Yasmina. Ils le sont également pour Pauline, femme au foyer dans les années 60 dans lesquelles elles viennent tout juste de gagner leur droit à travailler, à gérer leurs biens et à ouvrir un compte en banque (réforme du régime matrimonial de 1965 !) qui rêve de sortir de chez elle et de travailler. Le couple subira quelques tourments suite à cette décision, à l'incompréhension de Serge et à sa chute professionnelle en même temps que l'ascension de Pauline. Tom, en Super Héros qu'il est voit et entend tout cela. C'est alors qu'il va tout faire pour tenter d'arranger les choses autour de lui, c'est sa mission en tant Tom L'Éclair.



Il est bath Tom, je l'aime bien, c'est un personnage que le lecteur aura du mal à oublier. A petites touches, Paul Vacca nous décrit son isolement, ses rites, ne dit jamais le mot d'autisme, mais on le comprend très vite (même si comme moi, vous ne lisez que rarement les quatrièmes de couvertures), il nous écrit son quotidien, ses relations aux autres, la société de 1968 en grand chamboulement, le progrès technique déboule en masse dans les maisons, les moeurs évoluent. Et puis, quel plaisir de ne pas avoir à toutes les pages des envois de textos, des courriels, des appels en pleine rue...



Un roman bourré de charme, rafraîchissant à mettre entre toutes les mains, un pur moment de bonne humeur. Je ne vais pas rajouter d'adjectifs, j'aurais pu avec un dictionnaire des synonymes : adorable, élégant, séduisant, gai, plaisant... (ah si je l'ai fait), franchement, croyez-moi sur parole, c'est un livre pour vous, je le sens, je le sais. J'ai pu lire déjà que certains lui reprochaient une fin un peu ratée, parce que pas crédible, je m'insurge car le parti-pris de ce genre d'œuvres, tant littéraires que cinématographiques, c'est d'avoir une happy-end : imagine-t-on Amélie Poulain vivre sous les ponts et mourir dans d'atroces souffrances ? Non bien sûr ! Alors, vive Tom L'Éclair.



J'ai tout lu (enfin presque) de Paul Vacca :La petite cloche au son grêle, Nueva Königsberg, La société du hold up, et j'ai tout aimé, et vous le constatez, je continue à tout aimer.
Lien : http://lyvres.fr
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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

Années 60. Thomas Leclerc habite avec ses parents un pavillon de Montigny, en banlieue parisienne et fréquente le collège. Mais Tom n'a pas d'amis, il ne sait pas s'en faire, il ne sait pas sourire, pleurer. Alors, sur le modèle des Comic books américains, il s'imagine super héros sauvant le monde ou, plus modestement, améliorant le quotidien de son entourage et réconciliant ses parents. Il y a du travail!



Ce joli roman se dévore en une soirée; le jeune Thomas est sympathique, ses idées rafraîchissantes, ses erreurs font sourire. Bien sûr tout ou presque se termine bien.



J'ai cependant quelques questions. Pourquoi les années 60? (et pourquoi pas, après tout?) Evidemment c'est bien agréable de les voir si bien reconstituées, mais parfois je me serais passée de certaines explications. J'ai eu l'impression que certains épisodes ne sont là pour pour servir de prétexte à une expression, par exemple vampirisation ou Catch 22. Thomas, et c'est normal à son âge, a besoin de certains renseignements, mais je n'en demandais pas tant. J'ai trouvé aussi que Thomas évoluait trop rapidement, avec des copains, de l'empathie pour les autres. Mais j'avoue mal connaître sa 'maladie' dont parle la quatrième de couverture. D'autre part, si le premier comic book en français sort dans les années 70 (page 71) comment se fait-il que Thomas l'achète régulièrement (page 62) dans la petite Maison de la presse près de chez lui? Ou y-a-il une présence américaine dans le coin (page 70)?
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Nueva Königsberg

1944. Königsberg, désormais Kaliningrad, s'écroule sous les bombardements. Des habitants décident de fonder une nouvelle Königsberg au Paraguay, où ils vivraient selon les stricts préceptes de Kant : promenades à heure fixe, mais surtout chasteté. Or, si celle-ci perdure, la communauté est vouée à l'extinction. Dès lors, que faire ? Céder aux plaisirs de la chair et contrevenir à la moralité du philosophe ou continuer à rester chaste et disparaître ? Le philosophe Jean-Baptiste Botul est appelé à l'aide. Il arrive à Nueva Königsberg avec son disciple afin de tenter de démêler cette problématique : Kant était-il aussi prude qu'on a bien voulu le croire ?

A première vue, on ne peut pas dire que Kant soit un sujet de roman bien excitant, dans tous les sens du terme ;-) . Or, la plume alerte et l'humour de l'auteur feraient se replonger n'importe qui dans la "Critique de la raison pure". Le duo formé par le philosophe et le jeune zazou évoque bien sûr Candide et Pangloss, Jacques le fataliste et son maître, ouvrages qui eux aussi surent mêler adroitement érudition et humour. Evidemment, les éxégètes de Kant trouveront ce livre bien léger, mais c'est justement son but, traiter de la philosophie avec esprit et un certain sans-gêne.

Le premier roman de Paul Vacca était empli de sensibilité et de délicatesse, celui-là est finement drôle, gageons que le prochain saura fusionner ces deux aspects.
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La petite cloche au son grêle

Un petit régal de roman!

Un garçon de 13 ans, fils de cafetier, découvre la lecture grâce à un livre laissé "trainer" par sa mere, un livre de Proust. On le suit dans son ivresse de lecture et sa découverte de cet auteur..

Un petit bijou de 160 pages !
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La petite cloche au son grêle

... Triste, car l'on sait dès les premières pages comment cela va finir et - à quel point on va pleurer.

Un texte d'une grande simplicité (certains diront peut-être même "trop" simple) qui se lit en une poignée d'heures, bercé d'une douce mélancolie. Le narrateur est Paolo, 13 ans, dont les parents tiennent un café dans un village du Nord de la France, un cadre qui semble si agréable et sympathique qu'on se croit dans un film de Jean Becker. Sa maman rêve d'en faire un écrivain, lui rêve plutôt de sa belle voisine éprise de grande littérature. Le fil conducteur de ce très court roman en est aussi la très jolie idée : comment la découverte de... Marcel Proust va bouleverser la vie de ce jeune garçon et de ses parents, puis par ricochet fédérer les habitants du village autour d'une famille touchée par la tragédie, touchée par la vie. Premières amours, premiers chagrins, premiers drames, la fin de l'enfance en deux trois touches un peu surannées et parfois joliment drôles ("Ce Proust, il commence à me les briser franchement !"). Ce pourrait être "A la recherche de la Tendresse Perdue", et il est difficile de ne pas se sentir touché par tant de sincérité.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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La petite cloche au son grêle

Ce livre est un petit bijou de tendresse. Ecrit dans un style fluide et sans défaut, ce roman nous emporte dans une belle histoire où amour et tendresse se traduisent par une femme : une mère.

A lire avec douceur. C'est un petit bijou
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La société du hold-up

Au commencement, l'auteur donne des exemples de Hold up, cow boy, vol de banque, diligence etc... Il tente une définition de la notion.



En gros: la soustraction d'un bien à la société au profit d'un très petit nombre de personnes. Aujourd'hui, fini les casses bancaires, les vols retentissants à la Mesrine, ce sont les banques qui volent les clients, les états. Les gros holding qui volent notre libre-consommation en orientant et cadenassant nos achats ...



Un livre clair, léger pour un thème qui l'est moins mais qui a le mérite d'évoquer des questions intéressantes.
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La petite cloche au son grêle

Jolie histoire, bien dosée niveau émotion (la maladie de la mère) et un ado à fleur de peau, tout le temps. Sympa !
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La société du hold-up

"Et chaque braqueur, à sa façon, ne réclame-t-il pas avec armes et fracas sa propre part du rêve américain ?"



Amateurs de "Quand la ville dort" ou de "Usual suspects", sachez que "La société du hold-up" commence par retracer l’épopée des grands casses, épopée inscrite dans l’histoire américaine depuis les tâtonnements initiaux du premier hold-up à la fin du 18eme siècle en passant par les frères James, vaincus et revanchards de la défaite sudiste, et jusqu’à Patty Hearst. Cette histoire du hold-up à l’ancienne, acte de défi au pouvoir et au destin, nous emmène aussi de ce côté de l’Atlantique de la Bande à Bonnot à Spaggiari, en passant bien sûr par Jacques Mesrine.



Mais ces casses mythiques magnifiés par le grand écran se sont évanouis dans une époque moderne vidée de son idéologie et de ses valeurs, et le grand mérite du livre de Paul Vacca est de nous montrer en parallèle l’évolution du capitalisme mondialisé vers une prédation ultime, sans souci du système, sans un regard pour les conséquences, à l'instar de la disparition des valeurs "chevaleresques" du hold-up à l’ancienne qui a cédé la place à des casses d’une violence inouïe exécutés au lance-roquettes ou à la kalachnikov.



« En fait, la loi de la jungle a fait place nette à la loi du gang. La loi du gang, c’est lorsqu’il n’y a plus de loi. Le butin, en devenant le centre de tout, aimante les actions, les désirs et les pulsions. Une des leçons des films de hold-up : dès que le butin est là, il devient l’objet irrationnel du désir de tous, déréglant toutes les relations. Il détruit tout lien social. Et, de fait, la "société du hold-up" devient une forme d’impossibilité, tant les mots société et hold-up sont antagoniques.

Une société du hold-up est une société qui ne sait plus "faire société." », comme l’avait dit la Dame de fer en son temps … comme le laissent faire des politiques aujourd’hui dépassés par les experts, la technologie, la nouvelle échelle mondiale des affaires, ou parfois achetés par l’argent.



Paul Vacca en appelle à une nouvelle utopie nécessaire pour réinventer la société.
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Nueva Königsberg

J’ai entendu cette semaine dans une émission de radio, que les français se passionnaient pour la philosophie (enfin, dès lors qu’ils ont quitté l’école – l’année du bac, c’est une autre histoire). Paul Vacca serait donc dans l’air du temps en publiant ce roman philosophique. A ceux qui sont fâchés avec la philo, pas de panique. Ici point de théorie rébarbative mais une sorte d’aventure philosophique menée par deux hommes : un philosophe nommé Jean-Philippe Botul et un jeune homme, Sébastien, empêtré dans un chagrin d’amour.







Parmi les différentes travaux de Jean-Philippe Botul (1896 – 1947), figure une étude sur la supposée chasteté du philosophe allemand Emmanuel Kant. En 1946, Botul a donné une conférence sur le sujet, au Paraguay. S’inspirant de cette conférence, Paul Vacca nous propose une histoire assez étonnante. Imaginez une cité ou l’on vit à manière de Kant : une vie très régulière et raisonnable, point d’excès, ni de fantaisie et une question fondamentale : « sexe ou pas sexe ? » Appelé à la rescousse pour résoudre l’épineux problème, Jean-Philippe Botul réfléchit, tandis que Sébastien se croit débarqué chez les fous...



Un extrait (qui montre bien le ton) :



"Sébastien poussa le vice jusqu'à faire la promenade rituelle dans le plus simple appareil, avec pour seul vêtement quelques plumes de paon fichées dans le postérieur. Mais personne, là encore, n'y prêta la moindre attention. Sébastien dut se rendre à l'évidence : ses provocations zazoues n'avaient strictement aucun effet.

Les membres de la communauté conservaient un calme absolu, un self-contrôle impressionnant. Le sens de la mesure en toute chose.



Que faire ? il n'allait quand même pas s'immoler ou se faire seppuku pour tester leur résistance émotionnelle ! Il n'était même pas certain qu'ils s'affoleraient pour autant."



C’est une lecture qui se déguste le sourire aux lèvres. Après La petite cloche au son grêle, Paul Vacca change totalement de registre et c’est réussi ! (Mon cœur penche toutefois du côté de la petite cloche).




Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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La petite cloche au son grêle

Mon seul reproche : d'une tristesse infinie, j'ai eu peur moi-même pour mes enfants de tomber malade : impossible de prendre de la distance pour émerger, s'extraire de ce très beau texte poétique.
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Délivrez-vous !

On ne peut que souscrire à l'éloge du papier et abonder dans le sens de l'universitaire sur la supériorité du hasard ou de l'expertise dans la recommandation d'un livre sur l'estimation commerciale algorithmique ou les conseils anonymes. L'auteur a parfaitement raison de dénoncer cette concurrence déloyale et anarchique.



Malheureusement, j'ai fait aussi l'expérience inverse de conseils fugaces, malavisés, très unilatéraux et peu explicités. Je ne suis pas absolument sûr que les libraires jouent tous ce même rôle de médiateur, et l'on peut aussi trouver des "avis avisés" en ligne, comme ce forum en est la preuve.
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Le monde de Tom l'Éclair (ou) Comment Thomas..

Ce roman était classé en adulte à la bibliothèque alors que je l'aurais volontiers étiqueté jeunesse.

La quatrième de couverture m'a attirée parce qu'elle parlait d'un enfant "différent" et de la façon dont cet enfant surpassait son "handicap" pour s'inscrire dans le monde "normal". Le titre m'a attirée parce que je le trouvais drôle et que je pensais lire un roman grave et plein d'humour.

L'ensemble m'a déçue : je n'ai pas aimé l'écriture, trop "simplette" à mon goût. Je n'ai guère accroché à ce personnage de Tom, et je sais pourquoi : on ne comprend pas son handicap. Au départ je pensais autisme (excellente mémorisation, résolutions de problèmes mathématiques évidentes, etc) mais malgré des "signes" montrant que les parents doivent l'encadrer, l'aider au quotidien, le surveiller, il n'en est rien dans le roman : le gamin, à 11 ans, va et rentre seul du collège, va se balader à droite et à gauche, prend même le train jusqu'à Paris et revient, le tout en se jouant des contrôleurs...! bref! Le personnage est donc peu crédible, et c'est très largement dommage... On le suit durant quelques mois, quand il se fait des amis, quand il veut aider ses amis, quand son amie meurt, quand il veut reconsolider le couple parental, quand il veut trouver du boulot pour son père... On suit aussi, sur certains chapitres, la vie du point de vue de sa mère ou de son père (plus rare). Je ne suis pas emballée!
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Au jour le jour

Ce livre est une plongée dans le Paris d'avant la révolution au début des années 1840. Nous suivons le personnage d'Eugène Sue qui a réellement existé. On va faire sa connaissance dès son retour de l'armée mais surtout de sa grande ascension en tant que feuilletoniste à succès de l'époque et dans l'écriture de son roman à succès Les Mystères de Paris. Mais pour vivre la vie qu'il souhaite, il devra aller contre l'avis de son père qui préfère qu'il devienne comme lui un très grand médecin. Il veut se sentir vivant et vivre un peu une vie de bohème pour trouver sa place dans la société. Pour arriver à vivre cette vie il va devoir le faire sans que sa famille ne le sache.



Il va être amené à découvrir le roman feuilleton (très en vogue à l'époque) et il va vouloir s'y essayer. Grâce à ça il va découvrir une autre facette de sa ville qu'il aime tant. Ainsi il fera des rencontres qui vont changer sa vie et sa façon de voir les choses.

On voit ce personnage évoluer tout au long du livre. Au début il nous parait un peu hautin et en même temps complètement fou. Il part dans tout les sens tellement il veut vivre de nouvelles choses et surtout les vivre pleinement. Mais au fur et à mesure qu'il découvre les bas fonds de Paris, il semble changer et prendre conscience de la chance qu'il a de ne pas avoir à vivre dans le besoin malgré les quelques problèmes financiers qu'il a. Il en devient même attachant comme d'autres personnages de ce livre.



L'ambiance de ce Paris d'autrefois est très bien retranscrite. Que l'on soit dans la riche bourgeoisie ou dans les quartiers mal famés, on imagine très bien le décor et même les odeurs. On ne tombe jamais dans la caricature pour les personnages du livre. On se rend vraiment compte de ce qu'il se passait à l'époque selon la situation sociale. Vers la fin du livre, on voit qu'Eugène ne peut plus rester sans rien faire par rapport à ce qu'il voit et entend. Il se sert de la parole qu'il a pour prendre position et inciter au changement. J'ai trouvé que ce passage avait un côté très actuel même si il est question d'une époque et que les conditions de vie ne sont pas exactement les mêmes.



Les deux gros points positifs du livre, selon moi, sont : l'écriture et la construction de l'histoire. Ces deux éléments donnent un rythme au livre qui en fait un page turner. L'écriture est absolument divine. Dès le début j'ai été séduite. Il y a un côté poétique et même chantant. Quand Eugène est dans les bas fonds de Paris, l'auteur utilise le parlé de l'époque. Cela donne beaucoup crédibilité au récit mais aussi une certaine musicalité que j'ai adoré.

L'histoire est aussi construite comme un roman feuilleton. Quand on finit un chapitre ou une partie il se passe souvent un événement qui fait que l'on veut connaitre la suite rapidement. L'action y est aussi pour quelque chose. Le narrateur s'adresse par moment à nous et ainsi on se sent impliqué dans cette histoire, on vit les choses avec les personnages et surtout avec Eugène.



Ce livre est drôle, intelligent et c'est un vrai tourbillon d'émotion et de poésie. Ce n'est pas un coup de cœur mais j'ai passé un excellent moment de lecture. Ce roman devrait plaire à tout les passionnés d'Histoire et à celles et ceux qui veulent en connaitre un peu plus sur cette époque.
Lien : https://leslecturesdamandine..
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