AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pete Fromm (1260)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le lac de nulle part

Le pitch : Trig et Al, frère et soeur, jumeaux, n’ont plus de nouvelles de leur père, depuis 2 ans, quand ce dernier réapparait dans leur vie pour les embarquer dans une « dernière aventure »: naviguer en canoë les lacs du Canada pendant un mois. Dès leur arrivée, les tensions apparaissent et un malaise quant aux réactions du père s’installe.



La citation "Chaque matin, nous propulsons le canoë sur la glace, le cœur battant à tout rompre. »



Pourquoi j’ai aimé ?

En relisant le paragraphe ci dessus, je me disais que ça pourrait évoquer un roman de David Vann. Sauf que Pete Fromm a un univers beaucoup moins sombre et qu’il consacre une place beaucoup plus importante aux dialogues qu’à l’introspection.



N’ayant pas du tout accroché à son tout premier roman réédité récemment Indian Creek (et ses histoires de chasse), j’avais peur que le côté « nature writing » surpasse le reste et que cela m’ennuie. Dès les premières pages, Pete Fromm a balayé très vite toutes mes réticences.



Si les paysages du parc national canadien sont présents comme les scènes de pêche et de camp, ce sont les relations familiales qui sont au coeur du lac de Nulle part comme dans le très beau Mon désir le plus ardent.



Je ne vais pas trop spoiler mais comme cela tourne mal, le suspense augmente au fur et à mesure alors que les personnages principaux oscillent entre doutes, colère, rancœur, peurs, courage et espoir.



Le Lac de nulle part est un huis clos à ciel ouvert, écrit dans une langue organique.



Une fois de plus, la plume de Pete Fromm m’a embarqué et j’ai eu bien du mal à refermer ce roman pendant que je le lisais. Dans le cadre majestueux des ter res sauvages près de la frontière canadienne, Pete Fromm nous livre un formidable roman sur le fragile équilibre familial.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          380
Le lac de nulle part

Trig, un peu à la dérive, sa soeur jumelle, Al, et leur père, Bill, proposant, comme au bon vieux temps, une expédition sur les lacs canadiens. Bill a toujours été un peu fou et les jumeaux ne se rendront pas compte de suite de l'état mental du père, l'oubli du matériel, des cartes et une fin octobre qui s'annonce nettement moins clémente que notre été indien.



Pete Fromm, très intelligemment, ajoute les réflexions du jeune ranger qui, subjugué par le sourire d'Al, les a aidé à embarquer et les recherches de Dory, la mère inquiète sans nouvelle des jumeaux et de son ex-mari.



De même que 'Dans la forêt' de Jean Hegland, le côté survie m'a moins captivé que les caractères des jumeaux, leur belle entraide, leur émouvant courage.

Commenter  J’apprécie          362
La vie en chantier

C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui...sauf que cette romance ne débute pas sur l'autoroute des vacances mais sur le chemin du deuil que doit emprunter brutalement Taz. Marnie vient de mourir en donnant naissance à leur petite Midge . Pas de larmoiement dans ce roman mais une très belle immersion dans l'intériorité d'un jeune homme qui doit se débattre seul avec cette soudaine solitude. Car quelque soit l'amitié et la tendresse dont on est entouré,on est toujours seul à devoir gérer le chaos qui s'opère lors de la perte de la personne aimée. Pete Fromm a beaucoup de talent pour évoquer ce sujet douloureux tout en privilégiant l'énergie de la jeunesse, le souffle de la vie,sans rendre tabou le passé.

Il y a bien un petit côté feel good dans cette histoire car la vraie vie n'offre pas toujours autant d'opportunités pour le chantier à mener! Mais le ressenti de Taz, de la mère de Marnie,de leurs amis est vraiment bien exprimé. Le lien d'amour qui se crée entre ce jeune homme et son bébé est touchant et plein de délicatesse.

Pete Fromm sait aussi jouer de la force sensuelle de la nature, du bois sous les mains de Taz le menuisier, de l'eau qui le relie à son amour pour Marnie mais qui l'entraîne aussi vers l'avenir pour relativiser le malheur et rappeler que la vie doit suivre son cours..
Commenter  J’apprécie          360
Comment tout a commencé

Trigger Warnings : bipolarité, famille toxique

.



Comment tout a commencé est un récit d’un réalisme bouleversant, saisi à la force des mots, sans le moindre pathos mais au moyen d’une grâce et d’une sincérité inouïes.

.

Le récit, épatant, serre le cœur et témoigne de la torpeur et la souffrance d’une famille face à la maladie psychique de l’une de ses membres. L’auteur esquisse avec une grande retenue une histoire d’amour fraternelle, à la fois vitale et pernicieuse, canalisée autour de la pratique sportive du base-ball qui sert de toile de fond au récit et dont un lexique est proposé à l’issue de l’ouvrage. Le style d’écriture est, derrière son apparente limpidité, très étudié afin de rendre compte avec force et intimité des symptômes d’une maladie extrêmement complexe, dont les épisodes, alternant entre délires violents et quiétude apathique, rendent la lecture épidermique. L’histoire est palpitante, le·a lecteur·rice, ébranlé·e, s’éprend et maudit à la fois chacun·e des personnages, leur toxicité mutuelle nous empoigne mais l’on s’accroche malgré tout, aimanté·e, jusqu’aux derniers mots, l’ultime home run.
Lien : https://bib-bazar.blog/2021/..
Commenter  J’apprécie          360
Indian Creek

Merci pour le bol d'air pur, Pete! Ta montagne bleue, ta rivière qui chante et qui gèle, ta tente de trappeur, tes raquettes en peau, ton élan, ton lynx, ta solitude domptée et ta jeunesse intrépide m'ont déconfiné les neurones comme pas deux. J'ai nettement moins aimé les chasseurs bourrins en motoneige, mais ça m'a fait du bien pour toi qu'ils t'amènent un peu de compagnie dans ton long hiver solitaire.

Merci aussi pour ton humour réjouissant, pour ton honnêteté aussi à admettre que ce récit n'était au départ que six courts textes autour desquels tu as fait, selon tes propres mots, du remplissage pour les monter en témoignage. Joli travail, les raccords ne se voient pas trop, et l'on ne s'ennuie pas une minute avec toi. Une gageure pour un récit qui retrace sept longs mois où à part couper du bois, surveiller des oeufs de saumon (le métier le plus cool du monde), boucaner de la viande, faire des galipettes dans la neige avec Bonne la chienne, tu n'as pas fait grand chose.

Ah si bien sûr : ouvrir grand tes pores sur la nature somptueuse qui t'entoure, apprendre le silence, entrer en symbiose avec le monde animal hivernal, et faire partager cette expérience merveilleuse avec tes lecteurs enthousiastes.

Et le meilleur dans tout ça, c'est que c'est grâce à elle que tu es devenu l'écrivain chaleureux et gorgé de vie que l'on connait.
Commenter  J’apprécie          362
Mon désir le plus ardent

Ce livre, au titre si prometteur ( désir ardent, on frémit déjà !), je l'avais d'abord abandonné au bout de trente pages. Les longues descriptions de rafting , sport nautique qui m'est complètement étranger , m'avaient ennuyée, malgré la beauté de la Snake et de ses environs, dans le Wyoming . Et l'histoire d'amour fou entre Maddy et Dalton ne m'avait pas plus émue que ça.



Je l'ai repris , au vu des nombreuses critiques élogieuses, je voulais donner une deuxième chance à ce roman. Effectivement , ensuite, l'histoire change de façon brutale. Même si on nous prévenait dès le départ, l'ordre chronologique n'étant pas respecté.



Inutile de rappeler que la maladie va bouleverser toute une famille, beaucoup ont lu le livre. L'auteur traite ce thème sans pathos, les personnages cachent leurs angoisses, leur désespoir sous un vernis ( fragile, certes) d'humour et d'auto-dérision. Mais quel ravage ! Quelle rage , aussi! De vivre, d'aimer, malgré tout. Cet aspect est fort bien rendu.



Cependant, je me suis un peu lassée des répliques piquantes des personnages, et je n'ai pas réussi à être vraiment en empathie avec eux. Peut-être parce que leur personnalité n'est pas assez fouillée, selon moi. Et que les ellipses temporelles et les changements d'époque sont gênants pour appréhender l'évolution des choses et des êtres.



Bref, je ne regrette pas d'avoir finalement lu en entier le livre, même si mon avis reste mitigé . Montrer , sans filtres , les terribles conséquences d'une grave maladie sur soi et ses proches, est une entreprise louable et courageuse. Montrer que l'amour sincère a des ressources incroyables et peut triompher des épreuves fait tellement de bien aussi au lecteur. Rien que pour cela, Pete Fromm a toute mon estime.
Commenter  J’apprécie          3611
Mon désir le plus ardent

Madeline et Dalton courent les rivières; Jeunes, amoureux et plein de vie, ils sont guides de raft, amateurs de sensations fortes, passionnés de pêche et de grands espaces. Ils se marient sur les rapides (Les inconditionnels de Pete Fromm reconnaîtront ici une nouvelle du recueil «Avant la nuit») et se mettent au travail : ils veulent beaucoup d’enfants, une entreprise de raft qu’ils espèrent florissante, des vacances sportives en Mongolie, en Alaska... Des projets plein la tête ! Jusqu’au jour où, enceinte de leur premier enfant, Maddie se voit diagnostiquer une sclérose en plaques. Entre colère, refus du handicap et de la déchéance, c’est une lente descente aux enfers qui les attend. Mais l’amour fou qu’ils ont l’un pour l’autre est plus fort que tout, plus fort que la maladie, plus fort que le désespoir.

Un roman très beau, poignant, si bien que j’ai du le poser parfois pour reprendre mon souffle... Un roman très fort d’un auteur qui, décidément, sait retranscrire avec une grande finesse les pensées les plus sombres et les plus lumineuses de ses personnages féminins.

On sort les mouchoirs, mais il y a de l’humour aussi, et le bagout d’une héroïne tenace, courageuse et solaire. Comme je les aime !
Commenter  J’apprécie          364
Mon désir le plus ardent

Poignant ? Certes. Larmoyant ? Que nenni !

One ne pleure pas sur les Veinards, ce couple solaire formé par Maddy et Dalton, fondus l’un dans l’autre au premier regard, pétillants de jeunesse et de vigueur, amoureux l’un de l’autre au-delà du commun et amoureux de la vie de guides de raft qu’ils se sont choisie du Wyoming à l’Oregon, plongeant pour s’unir leurs mains jointes dans l’eau vivifiante de la rivière, profondément conscients de la chance inouïe de connaître ce bonheur tellement immense que ce n’est pas la sclérose en plaque diagnostiquée à Maddy à sa première grossesse qui va les arrêter de vibrer. La vie continue, pleine d’embruns, et ils continueront jusqu’au bout de surfer sur les rapides de la maladie, à défaut de ceux de la rivière, Maddy toujours trash et volontaire, Dalton toujours en mouvement et en tension pour Maddy.

C’est lumineux, c’est galvanisant, c’est un hommage à la vie merveilleux que cette histoire, bravo et merci !

Commenter  J’apprécie          360
Mon désir le plus ardent

J'ai rarement lu une histoire si belle, poignante, souvent terrible et parfois si drôle. Je n'ai pas d'autres choses à dire dessus. A vous de voir...
Commenter  J’apprécie          362
Lucy in the sky

Lucy, espiègle Lucy qui a 14 ans se cherche, fuit son image en se taillant les cheveux, prend sa jeunesse avec fougue dans l'accomplissement de ses premières expériences amoureuses.

Lucy Diamond pétille d'insolence et d'énergie même si elle voit bien que son père s'absente de plus en plus longtemps et que sa mère rentre de plus en plus tard.

Raison de plus pour Lucy de voler de ses propres ailes vers sa liberté d'adulte et de femme.

Mais qu'il est bien difficile et hasardeux de traverser ce passage quand on possède comme uniques bagages la franchise de son jeune âge et l'incertitude des lendemains ! Quoi faire ? Redevenir enfant, s'étourdir dans les métamorphoses du corps féminin et ses jeux de séduction ou rester la fille la plus cool du clan des garçons.

Non, Lucy ne s'arrête pas à ces choix sans issue mais préfère infiniment mieux emprunter les voies de traverse.



Roman époustouflant. Pete Fromm s'immerge complétement dans le personnage de Lucy et raconte avec justesse les tribulations d'une adolescente faussement décomplexée.
Commenter  J’apprécie          360
Indian Creek

Quelle formidable découverte pour moi que ce récit de Pete Fromm ! Il raconte un épisode très fort qu'il a vécu lors de ses années d'études : Il a vécu seul pendant 7 mois dans les montagnes rocheuses ( dans le Montana plus précisément ) pour surveiller un bassin d'alevins de saumons !! Avec beaucoup d'humour et d'humilité, Pete Fromm raconte comment le jeune homme ( assez ignorant de ce qui l'attendait ) qu'il était s'est débrouillé pour survivre dans une nature sauvage et un hiver rigoureux ! Son style très imagé m'a permis de me projeter la bas ,et d'observer avec lui la faune et la flore de cette partie des rocheuses. J'ai beaucoup aimé la bouffée d'oxygène de ce livre que je recommande à tous les amoureux de la nature !!
Commenter  J’apprécie          360
Le lac de nulle part

Les jumeaux Al et Trig vont accepter de rejoindre leur père, pour une dernière aventure dans le Grand Nord , à sillonner en canoë les lacs du Canada.



J'ai été totalement subjuguée par cette lente et longue expédition à travers

cette immensité sauvage, belle, inviolée et dangereuse.



Les descriptions sont telles que je me suis totalement immergée aux côtés des protagonistes.



Dès les premières pages, on sent bien que cette balade/retrouvailles qui se veut idyllique va basculer à un moment ou à un autre sur des chemins plus sombres et tortueux.



Dépaysement total d'un périple dans une nature hostile mais belle à couper le souffle.



Je retiendrai, principalement, les mots qui ont collés parfaitement à décrire, la tendresse, la complicité et l'attachement indéfectible qui unit les jumeaux.





Commenter  J’apprécie          350
Le lac de nulle part

On peut dire que ça ne commence pas très bien… Les jumeaux (Al, la fille, et Trig, le garçon) ont reçu un texto de leur père qu’ils n’ont pas revu depuis deux ans. Bill leur propose une randonnée, « une dernière aventure » dit-il : un mois sur les lacs canadiens, au milieu de nulle part, alors qu’octobre est plus qu’entamé. Surprenant, quand même, pensent les jumeaux. Et voilà que, à l’aéroport de Minneapolis, ils retrouvent leur père furieux, recherchant désespérément ses bagages. Le pauvre employé qu’il malmène ne réussit pas même à en retracer l’enregistrement. Qu’importe, dit le père, nous achèterons ce qu’il manque. La complicité des jumeaux renaît instantanément, mais ils s’accordent à trouver leur père différent. Les voilà partis, pourtant, avec une voiture de location, deux canoës et le matériel de remplacement. À leur arrivée au parc, le ranger les met en garde : au Canada, fin octobre, tout est possible… Au tout début, on pourrait croire qu’ils renouent avec la joie et l’insouciance de leurs vacances d’enfance, mais de vraies tensions s’installent rapidement.

***

Le Lac de nulle part emporte le lecteur dans une nature sauvage, magnifique, généreuse et accueillante qui ne tarde pas à se transformer en milieu hostile avec l’arrivée du froid. Dans ce décor majestueux, Pete Fromm s’attache à reconstituer les relations passées entre les membres de la famille. Au fil du récit, on découvrira deux nouveaux personnages. Si Trig est le narrateur de tous les chapitres numérotés, un narrateur à la troisième personne nous présente et nous fait suivre Chad, le ranger, et Dory, la mère des jumeaux et ex-compagne de Bill, dans les chapitres titrés de leur nom. J’ai beaucoup aimé la découverte progressive des liens entre les personnages. La complicité des jumeaux, moins profonde qu’on ne le croit au début, mais doublée d’une affection sans faille, l’amour inconditionnel de Dory, la duplicité de Bill que ces récents ennuis de santé n’excusent en rien, autant d’aspects qui sont traités par petites touches, d’idées instillées progressivement dans l’esprit du lecteur. Je regrette seulement certaines longueurs : j’ai fini pas me lasser des installations pour la nuit et des départs matinaux (le café !), et j’avoue en être arrivée à redouter un nouveau récit de portage. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un beau roman, nettement plus réussi, je crois, que Mon désir le plus ardent, le seul autre roman de cet auteur que j’aie lu jusqu’à maintenant.

Commenter  J’apprécie          352
Le lac de nulle part

Petits conseils amicaux à ceux qui auraient décidé de faire une randonnée en canoé en Amérique en imaginant vivre une aventure inoubliable . Inoubliable , certes mais pas toujours dans le sens qu'on imagine ...



- ne pas se trouver sur le chemin d'autochtones sauvages et peu accueillants comme dans Délivrance de James Dickey, admirablement adapté par John Boorman et dont la vision à l'époque de sa sortie me hante encore comme son air de banjo...



- ne pas s'aventurer sur une rivière au milieu d'une forêt en feu comme dans La rivière de Peter Heller .



- ne pas partir avec un guide inconnu, ce n'est pas du canoé mais du rafting dans le Montenegro dans Le Sourire du scorpion de Patrice Gain



- ne pas partir en Octobre alors que l'automne se métamorphose en hiver, c'est ce qui se passe dans ce très beau roman ...



Les jumeaux Al et Trigo , jeune adultes, acceptent l'invitation pressante de leur père qu'ils n'ont pas vu depuis deux années, de retourner sur les traces de leurs expéditions en canoé lorsqu'ils étaient les enfants d'une famille encore unie .

La saison automnale est un choix qui les interpelle mais leur père tient tellement à faire cette dernière sortie qu'ils lui font confiance comme lorsqu'ils étaient petits.

Dès le départ, ils se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond dans la tête du paternel mais la perspective de passer un moment d'intimité et de retrouvailles au milieu d'une nature magnifique les font passer outre leurs inquiétudes.



Une grande complicité lie ces jumeaux et ils retrouvent rapidement leur entente et leurs manies d'enfants, comme les rites qui accompagnent leurs randonnées , la pêche, l'installation du campement, la petite goutte de whisky ...

Les premiers jours se passent dans l'harmonie d'une nature encore sereine mais le froid et la neige compliquent vite leur avancée même si le spectacle des aurores boréales illuminent leur nuit.

Combat pour leur survie où vient s'entrechoquer l'indicible .



Comme à son habitude Pete Fromm conduit la danse et fait valser les émotions de ses lecteurs. c'est fort et palpitant dans un paysage d'une beauté à couper le souffle mais sans pitié pour les égarements des humains ...



Si après cela , vous avez encore envie de pagayer, je vous aurai prévenus !
Commenter  J’apprécie          3510
Mon désir le plus ardent

Plus d'un mois a passé depuis ma lecture et je ne sais toujours pas comment parler de ce livre sans gâcher tout le talent qu'a mis Peter Fromm à raconter cette histoire.

Le thème et le résumé de la 4e de couverture m'avaient d'abord fait reposer ce livre en me disant que je n'avais pas le courage de lire une telle histoire jusqu'à ce que ma découverte enthousiaste de Lucy in the sky me convainque de me lancer dans les autres ouvrages de cet auteur. Et j'avoue que Mon désir le plus ardent est un gros gros coup de cœur, un de ceux qui vont me rester en tête pendant longtemps.

L'histoire est celle d'un couple amoureux comme les autres enfin presque : tous les 2 passionnés par le canoë et les expéditions de pêche, ils sont bien décidés à en faire leur vie, loin des conventions et de la réussite sociale ordinaire. Mais leur tâche sera plus compliquée que ce à quoi ils pensaient quand la sclérose en plaques viendra soudainement frapper Maddy. Et pourtant ils tiendront le cap malgré tout et c'est ce que raconte brillamment Peter Fromm dans ce roman.

Malgré ce thème, pas une once de pathos et même de tristesse dans ce livre. Maddy et Dalt sont vivants, amoureux, bien décidés à tracer leur chemin coûte que coûte. Ils se battent, mènent à bien leurs projets malgré les coups durs et s'il faut trouver d'autres projets que ceux initialement prévus, rendus impossibles par la maladie, ce n'est pas grave, ils continueront et se battront quand même. C'est un livre résolument optimiste et en même temps si dur dans sa description réaliste des souffrances de Maddy, un livre qui nous bouleverse par l'injustice qu'il décrit : pourquoi eux, pourquoi une telle s...rie de maladie, comment peut-on résister quand tout va toujours plus mal d'année en année. Et malgré tout ce livre reste gai, empreint au fil des pages de la même ironie mordante avec laquelle Maddy embrasse la vie, bien décidée à ne pas se voir (ou se laisser voir) en victime.

Peter Fromm a un immense talent pour nous rendre aussi proches ses personnages et nous faire partager aussi bien leurs sentiments. On a l'impression de vivre avec eux on est ému, on rit, on se révolte avec eux.

Un très très beau livre que je recommande à tous : ne vous laissez pas rebuter par le thème qui peut faire peur, lisez-le et venez partager la vie d'un couple pas comme les autres et si bouleversant (et découvrir le secret du titre "Mon désir le plus ardent").

Quant à moi, je mets illico sur ma liste les autres romans de Peter Fromm... dont je compte bien revenir parler rapidement sur Babélio !
Commenter  J’apprécie          352
Le nom des étoiles

De temps en temps, un petit récit pour m’évader, "presque pour de vrai", j’aime. Surtout en restant bien au chaud et douillettement installée alors que les averses se succèdent de l’autre côté de la baie vitrée. Là, nous sommes en novembre, c’est normal qu’il pleuve et que les températures baissent. Mais dans mon livre, c’est le joli mois de mai, il devrait faire beau non ? Eh bien pas du tout ! C’est dans le Montana et le thermomètre joue au yoyo, en restant toutefois très souvent tout en bas. Les bourrasques se déchaînent et pluies fines se partagent la journée avec pluies battantes.

Alors qui se risquerait dehors ? À part un surveillant d’œufs d’ombres ou un grizzly dévorant un malheureux wapiti, je ne vois pas !

Donc, Pete Fromm, doit faire sa ronde pour surveiller les couveuses remplies de ces précieux œufs pour repeupler la rivière de magnifiques ombres. Endimanché dans de seyants vêtements de pluie et armé d’un revolver et d’un spray anti-ours, le trajet qu’il doit effectuer quotidiennement pendant un mois n’a rien d’une promenade champêtre. Les ours, plutôt nombreux dans ce coin retiré, sont sûrement bien affamés après leur hibernation.

Ici, lors de mes randonnées, armée de mon bâton et de ma bombe à poivre, je n’en mène pas large lorsqu’un vilain toutou m’attaque…

Dans un couloir qui se faufile au sein d’une forêt bien dense, il utilise comme répulsif son répertoire de chansons braillées à tue-tête car la menace de se retrouver nez à nez avec un grizzly est tout à fait flippante. Je le conçois tout à fait !

Et dire que ses deux petits garçons trépignaient à l’idée de venir goûter à la vie sauvage avec lui. Les conditions ne s’y prêtaient guère !

Sinon, il crapahute et dégringole à chaque fois une belle pente bien boueuse pour accéder à la rivière, surveille l’évolution des œufs roses, pêche quelques truites, et prend bien soin de ne pas trop déranger les animaux du coin, wapitis, cerfs de Virginie, coyotes, castors dont il nous livre un bien bel aperçu.

L’odeur persistante des pins l’accompagne, tout en gardant un œil sur les empreintes de gros, de moyens ou de petits ours pour évaluer s’ils le précèdent de peu.



Au-delà de ses faits et gestes au milieu de cet espace sauvage, l’auteur revient partiellement sur son passé, sur des moments qui l’ont conduit ici, sur son amour de la montagne, son ancienne soif d’ailleurs, de solitude, d’explorations diverses et extrêmes, sa nature profonde. Il s’interroge sur sa présence ici et surtout sur son absence auprès de ses deux garçons vers lesquels vont toutes ses pensées.



Les traits d’humour qui parsèment la narration, les petites frayeurs réciproques avec un petit rouge-gorge, le hamac de son père, le recul sur les années passées et surtout son état de père avec tout son amour désormais tourné vers ses deux enfants en font un récit d’une aventure solitaire profondément humaine, aux multiples questionnements.



Une belle évasion au cœur du Montana où finalement, je n’aimerais pas trop randonner ! J’ai bien assez peur des chiens hargneux rencontrés en France mais je me dis que peut-être les bombes anti-ours sont plus efficaces que celles au poivre…

Commenter  J’apprécie          350
Mon désir le plus ardent

Je n'avais jamais rien lu de Peter Fromm, et j'ai choisi ce livre sur la foi d'excellentes critiques sur Babelio et ailleurs, lues au moment de sa sortie. J'ai un peu attendu avant d'en faire la critique et je crois qu'elle aurait été plus positive si je l'avais écrite tout de suite après l'émotion de la lecture. Je me suis vraiment laissé emporter par ce roman ; quelques jours plus tard, je me sens obligée de poser quelques bémols…

***

Pas de révélations intempestives sur la quatrième de couverture : dès le prologue, Maddy, la narratrice, raconte qu'elle est en fauteuil roulant et compare le physique très avantageux de Dalton, son mari, à celui du David de Michel-Ange. « Et encore, ça, ce n'est rien. Vous devriez nous voir au lit » lance-t-elle aux gens qui les dévisagent. Enfin, les jours où elle peut parler… Le ton est donc donné dès les deux premières pages : drame et humour, ou plutôt sarcasme, souvent. L'histoire de ces deux jeunes gens peut se résumer brièvement. Ils partagent les mêmes passions, le rafting et la pêche à la mouche, et tombent follement amoureux, mais la maladie de Maddy survient. Ils abandonnent ce qu'ils aiment ; Dalton devient charpentier ; ils auront deux enfants et continueront à s'aimer malgré les difficultés causées par la progression de la maladie. Dalton est le narrateur du dernier chapitre, forcément.

***

Pour moi, le roman est devenu prenant après que la maladie de Maddy se soit déclarée. Le début me plaisait très moyennement, si on excepte les parties souvent lyriques sur les beautés de la rivière, les risques des descentes en rafting et les « duels » de pêche à la mouche. Pour le reste, j'avais l'impression de me trouver dans un roman sentimental avec des personnages assez stéréotypés, impression que je garde aujourd'hui. J'avoue que les réactions de Dalton, véritable saint laïc, remarquable d'empathie, de bonté, d'abnégation, de prévenance, d'intelligence, etc., ont fini par m'agacer… J'ai aussi été perturbée par le sentiment de rater plusieurs traits d'humour, de ne pas avoir compris certaines des plaisanteries dans les dialogues que le couple échange, et parfois de me retrouver un peu comme une intruse, ce qui est peut-être le but... Cet amour fusionnel n'est finalement possible qu'avec une certaine dose de dissimulation de l'un et l'autre. Dalt se voit petit à petit grignoté par les difficultés du quotidien et les contingences matérielles. Maddy se débat pour faciliter la vie de son mari tout en étant entièrement dépendante de lui. Les enfants font de la figuration, Atty en prenant la fuite dès qu'il le peut, Izzy en adoptant l'attitude de son père. Je reste avec un malaise diffus par rapport à cette lecture. N'empêche : c'est un livre que j'ai lu vite, qui m'a émue et qui m'incite à aller vers d'autres romans de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          356
Le nom des étoiles

Surveillant d'oeufs de saumon, ça vous dirait comme job ?



N'est pas Pete Fromm qui veut et quand vingt-cinq ans après Indian Creek une occasion lui est à nouveau offerte de retrouver la solitude du monde hostile et sauvage dans le Montana au coeur de la Bob Marshall Wilderness, lui n'hésite pas ! Il repart pour 1 mois dans sa cabane au fond des bois et se cogne chaque jour plusieurs heures de marche sous la pluie ou l'orage pour aller surveiller la bonne maturation d'oeufs appelés à devenir de jolis saumons. le tout en compagnie des ours, grizzlys, wapitis, cerfs, castors et autres rouge-gorges qui sont ici davantage chez eux que Fromm.



Si Indian Creek était le roman initiatique du passage à l'âge adulte, le nom des étoiles de Pete Fromm - traduit par Laurent Bury - est celui de la maturité. En plus d'y retrouver l'énorme bouffée de nature du premier opus, Fromm désormais marié et papa, ajoute ici un regard profond sur son parcours, ce qui l'a construit, les choix qu'il a faits mais aussi sur ses doutes ou ses peurs.



Mais il ajoute également une réflexion sur la filiation et la transmission où l'amour qu'il porte à ses enfants - qu'il n'a malheureusement pas pu emmener avec lui - transpire à chaque page, à chaque ligne, à chaque mot. C'est comme toujours remarquablement écrit, et donc traduit. C'est beau, c'est Fromm.
Commenter  J’apprécie          352
Mon désir le plus ardent

On connaît Sea, Sex and Sun.

Ici, c'est plutôt River, Love and Rock'n Roll !



Jamais une histoire d'amour et de famille, rythmée par la maladie de l'un de ses membres n'aurait su m'attirer auparavant.

Jamais je ne me serais intéressée à ce livre si je n'avais vu ce titre dans une liste Babelio et lu quelques chroniques élogieuses d'amis babeliotes.



Je l'avoue, le début a été très difficile. J'ai dû relire deux fois les premières pages. L'écriture est hachée, désordonnée, très loin des codes que j'ai l'habitude d'apprécier.

Mais j'ai tenu bon. J'y pressentais un trésor.

J'ai appris au fil des pages à lâcher prise sur le style d'écriture pour me laisser happer par la force des émotions, la pureté d'un amour, la complicité des membres d'une famille, la violence d'une maladie qui s'installe progressivement, la beauté de la vie quand on accepte de la voir du bon côté.



Mon désir le plus ardent est une pépite bouleversante d'émotions, une histoire d'amour qui repousse toutes les limites, un roman aux personnages terriblement attachants, un récit qui ouvre tous les possibles.



J'ai été émue. Très émue.

Et cela est rare lors d'une lecture. J'ai la larme facile quand je regarde un téléfilm - même sans intérêt parfois - à la télé. Mais les livres ont souvent de la peine à m'émouvoir à ce point. Je peux compter sur les doigts de la main les livres qui m'ont fait pleurer.

Mon désir le plus ardent a été une bombe lacrymogène à différentes étapes du roman.

J'ai été touchée par l'amour sans conditions de ce couple de super-héros qui, au lieu de taire les difficultés et les souffrances, décide de les affronter d'une manière ou d'une autre pour les transformer en aventure.

J'ai été touchée par Mady et sa manière d'appréhender, d'apprivoiser sa maladie en mettant tout en oeuvre pour lui laisser le moins de chance possible.

J'ai été touchée par les deux enfants, débarqués dans cette famille originale qui a développé le même amour, le même humour que leurs parents à la destinée singulière.



Quelle leçon de vie !

Une fois de plus, ce roman m'apporte l'hypothèse que l'Amour est plus fort que tout, que tout arrive quand on y croit et que l'optimisme est la plus belle des vertus.

Et moi, plus que jamais, j'ai envie d'y croire !

Commenter  J’apprécie          342
Mon désir le plus ardent

Pourquoi dire, lors de la cérémonie du mariage "Je le veux" alors que "C’est mon désir le plus ardent" est foutrement plus beau ?



Pourquoi se marier de manière conventionnelle alors qu’on peut le faire sur les berges de la Buffalo Fork (non, pas les berges du ravin !) et ensuite se faire une lune de miel sur la rivière ?



Lorsque j’ai commencé à lire ce roman, je n’avais pas lu le résumé et je me suis demandé qui était cette femme avachie sur une chaise roulante qui avait l’air d’avoir 110 ans, surtout que le chapitre suivant, je me retrouvais avec des jeunes qui venaient de s’envoyer en l’air…



Le rapport (pas le sexuel), je l’ai vite compris, mais je me suis laissée porter par les flots à la fois tumultueux et doux de cette histoire d’amour comme on en voit peu en littérature ("Nos âmes la nuit" de Kent Haruf m’avait fait le même effet).



Maddy et Dalton sont un jeune couple non conventionnel, épris de la nature sauvage et surtout des rivières que l’on descend. Maddy et Dalton, c’est le couple improbable, celui que l’on pense trop jeune pour arriver à s’en sortir, ceux que l’on dit qu’ils vont casser rapidement.



Pourtant, si Dalt a l’air un peu fantasque, un peu doux rêveur, qu’il ne veut pas toujours voir ce que Maddy essaie de lui faire comprendre, on peut dire que ce jeune homme a non seulement des couilles, mais aussi du cœur parce que peu de maris auraient fait ce que lui a fait : rester avec son épouse malade.



Pour certains, un SP, c’est génial car c’est un livre gratuit envoyé par un quelconque Service Presse d’une quelconque maison d’édition. Mais pour Maddy, SP veut dire Sclérose en Plaques, et là, on ne rigole plus.



Sans jamais sombrer dans le pathos ou le récit neuneu à la guimauve, Pete Fromm nous entraîne dans le quotidien pas facile de ce jeune couple qui tire le diable par la queue, alors que Maddy et Dalton auraient plus envie de jouer à la bêbête à deux dos…



Maddy est une battante, elle ne se laisse jamais aller, préférant s’enfermer toute seule dans sa maladie plutôt que de se lamenter devant les autres, préférant même que son mari ne prenne pas de disposition pour faire face à la dégénérescence qui ne manquera pas de se produire au fil du temps.



Un livre beau, profond, lumineux, malgré la maladie, malgré leurs soucis, sans jamais sombrer dans voyeurisme, Maddy va nous raconter son quotidien avec la SP et ses soucis avec l’assurance santé qu’elle ne possède pas…



Même dans le final bouleversant, l’auteur ne choisit jamais la solution de la facilité qui consisterait à sombrer dans le voyeurisme de bas étage juste pour faire pleurer les lecteurs.



C’est beau, c’est poignant, c’est bien écrit, c’est bourré d’espoir, d’amour, de vie pas facile et de courage.



J’ai terminé cette lecture avec le cœur en larmes et les yeux en vrac… Ou le contraire.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          342




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pete Fromm Voir plus

Quiz Voir plus

Fleurs, fruits, livres, chansons 🌸🍓📘🎶

Quelle chaleur!😓 Heureusement, j'ai gardé une ... pour la soif.

pomme
poire

10 questions
366 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}