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Critiques de Peter Heller (348)
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La constellation du chien

Neuf ans après la Fin de Tout, dans le petit coin perdu du Colorado, ils sont trois : Hig, son chien Jasper et la Bête, son avion. Il y a aussi le voisin, Bangley, qui aime plus agir que parler. Mais il a la main et le fusil sûr, il sait tirer et c’est un atout maintenant que le monde est devenu dangereux. Parce qu’il y a neuf ans, il y a eu la Grippe puis la maladie du sang…

J’étais curieuse de savoir ce que ce livre allait donner et même si j’ai mis un peu de temps à rentrer dans l’ambiance du roman, j’ai été captivée par l’écriture poétique de Peter. C’est un livre silencieux, beaucoup d’observations de la nature, des animaux mais aussi une amitié qui n’a besoin que de peu paroles, des souvenirs d’un amour brutalement retiré… Des voyages. Un avion survolant tout. Des paysages qui défilent… De l’espoir.

Rassurez-vous, il y a aussi de l’action mais ça reste un roman contemplatif dans une atmosphère post-apocalyptique. Un livre qu’il faut prendre le temps de savourer pour comprendre le personnage. Je ne pense pas m’arrêter à La constellation du chien, je veux lire ses autres œuvres.

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La Rivière

Jack et Wynn sont les meilleurs amis du monde. Ils partagent les mêmes goûts pour la littérature, les grands espaces, la pêche….

Pour les vacances, ils ont organisé une escapade en canoé : remonter un fleuve jusqu’à son embouchure dans la baie d’Hudson.

Le séjour qui se présentait comme idyllique tourne très vite au cauchemar quand un feu des Enfers embrase la forêt qui les entoure, quand on leur demande une aide qu’ils ne peuvent refuser, quand des chasseurs-pécheurs imbibés de whisky sont aussi de la fête.

Ce qui devait certes être une aventure devient une course contre la montre, une course pour la vie.

Je n’avais pas relu Peter Heller depuis la sortie du formidable « La constellation du chien ».

Je me suis laissée embarquée dans le canoé avec eux, tranquillement bercée par leurs coups de pagaie expertes, confiante dans la connaissance des deux gaillards de la nature environnante, de sa faune sauvage mais très vite, dès les 1ère odeurs de fumée, l’angoisse m’a saisi, envahi peu à peu, degré par degré au fil des pensées, sentiments, conjectures de Jack ou de Wynn et bien que l’on ne nous dit pas toujours de qui est le point de vue énoncé, les portraits sont tellement bien dressés que l’on sait sans se tromper… J’ai fini en apnée.

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La Rivière

N’être publié que dans « Aquatic Geochemistry » et pas dans « Science » ou « Nature » est-il un motif suffisant de meurtre ?



Ça commence comme un cliché du grand roman nature writing américain : deux étudiants en vacances ; un projet de descente en canoë de la Maskwa, rivière mythique et tumultueuse qui vient se jeter dans la baie d’Hudson ; un peu de pêche à la mouche et quelques truites arc-en-ciel à griller sur le feu le soir ; sans oublier les grizzlys et les caribous.



Mais Peter Heller – traduit par Céline Leroy – n’est pas aussi contemplatif qu’un Thoreau ou qu’un Fromm. Il casse le game et t’embarque là où tu ne t’y attends pas : deux autres descendeurs inquiétants et imbibés, un couple de scientifiques croisé en pleine dispute, un gigantesque incendie qui gagne du terrain et menace chaque jour un peu plus l’expédition… « À moins d’avoir beaucoup de chance, quelqu’un va mourir ». Voilà. Les éléments du drame sont posés !



La Rivière est une véritable symphonie dramatique, alternant de majestueuses et paisibles scènes naturelles à couper le souffle - où plus un seul animal à pattes, ailes ou nageoires de la forêt ontarienne n’aura de secret pour le lecteur une fois le livre refermé – avec une tension grandissante liée à cette inédite poursuite mortelle en canoë sous la menace des flammes.



Cette alternance de rythmes donne au livre un côté pageturner addictif dans sa deuxième partie, et offre quelques scènes magistrales à l’image de cette descente de rapides en plein incendie dont on ne peut croire qu’on ne la reverra pas bientôt dans une adaptation cinématographique. Le chaos n’est jamais loin, mais la nature sait rester salvatrice pour qui la connaît et la respecte.



Non content de maîtriser son ambiance et son histoire, Heller n’en délaisse pas pour autant ses personnages. Jack et Wynn, potes céistes depuis l’enfance, forment un binôme crédible et attachant, parfaitement placé sur l’échelle des aventuriers survivalistes loin des deux extrêmes que forment les baltringues de Koh-Lantah et l’overtestostéroné Rambo. Ce qu’ils avaient rêvé comme une virée initiatique marquant la rupture entre leur vie d’étudiant et le monde adulte qui les attend, devient un révélateur de leur maturité et de leur amitié.



Vous l’aurez compris, après Céline qui m’avait déjà conquis, La Rivière a confirmé mon addiction à Heller. En passe de devenir LE grand auteur naturel américain, c’est un impressionniste littéraire, qui écrit sur le motif comme ses grands aînés avant lui, ajoutant à la fluidité de son style, une habileté à dépasser le seul champ naturel pour y ajouter celui du thriller aujourd’hui, comme de l’anticipation ou de la vengeance hier.



Embarquez sans attendre dans cette River of No Return !
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La constellation du chien

Attention Chef d’œuvre absolu !!!

Bon , ok, je vous vois déjà froncer les sourcils. Je rectifie : j’ai adoré ce livre . En fait c’est ce que j’attends de la littérature : le pas de côté, le saisissement, l’éblouissement. Ressortir d’un livre avec quelque chose en plus, définitivement à l’intérieur de soi. « La Constellation du Chien » est en fait un p…. de chef d’œuvre. Oui voilà, n’ayons pas peur des mots. Car les mots de Peter Heller sont étincelants d’intelligence, d’intuition esthétique, de propositions ontologiques.

On a qualifié le livre de récit post-apocalyptique poétique mâtiné de Nature Writing. Pourquoi pas.

Je me retrouve complètement dans l’excellente critique de Chrystèle, à l’époque @HordeDuContrevent, qui dit magistralement l’essentiel .

Je ne reparlerai donc pas de l’histoire mais de ce qu’elle m’a fait vivre.

J’ai d’abord perdu mon exemplaire……dans le désert mauritanien, là où l’apocalypse a déjà commencé. J’en ai racheté un pour le lire dans mes montagnes, qui n’ont rien à envier aux Rocheuses du Colorado. Mais. Ici il n’est pas question de survie, c’est sûr. Quoique. Bientôt plus de neige, d’agriculture de montagne, d’élevage. Je n’ai pas besoin de Sig Sauer. Une vieille Tenkara est mon arme la plus redoutable.

Peter Heller parle donc à travers son émouvant personnage principal, Hig.

Le récit est fameux pour son alternance entre scènes Mad-Maxiennes et descriptions géniales de la Beauté surgie du désastre. Dans un monde ravagé par une épidémie et le réchauffement climatique !!!!

L’auteur nous parle de la dualité de toutes choses : vitesse /immobilité, danger/ sérénité, bonheur / perte etc…

Le récit est haletant, souvent d’une beauté à couper le souffle qui surgit de belles trouvailles syntaxiques ( le « Mais. » ) et d’un travail étonnant sur les oxymores .

Hig est le héros pathétique et valeureux d’une tragédie en trois actes :

-l’attelage Hig-Bangley règne sur un aéroport miraculeusement préservé en compagnie du chien Jasper et d’un antique Cessna « la Bête »

Ils tuent , chassent, pêchent et cultivent .

Hig part à la découverte de son destin, bien caché dans de somptueuses gorges qui s’assèchent inexorablement

Hig est de retour avec Cima et Papa.

Ce livre magistral sur l’amour et l’amitié tient tout entier dans un poème chinois du IXe siècle qui va le conclure «….. Et je te dirai quel souvenir j’ai eu de toi. »

C’est ce que je retiens : la beauté jaillit toujours de l’éphémère, du souvenir.

Et c’est ce qui me met encore la banane à l’heure où j’écris, dans un crépuscule brumeux mais délicieusement orangé.

À lire d’urgence. À Chinguetti ou à Petaouchnok. Avant la fin du monde.
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La constellation du chien

Pas du tout accroché. J'avais adoré "Céline" du même auteur. Celui-là est son premier roman. Peter Heller est considéré comme un écrivain "plein air". Il décrit merveilleusement bien la nature qui l'environne.

Cela se passe dans le Colorado, ils sont deux voisins seulement. Hig, le narrateur qui est un doux rêveur qui chasse et qui pêche et son acolyte Bangley est un vieux cowboy très sensible de la gâchette.

En général, j'attends une cinquantaine de pages pour capituler mais là je n'en ai lu qu'une vingtaine en baillant.

C'est un texte qui mêle la nature et l'apocalypse.

Les thèmes me plaisaient bien mais l'intérêt n'a pas pris.
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Peindre, pêcher et laisser mourir

Découverte 15 décembre 2015- Librairie Caractères- Issy- les- Moulineaux , en furetant !- Lecture reprise le 16 juillet 2023



***Lecture ébouriffante , singulière et captivante...avec l'amour de l' Art comme

" colonne vertébrale " de notre narrateur , figure peu banale...se situant loin des artistes de salon.. !



J'ai beau me fustiger régulièrement et de la plus verte façon, mes constantes boulimies me font inévitablement abandonner des lectures, de façon injuste et arbitraire...comme ce roman étonnant débuté fin 2015 et repris seulement en cet été 2023...



Le narrateur, Jim, un artiste peintre assez talentueux et côté, s'est retiré loin des villes, dans une nature où il espère à la fois l'inspiration pour sa peinture, pêcher, sa deuxième passion et surtout tenter de reprendre pied, après la mort violente de sa fille unique, Alse, âgée de seulement 15 ans....et la séparation qui a suivi d'avec sa femme ....



Notre anti- héros est en bagarre avec le monde entier; il ne trouvait son équilibre qu'entre l'amour pour sa fille et sa peinture...Comme c'est un impulsif, qu'il ne supporte ni la

" connerie", ni l'injustice, ni la violence, ni les abus des forts sur les faibles, il a toujours " fort à faire" et se retrouve régulièrement dans des situations délicates et embarassantes avec la

loi !



Le long passage qui suit donne une idée assez juste du caractère

" sanguin" de notre narrateur :



"" C'était quoi votre question ? Pourquoi le fils d'un simple bûcheron peint ?"

" C'est cela, a-t_il répondu en souriant.Pourquoi choisir d'être un artiste outsider dans un marché de l'art inconstant et capricieux, d'affronter les doutes et les tourments de la créativité ?

Je veux dire que cela revient quasiment à vouloir être pauvre, du moins durant les dix ou vingt premières années dans le meilleur des cas, non ? Et votre famille ne doit pas tellement pouvoir vous soutenir financièremnt, j'ai lu que vous aviez grandi dans une caravane en forêt . Pourquoi choisir l'art plutôt qu'un revenu décent et régulier en tant que bûcheron, comme votre père ?"

(...)



Je voyais bien que c'était la question du jour.Était-ce désinvolte de la part d'un fils de bûcheron d'aspirer à être artiste.C'était cette désinvolture qui expliquait cet art

" viscéral, musclé, exubérant et outsider".Ainsi qu'il l'avait décrit dans son introduction.J'ai pigé. Comment fonctionnait le monde de l'art: vous pouviez être un outsider du moment que vous gardiez votre pagne et votre lance, que vous restiez primitif.Que vous ne vous mettiez pas à avoir de trop grandes idées.



Je l'ai regardé. Je savais qu'il n'aurait jamais posé cette question à un étudiant sorti d'une école d'art.J'avais passé des nuits en prison à cause d'hommes comme lui, des hommes condescendants qui m'attaquaient.Me poussaient à me battre.J'avais payé des amendes, été mis en liberté surveillée. "



Revenons à l'histoire de Jim ...loin de la ville, il vit calmement dans une campagne retirée entre son amour de la nature, de la pêche, véritable passion à laquelle il réserve de nombreuses heures de liberté ...et bien sûr son métier de peintre, noyau vital, central , qui le fait "vivre ", dans toutes acceptations du mot...!



Tout aurait presque parfait si Jim n'était pas un jour " tombé " sur une scène scandaleuse et un " abruti fini", Dell, fermier et chasseur du coin ,en train de battre et massacrer une petite jument ! le sang de Jim ne fait qu'un tour, il fonce sur le malotrus et se bat avec lui. Il emmène la bête laissée dans un état préoccupant, appelle un ami éleveur, lui demande de l'aider, de soigner cette pauvre jument...qu'il protège et sauve d'une mort certaine !



Le surgissement de cette violence et barbarie gratuites vont l'affecter immensément !



Jusqu'à une nuit imprévue où Jim surprend Dell, à l'écart de ses compères, il va le tuer, sans préméditation, sa rage explosant contre ce prédateur détesté de tous; prédateur pour les jeunes femmes comme pour les animaux ou pour plus faibles que lui.!



Homme haï et craint de tous, appartenant à une famille du coin, qui compte dans la communauté, finalement, Jim a débarrassé la terre d'un être nuisible ...!



Après son meurtre, sa bande dont son frère vont le soupçonner aussitôt ; ils vont vouloir se venger.Notre " artiste" redresseur de torts

( quelque peu expéditif, certes !) va se retrouver en " gibier traqué" par cette bande déchaînée !

Et on tremble avec lui ! Une vraie montée dramatique



Parallèlement, une enquête va être ouverte....Notre peintre poursuit son travail de peintre, s'attache à une jeune femme, Sofia, qui lui sert de modèle par périodes...et tout cela, en étant sur ses gardes, en déjouant les coups tordus et la traque des " affreux, sales & méchants..." !



Dans cette ambiance inquiétante à souhait, l'auteur nous offre quelques pauses calmes , heureuses, avec des descriptions magnifiques de paysages sauvages , d'une nature inspirante

ainsi que ses équipées de pêche ressourçantes....



il nous offre aussi de grands moments concernant son travail de peintre, et ses élans constants, salvateurs pour l'Art. La révélation qu'il eut un jour pour la peinture se révéla après un coup de colère, où il en voulait, une fois encore, à la terre entière ...il se rendit dans un Musée pour se calmer...et un déclic extraordinaire survint en admirant un tableau

d' Homer Winslow (*** d'autant plus ravie, personnellement, que j'adore l'univers et la palette de cet artiste).À la suite de cette révélation, il comprit qu'il avait trouvé " son essentiel"....



Je me permets d'insérer une longue citation épatante sur le don ou non de REGARDER une oeuvre :



""Un océan de femmes " était peut être un grand tableau. Il emmenait le regardeur en des lieux nombreux et divers, ce qui est l'apanage des grands tableaux. (...)



Un bon tableau devait faire ça. Inviter le regardeur à entrer en lui d'où qu'il se tienne, l'entrainer dans un voyage différent de celui qui expérimentera son voisin.J'adorais ça, observer plusieurs personnes regarder un tableau au même moment.Parce que c'était la transformation qu'il provoquait : devant une oeuvre de qualité un spectateur cesse de voir pour commencer à regarder, une action plus précise, une prise en chasse, une quête, comme on recherche le bateau d'un être aimé sur la ligne d'horizon, ou un élan entre les arbres.Devant un bon tableau, il cherche les indices de sa propre existence."



J'ai eu du mal à quitter notre " peintre en vogue, pêcheur ardent, " et surtout " philosophe artisanal"; j'adore ces derniers qualificatifs...qui confirme le ton de ce texte et la personnalité de Jim, ce peintre habité par son art, se moquant des mondanités et des singeries sociales...



Après cette lecture détonante et prenante ,envie et curieuse de poursuivre la connaissance des autres écrits de cet écrivain !















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La constellation du chien

Colorado, 9 ans après l'épidémie et l'incendie, la nature commence à reprendre ses droits. Ils sont deux près du petit aéroport, survivant grâce au talent guerrier de Bangley (D'abord tu tires après on discute) et aux reconnaissances aériennes de Hig permettant d'éloigner les vagabonds.



Un jour, une voix dans sa radio de bord et il va risquer de la rejoindre quitte à dépasser sa zone de non retour.



Il me reste une impression chaleureuse, des moments d'amitié et d'amour contrastant avec un monde où on tue pour éviter les risques de contamination ou pour conserver son territoire.



Le livre se termine avec l'invasion prochaine par les arabes.... annonçant une suite qui aura, à mon avis, du mal à égaler ce premier roman de Peter Heller.

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Le guide

Une suite qui n’en est pas une.



Deux ans après le réussi La Rivière, Peter Heller – toujours traduit par Céline Leroy – nous revient avec Le Guide, qui n’est autre que Jack qu’on avait laissé KO après son épopée tragique dans l’opus précédent.



Un peu lassé des travaux de la ferme auprès de son père, il débarque pour une saison comme guide au Kingfisher Lodge de Crested Butte, un domaine haut de gamme dédié à la pêche (à la mouche bien sûr, quelle question !) pour clients célèbres et peu nécessiteux.



Accompagnant la célèbre chanteuse Alison K, Jack se rend vite compte que quelque chose ne tourne pas rond au sein de l’établissement : directeur suspicieux, portails interdits, voisin immédiat sensible de la gâchette, caméras espionnes dissimulées un peu partout, clients cachés… Le lieu semble bien plus qu’un relai de pêche.



Alors quand une nouvelle souche de Covid vient annoncer la énième vague d’épidémie et qu’un probable confinement s’annonce, il devient grand temps de comprendre ce qu’il se trame vraiment avant qu’il ne soit trop tard.



Comme toujours chez Heller, c’est d’abord un véritable délice de se retrouver plongé dans ces univers naturels qu’il sait si bien décrire. Il ne faut pas beaucoup de pages pour sauter dans ses waders, entrer dans l’eau, faire son premier lancer vers l’aval d’un coup de poignet maîtrisé puis laisser filer la soie et attendre, la fario ou l’arc-en-ciel qui viendra contre son gré, combattre l’espace d’un instant.



Chez Heller comme chez Baudelaire, tout n’est « qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté ». Ce qui me convient et me suffit généralement. Mais l’auteur y apporte généralement sa petite touche romanesque. De survie (La Constellation du chien) et d’aventure (La Rivière) hier. Ou d’enquête dans ce nouvel opus.



Mais si cela lui avait bien réussi dans Céline, c’est moins le cas dans Le Guide. Faut dire qu’il force un peu la dose entre pandémie, expérimentations médicales, complicités policières, enlèvements internationaux d’enfants, disparition non découverte du guide précédent et final en bataille rangée explosive à la Rambo. Tu pousses le bouchon un peu trop loin, Peter !



Bref, si le moment de lecture reste réjouissant, la crédibilité générale de l’histoire laisse un peu à désirer. Mais pas au point de revenir sur ma fidélité à un auteur nature writing qui réussit à chaque fois à m’embarquer dans ses atmosphères naturelles où il excelle. À la prochaine donc, mais sans coup de mou !

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La Rivière

Quel beau roman !

Si j'avais noté toutes les phrases qui m'ont touchées, vous auriez ici les 3/4 du livre.

Le thème n'est certes pas drôle. Deux étudiants partent en bivouac descendre le mythique fleuve Maskwa et le périple va virer au cauchemar.

Et malgré tout, malgré la tension, malgré les drames, malgré un incendie qui brule tout sur son passage, c'est poétique et émouvant.

Il est question d'amitié, de nature belle et sauvage, de survie, de courage et de tragédie.

Un roman d'aventure à couper le souffle.

Une écriture magnifique et captivante.

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La constellation du chien

J'ai dévoré en deux jours à peine ce superbe roman sur les conseils de @Hordeducontrevent. Et voilà que je me sens imprégnée de sa belle critique lue il y a trop peu de temps pour que je réussisse à m'en détacher, et à laquelle je vous renvoie donc… Quelques mots, quand même. L'écriture de Peter Heller est magnifique. Il écrit tantôt avec de longs paragraphes lyriques, célébrant les beautés de la nature, la nostalgie d'un monde révolu, l'amour enfui, tantôt très courts, avec des phrases nominales, lapidaires, incomplètes, parfois d'un seul mot. On ne sait pas toujours quand le dialogue est prononcé à haute voix ou quand il passe par les yeux, sans que les protagonistes ne l'entendent distinctement. Pas vraiment la peine puisqu'ils se comprennent. Enfin, presque toujours. Peter Heller donne la parole à Hig, quarante ans. Pas d'autre nom. Big Hig, à la rigueur, si voulez. Il confrontera Hig, le bavard, celui qui parle tout seul, qui parle à son chien Jasper, qui parle à haute voix ou dans sa tête, il le confrontera, disais-je, à un taiseux, Bangley, plus vieux que lui, mauvais caractère, susceptible, revanchard, introverti, deux personnages finalement complémentaires. Bangley devient, jusque dans la confrontation, une sorte de figure paternelle, une image de virilité sublimée. de cette lecture tout en émotions, j'en retiens ici deux seulement. Melissa, la femme de Hig, est morte au tout début de cette épidémie de grippe qui a décimé les populations. « J'arrive à écouter du blues. Elle n'a jamais aimé le blues » nous apprend Hig page 44. La difficulté de la relation à la musique qui surgit après la mort de l'autre m'a bouleversée, sans doute accentuée par la totale absence de pathos dans ces deux brèves phrases. Emotion intense aussi induite par la magnifique relation de Hig et de Jasper qui ont développé une entente, une complicité, basée sur l'amour et la confiance, du côté du maître comme du chien. Et beaucoup d'autres moments intenses et magnifiques. Un très beau roman à lire et à relire.
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Céline

Une fois n’est pas coutume chez Actes Sud, la 4e de couverture de Céline de Peter Heller – joliment traduit pas Céline Leroy, comme d’hab’ - est étonnement ambiguë. Car on est loin ici, je cite, d’une « aventure haletante » où règnerait le « sens du suspense », mais dans un road movie nostalgique et naturel entre Montana et Wyoming, embarqué par l’attachante Céline Watkins. Est-ce cela, « l’entertainment humaniste » évoqué par l’éditeur ?



Il y a ainsi deux façons de lire ce livre : soit sous l’angle de l’enquête policière, et dans ce cas on est vite déçu par l’absence de rythme (210 pages avant que cela ne démarre réellement) et des relances parfois peu crédibles ; soit en délaissant assez vite l’intrigue-alibi pour se laisser aller à goûter pleinement cette balade en camping-car à destination du parc Yellowstone, qui devient alors prétexte à une délicieuse découverte de Céline. Et là, c’est une réussite.



Car Céline est un sacré personnage ! Par son histoire familiale et ses incroyables ascendants hauts en couleur : l’exubérante grand-mère Gaga ; Baboo la mère délaissée mais fière ; Harry le père qui ne rentre pas, marquant profondément le destin de sa fille ; sans oublier Mimi et Bobby, les sœurs chéries désormais absentes.



Une saga que Céline perpétue à son tour, par la fêlure cachée qui entoure ses jeunes années ou par la relation qui l’unit à son fils Hank et surtout, à son mari Pete, souvent silencieux mais omniprésent. Un couple de littérature dont la force de l’amour et l’intensité de la complicité offrent un shoot de bonheur et d’envie pour tout lecteur normalement constitué. En se mettant au service des autres comme détective privée pour tenter de retrouver (96% de réussite quand même !) un être qui leur fut cher, Céline y pratique en fait une thérapie alternative pour apaiser, le temps d’une enquête, ses propres déchirures.



Et puis il y a la nature, vrai fil conducteur de Peter Heller qui laisse à chaque fois que possible sa plume divaguer pour décrire une forêt, une espèce végétale, une rivière ou un de ces splendides paysages qui vous donnent envie de booker illico votre billet pour Lamar Valley et d’aller y faire un feu au bord de la Yellowstone River en y faisant griller des chamallows… Et lever la tête au passage d’un héron, d’une mergule, d’un renard, d’un coyote, ou d’un élan, d’un bison ou pire d’un grizzly.



La fin est en partie ouverte et pourrait permettre à Heller de donner une récurrence à Céline dans un prochain ouvrage. Si c’est le cas, j’achète !

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La constellation du chien

Ce roman m'a permis une prise de conscience : oui, j'adore les post-apo poétiques, sensibles, et tout autant les dystopies clairvoyantes et satiriques. Mais pour atteindre le graal, l'extase, il me faut désormais davantage. Une langue, une plume singulière, un véritable auteur finalement. Non seulement interprète de ses idées mais davantage : un artiste des mots capable de façonner la langue, de se l'approprier, de créer une oeuvre complète dans le fond et la forme.

J'ai vite su que Big Hig était susceptible de me faire atteindre le graal alors 2 options s'ouvraient à moi. Tâcher de ralentir mon rythme de lecture, savourer la langue autant que l'intrigue. Ou bien le dévorer et le relire aussitôt déchargée de la tension de savoir ce qui allait arriver. Comme je suis trop gourmande, je viens donc de lire, puis relire La constellation du chien. Et si j'ajoute que je peux compter sur les doigts d'une main les livres lus deux fois, il est clair que celui-ci m'a beaucoup plu.

.

Un coup de coeur, pourrait-on dire, de ceux qui balaient tous les bémols, d'une indéniable émotion : car ce livre m'a fait tour à tour rire et pleurer. Hig est un personnage que Heller a su me rendre très abordable et très attachant. C'est avec son regard que l'on découvre un monde où la vie animale, végétale et humaine tente de survivre, alors qu'une épidémie a rayé de la carte plus de 99 % des hommes, et que la sécheresse est en train d'anéantir tout ce qui reste.

Il vit dans un aéroport, il pilote. Il chasse, il pêche, même si les truites ont disparu et qu'il doive se contenter de carpes ou de chevesnes depuis quelques années. Il a un compagnon, son chien Jasper, et un équipier pour défendre leur territoire contre d'autres survivants moins bien lotis, Bangley, son seul voisin à la ronde.

Et puis un événement tragique -un de trop - lui fait prendre conscience que la survie, à tout prix, ne lui suffit plus. Il entre alors dans une quête « pour être à nouveau heureux d'être en vie » (p175). Une quête qui résonne étonnamment comme universelle, celle de notre monde moderne, qui n'a pourtant pas grand-chose de comparable avec celui de Hig.

.

Hig évoque avec poésie sa passion pour le vol, qui lui apporte de la distance par rapport à sa situation de survivant solitaire, qui doit tuer pour se préserver. Vu d'en haut tout est beau, calme, rangé, comme une maquette sans défauts, comme si rien de terrible n'avait eu lieu. Il parle aussi de la nature qui l'environne, de la montagne où il chasse, de la rivière où il rêve de revoir des truites.

"A la seconde où l'eau les couvrait, ces rochers prenaient vie et se coloraient de verts, de bruns-roux et de bleus. Ca me faisait le même effet. Je me sentais revivre. A la seconde où le froid gagnait mes pieds et m'enserrait les tibias." (p68).

Un écrin de verdure en partie ravagé par les incendies et la sécheresse, mais où les jeunes pousses d'un vert tendre et vif apportent tout de même de l'espoir.

Il y aussi de beaux passages sur la perte, le deuil. Et puis des cassures dans un style poétique qui tout à coup s'écroule pour revenir à la réalité d'une souffrance que les jolis mots peinent à soulager, il parle de cette Douleur (avec majuscule) p 124 et puis paragraphe suivant « C'est vraiment de la merde, hein Jasper ? » Hé bien ça c'est mon Hig. Tour à tour désespéré ou éxalté, et puis soudainement, une cassure dans le registre d'expression et une cassure dans le style. On a bien affaire à un homme, pas à un livre. Parfois des « Mais. » ou des « Et. » (bon il en abuse peut-être même un peu je reconnais) et il nous laisse à notre intuition de ce qu'il pense . Bin ça a drôlement matché lui et moi car il me semble avoir pu quasi à tous les coups saisir ses idées laissées en suspend. Il a une distance et un humour par rapport à ce qu'il vit qui a très bien fonctionné sur moi, dans lequel je me suis reconnue.

.

Il y a un bel équilibre dans ce livre entre la part contemplative, et romanesque, entre rire et larmes. A la frontière entre la chance, l'enjeu et le poids d'être un survivant.

"N'avoir rien à perdre c'est si vide, si léger que ce tas de sable auquel on est réduit est finalement emporté par une rafale de vent, si peu solide qu'il ne peut que rejoindre la tempête de sable des étoiles." (p207)
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La constellation du chien

Après avoir lu plusieurs critiques excellentes sur ce petit chef d'oeuvre, je ne vois pas bien ce que je pourrais rajouter de plus. Je ne peux que confirmer : oui c'est une pépite, comme on n'en fait pas souvent.

Quelle écriture dynamique, je dirais même plus explosive !

Quel talent pour faire passer le langage, les paysages dévastés, l'action, les émotions, que cette écriture très particulière, hachée, mais ô combien attachante finalement alors que cela aurait pu en rebuter plus d'un.

On ne peut pas quitter cette formidable histoire post pandémie, on s'accroche aux deux protagonistes qui font tout ce qui peuvent pour survivre. Et merveilleux rebond de l'intrigue lorsqu'il y en a deux de plus !

Je retiens Peter Heller que je ne connaissais pas, et je vais regarder quels sont ses autres romans...

S'il n'y en avait qu'un autre ?



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La Rivière

Wynn et Jack, amis d'enfance, étudiants à l'université de Dartmouth, décident de faire une virée en canoë sur la rivière Maskwa qui se jette dans la baie d'hudson, dans le nord du Canada. . Wynn et Jack sont des céistes confirmés, habitués au camping, à la pêche, à la vie au grand air. Ils partagent des goûts communs pour le canoeing, la littérature et une amitié solide et complémentaire.ils aiment pêcher, chasser, se débrouiller seuls dans la nature.

Ils comptent vivre leur aventure à fond, en autarcie et sans téléphone pour être vraiment coupés du monde.

Peter Heller signe un roman où il mêle habilement nature Writing et thriller. Il nous régale de belles descriptions sur la nature, le canoeing, la pêche, on sent qu'il est dans son élément et il introduit une intrigue qui va crescendo. Car, après le calme plat du début de l'expédition où nous baignons dans une atmosphère sereine et bucolique avec de belles descriptions sur la nature, le canoeing, la pêche, la tension monte d'un cran. La descente va virer au drame, un incendie se déclare, un feu gigantesque qui dévore la forêt à toute vitesse, obligeant nos deux amis à fuir ainsi que tous les animaux habitant la forêt. Ils vont de plus faire de mauvaises rencontres , un couple de scientifiques qui s 'entretuent et deux hommes violents et alcoolisés, prêts à en découdre et à dégainer leur arme La balade va vite virer au cauchemar, on se croirait dans délivrance... Poursuivis par les flammes et les coups de feux, Wynn et Jack vont essayer de sauver leur peau

Peter Heller signe un roman poétique, une ode à la nature. Il sait aussi bien nous enchanter avec de belles descriptions que faire monter le stress quand la balade se transforme en drame.
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Céline

Mes polars préférés sont ceux dans lesquels on se fout complètement de l'intrigue.

Celui-là entre tout à fait dans le lot, avec pourtant une enquête reposant sur une toile de fond historique intéressante bien qu'assez improbable.

Improbable aussi, et c'est tout le charme de ce livre, la figure de son personnage principal: Céline, minuscule grand-mère et femme puissante, lumineuse et pleine de secrets, forte et malade, artiste et détective, maniant le flingue avec autant de maestria que la verve et le sens de la déduction. le couple qu'elle forme avec son mutique et solide mari est délicieux d'originalité et de tendresse.

Mais parce que l'on est chez Peter Heller, l'autre personnage principal c'est évidemment la nature, la grande Nature américaine que Heller magnifie mieux que personne avec des mots qui savent nous la faire ressentir de manière quasiment physique.

Voilà pourquoi c'est finalement moins l'enquête que le road trip en camping car de Papi et Mamie détectives au coeur du Montana que l'on a plaisir à suivre dans un voyage qui, autre talent du roman, nous emmène également explorer les sourdes souffrances des familles séparées.

Bref, une plume américaine singulière et sensorielle à savourer!

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Peindre, pêcher et laisser mourir

Le titre nous dit tout de la vie de Jim Stegner : peindre, pêcher et laisser mourir.

A écouter sa voix parler de son Art, décrire ses œuvres, ses déambulations le long des rivières, dans les rivières sa canne à la main, on imagine mal la violence intérieure, la colère rentrée qui n’attend qu’un incident pour exploser.

Cet incident, c’est Dellwood qui va le provoquer. Cette brute épaisse, dans tous les sens du terme, bat une petite jument, qui, sans l’intervention de Jim, serait morte sous les coups du bourrin braconnier.

L’engrenage vient de se mettre en place. Jim qui a soif de justice ne se contentera pas de lui mettre son poing dans la gueule et se trouvera exposé au désir de vengeance des proches de Dell.

Echapper aux méchants, échapper aux enquêteurs, échapper à ses tourments intimes, échapper à ses questionnements, le récit alterne entre poursuites sur routes ou rives et fuites intérieures pour oublier, s’oublier dans la peinture ou la pêche.

Si cette dernière est efficace, son Art révèle à ceux qui veulent bien voir les secrets de son psychisme qui mouline sans arrêt.

Raconté du point de vue de Jim, on pénètre dans la tête de cet homme complexe, torturé, blessé, tenté souvent d’abandonner mais toujours relevé par un sursaut vital, une détente semblable à celle d’une truite fario qu’il ferre pour mieux lui rendre sa liberté.

Le rythme du récit est comme le cours d’une rivière, c’est très troublant. Par moment les actions s’enchainent avec rapidité, puis le calme revient et parfois même lors de scènes sensément soutenues l’allure se brise par les rêvasseries de Jim qui semble pris dans les remous de son âme malheureuse.

Une fois de plus je suis séduite par un texte de Peter Heller qui bien que déclinant les mêmes thèmes : la nature apaisante et réconfortante et dont on sent qu’il en parle en connaisseur, le respect et l’amour des animaux, la pêche en rivière, il sait proposer à ses lecteurs d’autres problématiques avec ici une réflexion sur la peinture et le marché de l’Art, offrir des intrigues différentes et les mener de telle sorte qu’à 50 pages de la fin je ne savais toujours pas où il me menait.

Si ce n’est pas absolument un coup de coeur c’est peut être du à la multiplicité de thèmes abordés qui ne sont pas exactement aboutis. C'est sans doute une volonté de l’auteur mais je n'en suis pas certaine.

Cette lecture a été menée en Lecture Commune avec @ Fanny1980, @HundredDreams, @bernie-29 et @DianaAuzou que je remercie pour nos échanges riches, stimulants et fructueux.

Ma dernière remarque m'est venue suite à une intervention de Diana qui a probablement mis le doigt sur ce qui me retenait d'être absolument sous le charme.

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La constellation du chien

Un livre tout simplement ... waouhhh. C'est un peu court comme argumentation, je l'avoue.



C'est un livre d'anticipation dans le sens où un super virus a effacé une bonne partie de la population. Un énorme incendie semble avoir ravagé les villes. Mais il y a finalement très peu de science fiction. Et des super virus qui s'échappent, finalement post Covid, cela ne parait pas si incroyable.



On suit Hig, monsieur tout le monde, qui nous décrit son quotidien dans ce monde de fin du monde. Avec son vieux chien Jasper et son partenaire Bangley, il (sur)vit dans la campagne américaine. Il s'échappe régulièrement par la chasse, la pêche et surtout l'aviation car il est pilote.



Le style est très particulier. Des phrases à la fois courte et percutante. Des pages avec quelques mots.



De très belles descriptions de paysages, des pensées de Hig...



Alors que le roman "La route" qui traite d'un sujet similaire de fin du monde est d'un pessimisme très lourd. Ce roman est moins noir. Sans être optimiste, ce n'est pas le cas, il y a quelque chose de spécial dans le roman qui laisse un minimum d'espoir.



C'est vraiment un roman qui sort de l'ordinaire et que je relirai avec plaisir.









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La Rivière

Finissant à peine ce roman , j'en suis encore toute chamboulée ...

Cet espèce de cocon de silence après le tumulte des émotions qu'on a pas envie de quitter et pourtant il faut bien , comme Jack et Wynn les deux amis , laisser la rivière reprendre son cours et la nature cicatriser alors que le cœur gardera à jamais sa plaie béante .



Partis tous les deux pour une vraie expédition préparée et rêvée de longue date à bord de leur canoë , Jack et Wynn savent rapidement, lorsqu'ils aperçoivent au loin l'incendie , que leur aventure peut vite tourner au cauchemar et qu'elle devient une course contre la montre , interrompue pour revenir sur leurs traces à la recherche d'une femme blessée .



La progression de l'intrigue est assez lente , évoluant crescendo, ce qui permet de mieux cerner la personnalité de Jack et Wynn, d'appréhender leur façon de réagir, qui tient en partie à ce qu'ils ont vécu dans leur enfance , les épisodes dramatiques qui ont pu les marquer au fer rouge , leur mode de pensée, ce sont des amis très proches et pourtant si différents quand ils sont confrontés à des choix cruciaux, une conception opposé de l'homme et de sa bonté naturelle ou pas ...



Entre la description sublime de la nature , ses couleurs, ses sons et les remous des événements, le lecteur est balloté entre émerveillement et angoisse, avec une intensité qui monte au fur et à mesure comme le bruit des rapides qui s'approchent ou le crépitement gigantesque du feu jusqu'au dénouement qui m'a surpris parce que foncièrement ce n'est pas ce que je désirais .



Magnifique roman , je remercie Christèle , Onee et JIEMDE qui m'ont donné l'envie de le découvrir.
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Peindre, pêcher et laisser mourir

Merci à Berni_29 de m’avoir mentionné ce western des temps modernes. Des personnages hauts en couleur. Surtout Jim, le narrateur pêcheur, peintre et tueur comme le titre l’indique. Son caractère bien trempé s’est renforcé à l’assassinat de sa fille. Il va réagir violemment lorsque l’un des deux frères braconniers va martyriser une jument. Un point de vue intéressant sur l’art, psychologie raffinée avec les flics, une course poursuite digne du grand polar. Personnage très attachant. Veinarde Sofia !
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La constellation du chien

Merveilleuse lecture, chargée d'émotions, de sensibilité et de poésie. Etrange d'ailleurs pour ce registre, tous les romans dans le genre nous font frémir, c'est noir, gris, sombre, triste, etc... là bien au contraire, bien que le drame se joue sous nos yeux que le monde est à l'agonie, Hig, nous offre des purs moments de bonheur, au bord d'une rivière, dans le vol d'un oiseau, dans la contemplation des étoiles etc... et c'est là le secret qui donne encore plus d'intensité ce roman, nous fait prendre conscience de la richesse de la vie, des choses simples. Puis cette réflexion sur la perte irrémédiable que ça soit du passé, des être aimés, ou d'une ville, d'un mode vie, c'est très intéressant. L'auteur a su nous dépeindre ce que la vie est, était et sera sans doute un jour. Alors sachons apprécier l'instant présent tant qu'il est tel que nous l'aimons.

Un très beau roman avec beaucoup d'humain, d'amitié aussi, de solidarité avec "les familles", même si il y a un côté Apocalypse, l'espoir surgit malgré tout et démontre que la survie peut pousser l'être à d'incroyable "pouvoir".



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