AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Philippe Cavalier (103)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Hobboes

Ce livre associe de nombreux genres... dystopie, anticipation apocalyptique, fantastique, policier, road trip... assaisonné d'économie, de politique, de mythologie, de violence.

Quelle salade, dites-vous ? Ben non, pas tant que ça... c'est bien amené et ça se laisse très bien lire. Difficile de condenser tout ce que ce livre contient, mais je vais essayer de vous en donner un court aperçu :



Le prologue nous conte le suicide collectif de presque toute la population d'une petite ville du Canada. Les quatre survivants se sentent aussitôt investis d'une mission et partent chacun dans des directions différentes.

Nous faisons ensuite la connaissance de Banes, un professeur d'université qui perd son boulot par un geste inconsidéré. Parce qu'il n'a plus grand chose à perdre, il prendra la route au coté d'une poignée de vagabonds au savoir particulier.

Parce qu'ils sont sur les routes, qu'ils sont en dehors du système, qu'ils perçoivent mieux que les autres toutes les dérives du monde actuel qui créent tant d'inégalités, les "Hobboes" sont les premiers réceptacles de nouvelles prophéties. Deux camps s'opposent, d'un coté les "Fomoroïs" partisans de la destruction de quasiment toute l'humanité et de l'autre les "Sheltas" qui se veulent protecteurs de cette humanité.

Notre professeur découvrira bien des choses insoupçonnées, elles le mèneront beaucoup plus loin qu'il ne pouvait l'imaginer et qui le changeront à tout jamais.



En principe, je ne suis pas du tout attirée par ce genre de lecture... mais le titre m'a interpellée et comme c'est un emprunt à la bibliothèque, je ne prenais pas un grand risque. Contre toute attente, les premières pages m'ont entraînée jusqu'au bout sans un instant d'ennui. Bien sûr, j'ai tiqué sur les parties "fantastiques", mais sans elles, l'histoire aurait probablement du mal à tenir debout.

J'ai aimé l'écriture qui sait nous absorber, la réflexion suscitée avec la dénonciation des abus de nos sociétés et ce que cela engendre... j'ai un peu moins aimé les cotés trop manichéen et mystique.

Mais dans l'ensemble, ce livre fut une bonne surprise, et je dois me laisser plus de chance d'en découvrir d'autres comme celui-ci en piochant de temps en temps dans des registres qui ne me sont pas habituels.
Commenter  J’apprécie          422
Les neuf noms du soleil

— Tiens, Zeus, tu es là aussi ?

— Ahura Mazda ! Ah, j’aurais dû m’en douter.

— Appelle-moi Ormuz ; c’est comme ça qu’ils font dans le roman.

— Ok. Ça vaut mieux. Les lecteurs risqueraient de te confondre avec une marque d’objets de stockage de ma foudre.

— Toujours le mot pour rire, Zeus. Donc, comme moi, tu en es réduit à chercher le cachet pour vivre.

— Les temps sont durs pour nous autres, vieux dieux. Les offrandes ont disparu et l’ambroisie se fait rare. Il faut bien manger.

— A qui le dis-tu ? Mais cette fois, je suis ravi de ce petit boulot. Il prouve que tous les hommes de ce temps ne nous ont pas oubliés.

— Bien d’accord. Il y avait longtemps que l’on n’avait pas écrit sur la dernière grande épopée grecque. Ce Philippe Cavalier ne s’est pas payé notre tête.

— Avant-dernière épopée, je dirais. L’histoire de Xénophon peut être vue comme une préquelle de celle d’Alexandre, inspiratrice du conquérant. Ce Cavalier ne s’est pas limité à l’exploration de l’épopée des Dix Mille d’ailleurs ; c’est toute la biographie de ce personnage étonnant qu’il déploie.

— Ce Xénophon a une histoire digne de mes fils. Peut-être en est-il un au fait ; je ne me souviens pas de tous. A travers de son enfance, c’est toute la guerre du Péloponnèse qui s’affiche en arrière plan. J’ai un peu regretté cependant que ces événements tragiques ne soient aperçus qu’à travers les yeux de l’enfant ou de son père Gryllos. Nous ne percevons que des échos de la campagne de Sicile par exemple.

— C’est parce que ce n’est pas le sujet essentiel, Zeus. L’essentiel se situe dans la découverte de ma Perse, dans la lutte de Cyrus II contre son empereur de frère Artaxerxés II, et surtout dans le trajet aller et retour des mercenaires grecs recrutés par Cyrus. Dès lors que Xénophon met un pied en Asie, nombreux sont les chapitres qui ne le mettent pas en scène, qui nous permettent surtout de voir les conflits à la cour de l’empereur achéménide. As-tu senti l’exotisme qui en émane ? Les splendeurs et les richesses immenses ? Les armées innombrables ? Le riche passé évoqué à travers ces Assyriens et Ninive qui font encore figure d’épouvantails pour les Perses d’Artaxerxés ?

— L’amour de ton pays t’aveugle, Ormuz. La Perse a le mauvais rôle dans ce roman. Elle est infiniment cruelle et prétentieuse. Elle est une tyrannie pour tous ses peuples. Elle est l’ennemie qui traque sans pitié les héros grecs qui cherchent à retourner dans leur pays après la défaite de Cyrus à la bataille de Cunaxa. Elle est violente et fourbe.

— Quelle civilisation n’a pas montré de cruauté ni de violence ? Désigne m’en une, Zeus ! Oublies-tu à quel point le portrait que Philippe Cavalier fait d’Athènes est en demi-teinte ? Certes on y découvre une certaine liberté et un droit d’expression et de vote. Certes le théâtre grec y est encensé au point de faire dire aux personnages que son souvenir a sauvé Athènes de la vengeance spartiate et thébaine à la fin de la guerre. Certes des êtres exceptionnels comme le jovial Socrate – plus proche de Falstaff et Rabelais que de Kant selon l’auteur lui-même – et le froid Platon y évoluent. Mais il en ressort aussi la crédibilité et la folie meurtrière de la foule, la manipulation et le populisme des sophistes et des ambitieux comme Cléon et Alcibiade. Derrière l’honneur et la droiture d’un Gryllos ou d’un Nicias se cachent à peine la superbe et le mépris de l’aristocratie pour les classes inférieures. Et Sparte qui est très détaillée du fait du long emprisonnement qu’y vécut Xénophon pendant la guerre du Péloponnèse ; ne nous la montre-t-on pas en demi-teinte également ? D’un côté un comportement spartiate dur mais honorable, de l’autre un mépris profond pour les hilotes considérés plus bas que les animaux. Et la profonde inimitié des villes grecques entre elles vaut-elle mieux que l’unité perse sous le poing de fer de l’empereur achéménide ?

— Tu m’étonnes, Ormuz. Ce sont les interprétations d’un homme occidental de ce curieux 21ème siècle prompt à critiquer son passé qui ressortent dans ta tirade. Si par moments on sent les sentiments d’époque des Grecs vis-à-vis de leur culture, d’autres montrent la vision contemporaine de l’auteur. La critique de la religion en est un exemple, mais c’est surtout perceptible chez Xénophon qui éprouve de la compassion pour les paysans et les pauvres gens, qui est généreux et modeste tout en étant courageux. Même s’il ressemble à un anti-héros durant ses jeunes années, il satisfait à toutes les qualités qu’un homme peut imaginer chez un héros du temps de Cavalier.

— L’auteur a mis beaucoup d’imagination dans la description du personnage, c’est vrai. Pouvait-il faire autrement ? Les sources permettant de cerner l’homme réel sont rares. Philippe Cavalier n’hésite d’ailleurs pas à modifier la « réalité » historique pour renforcer le côté romanesque de son œuvre. Les longs passages quasi mythologiques dans la ville d’Èa sont totalement inventés et ne sont pas forcément les plus intéressants. Mais l’auteur indique à son lecteur dans les annexes absolument toutes les dérogations qu’il s’est permises. C’est une des richesses de cet immense ouvrage.

— Oui, Ormuz. D’une manière générale ce récit est d’une grande richesse tout en restant respectueux de ses sources que sont l’Anabase de Xénophon et l’Histoire de l’Orient de Ctésias de Cnide. Ce Ctésias est d’ailleurs l’un des autres héros magnifiques et méconnus que dont le roman nous fait saisir l’importance historique. J’ai du mal à comprendre pourquoi la nouvelle forme de divertissement qui se nomme cinéma ne s’est jamais emparée de cette épopée. Pour ma part, je la considère à l’égal des travaux d’Héraclès ou de l’Odyssée d’Ulysse.

— Ce sera là peut-être l’occasion, Zeus. J’aurais de mon côté tendance à espérer un divertissement cinématographique s’inspirant de Cyrus le Grand, mais nous ne nous entendrons jamais là-dessus n’est-ce pas ?

— Non je ne pense pas, mais que cela ne nous empêche pas de festoyer ensemble. Allons chercher nos cachets, je connais une petit restaurant turc…

Commenter  J’apprécie          395
Hobboes

"Hobboes" de Philippe Cavalier – La chronique qui va faire du chemin !



Cryptique, intelligent, meurtrier, intrigant, ce roman atypique au souffle ravageur va te faire voyager au-delà de tes habitudes et faire vaciller tes certitudes. Est-ce que tu sens le vent ?



"Hobboes", c'est d'abord une superbe couverture qui te fait de l'œil quand tu déambules dans les rayons de ton dealer de livres préféré. Ça a un air de fin du monde alors même que l'année commence. Une impression d'Amérique en déliquescence. Ça sent la chute, ça pue l'ivresse. Tu le sens le bourdonnement, le tourbillon qui va te mettre à terre ?



Tu n'as pas encore ouvert le livre que tu sais que ça va te picoter, te démanger de l'acheter, de l'emporter chez toi et de le commencer de suite. Ton instinct te dit que tu vas vivre une expérience livresque hors du commun, que tu vas faire partie d'un club d'initiés qui se transmet la bonne came mais que le voyage va t'envoyer high in the sky.

Une fois ouvert, "Hobboes" va s'inoculer dans tes veines de lecteur et tu vas commencer à sniffer les chapitres, ligne après ligne... Voilà le premier effet "Hobboes".



Philippe Cavalier crée un roman ambitieux, revisite l'Apocalypse selon Jean et refaçonne toute une mythologie. Pas moins. Celle des laissés pour comptes, des chemineurs, de ces gens abandonnés sur le bord de la route, éjectés du train d'une société qui fonce à toute allure se moquant bien de se délester en route de ses passagers clandestins : Les Hobboes.



"Hobboes" est un roman d'anticipation dystopique à la saveur sauvage. Comme une soudaine fureur qui va s'abattre sans prévenir sur le lecteur. Plein de rage. Cavalier lâche ses cavaliers de l'apocalypse sur le monde et nul ne sortira indemne de cette folle épopée. Un scénario catastrophe aux conséquences funestes et universelles.

L'auteur ne recule devant rien, ne s'impose aucune limite et explose les codes. Car au final, ce livre est indéfinissable, ouvre différentes portes, prête à plusieurs interprétations et se permet même de te faire réfléchir.



Car en plus d'un Road Book haletant, Philippe Cavalier propose une sévère réflexion sur l'état de notre société occidentale et capitaliste, à bout de souffle et de course.

C'est à travers le destin d'un anonyme, Raphaël Banes, petit prof dans une université et un monde trop grand pour lui, que va se jouer la destinée du monde. Et il va vivre un vrai parcours initiatique, un questionnement sur son être, une déconstruction de sa pensée. Qui vont redéfinir ses priorités. Et méditer sur ce qui compte vraiment. L'amour, non ? What else ?



Les influences sont nombreuses, une partouze entre "Sur la Route" de Jack Kerouac (roman fondateur du vagabondage), "Le Fléau" de Stephen King et le définitif "La Route" de Cormac McCarthy. Chacun de ces livres figurant sur une palette de peinture sur laquelle l'auteur va puiser par touches pour construire et édifier son propre univers.



L'écriture est belle, racée, travaillée, lumineusement obscure, c'est à dire avec une charpente de mots en bétons pour soutenir un édifice crépusculaire. Cavalier aligne les mots comme on aligne ses pions sur un échiquier. Avec patience, constance, malice même. L'auteur n'est pas doux avec ses personnages donnant à leur destin une couleur tragique, volontairement cynique. S’il ne fait pas bon être un de ses personnages, en revanche il est jubilatoire d'être l’un de ses lecteurs. 4/5

Commenter  J’apprécie          396
Le parlement des instincts

« le Parlement des instincts » de Philippe Cavalier (Éditions Anne Carrière, 2023), raconte l'histoire d'Ilario d'Orcia, un nain déposé, en 1582, devant la porte du monastère de San Giacomo, en Toscane, tandis qu'il était encore un jeune nourrisson.





Auprès des moines qui le recueillent et l'éduquent sans délicatesse avec d'autres enfants qui le harcèlent, Ilario, pris sous la sauvegarde d'un moine érudit, s'illustre par une intelligence extraordinaire. Il apprend très vite la lecture, l'art de l'herboristerie, la médecine, la religion, etc. Sa soif d'apprendre et de connaitre est intarissable.





Puis, il part sillonner l'Europe du XVIe siècle à la recherche de la Vérité. C'est alors une époque de découverte qui débute pour Ilario : des savants, des canailles, des artistes, de puissants gouvernants.





Mais, c'est également le temps des amours et des amitiés contrariées. Ilario, complexe et fascinant, à la fois intelligent, sensible et impétueux –néanmoins profondément humain – est sans cesse en quête de comprendre le monde qui l'entoure, et d'y trouver sa place.





L'histoire est riche, foisonnante, passionnante et prenante. Elle implique philosophie, histoire, politique et religion. La prose de Philippe Cavalier est prodigieusement délicieuse, écrite avec beaucoup de finesse – chaque mot est choisi avec attention – d'une particulière élégance empruntée au langage châtié et fleuri de l'époque.





C'est une authentique délectation !





Bref, « Le Parlement des instincts » est un roman ambitieux et parfaitement réussi. C'est un récit qui fait réfléchir, rêver et voyager.





J'ai particulièrement adoré ce roman parce qu'il est une métaphore de la nature humaine. Les instincts sont les forces inconscientes qui nous poussent à agir. Ils sont souvent considérés comme négatifs, mais ils peuvent aussi être positifs et nous aider à survivre, à nous reproduire et à nous épanouir.





J'ai lu « Le parlement des instincts » comme une quête de la Vérité. Ilario est un nain qui parcourt l'Europe au XVIe siècle à la recherche de la Vérité. Mais, il rencontre de nombreuses personnes différentes, et il apprend à connaître ses propres instincts. Il découvre que ceux-ci ne sont pas toujours mauvais, et qu'ils peuvent même être une source de sagesse…





Je recommande vivement cet excellent roman à tous ceux qui aiment la littérature de qualité.





Bonne lecture.





Michel.




Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
Commenter  J’apprécie          371
Le Siècle des chimères, Tome 1 : Les Ogres du G..

Je n'avais jamais entendu parler de la saga "Le siècle des chimères" avant de lire la jolie critique de Ma Lecturothèque. Son avis était bien rédigé et proposait une intrigue susceptible de m'intéresser. Bien que j'aie tardé à le lire, j'avoue que ce roman vaut le détour, car il propose un mélange original entre le genre thriller, historique et fantastique. Grâce à un texte à la première personne, tel journal intime rédigé par le Lieutenant David Tewp, on va suivre une curieuse affaire bien plus sombre qu'il n'y paraît... Au début, je dois reconnaître avoir trouvé l'intrigue longue à se mettre en place. Il y a pourtant beaucoup d'action et de suspense, toutefois, j'ai eu du mal à rentrer dans l'ambiance, sans doute à cause de ma dernière lecture ("Les décharnés") qui était encore dans ma mémoire... Du coup, j'ai mis un certain temps avant de plonger dans le récit et de m'attacher au narrateur. Heureusement, les chapitres sont de plus en plus prenants. L’auteur joue bien avec le suspense et ajoute des éléments fantastiques intrigants (envoûtement, sorcellerie, pierres et arbres gardiens, ésotérisme, lieux saints magiques, etc.). L'intégration de surnaturel a augmenté mon intérêt pour ce roman, car je suis assez fascinée par les intrigues autour de la magie ou de l'occultisme. Le fait que l'on ajoute à cela une ambiance polar avec de l'espionnage et une course-poursuite a d'autant plus captivé mon attention.



En plus de cette étrange femme portant le nom d'Ostara Keller qui fricoterait avec l'Ennemi, plusieurs intrigues viennent se mêler, ce qui constitue un sacré sac de nœuds que l'on va prendre plaisir à démêler aux côtés de Tewp... Il y a par exemple ces étranges disparitions d'enfants sélectionnés selon des critères étranges, l'affaire d'un curieux Donovan Phibes dont tout le monde évite le sujet ou encore un sinistre complot. Entre manipulations, mensonges, menaces et entourloupes, ce cher Lieutenant du MI 6 va avoir du fil à retordre ! J'ai aimé que ce dernier évolue au fil des pages. Le changement entre chaque livre/section du roman est bien visible. Lorsque l'on passe à la troisième partie, quelques années plus tard, on voit réellement l'évolution du héros qui n'est plus la bleusaille candide qu'il était en arrivant en Inde. Même s'il est droit, chaste, respectueux, courageux et avec une certaine morale, il garde ses principes tout en gagnant en assurance. Ces enquêtes vont lui permettre de se révéler.



Le style d'écriture de Philippe Cavalier est assez agréable à suivre, bien rythmée, même si j'avoue qu'il s'est parfois attardé sur des descriptions parfois trop nombreuses à mon goût, notamment au début. Malgré cela, j'ai aimé que l'on évolue réellement dans une Inde loin d'être aussi belle qu'une carte postale... Au contraire, mieux vaut faire attention au détour d'une ruelle... Ma Lecturothèque m'avait assuré que l'intrigue se terminait plus ou moins après ce premier tome et elle a eu raison. Bien qu'une intrigue est relancée et que nous n'ayons pas toutes les réponses à nos questions, on peut s'arrêter là sans trop en souffrir. Il n'y a pas de gros cliffhanger, ce qui n'est pas plus mal ! Pour l'heure, j'ignore si je lirai le second volume tout de suite, car je n'en ressens pas le besoin, mais peut-être plus tard, lorsque ma PAL aura un peu baissé. Merci à Ma Lecturothèque pour la découverte !


Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          242
Le parlement des instincts

Le lecteur que je suis, après un tel livre se trouva bien dépourvu....

Quand l'heure de la critique fut venue....



HIC EXPLICIT OPUS MIHI

LABOR MEUS ERAT

VOLUPTAS SIT TIBI



Ici s’achève mon œuvre

Labeur fut mien

Que le plaisir en soit vôtre



C'est ainsi que Philippe Cavalier clôture ainsi son "Parlement des Instincts",

C'est ainsi que Philippe Cavalier pose un point final sur les aventures d'Illario d'Orcia.



Et autant le dire tout de suite je viens de me rendre compte qu'il y a les romans historiques, et je le dis haut et fort il y a LE roman historique à la Philippe Cavalier.

Pour en avoir lu, un certain nombre il y a ceux dont vous avez du mal à en venir à bout, ceux qui une fois refermés vous laisse une empreinte aussi fugace que l'histoire qui file, ceux qui restent en vous et que l'on prend plaisir à relire pour se replonger dans l'atmosphère, l'époque et enfin ceux très restreints qui emportent tout sur leur passage. Le Parlement des Instincts est de ceux là....



Je viens de me prendre, pardonnez-moi l'expression, une claque littéraire, un uppercut livresque, une cornucopia de richesses linguistiques, qui mérite non pas 5 ou 6 étoiles, mais bien plus que cela....



Ce livre est comme ce que les maîtres de Murano soufflaient à l'époque : une dague de verre qui était faite pour tuer, la confiée à un assassin afin qu’il retrouve sa future victime et la lui plante dans le ventre. Elle s’y brisera et les éclats remonteront lentement au cœur, entraînant la mort.



Et bien cet ouvrage est comme cette dague de verre, sauf qu'elle ne tue pas, sauf qu'elle n'est pas une arme de destruction. Ici elle brille de milles éclats, d'aventures, d'érudition, des petits fragments qui remontent au cœur, voire jusqu'au cerveau pour nous emmener loin très loin. Sur les pas d'Ilario d'Orcia qui se définit lui-même : "Toscan de naissance, vénitien d’éducation, à la fois romain et praguois par le cœur ; jusqu’à il y a peu, ermite par lassitude, et toute ma vie pèlerin par accident !"



Alors cher Monsieur Cavalier, je me doute le labeur que fut le votre pour nous offrir une telle œuvre.

De la première page à la dernière, c'est à un véritable travail d'orfèvre que l'on assiste, tout y est ciselé avec une perfection rare...



C'est d'abord cette couverture. Telle une image d'Épinal que l'on a envie de tourner dans tous les sens pour en saisir les détails cachés voire invisibles, tels des indices semés comme des cailloux sur notre cheminement littéraire, et qui a chaque fois que vous fermez le livre semble vous scruter, vous attirer irrémédiablement à reprendre le livre en mains et poursuivre vos pérégrinations et celles d'Ilario....



De la première ligne posée sous forme d'Abecedarium cet exercice classique réalisé par les clercs et les copistes en préambule de leur séance de travail afin de chauffer à la fois leur plume et leurs doigts.



La phrase latine « Te canit abcelebratque polus rex gazifer hymnis » (Où il est dit de manière voilée que tout honore un précieux roi.) qui comprend la totalité ou presque des lettres de l’alphabet, tel un liminaire laissant augurer le meilleur :



"À peine mes doigts saisissent-ils la plume que déjà ma main tremble et que tentation me vient d’abandonner le projet de dire ma vie. Je me contrains cependant à mouiller d’encre l’instrument tout juste affûté car, à l’unique femme qui m’ait jamais aimé, j’ai fait le serment de mener cette tâche à bien, quoi qu’il m’en coûte. Cette promesse compte plus que tout. Malgré ce qu’on y verra, je suis ainsi résolu à ne rien cacher de mon existence. À sa façon, celle-ci est édifiante. Derrière les folies qu’elle recèle on pourra, je crois, beaucoup en apprendre. Mais que l’on ne m’accuse pas ici d’un excès de vanité. Ce sentiment ne m’habite pas ou, à dire le vrai, ne m’habite plus. Mon désir n’est pas à chercher dans le rappel et la contemplation satisfaite de qui je fus ou de ce que j’ai accompli, mais dans la célébration des trois vertus de Charité, d’Espérance et d’Amour. Charité envers cette gent humaine que j’ai pourtant si souvent vouée aux gémonies ; Espérance en la rédemption de mes péchés ; Amour, surtout, pour ceux qui ont à subir ces mêmes maux qui m’accablent. À lire mon récit, je l’espère, ils puiseront consolation et courage pour affronter ce monde des hommes qui n’est assurément pas plus fait pour eux qu’il ne l’était pour moi.

Car il me faut l’avouer dès maintenant : je suis de corps faussé. Un enfant en sa septième année est de taille meilleure que la mienne. Je suis nain. Mon visage n’est que tumeurs et contresens ; un amas de chairs trop gonflées ici, trop creusées là, pénible à la vue dans son ensemble… Voilà donc qui est révélé et je m’aperçois avec effroi qu’il m’a fallu bien peu de mots, en somme, pour dire de moi l’essentiel. Cependant, si ma laideur fut mon fardeau, elle fut aussi ce pourquoi j’ai contemplé le monde tel que peu l’ont vu. C’est qu’il y a quelques privilèges à être monstre, et même, parfois, un peu de bonheur aussi. Je ne mens pas. J’ai vendu mes difformités comme les belles filles sans le sou prostituent leurs grâces. Beauté et laideur ont ce point en commun d’allumer la fascination chez les bienheureux qui n’en sont point affligés, car il n’y a pas loin de la répulsion à l’attraction et les faveurs accordées si aisément à l’une peuvent, par perversité, se céder parfois à l’autre. Ainsi que mille étrangetés encore, mon histoire illustre ce paradoxe. Voici comment…"



Alors cher Monsieur Cavalier, je me doute le labeur que fut le votre pour nous offrir une telle œuvre.



Une plongée dans une période foisonnante, une aventure haletante, au service d'une écriture précise, raffinée et magnifiée à moins que ce ne soit l'inverse. Alors certes c'est une lecture exigeante, mais c'est le moins que l'on doit à son auteur, dont l'exigence ou les exigences peuvent transparaître au fil des pages.... Ce serait lui manquer de respect que de ne pas accepter un minimum d'engagement.



Un voyage aux multiples étapes jalonné, comme si les cartes tirées lui donnaient raison, comme si les cartes tirées résumaient toute sa vie : " Voici d’abord l’Amoureux, m’apprit-il. Mais il est retourné, ce qui altère sa modification d’origine. Il y a ensuite la Grâce, elle aussi renversée. Après, c’est l’excellente Cornucopia qui se révèle. Elle est à l’endroit. La quatrième carte est la Faucheuse et la cinquième le Prisonnier. Viennent ensuite le Lion, le Diable et l’Étoile. Celle-ci est dans le mauvais sens. Enfin, ta série s’achève avec le Pape qui, lui aussi, a la tête à l’envers !"



De sa Toscane natale à Venise dont il dit : "De ce que j’ai vu ce soir, pour toujours mon âme est pleine ! Les musiques, les lumières, la foule, l’eau, les vaisseaux et les pierres ! Il y a plus ici que n’en peut contenir mon cœur. Jamais je n’aurais imaginé qu’existât un tel lieu. Comme si les Cieux étaient descendus sur terre ! Quand l’aube viendra, je crois que je pourrai mourir en paix, car j’aurai contemplé ce qu’il y a de plus beau ici-bas et c’est un privilège que je crois partagé par bien peu au regard de ce que je conçois du nombre des hommes. Venise, cette nuit, m’a rendu heureux de vivre !"



De Rome qui lui évoque ces mots : " Nous le sentions tous deux confusément, il y avait dans cette cité davantage de spectres que de vivants. De ses vingt-trois siècles d’existence, elle avait gardé toutes les traces : traces de ses splendeurs, traces aussi des injures que lui avaient fait subir les barbares de Brennus, d’Alaric, d’Odoacre et ceux, point si lointains, des lansquenets de Charles Quint. De ce que je vis de Rome en ce premier jour, il me reste avant tout l’image d’un chaos. En rien Rome ne ressemblait à Venise. Point de canaux sans nombre mais un seul cours d’eau, le Tibre, et non pas lourd et vif comme les belles rivières des Alpes, mais maigre, bas et vaseux sur ses rives. Point de maisons et de villas serrées à se toucher, mais de vastes friches entre les palais et les taudis ; des prés où des pâtres faisaient brouter des troupeaux devant d’antiques statues dont il ne restait bien souvent que la base et les pieds… Parmi ces vestiges d’autrefois, entre ces augustes colonnades et ces anciens tombeaux du temps des Césars, se dressaient les échafaudages des temps nouveaux. Car l’on bâtissait beaucoup à Rome, en cet âge où il fallait montrer au monde que les protestants étaient bien sots d’apprécier l’austérité. Marbre des Dolomites, feuilles d’or et d’argent, porphyres et albâtres… Rien n’était trop majestueux pour redonner à la Ville sainte l’éclat qu’elle n’aurait jamais dû perdre."



Puis Naples et Malte dans le sillage de Caravage qui lui inspirera entre autres mots : " Et voilà qu’aujourd’hui je me trouvais précisément devant un de ces maîtres ! Et peut-être même devant le plus grand d’entre eux ! Car il y avait dans ce tableau quelque chose qui, excédant les mots, perçait l’âme. "



" Toujours plus expressives, les toiles de Caravaggio paraissaient sublimes aux uns et scandaleuses aux autres, exaltantes autant qu’elles répugnaient. Chacun convenait pourtant qu’une incomparable puissance les animait. Cette énergie naissait d’un paradoxe. "



En Allemagne et à Prague où il passera du fond des mines à la cour du roi Rodolphe II de Habsbourg



Une documentation que j'imagine colossale, des références qui nous immergent dans cette Renaissance qui brille de ses derniers feux, qui va laisser place au Baroque, à de multiples bouleversements...



Ce sont 5 parties d'une vie contées par Ilario lui-même qui s'écoulent de 1598 à 1650 et qui portent des noms aussi mystérieux qu'emplis de sens qui se révèlent à posteriori, jugez-en plutôt :

- Kenose : lorsque la graine germe dans la terre fertile ;

- Parenklysis : lorsque le destin bouille ce qui paraît immuable ;

- Philautie : contemplation satisfaite se soi-même ;

- Hamartia : lorsqu'un esprit se dérègle et que ses désordres conduisent à la tragédie ;

- Anagnôrisis : reconnaissance et acceptation par une âme de la particularité de son destin ;



Mais la vie, sa vie est-elle une question de destin ou d'instinct :



"je retrouvai les cartes de tarot que le filou m’avait tirées à l’auberge, le soir de notre rencontre. Battant d’instinct le paquet, j’étalai sur le sol les neuf premières cartes. Diablerie ou hasard, se présentèrent à nouveau dans l’ordre exact où ils étaient autrefois apparus : l’Amoureux, la Grâce, la Cornucopia, la Faucheuse, le Prisonnier, le Lion, le Diable, l’Étoile et le Pape… En revoyant ces figures, ma gorge se noua. Ce jeu, en tout, avait prédit mon avenir ! L’Amoureux en quête de la Grâce, bien sûr, c’était moi. La Cornucopia, je l’avais bel et bien trouvée dans les monts Erzgebirge. La Faucheuse, c’était ce Malek Azraël dont j’avais été si souvent le serviteur et dont la fresque sur le mur de cette chapelle rappelait encore la suzeraineté sur ma destinée. Le Prisonnier… Combien de fois m’avait-on enfermé dans ma vie ? Luciano la Hulotte l’avait fait dans l’appentis de la cabane aux chèvres ; Rioba, dans la hotte en osier battant au flanc de sa mule ; maître Adinolfi, aux premiers jours de mon arrivée à la Villa Valmarana ; le maestro Barovier, dans son dépôt aux cassons ; Fiametta, dans la cahute de l’Arsenal ; les magistrats vénitiens aux Plombs puis dans la cheba ; le barigel de Rome, dans la chiourme du père Fugo ; l’empereur Matthias dans la tour Blanche… Captif, ça oui, je l’avais été ! Quant au lion, c’était Némée, bien sûr ! Sans oublier sa mère qui m’avait sauvé d’Ipolkar et de la comtesse Bátoriová. Et le Diable ? Le Kapitän von Baalberg et son maudit Rübezuhl. sûrement. Oui ! Même si la lame représentant l’ennemi de Dieu s’intitulait Baphomet. le caractère androgyne de la créature qui l’illustrait correspondait bien au chef de bande et à Anká la sorcière, tous deux adorateurs de Lucifer… Demeuraient les cartes de l’Étoile et du Pape ! Assurément pas encore apparues dans ma vie et cependant les meilleures d’entre toutes ces promesses ! À quoi allaient-elles renvoyer ? Pour le savoir, la méthode n’était point compliquée : il fallait tout simplement s’obstiner à vivre !"



On dit que le diable se niche dans les détails, et dans cet ouvrage il faut aller les lire jusque dans les remerciements, chez Philippe Cavalier je dirais que c'est plutôt la perfection qui se niche dans les détails....
Commenter  J’apprécie          237
Le Siècle des chimères, Tome 1 : Les Ogres du G..

J'avais lu cette tétralogie il y a une dizaine d'années et j'ai eu envie de me replonger dans cet univers unique écrit par un auteur assez méconnu du grand public.

Roman d'aventure-thriller-historico-ésotérique, il est tout simplement inclassable. Dans le tome d'introduction l'auteur cherche à placer les éléments de la petite histoire qui racontera la grande.

Je conviens que l'atmosphère un peu brouillon et les descriptions un peu longues peuvent désarçonner plus d'un lecteur.



Il faut alors avoir le courage de passer les premiers chapitres, pour goûter au brin d'excentricité, d'érudition et découvrir ainsi des personnages hors du commun.



Et je peux garantir que la suite ne sera qu'un enchaînement de suspense et d'aventures oscillant entre espionnage, guerre civile, disparition d'enfants et sciences occultes.

La traque est lancée !





Commenter  J’apprécie          190
Le Siècle des chimères, Tome 1 : Les Ogres du G..

Un livre méconnu, à qui l'ont doit faire une critique des plus dithyrambiques.

Il s'agit du premier tome d'un cycle de 4 romans qui en poche font dans les 2 500 pages.



Le genre que l'éditeur lui colle "thriller" est une insulte au savoir faire de l'auteur. Si si, j'insiste mais c'est ce que je pense.

Plusieurs genres sont présent : espionnage, contexte et explications historiques crédibles et avérées, fantastique...



A la fin du premier tome on peut se sentir un peu perdu avec l'impression que le récit s'éparpille dans tous les sens, mais toutes les explications seront données à la fin.



L'auteur est suffisamment doué pour nous accrocher en partant d'un contexte crédible pour opérer une lente descente vers le monde de l'occultisme.

Le seul hic : s'accrocher à l'intrigue. Le protagoniste est des plus intéressants mais il faut lui laisser le temps pour donner toute sa mesure.
Commenter  J’apprécie          121
Le parlement des instincts

Ce  long roman picaresque et baroque retrace la grande et petite histoire entre 1582et1625. des régions fréquentées par Illario llorca, héros et narrateur.

Ecrites à la premiere personne,il rapporte ses tumultueuses aventures.

Sous forme d'un feuilletonnage foisonnant, l'action mélange réel et vision onirique des événements .

le nain Ilario d'Orcia  relate sa vie, à la 1ere personne.   C'est un être sensible, passionné , un tueur sans scrupules, capable de justifier  ses actes, d'en exprimer une onctueuse contrition...

Confié aux bons soins d'une communauté monastique. Intelligent, puis déterminé à s'extraire de ce milieu obtus et volontier brutal, , il apprend à lire et écrire , a peindre a la fresca, avant de découvrir quelques notions de philosophie, source des conflits religieux de cette periode.

Car il se lie toujours a des éléments de la société qui peuvent l'enrichir culturellement ou intellectuellement... C'est un don et il en est fier .

Enlevé, il est vendu à La Republique de Venise "la Dominante" qui va devenir sa mere patrie. Il y  apprendra l'espionnage puis sera admis dans la corporation des prospecteurs et mineurs, les walem avant de fuir à Rome où il découvre la renaissance artistique puis l'art baroque, le maniérisme même, se lie d'amitié avec  Caravaggio. Puis il fréquente Prague et la cour de Frédéric de prusse. Les conflits entre réformés et impériaux lui font commettre _  toujours à son corps défendant _ quelques belles turpitudes. Ces périodes troubles évoquent les tableaux de Bruegel, les gravures dr Jacques Callot.Illario devient  saint Gerome,accompagné d'un lion servile. Dürer est évoqué.

De nouvelles philosophies égalitaires, utopiques provoquent une  révolte, croisade des femmes dans une Europe déchirée .... sanglante.

Il devient "un nain fasciné par une orpheline exaltée dans un monde saisi par la guerre" .

Beaucoup de fluides en tous genres: sang, sperme, urines, selles...

La libération des femmes n'est pas encore aquise, malgré une tentative de revolte.



Plusieurs fois condamné , notre héros parvient toujours a s'échapper pour réapparaître plus loin, plus haut. Un vrai Mick Gayver :capable de forcer une serrure avec un os de pigeon !... Après avoir mangé ce dernier.

Pour franchir le cap de chaque épisode, une solution de B. D., facon Mickey nous est délivrée... parce qu'il est astucieux !



Magnifique prose , l'écriture est enrichie par le parler et les écrits de cette fin de renaissance, les références aux ecrivains, religieux, philosophes, _dont Kepler _ multiples sont précisées en notes en bas de page.



Donc : _ pour cette fresque historique, magnifiquement rapportée par une plume digne de ce 16_ 17eme siècle ,

_ malgré la personnalité du héros-narrateur, que je qualifirai de peu attachante voir franchement déplaisante ,

_ malgré la longueur de cette hagiographie, du nombres de ses rebondissements : notre nain en fait toujours plus, et trop ? pour nous épater , nous lecteurs..

.... 4 sur 5....
Commenter  J’apprécie          111
Les neuf noms du soleil

Je suis un peu étonnée qu'on n'ait pas classé ce livre dans la catégorie "fantasy historique" car j'ai la sensation que tous les codes du genre sont réunis. Cela aurait évité quelques déceptions car ce n'est pas vraiment un roman historique. Sachant que je suis toujours un peu dubitative lorsqu'on parle de roman historique pour l'Antiquité alors qu'il y a tant de doute quant à la réalité des événements. L'auteur raconte les aventures de Xenophon d'Athènes et se permet un certain nombre d'écarts, pour notre plus grand plaisir. Si vous ne connaissez rien à Xenophon d'Athènes, vous serez peut-être un peu perturbé par la construction du récit en deux parties. Il faut attendre la fin de la première pour comprendre où l'auteur va réellement nous emmener, à savoir vers un voyage fabuleux riches en aventures.
Commenter  J’apprécie          110
La marquis d'Orgèves - Intégrale

Lectrice fort intéressée par le premier volume de cette trilogie, j'en avais néanmoins livré une critique mitigée car malgré les incontestables qualités littéraires du texte, je m'étais trouvée gênée par la misogynie "crasse" du héros qui me paraissait plomber l'ensemble de ses aventures en lui ôtant la sympathie de son lectorat féminin.

Et puis....l'actualité étant ce qu'elle est, il me parut urgent pour ma santé mentale de m'abstraire de mon siècle et de ses perversions pour replonger dans un roman captivant propre à faire oublier (au moins momentanément) les motifs de ma rage... Pari réussi ! Et je dois dire que le lecteur a tout intérêt à persévérer et à lire la trilogie dans son entier car plus on avance, et meilleur c'est !

Gauthier d'Orgèves marquis de son état, s'est vu dépossédé de ses biens à la suite d'une terrible conspiration et il a su dans le premier volume habilement rebondir pour restaurer l'honneur de sa famille et rentrer en possession d'un fabuleux trésor qui lui permettra dans le second puis le troisième volume de ses aventures d'influer sur l'histoire; bien sûr, ses travers ne s'arrangent pas avec le temps, mais après tout nul n'est parfait !

Nous le verrons donc avec de plus en plus d'intérêt voyager à travers le monde, multiplier les aventures héroiques ou cocasses, toujours escorté de son fidèle secrétaire qui a fort à faire pour suivre le mouvement.

Philippe Cavalier a su habilement introduire dans son roman des personnages de la Grande Histoire et c'est un réel plaisir de croiser au fil des pages Marat, Benjamin Franklin, le marquis de Sade et tant d'autres. A aucun moment le récit ne se montre invraisemblable au point de gâcher le plaisir de lecture et j'ai retrouvé les émotions de mon enfance, baignée par les romans de cape et d'épées. La lecture doit bien entendu se faire en laissant de côté tout esprit rationnel et critique et il faut entrer de bon pied dans le romanesque le plus affriolant qui soit.

la langue est soignée et rend ainsi le plaisir de lecture total d'autant plus que l'humour n'est jamais absent.

Quel dommage qu'un roman de cette qualité ne connaisse pas une plus grande notoriété !

Je n'avais mis que 4 étoiles au premier volume , mais considérant la trilogie dans son ensemble, c'est 5 sans la moindre hésitation !
Commenter  J’apprécie          110
Hobboes

Une dystopie au sein de l'Amérique ? Hobboes est un livre fait pour moi ! Une épopée passionnante qu'il faut absolument lire !



Lorsque La Route, Mad Max & co trouvent un nouveau pendant littéraire et du même niveau il faut absolument que je le conseille ! Hobboes est une dystopie de premier choix, une véritable révélation qui mériterait plus d'égard et d'attention dans les librairies du simple fait de sa qualité stylistique. En effet j'ai trouvé l'écriture de Philippe Cavalier vraiment prenante et fluide, elle emporte le lecteur vers une histoire incroyable...



Ce livre c'est un futur probable : une vendetta des opprimés, des asservis par la pauvreté, les humiliations et l'injustice. L'auteur met en place un monde déchu, avili et effroyable ! C'est dans cet univers qu'apparait Raphaël : un privilégié qui va devoir remettre en perspective toute son existence, ses croyances et son arrogance pour survivre et murir. Je dois avouer qu'au départ je n'appréciais pas cet homme mais son voyage initiatique va l'amener à évoluer. Ainsi ce livre mélange une quête personnelle autant qu'un message universel.



Ce roman est fascinant car il transmet une suite de messages très importants : c'est un appel à la solidarité, à l'amour, à la quête de notre humanité. C'est un livre qui s'adresse à chaque lecteur en tant qu'être humain intégré au monde mais aussi en tant que personne avec ses problèmes, son existence, ses failles, ses qualités... Raphaël cela peut être vous ou moi !



En définitive voilà un roman admirable : Hobboes est un incontournable de 2015 !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          110
Hobboes

Hobbies " sans domicile fixe" de Philippe Cavalier.



Au début fut le chaos et dans le chaos ce trouvait l'ordre.



Tout commence par un suicide collectif au Canada un homme " le leader" suivi de quatre individus partent dans des directions différentes avec des objectifs et des pouvoirs.



Tous les jours ou presque, quelque chose d'anormal se produisait et personne ne savait comment gérer une telle avalanche de catastrophes. Il y avait d'abord eu, à San Francisco, ces gens pris d'un coup de folie collective au point de se jeter du haut du Golden Gate. Ensuite, la rupture inexplicable du barrage Hoover. Pour couronner le tout, à Salte Lake City, un type avait littéralement galvanisé la population, fraternisé avec la troupe et entamé une marche vengeresse vers Washington et New York à la tête de centaines de milliers de personnes bien décidées à prendre l'occupant de la Maison Blanche et à défenestrer tous les banquiers de Wall Street.



L'auteur nous d'écrit un apocalypse moderne différent de se qu'on peut lire habituellement. Le capitalisme à fini d'exister l'argent doit disparaitre la civilisation revient à l'âge de pierre.



Dans nos périodes trouble actuelle que nous vivons cette ouvrage peut apporter une vision ce que peut être un autre monde.



Bravo à l'auteur pour m'avoir éclairer d'une vision d'un autre monde.

Commenter  J’apprécie          100
Le Siècle des chimères, Tome 1 : Les Ogres du G..

La dernière fois que je suis passé à ma librairie de livres d’occases préférée, je suis tombé sur les 4 tomes de la saga « Le siècle des chimères » de Philippe Chevalier. L’auteur m’était complètement inconnu mais je me suis laissé tenter par les 4e de couvertures… et grand bien me fit !



« Les Ogres du Gange » nous entraine dans une Aventure (avec un grand « A » s’il vous plait) mêlant évènements historiques, espionnage et occultisme. En le lisant j’ai immédiatement pensé aux lectures de ma jeunesse comme les aventures du Capitaine Corcoran d’Alfred Assollant (les plus ridés d’entre vous souriront à ce souvenir) ou aux premiers romans de Bob Morane : des récits d’aventures se passant dans des contrées exotiques où le héros est un fier aventurier affrontant 1000 dangers pour sauver la veuve et l’orphelin.



Ici la plus grande partie du récit se passe en Inde, à Calcutta, en 1936. Le colonialisme anglais est sur le déclin, l’indépendance de l’Inde s’amorce inexorablement et par-delà les océans, le National-Socialisme de Hitler commence à gangrener l’Europe.

Tewp, le héros, est jeune, inexpérimenté et engoncé dans une éducation britannique assez rigide. A cause de cela, son personnage se révèlera d’une naïveté candide et fera montre à plusieurs reprises d’une pudibonderie excessive, ce qui, je l’avoue, m’a plus d’une fois exaspéré. Mais face aux situations qu’il va devoir affronter, il va prendre de l’assurance et son courage va émerger de sa trop grande réserve. Son esprit va également s’ouvrir : de fermer à tout ce qu’il ne connait pas, il va bien devoir, face à certains faits inexplicables, admettre l’existence de « forces » qui le dépassent.



La trame historique est habilement mise en place et décrite par Philippe Chevalier. On sent immédiatement qu’il maîtrise son sujet et que des mois de recherches ont été nécessaires à l’élaboration de cette saga. Je connaissais très peu cette période de l’Histoire et grâce à lui j’en ai une meilleure image. Les us et coutumes des indiens, les rites et croyances des hindous et l’interaction entre eux et les anglais sont expliqués de manières concises mais pas du tout ennuyeuses. Le Calcutta décrit est une photo puissante et juste de l’époque : c’est sale, moite, ça grouille de mendiants, ça embaume 1000 senteurs tantôt enivrantes tantôt puantes, c’est imprégné de croyances et de superstitions où la magie et la foi s’entremêlent sans arrêt.



J’ai donc lu ce livre en suant à grosses gouttes lorsque j’accompagnais le héros dans la jungle, en pinçant le nez face aux charniers-bûchers s’étalant le long du Gange et en grelottant de froid coincé dans un blindé coincé dans le blizzard en plein cœur des steppes russes !

Le style de Chevalier est descriptif, rempli de détails historiques et culturels. Mais jamais cela ne m’a ennuyé, au contraire. C’est avec délice que j’avançais de page en page, chapitre par chapitre dans cette intrigue assez touffue à certains moments.



L’étiquette »Thriller » a été collée à ce roman… sûrement par quelqu’un qui n’avait pas lu le livre ! Roman d’aventure et d’espionnage oui, clairement. Et j’ai vraiment adoré les éléments « fantastiques » que sont les pratiques occultes, les rites d’envoûtement et de désenvoûtement, le tout mélangé aux croyances religieuses et spirituelles hindoues. L’ensemble donne un chouette côté « retro », un peu désuet parfois au roman, ce qui me fait encore une fois penser aux premières aventures de l’Aventurier d’Henri Vernes !



Cette lecture fut un réel plaisir pour moi et à peine le tome 1 rangé dans la bibliothèque, hop ! j’empoignai le Tome 2 « Les Loups de Berlin » !

Note : 8,5/10
Commenter  J’apprécie          100
Le parlement des instincts

Je referme le livre après avoir passé 25 jours en sa compagnie. Deux questions me viennent : comment écrire la chronique d’un livre aussi foisonnant ? et la deuxième, que lire après ça ? 



Philippe Cavalier nous livre un roman-feuilleton épique. Nous suivons l’épopée et la destinée hors du commun d’Ilario d’Orcia, nourrisson difforme abandonné aux portes d’un monastère toscan. Son destin le mènera à Venise, Rome, Naple, Malte, Prague, Paris et enfin Venise. Il croisera le Caravage, deviendra le bras droit de Rodolphe II de Habsbourg, croisera même les trois mousquetaires. 



Je ne saurais trop vous conseiller d’aller lire les notes de bas de page qui m’ont appris énormément de choses. De vraies notes qui ne se contentent pas de citer une source, une note du traducteur ou un « en français dans le texte » mais qui démontrent au contraire la grande érudition de l’auteur. 



Je ne résumerai pas ici les cinq parties qui composent ce livre, d’autres critiques l’ayant fait mieux que je ne saurais le faire. Je me suis délectée du style de l’écriture de Philippe Cavalier, proche des grands classiques. 

Il me prend l'envie de relire plusieurs livres : le Soleil sous la soie d'Eric Marchal, les romans de Dumas, le parfum de Süskind, car ce roman est un peu tout ça à la fois.





Les dernières pages nous laissent entrevoir, pour notre plus grand bonheur, qu’il pourrait y avoir une suite, car Ilario d’Orcia ne nous raconte pas tout en détail « Il faudrait encore mille pages pour en conter les manières et les péripéties. (…) S’il me reste encore un peu de souffle une fois ce présent récit achevé, peut-être en dirai-je au complet les aventures car je suis certain qu’elles amuseraient beaucoup. 





Un grand roman et un héros qui restera longtemps dans ma mémoire. 





Commenter  J’apprécie          90
Hobboes

Voici un roman pour le moins difficile à définir. C'est un thriller déroutant et, si l'on en comprend l'enjeu (rien moins que la fin de l'humanité), on n'en comprend pas bien les tenants et aboutissants.



J'ai également mis beaucoup de temps à comprendre la place de chaque personnage dans cette Guerre : un personnage que l'on pensait faire le Bien est en fait un acteur principal du Mal , parmi les Gentils il y a des méchants et il y a aussi des traîtres parmi les Méchants. Enfin bref, l'auteur se joue des codes du Bien et du Mal et remet en cause tout ce qui, pour le lecteur, semble acquit. C'est un bon principe mais la lecture s'en trouve ardue pendant un certain temps, avant que tout ne finisse par s'imbriquer.



Dans ce récit s'opposent deux prophéties : celle des Sheltas, pour la survie de l'humanité, et celle des Fomoroï, pour la fin des Hommes. Ils ont chacun leur prophète et leur Virga Vagos, ou livre des prophéties, dont il est question tout au long du roman : lequel sera le plus proche de la Vérité ? l'Humanité survivra-t-elle ? Dans tous les cas, cela ne se fera pas sans de grandes catastrophes (l'ouverture du récit, sur les suicidés de la falaise, est un des plus beaux passages du roman).



Si cette dichotomie entre le Bien et le Mal est le thème principal du roman, elle n'est pas le seul. Philippe Cavalier remet en question toute notre société capitaliste, notre système politique et social, notre rapport à l'argent. Il y est question également d'une quête initiatique, le héros principal, Raphaël Banes, étant amené à revoir radicalement sa place dans le monde lors de sa traversée de l'Amérique.



Je dois cependant dire que la place des femmes dans ce roman est quasi nulle. La plupart servent d'ailleurs les Fomoroï, aucune parmi le clan des Sheltas qui oeuvre à la survie de l'Humanité. Philippe Cavalier réglerait-il ses comptes ?



Enfin je ne peux terminer sans parler de la couverture, tout à fait sublime ! Ce drapeau américain, peint sur un mur en décrépitude, annonce la couleur : une Amérique en déchéance, des chamboulements sans retour en arrière possible. Mais que vient faire là ce serpent coupé en morceau, me direz-vous ? Eh bien lisez ce roman indéfinissable et vous aurez le fin mot de l'histoire...



Merci à Babelio et aux éditions Anne Carrière pour cette rencontre particulière qui, si elle ne m'a pas emballée au plus haut point, a en tout cas marqué durablement mon esprit.



Challenge Multi défis 2016
Commenter  J’apprécie          90
Le Siècle des chimères, Tome 4 : La dame de Tos..



La Dame de Toscane est un roman envoûtant.

Je l’ai commencé en pensant ne lire que quelques pages car il faisait tard déjà mais prise dans les filets magiques des mots, je n’ai pas pu le lâcher.

Mais qui est donc David Tewp ? Un homme qui nous fait voyager mais il n’est pas le seul car tous les personnages de cette histoire n’arrêtent pas de bouger, de Londres à Paris, d’Istanbul à Moscou, de Calcutta à New York. Avec eux le monde est vraiment petit.



Cette lecture suscite, du début à la fin, des réflexions sur le Bien et le Mal. Dans la dernière partie du « Siècle des chimères » (j’ai su trop tard que c’était le dernier tome d’une série), l’auteur résume les livres précédents d’une manière si subtile que l’on ne sent même pas la coupure.



Les descendants des Galjero nous entrainent dans des aventures sans fin et nous dévoilent tour à tour des mystères incroyables. Par ailleurs, je dois reconnaître que, pour une fois, je ne me suis pas sentie déstabilisée par le nombre croissant de protagonistes (Alessia, Mose, Yohav, Nhuwwas, Monti, Mme Garance, Alantova etc…) car chacun a un temps à faire et une mission à remplir, seule une femme reste : Laüme la maléfique me glace le sang. Tantôt nymphe tantôt démone, rien ne l’arrête. Le fantastique mêlé à l’Histoire rend ce roman fascinant. Dalibor, le dernier de la lignée maudite est initié à la magie, au Mal le plus obscur (j’ai sauté quelques passages trop…). A la fin, je suis presque soulagée de voir que ce roman n’est que le fruit de l’imagination d’un auteur de génie. Un instant après, je frémis à l’idée que de telles atrocités soient vraiment commises. Le Mal est bien ancré dans ce monde depuis la nuit des temps.





Commenter  J’apprécie          90
Hobboes

Si vous aimez le genre anticipation, fin du monde, fantastique, dystopie (comme notre monde actuel), épicé à la sauce policier dans une aventure sur la route : cela vous comblera de plaisir.



Le drapeau Américain recouvre la 1ère page de couverture de l’édition d’Anne Carrière. Mais un détail m’avait intrigué en y regardant de plus près. Pas d’étoiles blanches mais un serpent découpé limite poussé par une tâche sombre qui ressemble à un visage, ou à un plus gros serpent avec deux ronds sombres pour les yeux et un plus gros pour former la bouche. Et ce drapeau a un rôle important. L’Amérique cette grande terre origine du chaos de l’humanité. Qui en spéculant sur les denrées conduit des millions de gens à la pauvreté et enrichi une minorité. Berceau des guerres et des conquêtes sur la planète Terre, imposant son idéal capitaliste de consommation et d’exploitation des richesses naturelles… C’est bien dans ce pays que ferait un tour le Christ / Dieu pour commencer le nettoyage de l’humanité.

Ça commence très fort par la venue d’un étranger dans une petite ville de la côte Ouest Canadienne, qui laisserait penser à la banalité quotidienne, mais qui nous plonge directement dans le sujet. Cet inconnu sème la mort là où il passe, et ceux qu’il a épargnés vont vers les USA pour faire de même.

Le personnage principal Raphaël Banes professeur d’Histoire et méthodes de sociologie politique, aux idées minoritaires dans une faculté de la ville d’Ithaca (New-York) se voit licencié. Il est directement recruté par la Fondation Farnsborough, une agence mystérieuse qui anticipe l’avenir. Son nouvel employeur Franklin Peabody lui demande de partir à la recherche d’un de ses anciens étudiants de thèse : Millicent Milton porté disparu. Banes suit la piste de cet étudiant qui l’amène à découvrir qu’il est en possession d’un rare livre surnommé Virga Vagos, « le Flambeau des errants » dedans serait écrit le chaos à venir. Et voilà notre professeur qui n’a jamais vaincu son manque de confiance à aller de l’avant sur les routes en compagnie de vagabonds, dans la peur, le froid, la faim, la fatigue… Pendant ce temps-là des catastrophes font de gros dégâts qui ont pour cause les quelques Canadiens qui ont eu un don maléfique. Mais là où le Mal réside il y a le Bien pour équilibrer, même si l’un pèse plus lourd que l’autre. Libre-arbitre ou le destin ? Le lien entre les deux est bien plus complexe qu’on ne le pense.

Deux groupes dominants se font face : Le premier les Sheltas qui sont des gens mis aux bannes par la société car ne rentrant pas dans l’unique moule proposé. Ce sont des individus honnêtes, humbles. Et de l’autre leur opposé les Fomoroï : des gens violents, voleur, violeur, assassins. Chacun ayant son berger qui les guide via un livre écrit par eux-mêmes disant ce qui va se dérouler…



L’auteur pointe du doigt des sujets importants, dont si peu d’humains remettent en cause par le formatage de leurs esprits : la société de consommation, de surpopulation, d’informations, social, d’exploitation par le travail… et la plus importante : les lois qui n’ont pour rôle que de brasser de l’air par la forme mais dans le fond : pomper l’argent du lambda. Comme on l’apprend ici avec le décret 6102 aux USA (qui a eu aussi lieu en France). Au final le citoyen n’est qu’un numéro qui se « doit » comme il l’a toujours fait, de donner son temps, son salaire, sa santé pour nourrir des êtres oisifs qui les contrôlent. Donc difficile pour le citoyen d’être libre.



🐎 Philippe Cavalier → Cavalier de l’Apocalypse, son nom l’aurait-il inspiré ? En tout cas une excellente histoire. Et si cela ne fait pas vibrer en vous la corde de la conscience, alors vous êtes passé à côté.



Merci à Annabelle pour me l’avoir fait découvrir ♥

Commenter  J’apprécie          81
Hobboes

Premier livre de philippe cavalier que je lis. Si l' ecriture est agreable l'histoire m'a tellement rappelé le fleau de stephen king que je n'ai pas réussi à accrocher .
Commenter  J’apprécie          82
Hobboes

Enorme coup de coeur pour ce roman inclassable :

A : Comme Aventure à Apocalyptique

C’est, en effet, un livre d’aventure que nous propose Philippe Cavalier. Et l’aventure, croyez moi, va être belle et grande.

Une aventure qui a pour toile de fond Armagedon. Un récit pré-apocalyptique.

Philippe Cavalier nous propose un conte dystopique. Une contre utopie qui sonne le glas de notre civilisation qui érige comme idéologie l’ultralibéralisme. Une aventure qui a pour toile de fond Armagedon. Un récit pré-apocalyptique entre réalité et

fiction, un conte, une fable, une sorte de mise en garde, un livre prophétique dans un futur proche qui pourrait vite devenir le nôtre. L’auteur se pose en observateur, il scrute notre société, la dissèque, la dévoile telle qu’elle pourrait-être. A peine il la déforme pour nous la montrer monstrueuse. Il la dévoie pour nous forcer à repenser notre monde dans sa globalité. Hobboe est le livre des maux de notre société occidentale. Une critique sociale. Mais Hobboe est un livre qui fait du bien.

Et je vous laisse découvrir le suite en cliquant sur le lien ci-dessous
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Philippe Cavalier (392)Voir plus

Quiz Voir plus

On connait la chanson

Téléphone (1976 – 1986) 1983 – Ça (c'est vraiment toi) (Jean-Louis Aubert – Téléphone)

Sabine Azema
Pierre Arditi
André Dussolier
Jean-Pierre Bacri
Agnès Jaoui
Jean-Pierre Darroussin

13 questions
19 lecteurs ont répondu
Thèmes : chanson française , cinema , Appréciation , MimeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}