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Critiques de Philippe Hauret (78)
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Je suis un guépard

Il me tardait de lire le nouveau roman de Philippe Hauret. Il s'était tourné vers le roman noir dans Que Dieu me pardonne et comme ce style lui réussit, il continue avec Je suis un guépard.



Je ne suis pas fan des romans noirs en général. Je ne pourrais vous dire pourquoi. Peut-être parce que je trouve ça parfois un peu long, un peu lent et qu'il ne se passe pas grand chose. Mais tout dépend qui écrit du noir.



Philippe reprend les mêmes ingrédients que dans son précédent ouvrage : des personnages communs, que l'on pourrait rencontrer n'importe où, qui pourrait même être nous, des personnes issues d'un milieu social différent et qui n'aurait pas dû se rencontrer sans un petit coup de pouce du destin.



Lino est un homme comme plein d'autre. Il mène une vie moyenne, a un boulot qui ne lui plaît pas, vit seul dans un studio, n'a pas vraiment d'amis, ne sort pas souvent. Sa routine est plutôt métro, boulot, dodo.

Sa route va croiser celle de Jessica, jeune femme dans la vingtaine mais déjà bien abîmée par la vie. Cette rencontre va chambouler la vie de Lino.



Et puis nous avons Melvin, un gars qui s'est fait tout seul à la sueur de son front. Il a monté les échelons sociaux pour arriver où il voulait. Mais malgré le fait qu'il ait la vie dont il a toujours rêvé, de l'argent, il reste insatisfait. Lui aussi va croiser la route de Jessica et pour lui aussi ce sera un chamboulement.



Encore une fois, trois personnes qui n'auraient pas dû se rencontrer vont vivre un bout de chemin ensemble. Jessica est un personnage particulier. Tout comme les autres. Ils sont chacun meurtris à leur façon, ils ont leurs blessures. Jessica est le fil rouge de cette histoire. Les conséquences de ses actes seront parfois fâcheux. Elle aussi veut s'en sortir mais est-ce de la bonne manière?



Philippe Hauret nous offre encore une fois un très bon roman noir avec des personnages tantôt attachants tantôt détestables. Une histoire qui pourrait être vraie tellement elle nous est bien contée. Une histoire qui se lit d'une traite. J'ai voulu tout au long du livre connaître la chute. Car il y a forcément une mauvaise chute dans ce genre d'histoire noire.



Un roman que je vous conseille, un livre qui change un peu des lectures habituelles.




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Je suis un guépard

Je suis désormais cet auteur et j'ai aussi beaucoup aimé son précédent roman, vous trouverez mon avis en cliquant sur ce lien : Que Dieu me pardonne



Lino s'ennuie ferme au travail et dans sa vie qui est, disons-le plutôt insipide.

Il n'y a que l'écriture qui semble l'éveiller un peu.

Un soir en rentrant chez lui, il va croiser une SDF qui squatte son palier.

Excédé de ne pas pouvoir continuer son train-train tranquillement, il va finir par lui proposer un morceau de pizza...



Ce roman démontre un bel équilibre entre l’opulence financière et son contraire c'est à dire rien, à part le manque de confort et de nourriture.

C'est assez fou tout ce que le manque d'argent peut créer, il peut même pousser à certaines extrémités regrettables.

Ni polar, ni thriller, j'ai beaucoup aimé trouver ce que j'ai lu dans ce roman noir, soit le quotidien de deux personnes assez différentes qui se découvrent et s'apprivoisent.

Dans le bonheur ou la douleur, telle est la question...



Je retiendrais cette impression d'écriture assurée, c'est pourtant le deuxième roman que je lis de Philippe Hauret, mais quand je suis saisie par cette sensation, je suis toujours obligée de le dire ou de le redire.

Il faut lire le livre pour en comprendre le titre, on comprend alors ce qu'il cache et pourquoi le personnage féminin est torturé.



La violence est insidieuse, mais elle est le point de départ de tout.

Vous ne comprenez rien à mon blablatage, oui ce sont des choses qui arrivent et pour traduire brièvement ça veut dire, lisez-le vous-même ça vaut le coup.




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Je suis un guépard

Court, dense, noir et pratiquement sans illusion, ce troisième écrit de Philippe Hauret tout en restant dans la même thématique que les deux précédents, le noir sociétal, est cette fois ci différent. Pas de meurtre, pas d'enquête, juste la rencontre d'individus ou plutôt le croisement de deux couples que tout semble opposer.



L'auteur est doué pour mettre en pleine lumière notre monde moderne et déliquescent où se débattent femmes et hommes pour survivre et parer au plus pressé. Lobotomisation des esprits rincés à longueur de journée par les chaînes d'infos en continu, asservissement au travail qui sert juste à se payer au mieux un toit, de la viande hachée pour se nourrir, et du pif pour oublier la médiocrité de l'existence, c'est une mécanique sournoise et bien en place qui régit le semblant de vie de Lino, employé anonyme d'une grosse boîte sise au 37éme étage d'une tour parisienne. Sa rencontre avec Jessica, jeune femme SDF à la beauté sauvage et rebelle, va venir bouleverser son petit univers réglé de tranquillité et d'incertitudes larvées.



Profond et pernicieux dans son récit, Philippe Hauret excelle dans sa description brute et sans pommade d'un monde aux valeurs très relatives dans lequel trône toujours en haut de la pyramide le Dieu «Argent». En son nom, l'homme est capable de tout: écraser les autres pour en obtenir plus, le « Tout pour ma gueule » est plus que jamais d'actualité et qu'importe les moyens. Que ce soit la puissance des fonds de pension américains, la menace par une arme ou la séduction dolosive , dormez braves gens et surtout ne pensez à rien, on s'occupe de tout !



Destruction du lien social par la perte du travail ou la violence, des rêves se brisent de la première à la dernière page. Même riches, vous n'êtes pas à l 'abri, peur d'être volés, de ne pas en avoir assez, de ne pas pouvoir obtenir ce que vous voulez par de vils jeux de faux pouvoirs, l'auteur dresse un constat amer sur la difficulté des nantis dans un monde de pauvres, et des pauvres dans un monde de riches à la tentation permanente. Melvin, jeune businessman, son pognon et sa Charlène d'un coté, Lino et Jessica de l'autre, vont traverser ce roman dans une réflexion sur la vie, la mort, la fatalité, et la course au bonheur dérisoire d'une vie meilleure.



« La vie est courte, imprévisible, dangereuse ». D'enfances brisés qui peuvent conditionner une vie en passant par une satyre des bourgeoises botoxées, liftées dont le seul « métier » est de faire fondre la carte bleue, Philippe Hauret ne nous épargne aucune réduction à sa vision sombre et étouffante de la société inhumaine.

On n'hésite pas à tous les niveaux à laisser les gens sur le carreau et on ne se rend même pas compte que ces actes auront une incidence désastreuse sur la vie des autres !Quelques jolies tournures comme « vieux bambou desséché » ou « caviste=librairie à jaja » viennent égayer un contexte général des plus moroses.

En voulant ouvrir les yeux et modifier leur destinée, Jessica, Lino, Melvin, Charlène, subiront bien des bouleversements. Encore une superbe réussite, noire à souhait, publiée chez Jigal qui devient décidément un spécialiste des romans courts et coup de poing dans cet univers bien particulier qu'est le noir sociétal (Hauret, Bablon, Otsiémi, Martin etc....). Bravo et mention particulière à la superbe couverture !



Ah , dernière chose Monsieur Philippe Hauret, et là, c'est le caviste qui parle, un Bourgogne rouge à 4€ la bouteille, tu peux toujours courir......même avec un guépard aux trousses.....sourires.

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Je vis je meurs

Dans un premier temps, nous avons Mattis, un inspecteur de police qui ne vit que pour ses vices (alcool, drogue, sexe, et dettes de jeux). Mais à trop vouloir jouer avec le feu, ne risque-t-il pas de s'y brûler les ailes ?



Dans un second temps, Serge, retraité qui s'ennui et passe ses journées dans un bar jusqu'à ce qu'il y rencontre Janis, une jeune et jolie jeune fille soumise à un petit ami violent. A vouloir aider cette jeune fille, ne risque-t-il par un retour de bâton ?



Enfin, Carlos, José et Sammy, une bande de caïds qui régentent leur petit monde, pour qui la violence est une marque de respect.



Ces destins vont se mêler et s'entremêler... ces personnalités vont se révéler pour mieux s'affronter ! Et pour certains d'entre eux qui se laissaient périr, ils vont prendre leur vie en main pour revenir en force... jusqu'à ce que la rédemption soit à leur portée !



Je vis je meurs est un polar noir avec des chapitres courts qui se lit très rapidement tout en allant droit au but. Une écriture directe et franche qui ne laisse aucun répit aux personnages qui nous dévoilent leurs états d'âmes. Des personnages hauts en couleurs qui pourraient être vrais, "des messieurs et madames tout le monde" que vous pourriez croiser au coin de votre rue. Des faits implacables, où l'action arrive avant la réflexion... et si cela s'était passé autrement ? Mais avec des "si" on peut refaire toute une vie...



Philippe Hauret nous livre ici un nouveau polar noir social avec un humour grinçant qui nous mènera jusqu'à la rédemption mais jusqu'où êtes-vous prêt à aller ?
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Je vis je meurs

J'avoue que je suis déçu je m'attendais à mieux de la 4e de couverture me tenter bien mais l'intérieur c'est tout l'inverse déjà je ne savait pas on était sur qu'elle point de vue ça a changé tout le temps et c'était embêtant et le faite que on savait déjà tout sur l'enquête que ça soit le tueur comment les meurtres se sont fait etc ça nous donnait aucun suspense et je trouve ça dommage, mais je trouve quand même le livre a du potentiel mais il est juste pas à mon goût mais c'est quand même un livre qui se lie assez vite même si on est pas fan
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Je vis je meurs

Serge la soixantaine, nouveau retraité, a la désagréable impression d’avoir raté sa vie. Mattis lui est un flic au bord du gouffre, père divorcé défaillant essayant, sans grand succès, de se guérir de diverses addictions : drogue, sexe, jeu, alcool… (Rayer la mention inutile). Carlos lui c’est le parrain aux petits pieds qui a l’ambition de chausser plus grand, il peut compter sur la fidélité de José et Sammy ses lieutenants.



Et puis il y a Janis qui est belle comme un soleil, serveuse dans le bistrot d’une banlieue grisâtre. Serge en est sûr il doit sauver Janis des griffes de son brutal amant et donné ainsi un sens à son existence. Et Mattis, lui, qu’est-ce qui va donner un sens à sa vie…Sauver Serge et Janis, épouser la belle Carole et emménager dans un coquet lotissement ?



Une vraie série noire à l’ancienne, destins tordus, humains blessés en quête de rédemption ou de reconnaissance, nous sommes en terrain connu. Philippe Hauret croque de vrais personnages sans cynisme ni mépris mais avec délicat détachement et un humour qui donne au récit un charme bien particulier. Il organise une valse entre tout ce triste monde et à la bonne idée d’un amer happy-end. Didier Daeninckx, Jean-Patrick Manchette et Jim Thompson veillent par-dessus son épaule.
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Je vis je meurs

Le lieutenant Mattis est un flic désabusé qui cumule les dettes de jeu et une addiction à l'alcool et aux amours tarifées. Serge est un retraité qui a toujours dit oui et amen à tout. Un jour, attiré par une jeune femme, il abat l'agresseur de cette dernière avec d'honorer Janis comme il se doit. C'est le début d'une cavale tragique.

Polar court, sec et nerveux, ce roman est remarquablement écrit.
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Je vis je meurs

Coup de cœur des lecteurs

Serge et Janis auraient pu ne jamais se rencontrer, rien ne les rapprochent et pourtant les voici propulsés dans une sombre aventure.

Personnages un peu paumés, formant un couple étonnant, ils sont attachants.

Engagés bien malgré eux sur la dangereuse pente du crime, ils devront déjouer les plans de malfaiteurs sans scrupule et esquiver les investigations de l'inspecteur Mattis.

Attention ! Si vous commencez ce roman... il ne vous lâchera plus...

Bonne lecture !
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Je vis je meurs

Deux coups de coeur dans la même semaine et dans un style totalement différent, c'est possible dans le monde Guillemanesque. Y'a pas de hasards, y'a que des rencontres. Rien que le titre m'avait tapé dans l'oeil, puis quelques posts de l'auteur ou critiques lues sur ce premier roman. Et pour un premier, je dirai qu'il n'y a rien à jeter. Bien sûr, les codes du polar sont là ( bah oui, c'est quand même un polar), le flic qui picole trop, largué par sa femme etc... Mais, car il y a un mais, je dirai qu'il tire quand même bien vers le roman noir. On s'attache à chacun de ses personnages, qu'ils soient du bon ou du mauvais côté de la barrière. Mattis, Janis, Carlos, José, Serge... On a vraiment du mal à les quitter. Et comme je le disais à l'auteur à la fin de la lecture, de drôles de coïncidences: de nombreux passages du livre en forêt de Rambouillet, un voyou qui s'appelle Samy et d'autres petites choses... Alors amies lectrices fondues de polar, suivez mon regard et penchez-vous sur le cas de " Je vis je meurs".
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Je vis je meurs

Paris. Un retraité qui tombe amoureux, un flic qui tombe des boutanches et des jeunes dealers. Le premier traîne ses savates, le second traîne un mauvais karma. Les deux vont enfin tenter de sortir de leur apnée mortifère. Serge avec Janis, Franck avec Carole. Janis et Carole, sans elles le trou serait déjà à portée de pelletées. Mais les petits magouilleurs de la dope s'ébrouent. Quelques flingues sont de sortie alors que Serge et Franck entament leurs renaissances. Parfois, il est bon de prendre une bonne tape sur le cul ou de se l'octroyer. Parfois.



C'est un petit nouveau dans le monde du polar qui a signé chez Jigal. Voici donc le premier roman de Philippe Hauret qui devrait gentiment tracer sa route tout à fait différente de ses deux mecs/personnages qui de toute évidence n'auraient jamais dû se rencontrer et qui circulent sur un boulevard qui semble les conduire direct vers le néant. Quand ils lèvent subitement le nez comme un toutou qui renifle un danger imminent ou un os de dinosaure, l'un détecte une fée et l'autre passe d'abord dans la malle d'une bagnole avant d'enfin réagir. Serge brasse un fol amour pour Janis, cette jeune serveuse qui subit les maltraitances de son connard. Ce qu'il va entreprendre n'est pas conseillé à ceux qui ont le dingue espoir de vivre vieux – avec la tremblote et la couche Confiance. C'est le début des ennuis. José, le connard, est un vrai connard et il va le payer cher. C'est le frère du petit caïd qui est surveillé par Franck et son collègue flic. Ceux-ci vont hériter de l'affaire du type enterré dans la forêt avec du plomb dans le corps.



Il y a un flic et il y a un monsieur tout le monde. Il y a un disparu. Il y a une enquête. Il y a des voyous. Il y a aussi deux femmes qui vont faire changer la donne. L'auteur se penche sur ces deux hommes. Le petit bout de la lorgnette nous les révèle comme deux êtres en vrac. Mais, parfois, il suffit d'un rien pour que l'on chavire et que l'on choisisse son destin. Ainsi, c'est dans un même élan qu'ils affrontent leurs peurs, leurs résignations, leurs désespérances. Quelle que soit leur nouvelle détermination il est fort à parier que l'impact sera irrémédiable. Pour le meilleur et pour le pire.

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/07/pour-le-meilleur-et-pour-le-pire-je-vis-je-meurs-philippe-hauret.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Je vis je meurs

Je vais commencer par cette phrase, désormais culte et enseignée dans les universités, « Bon, on va pas se mentir, les policiers, ça me gonfle… »

Ceci posé, je te raconte ce que j’ai pensé de ce roman.

Court.

Le roman, je veux dire. T’en prends pour 218 pages, et il fayote un peu à la fin, genre merci à M’sieur Maravélias qui a fait pour moi beaucoup plus que d’autres qui n’ont rien fait du tout.

C’est beau.

J’ai presque eu la larme à l’œil.

Au moment où il sort chez Jigal, il est nouveau. Pas connu encore des réseaux sociaux. Jigal, il semblerait qu’il ait le nez pour trouver des auteurs qui envoient du lourd.

Le pitch, vite fait.

Franck. Il est flic. Déjà, ça m’énerve un peu, mais bon, c’est le début du roman, alors je fais abstraction de mon énervement. On est pile poil dans ces bouquins que j’achetais avant de prendre le train dans les années 80. Ça me rappelle des souvenirs, et c’est bien.

Franck, il doit chopper le mec qui vend de la drogue dans toute la cité. Alors Franck il planque (c’est comme ça qu’on dit) dans sa bagnole avec son collègue. Et il se fait chier.

Grave.

Alors il va jouer un peu aux cartes (pas à la bataille, au poker), et il perd. C’est ballot. En plus, il a pas de thune pour payer ses dettes. Ça aussi c’est ballot.

Serge. Il est à la retraite. Il est un peu amoureux de la serveuse du bar où il va boire des coups, et comme elle lui sourit, il tombe. Ça arrive tout le temps. Quand elles sourient, on tombe.

José et Carlos. Deux frères. Ils vendent de la drogue. C’est pas bien.

Un jour, ou un soir, je sais plus, Serge aperçoit une marque sur le visage de Janis. Janis, c’est la fille. La serveuse. Suis un peu. Alors Serge il décide qu’il va la protéger.

Voilà.

J’ai pas trop dit.

Des polars, j’en ai lu plusieurs. Comme je t’ai dit, c’était mon truc quand je prenais le train. Ça se lit vite, ça s’oublie vite, mais tu passes un bon moment.

C’est le but.

Le mec, il te raconte une histoire, et toi tu tournes les pages.

Philippe Hauret, il a rien inventé. En revanche, il s’est fait plaisir, et ça se sent, parce que ça m’a fait plaisir aussi. Oublie pas un truc. C’est son premier roman. Et franchement, tout est plutôt bien mené. L’intrigue se tient, et on est vraiment dans ces bouquins noirs et jaunes que je collectionne nerveusement. Tu te souviens ? Avec ces titres tirés du réel, genre « La môme vert-de-gris » ou « Cet homme est dangereux »…

Je dis pas que Philippe Hauret est le nouveau Peter Cheyney, c’est parce que ce sont les deux premiers parus à « La série noire ».

J’ai bien aimé ces destins qui se croisent. Ces petits destins de gens tout petits que tu as sûrement croisés au petit bistrot hier matin, quand t’as pas fait gaffe que la serveuse elle avait plus de fond de teint que d’habitude.

Le style…

J’aurais aimé qu’il se lâche un peu plus, mais, encore une fois, c’est son premier roman. Et puis récupérer un vers de Louise Labé pour en faire une histoire, c’est bien. Arriver à tirer le portrait de ces existences perdues, pour te les rendre presque sympathiques, c’est bien aussi.

Comme tu vois, pas de twist hallucinant, pas de vocabulaire dictionnariant, juste tu lis et tu te fais plaize.

La vie pour de vrai, en quelque sorte, et ça change de ces romans compliqués où tu dois relire les phrases pour ne pas te perdre.

« Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;

J’ai chaud extrême en endurant froidure :

La vie m’est trop molle et trop dure.

J’ai grands ennuis entremêlés de joie. »

Certains ont dit qu’elle n’avait pas existé.

Philippe Hauret, il existe.

J’ai vu sa photo.


Lien : http://leslivresdelie.org
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Je vis je meurs

Un roman noir qui débute doucement avec des personnages ordinaires, blasés, désabusés qu'une petite étincelle saura remettre en vie au moins pour un moment, celui de cette histoire. Confrontés à la médiocrité de leur vie, à la monotonie, ils s'enfoncent irrémédiablement dans une certaine torpeur, se laissent aller à la dérive sans rien faire, tout en s'apercevant bien qu'ils sombrent, comme s'il leur était impossible d'agir seuls, de lutter seuls contre l'inéluctabilité de leur destin. Un fait, pas toujours joyeux ou une conséquence malheureuse de leurs actes les obligera à enfin réagir pour se retrouver dans des situations difficiles et dangereuses qui leur permettront de sentir de nouveau la vie et tout ce qu'il leur reste à accomplir.



Dit comme cela, ça ne paraît pas hyper gai. De fait, ça ne l'est pas. C'est du roman noir dans lequel la drogue, le sexe et l'alcool sont omniprésents. L'alcool particulièrement, je ne bois pas en une semaine -voire en un mois- ce que certains éclusent en une soirée... heureusement pour mon foie. Histoire classique, écriture itou. Pas de grosses surprises, ce n'est pas un roman qui fait grimper aux rideaux -ce qu'il vaut mieux éviter de faire, sauf à vouloir se retrouver par terre, enroulé dans des voilages et assommé par une tringle qui n'aura pas supporté notre poids-, mais il est du genre qui se lit très agréablement de bout en bout. Ce qui est surtout notable et bien travaillé, c'est l'évolution des personnages principaux, leur prise de conscience de leur descente et l'aide apportée de l'extérieur dont ils se saisissent pour tenter de remonter la pente.



Un roman noir publié chez Jigal polar c'est forcément bien, celui-ci n'est pas une exception. Un auteur que je relirai très volontiers.



Les toutes premières lignes :



"Le lieutenant de police Franck Mattis somnolait sur le siège passager d'une voiture de type utilitaire aux vitres sans tain. Il planquait, avec Rémi, son coéquipier, devant un immeuble haussmannien de la rue d'Alésia dans le 14° arrondissement de Paris." (p.9)
Lien : http://www.lyvres.fr
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Je vis je meurs

Vous connaissez: Je vis, je meurs, le premier polar de Philippe Philippe Hauret – Editions JIGAL POLAR.

Non et bein il faut y remédier^^.

Titre énigmatique et poétique faisant référence à un poème de Louise Labé pour un polar vif, intelligent et grinçant.



Le pitch en deux mots :

Trois hommes, trois trajectoires qui s’entrechoquent…

Franck, la quarantaine, traînant sa carcasse d’inspecteur négligé, un peu drogué, un peu alcoolo depuis que sa femme l’a plaqué et que son ado ne lui parle plus. Il boit, se défonce un peu de temps en temps et n’arrive plus à boucler une enquête depuis bien longtemps, préfèrant accumuler des dettes de jeux au poker et des petits coups furtifs avec Carole, sa sex- friend, qui rêve d’autre chose…

Serge, la soixantaine bedonnante ayant passé sa vie à la subir. Veuf, retraité et désabusé, il s’amourache de la belle Janis, 22 ans, « son miracle », serveuse de son état et maquée à une petite frappe qui la castagne régulièrement.

Carlos, la petite trentaine, dealer de stups et boss violent de son quartier parisien, ayant la particularité d’avoir la gâchette facile et la rancune tenace quand on touche à sa famille.

Trois hommes au parcours de vie déglingué, sans lien apparent entre eux et qui vont se télescoper, se confronter et se clasher pour rendre une intrigue noire, percutante et jubilatoire.

Voilà un bon polar à l’ancienne!!!

Pourquoi ?

Vivre et mourir, tout un programme pour un homme ou une femme...

D’abord, l’engrenage entre les personnages qui se met en place est implacable et efficace. Le tout est servi par une écriture tendue, sans fioriture et bourrée d’un humour grinçant mettant en scène des hommes en quête de sens existentiel ou de rédemption. Il n’y a aucun développement inutile, les actions sont en accéléré, le rythme est tendu et réaliste comme il faut.

Ensuite, les personnages m’ont d’emblée plu et je me suis prise d’affection pour Franck et Serge, ces deux gars perdus et dépassés notamment par les injonctions sociales de bonheur, de beauté et de jeunesse imposées par notre belle société moderne.

Enfin, cerise sur le gâteau noir^^, la plume est concise et ironique. Les phrases sont percutantes et essentielles, bourrées d’humour noir: je me suis surprise à me marrer toute seule en lisant. Cela faisait trop longtemps que ce n’était plus le cas. Merci Philippe Hauret, cela fait du bien de rire de nos faiblesses^^.

Bref, un excellent polar que je vous recommande chaudement pour un bon moment. L’auteur en est à son 3ème polar Je suis un Guépard, fraîchement sorti et a déjà été primé pour son 2ème polar Que Dieu me pardonne.Je ne suis pas étonnée après avoir lu ce premier opus^^. Je ne suis pas étonnée après avoir lu ce premier opus^^.
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Je vis je meurs

J’ai lu ce livre d’un seul trait. Le style est très fluide, la « légèreté » (au sens magnifique qu’Italo Calvino donne à ce terme dans Les Leçons Américaines) semble en être un trait tout à fait marquant qui conquit dès les premières pages. J’ai tout de suite accroché à l’histoire, à l’ironie subtile et terriblement efficace, à la manière dont les évènements s’imbriquent. Tout ça est captivant, on a du mal à croire qu’il s’agisse du premier travail d’un auteur : « Je vis, Je meurs » de Philippe Hauret trahit une maturité et une expérience évidentes. Par moment on arrive à éprouver de l’empathie pour chaque personnage, même pour ceux qui sont censés être des ordures. C’est sans doute là le plus touchant. Les personnages et les situations sont très bien décrits, ils nous amènent et nous emportent là où nous n’oserions pas nous aventurer.
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Je vis je meurs

Amateurs de destinées de personnages qui sont appelés à se croiser ou à se percuter, approchez, vous allez aimer ce « Je vis, je meurs ».



D’abord on a Franck, policier, partenaire de Rémi, néo-divorcé, moins néo-dépressif et encore moins néo-alcoolique. Ensuite on a Carlos, petite frappe et dealer, sous surveillance de Franck et Rémi, et son frère Jose qui sort avec Janis, serveuse dans un bar, qui vit sous la coupe violente de Jose et qui se lie d’amitié avec Serge, jeune et pimpant retraité de 62 ans qui retrouve une fougue d’adolescent en tombant amoureux de Janis.



Pour les besoins de son récit, les personnages de Philippe Hauret sont bien trempés dans leurs moules respectifs sans être totalement caricaturaux. Ils sont tous là pour représenter une facette de l’âme humaine que chercher à dépeindre Philippe Hauret. Le caractère dominant et grande gueule qui frappe d’abord et discute ensuite sans voir plus loin que le bout de son nez, en encore le bout du nez c’est loin, le caractère victimisé de la jeune fille un peu paumée qui se rattache à ce qu’elle peut plus par nécessité que par réel amour, le vieux qui cherche une justification à sa vie de patachon pas folichonne qui l’a menée jusqu’à sa retraite sclérosante, le type un peu à la ramasse dont la vie s’effiloche sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit et qui décide de se reprendre en main...



Tout cela donne évidemment lieu à quelques étincelles voire explosions à chaque collision entre certains de ces personnages. Ce sont finalement ces chocs à répétition qui donnent le tempo du récit et qui permettent à Philippe Hauret d’aborder chaque cas, chaque personnage en gardant son fil rouge à savoir l’histoire de Serge et de Janis qui canalisent toute l’histoire.



Est-ce crédible ? On s’en fiche un peu en l’occurrence, là ne réside pas le plus important. Le point essentiel se trouve dans ce que veut montrer Philippe Hauret à travers chaque personnage, à travers ses actes et le côté inéluctable de la réalisation de chaque rencontre, seule l’issue étant laissée incertaine jusqu’au bout par l’auteur.



Alors certes, cette forme oblige Philippe Hauret à fermer et cadenasser le récit sans laisser au lecteur de failles possibles, d’alternatives… il emmène et ses personnages et ses lecteurs là où il le souhaite, avec une humanité rare, empreinte de violence il faut bien l’avouer, et une proximité touchante avec ses personnages.


Lien : http://wp.me/p2X8E2-G3
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Mauvais daron

Mauvais daron ? Vous ouvrez, vous commencez, vous n’arrêtez plus, vous lisez, vous souriez et vous en redemandez ! C’est quand le prochain ?

Ce qui est tout à fait jubilatoire dans ce livre, c’est que la morale est écorchée, les hommes qu’on croise ne sont pas des saints, et pourtant, on s’attache à eux et on n’a pas envie qu’il leur arrive quelque chose. Bizarre, non ? L’auteur réussit à nous faire aimer des malfrats ! Bon, d’accord, ce sont des gangsters à la petite semaine, pas trop d’expérience, pas vraiment dangereux mais quand même…ils volent, ils trafiquent, et ce n’est pas normal. Et le juge, parlons du juge, il a une idée bien à lui des peines à donner, comme si, à chaque affaire, il était la victime … mais peut-être que tout ça peut s’expliquer …

D’abord, il y a les deux retraités, Daniel et René. Veufs, ils vivent ensemble et rêvent de partir en camping-car. Mais tout le monde le sait, les retraites ça n’augmente pas et la vie est chère et un van ce n’est pas donné. Alors, ils se décident pour un cambriolage suivi d’autres si ça fonctionne. À leur âge, ils ont les articulations un peu raides et ne sont pas très chevronnés dans ce domaine. Forcément, ils risquent de rencontrer quelques soucis pour écouler la marchandise. C’est là qu’ils demandent de l’aide à deux petits jeunes qu’ils connaissent. Ils sont un peu zonards, pas très courageux, pour ne pas dire carrément paresseux. Mais bon, un prêté pour un rendu et hop, c’est emballé enfin pas vraiment….

On pourrait imaginer une histoire ordinaire de traques, de courses poursuites, bref un grand jeu de gendarmes et de voleurs. Mais il n’en est rien et vraiment, ce récit vaut le détour !

L’écriture de Philippe Hauret est emplie d’humour, de dérision, de ces petites réflexions qui vous mettent de bonne humeur même face à un sujet grave.

« Entre nous, ces histoires de paradis, je n’y crois pas trop. Et puis, imagine que la mort soit aussi décevante que la vie ? Sauf que là t’en prends pour l’éternité ! »

Il a l’art de choisir les bons mots pour vous camper une situation, par exemple quand certains sont mal à l’aise au bord d’un toit …. Vous avez l’impression de les voir, tremblotant, hésitant à sauter.

Le phrasé, le style apportent du bonheur mais l’auteur aborde malgré tout des sujets graves : la précarité pour certains malgré leurs efforts pour s’en sortir, le mépris de ceux qui s’imaginent être les plus forts, le poids du passé douloureux, marquant à vie les êtres humains, l’amitié, l’amour, les liens familiaux. Il a l’intelligence d’intégrer ces thématiques, l’air de rien, à son récit. Comme des piqures de rappel pour qu’on n’oublie pas le bonheur d’avoir un toit, de quoi manger, du chauffage et d’être aimé.

Les personnages sont hauts en couleurs. La plupart, malgré leurs défauts et leurs méfaits, ont une part d’humanité, ne sont pas complétement « pourris » et ça m’a bien plu. Finalement, ils portent en eux une forme de fragilité qui les rend humains. On oscille entre le bien et le mal, la limite n’est pas très nette. Après tout, quand on galère, on a le droit de tout essayer pour s’en sortir, non ?

Je me suis régalée avec ce roman !


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Mauvais daron

Un superbe roman noir qui souvent m'a fait sourire. Daniel et René, deux papys, veufs et retraités vont tenter le tout pour le tout afin d'améliorer un peu leur morne quotidien, mettre du beurre dans les épinards comme on dit mais surtout réaliser leur rêve de camping caristes. Léni et Eusèbe sont des amis d'enfance, paumés et désabusés, sans avenir. L'un est orphelin l'autre vit encore chez sa mère qui fait des ménages pour survivre et possède un caractère en or. Une galerie de personnages, souvent à contre emploi, entre le flic macho, l'avocate en chaleur et le juge plus méchant qu'une teigne, mon cœur balance. Une ambiance légèrement loufoque et survoltée qui m'a rappelée celle de Benoît Philippon et sa Mamie Luger ou encore les romans de Nadine Monfils en moins déjantés. De quoi passer un excellent moment avec des chapitres courts et rythmés, où les pages se tournent sans temps morts. Une façon bien à lui de brosser un portrait peu reluisant de notre société et de ses institutions. Un vrai talent pour tisser des liens que l'on n'avait pas imaginé entre les différents personnages qui se croisent sans connaître leur place dans l’imagination de l'auteur. Et puis un peu de douceur féminine dans ce monde de brutes avec Gloria et le mère bienveillante et fort croyante d'Eusèbe qui nous font un bien fou. Une plume mordante et acérée qui vient racler au plus près, les travers des uns et des autres, sans concession et rudement efficace. Teinté régulièrement d'un humour noir, qui ferait grincer des dents si l'on n'y prenait pas autant de plaisir. C'est parfois drôle, souvent émouvant et totalement humain. Tout cela sans jamais verser dans le pathos. Mauvais daron à découvrir sans tarder, vous ne le regretterez pas. Bonne lecture.
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Mauvais daron

Philippe Hauret fait dans le roman noir classique, mais du classique qu'il sait détourner avec pas mal d'humour, du décalage dans les situations et les accointances entre tel ou tel de ses personnages. L'un est fils d'un autre qui lui-même est amant d'une autre qui est la mère d'un autre qui lui-même... Si l'on rajoute que les professions des uns et des autres sont aux antipodes entre des malfrats, des complotistes, des flics, un juge, une avocate... Voilà donc un joyeux bordel vivement et rondement mené, sans temps mort. Le plaisir du lecteur est permanent, le sourire aux lèvres itou et il se prend à rêver d'un happy end multiple pour les principaux personnages, au moins les plus sympathiques d'entre eux.



Que pourrais-je dire de plus à part que, comme les romans précédents de l'auteur, il est profondément humain, les personnages de Philippe Hauret évoluent au fil des pages au hasard des rencontres, des événements souvent tragiques qui appellent à se remettre en question. Les plus convaincus d'iceux doutent, les plus obtus s'enferment. Même s'ils ne sont point expansifs, il y a de l'amour entre eux et c'est cela qui leur permet d'avancer.
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Mauvais daron



Daniel et René, deux retraités et amis de longue date, vivent en colocation depuis le décès de leurs épouses. Ils ont un rêve, s'acheter un camping-car pour partir en virée. Mais ce n'est pas avec leur maigre retraite qu'ils vont y arriver. Ils décident donc de cambrioler une villa afin d'avoir les fonds nécessaires. Une fois le délit accompli, ils cherchent qui pourraient leur racheter les bijoux volés. Daniel va donc voir Leni et Eusèbe, deux jeunes qu'il apprécie. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et Léni va se retrouver dans une fâcheuse posture.



Vincent est juge et en pleine crise de la quarantaine. Il est malheureux, malgré tout ce qu'il a accompli. Il a pourtant tout pour être heureux, une belle carrière, de l'argent, de somptueuses villas, une grosse voiture, une femme magnifique, deux enfants et une maitresse. Mais il lui manque quelque chose.



Je pense que si j'aime autant les histoires de Philippe Hauret c'est parce que les personnages sont parfaitement travaillés et très réalistes. Ce qu'il leur arrive pourrait arriver à n'importe qui. Ici, dans ce roman, nous avons tout un panel de la société représenté. Le retraité qui a du mal à finir les fins de mois; la vieille antillaise qui élève seule son fils, qui fait des ménages au black, qui galère chaque jour pour un salaire de misère et la peur de perdre son boulot; deux jeunes désoeuvrés qui rêvent de gloire et refusent les boulots de merde qu'on leur propose et la famille bourgeoise qui a tout pour être heureuse mais qui est malheureuse.

Et ce qui paraît improbable c'est que tout ce petit monde se connaît sans le savoir, ce qui va créer un énorme imbroglio.
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Que dieu me pardonne

Retour de Franck Mattis après Je vis je meurs, en meilleure forme. Un bon flic, sympa qui tente de faire son boulot au mieux, en respectant collègues et usagers, même les gens qu'il interroge. Toujours en questionnement sur sa vie privée, sa compagne Carole voulant un enfant, lui hésitant.



Philippe Hauret écrit un polar atypique, puisqu'il n'y a pas vraiment d'enquête, juste des gens qui vivent les uns à côté des autres, se croisent. Ils auraient pu se contenter de cela s'il n'y avait eu un petit coup de pouce du destin qui va les faire se fréquenter pour diverses raisons, pas toujours les bonnes. Un roman noir pas que noir. Il y a en lui des parcelles d'espoir, de l'optimisme, même si parfois icelui peut-être mis à mal. Des personnages crédibles, assez réalistes dans une histoire qui peut le paraître moins mais qui pour autant est très bien de bout en bout. Le flic facho est par exemple un type de personnage qu'on ne trouve pas beaucoup dans le polar alors que l'on sait que beaucoup de policiers votent FN : "Il ne pouvait plus supporter la xénophobie qui contaminait petit à petit les rangs de la police. [...] Les conditions de travail se durcissaient, la délinquance explosait, et la paie ne suivait pas. Ce qui rendait ses collègues toujours plus désabusés et nerveux." (p.27).



Philippe Hauret, sans être angélique, se place dans la position de l'écrivain défenseur des faibles, ses "méchants" sont les nantis, les riches et arrogants qui croient que tout s'obtient avec le pouvoir et l'argent, ses héros sympas sont les petits. Par exemple, lorsque Franck arrête un jeune Rom cambrioleur : "Trimballé depuis l'enfance d'un camp de fortune boueux à un autre, des planches en guise de murs, avec pour seul chauffage un poêle bricolé qui diminuait votre espérance de vie à chaque respiration. Un matelas humide, la saleté, les rats parfois, souvent même. La manche à la place de l'école, mais toujours sans un rond, tellement les sommes ramassées se révèlent dérisoires. Et les années passent, l'enfant grandit, sevré de tout, la tête vide de culture, d'éducation, d'hygiène et d'estime de soi-même." (p.25) C'est sans doute ce parti pris qui donne le ton positif au bouquin, on sent que dans les mots du romancier, il y a de l'espoir pour peu que l'on regarde le monde différemment, non plus comme on veut bien nous le montrer, mais avec nos yeux à nous, dépollués.



Une lecture qui fait du bien, même si tout n'est pas rose, un point de vue original dans une histoire qui ne l'est pas moins.
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