AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Philippe Jaccottet (680)


Philippe Jaccottet
Ce monde n'est que la crête d'un invisible incendie .
Commenter  J’apprécie          160
En passant devant l'une dernières fermes restées des fermes, ici tout près : le petit verger à l'abandon, les murs délabrés en bordure du chemin, le grand noyer au-dessus de la Chalerne - pourquoi tout cela me semble-t-il si "vrai", c'est-à-dire ni aménagé, ni orné, ni truqué ? Ces pierres usées, tachées, prêtes à retourner au sol d'où on les a extraites, ces très vieux arbres cassants, hirsutes, qui ne produiront plus que des fruits acerbes - et l'eau, sans jamais aucun âge.
Commenter  J’apprécie          162
En hommage à Philippe Jaccottet, décédé le 24 février 2021


Eau, défroisse tes pétales !
Paille, écume
Eau qui écumes contre ce mur de paille !

...

Contre cette cloison de paille
eau bienheureuse, tu t'ouvres
tu te changes en plume !

(p. 64)
Commenter  J’apprécie          160
Philippe Jaccottet
La Soif Hospitalière



Qui l'entendit jamais se plaindre ?

Nulle autre qu'elle n'aurait pu boire sans mourir
les quarante fatigues,

Attendre, loin devant, ceux qui plieront après ;

De l'éveil au couchant sa manœuvre était mâle.

Qui a creusé le puits et hisse l'eau gisante

Risque son cœur dans l'écart de ses mains.
Commenter  J’apprécie          160

Je ne peindrai qu'un arbre qui retient dans son feuillage
Le murmure doré d'une lumière de passage
Commenter  J’apprécie          160
Je pense quelquefois que si j'écris encore, c'est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d'une joie dont on serait tenté de croire qu'elle a explosé un jour, et répandu sa poussière en nous. Qu'un peu de cette poussière s'allume dans un regard, c'est sans doute ce qui nous trouble, nous enchante ou nous égare le plus
Commenter  J’apprécie          160
C'est le tout à fait simple qui est impossible à dire.
Commenter  J’apprécie          160
Elle s'approche du miroir rond
comme une bouche d'enfant
qui ne sait pas mentir,
vêtue d'une robe de chambre bleue
qui s'use elle aussi.

Cheveux bientôt couleur de cendre
sous le très lent feu du temps.

Le soleil du petit matin
fortifie encore son ombre.
Commenter  J’apprécie          160
Nos anges à nous ne sont peut-être que ces nuages dont le corps rosit dans le jaune des ciels d'hiver.
Commenter  J’apprécie          150
Brûlant des ronces à la fin du jour, j'ai vu soudain approcher du brouillard, silence devenu visible, fumée humide et froide montée de l'eau plutôt que d'un feu, exhalaison de la terre détrempée, souffle tout à coup froid comme de l'acier, menace peut-être, mais que j'aimais parce que réelle, parce que vivante, parce que "vraie", comme si tout valait mieux que des pensées et que la mort.
Un troupeau qui serait venu sans le moindre bruit me lécher la main d'une langue froide. Tandis que la nuit aussi approchait.
Commenter  J’apprécie          150
1959

JANVIER

Glace, limpidité, soleil. De rares nuages, petits, accrochés aux montagnes. Tout est purifié, les ornements sont tombés, rien ne reste que les formes essentielles. La terre du jardin est dure, le matin, comme criblée par une rosée glaciale, puis toute la journée légèrement humide. Rêve d'écrire un poème qui serait aussi cristallin et aussi vivant qu'une œuvre musicale, enchantement pur, mais non froid, regret de n'être pas musicien, de n'avoir ni leur science, ni leur liberté. Une musique de paroles communes, rehaussée peut-être ici et là d'une appoggiature, d'un trille limpide, un pur et tranquille délice pour le cœur, avec juste ce qu'il faut de mélancolie, à cause de la fragilité de tout. De plus en plus je m'assure qu'il n'est pas de plus beau don à faire, si on en a les moyens, que cette musique-là, déchirante non par ce qu'elle exprime, mais par sa beauté seule. On n'explique absolument rien, mais une perfection est donnée qui dépasse toute possibilité d'explication. Racine quelquefois, Pétrarque, Góngora par éclairs, Labé ? Arnaud Daniel ? Scève ?
Commenter  J’apprécie          150
L’INATTENDU



Je ne fais pas grand - chose contre le démon:
Je travaille , et levant les yeux parfois de mon
travail, je vois la lune avant qu’il fasse clair .

Que reste - t- il ainsi qui brille d’un hiver?
A la plus petite heure du matin je sors ,
la neige emplit l’espace jusqu’aux plus fins bords,
l’herbe s’incline devant ce muet salut ,
là se révèle ce que nul n’espérait plus »
Commenter  J’apprécie          150
On marche, on se rapproche, on s'arrête. Personne toujours. Nul qui ouvre la porte des forêts. Tout a-t-il cessé de vivre ? Alors, il apparaît qu'il n'est pas un de ces roseaux qui ne bouge. Un chuchotement rapide passe de l'un à l'autre, un peu plus haut que le sol ; au-dessus, des cris épars d'oiseaux que l'on devine, que l'on perd de vue. Entre le ciel et ses reflets. Rien que l'espace, presque immobile, et au milieu ce murmure, éternel.


(p. 91)
Commenter  J’apprécie          150
Philippe Jaccottet
Oui, oui, c’est cela…


Oui, oui, c’est cela,
c’est cela !
criait-elle.
Et son visage semblait éclairé
par quelque chose qui lui faisait face.
Commenter  J’apprécie          150
Je ne vois presque plus rien que la lumière
les cris d'oiseaux lointains en sont les noeuds,
toute la montagne du jour est allumée ,
elle ne surplombe plus,
elle m'enflamme
Commenter  J’apprécie          150
"Lapidez-moi encore de ces pierres du temps
qui ont détruit les dieux et les fées,
que je sache ce qui résiste à leur parcours et à leur chute."
Commenter  J’apprécie          150
la lumière est bâtie sur un abîme, elle est tremblante,
hâtons nous donc de demeurer dans ce vibrant séjour,
car elle s'enténèbre de poussière en peu de jours
ou bien elle se brise et tout à coup nous ensanglante.
Commenter  J’apprécie          152
Je ne voudrais être rien d'autre qu'un homme qui arrose son jardin et qui, attentif à ces travaux simples, laisse pénétrer en lui ce monde qu'il n'habitera pas longtemps.
Commenter  J’apprécie          150
Muet. Le lien des mots commence à se défaire
Aussi. Il sort des mots.
Frontières. Pour un peu de temps,
Nous le voyons encore.
Il n'entend presque plus.
Hélerons-nous cet étranger s'il a oublié
Notre langue? S'il ne s'arrête plus pour écouter?

Il a affaire ailleurs.
Il n'a plus affaire à rien.
Même tourné vers nous,
C'est comme si on ne voyait plus que son dos.

Dos qui se voûte,
Pour passer sous quoi?
Commenter  J’apprécie          150
une aigrette reste à l'horizon
un parcours de feu

et dans l'assemblée des chênes
la huppe étouffant son nom

Feux avides, voix cachées
courses et soupirs
Commenter  J’apprécie          150



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Philippe Jaccottet (898)Voir plus

Quiz Voir plus

Voyage au centre de la terre

Comment s’appelle le personnage principal ?

Otto
Axel
François
Hans

10 questions
116 lecteurs ont répondu
Thème : Jules VerneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}