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Citations de Philippe Muray (522)


L’apparition d’une nouvelle humanité, son auto-accouchement dans les larmes et la fête, dans l’inconscience de cette apparition, voilà ce que j’essaie de rendre pensable […].
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La fiction est le diable de la réalité qui le sait encore ?

Nous sommes désarmés en face du Bien, c'est logique : on ne nous a appris à lutter que contre le Mal. Il faut reconnaître que la bagarre a été chaude et que le négatif, ou la "part maudite", ont été pratiquement éradiqués, au moins sous leur formes les plus spectaculaires, de ce côté-ci du monde. (...) Nous n'avons aucun arguments contre le Bien, contre l'innocence, contre le sentimentalisme de la moralité, de la vertu, de la volonté de transparence partout, des bonnes intentions, de la télécharité.
Et voilà pourquoi vos romans sont muets.
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Ce que j'appelle l'époque de la fin est cet âge qui se signale de ce que les deux sens du mot fin, d'une part la fin comme arrêt, comme borne, clôture, conclusion, consummatum est et fin des fins, et d'autre part comme but, destination, résultat ou finalité, fusionnent indubitablement, se présentent comme inséparables.
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Dans quel règne nous vivions, nous, sous l'empire de quels éléments qu'on avait crus incompatibles et qui n'étaient même pas rivaux mais bien riverains, irréfutablement, frontaliers mimétiquement, concurrents mimiquement, confondus...
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Muray ne voit nulle part d'alternative à cette solution finale, sinon l'éphémère résistance de quelques fragments de Réel et d'Histoire. Ce que traduit son adresse fulgurante aux djihadistes après l'attentat du World Trade Center : "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts."
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... Pasolini, il y a 28 ans, osait encore écrire de cette "forme d'antifascisme archéologique qui est en somme un bon prétexte pour se voir décerner un brevet d'antifascisme réel"... Le vrai fascisme nouveau, continuait-il, c'est "ce que les sociologues ont gentiment nommé 'la société de consommation'" ; dont les résultats, à les bien examiner, étaient ceux "d'une dictature, d'un fascisme pur et simple' en train de transformer les êtres humains jusqu'au fond de l'âme, et si savamment qu'ils ne s'en rendent même pas compte... "Le fascisme est fini (et donc l'antifascisme rendu vain) parce que quelque chose de pire le remplace : le pouvoir de la consommation et son idéologie hédoniste."

pp. 110-111, mai 1998.
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(Citation de Zola, p. 188) : "C'est le vieux rêve sémite de l'Evangile que balaye la claire raison latine appuyée sur la science moderne."
Sans commentaire, n'est-ce pas ?
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De tous les Maîtres-Autels du 19°, Hugo est donc le plus grand. Les autres lui doivent tous quelque chose. Une feuille du Rameau d'Or. Un brin d'olivier. Un peu de rayon de gloire et de mystère.
Le Maître-Autel est enveloppé d'ombre mais pas trop. Si son style peut paraître faible, sa pensée morne à la longue dans la boursouflure répétée, c'est qu'il se soucie peu de la lettre, à l'inverse des mauvais esprits. La lettre tue l'enthousiasme collectif, le bon esprit vivifie... Il ne se laisse pas arrêter par les enfantillages du style ou de l'écriture, l'obsession des phrases et la composition... Il est bien plus que ce qu'il dit, il dit bien plus que ce qu'il écrit et nous sommes bien plus, grâce à lui, que ce que nous lisons.
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Mais les foules qui défilaient en mai 1885 autour de l'urne géante de l'Arc de Triomphe sur son velours violet, qui se ruaient émues aux larmes sous les écussons et les trophées et devenaient peu à peu océan en approchant du Panthéon, ne savaient sûrement pas qu'elles célébraient les retrouvailles de la civilisation avec une obsession nécromante vieille comme le monde et comme la mort. Celle de Saül essayant de tripoter l'ombre de Samuel, mais aussi bien celle de Gilgamesh faisant revenir Enkidu ou celle de la veuve de Darius rappelant son mari du royaume des esprits ... Le 19° proprement dit est ce temps marqué sur le calendrier de tout le monde où le genre "dialogue des morts" a recommencé à se manifester dans un langage qui prétendait apparaître comme l'expression littéraire naturelle de la nouvelle humanité religieuse.
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Merci de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas
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Le même, ici encore, ne rencontre que le même; à ceci près que ce même, désormais, est repeint aux couleurs héroïques de l'excentricité (minorités sexuelles, ethniques, ect.), donc de cette marginalité, devenue centre tout en continuant à se prétendre marginalité, sans laquelle aucun consensus efficace ne saurait régner.
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organisations routinières de colères sans risques
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rien d'autre à étaler que son ostentation tautologique
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faire le ménage dans les temps anciens (dans la Jadisphère)
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Le chantage, en politique, et comme facteur de destruction de la politique (songez à l’accusation pétrifiante de « misogynie », toujours prête à sortir dès qu’une femme politique est attaquée), est d’invention récente mais d’utilisation systématique. L’imposture sentimentale est de facture moderne et démocratique. Mais je ne suis même pas certain que ce soit une imposture. Il est probable que ceux et celles qui utilisent l’arme des larmes le font en toute sincérité et au nom d’une sorte de mission apostolique… (Flammarion, Champs/Essai, 2008, p. 168)
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Dans notre Pays des Merveilles, le Bien a non seulement recouvert le Mal, mais plus encore il interdit que celui-ci soit écrit, c’est-à-dire ressenti ou vu.
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La passion fait tout passer, c’est le droit de l’homme le plus imprescriptible. Plus les affaires règnent, plus le business tourne dans son propre vide, avec pour seul et unique projet son extension absolument sans fin, et plus le lyrisme cordicole doit triompher à la surface, habiller la réalité, camoufler les pires trafics, ennuager toutes les intrigues, faire passer l’Ordre Nouveau du monde pour une sorte d’ordre divin.
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Nous en avons fait. Nous en ferons d’autres. Mais notre plus gros défaut, notre pire tare à vrai dire, notre vice épouvantable, c’est de ne jamais aller jusqu’au bout. Voilà notre immoralité. Nous chipotons dans les pourtours, nous prenons des mesures, votons des lois, nous lançons des tas d’opérations coup de poing dans tous les sens, pour n’importe quoi, n’importe quand, et puis tout s’oublie, tout se dissout.
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Il serait vain d’incriminer le Spectacle sans clouer les spectateurs au même pilori. La plus belle fille du monde ne peut donner que les caresses dont on la couvre. Le Spectacle ne peut offrir que ce qu’il trouve chez ceux qui le désirent. Et le Consensus, au fond des choses, n’est qu’un autre nom pour « servitude ».
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Coupable, Baudelaire, crie Sartre. Coupable de se sentir inutile. Coupable de penser que les hommes utiles sont hideux. Coupable de se soumettre. Coupable de définir l'être vivant par son au-delà. Coupable d'accepter les lois morales de la société, de ne pas se rebeller, de ne pas créer de nouvelles valeurs. Coupable de n'être pas le pervers que le monde attend. Coupable d'accepter la chrétienté, le christianisme et l'histoire du catholicisme.
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