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Citations de Pierre Jourde (329)


L'ai-je jamais eu ce pays perdu ? Je le perds, je ne cesse de le perdre. Dans mon esprit, dans ma mémoire, à chaque heure de mes séjours là-bas je le soutiens en moi comme on aide à marcher un vieux parent dans les corridors d'un hospice, espérant qu'il demeure un peu de lui-même.
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Pierre Jourde
"C'est une erreur de croire que parce qu'un livre se vend à des centaines de millions d'exemplaires, il a forcément quelque chose de bien".
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L'incarnation même du destin jaloux
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...Donner à ces paroles la substance et l'autorité d'une chose qui pèse et qui demeure.
...l'écrire avec les mêmes mots volatils, légers que ceux qui évoquent le temps qui passe et le temps qu'il fait, la pluie qu'on attend et les neiges d'antan.
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P 136 A l'index « Liberté »: « Servitude volontaire de ceux qui dévoilent leur intimité au monde sur les réseaux sociaux tout en protestant contre les instruments modernes de surveillance qui se généralisent, caméras, fichage ou diffusion d'adresse. »
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La voix (à la radio) filait le discours prévisible, énumérait tout ce dont il ne faut pas parler, parce que ce n'est pas bien, le rayonnement de la France, patin-couffin. On a beau ne pas être nationaliste pour un sou, on se sent gêné par cette espèce de cahier des charges qui vous fait dire ce genre de choses pour être un intellectuel comme il faut et comme les autres.
Et puis on a mis un nom sur la voix.
ça n'était pas un journaliste, ça n'était pas un ministre, ça n'était pas un fonctionnaire européen.
Jean-Marie Gustave Le Clézio.
Et zut.
Le Clézio himself.
J'ai réalisé à ce moment que je n'aurais pas dû penser ce que j'avais pensé. (...) Sincèrement, je me suis presque détesté de concevoir des choses pareilles d'un type si bien.
J'ai réalisé tout ce qu'il y a de magnifique dans on parcours (...). En plus, il a vraiment l'air sympathique.
Oui, mais je les ai pensées, ces choses. Sans savoir que c'était lui.
Et je me suis souvenu de mes lectures de Le Clézio. C'était une expérience bizarre. Je le lisais en me disant que je devais aimer ça. Et je me surprenais à penser des choses que je ne voulais pas penser. Des mots me traversaient : platitudes, gentillesse, ennui distingué. Je les écartais. Je ne pouvais pas avoir raison, contre l'assentiment universel, la stature du grand écrivain. Contre ce que je désirais éprouver, et que je n'arrivais pourtant pas à éprouver.

p. 170
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Les livres ouverts (la BNF), c'est du symbole pour maquette. L'architecture à la française, telle que Perrault la représente, aime les symboles, les abstractions et les maquettes. Beaucoup moins les gens censés fréquenter ces maquettes, et qui ont le mauvais goût d'avoir un corps, des désirs et des besoins.
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Cet essai n’a pas l’ambition de fournir une définition dogmatique de l’incongru, valable à toutes les époques, pour tous les pays, dans tous les arts, mais de proposer une certaine conception de l’incongru littéraire, à la fois rhétorique, logique et philosophique, conception qui permette d’en détailler les formes. J’invite à prendre les catégories délimitées ici autant comme un jeu que comme un exercice sérieux. Le jeu fonctionnera bien s’il intéresse assez les participants pour qu’ils aient envie d’en discuter les règles.
Ce caractère ludique n’a rien d’incompatible avec une taxinomie vétilleuse. L’incongru vit de particularités. Il n’est pas étranger à la jouissance que peut procurer l’inutilité ostentatoire des classements en ordres, espèces, sous-espèces fondés sur d’infimes caractéristiques. Conforme en cela à son objet, cette réflexion tente de fournir au plus négligeable insecte le tiroir adéquat où le ficher. Ce souci constant d’une catégorisation abusive a permis de formuler dans cet essai certaines lois destinées à révolutionner l’ontologie moderne, telles que l’Effet Frankenstein, le Principe de l’éléphant, le Théorème du pédalo, de décrire les mœurs d’espèces rares comme le moule à gaufres, de déceler l’existence de quelques monstres qui avaient échappé jusqu’à présent à l’observation, comme le concombre fugitif, le pélican à ressort ou le céphalophone. L’histoire littéraire même s’en trouve bouleversée, et l’on apprendra que, si Jean-Paul Sartre avait préféré les salsifis aux marronniers, il serait devenu Alexandre Vialatte.
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Quelques-uns excipaient des droits imprescriptibles de l’écrivain : il est livre d’écrire ce qu’il veut, sans la moindre autocensure. [...] Mais tu voyais bien, toi, et ce droit absolu, tu ne le reconnaissais pas. Tu savais qu’un libre pouvait faire très mal et tu ne saisissais pas très bien au nom de quoi il devrait, par principe, se situer au-dessus de l’éthique commune. Comme si l’artiste résidait dans un absolu exempt de règles qui régissent les hommes ordinaires.
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Nous sentons qu'aussi fort que nous puissions nous serrer, nous ne nous tenons pas, nous tâtonnons les uns vers les autres dans la confusion, nous nous touchons comme des aveugles qui tentent de se reconnaître, et c'est sur cette seule tentative que nous pouvons un instant nous reposer, par elle que nous sommes lavés, non de notre incurie, mais de nos fatigues. (p.37)
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Tout ce que tu as raconté dans le livre, tu l'avais vu, ou vécu toi-même, ou recueilli dans les innombrables récits, légendes, racontars qui courent le village, en nourrissent la vie, car comment vivre sans raconter, sans jouir de la vie des autres et de la sienne en la faisant rouler dans la gorge comme un vin, récits qui en font, plus sûrement qu'un agrégat de pesantes maisons, une impalpable résille de mots. Mais ce que chacun sait, il ne faut pas que tout le monde le sache.
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n'aiment pas en eux-mêmes."
"Dire le handicap, c'est désigner celui qui en est affecté. Le désigner, c'est le dénoncer. Il n'y a pas de neutralité de la parole envisagée ainsi. Elles est positive ou négative, elle choisit le bien ou le mal. Par conséquent, dire une chose qui n'est pas belle, ou pas tout à fait normale, vouloir que cela se fixe dans l'écrit, c'est la vouloir en tant qu'elle est mauvaise, c'est vouloir le mal; T. se voyait dénoncé.
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Mais il est entendu, qu'un paysan incarne le vrai, qu'il ne peut être chose que lui meme, que tout son être est dans son apparence.
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A la suite d'une erreur d'orientation de son aide de camp, Ghor s'empare de la Papouasie. L'opération se solde par de lourdes pertes. Plusieurs compagnies sont mangées par l'ennemi. D'autres sont mises à sécher en prévision des disettes futures. La division Grossmann disparaît au beau milieu de la campagne, s'égare dans la jungle et le brouillard des plateaux, traverse une chute d'eau, longe un corridor souterrain, trouve des escaliers, les monte, massacre une petite troupe d'indigènes qui s'opposait à son passage, écarte un rideau rouge, et apparaît sur la scène de l'opéra de Manaus pendant une représentation d'Aïda, sous les applaudissements du public.
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Ce sont les chimères qui ont permis de fuir les chimères. Du moins c'est ce qu'elle a aimé à croire, c'est l'histoire qu'elle s'est racontée, elle aussi, parce qu'on a beau vouloir fuir les chimères, elles sont là tout de même, on en réchauffe une sans le savoir, une toute petite parfois.
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Je savais à peu près comment persuader un homme que l'on est une femme qui a consenti par passion au sacrifice de sa vertu. Je savais aussi faire semblant de consentir malgré moi aux fantaisies sexuelles qui faisaient ses délices, qu'il prenait pour des privautés, et dont j'avais déjà, avec d'autres, pu mesurer la banalité. Bien sûr j'étais classiquement prise d'accès de remords bien spectaculaires, je pleurais mon honneur, je ne voulais plus jamais le voir. Je ne répondais plus au téléphone, je lui fermais ma porte pendant des semaines, histoire d'enfoncer l'hameçon un peu plus profond.
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Si l'on va très loin, l'ombre devient plus épaisse, ce n'est même plus une ombre. Une ombre qui n'a jamais vu l'homme a quelque chose de sauvage, un parfum âpre, une puissance fauve qu'on ne trouve pas dans l'ombre de cave banale.
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Nous, qui nous estimons si intelligents, fruits de millénaires de « progrès », trouvons la plèbe romaine bien barbare de s’être complu aux jeux du cirque. Nous devrions nous inquiéter du jugement de nos descendants. Le contenu de nos distractions télévisées sera sans doute un objet de dégoût et de dérision pour les générations futures.
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Pierre Jourde
On reconnaît le véritable écrivain à cette manière de condenser toute une richesse de sens en une scène.
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Je te passe la trêve des confiseurs, les projets qu'on finalise, je pourrais écrire quinze volumes avec leurs stéréotypes et leurs fautes de français. Ca ne tient pas uniquement à leur inculture globale, ils sont formés à ça. Si le pape agonisait demain, ils viendraient te raconter que toute la Pologne retient son souffle. Ils n'en savent rien, c'est juste que ça ne peut pas être autrement, dans leurs têtes de journalistes, plus entortillés de conventions qu'un bourgeois Louis-Philippard.
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