Cela va finir par se savoir : j'aime beaucoup l'auteur, enfin, heu, ses livres, seule rencontre à l'heure actuelle. Après Le Maréchal absolu Pays perdu La première pierre Winter is coming, ces trois derniers évoquant des épisodes de sa vie, genre que d'ordinaire je fuis, voici une histoire de canapé-lit; mais son talent doit être incontournable puisque même sur la maladie (et le décès) de son fils, j'ai dévoré le texte.
Cette fois, à une époque non précisée, Jourde faisant fi de la chronologie et mélangeant allègrement passé, présent et même futur, ainsi que la géographie, peu importe, sa grand-mère maternelle est décédée, une grand-mère affreuse en particulier à l'égard de sa fille, la mère de l'auteur (vous suivez?), et le voilà, accompagné de son frère Bernard et son épouse Martine, à transbahuter un canapé vieillot jusqu'à la demeure familiale au fin fond de l'Auvergne.
Cette équipée permet de découvrir le trajet en France profonde (respect à la France profonde, hein!), des dialogues fous (inventés, mais psychanalysants parfois, il y a de la névrose familiale dixit la quatrième)(de toute façon, il y a déjà le canapé) et des voyages jourdesques, avec ou sans Bernard, dont ils s'est tiré vivant, mais après moult péripéties.
Avouons-le, parfois les blagues sont scato, Jourde raconte sa vie, mais fichtre je me suis bien amusée. Et j'en avais besoin. Je sais, ce n'est pas franchement un compte-rendu objectif mais tant pis. De toute façon Jourde a déjà désamorcé les critiques qu'on pouvait lui faire, alors...
Intervention d'un lecteur déçu de trouver tels passages sous la couverture blanche de Gallimard (mais où-va-t-on, quoi!)
"-Je revenais faire un tour, mais je vois que ça ne s'est pas arrangé, je vais revendre ce bouquin chez Gibert fissa, fait le lecteur.
-C'était qui? turlute Martine.
-Notre lecteur. Il s'en va.
- C'est le seul?
- J'en sais rien.
- Mais si personne ne nous lit, on va continuer à exister?
- Un livre existe sans lecteur.
- Tu es sûr?"
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