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Critiques de Robert Bloch (232)
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La nuit de l'éventreur

Bienvenue à Whitechapel...

Une histoire sur Jack l'éventreur narrée par Robert Bloch, il était inévitable que je saute dessus à un moment donné. De surcroît quand j'ai vu que le récit se basait sur les faits réels.

Il en aura fait couler de l'encre (et des images, les films et séries n'étant pas en reste), ce tueur. Mais l'auteur n'a conservé que l'essentiel de la réalité pour bâtir un roman à sa sauce, donc je n'ai pas tout pris pour argent comptant. En même temps, ce n'était pas écrit "documentaire".

J'ai beaucoup aimé les descriptions sur le Londres de 1888, disséqué avec précision et moult détails, mais sans trop en faire, donc le lecteur ne se lasse pas. Hormis ceci, le sang coule à flots, comme on pouvait s'y attendre, et savoir que même romancé, tout a existé fait froid dans le dos. L’inspecteur Abberline enquête et nous le suivons pas à pas dans les méandres de ses pensées, au rythme de l'horreur qui s'intensifie au fil de ses découvertes. Mais nous voyageons également dans les pensées des personnages secondaires, policiers aussi bien de suspects, avec assez de précisions et de réalisme pour qu'on suive les événements comme si on y était.

Le suspense est ménagé, puisque tout au long de ma lecture, je n'ai pas pu déceler qui était coupable ou non. L'incompétence de Charles Warren, qui dirigeait l'enquête à l'époque m'a un peu tapé sur le système, tout en m'aidant à comprendre pourquoi Jack a si longtemps échappé à son arrestation.

Voilà donc mon avis : Un excellent roman à la fois instructif et palpitant, avec tout ce qu'on peut attendre d'un livre d'épouvante, magistralement écrit par un auteur que je qualifierais d'incontournable.
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L'Embarquement pour Arkham

L'embarquement pour Arkham est intéressant à plusieurs égards et pour plusieurs raisons.

D'une part, il montre l'étendue de l'imagination de Robert Bloch, dont les 12 nouvelles constituent ici ce recueil. En effet, celui ci fait preuve d'une créativité et d'une imagination qui rend hommage à son illustre maître H.P.L. ainsi qu'à toute la littérature de l'imaginaire. Toutes différentes les unes les autres, les nouvelles proposent une plongée dans un monde horrifique, empreint de la touche Lovecraftienne. Les références sont nombreuses, même si Robert Bloch s'est surtout attaché à développer la mythologie autour de Nyarlathotep, dans des nouvelles égyptologiques, ou égyptillogiques ( selon les propres termes de l'auteur) qui sont pour moi les plus réussies, et qui prouvent une réelle intention de la sa part de se détacher du style de Lovecraft. Mais j'y reviendrai...

D'autre part, le dossier en fin de tome nous en apprend énormément sur la manière d'écrire de Lovecraft ainsi que sur sa personnalité. Robert Bloch ayant correspondu avec lui pendant quatre ans, leur rapport s'étant changés en amitié, c'est avec un certain intérêt que le lecteur lira les anecdotes concernant le maître de Providence, qui décrivent un personnage éloigné de la figure publique connue. Robert Bloch a publié les propositions et corrections suggérées par Lovecraft quant à une nouvelle, et elles montrent toute l'étendue de sa culture, des connaissances, et de son érudition, ainsi que de sa précision historique et scientifique, qui sont tout simplement impressionnantes. On se rend compte alors de l'immensité de l’œuvre, ainsi que de son importance, si Lovecraft avait vécu plus longtemps et pu développer sa mythologie encore lus avant...

Maintenant passons aux choses qui fâchent et qui concernent l'auteur Robert Bloch. Deux principalement.

La première étant cette lourde insistance dans ces propos à nous rappeler ses correspondances avec Lovecraft et qui ont fait de lui un écrivain. Derrière ses paroles, et son insistance, on ne peut que déceler un fort désir de reconnaissance et de recherche de personnalité artistique propre, mais il transpire également une désagréable idée d'ego démesuré. En effet, Robert Bloch ne cesse de vanter les mérites de ces nouvelles, même s'il se cache derrière le "filtre" de Lovecraft, et c'est plutôt lourdingue. Il donne vraiment l'impression de se considérer comme le seul et unique véritable successeur de Lovecraft. On ne lui enlèvera bien entendu pas tout le boulot qu'il a fait ( lui et tous les autres membres du Lovecraft club) pour faire connaître les écrits de H.P.L., sauf qu'il faut savoir s'arrêter à un moment et faire preuve d'un peu d'humilité.

Ensuite, lui qui se vante d'être l'auteur le plus proche du style de Lovecraft, à l'époque, n'est pas aussi proche qu'il le prétend. Certes, ces nouvelles ( et j'en ai lu d'autres) ne manquent pas d'idées, et font preuve d'une créativité débordante. Mais elles n'atteignent en rien le génie de Lovecraft, leur traitement est bien souvent décevant, ou n'apportent pas les émotions de terreur ou de dégoût qui caractérisent tant le style de Lovecraft. Vous pourrez relire les nouvelles de ce dernier, la peur de l'inconnu sera toujours présent, même si vous les connaissez par cœur. Ce n'est pas le cas de celles de Robert Bloch, qui sont à prendre pour ce qu'elles sont, des nouvelles horrifiques d'un potentiel fantastique énorme, mais qui, même si certaines font référence à la mythologie Lovecraftienne, ne sont pas à référencer comme telles. Quelques nouvelles sortent du lot : le dieu sans visage, le dieu des abysses...

Robert Bloch affirmait qu'il ne suffit pas de broder une histoire autour des quelques notes rédigées et laissées en suspens par Lovecraft, pour faire du Lovecraft ( ll parlait d'August Derleth), mais au moins Mr Derleth savait faire naître des émotions à l'égal de Lovecraft dans pas mal de ses textes.

Mais il ne s'agit là que de mon avis, de mon ressenti, dans ce que j'ai moi même compris, "expérimenté" et "ressenti" de l’œuvre de Lovecraft.

Ce recueil plaira ou ne plaira pas, l'essentiel étant de vous faire votre propre idée du contenu. Malgré ma demi déception, cela ne n’empêchera pas de lire Retour à Arkham, au titre on ne peut plus équivoque et évocateur,un roman de Robert Bloch.
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La nuit de l'éventreur

"Dès lors que nous admettons que l'homme soit inhumain envers l'homme, dès lors que nous continuons à vivre dans un monde de guerres, de tyrannie, de terrorisme, de torture et de violence absurde, nous sommes tous victimes de la Nuit de l'Éventreur."





Un excellent roman riche de sanglants détails et de morbides descriptions, basé sur des faits, certes réels, mais n'ayant pas la prétention d'apporter une quelconque réponse au mystère qui entoure "Saucy Jack".

L'auteur qualifie lui-même son récit de roman et non de "l'oeuvre d'un chercheur" en vue d'une bio.



Jack l'Éventreur...

Un sujet qui d'entrée de jeu m'interpelle vivement et m'intrigue d'autant plus, qu'aujourd'hui encore, aucune lumière n'a été faite sur ces terribles événements qui changèrent à jamais la destinée du désormais célèbre quartier de White Chapel.

On ne sait effectivement pas grand-chose de celui qu'on dépeint comme un des premier symbole du meurtre décrit comme tel, de ce tueur barbare qui rôdait dans les rues sombres et humides du Londres de la fin du dix-neuvième siècle.

"L'Enfer est fuligineux.

C'est ce que Shakespeare avait écrit, voici bien longtemps, mais il aurait pu utiliser les mêmes mots pour décrire Londres."



Nombreuses critiques suffisamment explicatives et par ailleurs excellentes, résumant déjà cet ouvrage, je vais plutôt vous parler des circonstances dans lesquelles il est né...

Le 'Weird Tales' publie donc en 1943 " Your truly, Jack The Ripper ". Cela faisait une petite dizaine d'années que Robert Bloch écrivait régulièrement pour le magazine mais sans grand succès jusqu'ici... Où la situation évolue fondamentalement : en effet, très vite, l'histoire de Jack l'Éventreur est présentée par l'un des show radio nationaux les plus populaire de l'époque, incluse dans un livre relié 'The mystery Companion', réimprimé dans d'autres anthologies et même adaptée pour la télévision et paraît dans nombre de pays à travers le monde. L'on continue encore de nos jours à l'inclure dans diverses miscellanées.

Suite à un tel engouement, l'auteur rapidement "prié" d'écrire à nouveau sur Jack, racontera plusieurs histoires dans lesquelles apparaîtra le tueur légendaire. Il l'introduira également dans un épisode de Star Trek à la demande des producteurs.

C'est ainsi que Bloch accumule au fil des ans quantité d'articles, archives et livres concernant la Némésis du Londres de 1888.

La plupart essayant vainement de résoudre la fameuse énigme de son identité, ainsi que d'émettre pléthore de théories quant au pourquoi des actes criminels et sordides qui lui sont attribués. Plus de cent ans après, aucune preuve tangible (et l'on en comprendra mieux la raison à la lecture du roman) n'est apportée au dossier.

Aucunement satisfait par les solutions avancées, Bloch décide finalement de fournir une explication possible qui lui soit propre, et sous forme romancée. C'est ainsi que prend vie "La nuit de l'Éventreur".

À la différence de certains livres - ou pièces de théâtre - sur ce meurtrier d'envergure, celui-ci est bel et bien basé sur des faits avérés et, à part le héros, l'héroïne et quelques personnages secondaires sortis de son imagination, l'écrivain fantastique que je découvre ici met en scène de façon remarquable des figures plus ou moins connues de l'Histoire ayant vraiment existées. Ainsi donc, se retrouvent mêlés, de près ou de loin aux circonstances présidant aux crimes, des noms tels que Richard Mansfield ; Sir Arthur Conan Doyle ; Sir Oscar Wilde ; George Bernard Shaw ; ou même Joseph Merrick, plus connu comme Elephant Man... La Reine Victoria en personne jouera un rôle dans l'affaire. Le psy, Robert Lees ; l'inspecteur Abberline ; Sir Charles Warren ; les cinq victimes, les gens les ayant fréquentées et ceux ayant trouvé leurs corps, sont eux aussi bien réels.



Il en reste d'après moi un palpitant récit aux allures de thriller, une enquête haletante à laquelle on participe avec une délectation non dissimulée. En plus d'en apprendre d'avantage sur l'Éventreur, on appréciera les interludes historico-terrifiants dont nous gratifie Bloch à la naissance de chaque chapitre, comme une agréable entrée en matière, si j'ose dire.



Est-ce utile de préciser ma note ? Vous l'aurez deviné, il vaut 5 mortes, heu... étoiles pardon, à mes yeux.

J'ai adoré me plonger dans ce monde froid, sombre et glauque. Ce fût un ravissement sur toute la ligne que d'accompagner les protagonistes dans leur tribulations policières, ou personnelles, à travers les quartiers de la vieille capitale anglaise.





Mille mercis à Greg 320i pour la jubilatoire lecture ainsi préconisée ;-)









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Le Maître du passé

Recueil de sept nouvelles et d'une novella, Le Maître du passé montre encore, s'il en était besoin, que Robert Bloch maîtrise parfaitement tous les genres.

Nous plongeons tout d'abord dans la novella, C'est arrivé demain, roman catastrophe novateur, puisqu'il a été écrit en 1943. L'auteur n'est pas familier avec la science-fiction, mais s'en tire néanmoins haut la main, la qualité de sa plume aidant.

Les autres textes, de genres très différents, que je ne relaterai pas puisque déjà repris dans d'autres retours, sont un pur délice et je les ai tous savourés à plusieurs reprises.
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Psychose

Connaître le punch d'un livre ôte-t-il nécessairement le plaisir de le lire? Pas vraiment selon l'expérience que je viens de faire. Car ce classique de l'horreur m'a ravi même si le fameux secret m'était déjà connu. Les dialogues entre Norman et sa mère, l'enchaînement des conséquences du vol de Mary, l'impétuosité de sa sœur, la fainéantise du shérif, tout concoure à augmenter la tension, à nous tenir sur le bout de notre chaise. Dans mon cas cela a fonctionné à merveille et j'ai lu ce livre en un rien de temps. Bloch a commis plusieurs autres romans de ce genre, surfant sans doute sur le succès de celui-ci. Qu'importe, s'ils sont aussi bons, je suis preneur!
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La nuit de l'éventreur

Lorsque l’on me présente un tel menu, je ne puis que saliver d’avance… "Dans cette œuvre de fiction, certaines libertés ont été prises à l’égard de certains personnages ayant réellement existé, mais les détails concernant les activités de Jack l’Éventreur proviennent directement des archives de l’époque".



Whitechapel, 1888, c’était pas le père Nowel qui déambulait dans les rues, distribuant des cadeaux aux péripap… aux puéripa… aux putes !



Non, dans le genre distribution, c’était plutôt celle des coups de couteaux à gogo et l’éparpillement de votre capital vie dans sa version « je dissèque à tout vents ».



Ne nous y trompons pas, ceci est un roman, une fiction basée sur des faits « réels », bien que nous ne sachions pas tout et que nous ne soyons sûrs de rien.



L’histoire racontée est telle qu’elle aurait pu se passer lors de ces journées « corps ouverts ».



Malgré le côté fictionnel, pour celui qui veut en apprendre un peu plus sur les crimes de 1888 et sur la vie miséreuse dans certains quartiers de Londres, cet ouvrage fera parfaitement l’affaire étant donné qu’il sera moins indigeste qu’une étude brute de dépeçage, pardon, de décoffrage.



L’écriture coule comme le sang fraichement versé, pas de temps mort bêtement perdu entre les meurtres 3-4 et le dernier de Mary Jane. On suit l’inspecteur Abberline dans son enquête et l’on s’attache à des personnages secondaires, tels le Dr Mark Robinson et Eva.



Tous les personnages ayant existé sont dans les pages, suspects comme policiers, vous partagerez leurs pensées, mais pas assez pour deviner s’ils pourraient être les coupables ou pas.



On y croisera Conan Doyle, Oscar Wilde, Joseph Merrick et un chef de police – Charles Warren – totalement incompétent qui vous fera mieux comprendre pourquoi Jack court toujours.



Toutes les erreurs, conneries, bourdes et autres inconstances durant l’enquête sont reproduites dans les pages : lavage de scènes de crimes, lavage des corps, effacement d’une phrase sur un mur, le coroner qui veut clore l’affaire, les chiens qui n’ont pas suivi de piste, les faux témoignages, les lettres anonymes et signées.



Tiens, même les rapports d’autopsie sont là, mais décrit à chaud, devant le corps encore chaud des victimes. Âmes ou estomacs sensibles, vous sauterez quelques paragraphes.



Si le monde a frémi de peur durant quelques mois face à ces crimes atroces, l’auteur, de par ses introductions en tête de chapitres, nous remet les choses bien à leur place : Jack, ce n’est rien comparé à ce que certains êtres humains ont fait à leur semblables.



Le plus étrange, c’est que cette série de crimes n’a pas eu que du négatif. Ils ont attirés l’œil du reste de la ville sur ces taudis qu’étaient Whitechapel et on a même doté les rues d’éclairage public suite à ces meurtres. Ironique, n’est-il pas ?



Un roman fictionnel excellent pour celui ou celle qui voudrait découvrir – ou approfondir – les crimes de 1888. Norman Bates fait pâle figure face à tonton Jack The Ripper…



Et puis, parfois, on est passé à un doigt de LA réplique culte de la Cité de la Peur, voyez plutôt :

— Que diriez-vous de deux doigts de porto ?

— Non merci, je me sens tout à fait bien.

— À votre guise.



— Prenez place, inspecteur. Puis-je vous offrir deux doigts de sherry ?


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Psychose

J'ai découvert Psycho après avoir vu la magistrale adaptation de Sir Alfred Hitchcock. Je n'ai donc été surprise ni par le déroulement de l'histoire ni par la fin car Hitchcock s'en est tenu au livre dans les grandes lignes. La différence majeure vient du physique de Norman Bates : mince et séduisant dans le film (incarné par Anthony Perkins) et gras dans le livre.



Pourtant, j'ai adoré ma lecture et j'ai eu quelques frissons d'angoisse grâce au style de Bloch et au rythme de l'histoire. Le récit est court, il n'y a pas de temps mort et les premiers chapitres sont surprenants.

En effet, le début du roman nous plonge dans l'esprit de Norman Bates, un homme d'âge mur, vivant sous la coupe de sa mère et ayant des pensées terrifiantes.

Ensuite, le point de vue change et c'est Mary qui nous est présentée. Elle vient de voler de l'argent à son patron et trouve refuge dans le motel tenu par Norman. Mauvaise idée.

La dernière partie prend une tournure plus classique avec l'enquête menée par Arbogast jusqu'au final absolument terrifiant pour les néophytes.



Ce livre est une descente dans l'esprit d'un grand malade. Il est tellement bien écrit qu'on a la désagréable sensation que c'est Norman lui-même qui écrit. Lorsque l'on sait que Robert Bloch s'est inspiré d'un vrai tueur en série (Ed Gein), le récit est encore plus effrayant.



Entre le livre et le film, mon cœur ne balance pas : je les adore tous les deux. Je conseille même la lecture du roman à ceux qui ont vu le film puisque la mise en scène est différente et que certains passages du livre ont été zappés par Hitchcock (rythme du film oblige).
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Psychose

Si Hitchcock a bel et bien crée l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma, « Psychose » n’est pas en reste non plus et délivre la même charge de terreur et de vice.



Avec le personnage devenu légendaire de Norman Bates, tueur schizophrène travesti, Bloch crée sans doute le méchant le plus terrifiant de l’histoire du cinéma.



Le livre vaut donc le détour et se déguste comme le film d’une traite en savourant chaque épisode.



Génial aussi bien sur le fond que sur la forme, « Psychose » mérite toutes ses lettres de noblesse et un statut de chef d’œuvre de la littérature d’épouvante.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Psychose

Psychose.. Ou le bouquin ramené par chéri.. heu ok... tu l'as pas lu ? Heu non... Mon chéri et les trucs glauques qu'il me ramène parfois.. peut pas s'en empêcher ^^



Pitch :

Et je me demande, vu la notoriété du film si ça vaut vraiment le coup ? Une petite voix me dit : tu sais ça date d'un autre siècle tout le monde connaît peut-être pas même si c'est classé en chef d'oeuvre... et certes.



Donc pitch :

Elle a fait un truc dingue ! Ça l'a prit comme ça, elle a pas vraiment réfléchit, elle l'a fait c'est tout ! Elle a volé son boss, une grosse somme en plus, et depuis elle roule comme une cinglée, elle traverse les états pour retrouver son fiancé. Par contre c'est chiant mais il s'est mis à pleuvoir, un putain d'orage qui fait qu'elle ne voit même plus la route, qui fait qu'elle s'est perdue.. et qui fait ressurgir sa fatigue, faut dire elle roule depuis presque dix-huit heures... elle pourrait s'arrêter, se reposer... d'ailleurs c'est un coup de chance elle aperçoit la silhouette d'un motel, ça tombe franchement bien. Le Bates motel, adjugé c'est vendu, elle s'arrêtera là pour la nuit...

Oui y a des chambres de libre lui dit le concierge, il lui donne la six... pour des raisons qui lui sont propres... enfin pas si propre que ça d'ailleurs... et voyant son état de fatigue et le temps, il lui propose même un encas dans sa maison, même si maman est un peu malade ça dérange pas.. non vraiment il est bien serviable ce Norman Bates...



Et moi qui connais l'histoire, j'ai envie de lui hurler « Non ! Pas là ! Rebrousse chemin bichette ! C'est une mauvaise, très mauvaise idée ! Non ! Repars bichette ! Repars ! »

Mais bien sûr les personnages de romans n'écoutent jamais leurs lecteurs.... Pourtant ils leur arriveraient beaucoup moins d'ennuis.. Mais d'un autre côté y aurait pas d'histoire non plus ^^...



Et oui, bien sûr que l'idée était mauvaise... pauvre Mary... Parce que dans ce motel vieillot et suranné, et bien y a Norman... et Norman comment dire c'est pas une super bonne nouvelle.. Non pas du tout une bonne nouvelle... une sorte de folie, loin très loin d'être douce...



J'ai été assez surprise par ce court roman, datant de 1959 et pourtant très contemporain dans son style. Un style assez vif, rapide, toujours actuel. Très fluide et très agréable à lire (enfin pour moi).

Même si ce que l'on lit est assez glaçant... Et même si comme moi, on connaît le fin mot de l'histoire ( douche, maman, toussah toussah) c'est pourtant très prenant... bien fait, et très bien amené.



Ce que je ne savais pas contre c'est d'où est venue cette histoire de dingue... D'un autre dingue Ed Gein, le cinglé qui a inspiré d'autres récits comme Le silence des agneaux de Harris, ou des films comme massacre à la tronçonneuse (je ne vous conseille pas d'aller voir les photos à propos de ce cinglé, coeurs sensibles s'abstenir, perso j'ai fait l'erreur, je n'aurais pas du, je vais les avoir longtemps collées à ma rétine, je m'en serais bien passée.).

Ici Robert Bloch, est beaucoup plus fin que massacre à la tronçonneuse, et se penche sur la psyché. Même si la fin et les termes, voir les diagnostiques psychologiques là ont pris un coup de vieux, ils collent (sans doute) à ce que l'on savait à l'époque à ce niveau-là... et cela a évolué depuis.



Par contre ça donne envie de revoir le film, pour voir comment tout ces dialogues internes ces pensées ont été mises à l'écran... Je sens qu'il va y avoir comme qui dirait un côté cinémathèque, Dernière Séance dans notre télé pendant un moment... et je rigole...
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Retour à Arkham (Etranges éons)

J’aime les livres qui ont une histoire. C’est pour cela que j’en achète beaucoup d’occasion. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Acheté 0,50€ dans une foire aux livres d’une ONG quelconque, j’ai bien failli passer à côté.



En effet, à peine passé la porte, direction les tables où s’accumulent livres de SF, fantastiques, thillers, polars... avec l’espoir d’y trouver des romans de Robert Bloch, Jim Thompson, Fredric Brown, Jean Ray, etc. Et au milieu de ces centaines de livres déjà lus et parfois maltraité, j’aperçois le dos reconnaissable du NéO. Mais je vois aussi très vite qu’il a subit une reliure de bibliothèque, pas très belle, et souvent en piteux état. Ce type de reliure est toujours signe de la présence de tampon et autres pochettes pour fiches d’identification. Vadé rétro satanas ! Ce livre n’entrera pas dans ma bibliothèque. Quoique !! Arrivé à l’autre bout de la salle, un flash : Ce livre abandonné à son triste sort est un roman de Robert Bloch. Demi-tour ! Heureusement personne ne l’a pris. Alors oui. Ce livre est un livre qui échappe au pilon avec ces tatouage et son costume de bagnard. Sans doute peu lu. Il est encore propre et sa reliure (moche) solide.



Et me voilà en train de lire un roman de Robert Bloch très spécial, à mi-chemin d’un roman fantastique et de la biographie de HPL.



Mais plus qu’une biographie de HPL, ce roman tourne à la bibliographie de Lovecraft. Très bel exercice : écrire un roman qui reprend le plus possible d’idées extraites de ses œuvres. C’est bien écrit, l’histoire tient la route. Est-ce dû au thème ? à la reprises d’idée déjà utilisées ? Je ne sais. Une chose est certaine : il ne m’a pas emballé. Première déception à la lecture d’un Robert Bloch.



En bref : Si vous êtes un aficionado des mythes Cthulhu, ce roman devrait vous plaire. Si vous ne connaissez pas cet univers, ce roman vous en donnera un bon aperçu. Si vous appréciez l’œuvre de Bloch mais n’êtes pas dan d’un fantastique lovecraftien, vous pouvez sérieusement envisager de passer votre chemin... ce que j’aurai pu ou du faire.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Le temps mort

Larry et Laverne ont un secret en commun.

La belle Laverne voudrait tourner la page et oublier ses erreurs. Mais Larry ne l'entend pas de cette oreille. Il faut le comprendre ! Pendant qu'il était en prison, elle profitait de la vie sans se préoccuper de son sort. Lui il a su se taire, ne pas la dénoncer. Alors aujourd'hui qu'il est dehors il a bien l'intention de lui demander un petit dédommagement.

Elle ne peut lui refuser 5.000 dollars maintenant qu'elle a un mari plein aux as.

Larry est bien décidé à toucher son dû, mais Laverne est une blonde retorse et il va devoir sortir le grand jeu.

C'est un très bon livre que je viens de lire. Robert Bloch a écrit là un roman très cinématographique avec de l'action, des rebondissements, mais aussi une réflexion sociologique sur l'Amérique.

La traduction de Charles Meaux n'a pas gâché la fête, c'est important de le noter quand si souvent on trouve dans les romans policiers publiés à cette époque des traductions très approximatives et sans talent. Bien moins connu que son roman "Psychose" (merci Alfred Hitchcock) "Le Temps mort" mérite une place dans toutes les bibliothèques consacrée au mauvais genre.
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Psychose

Je connais (comme beaucoup de monde, je suppose) le célèbre film d’Alfred Hitchcock mais ne savais pas, avant de le découvrir sur Babelio, qu’il s’agissait au départ d’un court roman de Robert Bloch publié pour la première fois en 1959 (un an avant l’adaptation cinématographique). C’est donc par pure curiosité que j’ai coché ce titre lors de la dernière Opération Masse Critique. Je remercie l’équipe de Babelio et les éditions Moisson Rouge pour l’envoi de l’ouvrage.

Même si je connaissais l’intrigue et la chute grâce au film, la lecture du texte original a tout de même été une excellente surprise et m’a permis d’en apprendre un peu plus sur l’effrayant Norman Bates et sa mère…



Mary, jolie jeune femme de 27 ans marquée par les épreuves de la vie, vole sous le coup d’une impulsion, les 40 000 dollars que son patron lui avait demandé de déposer à la banque.

Alors qu’elle roule depuis de longues heures pour rejoindre son fiancé, la pluie et la fatigue la contraignent à s’arrêter pour la nuit. Ayant raté la sortie, elle se retrouve sur l’ancienne route principale, devenue secondaire et donc quasiment déserte. Apercevant un motel, elle pense pouvoir y passer une nuit tranquille, ne se méfiant absolument pas du gérant, un vieux garçon timide du nom de Norman Bates. Celui-ci l’invite à dîner dans la maison qu’il partage avec sa vielle mère malade, sur la colline qui surplombe le motel. La vieille femme ne semble pas heureuse de cette intrusion, et après une discussion animée, Mary rejoint sa chambre au motel, décidée à prendre une douche relaxante…

Une semaine plus tard, Lila la jeune sœur de Mary, va trouver Sam, le fiancé de cette dernière, inquiète. Accompagnés du détective Arbogast, les deux proches de la voleuse comptent bien découvrir ce qu’il est advenu de Mary, ne croyant pas du tout à l’hypothèse de la fugue…



Les connaisseurs constateront que ce résumé est similaire à celui qu’on pourrait faire du film. Il faut dire qu’Hitchcock a respecté fidèlement l’œuvre de Robert Bloch mis à part quelques éléments. Le plus gros changement réside dans l’âge et le physique de Norman Bates qui se transforme en bel homme (magistralement interprété par Anthony Perkins). En effet, initialement, le personnage est d’âge moyen, se rapprochant ainsi de l’âge d’Ed Gein (51 ans), le serial killer américain arrêté en 1957 qui a servi de « modèle » à l’auteur et dont l’histoire terrible a depuis inspiré grand nombre de films, comme nous le rappelle la préface de Stéphane Bourgoin.



Alors, mais quel est l’intérêt de cette lecture pour ceux qui ont vu le film, me direz-vous ? Et bien, il réside surtout dans le personnage de Norman Bates et la relation qu’il entretient avec sa mère. Le film reprend assez bien ces points, mais rien ne vaut le développement que seuls les mots sur une page peuvent apporter.

Grâce au texte de Robert Bloch, j’ai fait plus ample connaissance avec Norman que l’on découvre dans des scènes « inédites » car assez « intimes ». Le film se concentre surtout sur Mary et l’enquête que mène ensuite son entourage pour la retrouver, alors que Robert Bloch, utilisant un point de vue omniscient, nous offre l’histoire sous toutes ses coutures : on sait tout sur tout… ou presque !

Je félicite l’auteur pour ce choix de narration car, même en connaissant le fin mot de l’histoire, les scènes entre Norman et sa mère sont bluffantes ! Je cherchais l’indice, le petit truc qui pourrait mettre la puce à l‘oreille… mais non ! C'est terriblement bien amené et intelligent !



Je me répète, mais je n’ai pas fait cette lecture avec un œil « neuf » et pourtant, j’ai été embarquée du début à la fin. Alors je n’ose même pas imaginer la réaction des lecteurs « vierges » à la découverte de la chute ! Ce doit être surprenant, encore plus qu’avec le film, justement grâce au point de vue omniscient beaucoup plus marqué dans le support papier !



A noter la présence, après la préface, d’une interview de quelques pages de Robert Bloch, également présentée par Stéphane Bourgoin. C’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur l’auteur, sur son rôle dans le(s) film(s), sur sa (ses) source(s) d’inspiration pour cette histoire…



Vous l’aurez compris, Psychose (Psycho pour le titre original) est un livre à lire et un film à voir absolument, que vous connaissiez ou non le dénouement !

Un grand merci à Babelio pour cette découverte que je n’imaginais pas si prometteuse ! Maintenant, j’ai très envie de retrouver le talent de Robert Bloch dans d’autres titres du genre ; alors si vous avez des suggestions…

A très bientôt pour un billet cinématographique sur l’adaptation d’Hitchcock !
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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Psychose

Je vous fais un retour sur ma dernière lecture "Psychose" de Robert Bloch aux éditions Marabout. Un coup de cœur !



Je connaissais la superbe adaptation cinématographique d'Hitchcock et je suis bien heureuse d'avoir pu découvrir ce chef d' œuvre également.



~ Au commencement il y avait Norman, puis Norma et pour finir Normal. ~



La psychologie des personnages y est superbement dépeinte surtout celle de Norman. On vit l'histoire dans sa tête, à travers ses yeux.



Le style de Robert Bloch est fluide, le récit a bien vieilli et certains retournements de situation ont toujours l'effet escompté. Je trouve que c'est intéressant de voir les deux formats (livres, films), cela reste complémentaire.

Robert block s'est inspiré du tueur en série Ed Gein, pour la psychologie de son personnage Norman Bates.



Une excellente lecture que je vous recommande. Gare à ne pas vous égarer au Motel sur une route abandonnée par une nuit pluvieuse...



[J'aimerais découvrir les autres romans psychose, sont-ils intéressants ou ce n'est pas la peine de les lire ? Et que pensez-vous de la série Bates Motel ? ]🙏
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Psychose

Roman sombre à souhait, l’occasion pour moi de ressortir mes vieux albums de Kréator pour cette lecture diabolique. C’est mon amie que je connais depuis 37 ans, qui a les mêmes goûts musicaux que moi, qui m’a conseillé cette lecture avec accompagnement musical pour être en adéquation avec mon état d’esprit du moment (31 décembre 2023). Elle m’a dit : « tu vas voir la noirceur qu’il y a dans notre monde, les loups sont plus souvent déguisés en agneaux ». Bates est effectivement un homme dont on se méfie pas assez.



Cette histoire est à donner froid dans le dos d’autant plus que le tueur a vraiment existé. Tout le monde a sans doute vu les nombreux films tournant autour de Norman Bates (Harisson Ford a même joué un personnage très ressemblant dans le film Apparences : il porte d’ailleurs le même prénom « Norman ») ainsi que la série Bates Motel.



D’un certain point de vue c’est une histoire tragique de domination parentale sur un enfant faible et déranger. Le livre nous montre clairement que le mal engendre le mal. Certains veulent se convaincre du contraire, mais les gènes sont les gènes et on n’y peut rien, le plus souvent. Y a pas que le mal physique que l’on peut faire ressentir aux autres, le mal est psychique est bien pire. Mais c’est le monde dans lequel on vit. La vie du vrai tueur est Edward Theodore Gein est le reflet de ce qui se passe avec les esprits dérangés. Élevé dans le mal il le reproduira avec encore plus de cruauté. Il est clair que certains monstres ne devraient jamais voir le jour.



Ce roman est d’une rare efficacité et nous montre que la vie ne tient à rien. On se trompe de route et on rencontre quelqu’un qui sous son aspect normal sera votre perte. Certaines rencontres peuvent détruire certaines personnes où les conduire directement au cercueil. Voilà la tragique histoire de Mary qui se trompe de route et va sceller sa vie en rencontrant un être déséquilibrer émotionnellement qui déchargera sur elle toute sa haine de sa vie de solitude présente ou avenir.



Mary n’est pas toute blanche non plus, elle se retrouve là parce qu’elle a fait de drôles de choix dans la vie. On pourrait presque dire que c’est le retour du bâton ou la destinée. Mais parfois ça n’est rien de tout ça, juste la rencontre avec une mauvaise personne qui va se défouler sur elle. Mary est pour Norman le déclencheur de toute sa cruauté et ses bas instincts.



Pour Mary tout ça finira très mal. Malgré sa noirceur il faut reconnaître que le roman est génialissime, sans doute parc qu’il s’inspire de faits réels. Il faut reconnaître que Norman est un vrai cinglé de la pire espèce, un vrai loup déguisé en agneaux. C’est aussi pour ça que Mary ne se méfie pas. Parfois il faut se méfier des personnes que l’on connaît à peine, c’est la plus grosse erreur de Mary qui va en payer les frais.



Psychose est un vieux roman avec un rythme et une noirceur hors du commun. Vrai plongeon dans ce que l’âme humaine à de plus sordide, comme une sorte d’appel pour se prémunir des dangers de ce monde et des individus prêts à faire de vous leur souffre-douleur.



Mais la réflexion à avoir sur Norman (et pour toute personne psychotique et instable émotionnellement) c’est qu’il n’est pas vraiment responsable de ses actes, c’est un esprit malade et déranger par les traumatismes qui l’a subi dans son enfance et qu’il continue à subir dans sa vie de tous les jours. Certains ne devraient pas avoir d’enfants quand on voit ce qui se passe autour nous, mais le mieux c’est que le monstre qui engendre le monstre ne voit tout simplement pas le jour. Le monde s’en porterait bien mieux c’est certain. Mais il faut toutefois pas fermer sa porte aux personnes tels que Norman, au contraire il faut les aider à sortir de leur prison de solitude et de noirceur, aux risques de créer d’autres monstres bien pires encore.



Pour la petite anecdote, le livre a été écrit avant les films. Les droits ont été achetés et après le premier film les studios ont décidé de se passer de l’accord de l’auteur. Lorsqu’il a écrit psychose II, les studios ont simplement boudé le projet qui était bien meilleur, très certainement. Mais je ne l’ai pas encore lu.



Pour ma prochaine lecture changement de direction avec l’univers de Six of Crows.

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Le crépuscule des stars

Titre original : The Star Stalker, 1968



Robert Bloch a travaillé en tant que scénariste pour la télévision et le cinéma, il écrit également plusieurs romans dont “Psycho” qui fut adapté au cinéma par le fameux Alfred Hitchcock en 1960. Ici, Bloch, passionné de cinéma, nous raconte le Hollywood à l’époque de l'âge d’or du cinéma muet, du star système : Garbo, Keaton, Pickford, Valentino, Gloria Swanson, etc, et le sort réservé à ces célébrités lors de l’arrivée du cinéma parlant et de son industrialisation.



Roman passionnant d'une époque révolue ou Hollywood règne en maître dans la fabrication de rêves …

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Retour à Arkham (Etranges éons)

Il s'agit là d'un hommage évident à Lovecraft.

L'ambiance, l'écriture, le scénario rappellent véritablement le maître de Providence.

On descelle également une volonté d'aller plus loin que le maître, une tentative de prolonger le mythe de Chtulhu, d'aller au delà de ce qu'avait pu proposer Lovecraft, de poursuivre l'aventure et faire perdurer sa mémoire, sans doute même d'apporter comme une conclusion, provisoire certes, mais bien présente, comme pour passer à autre chose, ouvrir d'autres portes, et prolonger encore le mythe, le développer, le pérenniser...

Mais Robert Bloch, aussi doué soit il, n'est pas H.P.Lovecraft. On ne retrouve pas dans son style, la magie évocatrice qui caractérisait son maître, la poéie terrifiante qui convoquait chez le lecteur les émotions les plus fortes comme la terreur, le dégoût, l'horreur.

Malgré l'effort, et je n'enlève rien à la qualité de ce livre que j'ai trouvé plutôt agréable à lire, je ne me suis pas senti happé par le récit, pas absorbé par l'ambiance, et même limite à peine concerné par les personnages et leur sort.

J'ai même eu le sentiment que les références en hommage finissaient par étouffer le récit, pourtant prometteur que proposait Robert Bloch. Malgré les bonnes idées du troisième acte (le livre est découpé en trois parties) qui apportent fraîcheur, continuité et nouveauté au mythe (et on sent là la volonté de Bloch de se détacher de Lovercaft), le récit finit par "s'auto mutiler", s'étouffer lui même, ne parvenant jamais finalement à s'extirper pour exister de lui même.
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Un serpent au paradis

« L’Eden », est le nom d’un village pour retraité aisé. Waren du haut de ses 56 ans fait partie des jeunes habitants, et si le choix d’y vivre est sien, il ne trouve pas de plaisir et compte mettre fin à ses jours en fin de soirée.

Parallèlement, un couple d’ami de sa femme les invite à une soirée qu’ils organisent, et auront recours à un traiteur aux mauvaises intentions.

Que ce soit pour Waren comme pour le traiteur et son équipe, les choses ne se passeront pas comme ils l’avaient prévu.



Depuis que j’ai découvert R.Bloch, régulièrement je me lis un de ses livres, qui ne m’ont jamais déçu en date.

Malheureusement avec « Un serpent au paradis » je ne peux en dire autant. 90 % du livre est sujet de présentation d’habitant, sujet de la vieillesse, bref une tranche de vie.

Avec une mise en place comak, je me suis dit que ça allait envoyer à la fin, ben même pas.

Je suis assez déçu par ce livre, car l’auteur est réputé pour le suspense et le fantastique, là on a aucun des deux.
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Le train pour l'enfer

Première édition française : ce recueil de nouvelles écrites entre 1953 et 1963 n’a été édité qu’en France en 1984 (aux fameuses éditions NéO).



Temps de lecture : entre 3h30 et 4h00 (pour un lecteur moyen 300 m/m)



Un mot sur l’auteur : Auteur de thriller / épouvante Américain né en 1917 et mort en 1994. jeune, il devient un correspondant (et même un ami épistolaire) de H.P. Lovecraft. Une fois ce dernier décédé, Bloch mettra quelques temps pour se délivrer de l’aura de son maître et prendra son autonomie tant dans le fond que dans la forme. Son roman Psychose, publié en 1959, sera porté à l’écran par le grand Hitchcock l’année suivante.



Synopsis : il s’agit d’un recueil de 14 nouvelles :







Que faut-il en retenir ?

Je confesse, en premier lieu, que je me suis lancé dans ce livre un peu par hasard et sans grande conviction. J’avais lu, il y a quelques temps, le roman « étranges éons » du même auteur et je n’en avais gardé qu’une impression mitigée d’hommage à Lovecraft, une sorte de livre fourre-tout où le narrateur se sent obligé de faire le résumé des différentes nouvelles du maître de Providence pour expliquer ce qu’il e passe… bref, pas exceptionnel.

Mais là… Comment dire… quelle découverte ! J’ai été subjugué par l’inventivité des sujets, courts forcément puisqu’il s’agit de nouvelles, mais également par la capacité de Bloch de dresser le portrait de personnages profonds en quelques pages (parfois même en quelques lignes!).

Formellement, même si c’est assez conventionnel, il faut noter quelques excellents traits d’humour ainsi que pas mal de réflexions philosophiques.

Personnellement il me serait difficile de vous indiquer ma nouvelle préférée tant celles-ci diffèrent les unes des autres.





Pour conclure : une très agréable lecture/surprise qui donne un aperçu de la créativité de Robert Bloch, auteur malheureusement trop peu connu... Et ce recueil n’est plus édité depuis un certain nombre d’années. Vous pourrez malgré tout le trouver d’occasion (aux éditions Néo, donc, avec illustration de Nicollet!)
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Huit histoires de Cthulhu

Une anthologie de nouvelles qui exploite le mythe des grands anciens de Lovecraft et son représentant le plus connu : Cthulhu.



Ah ! Ctulhu ! Une des plus grandes créations de Lovecraft duquel plusieurs auteurs s'inspirent pour en tirer des histoires frissonnantes. L'horreur palpable nous entoure et nous fait frémir.



Plusieurs des auteurs sont des correspondants et des amis de Lovecraft, d'autres ont repris le flambeau comme Brian Lumley.



Pour les amateurs de fantastique, dont je suis.

Une réussite.
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La boîte à maléfices

Voilà ce que c’est, que de faire trainer une lecture sur plus de six mois. Je vais du mal à donner mon avis sur chacune des nouvelles de ce recueil. Mais je me souviens que j’ai été plutôt déçu par certains textes et enthousiasmé par d’autres.



Monsieur Steinway est une très classique histoire de machine qui acquière une conscience, ou du moins un esprit, et qui est amenée par les circonstances à devenir mauvais et assassin. Je l’ai trouvée bonne, sans plus.

Console-moi, mon robot ou comment l’usage des doubles robotiques amène la confusion sur qui est qui. Et tel est tué qui croyait ne pas l’être. Quelque chose m’a gêné dans la narration sans que je puisse vraiment dire quoi.

Maudit sois-tu, docteur Fell, toi qui, bien qu’immatériel, arrive à prendre le contrôle des corps des autres jusqu’à les en chasser... Très bonne idée, mais il lui manque un petit quelque chose pour en faire une grande nouvelle.

On se trompe peut-être traite des apparences, de la réalité virtuelle. Son idée a été exploitée de nombreuses fois dans la littérature comme au cinéma. LE cas le plus connu étant sans doute Matrix.

J’embrasse ton ombre... Ou l’amour d’une femme va au-delà de sa mort. La faisant devenir une ombre qui revient hanter (au début pour le meilleur) la vie de son fiancé. Mais ce ne serait pas une nouvelle de Robert Bloch si ça ne déraper pas dans le glauque, le sombre ou l’horreur.

Eve au pays des merveilles ou comment l’usage d’une drogue permet de passer dans le monde imaginaire de votre choix.

La Belle endormie. Ah ! Ça, c’est une grande nouvelle fantastique comme je les aime. Et rien que sa présence dans ce recueil justifie l’achat et la lecture de l’ensemble. Une Nouvelle-Orléans digne des ambiances étranges des meilleurs contes de Jean Ray.

Le Coin des gorges chaudes Fait partie du meilleur Robert Bloch. Une gamine mal dans sa peau qui pour être enfin remarquée devient assassin... provoque l’éveil d’un psychopathe qui fini par la tuer. Très bon. Un peu lent put-être.

Le Monde de l’écran Ou comment certaines personnes, en mourant, peuvent se réincarner dans les œuvres cinématographies en passant à leur guise d’un film à l’autre. Leur seule vraie difficulté : ne pas se faire remarquer.

Chez le dingue. Ou comment une passion dévorante pour la BD peut, à défaut de vous sauver, provoquer la mort de votre assassin. Très bon texte.

Dans les siècles des siècles, ainsi soit-il est, à mon avis, ratée et n’a pas sa place dans ce recueil. Elle relève en effet, tout simplement de la SF. Elle n’est pas mauvaise mais ne m’a pas emballé.

La Maladie des entêtés se déroule au fin fond de la campagne pauvre américaine. La narration, les dialogues lui donnent un petit côté humoristique à la Fredric Borwn ou à la Charles Williams (comme il l’a si bien rendu dans Fantasia chez les ploucs ou Aux urnes les ploucs). J’ai aimé le ton de cette nouvelle, impatient de découvrir comment ils allaient bien pouvoir faire comprendre à Gran’pa qu’il était bel et bien mort.

en bref : Si toutes les nouvelles ne m’ont pas convaincues, la plupart m’a plu et je vais continuer à recherche des vieux volumes de Robert Bloch. De votre côté, n’hésitez pas à lire ce recueil ; il vaut le temps que vous lui consacrerez.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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