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François Truchaud (Traducteur)
EAN : 9782862151274
307 pages
Clancier-Guénaud (22/11/1988)
3.91/5   16 notes
Résumé :
Londres, 6 août 1888...
Cent ans avant que Norman Bates, Hannibal Lecter et leurs collègues ne défraient la chronique, le premier et toujours le plus célèbre des "serial killers" assassine d'horrible façon une jeune prostituée, puis une autre, puis une troisième... Jack l'Éventreur entre dans la légende.
On ignore toujours son identité. Et pourquoi, soudain, ses crimes ont cessé…
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"Dès lors que nous admettons que l'homme soit inhumain envers l'homme, dès lors que nous continuons à vivre dans un monde de guerres, de tyrannie, de terrorisme, de torture et de violence absurde, nous sommes tous victimes de la Nuit de l'Éventreur."


Un excellent roman riche de sanglants détails et de morbides descriptions, basé sur des faits, certes réels, mais n'ayant pas la prétention d'apporter une quelconque réponse au mystère qui entoure "Saucy Jack".
L'auteur qualifie lui-même son récit de roman et non de "l'oeuvre d'un chercheur" en vue d'une bio.

Jack l'Éventreur...
Un sujet qui d'entrée de jeu m'interpelle vivement et m'intrigue d'autant plus, qu'aujourd'hui encore, aucune lumière n'a été faite sur ces terribles événements qui changèrent à jamais la destinée du désormais célèbre quartier de White Chapel.
On ne sait effectivement pas grand-chose de celui qu'on dépeint comme un des premier symbole du meurtre décrit comme tel, de ce tueur barbare qui rôdait dans les rues sombres et humides du Londres de la fin du dix-neuvième siècle.
"L'Enfer est fuligineux.
C'est ce que Shakespeare avait écrit, voici bien longtemps, mais il aurait pu utiliser les mêmes mots pour décrire Londres."

Nombreuses critiques suffisamment explicatives et par ailleurs excellentes, résumant déjà cet ouvrage, je vais plutôt vous parler des circonstances dans lesquelles il est né...
Le 'Weird Tales' publie donc en 1943 " Your truly, Jack The Ripper ". Cela faisait une petite dizaine d'années que Robert Bloch écrivait régulièrement pour le magazine mais sans grand succès jusqu'ici... Où la situation évolue fondamentalement : en effet, très vite, l'histoire de Jack l'Éventreur est présentée par l'un des show radio nationaux les plus populaire de l'époque, incluse dans un livre relié 'The mystery Companion', réimprimé dans d'autres anthologies et même adaptée pour la télévision et paraît dans nombre de pays à travers le monde. L'on continue encore de nos jours à l'inclure dans diverses miscellanées.
Suite à un tel engouement, l'auteur rapidement "prié" d'écrire à nouveau sur Jack, racontera plusieurs histoires dans lesquelles apparaîtra le tueur légendaire. Il l'introduira également dans un épisode de Star Trek à la demande des producteurs.
C'est ainsi que Bloch accumule au fil des ans quantité d'articles, archives et livres concernant la Némésis du Londres de 1888.
La plupart essayant vainement de résoudre la fameuse énigme de son identité, ainsi que d'émettre pléthore de théories quant au pourquoi des actes criminels et sordides qui lui sont attribués. Plus de cent ans après, aucune preuve tangible (et l'on en comprendra mieux la raison à la lecture du roman) n'est apportée au dossier.
Aucunement satisfait par les solutions avancées, Bloch décide finalement de fournir une explication possible qui lui soit propre, et sous forme romancée. C'est ainsi que prend vie "La nuit de l'Éventreur".
À la différence de certains livres - ou pièces de théâtre - sur ce meurtrier d'envergure, celui-ci est bel et bien basé sur des faits avérés et, à part le héros, l'héroïne et quelques personnages secondaires sortis de son imagination, l'écrivain fantastique que je découvre ici met en scène de façon remarquable des figures plus ou moins connues de l'Histoire ayant vraiment existées. Ainsi donc, se retrouvent mêlés, de près ou de loin aux circonstances présidant aux crimes, des noms tels que Richard Mansfield ; Sir Arthur Conan Doyle ; Sir Oscar Wilde ; George Bernard Shaw ; ou même Joseph Merrick, plus connu comme Elephant Man... La Reine Victoria en personne jouera un rôle dans l'affaire. Le psy, Robert Lees ; l'inspecteur Abberline ; Sir Charles Warren ; les cinq victimes, les gens les ayant fréquentées et ceux ayant trouvé leurs corps, sont eux aussi bien réels.

Il en reste d'après moi un palpitant récit aux allures de thriller, une enquête haletante à laquelle on participe avec une délectation non dissimulée. En plus d'en apprendre d'avantage sur l'Éventreur, on appréciera les interludes historico-terrifiants dont nous gratifie Bloch à la naissance de chaque chapitre, comme une agréable entrée en matière, si j'ose dire.

Est-ce utile de préciser ma note ? Vous l'aurez deviné, il vaut 5 mortes, heu... étoiles pardon, à mes yeux.
J'ai adoré me plonger dans ce monde froid, sombre et glauque. Ce fût un ravissement sur toute la ligne que d'accompagner les protagonistes dans leur tribulations policières, ou personnelles, à travers les quartiers de la vieille capitale anglaise.


Mille mercis à Greg 320i pour la jubilatoire lecture ainsi préconisée ;-)




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« Une nouvelle fois, il était seul dans la nuit... mais pas entièrement seul. Quelque chose d'autre était tapi dans les ténèbres devant lui. S'il osait s'aventurer à présent dans ces ténèbres, peut-être découvrirait-il d'autres secrets qui l'attendaient là-bas ».

L'auteur Robert Bloch possède une plume remarquable, je me laisse vraiment porter par l'histoire, on constate que le mystère est toujours bien présent, ainsi que l'atmosphère qui est à la fois très sombre et vraiment
très glaçante. On s'attache beaucoup à nos personnages qu'on accompagne dans leurs environnements. En plus, j'adore suivre mon inspecteur Abbeline qui mène l'enquête que j'aime suivre du début jusqu'à la fin.

Par le billet de mon ami Jrm30, il me donne le goût aussi de me plonger dans « La nuit de l'éventreur » qui me plaît sur beaucoup d'aspects, l'auteur Robert Bloch aborde bien les enjeux de la société et il évoque des thèmes qui lui tiennent à coeur. Il sait aussi amener son lecteur à se questionner, il travaille vraiment bien la psychologie des protagonistes.

« En haut lieu. Un certain personnage. Si des personnes comme cela étaient soupçonnées de ces tueries, alors à qui on pouvait se fier ? L'inspecteur Abbeline connaissait une journée difficile. Et son estomac lui disait que ce n'était pas fini ».

L'auteur Robert Bloch sait parfaitement garder sa thématique, il nous présente très bien l'histoire tout en respectant certains personnages véridiques avec des faits réels. Il est également question de Jack l'Éventreur, il écrit avec sa petite touche personnelle. C'est un bon petit livre, l'écriture est vraiment addictive on se laisse transporter avec émoi dans cet univers qui nous livre si bien. Les chapitres sont bien divisés et notre curiosité est toujours bien maintenue. le côté noir est bien travaillé selon le contexte. On ressent vraiment la peur qui s'installe, le lecteur se sent très bien enveloppé. J'avoue qu'il peut avoir des passages très difficiles mais je crois que ce n'est pas cela qu'on retient. Il nous démontre bien là tout son talent. C'est ce qui prouve qu'il détient ce petit quelque chose de magique.

Je reconnais donc l'auteur Robert Bloch fait partie de mes auteurs préférés, j'avoue que je ne voulais pas finir mon livre car c'est intense, on prend plaisir à suive l'histoire, c'est très réussi à mes yeux. C'est un beau partage car en plus j'échange avec mon groupe d'amis. C'est une excellente lecture dont je ne suis pas près d'oublier et qui est près d'un coup de coeur.

Siabelle
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6 août 1988 Whitechapelle, quartier pauvre de Londres, une prostituée est retrouvée morte dans une ruelle. Son corps a été sauvagement mutilé et des parties ont été prélevées.
Ce meurtre est le début de toute une série dont l'inspecteur Abberline est chargé d'élucider.
Pour l'aider dans son enquête, il demandera le concours du docteur Mark Robinson.
Les mois s'écoulent et d'autres victimes sont à ajouter au tableau de celui que la presse surnomme Jack l'éventreur, sans qu'il n'y ait un semblant d'avancement du côté de la police, malgré toutes les pistes suivies.

En prologue, Robert Bloch met les choses au clair, c'est un roman et non une biographie ou livre d'histoire. Bien que la majorité des éléments contés proviennent des documents officiels de l'époque, une grande liberté fût apportée de la part de l'auteur.
Au final, à défaut de connaître le vrai assassin qui se cache sous le pseudonyme de Jack l'éventreur (ni même celui de Kennedy), on a une bonne histoire qui ne s'essouffle pas et qui nous emmène au XIXe siècle, dans le quotidien des quartiers populaires de Londres.
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Bienvenue à Whitechapel...
Une histoire sur Jack l'éventreur narrée par Robert Bloch, il était inévitable que je saute dessus à un moment donné. de surcroît quand j'ai vu que le récit se basait sur les faits réels.
Il en aura fait couler de l'encre (et des images, les films et séries n'étant pas en reste), ce tueur. Mais l'auteur n'a conservé que l'essentiel de la réalité pour bâtir un roman à sa sauce, donc je n'ai pas tout pris pour argent comptant. En même temps, ce n'était pas écrit "documentaire".
J'ai beaucoup aimé les descriptions sur le Londres de 1888, disséqué avec précision et moult détails, mais sans trop en faire, donc le lecteur ne se lasse pas. Hormis ceci, le sang coule à flots, comme on pouvait s'y attendre, et savoir que même romancé, tout a existé fait froid dans le dos. L'inspecteur Abberline enquête et nous le suivons pas à pas dans les méandres de ses pensées, au rythme de l'horreur qui s'intensifie au fil de ses découvertes. Mais nous voyageons également dans les pensées des personnages secondaires, policiers aussi bien de suspects, avec assez de précisions et de réalisme pour qu'on suive les événements comme si on y était.
Le suspense est ménagé, puisque tout au long de ma lecture, je n'ai pas pu déceler qui était coupable ou non. L'incompétence de Charles Warren, qui dirigeait l'enquête à l'époque m'a un peu tapé sur le système, tout en m'aidant à comprendre pourquoi Jack a si longtemps échappé à son arrestation.
Voilà donc mon avis : Un excellent roman à la fois instructif et palpitant, avec tout ce qu'on peut attendre d'un livre d'épouvante, magistralement écrit par un auteur que je qualifierais d'incontournable.
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Lorsque l'on me présente un tel menu, je ne puis que saliver d'avance… "Dans cette oeuvre de fiction, certaines libertés ont été prises à l'égard de certains personnages ayant réellement existé, mais les détails concernant les activités de Jack l'Éventreur proviennent directement des archives de l'époque".

Whitechapel, 1888, c'était pas le père Nowel qui déambulait dans les rues, distribuant des cadeaux aux péripap… aux puéripa… aux putes !

Non, dans le genre distribution, c'était plutôt celle des coups de couteaux à gogo et l'éparpillement de votre capital vie dans sa version « je dissèque à tout vents ».

Ne nous y trompons pas, ceci est un roman, une fiction basée sur des faits « réels », bien que nous ne sachions pas tout et que nous ne soyons sûrs de rien.

L'histoire racontée est telle qu'elle aurait pu se passer lors de ces journées « corps ouverts ».

Malgré le côté fictionnel, pour celui qui veut en apprendre un peu plus sur les crimes de 1888 et sur la vie miséreuse dans certains quartiers de Londres, cet ouvrage fera parfaitement l'affaire étant donné qu'il sera moins indigeste qu'une étude brute de dépeçage, pardon, de décoffrage.

L'écriture coule comme le sang fraichement versé, pas de temps mort bêtement perdu entre les meurtres 3-4 et le dernier de Mary Jane. On suit l'inspecteur Abberline dans son enquête et l'on s'attache à des personnages secondaires, tels le Dr Mark Robinson et Eva.

Tous les personnages ayant existé sont dans les pages, suspects comme policiers, vous partagerez leurs pensées, mais pas assez pour deviner s'ils pourraient être les coupables ou pas.

On y croisera Conan Doyle, Oscar Wilde, Joseph Merrick et un chef de police – Charles Warren – totalement incompétent qui vous fera mieux comprendre pourquoi Jack court toujours.

Toutes les erreurs, conneries, bourdes et autres inconstances durant l'enquête sont reproduites dans les pages : lavage de scènes de crimes, lavage des corps, effacement d'une phrase sur un mur, le coroner qui veut clore l'affaire, les chiens qui n'ont pas suivi de piste, les faux témoignages, les lettres anonymes et signées.

Tiens, même les rapports d'autopsie sont là, mais décrit à chaud, devant le corps encore chaud des victimes. Âmes ou estomacs sensibles, vous sauterez quelques paragraphes.

Si le monde a frémi de peur durant quelques mois face à ces crimes atroces, l'auteur, de par ses introductions en tête de chapitres, nous remet les choses bien à leur place : Jack, ce n'est rien comparé à ce que certains êtres humains ont fait à leur semblables.

Le plus étrange, c'est que cette série de crimes n'a pas eu que du négatif. Ils ont attirés l'oeil du reste de la ville sur ces taudis qu'étaient Whitechapel et on a même doté les rues d'éclairage public suite à ces meurtres. Ironique, n'est-il pas ?

Un roman fictionnel excellent pour celui ou celle qui voudrait découvrir – ou approfondir – les crimes de 1888. Norman Bates fait pâle figure face à tonton Jack The Ripper

Et puis, parfois, on est passé à un doigt de LA réplique culte de la Cité de la Peur, voyez plutôt :
— Que diriez-vous de deux doigts de porto ?
— Non merci, je me sens tout à fait bien.
— À votre guise.

— Prenez place, inspecteur. Puis-je vous offrir deux doigts de sherry ?

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
J’y avançais la suggestion que, à la longue, ces crimes se révéleraient peut-être d’un grand profit. Tout au moins, ils auront servi à attirer l’attention du grand public sur la misère et la pauvreté de l’East End, et accélérer ainsi les réformes sociales.
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"Dans cette œuvre de fiction, certaines libertés ont été prises à l’égard de certains personnages ayant réellement existé, mais les détails concernant les activités de Jack l’Éventreur proviennent directement des archives de l’époque. Il serait réconfortant de penser que ce genre d’activités a pris fin en 1888, mais une telle conclusion est difficile à accepter. L’auteur est entièrement responsable de la violence imaginaire contenue dans ce livre ; par contre, il n’est pas responsable, à son grand regret, des nouvelles du journal télévisé."
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Son visage levé vers le ciel était un masque d’horreur pour Halloween;
une partie du nez avait été tranchée, le lobe de son oreille droite quasiment sectionné, et les deux paupières inférieures étaient entaillées. Ses joues, sa mâchoire et ses lèvres étaient tailladées; la gorge en dessous béait, formant une cavité écarlate, d’une oreille à l’autre.
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[...] Le couteau ne s’était pas arrêté là. Ses vêtements du haut étaient retroussés au-dessus de ses seins, laissant voir la chair nue en dessous. La femme avait été éventrée ; les intestins avaient été sortis et disposés sur son épaule droite, tandis qu’un segment détaché gisait à côté du bras gauche. Le pavement sous le corps baignait dans le sang.
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Le témoin qui l’a aperçue, Emily Holland, a déclaré que Nicholls était en état d’ébriété. Elle a ajouté que cette dernière avait été mise à la porte de l’asile de nuit parce qu’elle n’avait plus d’argent, mais qu’elle avait l’intention d’en trouver très vite. » Un peu plus d’une heure plus tard, son corps était découvert dans Buck’s Row par deux hommes…

William Cross, un charretier se rendant à son travail, et Robert Paul, un livreur. Nicholls était étendue sur le dos, près du trottoir, devant le portail d’une cour d’écurie, et ils ont cru qu’elle était ivre.

Mais lorsque les deux hommes ont voulu la relever, ils se sont aperçus que sa tête avait été quasiment tranchée de son cou.
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Vidéo de Robert Bloch
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 25ème chronique, le 07 novembre 2018, Patrick présente Robert Bloch. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
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