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Critiques de Robert Bloch (232)
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Le crépuscule des stars

Un très beau livre d'un grand écrivain. On plonge dans la magie des débuts du cinéma, du passage du muet au parlant, dans une superbe ode à la magie du cinéma. C'est sans doute, comme lui en tout cas le pensait, l'un des tous meilleurs livres de Robert Bloch, écrivain un peu sous-estimé chez nous je pense.
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Psychose

Psychose, pour moi (et il y a de grandes chances que pour toi aussi), c'est avant tout un film. Hitchcock filme en 1960 et en noir et blanc un thriller glaçant, que j'ai personnellement vu pour la première fois en classe de 6ème (merci à ma professeure de français de l'époque dont le nom m'échappe). Certains plans m'ont immédiatement marquée pour ne jamais me quitter depuis. J'ai découvert le roman de Robert Bloch sur l'étal d'une librairie d'occasion et j'ai tout de suite été curieuse de savoir de quel matériaux le scénariste Joseph Stefano s'est inspiré. Si j'estime Psychose comme un excellent film, quel type d'adaptation peut-il bien être ? C'est très simple : Psychose est une adaptation fidèle. Extrêmement fidèle même. Ou bien est-ce le roman de Bloch qui est à ce point cinématographique ? Psychose est un livre assez court, particulièrement habile. Un vrai roman à suspense, qui s'attarde à ciseler le portrait psychique de son protagoniste principal : Norman Bates : ce quadragénaire, vieux garçon, qui semble vivre sous le joug d'une mère abusive et castratrice. Robert Bloch déploie tout son art pour tenir le lecteur en haleine, et distille avec subtilité une atmosphère assez poisseuse pour mettre mal à l'aise. Le temps de lecture est vite passé, et les images du film oubliées au profit d'une prose que le temps n’atteint pas. L'intrigue est très efficace, et le dénouement particulièrement dur avec les nerfs ! Une fois la dernière page refermée, j'ai recommencé à respirer...…
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Le boucher de Chicago

Je ne suis pas du genre à aimer à avoir peur en lisant un roman, exception faite pour ce boucher de Chicago qui m'a immédiatement fascinée pour ne le lâcher qu'à la dernière page et pour découvrir que l'auteur avait également écrit "Psychose" dont on connaît le film d'Alfred Hitchcock. J'ai beaucoup aimé ce petit texte effrayant et plein de suspens.
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L'homme qui criait au loup

Un très bon recueil de nouvelles par Robert Bloch, un des grands maîtres du fantastique et de l'horreur, et un ami de Lovecraft, qui avait agi comme son mentor, au début de sa carrière.



Robert Bloch est aussi l'auteur de Psychose, à l'origine du film du même nom, du grand Alfred Hitchcock. Plusieurs de ses nouvelles penchent vers l'horreur, le fantastique et le thriller.



C'est tout un auteur, professionnel depuis ses 15 ans.
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L'incendiaire

Roman court mais de qualité. D’aucuns me répondront : normal, c’est du Bloch ! Et c’est d’autant plus dur de faire une critique/chronique d’un bouquin écrit par l’auteur de Psychose. Car tout ce que j’ai lu de lui est bon.



Dans ce thriller, l’histoire est rondement menée. Le héros a un secret qui ne nous est révélé que dans les dernières pages. Mais ce secret qui a un impact sur le déroulement des événements n’y est pas directement lié. Quasiment tous les personnages sont soupçonnables. Il est donc difficile pour le lecteur de dénouer l’affaire avant l’écrivain.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Retour à Arkham (Etranges éons)

Alors adolescent, Robert Bloch était un lecteur assidu de Weird Tales et entretenait une correspondance avec l'un de ses plus illustres contributeurs: H.P. Lovecraft.

En 1979, plus de 40 ans après la disparition du maître de Providence, Robert Bloch, désormais auteur reconnu -on lui doit notamment Psychose, adapté à l'écran par Alfred Hitchcock-, décide de lui rendre hommage avec Strange Eons.



Découpé en trois parties liées entre elles mais pouvant se lire comme plusieurs nouvelles, le roman aborde le mythe de Cthulhu sous divers angles.

La première partie nous propose un récit fantastique construit comme une enquête policière et tournant autour du travail de Lovecraft. Bourré de références explicites à diverses nouvelles et constituant un véritable guide de lecture, l'auteur y prolonge et renouvelle le Mythe de Cthulhu en lui donnant une réalité quasi-tangible.

Le second récit est également une enquête, nous plongeant cette fois-ci dans l'univers des sectes, pullulant de plus en plus suite à d'étranges phénomènes... Le roman se termine ensuite avec une courte nouvelle à la chute indicible et bien poulpeuse comme il faut.



Avec Retour à Arkham, Robert Bloch nous livre un bel hommage à HPL et apporte sa contribution au mythe tout en le renouvelant d'une certaine façon. Je recommanderais toutefois Retour à Arkham aux lecteurs déjà familiers avec l'univers de Lovecraft, sans quoi ils risqueraient de passer à côté de nombreuses références et/ou de se faire spoiler la fin de quelques nouvelles.



CTHULHU FHTAGN !!
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Psychose

Beaucoup aimé l'intrigue. Je dois avouer que lire le livre est beaucoup plus plaisant que le film ou la série (Bates Motel) qui sont cependant de grande qualité.

la personnalité de Norman se dévoile peu à peu (je n'irai pas plus loin), c'est amené de façon très progressive et à la lecture on ressent une atmosphère très pesante.

Bref ce roman est une perle de suspense, un très bon moment de lecture !
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Monde des ténèbres

A la suite d'une dépression nerveuse, Bruce choisi d'être interné dans la clinique privée du docteur Griswold. Sa femme, Karen n'a pas pu le voir durant les six derniers mois. Un matin, le docteur lui annonce que la santé de son mari s'est améliorée et qu'une visite de sa part est possible. Le soir même, elle décide d'aller le voir à la clinique. Seulement voilà, une fois arrivée sur les lieux, elle trouve la secrétaire de l'acceuil morte ainsi que le docteur. Quant aux autres patients de l'établissement médical, ils ont tous disparus. Très vite, un premier pensionnaire est à son tour assassiné. Le meurtrier semble vouloir éliminer toute personne susceptible de le reconnaître.



Karen devient alors la proie idéale à laquelle le lecteur va s'identifier. Malgré la protection de gardes du corps, elle ne se sentira pas vraiment rassurée. Elle sera constamment tiraillée entre la volonté de défendre son mari que la police suspecte et ses doutes quant à la santé mentale de celui-ci.



N'oublions pas que c'est l'auteur de célèbre Psychose. Robert Bloch installe un climat inquiétant, joue avec les angoisses et les peurs du lecteur. Les rebondissements et les procédés qu'il utilise peuvent paraître désués aujourd'hui, mais j'ai trouvé que cela fonctionne encore 40 ans plus tard (le roman a été écrit en 1972).



Robert Bloch maîtrise les ressorts classiques du genre avec des personnages aux frontières de la folie et de ce “monde des ténèbres”. Rien de révolutionnaire donc, mais peu importe, c''est efficace et j'ai passé un très bon moment de lecture.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Psychose

Coup de coeur ! Les éditions Moisson Rouge ont la très judicieuse idée de rééditer cet excellent polar qu’est psychose, dont le film est unanimement reconnu comme un chef d’œuvre. Courez acheter ce roman, sans aucune hésitation.



Est-il vraiment besoin de rappeler l’histoire, que tout le monde a vu au cinéma ou à la télévision ? Pour faire simple, Mary travaille dans un cabinet d’avocat et vole une enveloppe contenant 40 000 dollars qu’elle devait emmener à la banque. Elle part rejoindre son amoureux, Sam, qu’elle voudrait épouser mais qui est endetté avec la quincaillerie familiale. Sur la route, elle s’arrête dans un motel tenu par un jeune homme solitaire de quarante ans, qui vit avec sa mère. Norman Bates subit les attaques incessantes de sa mère qui est acariâtre, autoritaire et folle à lier. Dans la nuit, la mère tue Mary et Norman se retrouve obligé de faire disparaître le corps. Sam va chercher à comprendre où est passée Mary, aidé par Lila, la sœur de Mary.



Comme je le disais, vous avez sûrement vu le film, mais moins sûrement lu le livre. Quelle erreur ! Si la trame du film suit l’intrigue du livre, de nombreuses scènes ou dialogues viennent compléter l’œuvre de Sir Alfred Hitchcock. Le maître du suspense a su mettre en évidence toutes les qualités du livre, en apportant sa touche personnelle sur les scènes chocs. En lisant ce livre, je ne peux m’empêcher de penser qu’il était aisé de faire un chef d’œuvre cinématographique, car le roman est exceptionnel.



Car le roman est réellement fantastique. D’un fait divers réel, Robert Bloch a crée un roman à suspense, à haute tension, ménageant de façon extraordinaire une fin très inattendue. Il parsème les indices de façon à la fois minutieuse et pleine d’humour (noir bien entendu), qui donne envie de relire le livre une fois tournée la dernière page. Les scènes s’enchaînent, faisant monter et le mystère, et le stress, jusqu’à la dernière phrase …



La psychologie est minutieusement détaillée, surtout sur la base de réactions ou d’actes, sans oublier les dialogues, qui sont écrits avec une précision et une véracité diabolique. Chaque chapitre propose la vision d’un personnage influent de l’histoire, ce qui fait que l’intrigue avance sans heurts, et que l’on est littéralement projeté dans les personnages. C’est impressionnant de maîtrise, c’est aussi une expérience de lecture inédite.



C’est donc une riche idée d’avoir réédité ce roman, et il me reste à ajouter que la préface de Stéphane Bourgoin nous présente le cas de Ed Gein, le boucher de Plainfield qui a inspiré Robert Bloch et que c’est tout bonnement hallucinant. Enfin, il y a une interview inédite de l’auteur qui vaut le détour surtout pour les anecdotes concernant Sir Alfred. Ce roman n’est pas seulement un livre culte, c’est un roman fantastique.



Ce roman a été lu dans le cadre de la masse critique Babelio et je remercie beaucoup Babelio et les éditions Moisson Rouge pour cette lecture.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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La crypte de l'horreur

Je vous fais un petit retour sur " La crypte de l'horreur", première lecture pour moi de cet auteur.



C'est un recueil de nouvelles assez anciennes parues entre 1939 et 1951 dans le magazine d'horreur Weird tales.



J'aime bien le style de plume direct de Robert Bloch, sans longueurs, ni fioritures pour alourdir les histoires mais suffisamment pour qu'elles soient intéressantes. Je dirais malgré tout que certaines histoires ont mal vieillies, c'est mon ressenti.



Je suis contente malgré tout d'avoir découvert cet auteur et je persisterai avec d'autres de ses œuvres.



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Le boucher de Chicago

1893, exposition universelle à Chicago. Le docteur G. Gordon Gregg a construit un « château » proche de l’exposition pour y installer sa pharmacie et accueillir au premier étage des visiteurs de passages, essentiellement des femmes. Suite au décès de sa femme, de l’assurance qu’il a perçu, la journaliste Crystal s’intéresse à cet étrange personnage et aux mystérieuses disparitions qui l’entoure.



Crystal est une femme féministe pour son temps et son fiancé, qui travaille pour la société des assurances, ne comprend pas son entêtement à poursuivre son enquête concernant ce mystérieux Dr G. Gordon Gregg. Personnage riche, charismatique, charmeur et énigmatique. Son château est tout aussi un personnage par ces multiples portes dérobées, caches, couloirs. L’ambiance monte crescendo, très doucement, réussissant à me mettre le doute sur les actes de Dr G. Gordon Gregg. Cependant, je suis restée sur ma faim. Il m’a manqué ce petit quelque chose pour rendre ce récit plus palpitant.



Il faut savoir que l’auteur s’est librement inspiré du tueur en série Herman W. Mudgett connu sous le pseudonyme de H. H. Holmes. Du coup, j’ai envie de le comparer au roman d’Erik Larson, Le diable dans la ville blanche qui retrace les meurtres, escroqueries de ce monstre.
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La chose venue des étoiles

Auteur prolifique s’il en est, on lui doit entre autres le célèbre Psychose porté au cinéma par Alfred Hitchcock, Robert Bloch livre dans ses vingt-cinq nouvelles que les éditions Mémos ont condensées, un prolongement de l’univers lovecraftien. Proche de l’auteur de Providence avec qui il a entretenu une relation épistolaire durable, Bloch revisite le bestiaire d’HPL en y ajoutant sa patte personnelle. Là où Lovecraft se perdait parfois dans des considérations métaphysiques aptes à faire perdre le fil au lecteur, Robert Bloch va peut-être plus à l’essentiel, offrant une lecture simplifiée mais non moindre d’intérêt. Il enrichit également le mythe avec ses propres créations comme par exemple le fameux de Vermis Mysteriis, de Ludvig Prinn, mais aussi le culte des Goules. On savourera particulièrement une de ses nouvelles la plus connue, la chose venue des étoiles, dans laquelle Lovecraft devient le personnage principal.

Un recueil qui compte également trois nouvelles inédites, la présentation, en particulier la couverture, est splendide, et digne de figurer dans la bibliothèque de n’importe quel fan d’Howard Phillips Lovecraft.

Je remercie les éditions Mnémos pour leur confiance.

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L'Eventreur

Ancien de la guerre de Corée, devenu paisible bouquiniste et philatéliste, amateur de timbres, Tom Kendall est sujet a des crises d'amnésie. Un jour lorsqu'il se réveille auprès d'une femme égorgée, il est bien en peine de se souvenir de ses faits et gestes. Serait-ce lui le redoutable éventreur qui rôde dans les parages ? D'où vient son étrange fascination pour la coutellerie ?

Car en effet à force de se réveiller certains matins avec un cadavre dans son lit et un couteau sanglant à la main, on finit par se poser des questions sur sa santé mentale...

On ne présente plus Robert Bloch le maître de l'angoisse, le spécialiste du tumulte intérieur. Quand l'auteur de Psychose est inspiré par Jack l'Eventreur...ça donne un roman fou où le lecteur trouvera son compte de frisson


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Le crépuscule des stars

Tom Post, jeune orphelin, rêve de se faire une place à Hollywood au temps du cinéma muet. Un jour, son rêve se réalise : il est engagé comme responsable des intertitres des films, les fameux « cartons ». Alors qu'il gravit les échelons, le monde du cinéma change. L'irruption du parlant, l'industrialisation et la toute-puissance de l'argent sonnent le glas d'une époque. Certains vont résister, d'autres vont sombrer. Jusqu'à la folie.

.

Une évocation du Hollywood des années 1920 par un de ses scénaristes, qui tente de décrire ce qui s'est réellement passé, à cette époque où les grands noms étaient confrontés à la crise et au défi du cinéma parlant. Roman qui met en scène des personnalités de cette époque telles que C. Chaplin, E. von Stroheim, B. Keaton, L. Chaney, Garbo.

Après L’Echarpe, Bloch retrouve Hollywood pour Le Crépuscule des stars. Il s’agit cette fois de la grande époque du cinéma muet. Des ombres célèbres traversant le livre … En évoquant le chant du cygne des génies du silence, Bloch a sans doute écrit là son chef-d’œuvre ; en tous cas son livre le plus émouvant.

L'auteur de Psychose signe ici un roman envoûtant devenu mythique


Lien : https://collectifpolar.com/
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Psychose

Psychose est un titre plus que connu grâce à l'adaptation d'Alfred Hitchcock en film. Une jeune femme blonde vole de l'argent, elle prend la route avec précipitation et fini sa course dans un motel. Là-bas, elle rencontre Norman Bates, qui vit seul avec sa mère et gère le petit motel, loin de l'axe routier principal. Après ça, plus personne n'entendra parler de cette jeune femme. Pourquoi ? Que s'est-il passé ? Qui est Norman ? Robert Bloch tisse dans son roman Psychose un vrai thriller psychologique.



Je suis une grande fan du film de Hitchcock, et j'ai adoré découvrir le roman à l'origine de cette histoire. Robert Bloch sait manier les mots en infusant un vrai rythme à son intrigue. Les fins de chapitre sont rapides et incisives, on a toujours envie d'en savoir plus, même si l'on connaît déjà la fin.



Le point fort du roman ? Robert Bloch présente son histoire sous un point de vue différent de celui du film de Hitchcock. Ici, place à un point de vue omniscient. On suit tous les personnages et leurs réflexions... y compris Norman Bates. Une véritable plongée dans un tourbillon psychologique.
Lien : https://www.parlonsfiction.c..
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La quatrième dimension...

J’ai vu le film avant de lire ces 4 nouvelles qui font hommages à la série « la quatrième dimension ». J’ai pris plaisir à lire et retrouver ces histoires très intéressantes et toutes très différentes, mêlant peur, horreur et fantastique.

La première histoire voit un homme raciste et envieux vivre un enfer (ou plutôt plusieurs) qu’il a lui même provoqué. Je trouve cette histoire la moins réussi et la moins bien retranscrite en roman de par sa fin et sa rythmique.

La seconde histoire tourne autour d’un homme dont le voyage est une véritable angoisse car sa peur de l’avion devient véritablement maladif, surtout lorsqu’il commence à avoir des visions. Une angoisse bien retranscrite où l’on a peur avec le personnage et une fin rocambolesque réussie.

La troisième histoire raconte la rencontre entre un enfant et une femme qui découvre que le monde qui tourne autour de cet enfant, ne tourne pas rond. Un côté horrifique bien distillé, qui m’a rappelé de bien sombre souvenir de cet épisode très glauque et dérangeant lorsque je l’ai vu à la TV.

Enfin, la quatrième histoire est sur une note plus légère avec la nostalgie de l’enfance ; jeunesse qu’essaye de retrouver ce groupe de personnes âgées dans une maison de retraite. Avec une jolie morale pour la fin.
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Contes de terreur

Comment situer cet auteur américain (1917-1994) injustement méconnu, voisin de palier de Richard Matheson père… ?



On pourrait écrire qu'Alfred Hitchcock adapta son roman « Psychose » avec le brio que l'on sait, et que Bloch scénarisa 17 épisodes télévisuels de « Alfred Hitchcock présente».



L'esprit du Maître cinéaste (sardonique, pince-sans-rire, humour à froid, caustique, british) sied à merveille à Robert Bloch. L'écrivain aurait pu reprendre à son compte le gimmick célèbre des anthologies d' Hitchcock: « Histoires à ne pas.. », tant ses nouvelles fantastiques étaient faites au moule de ses célèbres recueils. A défaut de "Contes de terreur" Opta aurait pu titrer: « Histoires à se brosser les dents à la toile émeri » « Histoires à s'effriter les neurones » « Histoires entre oreillettes et ventricules »...



Qu'ajouter de plus si ce n'est que H.P. Lovecraft, lui-même, le conseilla de manière épistolaire dès l'age de 15 ans, pressentant les prédispositions de l'élève.



Bloch avait le physique de ses nouvelles. Une bonne tête. Presque une trogne de saint homme. Une belle bouille de gentil bougre. de celles, de tronches, qui inspirent la confiance. Un profil "elfique" (Zieutez l'oreille en pointe) à ne pas faire de mal à une mouche.

Hein, y'a de çà, de visu.. ! Avouez.. !

Le Bon Dieu sans confession qu'on lui donnerait, n'est t'il pas ?

Ouais.. ! Ouais.. ! On dira çà comme çà, de premier abord. Car, grattant la façade, derrière l'aimable sourire, la dent mâchouille la dite mouche.. on en voit encore les ailes entre les lèvres fermées. Et le roublard de soutenir mordicus que ce n'est pas vrai, que ce n'est pas lui qui a joué un tour pendable.



Bloch est un caméléon, il en a la langue; celle qui jaillit du sourire, vous englue et vous emmène en bouche sans crier gare. Ce caméléon là écrit avec sa langue, bave et encre de chine mêlée et scotche ses lecteurs. Ses "Contes de terreur" sont papiers tue-mouches ne lâchant jamais leur proie : celui qui lit.



Tout est dans les mises en abîme qui vous attendent. Chaque nouvelle a la sienne. Elles mordent et griffent.



« Contes de terreur » vous offre trente manières de vous laisser duper dans un éclat de rire. Cela serait bête de vous en priver, c'est si bon de se faire avoir. Et vous allez en redemander. L'addiction d'en lire encore une autre, de nouvelle. Allez va, hein, juste une, une petite dernière, juste pour la route, avant de s'endormir. Et de se retrouver au bout de la nuit: chargé de peur, secoué de rires, recueil dévoré.



Le héros blochien, à l'image du Coyote ("Beep-Beep et le Coyote") inlassablement en quête d'un oiseau fuyant comme une savonnette mouillée, monte des pièges délirants autour de sa proie, mais est au final toujours pris dans la nasse de son propre génie. Bloch, à chaque nouvelle, dresse le portrait d'un loser auto-satisfait qui monte un scénar miracle, celui qui au choix va lui apporter fortune, crime parfait ou la femme de son meilleur ami. Et toujours un grain de sable d'essence fantastique, un rien, grippe la machine.





Bloch use de toutes les armes pour vous abuser:

Il tente le croche-pied dans le dos du lecteur distrait, dépose la peau de banane sous ses pas. Si ce dernier croit à tord avoir déjà tout compris de la mise en abîme qui l'attend, il se trompe.

Ne vous fiez pas à lui, c'est un roublard. Il fait patte de velours à chaque début de nouvelle, fait croire à du "déjà-lu", à un archétype de littérature fantastique qu'il se propose de revisiter en votre compagnie, en toute camaraderie, complicité rieuse et confiance. Il agite tous les clichés rassurants du Grand-Guignol fantastique. Il vous propose le Train Fantôme de fête foraine, les chatouillis sous les aisselles. Il vous inflige gentiment les grands classiques de la peur, le plaisir de frissonner au cours de la visite d'un grand cirque macabre balisé. Venez vous en payer une bonne tranche, faire semblant d'avoir peur.



Bloch, la mine jadis aimable, terminera chaque nouvelle l'oeil égrillard, métamorphosé en lutin furibond et hilare, diablotin fier de sa duperie démasquée.



Ne lui accordez surtout aucun crédit, aucune attitude franche. Il ne fait que vous rassurer et vous attend au tournant. Il se joue en hypocrite consommé de vos certitudes erronées, de la fausse tranquillité dans laquelle il vous installe. Doucement. Tranquillement.



Guindé et obséquieux dans son ténébreux habit de fête, smoking noir et haut de forme, il vous invite à le suivre de la main droite ouverte ; quand de la gauche dans son dos, de la pulpe du pouce il teste le tranchant d'un rasoir de grand-père caché sous les pans de sa queue-de-pie.



Et l'auteur de ricaner, de se foutre de votre poire.



J'use ici de clichés pour vous parler de Bloch. Durant trente nouvelles il a fait de même, utilisant les vieilles ficelles de la peur, mais les revisitant sous un angle nouveau.

.

Si le voyage vous tente, n'hésitez pas. Mais ne m'en veuillez pas si j'ai peut-être cherché à vous embobiner, à vous mentir. A vous de voir. :-)



PS: Paru initialement en 1974 dans la luxueuse collection (à édition limitée) Opta, Aventures fantastiques, ce recueil comporte 30 magnifiques illustrations, signées Moébius. La plume de l'illustrateur, trempée d'encre de Chine noire avait lâché un diable en habit du XXème siècle, oreilles effilées et phylactères de BD.



Quatrième de couverture de l'édition Opta:

"« Sa majesté Satan vous ouvre les portes grinçantes de quelques-uns de ses Royaumes Inférieurs.

Elle vous autorise même à rencontrer certains de ses plus intéressants sujets. Des artistes dont les oeuvres ont le souffle même de la vie. Des collectionneurs, des esthètes aux curieuses obsessions. Des artisans habiles à manier la hache comme le rasoir. Des hommes sans coeur et d'étranges filles qui ont la tête ailleurs.

Trente séjours (prière de ne pas trop vous attarder) auxquels vous confie Bloch, Mr. Psychose, grand orfèvre du macabre, du fantastique et de l'humour affreux. »
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Le boucher de Chicago

Il y a comme une ideur de madeleine dans ce livre.

Qu'est-ce que j'ai pû dévorer les receuils de nouvelles de Robert Bloch (éditions Marabout, tout un souvenir) lorsque j'étais ado.

Ce livre fait partie de ses polars. On le connaît surtout pour être l'auteur de Psychose, beaucoup ayant oublié que le chef d'oeuvre d'Hitchcock est tiré d'un livre. Ironiquement, Robert Bloch publiera 2 suites à ce roman. Dans le deuxième épisode, Norman Bates s'évade, causant l'inquiétude à Hollywood, où se tourne un film inspiré de dsa vie.

J'ai donc entamé la lecture avec une pointe de nostalgie.

Ce Boucher de Chicago (dont le titre original, American Gothic, autrement plus claquant) livre une version romancée de l'histoire de H.H. Holmes, considéré comme le premier tueur en série américain. On sent toute la science de scénariste de Bloch. Son intrigue avance efficacement selon des schémas bien établis. Il alterne les chapitres mettan,t en scène Gregg Gordon, le tueur, et ceux qui mènent l'enquête pour le confondre. Ce livre est finalement très classique dans sa structure et ressemble à une bonne série B ou un épisode de série, le genre sur lequel on tombe un peu par hasard et qui vous scotche presque instantanément. Mais une fois le générique entamé, vous avez passé un bon moment mais n'êtes pas impatient pour voir l'épisode suivant. Lecture agréable et délassante, pas toujours très subtile. De la série B de qualité, ni plus, ni moins. Parfaitement ce dont j'avais envie en ce moment.
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Retour à Arkham (Etranges éons)

L'hommage d'un Bloch qui revient à ses premières amours, conscient de ce qu'il doit à Lovecraft. Il nous embarque pour une histoire en trois parties dont le plan n'a rien à envier au thèse-antithèse-synthèse : 1) Maintenant, 2) Plus tard, 3) Bientôt. Une excellente lecture articulée autour du mythe de Cthulhu ET de son inventeur. Si Bloch ne s'adresse pas qu'aux initiés, il vaut mieux connaître Lovecraft et son oeuvre pour apprécier toute la saveur de ce bouquin émaillé de références et clins d'oeil.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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Contes de terreur

Je suis fan des nouvelles publiées dans les pulps comme Weird Tales. Et parmi les auteurs réguliers pour les pups US se trouvait notamment Robert Bloch. Le bonhomme est plus connu pour "Psycho" (à cause du film qu'en a tiré Hitchcock), mais ses nouvelles sont souvent de très bonnes factures. D'autant qu'ici la sélection est excellente. De plus, petite cerise sur le gateau, j'ai l'édition originale publiée par les éditions Opta en 1974 et illustrée avec des dessins originaux de Moebius. Classe !
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