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Citations de Robert Merle (785)


- Oui monsieur le conseiller
- Quittons la cérémonie je vous prie. Vous plairait-il de répondre seulement oui ou non
- À votre guise
- Je pourrais donc : honorez vous la Sainte Vierge et les saints
- Oui
- Respectez vous les médailles peintures, vitraux et statues qu'on fait d'eux ?
- Oui
- Admettez vous la confession auriculaire ?
- Oui
- Croyez-vous à la présence réelle de Dieu dans l'Eucharistie ?
,- Oui
- Croyez vous au purgatoire ?
- Oui
- Croyez vous que le Pape soit le Saint poitife de l'Église catholique, apostolique et romaine et que tout chrétien lui doit obéissance ?
- Adorez les reliques des saints et martyrs
- Oui
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Dans les débuts, ça n'est pas désagréable du tout, la faim. Et même, un peu plus tard, quand on croit en avoir épuisé la souffrance, elle vous étonne encore, en vous procurant, de temps à autre, le matin surtout, au réveil, une véritable euphorie. Bien allongé sur le dos, immobile sur ma planche, le visage et les mains poissés par la poussière de charbon, je me sentais extrêmement nettoyé, allégé, lucide. Alors, la ronde des images commençait. Je découvrais le sens des choses. Je comprenais ce que je n'avais jamais compris, mystiquement. Je recevais des certitudes. J'avais la foi, tout de suite, en toutes ces choses révélées, la foi immédiate, impétueuse, sans discussion possible. Les sceptiques en somme, ce sont des gens qui mangent beaucoup trop.
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Il se livre à l'ambition, c'est à dire qu'il ne se donne pas aux choses qui lui feraient vraiment plaisir, mais à celles que les autres trouvent importantes.
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A un moment donné, le procureur s'écria "vous avez tué trois millions et demi de personnes!". Je réclamai la parole et dis: "Je vous demande pardon, je n'en ai tué que deux millions et demi." Il y eut alors des murmures dans la salle et le procureur s'écria que je devrai avoir honte de mon cynisme. Je n'avais rien fait d'autre, pourtant, que de rectifier un chiffre inexact.
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Que votre vie tienne à des coïncidences absurdes, voilà qui vous rend modeste.
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- En psychologie, dit Lisbeth, il n’y a pas de hasard, il n’y a que des mobiles inconscients.
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Il y a une certaine façon policière d'interroger les gens dont on dirait qu'elle a pour but de ne pas découvrir la vérité.
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A l'École Normale des Instituteurs, nous avions un professeur amoureux de la madeleine de Proust. Sous sa houlette, j'ai étudié, admiratif, ce texte fameux. Mais avec le recul, elle me paraît maintenant bien littéraire, cette petite pâtisserie. Oh, je sais bien qu'un goût ou une mélodie vous redonnent, très vif, le souvenir d'un moment. Mais c'est l'affaire de quelques secondes. Une brève illumination, le rideau retombe, et le présent, tyrannique, est là.
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Cathau fut remplacée par Franchou, cousine des Siorac du côté maternel, belle fille plantureuse et placide dont les yeux de vache, fixés dans le vide, ruminaient sans fin un rêve paisible. Comme chambrière, elle ne valait pas Cathau, certes, et on le lui disait assez. Mais elle était si humble et si soumise qu'avec elle pas de querelle possible.
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C'est ça, la guerre, pensa Maillat de nouveau. En temps de paix, la vie est harmonieuse et composée. On rencontre les mêmes gens, on les retrouve, on les perd de vue, on les retrouve encore. Les histoires se nouent et se dénouent harmonieusement, comme dans les tragédies classiques. Mais à la guerre, tout est décousu, sans lien, sans suite, sans cohérence.
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- On a tout simplement liquidé le village arabe le plus proche.

- Mais ce village était innocent !

- Permettez,ce village était arabe il n'était donc pas innocent.
Mais votre remarque est intéressante,on a fait la même à notre prophète Mahomet et celui-ci a répondu " Quand une puce te pique est-ce que tu ne les tues pas toutes ? ".
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Qu’est-ce qu’il y a de pire pour elle qu’une société où il n’y a plus rien à consommer ?
Ou qu’une société où on ne peut plus lire la presse du Parti. Car elle lui manquait beaucoup, à Meyssonnier, sa presse. Et aussi la division du monde en deux camps : le socialiste et le capitaliste, ce qui donnait un sens et du piment à la vie, le premier camp luttant pour le vrai et le second, plongé dans l’erreur.
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À faire le portrait de l’oncle Samuel, je ferai aussi bien le mien. Il a une taille au-dessus de la moyenne, très trapu mais les hanches minces, le visage carré, le teint cuit, le sourcil charbonneux et l’œil bleu. À Malejac, les gens s’entourent du matin au soir d’un petit bruit rassurant de paroles. Mais l’oncle ne dit rien quand il n’a rien à dire. Et quand il parle, il parle bref, sans rien d’oiseux, droit à l’essentiel. Le geste tout aussi économe
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Père ouvrit la porte de son bureau, la pièce était glaciale, il me fit passer devant lui et referma la porte. Il n'alluma pas la lampe, il ouvrit les rideaux de la fenêtre. La nuit était claire, et les toits de la gare étaient couverts de neige. Après le carrelage de la salle à manger, le plancher du bureau parut presque chaud à mes orteils nus.
-Prions.
Il s'agenouilla au pied du crucifix, et je m'agenouillai derrière lui.
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Un renard prend du plaisir à voir passer une poule, même s'il ne peut pas l'attraper.
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Un mince filet de sang s'en échappait.
Purcell resta à le regarder, béant, pendant quelques secondes. Puis il comprit. La crosse avait heurté la pierre qu'il tenait devant son visage, le contre¬-coup avait déclenché la détente, et Timi s'était tué avec son propre fusil. ±
Purcell retourna en titubant au lit de feuilles et s'assit. Au-dessous du trou sanglant qui défonçait le haut de son front, les yeux de Timi paraissaient vivre. Les cils noirs et fournis recouvraient à demi ses prunelles, et celles-ci luisaient dans le coin des paupières, comme si Timi dévisageait Purcell de côté avec insistance. Sa tête et son cou gracile étaient légèrement tournés du côté opposé, ce qui donnait à son regard une coquetterie sournoise. Il n'y avait plus trace de dureté sur son visage et ses lèvres ourlées s'écartaient l'une de l'autre comme si elles esquissaient un sourire enfantin. Purcell remarqua pour la première fois la forme de ses yeux. Ils étaient très beaux. Ils remontaient vers les tempes comme des yeux d'antilope, mais c'étaient les cils, les magnifiques cils noirs, longs et recourbés, qui donnaient au regard ce velouté, cette câlinerie. Comment ces yeux-là avaient fait pour avoir l'air si durs, c'était inexplicable. La vie s'était retirée de Timi et ne lui laissait plus que la douceur qui était en lui et qu'il avait étouffée de son vivant.
Purcell détourna la tête, se leva et un flot de tonte l'envahit. La sauvagerie avec laquelle il s'était jeté sur ce corps! Le cri qu'il avait poussé! Et c'était un cadavre qu'il poignardait! Il lui parut incroyable =qu'il n'eût pas compris plus vite que Timi était mort. Mais il avait tellement raidi sa volonté, avant l'irruption de Timi, qu'il était passé à l'acte par vitesse acquise, en aveugle, comme une machine. C'était affreux et dérisoire, il se sentait presque plus coupable que s'il avait vraiment tué. « C'est ça le meurtre », pensa-t-il, avec une terrible angoisse, Cette mécanique, cet enchaînement. Il s'était fortifié toute sa vie dans le respect de la vie. Et le moment venu, il s'était abattu sur son ennemi en hurlant comme une bête! Il avait enfoncé le couteau des deux mains, ivre de sa victoire, haletant, inondé de plaisir!
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Son visage se figea.
- Permettez, dit-il d'un ton glacé. C'est à vous, et à vous seul qu'incombe le côté technique de la tâche. Je n'ai pas à connaître cet aspect de la question.
Il releva la tête, baissa à demi les paupières, et me regarda de haut en bas d'un air distant :
- Vous devez comprendre que je n'ai rien à voir avec le côté pratique de la chose. Je vous prierai donc à l'avenir de ne pas m'en parler, même par allusion. Les chiffres, seuls, sont de mon ressort.
Il pivota, mit la main sur la poignée de la porte, se retourna à demi, et ajouta d'un air hautain :
- Mon rôle est purement statistique.
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— à mon avis, s’ils se révoltent, c’est que la préparation psychologique n’est pas bonne. Vous leur dites : « On va épouiller vos vêtements, et pendant ce temps, vous attendrez dans cette salle. » Mais en réalité, ils savent bien que les choses ne se passent nulle part comme ça. Normalement, quand on épouille vos effets, on vous donne une douche. Il faut se mettre à leur place. Ils savent bien qu’on ne va pas les laisser remettre des vêtements épouillés, alors qu’ils sont eux-mêmes pleins de poux. Ça n’a pas de sens. Même un enfant de dix ans comprendrait qu’il y a quelque chose de louche là-dedans.
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Et comment gagnes-tu l’argent ? Par le travail ? Que nenni ! Par le travail, tu ne fais rien qu’enrichir ton maître et te maintenir en vie. Mais l’argent, le bel argent pour acheter la belle terre de Dieu, c’est par la picorée que tu le gagnes. Ou le commerce. Mais le commerce, compagnon (un coup de marteau), ou le prêt de grains avec gros intérêt, comme le pratiquent les messieurs à Mespech (un second coup de marteau), c’est aussi un genre de picorée, un peu plus en douceur que l’autre.
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- Tous les hommes honnêtes sont dangereux. Seules les canailles sont inoffensives. Et savez-vous pourquoi, gardien chef?
-Nein, Herr Direktor (...)
- Parce que les canailles n'agissent que par intérêt, petitement. (p. 185)
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