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Citations de Robert Merle (785)


L'homme, c'est la seule espèce animale qui puisse concevoir l'idée de sa disparition et la seule que cette idée désespère. Quelle race étrange: si acharnée à se détruire et si acharnée à se conserver.
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Nous mettons le même acharnement à faire revenir la Murzec dans le cercle que nous en avons mis à l'en expulser.
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Pick ne perdit pas son sang-froid. Il me téléphona et, haranguant la foule d’une fenêtre du Créma, il lui expliqua, par le truchement d’un interprète, que la chaudière des douches était en panne et qu’on était en train de la réparer. J’arrivai sur ces entrefaites. Je fis immédiatement apporter des seaux d’eau pour faire boire les juifs, je leur promis qu’on leur distribuerait du pain après la douche, et je téléphonai à Hageman de faire venir son orchestre de détenus. Quelques minutes après, il était là, les musiciens s’installèrent dans un coin de la cour, et se mirent à jouer des airs viennois et polonais. Je ne sais si c’est la musique seule qui les calma, ou si également le fait qu’on leur jouât des airs les rassurait sur nos intentions, mais peu à peu, le tumulte s’apaisa, les juifs cessèrent de s’agiter, et je compris que lorsqu’Himmler arriverait, ils ne feraient pas de difficultés pour descendre dans le vestiaire souterrain.
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Il ne m'est jamais venu à l'idée de désobéir aux ordres.
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[...] je prends note que je viens de découvrir la vraie nature du doute. Douter, ce n'est pas, comme je croyais, s'installer dans l'incertitude ; c'est nourrir, l'une après l'autre, deux certitudes contradictoires.
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- Et qu'est-ce que tu aurais fait si ça n"avait pas réussi, le coup du lieutenant ?
Dhéry sortit de sa poche un paquet de gauloises.
- Il faut tout prévoir. Mais j'ai tout de suite compris que, pour ce petit-là, ce n'était pas le baksheesh qu'il fallait, c'était le prestige.
- Si tu étais tombé sur moi, dit Alexandre, tu m'aurais pas eu.
Dhéry le regarda de ses yeux froids.
- Toi, je t'aurais eu à la sympathie.
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Sur moi, sur tous, le choc est terrible. Car, cette fois-ci, la mort n'est plus ni abstraite ni lointaine. Elle est à portée de la main.
Sans nous demander notre avis, avec la plus extrême violence, le corps réagit en premier : les cheveux qui se dressent, les battements de cœur, la sueur qui ruisselle, les mains qui tremblent, les jambes en coton, l'envie d'uriner.
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Le 11 janvier fut pour les combattants du Parti une date décisive. Le gouvernement du Président Poincaré fit occupé la Ruhr. Il y expédia "une simple mission d'ingénieurs" - mission accompagnée de 60 000 soldats - mais dont les buts, selon une expression qui fit fortune parmi nous, étaient "purement pacifiques". L'indignation, dans toute l'Allemagne, flamba comme une torche. La führer avait de tout temps proclamé que le Diktat de Versailles ne suffisait pas aux Alliés, et qu'ils voudraient, tôt ou tard, porter le coup de grâce à l'Allemagne. L'évènement lui donnait raison, les adhésions au Parti se multiplièrent, elle atteignirent, au bout d'un mois, un chiffre sans précédent, et la catastrophe financière qui s'abattit ensuite sur notre malheureux pays ne fit qu'accélérer encore l'essor prodigieux du Mouvement. L'Obersturmführer disait souvent, en riant, qu'à regarder les choses en face, le Parti devrait élever un statut au Président Poincaré.
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Il n'y a qu'un péché, Rudolf. Ecoute moi-bien. C'est de ne pas être un bon Allemand.Voilà le péché! Et moi, Rittmeister Gunther, je suis un bon Allemand. Ce que l'Allemagne me dit de faire, je le fais! Ce que mes chefs allemands me disent de faire, je le fais! Et c'est tout.
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(Himmler) reprit comme s’il lisait :
- J’ai choisi le KL Auschwitz comme lieu d’exécution, et vous-même comme agent. J’ai choisi le KL Auschwitz, parce qu’étant situé à la jonction de quatre voies ferrées, il est d’un accès facile pour les transports. En outre, la région est isolée, peu peuplée, et offre, par conséquent, des circonstances favorables au déroulement d’une opération secrète.
Il abaissa sur moi son regard :
- Je vous ai choisi, vous, à cause de votre talent d’organisateur…
Il bougea légèrement dans l’ombre et articula avec netteté :
- …et de vos rares qualités de conscience.
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Fontenac était en grande détestation parmi les bourgeois de Sarlat, et aussi parmi les nobles des châteaux, en raison de ses meurtres et excès infinis, mais le populaire en tenait pour lui, car du fruit de ses rapines il faisait parfois à ses frais des processions qui étaient censées glorifier un saint, mais qui finissaient, le vin payé par Fontenac coulant à flots, en ribauderies que la Boétie devait réprimer. Malgré ces désordres qui ne sont que trop fréquents, d'aucuns opinent que le peuple des villes, qui travaille de l'aube à la nuit pour quelques misérables sols, est fondé à aimer les processions d'église puisqu'elles lui donnent du repos, les innumérables saints que le culte catholique célèbre lui apportant, bon an mal an, plus de cinquante jours fériés, sans compter les dimanches: raison pour laquelle il a toujours été facile d'ameuter le peuple contre ceux de la religion réformée qu'il suspecte de vouloir leur ôter les fêtes en supprimant les saints qui en sont l'occasion.
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- C'est quand même marrant, la guerre, dit Maillat. Plus tu zigouilles de types, plus tu es méritant.
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Enfin, reprit-il, tuer n'est rien. C'est enterrer qui prend du temps.
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- Les vaches ! répéta l'homme. Quand ils ont demandé ceux qui savaient conduire, j'aurais dû me méfier, je me suis laissé biter comme un bleu. "Vous savez conduire ?" qu'il me dit le pitaine, "bon !" et hop ! il me colle le nez sur un macab, entre deux brancards ! J'en suis devenu tout pâle. "Virrel !" qu'il me dit, le pitaine, "Vous n'allez pas vous dégonfler ! Il s'agissait bien de ça ! Je m'en foutais un peu, du macab ! Il n'y comprenait rien, le pitaine ! Mais entre deux brancards, dis donc ! Comme un bourrin !...
Il lança un coup d'oeil à Maillat.
- Moi, tu comprends, dans le civil, je suis chauffeur de taxi à Paname...
(extrait du premier chapitre "Samedi matin")
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Il était là, à vingt mètres à peine, en face de la Maternité, pas du tout maigre ni blessé, son plumage bleu noir luisant de santé, en train de sautiller avec lourdeur, son gros bec cueillant un grain çà et là. À notre vue, il s’immobilisa et se mettant de profil pour nous scruter de son petit œil noir vigilant, il se redressa, mais sans parvenir à effacer la courbure de son dos, de sorte qu’il avait l’air d’un vieil homme courbé, les mains derrière le dos, la tête un peu de côté, l’air sage et circonspect. Personne parmi nous ne bougeait et cette immobilité même dut lui faire peur, car il déploya ses larges ailes bleu sombre et s’envola en rase-mottes en poussant un unique « crââ », puis prenant peu à peu de la hauteur, il atterrit sur le toit du châtelet d’entrée et se cacha derrière la cheminée dont émergea au bout d’une seconde son gros bec pendant et son œil sagace, fixé sur notre groupe…
Suivit alors, à plusieurs voix, un long éloge circonstancié du corbeau, de son intelligence, de sa longévité, de sa familiarité éventuelle avec l’homme, de ses aptitudes linguistiques. Et quand Thomas, un peu étonné, fit remarquer que c’était quand même un nuisible, personne ne releva une remarque aussi déplacée. D’abord parce qu’un nuisible, dans le temps, on pouvait bien lui faire la guerre, mais sans haine, avec même une sorte de considération amusée pour ses ruses, et en comprenant bien, au fond, que tout le monde a besoin de manger. Et aussi parce que ce corbeau-là, venu tout exprès pour nous faire espérer l’existence ailleurs d’autres survivants, il était sacré, on allait lui donner tous les jours sa petite part de grains, il appartenait déjà à Malevil.
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Les montagnes, vous remarquerez, ça vous rassure plutôt sur l'existence. Elles s'usent mais elles subsistent. Elles sont à la base de toutes les théologies du monde.
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- C'est donc vrai, cria Elsie, tu les tues !

Elle répéta en hurlant :
- Tu les tues !
[…]
- Mais pourquoi ? pourquoi ?

Je levai les épaules :
- Tu ne peux pas comprendre. Ces questions-là t'échappent complètement. Les juifs sont nos pires ennemis, tu le sais bien. Ce sont eux qui ont déclenché la guerre. Si nous ne les liquidons pas maintenant, ce sont eux, plus tard, qui extermineront le peuple allemand.

- Mais c'est stupide ! dit-elle avec une vivacité inouïe. Comment pourront-ils nous exterminer, puisque nous allons gagner la guerre ?

Je la regardais, béant. Je n'avais jamais réfléchi à cela, je ne savais plus que penser. Je détournai la tête et je dis au bout d'un moment :

- C'est un ordre.
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Je le trouve tout à coup très antipathique, Caramans, avec sa coupe de cheveux si correcte et sa tête d'énarque bien-pensant.


NDL : Je n'en dis pas plus, mais le pense très fort :)
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Pour être vraiment heureux, il fallait être conscient de son bonheur, mais pas trop. Il y avait un point d'équilibre à trouver. Il fallait ruser. Savoir qu'on était heureux, mais pas au point de se le dire.
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Paris est probablement la capitale du monde où le patrimoine architectural est le mieux groupé. Et c'est la ville où il est le plus pénible d'être sans femme, quand on les aime.
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Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

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