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Critiques de Roger Frison-Roche (287)
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La piste oubliée

Roger Frison-Roche a écrit ce beau roman d'aventures sahariennes en 1950 et le situe dans le temps quelques années après la première guerre mondiale, une époque où la France coloniale était encore à son zénith.



Je pense que Frison a voulu avant tout raconter une aventure humaine en s'inscrivant dans ce qui faisait cette époque et je ne peux être du côté de ceux qui le taxent de complaisance à l'égard du colonialisme. Les choses, la vie étaient ainsi dans ces temps et l'auteur met ses personnages en scène dans ce qui était le contexte de l'époque.



L'essentiel de ce roman est pour moi ce rendez-vous réussi avec le désert, les dunes, le sable, le vent. Frison le connaissait parfaitement pour l'avoir parcouru intensément et avoir vécu ces moments, ces nuits, ces horizons comparables à ceux de la montagne.



L'histoire importe finalement assez peu, une expédition scientifique qui cache une poursuite d'un assassin, les péripéties s'enchaînent et ce qui reste, à mon goût, c'est le style d'un écrivain capable d'emmener ses lecteurs sur le Grépon, dans les écumes de la Nahanni en Amazonie ou auprès des rennes du Grand Nord canadien avec le même talent dans son écriture.



La piste oubliée peut paraître un roman un peu vieillot de nos jours car la situation du Sahara a bien changé depuis alors que le décor de la montagne paraît immuable malgré la fonte des glaciers et la modification des voies suite aux effondrements de la roche.



Je préfère donc les romans de montagne de Frison mais j'ai suivi avec beaucoup de plaisir et d'admiration pour lui, cette piste oubliée.

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Premier de cordée

Pour moi, Frison-Roche est à la montagne ce que Clavel est à la campagne.

Tous deux célèbrent dans leurs livres la nature et les hommes qui l'habitent. Des hommes rudes, francs, entiers, qui ne sont pas corrompus comme ceux de la ville. Les deux écrivains savent nous brosser des portraits saisissants : on voit les personnes, là, devant nous, on distingue leurs traits comme sur une photographie, on connaît leur caractère, ils sont vivants.

Le style de Frison-Roche est certes un peu daté, la vie à Chamonix telle qu'il la décrit dans Premier de cordée a naturellement changé (le livre date de 1941), mais qu'importe ! C'est si beau, si vrai, si fort, que le texte vous séduit d'emblée, que l'aventure vous emporte, et que vous vivez, le temps de votre lecture, avec tous ces magnifiques personnages du roman.

La solidarité dans les cordées où chacun doit veiller sur les autres, la fraternité forte entre les grimpeurs, le respect mutuel, le rôle grisant et en même temps terrible du fameux premier de cordée sur qui pèse tant de responsabilités : vous suivez tout sans en perdre une miette.

À travers l'histoire de Pierre, c'est à tous les alpinistes que Frison-Roche rend hommage, à travers Chamonix, c'est la montagne qu'il glorifie. Son roman est un cri d'amour à ces hommes magnifiques et aux sommets auxquels ils s'attaquent.

Si vous ne l'avez pas encore fait, lancez-vous dans l'aventure avec Frison-Roche, et n'ayez pas peur du vertige : laissez-vous guider avec confiance par un premier de cordée de grand talent.
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Les Terres de l'infini, tome 1 : La peau de..

Après la montagne et le Sahara qui lui ont valu ses livres les plus célèbres, Roger Frison-Roche, guide chamoniard devenu explorateur en même temps que journaliste et écrivain, s’est intéressé sur le tard, dans les années 1960, au Grand Nord, en Laponie d’abord, au Canada ensuite. Témoin du chant du cygne du mode de vie nomade des Samis en Scandinavie auquel il consacre un premier diptyque, il poursuit avec un second, se faisant cette fois le chantre des grands espaces du Grand Nord américain, terre de solitude entre nuit polaire, glaces et blizzards, mais aussi d’aventure et de liberté, loin de la folie ordinaire des hommes.





Meurtri par son expérience de pilote de la R.A.F. pendant la guerre, le quarantenaire Max Gilles se sent plus que jamais à l’étroit au sein de sa très matérialiste et bourgeoise famille établie dans l’industrie papetière à Grenoble. Il décide d’utiliser ses talents d’aviateur au manche d’un petit appareil privé assurant le ravitaillement des rares habitants des territoires du Nord-Ouest canadien. Là, à Snowdritt, un village perdu près du Grand Lac des Esclaves, à la lisière entre forêt boréale et toundra, il rencontre l’amour en la personne de Rosa, une jeune indienne qu’il épouse et qui lui fait découvrir les bonheurs simples et rustiques d’une vie en pleine nature, rude mais libre, aux enchantements pimentés d’aventure. De magiques survols, loin de toute liaison radio, des troupeaux de bœufs musqués, de caribous et de bisons vivant en paix dans ce sanctuaire encore sauvage, en bivouacs sous les aurores boréales ponctuant de longues échappées dans la forêt où seuls les Indiens ont la permission de trapper, d’expéditions aériennes parfois hasardeuses entre tempêtes et blizzards en périlleuses sorties de chasse où il faut disputer le gibier aux loups, enfin des viriles amitiés taiseuses entre voisins à l’amour sous les fourrures et les étoiles, Max s’est enfin réconcilié avec la vie lorsque, implacable, le drame surgit. Partie chasser en canoë avec son frère malgré un avis de mauvais temps, Rosa ne rentre pas…





Hymne à la nature et à la liberté, le récit mêle ses superbes évocations d’un cadre d’une âpre majesté à celles, de plus en plus tendues, d’aventures qui peuvent à tout instant virer au drame. L’ancien pilote de chasse vit d’adrénaline et exerce un métier non dénué de risques. Preuve en est ce collègue et ami, mort de faim et de froid après un atterrissage forcé dans les glaces. Alors, très vite, à l’exaltation des grands espaces s’associe chez le lecteur la conscience du danger, un péril qui va d’abord guetter Max lorsque l’hiver arctique s’abat soudain et que la blancheur aveugle et tourbillonnante du blizzard avale son avion, pour finalement mieux s’en prendre à Rosa, partie relever sa ligne de trappe dans la tourmente précédant l’embâcle. Au rythme haletant de cette portion du récit succèdera une partie de transition, que l’on pourra juger trop rapide, voire un peu bâclée. C’est que le retour de Max vers la civilisation ordinaire n’est qu’un préambule nécessaire, un passage préparant la seconde partie du diptyque, La vallée sans hommes, où, une nouvelle fois, l’aventure et la liberté se paieront au prix fort.





Peut-être pas tout à fait aussi marquant que les livres les plus connus de l’auteur, pour ne citer que Premier de cordée, La grande crevasse ou Les montagnards de la nuit, ce roman dans la plus pure tradition du récit d’aventure et de nature writing se dévore presque d’une traite, pour le plaisir de son adrénaline conjugué à celui des sublimes évocations de son cadre d’exception. L’écriture et les récits de Roger Frison-Roche n’ont pas pris une ride.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mont Blanc aux sept vallées

Magnifique hymne au Mont Blanc que Frison Roche réalise en conduisant des lecteurs au coeur des sept vallées qui l'entourent : celles de l'Arve, de Montjoie et des Glaciers côté français, le Val Feni et le Val Ferret côté italien et enfin le Val Ferret suisse et la vallée du Trient côté suisse.



Le texte de Frison est accompagné de photographies noir et blanc de Pierre Tairraz. Elles donnent des éclairages splendides qui ajoutent au grandiose des sites présentés, avec des effets d’ombre et de lumière leur conférant un statut d’oeuvres d’art.



Toute la nature du massif du mont Blanc est largement dépeinte par l'auteur, depuis les mélèzes et les arolles jusqu'aux différents glaciers du massif, en passant par les arêtes effilées, les aiguilles acérées, les alpages débonnaires. C’est une véritable sanctification des paysages qu’a réalisée Frison en transmettant son admiration et son émotion permanente devant la richesse des sites.



Il aborde également les détails de la vie quotidienne dans chaque vallée, les coutumes de leurs habitants, l’histoire spécifique de toutes les ascensions réalisées et des voies ouvertes par les pionniers de l’alpinisme dans le massif.



Son livre est ancien, paru en 1958, et pourtant déjà le recul des glaciers est visible, l’épaisseur de ma Mer de Glace diminuée dans des proportions effrayantes, alors aujourd’hui... Pourtant, il fut une époque où les langues terminales de ces mastodontes glaciaires venaient lécher les cultures dans les vallées!



Frison regrette aussi la dénaturation immobilière de Chamonix même si elle est, quelque part la rançon du tourisme, ainsi que la plaie dans la montagne ouverte par le tunnel, certainement indispensable à l’économie, mais qui n’a apporté que des désordres aux deux vallées qu’il dessert.



Pour une première découverte d’un massif qui reste le chef d’oeuvre de la nature alpine, avec la majesté de ses nombreux 4 000, la richesse de son histoire depuis Jacques Balmat jusqu’aux hélicoptères qui, il y a peu d’années encore, déposaient leurs passagers sur les sommets, rien de mieux que la connaissance parfaite et le style littéraire parfait de Roger Frison Roche.

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Premier de cordée

Je ne me doutais pas que la relecture de ce livre allait réveiller autant de souvenirs.

A travers ce texte, je me suis retrouvée, quelques dizaines d’années en arrière à Chamonix que l’auteur m’avait donné envie de découvrir.

En rendant tellement vivante cette vallée qu’il aimait tant, Roger Frison-Roche savait communiquer cette passion qui l’habitait depuis toujours.

Je me souviens de mon émotion lorsque j’apercevais sa fière silhouette dans les rues de la station sous le regard impressionné et admiratif des touristes.

Je me souviens aussi de sa simplicité et de son écoute, lorsque j’ai enfin osé l’aborder pour lui dire à quel point ce livre m’avait bouleversée.

Et que dire de mon bonheur, lorsqu’après ce bref échange l’auteur me saluait à chaque rencontre que le hasard a pu me permettre au fil d’une promenade, de son chaleureux sourire ?



Au-delà de ce ressenti très personnel, j’ai aimé suivre ces hommes passionnés que sont les guides de haute montagne, prêts à payer de leur vie pour la sécurité de leurs clients.

La montagne majestueuse et menaçante est pour eux un constant rappel à la modestie.

« Premier de cordée » est un magnifique roman à la gloire de tous les alpinistes professionnels ou amateurs.

Une lecture inoubliable.

















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Premier de cordée

Premier de cordée fait partie des livres que j'ai aimé relire à différents moments de ma vie. Ce n'est pas que cette fiction s'épaissit avec le temps, mais elle convoque chez l'amoureuse des cimes que je suis une foule d'images à couper le souffle.

La précision technique, les descriptions millimétrées, la souffrance dans l'effort ont toujours suscité une forme de révérence chez moi, notamment le récit de l'ascension de l'Aiguille verte passant par le Glacier d'Argentière, bien éloigné de celui que l'on pourrait faire aujourd'hui. Mais Roger Frison-Roche n'en fait pas un décor pour exploit sportif, il s'en sert pour un combat héroïque entre l'homme et la nature, exaltant le goût pour le mélodrame à tire-larmes et l'aventure humaine. En ces lieux où la présence de l'homme n'est pas prévue, ni même souhaitée, il fait de la montagne une arène naturelle « aux dimensions inhumaines », à laquelle ne peuvent s'y frotter que des hommes au cœur pur et au courage sans faille dotés des plus belles qualités, générosité et solidarité en tête. Dans cette œuvre qui travaille sa matière comme un matériau noble, les guides de Chamonix sont glorifiés, leur légende célébrée avec ce roman véritable hymne à la vie, à ce qu'elle a de plus beau, l'amitié... Et ce n'est peut-être pas seulement parce que vie et mort fusionnent de manière parfois cruelle sur les hauts sommets. Roman de commande écrit juste après la signature de l'armistice de 1940, il loue de manière à peine voilée la quête d'absolu qui rend les individus toujours plus libres.



Au-delà de la tragédie au cœur de l'histoire, Premier de cordée peut susciter l'intérêt pour la belle carte postale pétrifiée qu'il offre de la paysannerie chamoniarde. La peinture naïve des personnages et les scènes champêtres vous transportent dans d'autres temps, même si le lyrisme d'antan dessine l'histoire avec des sentiments un peu trop nets.

Lecture dépaysante qui, malgré le froid glacial des cimes, offre une parenthèse chaleureuse.
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Premier de cordée

Chez les Servettaz, on est guide de haute montagne de père en fils depuis des générations. Jean a beau aimer son métier et être l'un des meilleurs guides de Chamonix, il sait combien la montagne peut être dangereuse et il rêve d'un autre avenir pour son fils Pierre. Hôtelier, ce serait bien. Il faudrait agrandir le chalet, aménager quelques chambres d'hôtes et Pierre pourrait vivre à la montagne sans s'exposer à ses dangers. Ces projets, ces rêves s'effondrent le jour où Jean meurt, foudroyé dans les Drus à cause de l'imprudence d'un touriste américain. Pierre participe à l'expédition chargée de redescendre le corps dans la vallée et fait une mauvaise chute. Pourtant, sa décision est prise : il sera guide, comme son père. Mais sa chute a laissé des séquelles, Jean découvre le vertige et ses angoisses. Heureusement, solidaires, les autres guides vont l'aider à surmonter sa peur.





A travers la vie d'une famille de guides, c'est toute la vie des montagnards chamoniards que nous raconte FRISON-ROCHE. On y ressent l'amour des hommes pour leur métier et leur montagne. On vit, comme si on y était, la beauté des paysages, le froid mordant, le danger partout présent. On sent tout l'amour de l'auteur pour ces hommes forts, courageux et solidaires. Hymne à la montagne, aux hommes, aux traditions, Premier de cordée est un livre magnifique et émouvant qui ravira ceux qui connaissent et aiment les Alpes et donnera aux autres l'envie de courir la montagne, de rencontrer les guides, d'apprendre avec eux à la respecter.

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Premier de cordée

Si on fait des recherches pour trouver un roman traitant de l'alpinisme, on tombera rapidement sur ce Premier de cordée, en tout cas côté roman français. Un classique de la haute-montagne, et le mot n'est pas usurpé puisque le livre date de 1941. Et si l'expression qui donne son titre au livre existait avant sa sortie, il a totalement contribué à la populariser. Il est sans doute à la source de son utilisation de matière métaphorique à l'heure actuelle, pour désigner celui qui dirige et mène le cap... comme aime à l'employer notre président pour signifier qu'il est avant tout pour ceux qui mènent la danse... et l'escalade... Attention néanmoins à la chute, car Frison Roche nous le montre bien dans son livre, rien n'est sûr dans une cordée !



Un classique de la montagne écrit depuis Alger, c'est original. C'est moins incongru qu'il soit écrit par un alpiniste confirmé qui a pu ainsi puiser dans ses propres souvenirs. Et l'histoire nous le fait rapidement comprendre, on sent que l'auteur maîtrise parfaitement les termes techniques et qu'il n'a pas simplement fait des recherches dans les livres. Le rendu de l'expérience est très réaliste et on est immergé tout du long dans la réalité des expéditions. On est néanmoins pas toujours noyé dans les termes trop précis puisque l'auteur sait aussi restituer l'émotion face aux magnifiques paysages ainsi que les us et coutumes des gens de la montagne.



A l'image d'un James Albert Michener qui avait su me faire comprendre, sans forcément le soutenir, la passion des toreros pour la corrida, Frison Roche nous invite à la folie de ceux capables de risquer leur vie pour aller planter un drapeau sur un pic inviolé ou même juste pour être les premiers à l'atteindre par un côté particulier. A la différence qu'ici c'est le plus souvent leur seule vie qu'ils risquent... Repousser ses propres limites, atteindre à la gloire dérisoire mais si grisante des sommets, c'est à tout cela que nous invite l'auteur.



Et pour cela il passe très rapidement par le drame, pour nous confronter immédiatement à la violence que peuvent représenter ces blocs figés de pierre et de glace. Même si figé n'est peut-être pas non plus le terme exact, quand on pense aux avalanches et aux glissements inexorables des glaciers. Les courts repos que les escales dans les gîtes offrent ne sont que des pauses avant de rejoindre l'étape toujours plus extrême qui suivra. Même les pauses bucoliques sont remplies d'affrontements bovins, toujours pour savoir qui sera la meilleure, à se demander si c'est l'homme qui imite la bête ou l'inverse parfois.



Au final, et comme souvent quand il se confronte à la nature, c'est une définition de ce qui fait son humanité que chaque être vient rechercher.

La deuxième partie, tout en réflexion sur le handicap physique et psychologique mis en parallèle, est très parlante et parvient à l'universel en abordant pourtant le monde très fermé des grands sommets.
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Premier de cordée

« C'est une qualité qu'il faut reconnaître à tous les montagnards, que, même enrichis, ils restent simple et sans arrogance. »



Depuis le temps que je voulais le lire, c'est chose faite et j'ai adoré. Dire que la montagne est un lieu sacré, que la mort côtoie la vie est une réalité. On est si petit face à cette grandeur qui peut parfois être monstrueuse. C'était très beau de voir la volonté de ces hommes rudes, combattre le froid et la hauteur, surmonter les difficultés de la nature et de leur nature dans une ambiance de solidarité. Une plongée dans un univers blanc, vertigineux et majestueux. Il y a dans Premier de cordée une chaleur humaine d'une grande beauté.
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Premier de cordée

"Premier de cordée" est un livre mythique que tout le monde connaît mais que bien peu ont lu. Il a été distribué a des générations d’écolier pour les récompenser de leur bonne année scolaire (une idée à reprendre peut être pour susciter des vocations de lecteur ?) pour finir la plupart du temps sur une étagère sans être ouvert. C’est pourtant un roman magnifique, une ode au dépassement de soi, à l’amitié et à la solidarité. Pierre Servettaz aime la montagne, il veut être guide, la parcourir, la dominer, faire corps avec elle. Mais son père, guide lui-même, s’y refuse. Il veut pour son fils un métier moins dangereux. Quand l’accident et la mort surviennent lors d’une course pourtant banale en frappant le chef de famille, le fils rechausse les crampons pour aller chercher le corps de son père et reprendre le flambeau de l’escalade. Mais le malheur continu à frapper, car le vertige s’empare de lui, le laissant dans l’incapacité de continuer ce métier adoré. Alors que tout parait perdu, c’est entouré de ses amis qu’il vaincra cette peur et qu’il continuera l’œuvre de son père. Ce livre qui pourrait avec le temps paraître désuet est a réhabiliter sans délais et lu par tout ceux qui aiment l'aventure et la littérature sans partage...
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Premier de cordée

Frison-Roche nous emmène ici pour une balade en haute montagne au travers d’une magnifique épopée Alpestre pleine d’émotions et de beauté.



Nous sommes immergés dans la grande famille des guides de Chamonix avec lesquels nous partageons leurs moments de joies mais aussi leurs immenses chagrins.



Ce roman est simple, beau et respire l’authenticité… C’est une ode à la vie et à l’humilité. La beauté de la montagne ainsi que celle de l’amitié nous font vibrer à chaque page.



C’est magnifiquement écrit, un vrai petit bijou à savourer tant il se lit vite!



Un livre qu’il faut avoir lu.
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Les Terres de l'infini, tome 1 : La peau de..

Snowdrift, un village indien perdu au sein des immensités glacées du Nord canadien. A l’autre bout de la planète, Grenoble et ses industries papetières. Max Gilles, la quarantaine n’est plus à sa place dans le giron familial et petit bourgeois de la ville du Grésivaudan. Ce héros de guerre que la R.A.F. a libéré, garde en lui les traces de sang de ce conflit. L’humeur n’est plus à la vie. Il a besoin de fuir. Sa vallée, sa famille, lui-même. Pour se reconstruire et c’est par conséquent à Snowdrift qu’il va poser son petit avion au cœur du vide enneigé parsemé par quelques cabanes de trappeurs, au milieu des indiens, des loups et des bisons.



Là, il découvrira l’amour. Celui qui se construit avec un grand A. Rosa cette indienne, si généreuse, si belle, si indépendante, si indienne. Elle lui apprendra à vivre et à jouir de cette liberté retrouvée. Et n’y-a-t-il pas plus belle liberté que de faire l’amour nu sur une peau de bison, dans le silence assourdissant du vide entouré de neige. Par -40°C, aller couper du bois, pisser contre un sapin, chasser des loups ou survoler un troupeau de bisons. Une nouvelle vie, un miracle de la nature, prend soin tous les jours de cet être si solitaire au début et qui s’ouvrira tant avec la découverte de l’amour, et de Rosa.



Mais comme je suis plus roman à eau-de-feu que roman à l’eau de rose, il faut un mais pour contrarier tant de bonheur. Faire l’amour sur une peau de bête, même de bison, ne suffit plus à nos deux héros. Et Rosa s’en va chasser, seule avec son frère dans un canoë de fortune. Le blizzard, la neige, le vent, le froid, tabarnak, le temps nord-canadien. Le drame, le deuil, la perte, la reconstruction. Rester sur ces terres sauvages ou retourner à Grenoble.



Combien d’années n’ai-je pas pris le temps d’ouvrir un vieux bouquin de Frison-Roche, presque un parchemin, les feuilles jaunies par le temps, les pages gondolées par la fonte des neiges, l’encre parfumée aux senteurs de milles plantes que les moines utilisent pour élaborer la Chartreuse ? En ai-je déjà ouvert un ? Certainement… Dans ma jeunesse, le bison du Grésivaudan que j’étais a du se « forcer » à ouvrir son premier de cordée ou d’autres épisodes d’alpinisme littéraire. Des années plus tard, je continue à goûter à la Chartreuse, je découvre la Mandrin, mais n’en oublie pas l’essentiel l’herbe à bison aromatisée à la vodka. Et pour causer essentiel, ce roman m’a enchanté, si bien que je n’en espérais pas autant avant de me laisser submerger par ses grands espaces, son histoire d’amour et ses histoires de solitudes.



« La Peau de Bison », du nature-writing bien avant l’heure qui donne envie de chausser ses raquettes et de crapahuter dans le froid tabarnakien juste pour pouvoir se réchauffer ensuite sur une peau de bison. Nu bien entendu.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Premier de cordée

Écrit en 1938 ce roman est un livre inoubliable, il évoque avec talent la vie rude des montagnards et les sites grandioses de la région de Chamonix dans lesquels ils vivent.

Pierre Servettaz, fils de Jean Servettaz, est, malgré qu'il se destine à devenir hôtelier, un fin grimpeur.

Aussi fait-il partie de la cordée qui redescend le corps de son père tué par la foudre au dessus des Drus.

Après avoir lui aussi chuté, Pierre prendra la décision de devenir guide de haute montagne mais il découvre que son accident lui a laissé une terrible séquelle : le vertige...

Ce récit terriblement humain est une épopée du courage, de la volonté et des sentiments, sans jamais être larmoyant il est souvent très émouvant.

C'est une "belle" histoire magnifiquement racontée.
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Premier de cordée

J'avais reporté la lecture de ce livre sine die, selon l'expression consacrée. Le confinement a eu raison de cette procrastination de fait. Je ne peux que m'en féliciter en refermant Premier de cordée.



Que craignais-je inconsciemment pour laisser dormir cet ouvrage que l'on m'avait donné il y a de nombreuses années ? J'avais à n'en pas douter peur de sombrer dans l'alanguissement contemplatif à la lecture de longues tirades descriptives de paysages de montagne. Sombre préjugé, démenti une fois de plus. J'ai eu droit à une aventure humaine étonnante de réalisme, et de laquelle émerge une passion immodérée des guides de haute montagne pour le grandiose théâtre d'exercice de leur métier.



"Pauvres petits d'hommes aux prises avec la plus inhumaine des montagnes."



De cette comparaison mise dans la bouche de l'un d'entre eux par Frison-Roche naît le plus grand respect pour le milieu naturel auquel ils ont fait le choix de se confronter au quotidien. Et les plus aguerris sont ceux qui font preuve de la plus grande humilité vis-à-vis des géants qui tutoient les nuages. A force de se confronter aux dangers de leurs abrupts, de risquer chute, gelure et foudroiement, les guides prennent dès leurs premiers pas sur les sentiers rocailleux conscience de l'arrogance qu'il y a à faire se mesurer l'éphémère et insignifiante vie humaine à la majesté minérale intemporelle. Au-delà de la déontologie qu'ils adoptent en accrochant l'insigne rond des guides sur leur tunique, ils deviennent les détenteurs d'une sagesse que leur enseigne la cohabitation permanente avec le danger.



Bien sûr, qui n'a jamais chaussé les crampons devra faire des efforts d'imagination sous la plume de Frison-Roche pour apprécier l'acrobatique, pieds et mains engourdis par le froid, le vertigineux suspendu à la corde ou encore le spectaculaire des panoramas des toits du monde, mais au-delà de cet exercice il sera conquis par le talent avec lequel il met en évidence les valeurs humaines de la corporation. Elles sont à la dimension de la majesté des éléments qu'ils bravent au quotidien. Belle leçon d'humilité que celle de petit d'homme lorsqu'il lève les yeux vers le sommet convoité. Leçon qui devrait s'appliquer plus souvent, dans bien d'autres circonstances.



Il y a aussi une belle histoire d'amour pour rappeler que le montagnard n'en est pas moins homme. Mais celle qui aura conquis le coeur d'un guide devra se faire à l'attente angoissée du retour de son héros. Elle devra se faire à l'idée de partager son coeur avec ce monstre minéral car rien ne pourra le faire renoncer à l'appel des cimes enneigées.

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La vallée sans hommes

Suite de La peau de bison, ce livre est magnifique.

Il contient moins d'action que le premier tome, mais on ne s'ennuie pas une seconde.

La nature, déjà omniprésente dans La peau de bison, joue ici un rôle capital : c'est le personnage principal.

Elle domine tout.

C'est elle qui dicte ses lois, c'est elle qui régit le quotidien des hommes rudes et courageux qui habitent au nord du cercle polaire arctique.

Pour vivre, et même simplement survivre, il ne faut pas chercher à la défier, mais il faut se plier à ses règles.

Il faut les accepter et vivre en fonction d'elles.

Les deux premières parties sur les trois qui composent ce roman ne comportent presque que des descriptions. Mais grâce à la plume sublime de Roger Frison-Roche, il n'y a absolument rien d'ennuyeux, bien au contraire.

Parce que rien n'est figé, rien n'est statique, rien n'est inerte. Les arbres, les rivières et les roches vivent autant que les animaux qui peuplent ces contrées reculées et a priori inhospitalières.

Roger frison-Roche nous dépeint une nature impitoyable mais splendide.

Le rythme des saisons, si particulier au-delà du cercle polaire, l'alternance d'un si long "jour" et d'une "nuit" qui semble interminable. La succession de l'embâcle et de la débâcle qui rendent les déplacements impossibles à certaines périodes de l'année et périlleux à d'autres.

Tout est difficile : se déplacer, communiquer, résister au froid, se vêtir, et bien sûr, se nourrir.

C'est une lutte de chaque instant ou presque. La nature offre à l'homme un cadre enchanteur, mais, sévère et exigeante, elle ne lui laisse que peu de répit.

Elle tue aussi, sans état d'âme, mais le lourd tribut qu'il faut parfois payer est le prix de l'aventure et de la liberté.

Roger Frison-Roche s'est surpassé dans cet ouvrage. Avec un lyrisme merveilleux il nous immerge totalement dans une nature vivante et magnifique. Une nature dont la force saute aux yeux à chaque page.

Ce livre fait un bien fou. Il remet l'homme à sa place, cet homme-citadin qui se croit maître de la nature tandis qu'il l'abîme à sa guise, alors qu'il n'en est qu'un élément, qu'elle est indispensable à sa survie. Qu'il devrait la respecter et la protéger au lieu de la détruire et de finalement se détruire.
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L'appel du Hoggar

« L’appel du Hoggar » est écrit par Roger Frison-Roche et édité chez Flammarion en 1936. Dédié au capitaine Raymond Coche (chef de l’expédition alpine française du Hoggar en 1935) et à ses compagnons de piste, cet ouvrage de 140 pages est illustré de croquis et de photographies de l’époque, en noir et blanc ou en sépia. Vulgarisant la documentation technique, touristique et littéraire disponible sur cette partie du monde, ce livre a l’ambition de présenter aux lecteurs une région encore peu connue du public et de leur faire partager une tranche de vie réelle, émouvante et merveilleuse. De mon point de vue, cet objectif est largement atteint !



Guide et alpiniste renommé, Roger Frison-Roche est choisi pour faire partie d’une expédition, en plein Sahara, dans les massifs de la Tefedest et du Hoggar. Embarqué en pleines solitudes sahariennes, vivant au gré de ses rêves à travers le désert, Roger Frison-Roche, mandaté par le Club Alpin Français et par le Gouvernement Général d’Algérie, doit escalader avec ses hommes quelques-uns des plus hauts sommets de ces massifs, faire des études sur la faune, la flore et les roches, puis revenir avec une documentation photographique et cinématographique.



Pendant trois mois, les hommes vont cheminer, accompagnés de Touareg, de méhara et de chameaux de bât, partageant la vie nomade du Saharien, escaladant des parois brulantes, friables et inviolées, forçant au péril de leurs vies nombre de passages délicats, et découvrant des sites improbables et magnifiques. Durant cette expédition pleine de vie vagabonde et de fatigues communes, les hommes sont à l’unisson : hors du temps et de l’espace, sous le vernis de la civilisation, ils laissent battre leur cœur et leur émotion devient sincère pour des choses simples, éternelles, infinies et apaisées, avec en prime la reconnaissance profonde de la qualité et de la « noblesse des Touareg du Hoggar, seigneurs de grande race ».



Pour ces hommes aguerris et rompus aux aventures alpines, le choc est brutal. Ils ne savent plus (page 15) s’ils sont sur Terre ou s’ils foulent le sol d’une planète inconnue. Et la nouveauté est partout : traces d’ensablement dans le fech-fech si redouté des automobilistes, villes fantômes, palmeraies surgies on ne sait d’où et se balançant sous le vent du sable, végétation rare et maigre, plateaux noirs et pierreux (page 19) avec de vastes coupoles semblables à de gigantesques carapaces posées à même le sol, squelettes de chameaux et tombes musulmanes de part et d’autre de la piste, des tempêtes de sable qui épuisent les hommes, et parfois, dans ce désert, un trou dans le sable, avec l’eau, trouble et boueuse, à six mètres de profondeur, l’eau, ce synonyme de vie. Dans cette inhumanité où tout est cuit, calciné et brûlé, les locaux, goumiers des Compagnies Sahariennes et Touareg, se meuvent fièrement, élégamment, avec leur fusil en bandoulière et (page 19) leurs cartouchières pleines à craquer s’étalant sur la poitrine. Un code régit leur vie de nomade : une économie de paroles et de gestes, le feu qui jaillit d’un amas de racines desséchées, le rituel du thé, des repas rapides, une progression à allure réduite dans un sable surchauffé qui rend la marche pénible, le partage, l’admiration et le respect mutuel, des prières et des incantations qui s’envolent dans la brise. Pour ces hommes, tout gravite (page 26) autour de deux éléments, à savoir l’eau pour les hommes et des pâturages pour les chameaux et les méhara. Des légendes courent les campements, et dans l’obscurité, au milieu (page 54) des vagues de pierre figées pour l’éternité, les rochers et l’ombre des hommes prennent parfois des formes fantasmagoriques. Une vie simple : coucher dehors, se lever avec le jour et monter sa bête. Au zénith, l’air se met à vibrer et la moindre parcelle d’ombre est la bienvenue. L’aridité des lieux cache soigneusement les traces de vie : oliviers rabougris, lauriers roses, touffes d’herbe rase et drue, vipères à corne près des points d’eau, chacals s’appelant à travers la montagne, guépards tapis dans le creux d’un canyon, vautours blanc traçant des cercles au-dessus des hommes, mouflons aux yeux jaunes se jouant des alpinistes et sautant de rochers en clochetons, bergers gardant leurs chèvres. Dans cet univers tourmenté et impitoyable, Roger Frison-Roche et ses hommes partent à la conquête de la montagne ; ils affrontent l’ennemi en face. Il leur faut franchir barrières, obstacles, bastions, arêtes souvent inaccessibles et délitées, pyramides d’éboulis aux éclats métalliques et surplombs compacts alors même que les cartes dont ils disposent sont avares de détails.



Pour cette aventure humaine à la gloire des conquérants de solitudes vierges ou abandonnées, pour cet ouvrage superbement écrit et ses illustrations magiques, pour les touches de poésie qui parsèment les pages, pour ce suspense qui tiendra le lecteur en haleine jusqu’à la fin, je mets quatre étoiles, n’en déplaise à ceux qui trouveraient l’ouvrage suranné ou que le long descriptif des ascensions ennuyerait.
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Djebel Amour

Ce livre récupéré après la liquidation de la bibliothèque parentale m’attendait sur une étagère. Il était en piteux état. Toute la famille l’a lu, les voisins et amis aussi, semble-t-il. Pas moi. J’ai lu plusieurs histoires d’alpinisme de l’auteur, mais cela remonte au début des années 70. J’avais beaucoup apprécié alors. Mais avais-je vraiment le choix ? Mon père organisait comme bénévole la venue de conférenciers explorateurs alpinistes spéléologues écrivains dans sa ville de province et il nous avait fait partagé son admiration sans bornes pour les Norbert Casteret, Paul-Emile Victor, Albert Mahuzier… et Frison-Roche.

Après trois mois passés en Namibie réelle ou littéraire et donc dans un univers germano-africain, j’ai eu envie de me replonger dans mes racines françaises et nord-africaines. Au début, j’ai été un peu choqué par le ton paternaliste de l’auteur. Pas vraiment raciste, car Frison-Roche aimait l’Afrique, cela ne fait aucun doute. Quoi que prétendre qu’un homme à peau noire ne peut être que laid… ça laisse rêveur ! (p. 143, édition Flammarion, 1978). Et cette « pénétration française en Algérie » glorifiée dans le texte comme sur la couverture, faut-il être psychanalyste pour trouver cela un peu lourd quinze ans à peine après la fin de la guerre d’Algérie ?

Alors pourquoi 4 étoiles ? C’est très simple, critiques mises à part, ce livre raconte une histoire formidable et d’actualité. Le talent de conteur de l’auteur ne peut être remis en cause. Et il met le paquet ! C’est du technicolor hollywoodien, les foules, le désert, les bruits, les odeurs, quasiment de la 3D ! Un peu beaucoup certes et pas vraiment politiquement correct mais d’une efficacité redoutable. Aurélie Picard, par son courage et sa lutte exemplaire contre les préjugés, mérite d’urgence une biographie moderne débarrassée de ces scories. Peut-être existe-t-elle déjà ? Je lui souhaite de tout coeur et rejoins par la même occasion la foule des rêveurs qui comptent bien aller voir un jour de leurs propres yeux (émus) les ruines du palais de Kourdane…

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Premier de cordée

Chez les Servettaz, on est guide de haute montagne de père en fils. Mais pas Pierre : son père Jean, guide émérite, en a décidé autrement. Son unique fils n’exposera pas sa vie, il sera hôtelier. Déçu, mais obéissant, Pierre se plie à la volonté paternelle. Mais voilà qu’en emmenant un riche client vers un sommet dangereux, Jean Servettaz est foudroyé. Pierre est volontaire dans la cordée qui part chercher la dépouille. Plein de tristesse et d’imprudence, il décroche lors de l’expédition. Une fois remis de ses blessures, il découvre avec rage que l’accident lui a laissé des séquelles terribles pour un homme qui, comme lui, a l’âme d’un grimpeur.



Il y a longtemps que je n’avais pas lu un aussi bon roman d’aventures. La montagne y est présente comme une entité belle et rude, prometteuse et meurtrière. « Le drame était sur la montagne, mais impavide et souveraine, elle montait la garde sur les vallées d’alentour, insensible aux pensées des hommes qui gîtaient dans ses flancs, frileusement pelotonnés dans leurs cabanes de pierre. Sa faction millénaire n’était troublée, de loin en loin, que par le sourd grondement des avalanches ou le fracas plus sec des chutes de pierres qu’un regel trop brusque venait de déclencher. » (p. 32). Mais, bien que sombre et dangereuse, elle ne cesse d’attirer et de fasciner les hommes. Les guides de haute montagne forment une élite privilégiée qui monte sur les sommets et, le temps d’une course, domine le monde. Mais ils n’oublient jamais que la montagne ne se laisse vaincre que si elle le souhaite, le courage et la force des hommes ne valant parfois rien face à ses caprices.



Premier de cordée présente avec majesté la lutte entre l’homme et la nature, sorte de combat sans cesse renouvelé entre un David incertain et un Goliath grandiose. Outre cet affrontement de géant, il y a aussi la lutte que l’homme mène contre lui-même et ses terreurs. « Le vertige et les pieds gelés, les risques, ça a certainement été créé pour vous donner du goût à la vie. C’est seulement lorsqu’on est mutilé ou appauvri qu’on se rend compte de la valeur de l’existence. » (p. 309) Enfin, l’auteur rend hommage à la solidarité des hommes. Une cordée, c’est plus qu’un groupe d’hommes qui font la trace dans la neige et vainquent les parois escarpées, c’est une chaîne vivante où chaque maillon veille sur le précédent et le suivant, au péril de sa vie et pour la sécurité de tous. L’alpinisme n’est pas un sport individuel, mais l’expression la plus sublime et la plus humaine du sport collectif.



Moi et mon vertige en avons pris plein les yeux pendant cette lecture palpitante. Le style est un peu daté et certains propos sont vieillots, mais dans l’ensemble, ce roman est une pépite que je recommande aux amateurs de sensations fortes.

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Premier de cordée

Un livre magnifique dans un univers magnifique avec des personnages magnifiques ce qui veut dire que tout a été magnifié par l'auteur. On se demande si le Chamonix qu'il décrit a existé un jour. Mais c'est un roman, une fiction et donc la réalité est sans importance. Ce qui compte c'est la magie des mots et l'effet produit en nous. Ce livre décrit des hommes "bons", un peu comme dans les reflexions de Rousseau. Ces hommes là sont bons car ils se confrontent à la nature avec une passion simple, gravir des montagnes. Et faire de cela leur vie, leur métier. J'ai aimé. Cela se lit facilement. Roger Frison Roche, comme Camus, ce sont au départ des correspondants de presse. Cela se retrouve dans le style, les descriptifs. Vraiment un très bon livre.
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Les Terres de l'infini, tome 1 : La peau de..

Frison-Roche, c'est l'inoubliable Premier de cordée.

Mais ce n'est pas que ça.

L'écrivain nous a laissé d'autres ouvrages, témoins de son amour de la nature et des grands espaces.

Ici, point de haute montagne, point de sommets alpins : nous sommes dans le grand Nord canadien. Avec son climat rugueux, ses zones inaccessibles l'hiver à cause de la glace qui fige tout, ses conditions de vie difficiles et demandant aux hommes beaucoup d'énergie pour survivre.

Ses paysages sublimes aussi. Ses aurores boréales inquiétantes autant que fascinantes.

C'est là que vit Max, au milieu de cette nature sauvage, des bisons, des caribous et des loups, au milieu d'indiens farouches et fiers.

C'est là que Max est venu pour fuir le monde d'avant dans lequel il ne trouvait plus sa place.

C'est là qu'il a trouvé l'amour.

Un amour puissant, merveilleux, rare. Un amour exceptionnel.

Cette lecture fut un vrai régal !

Frison-Riche maîtrise parfaitement l'art de la description. Les paysages sont grandioses, la force de la nature jaillit à chaque page et l'auteur nous immerge dans cette beauté envoûtante.

Rivières, forêts, montagnes, sentiers, varient au rythme des saisons et dans cet écrin merveilleux, l'auteur a installé une magnifique histoire d'amour.

"Que c'est beau" me suis-je souvent dit tout en tournant les pages d'un roman que j'ai dévoré en un clin d'œil.

Seule la fin m'a paru un peu trop simple, un peu "facile", tout s'enchaînant un peu trop rapidement. Mais cela n'a pas gâché le plaisir que j'ai eu à suivre l'histoire de Max, et je compte bien poursuivre avec le second volet intitulé "La vallée sans hommes".
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