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Critiques de Scholastique Mukasonga (326)
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Inyenzi ou les Cafards

Hutus et Tutsis sont les deux principales ethnies qui peuplent le Rwanda. Les premiers ont massacré les seconds. Chacun se souvient du génocide de 1994.En réalité les hostilités envers les tutsis sont bien plus anciennes que cela ; 1994 n’en est que l’apogée. Les tutsis sont les parias, les cafards. Ils doivent être éradiqués….

Scholastique Mukasonga à qui l’on doit l’excellent Notre –Dame du Nil est une rescapée de 40 ans de massacre. 37 membres de sa proche famille ont péri.

Dans ce premier ouvrage, Scholastique Mukasonga, qui depuis vit et travaille en France revient sur sa jeunesse passée à fuir les humiliations, à se cacher, à trembler pour les siens, mais aussi à penser, construire son avenir.

Ce récit montre la lente installation d’une entreprise de destruction à l’encontre des rwandais.

Son écriture est sans effets, sans artifices inutiles. Elle va droit à l’essentiel pour interpeller le lecteur sans exagérer ni sombrer dans la caricature. Cela donne une force indescriptible à ce récit, et une humanité perceptible.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Notre-Dame du Nil

Un roman très intéressant, tendu et émouvant. C'est ce qu'il me fallait pour m'initier à la littérature africaine, que je ne "fréquente" pas très souvent. La situation décrite est terrible pour la population minoritaire des Tutsis. Le lycée de Notre-Dame du Nil représente la société rwandaise en tout-petit, je trouve ce procédé très habile pour incarner les différentes catégories de la population : la minorité Tutsi, Veronica et Virginia, qui cherchent surtout à éviter de faire des vagues, la très ambitieuse et hostile Gloriosa, Modesta, mi-Hutu, mi-Tutsi, qui cherche à entrer dans les bonnes grâces de Gloriosa en lui étant très soumise... Cela donne vraiment envie de se documenter davantage sur le génocide au Rwanda et sur le peuple Tutsi.

En me relisant, je vois que j'ai écrit "émouvant" au début de ma critique et en fait, je dois dire que ce roman ne m'a pas autant émue que je l'aurais cru étant donné son sujet. Finalement, l'ensemble reste assez froid, distancié. Il faut dire qu'on ne se focalise complètement sur aucune élève (même si Virginia est évidemment le personnage le plus important). C'est sûrement pour cela que je n'ai pas mis 4 étoiles, le manque d'émotion. Même si j'ai beaucoup aimé cette histoire, elle ne m'a pas autant remuée que ça. Et je suis pourtant loin d'être insensible ces derniers temps ! (décembre 2015)
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La femme aux pieds nus

Un livre d'amour né dans la violence.
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Ce que murmurent les collines : Nouvelles r..

L'auteur de "Notre-Dame du Nil", prix Renaudot 2012, propose dans ce recueil 6 nouvelles sur le Rwanda de son enfance. C'est un voyage plein de beauté, un mélange de faits et de croyances, où l'on découvre les rites, les coutumes, les principes des peuples qui composent le pays.

On frôle le documentaire sur certaines (notamment au début) avec une somme d'informations et une énumération de noms....à tel point qu'on pourrait facilement décrocher...mais il faut poursuivre et aller jusqu'au bout du recueil pour vraiment l'apprécier à sa juste valeur. De belles histoires nous attendent avec des personnages attachants.

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Notre-Dame du Nil

Ce qu’il y a de remarquable dans ce roman, c’est qu’il évoque le monstrueux génocide au Rwanda en focalisant l’attention du lecteur sur un lycée pour jeunes filles qui, quoique éloigné de la capitale Kigali, est particulièrement réputé. Comme dans tout internat de n’importe quel pays, les lycéennes (appartenant à des familles très aisées) affichent les intérêts et la mentalité d’adolescentes, et certaines se comportent comme de vraies "chipies". Mais c’est au Rwanda que se passe l’action. Donc les filles, pour la plupart, appartiennent à l’ethnie hutu et méprisent les élèves tutsi, dont le nombre est strictement limité par des quota. En outre, des religieuses et l’aumônier jouent un grand rôle dans l’établissement; le prêtre, Herménégilde ( ! ), se révèle être un personnage lubrique et hypocrite.

Les deux Tutsis de la classe, Veronica et Virginia, deviennent la cible de Gloria; plus le temps passe, plus celle-ci se dévoile comme une militante virulente du pouvoir hutu. Haranguant et manipulant ses condisciples, "intouchable" (car protégée par son père, influent à Kigali), elle persécute les jeunes Tutsies à l’intérieur même du lycée. Cette stratégie d’humiliation, d’intimidation et de violence verbale, contre des boucs émissaires désignés, me semble être l’essence même du fascisme. Gloria prépare ainsi ses camarades à l’extrême violence physique, tout en "neutralisant" la direction du lycée. Une mutilation clandestine de la statue de la Vierge servira de prétexte à l’intervention de jeunes miliciens hutu au lycée. En se réfugiant chez un Blanc un peu fou, Veronica croira trouver la sécurité mais elle y subira un martyre. Au contraire Virginia sera sauvée, par chance, grâce à la complicité d’une autre lycéenne.



Je crois comprendre que, en fait, l’action du roman se passe avant et non pendant le génocide rwandais proprement dit. Je me suis renseigné et j’ai vérifié que, dès avant 1994, le gouvernement (hutu) avait déjà mis en place une politique systématique de persécution des Tutsis. Or, au même moment, l’armée française intervenait du côté hutu. Bien sûr, des rebelles Tutsis menaient la guérilla contre l’armée hutu. Mais comment notre gouvernement at-il pu fermer les yeux sur ce terrorisme d’Etat contre des civils, si éloigné des valeurs (théoriques) de notre république ?

Je l’ai déjà écrit: selon moi, la principale force de ce roman est de démonter tous les ressorts d’une chasse à l'homme orchestrée par des imbéciles fanatiques, non pas au niveau de la société entière, mais dans le microcosme d’un lycée. Cependant, ce livre présente bien d'autres intérêts. Il décrit très bien ce milieu de jeunes filles qui reproduisent les schémas parentaux , ainsi que l’influence anachronique des religieux du lycée, mais aussi l’Afrique profonde (qui subsiste à côté de l’Afrique tristement "moderne"), celle des paysans, des boys et des sorciers... J’ajouterai enfin que le style de l’auteur est tout simple et que l’écriture du roman, sans surprise, conviendra à tous les lecteurs.

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La femme aux pieds nus

Happant. Prenant. Bouleversant. Un livre que j'ai dévoré.

Scholastique Mukasonga nous emmène loin de France, à la rencontre du Rwanda, à la découverte d'une culture à cent mille lieues de la nôtre dans un contexte complètement différent. Elle raconte les champs de sorgho, l'enfance tendre et belle, les nombreux frères et soeurs, les coutumes, le quotidien de son peuple. Et plus encore, elle raconte sa mère, Stefania. Une femme de courage, une lionne dont la principale obsession est d'assurer la survie de ses enfants dans un monde qui ne veut pas d'eux. Car c'est la guerre entre les Hutus et les Tutsis. Ou plutôt, c'est le massacre des Tutsis depuis que les Hutus ont pris le pouvoir. le danger est partout. Ils sont déportés, battus, leurs maisons sont saccagées, leurs femmes violées, leurs enfants tués, leur culture menacée... Toute leur vie est organisée autour de la survie. À tout instant, les enfants doivent être capables de se cacher pour réussir plus tard à franchir la frontière du Burundi – dans le meilleur des cas.



Scholastique Mukasonga raconte son évolution au sein de cet univers à la fois hostile et chaleureux, dans l'ombre d'une mère qu'elle aime et admire – à raison ! Une mère qui la protège, une mère qui est un modèle de dévouement pour sa famille. On ne peut s'empêcher d'admirer la force et le caractère de cette femme si particulière et si extraordinaire.



L'histoire décrit le quotidien de la famille au travers de petites anecdotes qui nous montrent à quel point la culture de ce peuple, ses habitudes, ses croyances sont différentes des nôtres. Certaines choses sont tellement inenvisageables pour nous qu'on se demande parfois si on vit sur la même planète !



Leur quotidien est rempli de surnaturel, ils vivent en permanence avec leurs contes et leurs légendes. Parfois merveilleuses, celles-ci sonnent aussi comme des excuses pour cacher une réalité bien difficile à avouer. Pour eux, un foetus peut très bien se mettre à vagabonder dans le corps de sa mère, mais cela l'empêche de se développer et retarde l'accouchement. Durant son enfance, Scholastique a ainsi connu un homme qui a attendu l'enfant dont sa femme prétendait être enceinte pendant cinq ans. Cinq ans ! Moui. Ils sont bien naïfs, les maris.

Une autre croyance que j'ai trouvé très belle, c'est celle des larmes de la lune, qui tombent parfois sur le ricin, un arbre particulier

J'aime cette ambiance entre réel et magie. Pour les Rwandais, tout est prétexte à maléfice ou enchantement. On dirait encore un monde d'enfant.



Je recommande ce livre à TOUT LE MONDE. Ne serait-ce que pour avoir connaissance de ce génocide qui a lieu au Rwanda. Mais aussi pour pouvoir découvrir la plume de Scholastique Mukasonga, entraînante, enivrante, enchanteresse.
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La femme aux pieds nus

« Maman, je n’étais pas là pour recouvrir ton corps et je n’ai plus que des mots – des mots d’une langue que tu ne comprenais pas – pour accomplir ce que tu avais demandé. »



C’est pour parer d’un linceul sa mère que Scholastique Mukasonga a écrit ce livre. Un linceul de mot pour lui rendre hommage, à elle ainsi qu’à toutes les autres mères ; les Mères Courage, les Mères Bienveillantes, celles qui ont donné la vie, leur vie, jusqu’à en mourir pour sauver leurs enfants. Car l’auteur est rwandaise et Stefania sa mère, comme des milliers d’autres tutsis, a péri dans la folie génocidaire de 1994. Elle a relaté cette expérience dans son premier livre, Inyenzi ou les Cafards. Dans La femme aux pieds nus, l’écrivain dresse un portrait des réfugiés tutsis au Bugesera, cette province du Rwanda où arrivèrent tant de déplacés, dont ses parents. Elle passe en revue les thèmes du quotidien. A quoi ressemblent les maisons ? Comment se nourrit-on ? Quelles traditions se perpétuent ? Quelles sont celles qui se perdent ? Quelle est la place des hommes, des femmes, des enfants au sein de la famille, du village, de la société ? Toutes ces questions auxquelles elle répond nous apprennent beaucoup. Même certains détails qui paraissent insignifiants au premier abord, deviennent sous sa plume des découvertes d’un monde inconnu. Le chapitre consacré au sorgho par exemple, est passionnant. On y découvre toute la variété des utilisations, sa symbolique, sa place dans l’imaginaire collectif. « Le sorgho, c’était le roi de nos champs ».



Mais au-delà du propos sur le quotidien, c’est bien sûr un témoignage pour les femmes, pour dire toute le courage dont elles ont fait preuve pour surmonter les difficultés. A l’image de Stefania, qui prévoit sans cesse de nouvelles cachettes pour ses enfants en cas d’attaque, ou de Gaudenciana, qui garde ses sept fils auprès d’elle de peur qu’ils ne se fassent tuer. Finalement, on parle assez peu des hommes, hormis quelques figures comme celle du père et des frères de l’auteur. Les hommes ne sont-ils pas ceux qui ont porté la mort…? Certaines scènes sont lumineuses, malgré l’horreur qui se préfigure; comme celle des vermifuges naturels utilisés pour les bambins malades. On se surprend à sourire malgré ce que l’on sait de l’après.



Ce texte pudique et fier est un témoignage de ce qui ne sera plus. Si une certaine mélancolie vous étreint en le refermant, c’est la preuve que, grâce aux mots, nous pouvons faire revivre ceux dont la voix s’est éteinte à jamais. Il est du rôle des survivants de nous la faire entendre.



http://manouselivre.com/la-femme-aux-pieds-nus/
Lien : http://manouselivre.com
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La femme aux pieds nus

Elle écrit très bien Scholastique Mukasonga; d'origine rwandaise, tutsi, elle nous raconte ici sa mère, Stefania, la femme aux pieds nus et la vie qu'avait sa famille dans les années avant le grand massacre. Les tutsi avaient déjà été déportés dans une région inhospitalière, le Bugesera, où ils survivaient; dans leurs baraquements, des soldats surgissaient régulièrement pour saccager le peu qu'ils avaient. Mais ce livre veut se consacrer à la mère, à l'énergie qu'elle déploie pour essayer de sauver ses enfants, essayer de leur apprendre à fuir et à se cacher; une mère qui jour et nuit guette les bruits de bottes sur la piste. Et c'est l'occasion de parler de la vie quotidienne, très bouleversée bien sûr, mais une vie que Stefania veut la plus belle possible pour ses enfants; il faut savoir lire les signes, comme les pleurs de la lune, faire les choses comme on les a toujours faites. Elles passent leur vie à travailler dur ces femmes rwandaises; ce sont elles qui cultivent les champs souvent avec un bébé dans le dos, confectionnent les médications, élèvent les enfants. Il y a dans ce récit beaucoup d'anecdotes, de petits souvenirs d'enfance souvent amusants et poignants aussi: la place du pain, la grande affaire du mariage, les contes ... Stefania a été, parmi d'autres, une mère bienveillante, bienfaisante, qui nourrissait, protégeait, conseillait, consolait, une gardienne de vie.
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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Notre-Dame du Nil

une pure merveille: Le Renaudot 2012 : "Notre-Dame du Nil" est le livre qui explique le mieux le conflit rwandais, en reprenant à la base la haine entre les Hutus dominants et les Tutsis victimisés. Dans le cadre d'un lycée en plein bout du monde, la région africaine des volcans, l'auteure campe la vie des adolescentes destinées à devenir des épouses de personnalités belgo-rwandaises, la catholicisme des missions et les personnalités des lycéennes en proie à leur début de vie de femme, à leurs amitiés, leurs querelles, leurs haines raciales parfois. Ce livre est un monument.
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Notre-Dame du Nil

Ce roman est l’histoire d’un huis-clos, où les tensions et les jalousies montent jusqu’au point de non-retour.





Désolée pour cet article-là, je suis obligée de dévoiler la suite dès le début





Ce huis-clos, c’est un lycée de jeunes filles…des filles qui n’ont pas eu le temps de faire quoi que ce soit dans leurs vies, qui devraient être heureuses et insouciantes, dont la plupart ont été choyées toutes les vies et qui s’inventent des histoires en couleur, où elles se montent la tête…



Tout s’enchaîne si vite. Cela part d’un mensonge, qui est amplifié à chaque fois qu’il est raconté…et tout d’abord, le lecteur n’y croit vraiment, on se dit que ce n’est pas possible…parce qu’il ne s’agit pas d’un évènement qui a mal tourné, de tueries où on perd son sang-froid…non c’est un plan de « purification » comme dit Gloriasa, des meurtres non seulement planifiés en avance, mais en plus planifiés devant les victimes!





Bref, on voit que tout va bien, le génocide peut arriver tranquillement. Quand le plan a été exécuté, même si tout le monde n’y a pas vraiment pris part, personne n’a vraiment rien fait, personne n’a été vraiment puni et la seule tutsi dont le lecteur entend encore parler est retournée là où vivent ses bourreaux, afin d’avoir son diplôme… On ne comprend que trop bien que personne ne dira rien lorsque le génocide arrivera.



Et déjà, on voit comme les occidentaux vont réagir faire au génocide… Ils vont tourner le dos : ils sont faibles et on ne peut attendre d’aide de leur part…Ils qualifieront cela de “encore un massacre de sauvages entre des sauvages, on ne peut pas réagir, on préfère faire comme si on ne voyait pas”. C’est d’ailleurs ce que fait la Mère Supérieure, elle s’enferme dans son bureau et elle détourne le regard. Il en va de même pour les autres professeurs.





Fait intéressant (et qui n’a rien à voir avec le paragraphe au-dessus, mais je tenais à le dire) : Je ne savais pas que le Nil prenait sa source au Rwanda !



Le seul personnage que j’ai vraiment aimé dans ce livre, c’est Immaculée. Tout d’abord, je trouve son prénom incroyable (cela ne doit pas être facile tous les jours d’avoir un tel prénom, mais j’aime bien les prénoms qui sortent de l’ordinaire). De plus, elle est la fille qui est la plus belle de sa classe et pourtant –alors qu’elle devrait être populaire – elle est la seule qui se maintient à l’écart de tout. Et c’est la seule à vraiment essayer de sauver Virginia.





C’est sa raison qui fait que je l’aime bien. Elle dit que c’est son esprit de contradiction, qu’elle ne supportait pas de voir Gloriosa toujours décider de tout. Mais ce qu’elle ajoute ensuite montre bien que c’est faux. Elle a compris ce qui allait se passer. Elle a compris que les hommes peuvent se transformer en monstres et elle refuse d’y prendre part. Et donc, elle part vivre avec les gorilles et elle tourne le dos aux hommes et au destin que sa famille lui réservait. Elle ne va pas essayer de les combattre, par contre, elle refuse d’en faire partie. Et même si c’est plutôt égoïste comme point de vue, elle assume. J’aime beaucoup quand les personnages des romans assument ce qu’ils sont et ce qu’ils font.



J’ai beaucoup aimé quand une des élèves parlent de l’arrogance de l’occident qui pense avoir découvert l’Afrique et découvert les gorilles…comme si les gorilles et les rwandais ne vivaient pas ensemble depuis des siècles et des siècles !









—————————————–



Maintenant quand j’y pense, je suis incapable de dire que j’ai vraiment aimé cette lecture. Je l’ai trouvé très intéressante, cela m’a tenue en haleine jusqu’au bout, mais le thème m’a mise trop mal à l’aise. Certainement parce que je sais comment cela va finir.

Peut-être aussi parce que compte-tenu de son passé, l’auteur ne peut pas être très neutre et faire des tutsis les gentils est peut-être un peu trop simple.



J’ai lu un autre livre sur ce thème (que je conseille si on souhaite avoir des témoignages et comprendre mieux ce qui s’est passé…par contre, ce livre est très violent), “la saison des machettes” de Jean Hatzfeld qui m’a bien plus marqué. Il y rapporte les témoignages de tueurs en prison pour les actes commis durant le génocide.


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Notre-Dame du Nil

Même si l'horreur est palpable et croissante, le style limpide, le mélange des cultures, des croyances religieuses, les anecdotes au sein de l'école, les personnages parfois drôles, émouvants ou pathétiques, voire exaltés constituent un récit agréable à lire, rarement menaçant ou insoutenable.


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L'Iguifou : Nouvelles rwandaises

Scholastique Mukasonga est rwandaise. Elle a eu la chance de quitter son pays avant le génocide des années 90, qui a conduit au massacre de 800 000 rwandais, hutus ou tutsis. Mais ce ne fut pas le cas de sa famille, dont presque tous les membres ont été tués. Alors il n'est pas surprenant de retrouver en filigrane, dans les nouvelles de ce recueil, l'évocation de ce massacre. Mais l'art de Scholastique Mukasonga est de mêler à ce thème funeste une écriture splendide qui plonge le lecteur dans l'histoire de cette région d'Afrique.



Cinq nouvelles composent ce recueil. La première donne son nom au recueil : L'iguifou. Pour la petite Colomba, l'iguifou est la faim qui la tenaille lorsqu'elle n'a même plus quelques grains de riz pour la nourrir. L'attente de sa mère qui est sensée apporter quelques fruits ou racines occupe toute entière la petite fille, qui ne parvient pas à oublier sa faim, jusqu'à être éblouie par une lumière étincelante.
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Inyenzi ou les Cafards

Inyenzi ou « cafard » est le terme par lequel les Hutus désignaient les Tutsis durant le génocide de 1994 au Rwanda. Scholastique Mukasonga trace de cette période un récit saisissant mais elle rappelle surtout que l’oppression de son peuple n’a pas débuté avec l’assassinat du président Juvenal Habyarimana le 6 avril 1994. Les racines du mal qui a rongé son pays remontent en effet beaucoup plus loin.



(Lire la suite)...
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Julienne

Impossible de ne pas pleurer en refermant ce livre, car Scholastique Mukasonga nous attache à son personnage. Julienne est sa soeur ; celle qui est photographiée sur le bandeau de couverture, nous apprend la critique. Une histoire très triste, pudiquement racontée, dont on sent bien qu'il s'agit d'un récit où la fiction est moins présente que la réalité. Le génocide rwandais mentionné à la fin du livre nous permet aussi de le comprendre. C'est la découverte du Burundi et de la vie d'une Rwandaise en exil, qui ouvre nos yeux et notre coeur sur des réalités cruelles. Un beau livre, qu'on n'oubliera pas.
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Julienne

Le hasard voulut que la parution imminente du roman Julienne s'annonçât par une petite sonnette de mon téléphone au moment même où je classais une photo de Julienne, une grand-tante que je n'ai pas connue, une fille de l'exil (des mineurs polonais), une femme décédée prématurément sans enfant, dont le beau-frère s'appelait Joseph et dont la coquetterie moderne détonnait dans la communauté.

La coïncidence s'arrête là mais existe-t-il une coïncidence qui ne soit pas un signe ? le signe de l'urgence de cette lecture.

C'est une bien triste histoire que nous relate aujourd'hui madame Mukasonga. On comprend qu'il existe des éléments de distanciation fictionnelle dans ce récit dont une ébauche sous forme de courte nouvelle avait paru dès 2015 avec d'autres prénoms, mais on sent qu'il touche très fortement à l'expérience intime et réelle de l'écrivaine. Cette fois, pas de développements fantasques comme dans Kibogo ou Sister Deborah, juste un destin tragique et singulier qui se déroule linéairement. Fidèle à son habitude, Scholastique Mukasonga nous épargne tout pathos pesant et nous emmène dans les pas de Julienne avec une infinie délicatesse. Un roman d'amour sororal qui se lit comme une exigence.
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La femme aux pieds nus

La femme aux pieds nus est un hommage écrit par l'auteure à sa mère ; pour nous lecteurs, c'est un aperçu de la vie à la campagne au Rwanda et des traditions de ce pays. L'auteure raconte son quotidien, les travaux des champs, la scolarité, les relations de voisinage, les règles de la vie amoureuse au village et les efforts de sa mère pour assurer la sécurité de ses enfants.

Car l'action du livre se passe à la fin des années 1960, bien avant le génocide de 1994, mais la terreur est présente tout au long du livre. Sa famille est tutsi, elle a déjà connu les premiers massacres de 1963, elle y a échappé, mais a été expulsée avec les autres tutsis dans ce village. Son bétail, la richesse de toute famille tutsie, a été volé ou abattu. Les militaires patrouillent parfois, et chaque descente se termine par des humiliations, des dégradations, des coups, tout ce qui convient pour rabaisser les Tutsis et leur rappeler qu'ils sont à la merci de leurs vainqueurs. L'auteure parle de sa crainte de faire une mauvaise rencontre, "un serpent, un léopard, un militaire" : le militaire est l'égal du serpent car il est aussi dangereux. La mère se prépare tous les jours à la fuite qu'il faudra prendre un jour ; le baluchon des enfants est toujours prêt, des réserves de nourriture sont stockées dans les champs derrière la maison, et les enfants eux-mêmes sont conditionnés à réagir lorsque inévitablement arrivera le drame. Elle est prête à se sacrifier, mais veut sauver ses enfants.

Malgré ce climat de peur, l'auteure raconte une enfance difficile mais heureuse. Ses parents sont pauvres, mais respectés dans le village, l'entente avec les voisins est excellente, chacun partageant les mêmes valeurs. Qu'importe si un jour il y a peu à manger, la famille reste soudée dans toutes les circonstances de la vie.
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Sister Deborah

Une guérisseuse rwandaise, Sister Deborah, prophétise la venue d'un messie noir, mais pas seulement, ce sera une femme apportant mille ans de bonheur aux femmes. Ce roman est une savoureuse fable qui se dédouble comme une poupée russe que l'on ouvre et qui en laisse apparaître une autre, et évoque comment la persistance de la culture et la puissance de l'imaginaire font face à l'oppression.
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Notre-Dame du Nil

Je n'attendais rien de ma lecture, c'est l'avant-dernière du challenge plumes féminines 2022, ce n'était pas une lecture coup de coeur mais bien une lecture contrainte . Ceci explique peut être le peu d'intérêt que j'ai porté à ce texte et le peu d'enthousiasme que j'ai eu à le lire ...



Bien sûr je suis sensible à l'actualité et je me souviens très très bien de l'horreur ressentie à l'époque du génocide au Rwanda.

Mais je n'ai rien retrouvé dans ce texte qui soit intéressant du point de vue historique, géo-politique ni même du point de vue romanesque.



Les filles sont scolarisées dans l'excellent lycée Notre-Dame du Nil. On y croise évidemment des professeurs blancs très sûrs d'eux et des élèves noires.

Tout m'a semblé cliché, convenu.

Un vieil excentrique qui peint des jeunes filles prépubères comme si elles étaient des reines d'Egypte.

Evidemment on s'attend toujours à un drame, à de la prostitution, à de la porno-pédophilie, mais finalement toutes ces montées en tension retombent systématiquement comme un soufflé trop tôt servi.



Je ne peux pas dire que l'on vibre ou que l'on soit tenté de tourner les pages pour connaître le sort réservé à ce microcosme.



Bref, je le déplore mais suis passée totalement à côté de cette lecture.
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Cœur tambour

Si la première partie de "Coeur tambour" m'a franchement emballée, j'ai trouvé en revanche la suite très confuse.



L'atmosphère du roman, fantastique et ésotérique, est merveilleusement dépeinte par Scholastique Mukasonga. Le mélange des cultures au départ intéressant part finalement en arborescences compliquées et autres facilités scénaristiques qui rendent à la fin la lecture de ce conte lassante.



En bref de bonnes intentions perdues dans une multitude d'intrigues plus ou moins imbriquées les unes dans les autres. Dommage.
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Notre-Dame du Nil

Notre dame du Nil, pensionnat d’éducation chrétienne, situé à l𠆞xtérieur de Kigali, accueille les jeunes filles des notables rwandais. Derrière cette façade conventionnelle, on sent les tensions entre Hutu et Tutsie. Les mots sont forts pour nommer les Tutsie, on parle de parasites, d’impuretés. Ces jeunes filles sont déjà pleines de préjugés envers leur camarades. Elles ne cherchent pas à les connaître, leur origines les condamnant. Un livre intéressant qui donne un aperçu des relations entre les différentes cultures du Rwanda et qui permet de comprendre une partie du génocide.
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