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Critiques de Scholastique Mukasonga (324)
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Notre-Dame du Nil

Notre-Dame du Nil, par Scholastique Mukasonga. Ce roman qui se déroule dans un Rwanda bientôt miné par un génocide abominable, tourne autour d’une problématique, l’identité, avec ses retombées socio-politiques funestes.

Situé non loin des sources du Nil et complètement isolé, Notre-Dame du Nil est un lycée de jeunes filles issues de la haute société rwandaise, majoritairement Hutu, avec toutefois un quota très minoritaire d’élèves Tutsi. Le lycée est dirigé par une congrégation religieuse catholique belge et les élèves, future élite féminine du pays, sont destinées à devenir ministres ou femmes de ministres ou de hauts personnages(!).

Le lecteur apprend à connaître quelques figures, comme l’imposante Gloriosa, fille d’un chef du parti «majoritaire», elle-même militante, une meneuse qui ne jure que par l’anéantissement des Tutsi, ces «Inyenzi» (cafards) et qui s’y emploiera perfidement. Veronica et Virginia sont des Tutsi qui rencontrent un jour Monsieur de Fontenaille, un Blanc un peu illuminé qui les prend pour les réincarnations de la déesse Isis et d’une reine Candace et veut les peindre. Ses recherches l’ont mené à se convaincre que les Tutsi sont des descendants des pharaons noirs du royaume nubien de Méroé, proche de l’Égypte ancienne.

Gloriosa ébruite une agression imaginaire, met en cause des Inyenzi, et déclenche une irruption de miliciens hutu au lycée qui fait fuir les élèves tutsi dont certaines connaîtront une issue tragique.

Quand on sait l’histoire du Rwanda, en particulier durant l’année 1994, quand on sait que l’auteure, Scholastique Mukasonga, est elle-même une rescapée du génocide des Tutsi, à l’inverse de sa famille, décimée, on mesure combien ce roman préfigure les sentiments de haine de l’Autre sous-tendus par l’appartenance ethnique, mais aussi par l’histoire de ce petit pays habitué à la domination des uns, à la frustration des autres et inversement, et aux nombreux massacres, de Tutsi déjà, qui ont émaillé les années précédant le génocide.

Ce roman ne brille pas par sa construction ni par son écriture, il peut irriter par le ton parfois faussement distant de l’auteure, mais c’est un roman africain, qui reflète bien les tensions sociales et politiques du pays, son quotidien, ses traditions, parfois très ésotériques quand il s’agit des gorilles ou surtout des sorciers, de leurs pratiques et de leurs prédictions, qui ne semblent provoquer aucune opposition de la part des lycéennes instruites à l’occidentale, «évoluées».

Un roman intéressant avec une progression dramatique habile, un tableau éprouvé d’un continent partagé entre africanité volontiers extravagante et copie raisonnée de l’Occident.
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Cœur tambour

La plume de Scholastique Mukasonga, lyrique et puissante, dirige de main de maître cette mélopée, et donne à son roman un souffle qui nous emporte.
Lien : http://culturebox.francetvin..
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L'Iguifou : Nouvelles rwandaises

Très bien ecrit. C'est une écriture un peu poétique facile et agréable à lire.
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Inyenzi ou les Cafards

A l'occasion du 20ème anniversaire du génocide des Tutsis au Rwanda, Gallimard réédite en collection folio le premier livre de Scholastique Mukasonga où elle raconte les persécutions qu'ont connues sa famille entre 1950 et 1994. En France au moment des évènements tragiques qui ont frappé la population Tutsi et où la quasi-totalité de sa famille a perdu la vie, souvent dans des conditions atroces, la vie de Scholastique Mukasonga bascule dans la douleur de se savoir une des seules survivantes. Il lui a fallu attendre 10 ans pour avoir la force de retourner au Rwanda sur la trace de ses chers disparus auxquels elle dresse un mémorial à travers le récit de sa vie. "J'avais en charge la mémoire de tous ces morts : ils m'accompagneraient jusqu'à ma propre mort". Récit bouleversant mais nécessaire, pour ne pas oublier.
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Notre-Dame du Nil

J'ai eu du mal à entrer dans la lecture de ce livre car je trouvais l'écriture trop abrupte, sèche et sans mélodie. Puis l'histoire a pris le dessus. Scholastique Mukasonga sait montrer que les hommes, dès qu'ils vivent en communauté, ont besoin de se confronter aux autres et que le racisme n'est pas qu'une question de couleur de peau.

On croit vraiment à cette histoire où une jeune fille passionnée de politique, et fille de ministre, mène toutes les personnes de son établissement scolaire par le bout du nez, par son unique force de persuasion.

C'est un livre très fort et le prix Renaudot qui lui a été décerné est largement mérité.
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Notre-Dame du Nil

J ai apprécié cette immersion dans un Rwanda féminin, coupé en deux clans : les Hutu et les Tutsi, nommées au lycée notre dame du Nil "les quotas". La tension des le début du roman est palpable, on sent qu'il va se passer "quelque chose" mais je trouve la narration décousue et la fin hâtivement traitée.

Les jeunes filles restent très attachantes, la question du choc de cultures est profonde, vouloir ressembler aux Blanches, ne pas renier sa famille, espérer une vie "meilleure", poids des traditions et des croyances, ça a été pour moi intéressant.
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Notre-Dame du Nil

Une plongée dans l’horreur ! J’avais lu de cet auteur « les cafards » (surnom donné au Tutsi par les Hutus). Ici cela va plus loin. Dans un collège tranquille, nous vivons les rivalités au quotidien des deux ethnies entre les jeunes filles, le danger rampant, l’attitude ambigüe des religieux et ce jusqu’au choc final qi va tout pulvériser et nous entraîner dans l’horreur.



Nous sommes là avec des enfants « innocents » qui portent en eux, par leur éducation, les germes de ces antagonismes. Cela se passe au Rwanda, mais cela aurait pu se passer en Allemagne avant la guerre ou aujourd’hui en Russie, en bref, dans tout pays où les adultes jouent avec la nationalisme.



C’est aussi un dur regard sur les religieux qui animent ces établissement, où se mêlent dévouement et dévoiement.





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Sister Deborah

Bon, bon, bon.

Cela m'arrive de temps en temps, mais c'est toujours un peu délicat.

Je pense, que c'est seulement parce que je suis passée à côté de ce roman. J'ai malheureusement trouvé ça très long. Le sujet ne m'a pas forcément plu non plus, mais si j'avais lu un peu plus le résumé, j'aurais su que ce livre n'était pas pour moi.

Mais ce n'est pas très grave.Je tenterai de nouveau cette autrice car j'ai quand même aimé sa façon d'écrire.

Ce n'est que partie remise.

Si vous connaissez, quel est son meilleur livre?
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Notre-Dame du Nil

Situé à 2500 m d’altitude, le lycée pour jeunes rwandaises "Notre-Dame du Nil" doit son nom à sa proximité avec la source du fleuve égyptien, sur laquelle veille la statue d’une Vierge noire.

L’établissement est tenu par des religieuses catholiques, l’enseignement assuré par des professeurs belges, qui inculquent entre autres une Histoire qui pour l’Afrique ne débute qu’avec l’arrivée des colons européens... Il accueille des représentantes de l’élite rwandaise - filles de ministres, de militaires haut gradés ou de riches hommes d'affaires-, fières de leur extraction sociale et du rôle qu’elles ont à jouer dans l’enrichissement de leur famille et l’affirmation de la puissance de leur clan. Ces demoiselles fortement dotées sont promises à de beaux mariages auxquels il est préférable de parvenir vierge. Aussi, au-delà de l’enseignement scolaire qui leur est dispensé, le lycée les prépare à devenir des modèles pour toutes les femmes du Rwanda, comprenez "de bonnes épouses, de bonnes mères et de bonnes chrétiennes". C'est d'ailleurs pour les protéger du mal et des tentations de la grande ville que Notre-Dame du Nil a été construit si haut et si loin.



Les jeunes filles sont ainsi à la fois nourries d’une éducation religieuse puritaine et patriarcale, et imprégnées d’une culture ancestrale qui laisse leur place aux sorciers, aux maléfices et autres rituels surnaturels. Pour autant, ce sont aussi des adolescentes, qui aiment flirter avec la transgression, se prennent de passion pour tout ce qui est clinquant et résolument "moderne", ou versent dans un émerveillement naïf pour les manifestations kitsch du romantisme à l’occidental.



Parmi les élèves majoritairement Hutus, la présence de quelques Tutsis témoigne des quotas imposés par l’administration belge, qui permettent à de rares adolescentes méritantes de la minorité de bénéficier de bourses d’études. L’hostilité qui oppose les deux ethnies se rejoue dans l’enceinte de l’école. Les jeunes Tutsis sont ouvertement considérées avec un franc mépris par la plupart des élèves Hutus, font l’objet d’un incessant persiflage et d’un cruel ostracisme. L’attitude des adultes, entre ignorance feinte des uns et discours sournoisement arbitraires des autres, entretient la haine et le rejet.



Sous l’instigation de la rusée Gloriosa, élève issue d’une des familles les plus puissantes du pays, qui exerce son ascendant en incitant ses camarades à nuire aux représentantes du peuple Tutsi, la situation dégénère…



L’alliance entre ce qui fait la fraîcheur de l’adolescence -ses envolées frivoles, sa candeur…- et la manifestation du racisme, du sentiment d’appartenance à un clan supérieur, de la volonté d’anéantissement de l’autre, qui s’exprime par l’intermédiaire de certaines de ses héroïnes, fait de "Notre-Dame du Nil" un roman glaçant et désespérant, dont le contexte contient les germes du génocide à venir.
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La vache du roi Musinga et autres nouvelles..

J'ai voulu approfondir mes lectures sur l'Afrique qui sont pauvres. Mais ce recueil m'a déçue. Peut-être le genre nouvelles me convient-il mal. Je n'ai pas adhéré aux deux premières, le style conte africain ne m'a pas emballée, je l'ai trouvé peu fluide. En revanche j'ai bien aimé la troisième, beaucoup plus réaliste. Malgré cette impression en demies teintes je pense retenter cet auteur avec son roman "Notre-Dame du Nil".
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Kibogo est monté au ciel

Après un roman déprimant, j'avais envie de quelque chose de très différent. Ne nous y trompons pas, Kibogo est monté au ciel n'est pas spécialement gai, mais la forme de presque-contes tissée par l'auteur offre une bouffée d'oxygène à des thèmes assez compliqués.

Kibogo est monté au ciel est un roman presque choral où toutes les histoires ici se répondent, à travers les pages et à travers les âges, car au fil des années, les protagonistes de chair et d'os des premières entrent dans la légende et se mêlent à la toute première légende, celle du prince Kibogo montant au ciel.

Par ce biais, l'auteur explore avec talent les ravages de l'implantation de la religion des côlons sur la culture rwandaise traditionnelle, mais aussi le phénomène de résistance passive qui va métisser les deux cultures. C'est débordant de talent, finement observé, avec beaucoup de compassion pour les faiblesses humaines, et je n'ai qu'un reproche: trop court!!
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Ce que murmurent les collines : Nouvelles r..

Un ensemble de nouvelles vraiment excellent. La tonalité générale est assez nostalgique, triste même, quelque chose d'un monde qui se termine, qu'il s'agisse de la mort du Rwanda traditionnel avec l'ingérence des Belges puis leur destitution du roi qui refusait de devenir un pantin, ou des proches que l'auteur, ou des proches de ses personnages, qui disparaîtront dans les massacres tristement célèbres. La nouvelle Un Pygmée à l'école aborde même la question du rejet des Mutwa, les Pygmées, par les Rwandais, y compris les Tustis qui étaient eux-même des citoyens de seconde zone, et si tout cela ne vous désespère pas de l'espèce humaine, c'est que vous avez le coeur mieux accroché que moi!

Pour qui voudrait découvrir le talent indéniable de Scholastique Mukasonga, Ce que murmurent les collines serait un excellent point de départ, une façon de découvrir le pays aux mille collines et sa culture. L'auteur a eu la bonne idée d'inclure d'ailleurs des notes à la fin de chaque nouvelle, rien de très long, juste ce qu'il faut pour que le lecteur qui n'y connaisse pas grand chose ne soit pas trop perdu.

A recommander!
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Notre-Dame du Nil

Avec l'adaptation au cinéma de son roman Notre-Dame du Nil et la sortie de Kibogo est monté au ciel, Scholastique Mukasonga commençait à me faire de l'oeil...et j'ai fini par craquer vers la fin du confinement, pour soutenir une librairie pas très loin de chez moi.



J'ai été assez surprise au début de Notre-Dame du Nil, que j'ai trouvé très décousu : on tombe souvent dans le registre du conte, puis l'on passe à une description de lieux qu'on situe difficilement dans le temps, puis s'ensuivent des dialogues et des points de vue divers de personnages que l'on a pas encore eu le temps de bien identifier...On comprend que l'action se situe au lycée Notre-Dame du Nil, dans les années 60-70 dans un Rwanda miné par les oppositions : celle de la haute société, de "l'élite féminine" instruite plus par effet de mode que par considération pour les femmes, et des autres illettrés, celle des croyances ancestrales et de la religion catholique, et celle évidemment entre Tutsis et Hutus...



Une fois cette introduction passée, s'ensuit une sorte de défilé d'actes qui met en scène les jeunes élèves du lycée : parade des voitures de luxe qui déposent les terminales devant le bâtiment lors de la rentrée, visites secrète à un vieux caféier obnubilé par les origines soit-disant éthiopiennes des Tutsis auxquels il voue un culte, découverte des gorilles rwandais qui seraient dérangés par leurs compatriotes, aux dires d'une "femme blanche", frasques amoureuses de la jeune Frida, avenir radieux de suivante de Godeline, chambardement pour préparer la visite de la reine de Belgique et plan machiavélique pour "détutsiser" la statue de la Vierge au nez par trop tutsi...



Un gros fouillis qui rassemble les rêves et les espérances de jeunes filles qui ne mesurent guère les conséquences de leurs actes, et qui, si elles semblent demeurer en huis-clos à l'intérieur de l'enceinte du lycée, n'échappent pourtant pas aux dangers qui les guettent : grossesse inavouable, regards concupiscents de l'aumônier qui profite du vivier de jeunes filles ou haine entre ethnies décomplexée.



Mon avis final est mitigé, le rythme est lent, l'écriture naïve et sans fil conducteur...et pourtant, l'auteur excelle en distillation de remarques et anecdotes qui révèlent la mise au ban des Tutsis dès les années 60, le lourd héritage colonial belge, l'impuissance et la profonde hypocrisie des soeurs bigotes et des professeurs étrangers qui ferment les yeux sur les menaces qui grondent, ou encore l'obsession toute européenne de classifier les ethnies en fonction de leur physique, de leurs origines, de leurs croyances.



Les derniers chapitres m'ont complètement bouleversée par leur violence prévisible mais à laquelle on ne voulait pas croire, et qui montrent comment des jeunes filles éduquées et élevées au sein d'une communauté religieuse prônant l'amour du prochain et le pardon peuvent se transformer, sous couvert de zèle politique, en instigatrices d'un pogrom envers leurs camarades tutsies.



Et j'ai été tellement choquée de cette fin que j'ai couru dès le lendemain acheter la femme aux pieds nus et Inyenzi ou les Cafards, pour tenter de comprendre, d'en savoir plus sur ce génocide impardonnable et pourtant si prévisible, presque attendu.
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Kibogo est monté au ciel

L’évangélisation du Rwanda a commencé avec les missionnaires d’Afrique au début du XXe siècle. Dans ce roman, Scholastique Mukasonga montre toute la difficulté d’imposer les dogmes catholiques aux Rwandais, profondément ancrés dans les croyances ancestrales.



Terrassés par une catastrophe naturelle, les Rwandais se tournent naturellement vers les offrandes païennes. Pendant la dernière guerre mondiale, une terrible période de sécheresse a installé la famine dans le pays. Kibogo est alors monté sur le mont Runani. Foudroyé, il est monté au ciel. Son sacrifice a amené la pluie. Seuls trois hommes du village ont assisté à la scène. Depuis, le mont Runani est une montagne païenne, interdite par les prêtres blancs.



« Vos contes pour les veillées, disaient les pères, nous les conservons pour vos enfants et surtout pour vos petits-enfants quand ils seront évolués, civilisés, lettrés. Alors nous leur expliquerons ce que vos histoires voulaient vraiment dire et que vous étiez incapables de comprendre parce qu’elles annonçaient notre venue pour vous révéler le vrai Dieu. »



Mais on ne dépouille pas aussi facilement un peuple de sa culture. Akayézu a un destin. Choisi par les missionnaires pour entrer au petit-séminaire, il connaît la Bible. Et il se l’approprie.



« Maintenant, Akayézu en était certain, ce n’était pas l’histoire des juifs que racontait la Bible, pas même celle de Yezu, mais celle des Rwandais.»



Venu officier dans sa colline, il adapte ses sermons avec les contes locaux. Il distribue le pain aux enfants, s’entoure d’une cour de femmes fidèles telles des apôtres et sa targue même de miracle. Son objectif est de réunir les esprits de Yezu et Kibogo en évangélisant sa dernière disciple, Mukamwezi. Lorsqu’ils montent sur le mont Rumani pour faire revenir Kibogo, un terrible orage frappe durement le bois et les païens. Une fois encore, trois garnements sont témoins du drame.



Les prêtres blancs veulent sauver le mont Runani avec une procession et une statue en l’honneur de Maria.



« On dirait, remarque le professeur, qu’on l’a érigée là pour interdire aux Rwandais de se réapproprier leur passé. »



Mais les tisseuses de conte continuent à croire en Kibogo. Chacun fait valoir son histoire, vieux témoins séniles de la montée au ciel de Kibogo ou jeunes garnements plus instruits, fiers de leur culture.



Un peu court, ce roman utilise l’humour pour montrer les conséquences de la colonisation et de l’évangélisation sur la culture d’un pays. Scholastique Mukasonga nous livre une satire, un conte riche en péripéties très agréable à lire. Et montre fort heureusement que les croyances ne meurent pas aussi facilement.


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Notre-Dame du Nil

Alors ça n’a pas été une révélation que ce livre ça se laisse lire, mais bon.... je n’ai pas trouvé le style particulier, je ne me suis pas attachée aux personnages et d’ailleurs je me suis un peu perdue... c’est interessant pour trouver des pistes de réflexion sur le Rwanda et pour ébaucher cette culture africaine si cela veut dire quelque chose. Pas déçue, pas transportée mais intéressant
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Notre-Dame du Nil

De sa belle écriture, l'auteure nous entraîne dans ce lycée aux sources du Nil, dans les années 1970, où les tensions entre Hutu et Tutsi sont déjà très sensibles. On suit l'année de différentes lycéennes sans histoire vraiment continue, plutôt sous forme de récits à travers 12 chapitres racontant chacun un évènement ou un pan de leur année. Bon, pourquoi pas, même si j'aurais préféré une histoire centrée sur moins d'élèves, ça n'en est pas moins intéressant à suivre et toujours agréable à lire.

Là où je suis plus gêné en revanche, ce sont les épisodes avec le vieux blanc et tous les passages sur les croyances sur lesquels je n'ai vraiment pas accroché. Les aspects ethniques, la confrontation grandissante entre Hutu et Tutsi, aurait pu être plus développée à la place, pour rendre ce roman vraiment passionnant.

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Notre-Dame du Nil

J'ai trouvé que ce roman-récit autobiographique n'avait pas la force des précédents. Au début des années 1970, un lycée destiné à former l'élite de la jeunesse féminine rwandaise accueille des Hutu et des Tutsi (en très petit nombre). Celles-ci sont victimes de brimades, humiliations qui anticipent le génocide de 1994. Alors que les Hutu voient dans les Tutsi des cafards, des Inyenzi, les Blancs entretiennent des légendes qui font d'eux des descendants de pharaons noirs.

Le lycée est perché sur les hauteurs du Rwanda, près des sources du Nil et d'une Vierge noire qui aura une grande importance dans le récit.
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Un si beau diplôme !

Récit touchant et intense comme elle avait déjà su le faire avec Notre-Dame du Nil.

Un sujet sensible que je connais peu, elle nous parle du génocide rwandais, c’est un thème fort mais elle arrive à me faire espérer, à me captiver. Bien que sur fond de politique, son récit parle avant tout de sa vie, des espoirs de ses parents pour son futur, ils veulent qu’elle ait Un si beau diplôme ! Qu’elle atteigne une caste supérieure pour devenir ni Hutu, ni Tutsi comme l’indique la quatrième de couverture.



En dehors de tout ce chaos, on découvre une femme forte. J’avais écrit modèle mais je trouve que ce terme a une connotation trop utopiste, presque irréel voir inaccessible alors qu’elle est très ancrée dans la réalité, elle est vraie. Elle arrive à rester positive malgré tout, elle n’abandonne pas et ça m’a touché de voir autant de détermination. Ca donne à réfléchir.
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Inyenzi ou les Cafards

Premier livre de Scholastique Mukasonga qui a perdu presque toute sa famille dans le génocide tutsi au Rwanda en 1994. Les Iyenzi, les cafards, nom donné par les Hutu aux réfugiés Tutsi depuis le début des années 1960 dans la région stérile, insalubre et malsaine du Bugesera. L'auteur y passe son enfance avec ses parents et ses six frères et soeurs auxquels elle rend hommage dans ce livre "tombeau de papier", eux qui n'ont même pas eu de sépulture digne.

Dès 1961, les Tutsi sont victimes de massacres (certains se réfugient au Burundi, ce que fera l'auteur plus tard ), de vexations, humiliations.

Elle parvient à faire des études malgré les quotas drastiques réservés aux Tutsi.

Elle évoque longuement chacun des membres de sa famille, des êtres sacrifiés dont toute trace a disparu, les traditions de la campagne rwandaise. Scholastique a rencontré son mari français au Burundi et son exil lui a sauvé la vie. Vingt ans après le génocide, elle revient après avoir maintes fois repoussé ce voyage, tente de retrouver des traces de sa maison, de sa famille mais tout ou presque a disparu.

Un témoignage poignant, un travail de mémoire à la fois thérapeutique et nécessaire pour redonner vie à des êtres dont l'existence a été volée, la douleur de survivre, l'obligation de témoigner, le tout servi par une grande qualité d'écriture.
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Ce que murmurent les collines : Nouvelles r..

Ma rivière enchantée



Dans les livres de Scholastique Mukasonga planent les mémoires du génocide, de la colonisation belge, des histoires et des mythes africains. Planer n’est pas le bon terme, car ces mémoires imprègnent les phrases et les constructions de l’auteure. Une épaisseur sensible.



« La Rukarara, c’est donc ma rivière, même si elle n’a jamais coulé que dans mon imagination et dans mes rêves ». La mémoire des eaux rougies, des humiliations, des sourires et des légendes, le certificat d’apatride, le cordonnet qui entourait mes hanches, les missionnaires, la mémoire transmise, « Cette nuit, je suis la mémoire de l’arbre géant de Kivumu »…



Les autres livres, cette autre Afrique, « Un nuage de songes recouvrait le village », les vielles histoires transcendées par l’imagination littéraire, « les paroles se dissipent comme la fumée du tabac », le malheur…



« Un pygmée à l’école », j’ai particulièrement apprécié la tendresse pour conter cette haine qui parcourt les êtres, « Les Tutsi déplacés avaient subi bien des humiliations, ils n’étaient peut-être plus pour les Hutu que des cafards, mais ils n’étaient pas prêts à accepter que leurs enfants côtoient un Mutwa », et ses petites filles qui rompent le refus.



La transmission et l’invention romanesque. La mise en corps, en lettres, de contes et de réalités.




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