J’ai déjà chroniqué, il y a quelques mois, l’excellent recueil de nouvelles Autres temps, légendes oubliées de Sébastien Tissandier. J’avais particulièrement aimé l’univers steampunk de son recueil. L’une de ses nouvelles m’avait beaucoup plu: il s’agissait de La bête d’Angles qui mettait en scène le personnage du Père Martin, un prêtre pas comme les autres. L’auteur a eu la bonne idée d’en faire un personnage récurrent et de le faire réapparaître dans d’autres nouvelles.
La Bête d’Angles est l’épisode 0 qui permet à l’auteur de présenter son étrange et non moins fascinant Père Martin. Avec Une Lueur dans les ténèbres, l’auteur transforme l’essai et laisse enfin libre cours à son imagination! En effet, nous en apprenons beaucoup plus sur le Père Martin et j’avoue que j’ai adoré retrouvé ce personnage qui m’avait marquée.
Le Père Martin c’est d’abord un homme d’Église. Il est rédempteur. Missionné par le pape en personne, il a la tâche d’élucider des affaires étranges touchant au paranormal. Au début de cette nouvelle, le lecteur retrouve donc Martin dans un train voyageant pour la ville de Tréfonds. Le nom du village fait déjà frissonner. On frissonne encore plus quand Martin se penche sur les raisons de sa mission. Des corps déchiquetés, morcelés, mutilés, ont été retrouvés dans un tunnel en construction. Un des gardes ayant échappé au massacre parle de « lames » et « des yeux rouges du démon ». Personne n’ose plus pénétrer dans ce tunnel maudit.
Arrivé à Tréfonds, le Père Martin fait connaissance avec son éclaireuse, la charmante Li-Mei. A eux deux, ils vont mener l’enquête pour en savoir plus. L’intrigue commence doucement pour se terminer en apothéose. Si ce premier tome trouve une conclusion, l’enquête de Martin ne fait que commencer.
Bien qu’il s’agisse d’une nouvelle, je trouve que les personnages sont particulièrement bien décrits et approfondis. Le Père Martin n’est pas un religieux comme les autres. Il arbore d’abord un look qui tient plus d’Indiana Jones que du prêtre. Seul son col romain rappelle qu’il appartient à l’Église. Il est doté d’armes redoutables et n’hésite pas à dégainer ses holsters quand il le faut. Certaines allusions à son passé, nous laisse imaginer que Martin traîne quelques casseroles et j’ai hâte d’en savoir plus sur ce qui lui est arrivé, notamment sur cette fameuse « dette » qu’il a à payer. Quant à Li-Mei, elle aussi a du potentiel dans ce premier épisode. Au départ, la Père Martin semble sceptique sur ses compétences puis il se rend vite compte que Li-Mei n’est pas une potiche. Au contraire, elle a des capacités bien dissimulées.
J’ai trouvé malin et intéressant de la part de l’auteur de montrer que la papauté a développé un réseau d’agents pour lutter contre les phénomènes paranormaux. L’auteur esquisse dans ce premier tome une sorte de hiérarchie. Le Père Martin est un rédempteur: il a le pouvoir et le droit d’enquêter. Quant à Li-Mei, elle est éclaireuse et veille avant tout à la sécurité de Martin, n’hésitant d’ailleurs pas à se mettre en danger pour lui sauver la peau. On comprend vite que ce duo a un avenir. D’ailleurs la fin de la nouvelle va en ce sens.
Enfin, j’ai aimé la manière dont l’auteur raconte son histoire. Le style est fluide sans pour autant être simple. Les dialogues apportent quelque chose au déroulement de l’intrigue sans pour autant la ralentir. Les pages se tournent à une rapidité déconcertante!
C’est donc un sans faute pour cette nouvelle! L’intrigue, les personnages et le style sont bien développés et donnent, en tout cas, envie d’en savoir beaucoup plus sur ce Père Martin! A suivre donc….
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