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Critiques de Sidonie-Gabrielle Colette (1164)
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Le Blé en herbe

Dense, lumineux, ce "blé en herbe" est à la fois un adieu à l'adolescence et un éveil à la sensualité. C'est une fin et un commencement, un crépuscule et une aurore. Il aurait été facile pour Colette d'en faire un roman à scandale puisqu'elle y évoque la relation charnelle d'un jeune garçon et d'une femme mûre, mais ce qui l'intéresse, c'est moins la fusion des corps que la confusion des esprits qui en résulte.



Nulle crudité, ici. Nul érotisme au sens commun du terme. Rien que des êtres en proie au vertige du désir, perdus sans boussole sur l'océan des sentiments. Curieusement, j'entends parfois qualifier ce livre de tiède, de mièvre, de convenu. Eh bien moi, je le trouve intense, beau et subtil! Il dit sur l'amour des choses très belles et les dit avec beaucoup de justesse.
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L'ingénue libertine

Minne est l’enfant chérie d’une veuve inquiète et très protectrice. Blonde enfant aux cheveux d’argent, Minne s’étourdit en lisant les aventures et les hauts-faits des canailles qui sévissent la nuit dans les faubourgs. « Pour Minne, tout cela est monstrueux et simple à la manière d’un roman d’autrefois. Elle sait, à n’en pas douter, que la bordure pelée des fortifications est une terre étrange, où grouille un peuple dangereux et attrayant de sauvages, une race très différente de la nôtre. » (p. 18) Dans ses rêves échevelés de petite fille, elle se voit au bras du Frisé, le célèbre coquin que les forces de l’ordre échouent à attraper, et régnant sur le monde des malfrats et des assassins parisiens. Que lui importe alors la fébrile admiration de son cousin Antoine, adolescent hésitant et maladroit ! Chipie aux idées terribles, Minne joue à la femme et essaie son pouvoir naissant sur ce pauvre cousin balbutiant et timide. « Antoine éprouve l’indigence des moyens de plaire, et qu’un amoureux ne saurait être beau, s’il n’est aimé… » (p. 51)

Mais les rêves de Minne la conduisent une nuit hors du nid maternel. Au terme de cette équipée tiède, il ne lui reste qu’à épouser Antoine. Si le garçon est follement reconnaissant d’avoir reçu Minne pour épouse, la jeune mariée cherche dans d’autres bras la passion qui manque à son couple. Mais d’amant en amant, se donnant sans chaleur, Minne ne trouve pas le plaisir que tous les romans chantent avec ardeur. Où la trouver cette fameuse extase ? « J’ai couché avec lui et trois autres, en comptant Antoine. Et pas un, pas un, vous entendez bien, ne m’a donné de ce plaisir qui les jetait à moitié mort à côté de moi ; pas un ne m’a assez aimée pour lire dans mes yeux ma déception, la faim et la soif de ce dont, moi, je les rassasiais. » (p. 158) Peut-être lui faut-il d’abord trouver l’amour mais, là encore, où se trouve-t-il ?

C’est avec plaisir que j’ai suivi les folles errances de Minne, enfant gâtée à l’imagination viciée. Mais bien davantage, j’ai éprouvé une tendresse agacée pour Antoine, mari amoureux disposé à tous les sacrifices tant qu’il garde auprès de lui une épouse indifférente. Colette parle avec humour de l’adultère : « Pourvu qu’une femme ait des faiblesses, la force du mari, moi, je m’en fiche ! » (p. 103) Voilà qui est dit et on se demande qui est la moins farouche, l’héroïne ou l’auteure…

C’est avec audace que Colette aborde la question de la quête du plaisir féminin. Au lieu de le considérer comme une fin en soi, elle en fait la preuve de l’existence de l’amour selon une conception très romantique et romancée de la relation physique. L’écriture est enlevée et un brin insolente : Colette se doutait qu’un tel sujet ne laisserait personne indifférent. Aujourd’hui, un siècle plus tard, la formule fonctionne toujours !

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Sido

Cela faisait un moment que je me demandais pour quoi ce Colette-là, et pas un autre, figurait sur une liste d'oeuvres marquantes du 20ème siècle; je connaissais Claudine, piquante mais pas inoubliable. Ici, on est effectivement un cran au-dessus.

Les souvenirs d'enfance sont légion dans notre patrimoine littéraire, de Pagnol à Bazin. Sido a toute sa place dans ce patrimoine, mais avec quelque chose en plus, plusieurs choses même: une langue époustouflante de lumière et d'acuité, une capacité à convoquer des images avec une telle précision qu'elle ne peut qu'emporter son lecteur au coeur même de la scène évoquée, et surtout un personnage solaire, extravagant dans sa banalité de femme et mère : Sido, la mère de Colette, avec ses yeux qui voient tout, ses capteurs qui sentent tout, l'évidence de son bon sens, et la force de sa personnalité qui irradie chaque page. Ce personnage est une rencontre merveilleuse, vivifiante, et c'est effectivement un tour de force de la part de Colette que d'avoir su le reconstituer à l'âge mûr, en même temps que ses propres sensations d'enfant.

J'ai été très sensible également au personnage du père, cachant sous une bonhomie élégante la souffrance psychique profonde résultant de ses blessures de guerre.

Un moment de grâce que cette lecture qui fait revivre un coin de campagne et un temps révolu.

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L'ingénue libertine

C'est toujours un plaisir de déguster la plume de Colette, de côtoyer cette ère de la révolution féminine qu'elle prône, de cette révolution un peu trop osée à cette époque du début du xxe s, qui revoit le statut de la femme comme un être humain libre et indépendant, capable de se prendre en charge, d'exercer son sens de responsabilité sans une forme de culpabilité ou simplement de se sentir embrasée par un tout petit diable au corps...

L'ingénue libertine, comme le titre l'indique nous dresse le portrait d'une femme qui, dans son adolescence, est sujet d'une imagination débordante accomplissant des actes de folie jusqu'à se prendre pour la reine des malfrats, et quand elle devient une jeune femme mariée, intelligente et très libérale dans ses moeurs, elle ne pense qu'à une chose séduire, encore et encore, rendre fous tous ceux qui s'approchent d'elle....

Une écriture très plaisante avec des monologues intérieurs qui nous retracent l'activité de la pensée très exubérante de l'autrice depuis son très jeune âge!
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Sido, suivi de Les vrilles de la vigne

Deux volets dans cet ouvrage : Sido, texte par lequel Sidonie Gabrielle Colette dépeint son enfance, et rend hommage à sa mère, Sido, femme de caractère et campagnarde accomplie.

Les Vrilles de la vigne, succession de 20 petits textes, largement autobiographiques abordant des thèmes très divers, tels que les animaux, la maladie, l'amour, des descriptions de lieux, des souvenirs : "Un rêve", "Dialogue de bêtes", "La guérison", "La dame qui chante"... "En baie de Somme"...

Lire Colette, c'est effectuer un grand retour dans le passé... et pour les plus âgés d'entre-nous se souvenir des salles de classes aux tables à encriers de porcelaine... Colette hantait les écoles primaires, tant ses textes étaient présents dans les manuels pour les leçons de lecture et aussi lors des redoutables dictées.
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Le Blé en herbe

Une petite histoire d'amour assez troublante mais dans toute la naïveté possible, ce dont l'auteure est parvenue à nous faire vivre! Deux adolescents, lui, il a 16 ans, et elle, elle a 15 ans, vivent leur adolescence avec beaucoup de questionnements sur leur avenir, surtout pour lui. Grandir leur fait peur, se détacher de l'enfance, et penser à faire comme papa et maman, se faire un choix dans la vie, prendre ses responsabilités. Toutes ces questions leur font peur. Puis on voit la distinction entre la fille et le garçon dans leur éducation. Si le garçon pense qu'il doit se fabriquer, se trouver une voie de sortie dans la vie, mais pour la fille, chez elle, tout est presque fait. Elle y va à cœur joie en se donnant aux travaux ménagers, à la petite couture, remplaçant de temps en temps sa mère quand ses crises de rhumatisme l'assaillent. Elle sait que c'est dans cet état qu'elle va attendre son mariage. Hé oui, c'est ça le destin de la femme de l'époque. Puis surgit la dame en blanc, et notre jeune adolescent va découvrir d'autres saveurs de la vie, et ça va bouleverser son équilibre pendant un moment.

J'ai savouré ce petit roman où Colette nous fait vivre des moments joyeux et sombres de l'amour, où se mêlent l'infidélité, la jalousie, la colère, le chagrin, le plaisir...et ceci, avec toute la naïveté de nos deux personnages!
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Le Blé en herbe

Venant de lire le blé en herbe pour la première fois à 42 ans, je me demande comment je l'aurais lu et reçu à l'adolescence. Tout à fait différemment, je crois.

Colette raconte dans ce court roman la période cruciale et délicate qui marque le passage de l'enfance à l'âge adulte, non sans douleurs ni désillusions.



Avec l'initiation sexuelle d'un jeune garçon de seize ans par une femme qui a le double de son âge se glissent les prémices de ce que sera plus tard Chéri. Paru en 1923, le blé en herbe se posait comme anticonformiste et à la limite du scandaleux. Près de cent ans plus tard, le roman a perdu sa connotation osée. Pourtant il en reste une belle description des affres des amours adolescentes qui ont poussé naturellement entre Vinca la Pervenche et Phil. On voit leurs rapports balancer entre brusquerie et complicité. Leur amitié toute simple de l'enfance resurgit parfois, mais c'est pour mieux marquer le trouble qui les agite, lui seize ans et elle, quinze.



Colette ne se contente pas de décrire les sentiments de ses personnages. Comme dans La maison de Claudine ou Sido, on retrouve son amour pour la nature. La Bretagne des environs de Cancale et l'océan sont présents sous sa plume, de façon très sensuelle. On voit les étendues marine, l'odeur du goémon et des poires envahit nos narine et sable et sel océanique mordent notre peau. C'est cette puissance évocatrice que j'aime aussi chez Colette. le corps et les sens qui lui sont liés s'exaltent, exultent, souffrent, bref existent pleinement. Encore plus en cet âge où tout semble exacerbé, contrairement à celui des Ombres - les parents et tout adulte.



Un beau livre entre fougue et délicatesse et un beau moment de lecture.
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Dialogues de bêtes (Sept dialogues de bêtes)

Ah, Colette ! J'avais lu Claudine à l'école, il y a un moment, que j'avais beaucoup apprécié. J'avais lu aussi La chatte mais il ne me reste peu de souvenirs qu'une impression de douceur. Dans Dialogues de bêtes, on suit essentiellement les discussions entre Toby-le-chien et Kiki-la-doucette, sous forme de théâtre. J'ai adoré ces dialogues entre Kiki, qui joue souvent la blasée et manie bien l'humour et Toby, parfois un naïf. Chacun préfère leur maître pour qui il cherche caresses et mots doux. Certains moments sont plus plaisants que d'autres (comme les trois derniers chapitres auxquels je n'ai pas accroché) mais Dialogues de bêtes reste un livre plein d'humour et de réflexions sur les animaux de compagnie !
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Claudine à l'école

Un premier livre très révélateur de la plume prometteuse de Colette! Je me suis allègrement incrustée dans l'univers de Claudine dans cet opus que dans le deuxième Claudine à Paris , livre qui fait suite à ce magnifique livre! Alors là, la Claudine...la fameuse Claudine! Quelle adolescente! Une intrigante jeune fille! Aussi odieuse que altruiste, aussi intrépide que consciencieuse, aussi chaleureuse que froide, aussi effrontée que pertinente, aussi obstinée que meilleure ! Elle est à la fois fascinante, repoussante, adorable, attirante, détestable...elle est simplement précoce face à certaines connaissances pour son âge! Elle tient un journal et nous partage sa dernière année d'étude à l'école des grandes filles à Montigny. On éprouve du plaisir à lire ce journal, l'atmosphère obéit à l'humeur de notre narratrice! A côté de ce personnage de Claudine en qui on voit la nature franche et libérale de l'auteure, on découvre d'autres personnages Mademoiselle Sergent, la directrice dominatrice, Aimée, une belle enseignante assujettie à sa supérieure, puis les trois amies de Claudine Anais, la grande mangeuse de gomme, de papier, Luce, la soumise, Marie la candide... on côtoie la psychologie de ces personnages avec tout le naturel possible, sans oublier la part intéressante de la nature...
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Sido, suivi de Les vrilles de la vigne

Jardin d'enfance

Quelle langue magnifique ! Pleine de couleurs flamboyantes, gorgée de pulpe, roulant les r, exubérante en diable, pour évoquer Sido, la mère vénérée, déesse du jardin et de l'enfance perdue. Et puis il y a la langue plus sobre aux accents doux-amer avec une pointe d'ail ou d'humour pour esquisser le portrait du Capitaine, un Provençal à la carrière brisée par une amputation, amoureux fou de sa femme mais relégué inexorablement dans son ombre imposante. Mais c'est le Capitaine Colette qui va transmettre à sa fille son amour de l'écriture et donner à la postérité son patronyme singulier. Il y a aussi plus méconnus, les deux frères surnommés "les Sauvages": l'aîné, le fort, qui sauvera la famille des inconséquences financières du père en devenant médecin et puis l éternel enfant, trop protégé par sa mère qui l'imaginera musicien toute sa vie. Et enfin, presque dans l'obscurité, côté est du jardin, se dessine, en quelques phrases cruelles, la silhouette ingrate de la sœur aînée qu'on devine perturbée et désespérément seule.
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Le Blé en herbe

Vinca et Philippe passent toutes leurs vacances d'été ensemble en Bretagne. Les deux enfants, devenus adolescents, se découvrent un amour naissant.



Avant toute chose, je tiens à préciser que j'ai lu Le Blé en herbe dans le cadre d'une lecture commune. C'est important car sans cela, je ne le cacherais pas, je n'aurais sans doute jamais eu l'idée de le lire, tant l'histoire est loin de mes goûts littéraires habituels. Mais des fois, j'aime bien sortir de ma zone de confort et tenter. On est jamais à l'abri d'une bonne surprise après tout.



Bon, ce n'a pas été le cas. Je n'ai rien contre un peu de romance dans une histoire, mais quand l'histoire se résume à la romance, franchement, ça m'ennuie. Après, ce n'était pas non plus si terrible à lire. Le texte est court et très bien écrit. La plume est poétique, mais sans excès. Il y a une sensibilité qui colle parfaitement au sujet.

Simplement, je ne suis pas la cible. Le texte ne me parle pas.



Donc voilà, j'aurais essayé mais, sans surprise, je n'ai pas accroché.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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La Maison de Claudine

Colette nous partage, dans de petits chapitres bien écrits, bien spécifiques, quelques souvenirs de son enfance. Une période très riche en affection! Bien couvée sous les jupons de sa mère, elle grandit entre une flore et une faune domestiques. Elle y consacre des chapitres entiers où l'on voit comment les fleurs et les animaux ont fait partie de son quotidien d'une fille , fortement attachée à sa mère! L'histoire n'est pas linéaire, le principe du temps n'y est pas de vigueur, on peut aller d'un souvenir où elle avait 13 ans vers celui où elle avait huit ans, mais cela n'empêche qu'on passe un bon moment avec ce livre ou qu'on prenne plaisir à déguster cette plume à la fois poétique, sensible et distincte!
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La Chatte

Colette et les chats... toute une histoire d'amour. Il en est d'ailleurs question ici. D'amour oui, et de chat. D'une chatte pour être plus exacte, Saha, compagne féline, gracieuse et complice d'Alain.



Lui, s'il aime Camille, son amie d'enfance, c'est comme une image, belle, idéalisée, sans grand rapport avec la réalité. Mais voilà, ils vont se marier. Pourtant, à Alain, ça lui convenait bien cette vie de célibataire en compagnie de Saha. Commence un huis-clos où la cohabitation Camille-Saha se révèle problématique. La jeune épouse, aussi idiot que ça puisse paraître à première vue, voit en l'animal sa rivale. La jalousie devient vite haine, avec un Alain qui peine à modifier véritablement son mode de vie.



Sous un aspect de prime abord léger voire ridicule, Colette met en place un enfer domestique. Le court récit dépeint sans fard les personnalités du trio. Camille est loin d'être la Beauté immobile vue par Alain mais au contraire une jeune femme moderne et sexy. Le jeune homme, lui, pourrait aujourd'hui être taxé d'adulescent. Quant à la belle Saha, elle garde son félin mystère tout en cristallisant la disharmonie du couple et leur incapacité à vivre ensemble.



J'ai beaucoup apprécié ce petit roman de Colette - petit par la taille, je précise. Cette auteure possède une écriture qui me séduit toujours plus à chaque lecture.
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La Chatte

Alain, vingt-quatre ans, épouse Camille. Il n’aurait pas dû, elle est trop dégourdie pour lui, mais surtout il aime, adore et adule Saha, une chatte, non pas une chatte, sa chatte. L’impossible triangle amoureux ne fera pas long feu. Ce livre est court, ce qui n’empêche pas Colette de dresser un portrait assez révélateur de ce couple. On en vient à se demander pourquoi au juste Alain décide de se marier. Les réflexions qu’il se fait sur le physique de Camille ne sont pas flatteuses, son caractère déluré semble l’incommoder et, possiblement avec un fond latent de machisme, il entend bien «changer des choses» lorsqu’ils seront mariés. En plus, et principalement sans doute, son attachement extrême, à un point tel qu’il en devient malsain, pour Saha constitue un obstacle de taille, voire insurmontable, à une relation de couple saine. Il est plus facile de contrôler une chatte qu’une femme. . .



Quant à Camille, on la sent plus déterminée, les pieds sur terre malgré ses rêves, quoiqu’incapable de bien mesurer la force d’attraction de sa rivale. Désespérance et jalousie l’amèneront à un geste radical qui précipitera l’éclatement du couple, dénouement qui ne semble d’ailleurs pas surprendre la mère du grand dadais. Cette première rencontre avec Colette ne m’a pas enchanté, l’histoire est originale, mais ni le style général ni l’écriture ne m’ont particulièrement frappé. Dommage.
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J'aime être gourmande

Ce recueil publié chez L'Herne regroupe 13 articles publiés par Colette dans le magazine Marie-Claire entre janvier 1939 et mai 1940.

Voilà une facette de l'auteure que je découvre , encore une me direz vous mais que voulez-vous Colette était à elle seule une multitude de facettes plus chatoyantes, virevoltantes, pétillantes, provocantes, spirituelles ou simplement charmantes les unes que les autres.

Le recueil s'ouvre sur J'aime être gourmande, l'un des textes les plus connus de Colette et sur ces mots :

'On nait gourmet. Le vrai gourmet est celui qui se délecte d'une tartine de beurre comme d'un homard grillé, si le beurre est fin et le pain bien pétri"...

bien sûr La 'Chatte" , celle qui n'a pas voulu d'autre nom ne peut que charmer celui ou celle qui apprécie la gente féline , j''ai d'ailleurs partagé ma lecture avec ma chatte ...

parmi les articles il y en a un que je n'ai pu m'empêcher de lire, de relire, de partager autour de moi :

" Colette vous parle de l'amour"...

Voilà une fois encore je suis sous le charme ..

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La Fin de Chéri

Comme on peut s'en douter, « La fin de Chéri » est la suite de « Chéri ».

On avait quitté Fred Peloux alors qu'il venait de rompre avec Léa pour se marier avec la jeune Edmée. Nous le retrouvons sept ans plus tard, après la première guerre, dans un monde qui a changé. Edmée, sa mère Charlotte et ses rares amis se sont adaptés mais Chéri se remet difficilement de la guerre et ne semble pas trouver sa place, ni dans cette société mouvante, ni auprès d'Edmée.

Il repense alors à Léa… Mais c'est le choc quand il la revoit. Il ne retrouve pas sa Nounoune, mais une femme qui a vieilli et accepté de vieillir sans lui…



Je trouve toujours aussi agréable la plume de Colette, elle a une écriture fine et subtile pour décrire les émotions humaines.



L'auteure se centre davantage cette fois-ci sur ce pauvre Chéri.



Il est devenu une âme perdue qui voudrait se raccrocher à ses repères d'avant, sa jeunesse insouciante, ses moeurs légères et « un amour qui n'existe plus ».

Alors qu'on voyait Léa accepter la vieillesse et ses conséquences avec résignation dans « Chéri », ici, la vieillesse est traitée avec dureté à travers les yeux du beau Fred. Elle lui a pris définitivement sa maîtresse, c'est la prise de conscience du temps qui passe qui lui enlève toute chance de revivre le passé. Il réalise malheureusement un peu tard les moments précieux perdus auprès de la seule femme pour qui il ait ressenti de l'amour.

Difficile alors d'avancer vers l'avenir lorsqu'on se réfugie dans les souvenirs et se raccroche à de vieilles photos…



Il m'a fait bien de la peine ce pauvre Chéri dans sa détresse et sa solitude. Il paye cher pour s'être finalement conformé aux moeurs et conventions sociales, et ne pas avoir suivi l'élan de son coeur.



Un récit tout en finesse et sensibilité, merci Madame Colette.
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Le Blé en herbe

Philippe et Vinca, deux adolescents de 16 et 17 ans, passent leurs vacances en famille, au bord de la mer, en Bretagne, comme toutes les années. Mais cette année, quelque chose a changé : Phil a hâte de grandir, de sortir de cet entre-deux et ne comprend pas toujours la douceur et la tempérance de Vinca. De plus, leurs sentiments sont en train d'évoluer eux aussi, l'amitié cède peu à peu la place à l'amour. Mais Phil rencontre une femme venue passer quelques jours de vacances et vit sa première histoire en cachette.



Ce classique fait partie de mes livres préférés, ceux dont on se rappelle des années après et qu'on prend plaisir à relire. En ces temps de vide dans ma bibliothèque pour cause de confinement et de fermeture des librairies et médiathèque, j'ai relu ce roman qui chante les vacances, le premier amour et l'adolescence.

J'ai retrouvé une histoire qui m'avait touchée dès la première fois où je l'ai lue, une histoire authentique, de laquelle on se sent proche.

Ce qui m'a surprise en revanche, c'est l'écriture du Blé en herbe qui m'a paru des années après, datée, recherchée, parfois compliquée avec du vocabulaire inhabituel et des tournures de phrase élaborées. A cause de cet aspect, je ne qualifierai pas ce livre de roman jeunesse car il me paraît complexe pour des lecteurs assez jeunes.

Cette histoire est pleine de poésie, elle aborde avec justesse l'adolescence et le premier amour, la naissance des premiers sentiments amoureux. Elle est à lire et à relire.

Sa fin ouverte se prête à de multiples suites possibles avec Vinca et Phil devenus adultes, ensemble ou séparément.

Pour terminer, il me semble avoir vu il y a longtemps une adaptation cinématographique de cette œuvre que j'avais trouvée réussie.
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Mes apprentissages

Récit des rencontres qui eurent pour effet de construire la "Colette" écrivain. La personne qui tient la place la plus important dans ce texte est Willy (Henry Gauthier-Villars) homme mûr qui l'épousa lorsqu'elle avait 20 ans. Le portrait qu'elle brosse de cet individu n'est pas flatteur, mais certainement très réaliste : personnage grossier, volage, escroc qui signait des manuscrits dont il n'avait pas rédigé la moindre ligne employant pour cela une cohorte de "nègres" parfois très talentueux mais bien mal considérés et sous-payés, lorsqu'ils l'étaient.
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Sido, suivi de Les vrilles de la vigne

Je connais mal Colette. De l’auteure, jusqu’ici je n’avais lu que « Chéri ». J’avais été séduite par cette lecture à tous les niveaux, par la finesse des portraits psychologiques des personnages, par l’émotion dégagée par le récit de cet amour improbable, par la beauté de l’écriture finement ciselée de l’auteure. Cette nouvelle rencontre avec l’œuvre de Colette me laisse un sentiment plus mitigé.



Bon sang, que c’est bien écrit ! Colette déploie un style d’une grande richesse, d’une grande beauté. J’ai trouvé particulièrement remarquable l’évocation de la Nature dans « Sido ». Les passages où l’auteure décrit la Nature enchanteresse dans sa simplicité sont d’une délicatesse infinie, vraiment sublimes. Qualité stylistique que l’on retrouve tout au long des nouvelles du recueil « Les vrilles de la vigne ». Tout comme, que ce soit dans l’une ou l’autre des œuvres réunies ici, « Sido » et « Les vrilles de la vigne », on retrouve tout le talent de Colette pour ciseler des personnages vrais en quelques descriptions bien senties.



Alors pourquoi, malgré ces louanges aux talents littéraires de l’auteure, je dis sortir de ma lecture un peu déçue ? Et bien, il m’a manqué quelque chose qui est essentiel pour moi lors d’une lecture, l’émotion. Les textes ici réunis ne m’ont pas touchée. J’ai admiré la prose de l’auteure sans qu’elle parvienne à procurer la moindre émotion. C’était beau mais froid. Peut-être est-il préférable de mieux connaitre l’auteure pour goûter pleinement ces textes qui ont une grande part autobiographique ? C’est une hypothèse, pas une certitude.



Malgré cette lecture en demi-teinte, qui ne m’a pas touchée, je ne tire pas un trait sur Colette. Je compte bien lire d’autres œuvres de cette auteure tant son écriture me séduit. Mais je pense que je me dirigerai plutôt vers ses œuvres moins autobiographiques. Je pense que je suis plus sensible à son écriture lorsqu’elle donne vie à des personnages et à une histoire plutôt que lorsqu’elle sert l’évocation de souvenirs.

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Le Pur et l'Impur (Ces plaisirs)

Ecrits entre 1930 et 1931, publiés dans Grégoire entre décembre 1931 et janvier 1932, puis regroupés sous le titre Ces plaisirs..., Colette les remanie et les re-publie en 1941 sous le nom de le Pur et l'Impur.

Bien loin de ses écrits romanesques et/ou autobiographiques, le Pur et l'Impur nous permet de découvrir une femme souvent moins connue voir méconnue Colette la journaliste, une journaliste très prolixe .Alors pourquoi ne nous raconterait elle pas ses rencontres diverses et variées, de la salle où la fumée d'opium vous enivre, à ces alcoves discrètes où hommes et femmes se confient . Une série de courts textes qui, je n'en doute pas ,ont du faire sursauter bon nombre de bien-pensants !!

Bien loin des langages explicites contemporains, l'écriture de Colette se joue des mots, j'allais dire des lumières tamisées ou non. Chacun lisant entre les lignes savourera l' écriture de Colette , un régal!



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