AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Simone de Beauvoir (1850)


Simone de Beauvoir
Ma curiosité est moins barbare que dans ma jeunesse, mais presque aussi exigeante : on n à jamais fini d apprendre parce qu on n à jamais fini d ignorer.
Commenter  J’apprécie          210
Simone de Beauvoir
Le présent n'est pas un passé en puissance ,il est le moment du choix et de l'action.
Commenter  J’apprécie          211
Et moi aussi un cancer me dévorait : le remords. « Ne la laissez pas opérer. » Et je n'avais rien empêché. Souvent, quand les malades souffraient un long martyre, je m'étais indignée de l'inertie de leurs proches : « Moi, je le tuerais. » A la première épreuve, j'avais flanché : j'avais renié ma propre morale, vaincue par la morale sociale. « Non, m'avait dit Sartre, vous avez été vaincue par la technique : et c'était fatal. »
Commenter  J’apprécie          210
L'idéal de l'homme occidental moyen, c'est une femme qui subisse librement sa domination, qui n'accepte pas ses idées sans discussion, mais qui cède à ses raisons, qui lui résiste avec intelligence pour finir par se laisser convaincre. Plus son orgueil s'enhardit, plus il aime que l'aventure soit dangereuse: il est plus beau de dompter Penthésilée que d'épouser une Cendrillon consentante.
Commenter  J’apprécie          210
Un des moines hérétiques que nous avons fait bruler m'a dit avant de mourir : il n'y a qu'un seul bien, c'est d'agir selon sa conscience. Si cela est vrai, il est vain de vouloir dominer la terre; on ne peut rien pour les hommes, leur bien ne dépend que d'eux mêmes.
Commenter  J’apprécie          210
« La parole ne représente parfois qu'une manière, plus adroite que le silence, de se taire. »
Commenter  J’apprécie          210
Demain j'allais trahir ma classe et déjà je reniais mon sexe; cela non plus, mon père ne s'y résignait pas: il avait le culte de la jeune fille, la vraie. Ma cousine Jeanne incarnait cet idéal: elle croyait encore que les enfants naissaient dans les choux.

Mon père avait tenté de préserver mon ignorance; il disait autrefois que lorsque j'aurais dix-huit ans il m'interdirait encore les Contes de François Coppée; maintenant, il acceptait que je lise n'importe quoi: mais il ne voyait pas beaucoup de distance entre une fille avertie, et la Garçonne dont, dans un livre infâme, Victor Margueritte venait de tracer le portrait.

Si du moins j'avais sauvé les apparences ! Il aurait pu s'accommoder d'une fille exceptionnelle à condition qu'elle évitât soigneusement d'être insolite: je n'y réussis pas. J'étais sortie de l'âge ingrat, je me regardais de nouveau dans les glaces avec faveur; mais en société, je faisais piètre figure.

Mes amies, et Zaza elle-même, jouaient avec aisance leur rôle mondain; elles paraissaient au "jour" de leur mère, servaient le thé, souriaient, disaient aimablement des riens; moi je souriais mal, je ne savais pas faire du charme, de l'esprit ni même des concessions.

Mes parents me citaient en exemple des jeunes filles "remarquablement intelligentes" et qui cependant brillaient dans les salons. Je m'en irritais car je savais que leur cas n'avait rien de commun avec le mien: elles travaillaient en amateurs tandis que j'avais passé professionnelle.

Je préparais cette année les certificats de littérature, de latin, de mathématiques générales, et j'apprenais le grec ; j'avais établi moi-même ce programme, la difficulté m'amusait; mais précisément, pour m'imposer de gaieté de cœur un pareil effort, il fallait que l'étude ne représentât pas un à-côté de ma vie mais ma vie même: les choses dont on parlait autour de moi ne m'intéressaient pas.
Je n'avais pas d'idées subversives; en fait, je n'avais guère d'idées, sur rien; mais toute la journée je m'entraînais à réfléchir, à comprendre, à critiquer, je m'interrogeais, je cherchais avec précision la vérité: ce scrupule me rendait inapte aux conversations mondaines.

Somme toute, en dehors des moments où j'étais reçue à mes examens, je ne faisais pas honneur à mon père; aussi attachait-il une extrême importance à mes diplômes et m'encourageait-il à les accumuler. Son insistance me persuada qu'il était fier d'avoir pour fille une femme de tête; au contraire: seules des réussites extraordinaires pouvaient conjurer la gêne qu'il en éprouvait.
Commenter  J’apprécie          210
Simone de Beauvoir
Dans toutes les larmes s'attarde un espoir.
Commenter  J’apprécie          201
Pourquoi existe-t-on ? Ce n’est pas mon problème. On existe. Il s’agit de ne pas s’en apercevoir, de prendre son élan, de filer d’une traite jusqu’à la mort.
Commenter  J’apprécie          200
Simone de Beauvoir
Et quiconque nous parle de sa solitude nous parle de nous. L'homme le plus mondain ou le plus militant a ses sous-bois, où personne ne s'aventure, pas même lui, mais qui sont là.: la nuit de l'enfance, les échecs, les renoncements, le brusque émoi d'un nuage au ciel.
Commenter  J’apprécie          201
Zaza me raconta qu'une de ses tantes professait la théorie du "coup de foudre sacramentel": à la minute où les fiancés échangent devant le prêtre le "oui" qui les unit, la grâce descend sur eux, et ils s'aiment. Ces moeurs indignaient Zaza; elle déclara un jour qu'elle ne voyait pas de différence entre une femme qui se mariait par intérêt et une prostituée; on lui avait appris qu'une chrétienne devait respecter son corps: elle ne le respectait pas si elle se donnait sans amour, pour des raisons de convenance ou d'argent.
Commenter  J’apprécie          200
Simone de Beauvoir
l'approche de la mort terrifie, mais si le nouveaux née avait conscience de l'approche de la vie, il en serait tout aussi terrifié
Commenter  J’apprécie          200
Simone de Beauvoir
Aujourd’hui, les vieillards sont moins handicapés qu’autrefois ; on compte parmi eux moins de grabataires. Il arrive même que si on compare plusieurs groupes d’âge, on rencontre parmi les plus anciens une apparence d’antidéclin : c’est que pour vivre si longtemps il a fallu au départ un potentiel de santé exceptionnel. Il n’empêche qu’en règle générale, à partir d’un certain moment, tout individu se trouve diminué. Quand on parle de « belle vieillesse », de « verte vieillesse », cela signifie que l’homme âgé a trouvé physiquement et moralement son équilibre, non que son organisme, sa mémoire, ses capacités d’adaptation psychomotrice soient ceux d’un homme jeune. Nul homme qui vit longtemps n’échappe à la vieillesse ; c’est un phénomène inéluctable et irréversible.
Commenter  J’apprécie          194
J'aperçus un jour au Luxembourg Nizan et sa femme qui poussait une voiture d'enfant, et je souhaitai vivement que cette image ne figurât pas dans mon avenir. Je trouvais gênant que des époux fussent rivés l'un à l'autre par des contraintes matérielles: le seul lien entre des gens qui s'aiment aurait dû être l'amour.
Commenter  J’apprécie          190
La littérature permet de se venger de la réalité en l’asservissant à la fiction [...].
Commenter  J’apprécie          190
Quand il m'arrivait de passer devant le collège Stanislas, mon coeur se serrait ; j'évoquais le mystère qui se célébrait derrière ces murs : une classe de garçons, et je me sentais en exil. Ils avaient pour professeurs des hommes brillant d'intelligence qui leur livraient la connaissance dans son intacte splendeur. Mes vieilles institutrices ne me la communiquaient qu'expurgée, affadie, défraîchie. On me nourrissait d'ersatz et on me retenait en cage.
Commenter  J’apprécie          190
On ne peut pas mener une vie correcte dans une société qui ne l’est pas.
Commenter  J’apprécie          190
Seule: pour la première fois je comprenais le sens terrible de ce mot. Seule, sans témoin, sans interlocuteur, sans recours. Mon souffle dans ma poitrine, mon sang dans mes veines et ce remue-ménage dans ma tête, cela n'existait pour personne.
Commenter  J’apprécie          190
Préface d'Eliane Lecarme- Tabone

(...) Moscou est à la fois une ville que l'on explore et le symbole d'un régime. Quant au " malentendu", il désigne une mésentente conjugale mais également une déception d' ordre politique.
A travers son récit, Simone de Beauvoir apporte un témoignage ( critique) passionnant sur la vie quotidienne et la situation politique de l'Union soviétique au milieu des années 1960, avant et après la chute de Kroutchtev ( 1964).
(L'Herne, octobre 2021 / 1ère édition 2013)
Commenter  J’apprécie          180
La déchéance sénile n'est pas seulement en soi pénible à supporter, mais elle met l'homme âgé en danger dans le monde. On l'a vu : il végète au bord de la maladie, au bord de la misère. Il éprouve un sentiment angoissant d'insécurité qu'exaspère son impuissance.
Commenter  J’apprécie          180



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Simone de Beauvoir Voir plus

Quiz Voir plus

Simone de Beauvoir

Comme beaucoup de femmes des années 40, Simone de Beauvoir a adopté un accessoire (ou une coiffure) qu'on lui a vu sa vie entière. Lequel ?

Un chapeau à voilette
Un turban
Un canotier

10 questions
236 lecteurs ont répondu
Thème : Simone de BeauvoirCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..