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Critiques de Sophie Divry (667)
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Fantastique histoire d'amour

J'ai tout de suite eu beaucoup de plaisir à rejoindre Maïa et Bastien dans leur vie,mais ce plaisir est allé crescendo avec l'intrigue fantastique qui se met en place. Il y a indéniablement du fantastique dans cette histoire, parce que l'alchimie de l'amour l'est toujours, mais aussi parce qu'ici,la science et ce qu'elle engendre de merveilleux comme de terrifiant vient impacter tous les protagonistes.

Bastien est inspecteur du travail. Son enfance lui a légué un sens aigu et même douloureux de la justice. Il trouve parfois consolation dans la religion catholique après avoir fait un tri sélectif de ses concepts!

Il est amené à intervenir dans une entreprise suite à l'accident mortel d'un ouvrier,tombé dans une compacteuse. L'affaire se révèle rapidement plus complexe qu'il n'y paraissait et Bastien se retrouve obsédé jour et nuit par l'image de cette machine infernale.

Maïa est,elle aussi. Marquée par son enfance et les stigmates de la perte au point d'en avoir développé une " disparitionite " . Elle est journaliste scientifique. Son engagement dans la création du magasine "Comprendre" passe malheureusement de l'euphorie à la déception. Dans le besoin de prouver son efficacité dans un moment critique du journal,elle contacte sa tante qui est chercheuse au Cern,afin de rédiger un article sur le cristal scintillateur. Contre toute attente, celle-ci lui répond favorablement dans l'urgence,mais en contre partie lui demande son aide face à la situation périlleuse dans laquelle elle est engluée.

Sophie Divry n'hésite pas à utiliser ses personnages pour dénoncer les travers du capitalisme et le remplacement des considérations humaines par la quête du profit.

Le tourbillon dans lequel sont entraînés Maïa et Bastien m'a tenu en haleine du début jusqu'à la fin. Je remercie beaucoup babelio et les éditions du Seuil pour cette belle lecture récréative qui m'incite à découvrir les autres romans de cette auteur.

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Cinq mains coupées

" 5 mains coupées" donne la parole à ceux qui ont été amputés de leur main lors des manifestations des gilets jaunes. Ces 5 personnes ne se connaissent pas, n'habitent pas la même ville n'ont n pas le même métier ni le même âge ni la même vie, ils sont juste là dans une des manifestations pour plus de justice, plus de pouvoir d'achat, pour défendre sans violence leurs idées.

Gabriel Sébastien Antoine, Ayhan, Frédéric vont tous avoir la main droite amputée car ils se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment.

Ce n'est pas un plaidoyer contre la police, on ne trouve pas, dans leur parole, de haine envers la police, juste des sentiments d'injustice, d'incompréhension de sidérations et de colère et pourtant c'est bien leur vie qui est complètement bouleversée à tout jamais parce que la police a usé abusivement de son pouvoir, parce qu'elle a l'autorisation d'utiliser des grenades bourrées de TNT véritable arme de guerre .

Sophie Divry donne la parole à 5 de ces victimes. Elle se sent le devoir de dire, de montrer , de dénoncer cette violence. Elle va alors retrouver quelques-unes des victimes et leur faire raconter pour qu'enfin on les écoute puisqu'ils ne l'ont pas été dans la rue. Je terminerai ce billet par une des réflexions de Sophie Divry qui ne peut que nous interpeller si ce n'est déjà fait ...

" Nos gouvernants se sont indignés des tags peinturlurés sur l'Arc de Triomphe le samedi 1er décembre 2018 parce que l'Arc de Triomphe, c'est un symbole de la République. Mais comment osent-ils nous parler de République ? Alors qu'ils ferment des gares et des maternités ? Alors qu'ils attaquent notre système de retraites et qu'ils ont laissé ce clochardiser l'hôpital ? Mais surtout, en quoi la main d'un jeune chaudronnier de 21 ans,une main habile, une main passionnée, n'est-elle pas, davantage même qu'un vieux monument parisien, un symbole de notre République ?"
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Quand le diable sortit de la salle de bains

Journaliste trentenaire, Sophie ♀ est tombée ↓ dans la spirale infernale ҨҨҨ : boulot précaire, chômage, RSA, fins de mois difficiles [€ + £ + $ < 0]. Elle n'est pas encore à la rue, elle a une famille, pas tout près, certes, mais elle peut toujours s'y réfugier.╔╗



Ce roman « émaillé d'élucubrations incontrôlables » est un formidable fourre-tout, foutraque, délirant, loufdingue.

Sophie Divry s'amuse avec le style, joue avec les mots (leur sonorité et leur sens), avec la forme des lettres et la ponctuation. Les mots se tordent - calligrammes et autres fantaisies. C'est drôle !

L'auteur liste à n'en plus finir aussi ∞, et ça, c'est parfois agaçant. J'ai lu certains de ces longs recensements minutieusement, mais en ai zappé beaucoup d'autres ►►. Quand j'ai abordé cette lecture, cette particularité m'a découragée ♠, de même que les effets de style appuyés façon Queneau et Vian ©. J'ai toqué chez Cortoun, qui me semblait être encore dans cette lecture, ou tout juste sorti du truc. Le stylo-censeur à la bouche, il m'a gentiment indiqué quelles pages je pouvais 'arracher' (sic) carrément ■ -> pas possible, il n'est pas à moi, ce livre, mais merci tout plein, je vais te demander en 304e ami, tiens !☺



J'ai emprunté ce roman à la médiathèque parce qu'il était en bout de gondole ║ et orné d'un petit ♥. Deux signes prometteurs...

Je me suis quand même longtemps demandé pourquoi il avait mérité une telle médaille ¤, ce drôle de petit bouquin, puis je l'ai adopté à mi-parcours, appréciant de plus en plus ☼ les libertés prises sur la forme, et savourant l'humour (quelques scènes Q chaudasses cocasses (•)(•) - ((l)) - 8==>). Mais aussi, et plus encore, les réflexions sur le travail (en avoir ou pas), la place du chômeur dans la société, l'argent qu'il est facile de mépriser quand on en a suffisamment, etc.



De Sophie Divry, j'ai lu le plus classique 'La cote 400' qui m'a déplu - j'y ai vu l'image stéréotypée de la bibliothécaire acariâtre (ça existe encore, ces "choses" là ? celles que je connais sont charmantes !).
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Trois fois la fin du monde

Joseph découvre la prison en même tant que la douleur de perdre son frère, tué lors d'un braquage. Désormais, il va connaître l’isolement au milieu des autres, la saleté, la perte d’intimité. Sauf qu'une catastrophe industrielle inattendue va lui permettre de s'enfuir de la prison, Joseph se retrouve seul, dans la zone touchée par les radiations. Il va lui falloir survivre coûte que coûte.



Sophie Divry est une romancière ( elle est 100% lyonnaise, car résidente lyonnaise :o) prometteuse, qui est parvenue dans plusieurs de ses romans à insuffler , une certaine poésie dans son univers qui pourrait sembler un peu banal en premier lieu.



Projet original qui se propose de nous faire passer de la dureté du du milieu carcéral à celle de la nature la plus sauvage, le lecteur passe brusquement d'une cellule de prison à l'immensité de la nature sauvage.



Trois fois la fin du monde combine les genres ( drame carcéral, chronique social, récit de survie) avec ambition et réussite en allant même du coté du roman philosophique : Vivre seul rend-il plus heureux??



Trois fois la fin du monde est donc une agréable découverte sur un thème déjà exploité mais transposé dans notre monde complexe basé sur la possession Comme dans ses précédents romans, Sophie Divry sait faire montre d'un un sens de la tension dramatique pour livrer un roman singulier et puissant.





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La cote 400

Une bibliothécaire d'une cinquantaine d'années désabusée par la vie se plaint de son invisibilité. Elle déplore dans un monologue de plus de soixante pages sa situation dans un sous-sol d'où sa détestation des architectes.

Elle rend hommage aux livres qui méritent une place de choix mais s'insurge contre cette cote 400 de la classification Dewey qui reçoit les ouvrages rebuts non significatifs.

Elle décrit l'historique des bibliothèques municipales qui ont permis l'accès à la culture aux classes les moins aisées.

Mais tout au long du roman l'amertume est présente.

Des déceptions sentimentales dues à une mièvrerie pour séduire aux déceptions professionnelles, le lecteur regarde une vie ordinaire peu créative.

Mais Sophie Divry refuse de laisser dans l'ombre une "vie minuscule". Elle décortique une profession fantôme dans un récit introspectif.

Si j'ai adhéré à beaucoup de considérations de la bibliothécaire, je ne pense pas que l'autrice a pour autant dépoussiérer cette profession qu'elle a mise en dérision.

Mais Divry a pourtant le mérite de mettre en lumière une passeuse de culture et je m'en réjouis.

J'affirme que les bibliothécaires peuvent avoir une vie épanouie et une profession créative.

Au diable l'odeur du ranci.
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Trois fois la fin du monde

J'ai lu trois fois la fin du monde, et ça m'a achevée à chaque fois.

Non, 2, en fait : 'La route' de McCarthy (abandonné), et ce 'Trois fois la fin du monde'.

Mais comme ses dernières 150 pages valent 2 livres quand on s'y ennuie comme un rat mort, ça fait bien 3...



Première partie de ce roman : la vie en prison d'un jeune homme presque innocent. C'est dur, certainement fidèle à la réalité, les situations rappellent la violence carcérale des détenus et des matons décrite dans 'Meurtres pour rédemption' (Giebel), 'Surtensions' (Norek), et tant d'autres ouvrages.



Changement radical de décor, d'ambiance, après 'la Catastrophe', au tiers du livre.

J'ai d'abord pensé au puissant 'Vendredi ou les limbes du Pacifique', où Michel Tournier revisite en philosophe le Robinson de Defoe : l'homme seul au monde pose des jalons, s'organise pour ne pas devenir dingue, s'impose une discipline.

Puis l'ennui, croissant. Autant que chez Thomas Vinau qui nous fait contempler la nature et ses merveilles, et que dans les Gallmeister centrés sur la pêche à la mouche, la chasse au lapin, le câlinage de chatte, le pousser de radis...



L'idée était sans doute de montrer le contraste entre :

- l'enfer, c'est les autres, quand on doit subir la promiscuité bruyante et la violence du milieu carcéral

- et le paradis, c'est... c'est quoi ?



Survol des soixante dernières pages, et je ne suis pas la seule...

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Trois fois la fin du monde

Trois fois la fin du monde est l'histoire de Joseph, né pour la solitude. Après un braquage, où son grand frère est tué, Joseph est arrêté et conduit en prison pour complicité. Il va découvrir l'implacable violence qui régit les lois de l'univers carcéral.

A la suite d'une catastrophe nucléaire de grande ampleur, il s'échappe et installe sa thébaïde dans la zone interdite.

Sophie Divry réussit l'exploit de poétiser ce récit dramatique en peignant la ruralité. Dans Trois fois la fin du monde il est surtout question de survie. Survivre en prison c'est accepter les coups et refuser la dénonciation ; survivre dans la campagne désertée c'est faire preuve de débrouillardise et d'ingéniosité, ne compter que sur soi.

Malgré de très belles fulgurances, je n'ai pas complètement adhéré à la seconde partie du livre. La vision à laquelle on peut s'attendre après une catastrophe nucléaire est autrement plus angoissante que celle que nous dépeint l'auteur. Le dynamisme et la puissance de certains romans comme Sur la route ou Dans la forêt rendent l'ouvrage de Sophie Divry un peu trop douceâtre.

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Rouvrir le roman

Rouvrir le roman autrement dit donner des clés pour redonner vie à la littérature (française). (J’aime d’ailleurs beaucoup l’image du la couverture, le titre comme une page d’une livre, un livre ouvert en éventail, très visuel.) Un essai qui semble s’adresser aux auteurs (ainsi qu’aux futurs écrivains qui sommeillent en nous) pour comprendre où en est la littérature contemporaine et comment la faire évoluer de la bonne façon.

La première partie permet à l’auteur de se retrouver dans cette littérature déjà bien élaborée par une belle quantité d’auteurs classiques (Zola, Flaubert…) : se trouver un style original propre à lui, savoir se renouveler. L’essayiste compare l’avant et l’après, la différence de classes des écrivains. Leurs livres peuvent refléter leur vision du monde de deux façons : soit ils vengent leurs races, soit ils trahissent leurs classes. Beaucoup d’exemples pour étayer sa théorie. Finalement, pour être auteur, il faut prendre beaucoup de paramètres en compte : son style, sa classe, l’éditeur, faut-il obligatoirement faire passer un message… ? (Sophie apporte une belle réponse en prenant un exemple de la lecture d’un roman SF, très juste !)

J’ai préféré la seconde partie, moins complexe que la première et plus courte, où Sophie Divry donne quelques pistes à l’auteur à l’élaboration de leurs romans pour donner un côté original à leurs romans : la mise en page du roman, le non-sérieux, les dialogues… (et quelques pistes de lecture pour la lectrice que je suis).

Un essai intéressant, parfois un peu complexe (beaucoup de mots que j’ai dû chercher pour comprendre le sens des phrases) qui donne à réfléchir sur la littérature.

Merci aux éditions Noir Sur Blanc et à Masse Critique pour cette lecture !

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Quand le diable sortit de la salle de bains

Quand le diable sortit de la salle de bain, c’est le drôle de roman que nous propose Sophie Divry. L’histoire de Sophie qui, au chômage, a du mal à joindre les deux bouts et tente tant bien que mal d’écrire un roman.



Entourée de Victor, son voisin obsédé sexuel, et Lorchus, son diable personnel, elle tente de faire face aux fins de mois difficiles. Sans un sous en poche, elle a bien souvent l’estomac tiraillé par la faim. Pas sûr que ces deux-là lui soient d’un grand secours.



Dure réalité du chômage, rapports compliqués avec l’administration, pôle-emploi notamment, employeurs tout puissants, salariés traités comme du bétail, rien n’est esquivé mais rien n’est jamais pesant. Au contraire, toutes ces situations sont prétextes à des délires hallucinatoires, totalement jubilatoires pour le lecteur.



Alternant réalisme et loufoquerie, gravité et folie douce, inventions langagières et mise en page imaginative, le tout saupoudré de quelques scènes savoureusement crues, Sophie Divry réussit un roman plein d’humour et de profondeur à côté duquel il serait vraiment dommage de passer.


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Fantastique histoire d'amour

A Lyon, Bastien est inspecteur du travail. Il est appelé à enquêter sur la mort d'un homme dans une usine, happé dans une compacteuse après ses heures de travail.



A Genève, Maïa est journaliste scientifique au prestigieux centre de recherche nucléaire. Elle est chargée d'écrire un article sur le cristal scintillateur, un nouveau matériau qui attise la curiosité de beaucoup de monde.



Bastien et Maïa ne se connaissent pas. Pourtant, dans leur spécialité, ils sont tous les deux amenés à enquêter. Et contre toute attente, leurs chemins vont se croiser.



Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette lecture.



“Fantastique histoire d'amour” fait partie de la rentrée littéraire de janvier. C'est le premier roman de Sophie Divry que je lis. Il s'agit de son septième ouvrage. J'ai été charmée par son écriture fluide et originale.



Dans cette histoire, on suit la trajectoire de deux personnages. Bastien et Maïa sont deux êtres terriblement seuls qui ne vivent qu'à travers leur métier. Ils n'habitent pas dans le même pays, ne travaillent pas dans le même domaine, et leur rencontre paraît des plus inattendues.



Ce sont des personnes touchantes, frappées par une solitude qui les étouffe. J'ai aimé la façon dont l'autrice les amène à se rencontrer. La première partie du livre est un peu longue mais l'écriture de Sophie Divry est entraînante, les pages défilent bien. 



Ce roman a aussi un air de thriller avec plusieurs rebondissements. Des pistes sont explorées entre la France, la Suisse et l'Allemagne et tout prend son sens dans la deuxième partie de l'ouvrage.



J'ai aimé la diversité des thèmes proposés dans ce roman qui est à la fois un thriller, mais aussi une romance, mettant en scène des personnages attachants que l'on prend plaisir à suivre.



Une jolie découverte littéraire.



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Fantastique histoire d'amour

"Fantastique histoire d'amour" est le deuxième roman de Sophie Divry que je lis et je retrouve l'originalité que j'avais appréciée dans "trois fois la fin du monde", ainsi que le côté fantastique par petites touches.

le tout début du roman m'a immédiatement parlé mais ce roman n'est pas un essai sur la souffrance au travail et le rôle de l'inspection du travail. Les chapires suivants, je me suis alors laissée bercer par l'écriture de Sophie Divry qui est agréable mais je n'ai pas eu le coeur palpitant et l'engouement de certaines lectrices et lecteurs. Il aura fallu le dernier quart du roman pour retrouver mon enthousiasme qui n'a fait que croître jusqu'à la fin.

Bastien, l'inspecteur du travail m'a plu d'emblée. Il se retrouve impliqué dans une histoire allant bien au-delà de ses fonctions. En parallèle de l'enquête de Bastien, on suit Maïa, journaliste, qui va pour le compte de sa tante Victoire, écrire un article sur une découverte scientifique. le chemin des deux personnages Bastien et Maïa va bien sûr se croiser et embarquer avec eux le lecteur.

Mon enthousiasme durant la lecture fut inégal mais c'est finalement le plaisir qui l'emporte.

Merci à Babelio et les éditions du Seuil pour ce cadeau.

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Cinq mains coupées

Sophie Divry a recueilli le témoignage de cinq manifestants qui ont perdu leur main lors des premières manifestations gilets jaunes.

Je me souviens avoir suivi cela à la télévision et avoir été horrifiée.

Les assauts de la police étaient violents et disproportionnés.

Je ne savais pas alors qu'il y aurait tant de blessés, tant de mains arrachées, dans d'éborgnés.

Des armes de guerre étaient utilisées contre les citoyens.

Du jamais vu.

Ces violences inexpliquées n'ont pas été sanctionnées.

Restent des victimes à vie qui n'auront que leur vie foutue et ni réparations ni excuses.

Comment ne pas être empli de compassion et de révolte en lisant ces témoignages.

Ils sont mêlés les uns aux autres, comme l'était cette foule aux justes revendications.

Ça donne encore plus d'ampleur à leur réalité.

Merci et bravo à Sophie Dibry de leur donner la parole et de faire qu'on ne les oublie pas, et tout mon soutien à eux.
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Trois fois la fin du monde

Dans la première partie du récit, un jeune homme se retrouve en prison pour avoir assisté son frère lors d'un hold-up. La vie quotidienne dans ce sombre lieu est un vrai calvaire pour lui, victime de la violence des uns et des autres.

Dans la deuxième partie, il se retrouve libre après une catastrophe nucléaire dont il est un des rares survivants. Nous assistons à l'organisation de sa vie de solitaire, entouré de quelques animaux, qu'il affectionne particulièrement.

Le titre peut s'expliquer par les trois bouleversements majeurs que connait notre héros (ou plutôt anti-héros).

J'espère que le milieu carcéral français n'est pas aussi dur que le laisse supposer cette description, mais j'ai bien peur qu'il s'en approche.

Les passages concernant la nature sont très beaux. Les efforts qu'il fait pour subvenir à ses besoins sont émouvants, tout comme le lien qui unit Joseph et ses animaux. J'ai eu le cœur serré à plusieurs moments de ma lecture.

C'est jusqu'ici le meilleur livre que j'ai lu de cette autrice (je n'avais pas du tout apprécié "La condition pavillonnaire", j'ai eu cependant raison de persévérer).
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Trois fois la fin du monde

***



Joseph Kamal est incarcéré parce qu'il a aidé son frère Tonio lors d'un braquage d'une bijouterie. Mais ce n'est pas lui le voyou de la famille !! Il atterrit dans l'univers carcéral, violent et dur, sans y être préparé... Il tente de s'en sortir comme il peut. Mais quand une catastrophe nucléaire anéantit tout et qu'il fait partie des survivants, il décide alors de se couper du monde. Il veut fuir à tout prix ces hommes qui l'ont humilié, meurtri et qui ont fait de son existence un enfer. Commence alors pour Joseph une vie de solitude et de communion avec la nature...



J'avais hâte de lire le dernier roman de Sophie Divry. Sans trop chercher à connaître l'histoire qu'elle nous souhaitait nous raconter, je me suis laisser porter par ses mots, ses personnages... Je l'ai suivi sur les chemins de la brutalité carcérale, sur les routes de la solitude et les sentiers des bonheurs simples.



Jospeh Kamal est un homme profondément meurtri, tant par la cruauté des hommes que par les regrets qu'il éprouve face à aux choix qu'il a du prendre. Après avoir subi les policiers, surveillants ou co-détenus, il pense avoir besoin et envie de silence, de grands espaces et de liberté. Mais cette catastrophe lui rappelle alors qu'être seul c'est surtout n'avoir personne à qui parler, personne à écouter et personne à aimer. Il s'attache aux bêtes et la caresse d'un chat devient une douceur nécessaire à sa survie.



Un roman lent, riche en descriptions et en sensations. Un roman sans véritablement de poésie mais avec tout de même une pointe de mélancolie...



Merci à NetGalley et aux Éditions Noir sur Blanc pour leur confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Fantastique histoire d'amour

Une belle plume pour un roman, et pas une romance comme son titre pourrait le laisser croire.



Etonnant rythme que celui de ce livre. La première et plus grande partie dessine la table de jeu et les pions dans un environnement lent, même très lent et cependant harmonieux et poétique pour certains passages. Puis, dans la dernière partie, il prend le rythme d’un thriller, avec tout du moins quelques uns des codes d’un thriller. Peut-être que les proportions auraient pu être inversées ? mais alors, le roman n’aurait peut-être pas pu donner cette impression feutrée voire onirique.

La narration est pareillement singulière. Dans les chapitres se rapportant à Bastien, le narrateur c’est Bastien lui-même. Dans les parties parlant de Maia, c’est le narrateur qui parle. Bastien représente le terrien, le réalisme, Maia l’insaisissable, le lointain, l’énigmatique.

L’objet convoité par les personnages et nous les lecteurs, c’est le mystère qui plane autour de cristaux scintillants, toxiques.



Au milieu de ce scénario à rebondissements, on est confronté à un nombre important de questions ontologiques. Oui, ce livre tient aussi de la philosophie existentielle, mais emballée dans une intrigue qui, dans la seconde partie, tient le lecteur en haleine. Comme les protagonistes, le lecteur s’interrogera, mais plaisamment. Des états d’âme il en aura autant que les personnages solitaires et abimés qui le composent.

Et l’amour annoncé dans le titre, que devient-il puisqu’il n’est pas le personnage principal comme on pourrait le penser ?! Pas de problème, l’autrice nous en servira une belle part, mais en fin de livre. L’amour ça se mérite, c’est bien connu. L’amour profond a besoin de temps pour s’installer, se confirmer. Rien à voir avec une romance légère et sucrée. Non mais un roman d’amour tout de même.



On a une victime qui s’ignore, c’est Bastien et une réparatrice, c’est Maia. Elle va essayer de réparer les dégâts d’une situation qui a mal tournée. On est à Lyon, Bastien est un inspecteur du travail louable, Maia est une journaliste scientifique téméraire, les personnages secondaires sont attachants et pourtant, on a le sentiment d’être ailleurs, d’être dans une situation improbable ; et c’est là que réside l’art d’un auteur, l’art de cette autrice.



J’ai suivi l’avis de certaines de mes comparses babéliotes - dont Patoux16 - et bien m’en a pris (merci les copains, copines), ce fut une délicieuse lecture et qui fait d’ailleurs partie des cinq finalistes du Prix Orange du livre 2024. Pas étonnant.

Les thèmes appréhendés sont forts. Ce livre pose une des questions les plus difficiles dans une vie ; comment pouvons nous nous approcher des autres, nous lier à l’autre ?

Et que dire de tous ces verbes que j’ai approchés durant cette lecture : comprendre, concevoir, entendre, saisir, percevoir, pénétrer, respecter … mais aussi craindre, redouter, se méfier, se tromper.



Citations :

« Tu ne sais même plus quelles étaient ses attentes à elle.... de quoi avait-elle besoin ? De soutien ? De reconnaissance ? D'encouragement ? »

« Notre cœur, non pas ce muscle qui nous sert à nous lever chaque jour, mais notre cœur vivant, est comme une ville où coexistent des ruines de différentes époques, des vestiges du couple idéal, des vieilles bâtisses de l'enfance, des amitiés Art déco et d'autres structures oubliées. Notre cœur est fait d'embarcadères et de ruines, mais parmi ces ruines accostent et se construisent jour après jour des sentiments nouveaux, car aucune ville ne reste figée dans la forme où on l'a connue ; aucune ville, ni le cœur des passants. »

« L'aspiration au bonheur individuel est supérieure à la force de l'amour - peut-être pas à l'amour filial, mais à l'amour conjugal, c'est sûr. »
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Trois fois la fin du monde

Ce livre était le dernier de ma PAL. Vendredi 24 Sophie Divry était l'invitée de la médiathèque de ma ville dans le cadre des "Assises Internationales du Roman". Manque de chance, elle a eu un malaise et la rencontre a été annulée. Du coup, ce livre s'est retrouvé le premier de ma PAL.

Joseph Kamal a fait une grosse bêtise qui va lui coûter très cher car il se retrouve en prison, en enfer.

Sauvé par le Désastre qui a frappé la Terre, vient la délivrance, le paradis.

Après toute cette promiscuité, il apprécie sa solitude avec pour seuls compagnons un mouton et un chat.

Mais après quelque temps de joies et de peines va-t-il rester au paradis ou se retrouver en enfer ? Telle est la question.

J'ai beaucoup aimé ce livre grâce à l'écriture lumineuse de Sophie Divry. C'est un délice, une gourmandise. J'en redemande.

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Trois fois la fin du monde

Joseph Kamal a suivi son frère pour faire le casse d'une bijouterie. Résultat : Tonio, le frérot est mort et Joseph se retrouve en prison. La prison c'est un coup de massue : le début de l'horreur entre la violence des gardiens et celle de ses codétenus, il ne sait plus où donner de la tête. Puis, il y a la Catastrophe, l'explosion d'une centrale nucléaire. Beaucoup de gens meurent, lui, il survit. Il se réfugie dans une maison de campagne, loin de tous.

Trois fois la fin du monde, trois épreuves pour Kamal qui tente de garder la tête haute et de préserver sa liberté dans sa cage dorée dont il craint de sortir. Ca m'a fait penser à le mur invisible de Marlen Haushofer, les deux livres évoquent l'enfermement dans un endroit ouvert, même si pour Joseph Kamal, celui-ci est en partie volontaire pour sauver sa liberté, ne pas être sous la contrainte. Les deux personnages des deux romans se créent leurs environnements et leurs animaux domestiques respectifs.

Il reste tout de même bien différent, mais tout aussi prenant, Sophie Divry alterne le narrateur extérieur et Kamal qui se s'extasie sur des petits riens, avec son langage de cité : des truites mis en élevage, la construction d'une barrière... Un livre qui peut faire peur car il s'élève contre le danger du progrès mais le réconcilie avec la beauté (et la cruauté) de la nature.

Merci à Babelio et aux Editions Noir sur Blanc pour cette belle découverte, il me tarde de lire d'autres livres de Sophie Divry.
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La cote 400

Un soliloque qui se lit d'une traite, 95 pages sur les états d'âme d'une bibliothécaire de Province. Reléguée au sous-sol, rayon géographie, un matin quelle n'est sa surprise de constater qu'un individu mâle a passé la nuit entre ses rayons, enfermé malgré lui. Jusqu'à l'heure d'ouverture des locaux, elle va discourir seule, il ne fera jamais aucune réplique, sur la cotation universelle inventée par un Américain du nom de Dewey dont elle dit qu'il est le Mendeleïev des bibliothécaires, elle va parler de tout et de rien, de la Révolution, d'histoire, des lecteurs ... Son style, de petites phrases, aucun chapitre, un brin d'humour. Une lecture divertissante.
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La cote 400

Bof, bof.

Je suis bibliothécaire et dire que je ne me suis pas reconnue dans cette image que véhicule l'héroïne est peu dire. Même si je dois avouer qu'elle s'améliore petit à petit, surtout avec son attention pour les "érémistes" et ses petits vieux.

Je vis surement au pays des bisounours, mais je crois bien qu'une majorité de bibliothécaires n'est pas psychorigide du classement et ne pensent pas que "les lecteurs n'apportent que du désordre". Cette bibliothécaire ne l'est pas par choix, et ça se sent. Elle porte beaucoup trop de jugement sur les gens. Alors j'en porte sur elle. Elle est aigrie, nous inflige ses opinions toutes faites, son absence de nuances, sa vision élitiste de la culture, sa logorrhée verbale.

Je me suis même demandé si j'irai au bout de ce livre, tant je trouvais négative la vision qu'il donnait du métier et du lieu que j'aime tant. Heureusement que cela s'améliore petit à petit. Elle devient plus humaine, moins rigide. Mais pas suffisamment pour me faire oublier la mauvaise impression du début.
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Quand le diable sortit de la salle de bains

Une chômeuse raconte ses galères d'une manière humoristique : elle connaît la faim, les astuces de toutes sortes pour survivre, les boulots précaires et inadaptés auxquels elle finit par se résoudre, jusqu'au harcèlement sexuel.

Elle invoque sa mère, son meilleur ami et ses obsessions, jusqu'au diable en personne (d'où le titre).

Contrairement à "La condition pavillonnaire" qui m'avait déprimée, j'ai beaucoup apprécié ce livre d'une lyonnaise (d'adoption) que j'ai rencontrée autrefois lors d'une action en "collombie" (époque de l'ancien maire). D'ailleurs elle-même signale que ses livres sont tous différents ("Côte 400" m'intéresse vivement). Comme quoi...

Sophie Divry crée un vocabulaire en tordant les verbes, elle emprunte des phrases à de nombreux auteurs mais en citant ses sources.

Je recommande chaleureusement cet ouvrage à la fois réaliste et déjanté, à la hauteur de ceux de grands auteurs sur le sujet ("Dans la dèche à Paris et à Londres" de George Orwell par exemple)
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C'est une erreur mais les joueurs d'accordéon Au grand jamais on ne les met au Panthéon Mon vieux tu as dû te contenter du champ de navets, Sans grandes pompes et sans pompons et sans ave Mais les copains suivaient le sapin le cœur serré En rigolant pour faire semblant de ne pas pleurer Et dans nos cœurs pauvre joueur d'accordéon Il fait ma foi beaucoup moins froid qu'au Panthéon Indice : Fallet

Jacques Brel
Lio
Georges Brassens
Serge Lama

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