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Critiques de Sophie Divry (667)
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La condition pavillonnaire

J'aimais l'idée de dénoncer les vies étriquées et le peu de rêves de certains parcours mais je me suis heurtée à l'écriture.



Je ne peux pas dire qu'elle est mauvaise mais elle ne me convient pas et cela m'a empêché de terminer ma lecture. C'est rare.



Mon problème est la manière qu'à l'écrivain de dire "tu" à longueur de phrases. Au lieu de m'impliquer dans le récit, ce choix m'a au contraire laissé à distance.



J'avais l'impression d'être dans un "livre dont vous êtes le héros". Sauf qu'en plus comme il s'agit d'anti-héros, je me suite vite découragée de cette description d'une vie qui me semble plus relever de mes parents ou grand parents que de ma génération.



Dommage...
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Fantastique histoire d'amour

Et bien moi je me suis régalée !

Cette histoire d'amour a été réellement fantastique !

N'oublions pas le "fantastique" ; vous comprendrez en lisant ce pavé de 500 pages, pages qu'on ne voit pas passer.

Un voyage hallucinant, bluffant, un thriller psychologique, une histoire d'amour que l'on ne voit que dans les contes de fées, du sexe mais très peu et très amoureux (!), une histoire tout bonnement fantastique !!



Je sors de ce roman fleurant bon l'addiction, le page-turner comme on dit, je me suis relevée la nuit pour le continuer ! C'est dire !



J'ai tout adoré : les personnages, l'intrigue (extraordinaire), les sentiments amoureux décrits avec justesse et non pas mièvres comme j'ai pu le lire, le côté "fantastique" qui est très intéressant, car en plus, on apprend plein de choses, même sur les oiseaux !

Le père de Maïa, le bon vieux papa qui aime sa fille à la folie est très touchant.

L'écriture est fine et sensuelle, le style formidable.



Point de lieux communs, point d'histoires invraisemblables, non, un livre exceptionnel qui m'a enchanté.

Mais cet enchantement, vous l'aurez compris, n'est accessible qu'aux véritables lecteurs de romans fantastiques, bien écrit et qui tiennent la route à 200 km/h.



Je ne peux faire de résumé, il se passe trop de choses. Sachez juste qu'il est question de cristaux bleus addictifs et mortifères que l'on doit retrouver. Une vraie chasse avec des méchants et des gentils.



Belle lecture les petits veinards qui ne l'ont pas encore lu.

(Je sais je termine souvent ma critique d'un très bon livre par cette phrase, on ne se refait pas à 55 ans, c'est comme ça....).
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Trois fois la fin du monde

Sophie Divry m’intéresse depuis ses premiers écrits par le choix de ses sujets, par ses audaces stylistiques et sa capacité à se renouveler.

Son dernier roman n’échappe pas à la règle. Il commence par un univers carcéral digne des meilleurs romans noirs pour continuer sur un récit post-apocalyptique puis s’achever par une note plus intimiste. Par sa maîtrise des appositions et des ruptures de styles, l’auteur transforme une œuvre dont le principe aurait pu devenir indigeste en un récit d’une grande cohérence doublé d’une véritable élégance formelle.

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Trois fois la fin du monde

Un jeune gars de banlieue, Joseph Kamal, se retrouve à la fois sans famille et emprisonné. Son frère a été abattu lors du braquage où lui même a été arrêté. Joseph n’a rien d’un récidiviste, il découvre l’univers carcéral, et le lecteur avec lui. J’avoue que je ne m’attendais pas à un tel début, avec une sensation d’enfermement, d’étouffement, puissamment rendue par les mots. Puis un événement, d’origine nucléaire, rapidement évoqué, précipite Joseph dans un monde radicalement différent. Il se retrouve en effet seul dans une zone contaminée, la majorité de la population étant morte des suites des radiations, sauf une faible minorité dont il fait partie. Il pourrait choisir de rejoindre la zone protégée, mais préfère s’installer dans un hameau vidé de ses habitants. La sensation de solitude qui suit la promiscuité carcérale est d’autant plus forte, une solitude qui n’est pas choisie, mais qui arrange bien Joseph après l’inhumanité de la prison, et la peur que lui inspiraient ses codétenus.



Joseph n’est pas vraiment un manuel, ni quelqu’un de proche de la nature, il doit apprendre tous les gestes, se documenter pour connaître ce qui l’entoure, s’adapter à la région où il est réfugié. Les évocations de la nature et des saisons ne sont peut-être pas le point fort de l’auteure, mais elle sait parfaitement se mettre à la place du personnage et dans ses pensées, faire ressentir ce qu’il ressent, pousser à imaginer ce qu’on ferait à sa place, comment on appréhenderait l’environnement, les plantes, les animaux…

Sophie Divry montre en écrivant ce roman, comme avec ses précédents, qu’il est possible de raconter une histoire en s’attachant aussi à la forme même du roman. En trois parties, correspondant, si on veut, aux trois fins du monde du titre, elle nous emmène dans un univers radicalement différent de celui de ses autres romans, dans un style bien distinct aussi, avec des passages du « il » au « je » qui rythment le texte.

Elle dit dans une interview avoir lu et été inspirée par Le mur invisible de Marlène Haushofer ou La petite lumière d’Antonio Moresco plus que par Robinson Crusoé. Comme dans ces romans, c’est de solitude qu’il s’agit, et de se créer un univers qui soit vivable lorsqu’on est seul. Mais tout d’abord, l’être humain est-il adapté à la solitude ? Dans l’atmosphère d’inquiétude concernant le futur qui est celle de notre époque, les romans traitant de survie solitaire sont nombreux, et celui-ci y a toute sa place, et se révèle passionnant jusqu’à la dernière ligne.
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Trois fois la fin du monde

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Noir sur blanc et Babelio pour l'opération Masse critique qui m'a permis de découvrir cette auteure.



Trois fois la fin du monde. Pourquoi pas deux ou simplement une ?

Parce que dan la vie de Joseph Kamal, dans son long parcours vers la rédemption il fallait qu'il chute trois fois pour se relever.

Mais quelles chutes !

D'abord la prison ; pris en flagrant délit suite à un braquage qui a mal tourné (son frère y perdra la vie) Jo se retrouve dans le milieu carcéral où son monde pour la première fois s'écroule. Déshumanisé, brutalisé, avili, le héros mourra et deviendra autre. Ce parcours initiatique éliminera en lui tout espoir envers les hommes.

Puis viendra la Catastrophe. Salvatrice. La liberté retrouvée, Joseph se transformera en paysan d'opportunité, s'obligeant aux arts ancestraux de la culture des sols avant de soi-même se cultiver. Ses animaux le ramèneront vers l'amour des autres.

Enfin, l'incendie, catastrophe de petite échelle, dévoilera le regard de Joseph sur son avenir. Seul, ignoré du monde sauvage dans lequel il vit, il fera le constat brutal que la vie est trop dure sans autrui. Un signe dans le ciel, mystique, le guidera.

D'une puissance insoupçonné, Trois fois la fin du monde est un roman d'anticipation, de survie. Superbement écrit, il ne peut laisser indifférent le lecteur. La première partie du récit fait froid dans le dos. L'univers carcéral est parfaitement retranscris dans sa violence psychologique. La terreur qu'il inspire paraît juste.

La deuxième partie fait un peu penser au roman de Marlen Haushofer Le mur invisible. On a parfois l'impression, comme le héros d'ailleurs, qu'un mur le sépare du reste du monde et d'observer Jo dans une immense cage vivarium où des éléments sont ajoutés avec minutie.

La troisième partie, la plus courte, laisse le lecteur pensif. Tout ça pour ça finalement ?

Mais oui, le chemin de la rédemption est parfois long et tortueux. Le parcours de Joseph ne ressemble à nul autre pareil et en cela il est magnifique.

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Quand le diable sortit de la salle de bains

En route pour un cycle de romans français de la rentrée, mais attention, des romans qui tous trois à leur manière explorent le domaine de l’humour et tentent aussi de sortir des sentiers battus de l’écriture… et c’est plutôt réussi !

Pour commencer, si le nom de Sophie Divry m’était connu, je n’ai pas encore lu ni La cote 400, ni La condition pavillonnaire, je ne pourrai donc établir aucune comparaison. Je me suis laissé tenter par la couverture rouge et le titre original de ce dernier roman. Et la situation du roman à Lyon, également.

Sophie, la narratrice, chômeuse trentenaire en fin de droits, se rend compte que les jours vont être durs lorsque arrive une facture qui réduit son compte à quelques dizaines d’euros.

De la contemplation du plafond à la vente de quelques livres chez Gibert, des conseils téléphoniques de sa mère à la faim qui la ronge, elle nous livre son quotidien dans une langue inventive et originale : listes désopilantes, mots-valises et fantaisies typographiques se mêlent à des souvenirs de repas d’enfance qui reviennent avec la faim au ventre et à des dialogues pleins de vivacité avec les amis, la famille… et Lorchus, le démon personnel de Sophie !

Je ne me suis pas ennuyée un seul instant avec ce petit livre rouge, qui est en plus un joli objet, suppléments et marque-pages inclus… Faire sourire et rire sur le thème du chômage, ne pas occulter la réalité crue de la vie sans travail, tout en se permettant toutes les fantaisies, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile, Sophie Divry prouve que c’est possible !
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La condition pavillonnaire

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui nous raconte l'histoire d'une femme mariée en attente d'un évènement exceptionnel qui n'arrive jamais.

Je l'ai lu sans juger le personnage. J'étais plutôt navrée pour elle qui ne parvient pas à voir la richesse de ce qu'elle possède déjà et son aveuglement qui fait qu'elle ne cherche pas à améliorer ses dialogues avec ses proches (son mari en l'occurence).

C'était dommage son asservissement vis-à-vis de son amant. Et notre libération là-dedans.

Bien sûr, je me suis reconnue dans certains passages.

C'est vraiment la vie d'une femme qui peut exister

C'est original le tutoiement envers le personnage central.
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Fantastique histoire d'amour

Sentiments partagés à la lecture de ce roman de Sophie Divry.



L’histoire est construite sur une double narration qui alterne les récits de Bastien et de Maïa. Un schéma on ne peut plus classique mais qui fonctionne bien, Sophie Divry prenant vraiment le temps de nous faire découvrir les deux personnages.



J’ai eu une petite préférence pour Bastien, inspecteur du travail à Lyon, la quarantaine, dépressif, une tendance à l’alcoolisme, assez solitaire mais bigrement attachant. Au début du récit, il doit se rendre dans une usine de traitement des déchets car un des employés y est décédé, broyé par une machine. Une mort atroce qui semble accidentelle mais pour laquelle la police déclenche une enquête.



En parallèle, on suit aussi Maïa, journaliste scientifique qui galère un peu. Sa mauvaise habitude d’égarer les objets va lui jouer des tours dès le début du roman. Mandatée par son journal pour un article sur un cristal scintillateur, elle va se rendre au CERN où travaille sa tante afin de glaner le maximum de renseignements sur ce mystérieux matériau.



Deux trajectoires qui ne semblent donc pas destinées à se croiser. Et pourtant…



Evidemment, la manière dont les deux histoires vont se connecter intrigue et j’ai été curieuse de découvrir comment Bastien et Maïa allaient se rencontrer. Sophie Divry y ajoute une enquête qui rythme efficacement le récit mais je l’ai senti surtout à l’aise sur la construction de ses personnages, particulièrement bien brossés et qui deviennent rapidement familiers et émouvants.



Malheureusement le récit perd un peu ce qui faisait son intérêt initial. La faute à quelques longueurs, à des fils narratifs un peu trop invraisemblables et à une fin de récit qui privilégie davantage la romance. De manière étonnante, on perd même quelques personnages et quelques fils narratifs en cours de route.



Enthousiasme modéré pour un récit qui s’essouffle un peu dans la longueur.
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Curiosity

Curiosity, un court roman mais un peu plus qu’une nouvelle, qui nous raconte trois jours et trois nuits d’un astromobile ou rover envoyé sur mars pour explorer le cratère Gale, et sa montagne intérieure, le Mont Sharp. Une banale mission pensez-vous ? Pas pour Curiosity, car il n’est pas un rover comme les autres. On peut dire de lui qu’il est « sociable », humanisé en quelque sorte avec ses élans empathiques, ses réflexions et ses angoisses. Il ne doute pas de l’existence de Dieu, car celui-ci lui transmet ses instructions chaque matin, de 8 heures à 10 heures.

Les derniers temps ont été durs pour Curiosity, les messages divins se font de plus en plus rares et sa lucidité lui fait conclure que ses jours sont comptés, qu’une fois sa mission accomplie, il sera abandonné sur cette terre hostile. Alors il écrit, pour ne pas devenir fou, pour donner du sens à son existence, pour conjurer cette solitude insupportable. Pour pardonner aux hommes...



La plume de Sophie Divry est assurément incroyable. Il ne lui suffit que de quelques pages pour nous emporter sur la planète rouge en compagnie de ce petit robot adorable pour lequel on vibre d’émotions. Sa solitude nous émeut, son obsolescence programmée nous révolte, son acceptation du sort qui l’attend inspire notre respect.



Le second récit qui conclue ce petit recueil nous parle également d’espace, mais bien plus restreint cette fois. Nous nous retrouvons dans le petit appartement de 71 m² de Josiane qu’elle occupe avec Ernest, son chat, et un lapin. Elle en connaît chaque recoin, l’active retraitée, de son deux-pièces, surtout depuis le confinement instauré par le gouvernement en ce mois de mars 2020. Alors, quand on lui propose d’utiliser l’agrandirox, un produit incroyable qui va lui permettre d’agrandir la grandeur de ses pièces, elle n’hésite pas, mais pour très vite déchanter...



Avec ce récit digne d’un épisode de « La Quatrième Dimension », Sophie Divry reprend là le concept du huis-clos mais dans un registre plus fantastique encore, et effrayant. Dans ces deux nouvelles, les grands espaces rendent nos protagonistes tout petits, perdus dans l’immensité de leur solitude. Mais ils sont tout autant l’un que l’autre victimes d’une société manipulatrice, jetés après utilisation comme de simples kleenex...



Une très belle réflexion menée là par l’auteure de Trois fois la fin du monde...
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Quand le diable sortit de la salle de bains

Quand le diable sortit de la salle de bain, est un très bon résumé par Sophie Divry sur la situation que vivent des millions de gens sur Terre. Avec des passages de colères contre notre système compliqué, de philosophies de comment devrait être la vie et de fantasmes qu'on aimerait bien que ça arrive au quotidien. Car au final, nous aimerions avant tout vivre en ☮ paix et dans ♥ l'amour.



Mais hélas et désastre de notre société, beaucoup sont obligés de survivre dans cet état d'étranglement, de faim, de pression, de stress... à devoir compter ce qu'il nous reste pour faire la fin de mois, voire tout le mois... ne pas avoir de dépenses en dehors du nécessaire, pas de factures imprévues et surtout pas de loisirs car pas l'argent pour ça... Tout cela ce n'est point une vie de se serrer la ceinture quand tout autour de nous existe la richesse et en quantité.



Sans oublier toute la pression exercée sur le moral, la santé. Pression subit par les jugements de la société, de la famille, qui au lieu d'aider, de compatir, sont souvent à nous rabaisser, à ne pas nous comprendre. Et à cause de ça on ne peut pas leur en parler, on ne veut pas que ce sujet du « Tu fais quoi ? »... « Tu deviens quoi ? »... « Quoi de neuf ? » puisse être mis sur le tapis. Cela angoisse, cela ne donne pas envie d'aller vers les autres qui vont nous critiquer... et cela donne un cercle vicieux dans lequel on s'enfonce. Certains arrivent à s'en sortir... et d'autres non.

Et puis le poids des démarches compliquées dans ce monde qui aurait dû les rendre simplissimes via la technologie. Beaucoup ne s'imaginent pas que même faire des photocopies des papiers demandés est psychologiquement une montagne qui s'abat sur nous. Nous ne devrions pas tout devoir faire tout seul, quand nous sommes plus de 7 milliards d'être humain.



Et oui Sophie, la situation sur notre monde humain est grave et on en prend pleinement conscience soit quand on la vie, ou aussi via ton livre.



🕮 Ce fut une lecture agréable surtout par la mise en forme des lettres et symboles pour accentuer les propos et égayer notre tragédie du monde moderne.

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Fantastique histoire d'amour

Fantastique, peut-être parce qu’une énigmatique pierre précieuse artificielle aux allures de drogue dure est au centre du roman , sinon une histoire d’amour qui ne pouvait que naître entre deux êtres puisqu’ils sont les deux principaux personnages de ce page- turner de plus de 500 pages .D’un court chapitre à l’autre ,Bastien et Maïa font alternativement avancer l’action aux allures de thriller.

Bastien est inspecteur du travail , cliché implacable : social par nature et anti-patronat .

Maïa, pigiste en mal de fin de mois, part faire un reportage au CERN, j’ai beaucoup aimé ces digressions sur les cristaux scintillateurs et les énergies fabriquées en laboratoire.

Et puis « la  science « peut être dévoyée par le besoin de gain ... et voilà la partie thriller du roman(surtout quand une banquière s’en mêle).

Je n’ai pas vraiment adhéré à ce texte peut être parce que l’écriture sans relief ne m’a pas emportée et que 500p sur une liseuse c’est longuet  dans ce cas.

Comme ce roman m’intriguait, je remercie vivement les Edts du Seuil et NetGaley de m’avoir donné la possibilité de le lire.



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Trois fois la fin du monde

Trois fois la fin du monde. Joseph K l’aura vécue trois fois.



La fin de son monde à lui, brisé par la Prison.

Plus de famille, plus de frère, plus d’amis. Ne reste que la violence.



La fin d’un monde, dévasté par la Catastrophe.

Plus d’humanité. Ne reste que quelques survivants.



La fin d’un homme ?

Survivre. Apprivoiser la Nature. Surmonter la solitude.



Un roman de science-fiction court et efficace, troublant mais n’est-ce pas là justement la patte de Sophie Divry ?



Du Tout au Rien, à moins que ce ne soit le contraire… Il y avait les hommes et leur inhumanité, ce qui les a conduits à disparaître, laissant place à un monde vierge de toute cruauté. Joseph peut enfin goûter à la liberté, à une solitude tant rêvée qu’elle pourrait être synonyme de bonheur, lui apportant apaisement et quiétude.

Si ce n’est que… se confronter seul à une Nature qui reprend ses droits, c’est dur, surtout quand on n’y est pas préparé. Il faut vaincre ses peurs, abandonner ses colères, se défaire de tout contact social, au risque de côtoyer sa propre folie.



Un livre d’une grande poésie, à portée philosophique.

Sophie Divry possède ce talent rare d'écrire avec une grande justesse les états émotionnels, depuis une palette large pour ne garder sur le final que les fondamentaux.



J’ai aimé. Beaucoup aimé.
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Quand le diable sortit de la salle de bains

Sophie Divry a un vocabulaire très riche. Mais celui-ci ne lui suffisant apparemment pas, elle crée des néologismes parfois très rigolos, surtout quand elle d'adresse à sa mère.

Un bon moment de lecture, sans plus.

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Trois fois la fin du monde

Décidément, Sophie Divry est une bonne auteur et surtout elle est capable de se renouveler, de nous faire entrer dans des univers très différents d'un roman à un autre : dans une bibliothèque "Cote 400", dans la peau d'une demandeuse d'emploi "quand le diable sortit de la salle de bain" et dans une femme malheureuse en couple "la condition pavillonnaire".

Cette fois, c'est radicalement différent. Le héros joseph Kamal est un jeune intérimaire de 22 ans qui a accompagné son frère Tonio dans un braquage qui a mal tourné et se retrouve en prison. La première partie du roman raconte son incarcération, l'ennui, la promiscuité, les disputes et brimades.

Cette période de détention prend fin brutalement lors de l'explosion d'une centrale nucléaire : une partie de la France est évacuée, les survivants doivent gagner la "zone libre". Or Joseph choisit de rester, il va occuper une cabane puis une maison et se battre pour survivre, il va lui falloir cultiver ses légumes, défricher ... Sa vie ressemble alors à celle de Robinson Crusoé.

Au départ, il apprécie énormément cette liberté et et solitude, vu qu'il avait partagé une cellule minuscule avec 5 autres détenus.

Peu à peu, il se sent seul, il a besoin de contacts, besoin de tisser des liens avec des êtres humains. Il va apprivoiser un bélier et une chatte.

Je ne dévoilerai pas la 3ème partie du livre, qui s'apparente aussi à la fin de ce nouveau monde qu'il s'était créé.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, original et qui fait réfléchir sur la solitude, l'humanité, la place de l'homme dans la nature, la civilisation ...

Je le recommande.
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Trois fois la fin du monde

Joseph vient d'être arrêté. Il a voulu aider son frère à braquer une banque et celui-ci a été abattu sous ses yeux.

Lui, le gentil de la famille, doit s’adapter à la prison, à la fouille au corps, à la brutalité des gardiens et des détenus, au froid, aux odeurs, au bruit et à la solitude, mais aussi au manque d'intimité, aux combines et surtout à ceux qui profitent de sa crédulité...maintenant qu'il est affaibli et hanté par la mort de son frère.

Mais alors que tout va mal pour lui, une explosion nucléaire vient le sauver de cet horrible cauchemar. Il réussit à sauter du camion qui emmène les détenus hors de la zone contaminée. Les rescapés sont peu nombreux et les survivants se battent pour quitter au plus vite les lieux.

Resté seul dans la zone interdite, Joseph s'installe dans une ferme abandonnée. Il reprend peu à peu goût à la vie, tout d'abord en abandonnant ses scrupules et en allant se servir dans les fermes délaissées pour se nourrir et organiser son premier hiver. Puis il prend contact avec la nature, avec la terre, le rythme des saisons, et approfondit ses connaissances en matière de culture et d'élevage grâce à des ouvrages laissés ici ou là.

Enfin, il retrouve un peu de chaleur humaine en adoptant des animaux attirés par sa présence...un bélier et un chat qu'il va couvrir d'attention et qui vont devenir sa raison de vivre.

Plongé dans la solitude, sans espoir de revoir un jour toute trace d'humanité, Joseph découvre une vie dont il ne connaissait même pas l'existence. Mais un nouveau drame bouleversera pour la troisième fois sa vie.

Il laissera alors sa détresse l'ensevelir jusqu'à la folie...



C'est un roman d'une grande force poétique qui nous amène à nous interroger sur notre besoin inné de communication, les dégâts liés à la solitude mais aussi sur notre société en général et ses rouages.

Joseph malgré sa peur d'être retrouvé et de devoir retourner en prison, rêve au fond de lui, comme le faisait Robinson sur son île déserte, d'être découvert et de recevoir un signe de vie des "autres"...



L'homme est-il fait pour vivre seul ?



C'est un roman de contraste qui nous fait passer du bruit au silence, de l'horreur de l'enfermement à la liberté, de la dépression à l'espoir d'une vie nouvelle, de la violence à la tendresse...et aussi du "je" plus intimiste au "il" d'un observateur extérieur et de l'argot de la prison à un langage plus poétique...



C'est un roman qui sonne toujours juste. Les pages sur l'accueil de Joseph en prison font froids dans le dos et celles où il déploie toute sa tendresse pour apprivoiser les animaux sont émouvantes.

L'auteur fait preuve d'une justesse de ton, d'une sensibilité et d'une finesse remarquable pour nous faire entrer dans les pensées de ce jeune homme solitaire, tout juste sorti de l'adolescence, qui va devoir survivre seul plutôt que de revivre l'enfer et c'est ce qui donne à ce roman original, une portée exceptionnelle.



A noter...

Le roman a reçu durant le mois d'octobre le Prix de la page 111, "le plus absurde des prix littéraires" d'après son fondateur ! Un prix qui existe depuis 2012 et dont je n'ai entendu parler que l'année dernière en me baladant sur le net.
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Rouvrir le roman

Sophie Divry nous propose une réflexion sur l'art du roman. Même si l'écrivain n'est pas totalement automne, il peut éviter de se soumettre au diktat du roman commercial souvent sous la pression de l'éditeur.



Or si le roman doit savoir s'adapter à son époque, être créatif et libre, il doit cependant éviter les écueils de l'appauvrissement que peut entraîner une remise en question totale du roman traditionnel, limites qu'a rencontré le Nouveau Roman. Mais on peut en tirer des conclusions positives et puiser à la source d'écrivains qui ont chamboulé les règles de l'écriture.



Ce petit essai propose quelques pistes mais je reconnais n'avoir jamais été très passionnée par la critique littéraire, préférant l'accès direct aux œuvres. D'autre part, n'ayant pas lu les romans de Sophie Divry, j'ai eu parfois un peu de mal à comprendre où elle voulait en venir.



En effet l'écrivain qui est un véritable artiste doit pouvoir disposer d'une liberté de création loin des impératifs économiques ou des censures étatiques. Personne n'est dupe, mais si des auteurs de romans as usual peuvent donner le goût de la lecture, ils ont peut-être aussi leur utilité...Et si le roman policier a tant de succès aujourd'hui, c'est peut-être justement parce qu'il se rapproche plus de ce qu'on attend malgré tout d'un roman : une histoire, du suspense, des personnages, une intrigue...



Pour conclure ce qui fait le succès d'une œuvre restera toujours en partie mystérieuse. A mi-chemin entre le plaisir de l'instant et le sentiment de l'éternité.

Et la vitalité de la littérature sera toujours liée à la multiplicité de ses expressions...et à la possibilité pour les lecteurs de varier les plaisirs !



Merci à Babelio et aux éditions Noir sur Blanc pour cette réflexion.
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La cote 400

J'avais réservé ce livre à la médiathèque après avoir vu des critiques sur Babelio et je l'attendais avec impatience. Quelle ne fut pas ma surprise, et presque une déception, de trouver un ouvrage très fin, tout juste 65 pages!

Autre surprise en commençant la lecture: le texte, écrit à la première personne, est présenté d'une traite, sans aucun espace, pas même un saut de ligne! C'est tout simplement une logorrhée, un immense monologue évoquant l'histoire des bibliothèques et le système de classement, proposant des portraits de tous types de lecteurs, analysant diverses approches de la culture et de la lecture.

Certains passages sont intéressants mais l'ensemble devient vite indigeste à mon goût. J'aime les textes aérés que l'on prend le temps de parcourir. Ici aucune pause n'est permise sinon on perd vite le fil et la page.



Un premier roman singulier, bien documenté, mais que je placerais davantage en monologue de théâtre qu'en roman en fait.
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La condition pavillonnaire

La condition pavillonnaire, c’est ce statut réconfortant que vise tout jeune couple partant de rien : une maison à crédit, une belle voiture et les enfants qui vont avec, la mère qui sacrifie sa carrière pour élever ses enfants ; la petite vie de banlieue bien tranquille. Cette image de perfection vers laquelle on croit devoir tendre, qui semble être le bonheur espéré, c’est ce vers quoi tendait M.A. et elle l’a eu.





Au départ, cette tranquillité est effectivement réconfortante : Des amis stables, un travail stable, une vie stable. Tellement stable qu’elle devient peu à peu inébranlable, immuable. Répétitive. Routinière. Et comment faire autrement ? Comment rompre la monotonie qui s’installe, ne plus faire les gestes que font tous les gens qu’on croyait envier : réveiller les enfants, les faire manger, ouvrir la portière de la voiture, les faire monter, démarrer, les déposer, rejoindre son bureau, se garer, travailler, rentrer, préparer le repas attendre le retour de l’homme, la porte, le bruit des clés, le sourire habitué, le baiser léger ; Dormir ; Se relever…





La condition pavillonnaire étouffe M.A., notre héroïne, à travers la vie de laquelle on comprend sa lassitude, sa déprime, ses envies d’évasion, le vieillissement, les attentes déçues et les doutes sur les choix qu’elle a fait pour se retrouver aujourd’hui dans une vie qui l’ennuie et dans laquelle elle s’est perdue.





*****



Ce troisième roman de Sophie Divry est, comme dans « la cote 400 » une sorte de monologue : l’auteure, tutoyant l’héroïne avec tendresse et compassion comme s’il pouvait s’agir d’elle-même et de tout le monde à la fois, rappelle l’enchainement des étapes de cette vie qui la laisse inassouvie. On nous raconte quelle fille a été M.A., quelle ado, quelle étudiante ; Elle fut amoureuse, puis épouse, et enfin mère. Elle a eu l’impression que le disque était rayé, qu’elle tournait en rond ; Elle a repris un métier mais ça ne suffisait plus : rêvant de liberté mais surtout de nouveauté, elle tombe même dans le cliché de l’amant au travail, son bol d’air, indispensable ; l’amant ambitieux celui qui lui offrira son premier chagrin d’amour, son désespoir, le rêve d’une autre vie qui part en fumée. Alors arrive la dépression, le besoin de sorties mais l’absence d’envie, la déception de tout, ce goût amer, des jours identiques et le temps qui file, elle qui vieillit de plus en plus seule. L’échec du Yoga, l’aide du psy, l’arrivée des petits enfants, la femme qui reprend le dessus sur la mère ; Retrouver le plaisir des rencontres ou sorties entre amies ; Et, lentement, son couple se reforme, sa vie reprend des couleurs : quelques plaisirs la ramènent à la vie.





Nous racontant la vie de M.A. avec un doux mélange de recul, de délicatesse, d'humour et de fatalisme, Sophie Divy nous dresse le portrait d’une vraie Madame Bovary des temps modernes. Ce roman s’adresse donc à tous ceux qui, un jour où l’autre, se sont sentis inassouvis sans pouvoir se plaindre, ont eu des doutes sur leurs choix, ou que l’on incite à entrer dans le moule. Le mode de narration met très bien en valeur l’enchainement des événements et certains ressentis de l’héroïne : En très peu de pages et quelques passages vraiment savoureux, nous captons son essence et son histoire ; L’histoire du cycle de la vie, de l’utilité de tous, et surtout de l’importance pour chacun de trouver sa place dans ce monde. Attention toutefois au moment où vous choisissez de le lire, car le ton général est nostalgique.



Merci à Babélio et aux éditions Noir sur blanc de m’avoir permis de faire plus ample connaissance avec l’œuvre de Sophie Divry.




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Fantastique histoire d'amour

Malgré une bonne moyenne de plus de 4/5, je dois dire que pour moi, la magie n'a pas fonctionné.

Pourtant au départ, j'ai beaucoup aimé les deux personnages Bastien et Maïa, leur petite vie, leurs souffrances et leurs passions pour leur métier.

L'histoire de ces pierres scintillantes est intéressante et surement très recherchée mais petit à petit le soufflé est retombé.

Peut-être parce qu'il y a des rebondissements qui n'en sont pas vraiment, des personnages qui paraissent importants pour nos personnages puis dont on n'entend plus parlé.



De bonnes choses par moment mais trop inégales pour que j'ai pris du plaisir dans l'entièreté de cette lecture.
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Curiosity

J'avais déjà lu un livre de Sophie Divry : Trois fois la fin du monde, c'était très bien, ici avec Curiosity (qui est suivi de la nouvelle L'Agrandirox), l'autrice change de registre et nous emmène sur la planète Mars auprès du rover d'exploration "Curiosity", robot qui sert à analyser les matériaux, les sols et les lieux que les opérateurs sur Terre lui indiquent.

Cela peut paraître léger mais il n'en est rien car Sophie Divry ajoute un élément de taille, elle donne une conscience émotionnelle à notre rover.

C'est un livre qui n'est pas long mais qui est riche en émotions, je me suis pris d'empathie pour ce robot, ses mémoires, ses questionnements existentiels, ses peurs, ses joies, sa solitude.

Il construit un journal de bord où il note ses pensées à l'intention des futurs modules qui lui succèderont.

L'écriture est très fluide et l'histoire se lit d'une traite tant nous sommes absorbés par les émotions et cet espèce de spleen mécanique qui nous est dépeint.

Le récit est suivi de "L'Agrandirox", petite nouvelle bien sympathique dans le genre fantastique, déstabilisante et étrange qui conte les mésaventures d'une personne qui accepte un démarchage téléphonique vantant les bienfaits d'un procédé miracle pour gagner des mètres carrés dans son appartement.

L'ouvrage est intéressant pour peu que vous aimiez les émotions et surtout l'espace, mais aussi l'originalité pour la seconde histoire.
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