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Critiques de Sophie Fontanel (227)
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L'envie

L’envie, qu’on me donne l’envie mais surtout qu’on arrête l’ennui.



L’abstinence sexuelle est un thème qui a le mérite d’attirer l’attention. Entre tous ces célibataires qui affluent notre planète, les traumatisés du sexe, les puritains, une non-sexualité voulue ou regrettée, le sujet a de quoi susciter le débat.

Je m’attendais donc à lire des réflexions pertinentes allant dans ce sens. Je m’attendais à découvrir le passé d’une femme qui s’affranchit de la sexualité et des codes de la société. Et je n’ai rien eu de tel.

La narratrice s’épanche sur les coutumes des uns et des autres, regarde d’un œil critique l’image de la normalité à l’effigie de la société. Elle déguste un peu de bonheur dans des bains de lavande, légère comme une bulle de savon ou bien elle traine son ennui dans les ruelles parisiennes.



Étrange roman où se promènent un air de contemplation, quelques regards critiques, un zeste de sensibilité, un visage féminin mais entre envie et ennui, mon cœur balance.
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Coup de chaud à yoga plage

- "C'est qui, cette bombe? Pourquoi il est en pyjama?"

Sophie sent ses chakras s'ouvrir. Il est trop beau, le professeur de yoga. Car, elle " peut vite virer gourmande-en-demande, y compris si j'avais pas la croustille, au début. "

- Ça chie, répond Antoine, (sur un sale ton, style le mec vénère.)





Mais non, Sashi, c'est son prénom au professeur de yoga et il porte une kurta!

-Il enseigne le Kama-sutra? Bave Sophie, toute tandoori...





Sophie arrive à se faire inviter et à virer Sashi du bungalow. L'hindou dort dehors, sous la voûte céleste, car Sophie a tellement envie d'étoiles et de 7ème ciel, qu'il a dû s'éclipser, genre comète filante, avec sa longue qu ..euh!..





-Comment j'aurais pu deviner qu'il fallait être costumé ( en blanc) pour faire du yoga ?

Et Shasi, comment qu'il écarte ses doigts de pied ? Qu'est ce que ce doit être avec "sexdoigtsdemains" ? Sophie est déjà en phéromones...





Et Sashi qui se contorsionne, au point qu'il pourrait se "chupachuper" lui-même, alors que Sophie n 'attendait que ça ! De pouvoir l'aider...

"Nique nique nique."

Ah, non ! On parlait de pique-nique!





Ah, et la méditation...

Tu dois rester étendue, sur le sol, et y a Sashi qui te passe dessus, qui te touche et te demande si tu sens tes membres... Oh là là, Sophie sentait bien grimper la température...





Entre la bouffe ( Cola, gâteaux, chips au vinaigre et alcool fort ou l'ouzo planqués sous le lit.), les impairs et l'âne du village...

Un vrai, il ne s'agit pas d'Antoine!





Entre les désordres et l'arrivée de Ronnie, son ex ( mais, lui ne le sait pas!) Sophie réussira-t-elle à faire du yoga... tantrique?

Car Alexandrine est intéressée par " Da dou doudou Ron Ron" Ronnie, mais un autre homme lorgne aussi sur le jeune homme!

Il va y avoir des positions à adopter, où à défendre...





"Se mettre au Yoga est un bon moyen de prendre position, sans vexer personne." Gilbert Cholet.
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Nobelle

Si le récit s’ouvre sur un discours de réception du prix Nobel, c’est un épisode d’enfance de l’impétrante que nous propose Sophie Fontanel. L’été de ses 10 ans, qui verra naître un premier amour et des ambitions littéraires. Père imprimeur, hôte éditeur, et ami secret écrivain, les conditions sont réunies pour encourager la vocation de la fillette, qui découvrira l’existence du plagiat, à ses dépens.



Les questions sont nombreuses pour l’enfant, témoin des échanges parfois abscons des adultes qui sont là pour faire la fête. C’est le lecteur adulte qui perçoit derrière les interprétations de la gamine, les travers du cercle réuni à Saint Paul de Vence.



Si les lieux ne sont pas sans évoquer Pagnol, qui proposait aussi une vision enfantine des relations entre adultes, il manque les descriptions magiques de l’arrière -pays qui se réduit ici à une piscine privée.



On ne croît pas vraiment et on oublie en cours de lecture de ces souvenirs d’enfance qu’il s’agit d’un discours officiel. Qui, dans de telles circonstances énoncerait des dialogues?



Cela reste un agréable moment de lecture, mais qui passe à côté de l’ambition initiale, et qui était une très bonne idée.










Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Capitale de la douceur

Mes amis, dur de donner un avis !

J'avais envie moi aussi,

D'un peu de douceur

En lettres capitales

Pour oublier mon labeur,

Et lire un truc original ;

La quatrième n'est pas très claire,

L'histoire un peu mystérieuse,

Alors pourquoi ne pas se laisser porter

Par ces quelques vers

Et une histoire pas trop sérieuse

Pour se changer les idées en toute légèreté ?

Mais ce fut laborieux de voir où l'on allait,

Et cette fausse musicalité dont je n'ai pas tout de suite vu l'intérêt…

Fait que je l'ai trouvé artificielle

Cette sorte de ritournelle.

C'est si dommage,

Ce fut mon principal ombrage.

Je comprends

Ses parents :

« Ils n'arrivent pas à établir si ce que je fais est facile

Ou si je suis simplement habile.

Elle va à la ligne, est-ce une manie ?

Le pire selon eux serait que je me pense du génie. »

A moins que ce ne soit pour souligner

Le côté poétique de ces criques

Qui évoquent tant de souvenirs oubliés

A la narratrice mélancolique ?

Des souvenirs problématiques qui vont resurgir au coeur

De ses vacances en capitale de la douceur.

La douceur de vivre,

Sur l'île bien connue des tous nus

Fait ressortir la douleur de vivre

Avec nos blessures trop longtemps tues,

Retenues

Rhabillées

De honte, de pudeur,

Alors qu'ici, chez les tous nus,

Pas de pitié pour les déshabillés,

Au contraire, ouvrons nos corps, nos coeurs,

Nos peines et nos douleurs,

Dans cette capitale de la douceur.

Etait-ce là finalement, l'objet de toutes ces rimes,

Un léger voile de pudeur sur une mise à nu,

Quand plus rien ne nous brime

Quand l'on veut enfin être vu

Tel que l'on est,

Même cabossé,

Juste un peu enveloppé

De jolis mots bien emballés,

Tel un gillet pare-balles

Entre la narratrice et son mal ?

A moins que cela peut-être

Ne dévoile sa fantaisie, ou son mal-être.

Selon la narratrice, en vérité, ce serait plus spontané qu'il n'y paraît,

Un soupçon de volupté sur un cri à peine voilé,

Celui que l'on a dû enfermer

Que l'on veut libérer

Délivrer

Faire rimer

A quelque chose

Sans prendre la prose.

Un hymne à la douceur face à la violence,

Comme résistance, comme résilience.

L'auteure pose une question par ses vers qui accourent :

La douceur peut-elle résister à la violence qui nous entoure ?

Cependant, mon envie de poésie n'en sortira pas grandie,

Ces quelques vers, au rythme saccadé, ne m'ont guerre impressionnée.

j'en garde quelques images et ressentis,

Des aquarelles, quelques clichés.

Un peu trop,

Un peu gros ;

Si la forme et le propos finissent par faire sens

Je n'ai pas été éblouie par les mots, leur connivence.

Malgré quelques jolis petits moments,

Je l'ai fini, il était temps.

Et d'un coup je me sens

A cent pour cent

« Libre, incroyablement libre

Et cela me donna une telle envie de vivre

Comme s'il y avait tout près et offerte à mon être

Une occasion de renaître ».

Alors si à votre tour vous voulez l'essayer,

C'est avec plaisir que je vous l'enverrais !
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Une apparition

J'ai pile l'âge de l'auteure, avec pour le moment juste les tempes grisonnantes, et j'avoue que je n'avais pas suivi l'évolution cendrée nacrée de la chevelure de Sophie Fontanel sur Instagram, ni le tapage qui l'accompagnait... et pour cause, je ne vais pas sur Instagram.



Par contre, comme toutes les femmes, je me suis posé la question des teintures ou non pour les cheveux.

Ce livre a un fort pouvoir déculpabilisant pour celles qui n'oseraient pas rester au naturel, et obéiraient aux diktats de la mode, voire des hommes.



Je suis persuadée qu'avant de chercher à plaire aux autres, il faut d'abord se plaire à soi-même. Et que si certaines se sentent belles avec leurs cheveux blancs, d'autres pas du tout ; le tout est de se sentir libre et bien dans sa peau, heu, dans sa tête !!!



Alors, l'essayer n'est pas forcément l'adopter. Je verrai. Mais je connais une femme de 54 ans qui a une magnifique chevelure gris-blanc, qui lui va à merveille, avec ses yeux clairs, et elle a toujours l'air d'une adolescente !!! Une autre qui a vite repris les teintures car elle paraissait des années en plus.

Il me semble que cela dépend aussi de la couleur des yeux, de la carnation, de tout un ensemble.



Le tout est peut-être de ne pas laisser quiconque décider à notre place .
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Nobelle

Annette vient de recevoir le prix Nobel de littérature (pas moins !) et dans son discours fait allusion à Magnus un gamin de son âge qu’elle a connu pendant les vacances l’année de ses dix ans (1972) : c’est à ce moment-là qu’elle a senti qu’elle deviendrait écrivain.



Quelque temps avant, elle a lu un poème qu’elle avait composé pour l’enterrement de son grand-père, poème qu’elle n’avait pas hésité à attribuer à Aragon avant de reconnaître que c’était elle qui l’avait écrit.



Pour son anniversaire, elle a donc reçu en cadeau un stylo-plume pour l’encourager à écrire. Son père, imprimeur, lui a offert « Saint-Paul de Vence » : un séjour dans la villa de son ami Bernard, éditeur. Pas dupe, Annette réplique : « c’est gentil de me faire un cadeau que vous vous offrez à vous tous ». Le stylo aide à faire passer la pilule…



Sur place, elle rencontre le fils de Bernard, Magnus, qui a le même âge qu’elle, et elle tombe amoureuse du beau blond, allant nager avec lui dans la piscine d’un écrivain en mal d’inspiration Kléber mais que tout le monde vénère dans la maison de Bernard (ou donne l’illusion de vénérer tant l’hypocrisie ambiante est intense).



Yoyo, le frère aîné d’Annette, pendant ce temps, se promène en mobylette et semble être aussi amoureux.



Annette perçoit très bien toute l’hypocrisie ambiante, la méchanceté de Bernard qui voudrait que son fils devienne un écrivain, mais il n’est pas doué. La fillette lui écrit des poèmes pour le réconforter, et lui faire comprendre ses sentiments.



Pendant ce temps la mère d’Annette et celle de Magnus deviennent très proches, se promènent ensemble… Tout se passe bien jusqu’à l’arrivée d’une chipie qui arrive chez Bernard avec ses parents critiques littéraires (éreinteurs serait un mot plus adapté dans leur cas) et tout va s’embrouiller… Annette va faire l’expérience de la trahison.



Le thème est intéressant, la jalousie, la méchanceté, avec les remarques au vinaigre de Bernard qui démolit Annette, faisant référence à une poétesse Minou Drouet, qui a écrit de beaux poèmes, mais comme elle était très jeunes, les mâles critiques de l’époque l’ont descendue en flèche : elle ne pouvait pas être l’auteur bien-sûr ! ledit Bernard étant aussi infect avec tout le monde: la manière dont il se montre exigeant avec Magnus qui , quoi qu’il fasse ne pourra jamais satisfaire les désirs de son père.



Par contre, Kléber, l’écrivain est un personnage très intéressant et très humain, ce qui contraste avec ce milieu intello méprisant (et méprisable).



A l’adolescence, ce roman m’aurait peut-être plu mais, à mon âge vénérable, c’est plus compliqué ! il en faut plus pour me convaincre. Je suis passée à côté de ce roman, même s’il y a des passages bien écrits, je n’ai réussi à m’y intéresser, et certaines phrases laissent un peu à désirer. (cf. certains extraits-ci dessous).



Je lui accorde des circonstances atténuantes: cette lecture vient juste après « Pourquoi tu danses quand tu marches » de Abdourahman A. Waberi qui était un coup de cœur…



Un grand merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont qui m’ont permis de découvrir l’auteure en même temps que le roman, car elle a déjà écrit un certain nombre d’ouvrages et je n’en avais encore lu aucun.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Nobelle



Alors qu'elle apprend qu'elle est lauréate du prix Nobel de littérature la romancière Annette Comte va alors lors de son discours repense à ses 10 ans, un été dans la chaleur de St Paul de Vence ou elle fait connaissance avec Magnus, fils d'un éditeur,



Durant cet été initiatique, elle va connaître les affres du premier amour et la révélation de son talent littéraire qui ne demande qu’à éclore.



Sophie Fontanel créatrice du personnage Fonelle dans ELLE nous avait déçu avec ses derniers romans très centré sur l’auto fiction, notamment le dernier, une apparition sur son obsession pour les cheveux blancs un récit dont on a un peu de mal à mesurer toute la portée symbolique et qui nous avait semblé un peu trop égocentrique pour convaincre.



Bonne nouvelle ; Sophie Fontanel qui n’a pas lâché la mode (avec un compte Instagram qui connait un succès fou) abandonne l’auto fiction en cette rentrée littéraire avec Nobelle, son nouveau roman, un texte poétique et sensible qui sonde l'enfance, la trahison et l'aspiration à l’écrire.



"Hélas, on ne peut s'ensorceler sans s'isoler. Une femme ne le peut pas. D'ailleurs, un homme ne le peut davantage. C’est simplement qu'il s'en rend moins compte."



Un roman aux qualités littéraires évidentes dans lequel Fontanel aborde des questionnements assez profonds sur le deuil, la trahison, le pouvoir de l’écriture, la frontière entre amitié et amour, mais le fait avec un regard d’enfant qui amène légèreté et insouciance.



Par ailleurs, le Saint Paul de Vence des années 70, patrie des écrivains en goguette sert de joli décor à cette chronique aussi plaisante et délicate qu’une douce soirée d’été …
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les fables de la Fontanel

Des fables ayant comme thème "A quoi riment nos vies sexuelles?". Drôle, léger, coquin, taquin, à lire au second degré même si certaines fables ont des accents de vérité. Celle-ci passe souvent mieux quand elle est exprimée sur le ton de l'humour. Une lecture détente et je n'ai pas boudé mon plaisir ;-).

Et, à la manière de Jean de la Fontaine, une morale clôt la plupart des fables:

"Un a priori,

C'est mixte, comme la connerie"

ou encore,

"Quand on change d'avis,

Il faut parfois changer d'amis"



Quelques fables "sans prétention", à lire pour ce qu'elles sont et non pour ce qu'elles devraient être. Belle lecture!



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L'envie

Il y a des moments où je me demande si je sais lire... Cette réflexion me vient après la lecture de "L'envie" de Sophie Fontanel, livre dont on a beaucoup parlé cette rentrée. Beaucoup ont salué le culot de la part de l'auteur de traiter un sujet aussi sensible que la perte d'envie de faire l'amour et de l'ostracisme que cela induit. Certains ont été touchés par cette confession intime et impudique. D'autres ont admiré la démarche et la sensibilité.

Moi je n'ai rien vu de tout cela. Tout d'abord le sujet n'est qu'effleuré, cette perte d'envie de faire l'amour sert très souvent de prétexte à nous présenter des personnages empêtrés dans des problèmes d'ordres sexuels qui les rendent forcément malheureux et qui devraient au contraire rassurer la narratrice quant à son choix. Et puis, cette perte d'envie n'est jamais analysée. Pourquoi en est-elle arrivé là? On saura juste, furtivement, qu'elle se donnait à des partenaires juste par obligation, peut être pour faire comme tout le monde. On ne mesure pas exactement combien cela aura duré ni si cela lui pèse vraiment car au bout du compte, je trouve qu'elle en tire un sacré profit. Il faut voir la manière dont elle observe le monde et combien elle est attentive aux autres.

Mais, le pire dans ce livre pour moi est ailleurs. Mme Fontanel n'a plus envie de faire l'amour, on est d'accord et je me dis pourquoi pas? Où est le scandale? Chacun fait ce qu'il veut avec ses fesses.

Mais, il semblerait que dans le milieu extrêmement privilégié dans lequel évolue l'auteur, cela soit une autre histoire. Le sexe, les rencontres, la drague sont quasiment leurs seuls centres d'intêret. Toutes ses anecdotes de chef d'entreprise, d'acteurs, de mannequins, de grands bourgeois, qui parlent pipe en hurlant dans les rayons du Monoprix, avalent du Viagra comme d'autres de l'aspirine et bien sûr passent leur temps en Grèce, à Venise ou à Deauville, m'ont un peu agacé et surtout pas vraiment intéressé. Vous rajoutez à cela le désir de Mme Fontanel de vouloir faire oublier à tout prix qu'elle est l'auteur de Fonelle, chronique ultra légère du magazine Elle, encombrant ainsi son récit de phrases aux tournures alambiquées, pseudo-littéraires qui quelquefois sonnent plus creux que justes. Vous obtenez un livre mode, au thème idéal pour des articles dans la presse féminine et encensé par tout la gent journalistique qui se fait un plaisir de promouvoir une bonne copine.

La suite sur le blog ci-dessous;
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Une apparition

J'ai adoré !



Même si Une apparition n'est pas vraiment un roman, mais plutôt un témoignage où l'auteur raconte l'année et demie qu'il lui a fallu pour opérer la transformation d'une chevelure brune en une chevelure blanche. J'ai apprécié qu'à aucun moment, le livre ne fasse de propagande contre la couleur ou pour le naturel à tout prix ; non, il s'agit juste du récit du parcours très personnel d'une femme (d'ailleurs quelques photo ont été insérées pour illustrer cette évolution).



Anecdotes, rencontres, petites angoisses et nouvelles expériences se mêlent pour donner un récit très vivant qui ne peut que nous parler puisqu'il y est question de l'image de la femme dans la société, de notre perception du vieillissement, de notre propre rapport à notre image...



Mais ce qui m'a tellement plu dans Une apparition, c'est la bonne humeur qui se dégage du texte de Sophie Fontanel. Au fil des pages, on sent comme un soulagement, une libération (même si le terme est peut-être un peu fort) à se sentir jolie avec sa nouvelle couleur et à voir sa décision acceptée, approuvée, encouragée par ses proches aussi bien que par des inconnus. Bien sûr tout le monde n'est pas unanime, mais elle semble être devenue tellement sereine vis à vis de ce choix que cela n'a plus d'importance. Et après tout, c'est bien vrai : ce n'est qu'une couleur de cheveux...



Non seulement, j'ai adoré ce livre, mais en plus j'ai découvert un auteur que je compte bien lire à nouveau sans tarder : j'ai déjà réservé L'envie à la médiathèque...
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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L'envie

Certains sont très pudiques sur leur sexualité, d'autres l'étalent à outrance. Rares sont ceux qui avouent s'en passer volontairement. Dans cet ouvrage (une auto-fiction ?) la narratrice Sophie ne s'en cache pas, explique son absence de libido, son manque d'envie de "corps à corps", son abstinence assumée et heureuse. Elle dit le regard étonné et inquiet de ses proches, leur manque de délicatesse. Eux vivent en couple ou en famille, ils n'ont pas toujours l'air de s'éclater dans leur situation pourtant, mais n'empêche : ça les tracasse, quelque chose cloche chez cette femme. Il y a une "norme" (abondamment rappelée via les magazines, la TV, les "guides"...), qu'elle ne respecte pas : faire... ou tout au moins faire semblant.



J'ai beaucoup aimé ce joli roman en forme d'aveu. De courts paragraphes, des anecdotes sûrement très personnelles, beaucoup d'introspection, mais riche de réflexions intéressantes. Cela change des autofictions creuses, nombrilistes et exhibitionnistes.

M'ont seulement agacée de loin en loin les signes extérieurs d'aisance matérielle (mais tout est relatif), et le côté "Belle au bois/sexe dormant".
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L'amour dans la vie des gens

Je jette l'éponge, j'abandonne sans trop de regret ma découverte de ce livre après une vingtaine de pages, tant il me semble sans intérêt, tant il ne correspond en rien à ce que j'attendais et à la description de la quatrième de couverture. Ce n'est même pas un récit, comme ce qui est inscrit sous le titre. Ce sont des phrases sans suite, énoncées les unes après les autres. Le premier paragraphe était prometteur, mais cela ne va pas plus loin... Je vais passer à autre chose, poursuivre la lecture de ce bouquin serait une perte de temps, alors que des textes passionnants, instructifs, bien rédigés, m'attendent sous d'autres couvertures et d'autres noms d'auteurs...
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La vocation

J'aimais bien Sophie Fontanel quand je la voyais sur Canal+ dans les années 1990, en première partie de NPA. Je la trouvais cool, sympa, genre "grande fille toute simple", par opposition à d'autres chroniqueuses plus chichiteuses et agaçantes.



J'ai beaucoup aimé son ouvrage 'L'envie' (2011) qui évoque un sujet tabou : l'absence de désir sexuel féminin, passager ou durable.



J'ai tiqué quand j'ai vu quel était le sujet de ce dernier titre en date. Dans 'La Vocation', l'auteur relate son expérience de Directrice de la mode dans le magazine ELLE. Sophie Fontanel le répète : elle est « l'enfant d'une lignée d'adorateurs des beaux habits ». Ah, pas moi, pas du tout. Ça démarrait mal entre ce livre et moi, donc : la mode et surtout le luxe, synonyme de vanité (dans les deux sens : orgueil et vide) et de gaspillage, ça me sort par les yeux.

J'ai encore plus grincé des dents quand j'ai constaté que l'auteur y évoquait également ses ancêtres réfugiés d'Arménie. Opportunisme ? Suffit-il de parler des souffrances de sa famille pour contrebalancer la futilité de ses propos ? J'ai failli abandonner, ou ne lire qu'un chapitre sur deux : les passages consacrés aux grands-parents, à la tante, à la mère, et à leur intégration à Paris.



Mais finalement, je me suis prise au jeu, et si les passages sur le travail de l'auteur à ELLE m'ont agacée (défilés, shootings, rendez-vous d'affaires, peoplerie), j'ai apprécié le ton de Sophie Fontanel : elle sait garder un certain recul et un sens critique par rapport à ce milieu. J'ai admiré également la façon dont elle tisse ses deux récits, entremêlant les destins des femmes de sa famille, unies par l'amour des belles étoffes, des belles coupes - de « l'élégance parisienne », selon Méliné, l'aïeule arménienne arrivée en France à vingt-deux ans.



Alors la mode et l'univers de la haute couture, futiles ou pas ? L'auteur s'en explique dans les dernières pages, mais aussi intéressantes soient-elles, ses réflexions ne m'ont pas fait changer d'avis.



PS : je trouve la couverture hideuse, et non, les rayures bleues ne représentent même pas le drapeau arménien.
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Une apparition

Avec Une apparition, Sophie Fontanel ose les... cheveux blancs!! Révélation dont on a un peu de mal à mesurer toute la portée symbolique dans ce récit qui nous a semblé un peu trop égocentrique et trop porté sur le name dropping pour convaincre.. dommage car Sophie Fontanel a généralement une plume et un ton léger et fluide plutot plaisant, notamment dans Elle où elle a longuement officié, mais là on est vraiment passé à côté..
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L'envie

Ce livre trouve son titre dans un texte de Jean-Jacques Goldman, interprété par Johnny Hallyday... Moi, Johnny... enfin bref...

"On m'a trop donné bien avant l'envie

J'ai oublié les rêves et les merci

Toutes ces choses qui avaient un prix

Qui font l'envie de vivre et le désir

Et le plaisir aussi

Qu'on me donne l'envie

L'envie d'avoir envie

Qu'on rallume ma vie



Qu'on me donne l'envie

L'envie d'avoir envie

Qu'on rallume ma vie"



Plus que d'envie ou absence d'envie, je trouve dans ce livre beaucoup de solitude.



J'écris aussi livre et non pas roman, car je ne découvre pas cette oeuvre comme étant un roman, ou alors un récit autobiographique constitué d'un assemblage de petites histoires et d'anecdote narrée par l'auteur.



Ce livre est le premier rendez-vous avec Sophie Fontanel, j'avais noté son nom, intéressée surtout par la possibilité de lecture de "L'amour dans la vie des gens", dont j'avais lu de bonnes critiques. A suivre donc.
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Capitale de la douceur

En dehors du monde,



Une île, voisine de Port-Cros et Porquerolles, au large du Lavandou portant le beau nom de Levant.

Une île isolée, peuplée de nudistes, loin du monde brutal…

Sophie y débarque pour rejoindre un ami. Ici, tous les habitants viennent se "réparer" des blessures subies ou données…



La nudité, les rochers, la mer et le soleil invitent au repos., aux souvenirs et à la poésie… Car ce roman est totalement rédigé en vers !



Il est agréable à lire, original et dépaysant !

Mais je n'en garderais pas un souvenir impérissable, même si ce livre m'a "appelée" de son étagère, avec son titre et sa couverture rose bonbon, un jour où je recherchais de la douceur…



PS : cette île existe vraiment ! A presque 95 % du territoire elle appartient à l’Armée qui en a fait le site Méditerranée de la DGA Essais de missiles. Ce domaine militaire, secret de la Défense nationale oblige, est interdit à toute personne non habilitée !
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Les fables de la Fontanel

Irrévencieux,

Malicieux,

Espiègle,

Coquin,



Fables autour du « zizi »,

Sous toutes ses formes

Surtout sur ses performances ou non.

Affûter comme un fleuret,

Un plaisir folâtre et cocasse.

Jubilatoire !



« Tout tout tout, vous saurez tout sur le zizi … » (Pierre PERRET)



Extrait :



La fable de l’homme

qui tardait à répondre



En amour parfois il arrive

Que l’on use en vain sa salive.



Un escargot se savait lent,

Il en avait fait une ruse.

Dès qu’il fallait être galant,

Il avait toujours une excuse

Pour expliquer ses manquements.

« Moi, je ne suis qu’un escargot…

J’ai ma coquille sur le dos…

Je suis lent… c’est dans ma nature !

C’est pas de la désinvolture,

Je ne le fais pas méchamment ! »

Disait à telle camarade

Ce grand amateur de salades.



Il avançait cet argument,

Prenant un peu pour une conne

La si câlinante licorne

Qu’un Dieu lui avait envoyée.

Or, il aurait dû se méfier :

Un dieu envoie aux escargots

Exactement ce qu’il leur faut,

Mais s’ils prennent un peu trop leur temps,

Le dieu leur en retire autant.



Un jour, celle qui attendait,

Qui toute mignonne tendait

Sa corne, n’a plus souvenir

D’avoir aimé cet escargot :

« Pardon, mais nous nous connaissons ? »

Ce qu’on appelle une leçon.

Et lui : « j’étais ton Hidalgo !

Tu voulais que je te féconde ! »

Elle, en réponse : « C’est dur à croire… »

Toute la salive du monde

Ne rafraîchit pas la mémoire.



La morale : Avec les licornes,

Ne jamais dépasser les bornes.
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L'envie

Quand Sophie Fontanel est venue au Québec à l'automne 2011, on a fait tout un plat de sa présence et non sans raison. À "Tout le monde en parle" (adaptation québécoise de la défunte 'émission française du même nom) , je l'ai vue en entrevue, l'ai trouvée super chouette, allumée, drôle. Le lendemain, je me suis précipitée au Salon du livre de Montréal où elle était de passage en séance de signature et je me suis "garrochée" (lancée, précipitée) pour mettre la main sur son livre à mes risques et périls. Ce fût malheureusement l'une de mes plus grandes déceptions de lecture. Un véritable pétard mouillé ! Voilà, c'est dit. Sans trop d'explication j'en conviens, mais je n'ai pas du tout envie de m'investir davantage pour en dire plus. Toutefois, il ne faut pas se laisser impressionner par mes propos. Je viens tout juste de lire une critique très positive de ce bouquin. Comme quoi, l'interprétation qu'on se fait d'un ouvrage est très subjectif. Vive la différence !
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Admirable

Sophie Fontanel se trouvait sur une plage de Normandie quand elle se demanda si c’était elle la femme la plus agée de la plage. A ce moment-là, elle avait 60 ans.



Pour notre plus grand bonheur, la voilà qui se met à créer la fabuleuse Admira, la dernière femme la plus ridée sur Terre, son héroïne, en prenant des notes sur son portable.



Admira se promène à Péloponnèse en Grèce, par une journée de printemps, la chaleur est exceptionnelle ce jour-là. C’est pour nous le moment de la rencontrer.



Admira, la conteuse du hameau, solitaire et sociable, blagueuse, heureuse. Elle ne s’ennuie jamais. Elle est douce et garde son calme en toute situation. Son amour pour la vie est immense et c’est lui qui l’a façonnée. Elle a une forte résistance à la connerie humaine.



Elle apprend qu’un rajeunissement général a eu lieu. Il ne reste plus qu’une femme ridée sur Terre et c’est elle.



Sur le kaolin, elle aime ce qui se métamorphose. La métamorphose, n’est-ce pas le sens même de la vie ?



Par un sourire, elle répond au pianiste qui lui dit : “Oh madame, il n’y a plus de femme comme vous.”



Et Siméon, la même personne, lui confirme que les rides ont disparu.



Mais comment ?



Il y a 20 ans, on s’appliquait une crème, ou on recevait des injections. Aujourd’hui il y a le Mondoror, une dose à 50 centimes, accessible à tous.



“Nous avons déridé le monde.”



Admira depuis 15 ans vit sans téléphone, sans journaux, sans télé, personne ne lui avait parlé de ce remède inventé par Josée Derrida, qui a eu la naïveté de croire en la jeunesse éternelle.



Ça soigne les rides, mais les rides pourtant, ce n’est pas une maladie. Vieillir n’est pas une maladie.



Admira est rassurée, on meurt quand même.



“Les choses ont une vie sur terre. Elles naissent, s’usent et s’en vont.”



“Les rides sont le parchemin de l’humanité.” Et ses amis voulaient qu’elle devienne vieille.



Enlever les rides, c’est enlever aux jeunes leurs repères. 



Pourquoi les gens font de la chirurgie esthétique ?



Pourquoi, moi ortie27, j’achète de l’huile de pépins de figue de barbarie bio à 50 euros les 30ml ?



Ce livre renvoie que l’on soit homme ou femme à son image évidemment et les traces que la vie a laissé sur nous, l’empreinte de ce que nous avons fait de notre vie… 



Pourquoi je veux enlever mes rides ? Parce qu’elles montrent mes failles, mes secrets peut-être ?



Mes rides, qui s’inscrivent sur mon visage si naïf autrefois, plis qui vont se multiplier, s’intensifier, me racontent, me dévoilent. Je ne peux plus me cacher. 



Il y a ces nuits où j'ai enchaîné avec mes amis les fête, quand j’ai été malade, quand j’étais triste, quand j'étais dominée par la colère. Mes années d'insomnies, les jours mal nourris, mes angoisses, mes peurs, mes deuils puis doutes et humeurs... Mes petits arrangements avec la vie, pour supporter.



Mes rides nouvelles, celles qui naissent de mes lèvres, alors que je n’ai que 42 ans, mes plis sur le front, déjà là… Ma Mamie me dit que j’ai l’air trop sérieuse.



Je connais des femmes plus mûres qui n’en ont pas à cet endroit. On en vient à se comparer.



Ces plissements qui donnent un nouvel aspect à mon visage. 



Mes rides, sont moi, elles ne sont ni laides, ni belles, elle raconte juste le principe de la vie, le principe de l’entropie, la leçon ultime. 



Nos rides nous dévoilent et nous désarment, il faut faire la paix avec soi-même peut -être pour pouvoir les aimer. Et je suis certaine que beaucoup ne se posent pas de questions à propos de leurs rides, comme mon mari par exemple.



Ce livre m’a bien détendue sur le sujet, même si je ne veux pas paraître plus jeune que mon âge, je me disais que j’aurais voulu que mes rides apparaissent plus tard. J’aurais dû m’y prendre mieux et ce ne serait pas arrivé.



Ce n’est rien, ça fait un bon sujet pour mes futurs poèmes.





J’ai adoré ce livre de Sophie Fontanel, qui est très bien écrit d’une douceur infinie, et j’ai très envie de lire d’autres romans de cette autrice !



En plus, elle cite Aragon





C'est le conte sur la dernière femme ridée sur terre. 



"Rien n'est précaire comme vivre 



Rien comme être n'est passager 



C'est un peu fondre pour le givre 



Et pour le vent être léger 



J'arrive où je suis étranger. "





Louis Aragon, J'arrive où je suis étranger, Voyage de Hollande 



P.144



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Admirable

Fontanel nous plonge dans un monde où les rides sont considérées comme une maladie, entraînant la mise sur le marché d'un médicament accessible à tous - le Mondoror - qui rend l'utilisation de crèmes anti-rides, les injections de botox et les opérations de lifting toutes obsolètes.



Son roman démarre 15 ans plus tard. Alors qu'on pensait les rides éradiquées, on découvre avec stupeur la dernière femme ridée sur Terre en la personne d'Admira ; une expatriée anglaise âgée de 70 ans goûtant jusque-là une vie pleine de frugalité et de quiétude au fin fond du Péloponnèse, en Grèce.



Comme à son habitude, l'auteure choisit la méthode douce pour s'attaquer à un nouveau sujet fort : l'invisibilisation des femmes âgées dans la société actuelle, fondée sur la peur de vieillir - donc de mourir, in fine.



Son héroïne est une allégorie. Ses rides lui confèrent un statut de mythe vivant ou d'espèce en voie d'extinction, tel le rhinocéros de Java ! Le livre soulève une foultitude de questions engendrées par la prédominance de ces "faux jeunes" au sein de la société.



Une réflexion sur le tabou du vieillissement en forme de conte moderne, empreint de poésie et d'humour (la sphère politico-médiatique en prend gentiment pour son grade). Un roman mi-feel good mi-philosophique qui célèbre à sa façon l'amitié, ainsi que la beauté de prendre de l'âge et du moment présent. Carpe diem ;-)



#MasseCritique #EditionsSeghers
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