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Critiques de Sophie Loubière (1088)
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Obsolète

Ce roman, on me l'a conseillé très fortement conseillé ! En effet, la chronique de Lilou08 m'a totalement convaincu de lire ce livre, et au plus vite!

Ce livre m'a vraiment marqué...j'ai adoré, mais j'ai aussi été effrayé par cette société de 2224. Elle est le résultat de notre société de consommation...qui est clairement problématique... Et du Grand Effondrement de la civilisation fossile. Une nouvelle façon de vivre, des nouvelles habitudes et plein d'inventions pour cette nouvelle société. Malheureusement, tout n'est pas rose dans cette société : la fertilité en baisse, et surtout le trop grand nombre de femmes ont entrainé... le Grand Recyclage. Nous suivons donc Rachel dans la découverte de ce grand évènement.

L'écriture de Sophie Loubière est tellement fluide que j'ai eu du mal à m'arrêter de lire. J'ai hâte de lire la suite!
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Obsolète

🧡 coup de cœur 🧡



⏰ tic tac tic tac ⏰



< Il est 7h59. Bienvenue sur MayaFM. Ouvrez les yeux, étirez-vous. Température extérieure idéale pour petit-déjeuner en terrasse avec Chicomalt, la meilleure des boissons.>

Vous vous y voyez déjà , non? Ah la douceur du soleil, l’IA qui anticipe vos besoins et répond à vos questions. Et gère même votre situation familiale. Quel bonheur! Presque… parce qu’en 2224 après le Grand Effondrement est venue l’ère du Recyclage et heureusement que votre Bracelet vous aide à modérer vos émotions à coups d’hormones et autres sinon ce serait la crise de panique assurée, surtout vous mesdames à l’approche de vos 50 ans…



☕️Chicomalt sinon rien ☕️



J’aimerais vous dire : quel univers! Incroyable imagination ! Mais non. Pourquoi ? Parce que ce monde est loin d’être imaginaire. C’est demain, c’est nous, et si ça fiche la trouille ça n’en reste pas moins un récit intéressant et constructif pour la société que nous sommes. Parce que nous sommes #toutesobsoletes et que l’auteure nous ouvre ici une fenêtre sur notre futur. Glaçant mais l’espoir demeure et Rachel, Maud, Hasna, Odette et les autres sont là pour nous le rappeler au moment de faire leurs valises pour le Domaine des Hautes-Plaines.



♻️ il est venu le temps … du Grand Recyclage ♻️



Un roman que j’ai dévoré, partagée entre l’envie de savoir et la sensation de devenir orpheline en le refermant. Sophie Loubiere m’a encore une fois embarquée avec son écriture ponctuée de singularités qui font que j’adore son style. Les personnages sont empreints de réalisme et ont su me toucher parfois profondément. Les hommes ne sont pas en reste dans cette histoire et cela m’a beaucoup plu qu’ils ne soient pas mis de côté , véritables dommages collatéraux de cette politique. Un roman dont je crois je pourrais parler très longuement.



🧡 en bref 🧡



Fenêtre sur l’avenir. Questionnant. Émouvant. Horloge biologique sonnant le glas de la féminité. Voyage pour l’inconnu. Famille envers et contre tous. Produits technologiques et enquête 2.0. À lire, à faire lire, et à relire.

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De cendres et de larmes

Un soir d’été, Christian annonce à sa femme Madeleine qu’il a obtenu un nouveau poste : celui de conservateur au cimetière de Bercy. Tout d’abord, ravie pour lui, elle angoisse quand celui-ci lui dit qu’une maison de fonction est prévue. Après réflexions, même si elle ne rêvait pas de vivre au cœur d’un cimetière, cette maison spacieuse est idéale pour leurs trois enfants. La famille décide donc d’y emménager et la vie reprend son cours. Madeleine est très prise par son poste de caporale cheffe sapeur-pompier. Christian, lui, veille sur les morts et extériorise ses émotions à travers la peinture.

« De cendres et de larmes » est le premier livre que je lis de cette autrice et c’est une déception. J’aime les romans qui ont du rythme mais aussi ceux, plus lents, qui contiennent de multiples passages descriptifs (comme c’est le cas chez Stephen King). Malheureusement, dans ce roman, ça n’a pas fonctionné pour moi. J’étais impatiente de le découvrir car le thème semblait parfait pour un roman noir. Le parallèle entre les deux métiers du couple était intéressant, le lieu clos du cimetière, quant à lui, était propice à des événements surnaturels.



Cependant, le récit est majoritairement écrit la troisième personne. Il y a donc de nombreuses descriptions et peu de dialogues. Je n’ai pas réussi à me plonger dans cette histoire malgré une bonne écriture.



Néanmoins, je pense que je lirai d’autres livres de cette autrice pour me faire un avis plus complet et ne pas rester sur un échec !



Instagram: @encoreunthriller
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Obsolète

Un roman d'anticipation qui nous plonge en 2224. L'humanité a dû s'adapter aux bouleversements climatiques et à une diminution des ressources et de la population. Dans cette nouvelle société, les hommes sont amenés à procréer autant que faire se peut et les femmes à se retirer dès que leur fécondité n'est plus opérationnelle.

Dans ce roman, il est autant question d'écologie , d'évolution de la société , que d'égalité hommes-femmes. Mais tout ceci est enrobé dans une trame de suspense qui tient le lecteur en haleine.

Une lecture réflexive autant que distractive.
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Obsolète

Dystopie bien construite, qui n'est pas sans rappeler le passeur de L. LOWRY. Les femmes sont périmées après 50 ans et doivent être recyclées afin de multiplier les chances aux hommes de concevoir des enfants.

Un livre avec des longueurs mais la fin laisse un goût d'inachevé. J'aurais voulu en savoir plus, un ensemble un peu trop tranquille à mon avis n goût.
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Obsolète

Coup de génie ou visionnaire, Sophie Loubière interroge et remue avec son roman Obsolète. En 2224, après le Grand Effondrement, le monde a dû s’adapter. Désormais les femmes de 50 ans doivent partir au Grand Recyclage pour laisser la place à des femmes plus jeunes, et surtout plus fécondes. Est-ce cela qui nous attend donc dans un futur proche ?

Et sur le sujet, les avis sont dithyrambiques. Dans un pays, où le patriarcat règne en maître, laisser présager un avenir de recyclage dès la ménopause, il y a de quoi s’alerter. Pourtant l’histoire fait son effet, car c’est ce qu’on attend de la population : du renouvellement, des naissances en hausse, et des enfants en bonne santé. Pourtant la femme de 50 ans, libérée des archétypes et de la pression sociale, pourrait bien connaitre les meilleurs instants de sa vie.



Une histoire qui pourrait en rappeler tant d’autres avec des univers postapocalyptiques tous plus caricaturaux les uns que les autres. Mais non, détrompez-vous ! Auteure de romans noirs, Sophie Loubière se livre à une expérience de haut vol dans le registre de l’anticipation car c’est bien de cela qu’il s’agit. Non pas à mon sens un roman policier mais bien un univers dystopique basé sur des faits potentiellement probables qui font froid dans le dos. Un monde aseptisé où tout parait sous contrôle, surtout nos émotions. Ici la violence n’existe pas, et la vie communautaire est au centre de tout. Vous regarderez votre mère, votre sœur ou votre tante monter dans un camion du Grand Recyclage sans la moindre larme. De quoi en terroriser plus d’un !!



Quel roman ! Splendide. Un récit engagé pour les femmes mais qui ne bascule par vers le féminisme grandiloquent. Non. Un texte épuré, avec un formidable travail de recherche et d’analyse. C’est brillant. Un roman à recommander ! Une question subsiste : coup de génie ou visionnaire ?

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L'enfant aux cailloux

"Entre folie et raison, où se situe la vérité ?" - dédicace de Sophie Loubière à l'intérieur de mon bouquin



Selon vous, quel est le pire mal de ce monde ? Pour certain d'entre nous, c'est la solitude.

Elsa est une vieille dame. Séparée de son mari, elle a un fils avec qui elle entretien des relations régulières sans pour autant qu'elles soient chaleureuses. Pour elle, les semaines s'enchaînent et se ressemblent : rendez-vous chez le kiné, chez son médecin, sortie au restaurant avec son fils, et on recommence. Cette routine convient parfaitement à Elsa. Ce qui n'est pas plaisant en revanche, c'est le changement. Comment ça on installe une antenne relais non loin de la maison ? Diable, depuis la cabine de cette grue, on peut voir à travers ses fenêtres ! Par tous les Saints : deux maisons ont été construites de l'autre côté de la rue. Il ne fait aucun doute qu'Elsa a des choses à dire sur tous ces changements. Elle devrait l'écrire à une personnalité politique. D'ailleurs, elle va le faire.

Vous pensez avoir à faire à une vieille dame ordinaire ? Pourtant, dès les premières pages du livre, l'autrice laisse apparaître ce petit quelque chose qui rend Elsa unique.

Lorsqu'un jour, elle remarque un enfant dans le jardin de ses voisins, toute sa routine est bousculée. À partir de maintenant, cet enfant (qui ressemble tant a son petit fils adoré) est sa priorité. Y-a-t-il une oreille attentive pour l'écouter et démêler le vrai du faux?



La composition de ce thriller psychologique le rend totalement additif. Je l'ai dévoré en 2 jours. Les événements s'enchaînent , entremêlés des lettres commentant l'actualité que rédige Elsa à l'attention de personnalités publiques.

Mon avis relatif à la protagoniste principale a évolué au fil du roman : elle est folle et terriblement intelligente. Je la vois fragile mais pourtant cruelle... Je la croisparfois et d'autres pas.

Les faits actualités (fin des années 2000) rythment l'histoire et permettent une immersion totale.



J'ai adoré ce roman de Sophie Loubière : j'en prendrais bien une seconde fournée !
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Obsolète

2224, Rachel a bientôt cinquante ans. Dans cette société rétro futuriste, les femmes qui atteignent la cinquantaine sont retirées de la société. Elles vont être recyclées car elles ne sont plus bonnes pour procréer. En effet, l'humanité est en danger et la priorité est de repeupler et faire des enfants. Que va devenir Rachel maintenant qu'elle est obsolète ?

J'ai eu un petit coup de cœur pour ce livre.

Dans la même veine que La servante écarlate de Margaret Atwood, j'ai nettement préféré celui-ci.

La société décrite par Sophie Loubière, à la différence de celle de Margaret Atwood, n'est pas violente ni obscure. Il n'y a pas de violence, puisque chaque adulte est équipé d'un bracelet décelant le moindre mouvement d'humeur et qui délivre de quoi équilibrer la santé mentale. Ainsi tout crime semble complètement impossible. Et pourtant, deux fillettes sont retrouvées mortes...

La société est totalement tolérante sur l'orientation sexuelles de chacun, en revanche quand l'individu est fertile, il se doit de procréer. Les femmes de plus cinquante ans devient obsolète et les hommes doivent choisir une autre femme jeune et fertile.

J'ai aimé la plume de l'auteure pas trop descriptive mais suffisamment pour que l'on se représente très bien cette société. L'univers décrit de prime abord fonctionne très bien mais quand on gratte le vernis, elle n'a rien d'idéal.

Beaucoup de thèmes sont abordés et font réfléchir sur notre système actuel.

Bref c'est un tres belle découverte !
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À la mesure de nos silences

On pourrait penser qu''A la mesure de nos silences" est essentiellement un roman historique.

C'est en partie le cas, car il nous fait part d'un fait historique, tombé dans l'oubli sauf peut être pour certains spécialistes de la seconde guerre mondiale, mais qui est pourtant totalement surprenant, quand on connaît l'idéologie nazie, et terriblement féroce et sanglant qu'il aurait dû marquer plus les mémoires.

Cependant, le cœur de cet ouvrage c'est cette relation grand père / petit fils, qui se développe au gré des pages et du message que veut laisser son grand père à son descendant.

François a 82 ans, a écumé le monde et les conflits pendant sa carrière de journaliste, qui a frôlé la mort, mais qui est rongé par une culpabilité qu'il traîne depuis l'enfance.

Antoine, lui, est la caricature type d'un ado. Addict aux réseaux sociaux et aux jeux vidéo, fainéant, il se désintéresse du lycée.

Mais un soir, ce papi pas trop proche de son petit-fils, le kidnappe et le conduit vers la ville de son enfance. C'est l'occasion pour ces 2 êtres pour apprendre à se connaître, à s'apprivoiser, parfois de manière touchante mais maladroite. C'est surtout l'occasion pour François de transmettre un message à Antoine, une sorte d'avertissement, en lui racontant un pan de son enfance, et de sa culpabilité qui en découle et qui a façonné sa vie d'adulte.

Un très bon moment se lecture, avec des vas et viens temporels, qui rajoutent une bonne dose de suspense et cette plume de Sophie Loubière qui a si bien construit ce roman, rempli d'émotions et de besoin de rédemption.



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Cinq cartes brûlées

Le roman ouvre sur une scène de meurtre sanglante et anonyme, mais c'est réellement avec la naissance de Laurence que débute l'intrigue. Elle est accueillie dans la famille Graissac par ses parents et son frère Thierry, 3 ans, qui la voit comme "celle qui brisait sa vie". Un "Attila en bermuda", il lui en fera voir de toutes les couleurs, la martyrisant et l'humiliant toute sa vie. Son père, lui, vient la réveiller la nuit et "sa main caresse [son] dos, comme une petite bête qui monte et qui descend." Sa mère, enfin, "dépressive et perturbée", perd tout contrôle lorsqu'elle découvre l'infidélité de son mari.

Comment se construire dans un environnement aussi dysfonctionnel?

C'est que l'autrice décrit avec brio dans ce roman : de métier en métier, de rencontres en séparations, c'est un destin sombre, plein d'ondes négatives, comme celle du transformateur grésillant en face du pavillon familial.

Une excellente lecture!
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Obsolète

Nous sommes en 2224. Après le Grand Effondrement, la civilisation que nous connaissons aujourd'hui n'est plus. Une des préoccupations majeures de la nouvelle société, c'est de tenter de survivre au mieux malgré les ravages d'un terrible réchauffement climatique, et ce, avec très peu d'énergies fossiles. Pour y arriver, on recycle presque tout. Il est logique que cette société modèle dans ses pratiques énergétiques ait aussi éradiqué toutes formes de violences : plus de meurtres, plus de racisme, en bref, plus de violences physiques, psychologiques ni sexuelles. La société s'est transformée : beaucoup d'hommes et de femmes sont devenus stériles et la baisse drastique le la population demande des ajustements. Pour tenter de conserver un ratio acceptable dans la population, à 50 ans, les femmes sont « retirées ». Ainsi les hommes capables de se reproduire pourront féconder une femme plus jeune. Mais ce Grand Recyclage, qu'est-ce que c'est exactement ? où vont les femmes qui ne peuvent plus se reproduire ? Eh bien, Maya, une IA extrêmement performante et incroyablement compétente, promet à toutes les Retirées un avenir radieux, une vie idyllique dans le domaine des Hautes-Plaines… Vraiment ?

***

La narratrice des chapitres en italique, les seuls numérotés, s'appelle Rachel. Elle est sur le point d'être retirée et se pose forcément beaucoup de questions. Elle commence à nous raconter son enfance, sa soeur autiste, son père Charlus, qui a eu des jumeaux avec sa troisième compagne, Keen, son compagnon, leurs enfants Neo et Sky. Elle nous apprend aussi assez rapidement que, si on veut, on peut se retirer avant l'heure volontairement, et choisir un suicide assisté. C'est ce qu'à fait Marie, sa mère, en toute conscience. Tous portent un BMH, un Bracelet Modérateur d'Humeur dont le petit écran leur donne des renseignements sur les émotions qu'ils éprouvent et qui prend en charge leur modération… On suivra Rachel dans ses souvenirs, pas toujours chronologiques, puis nous l'accompagnerons au présent et nous partagerons ce qu'elle est en train de vivre.

***

En choisissant les titres des six parties de ce roman d'anticipation doublé d'une enquête sur des meurtres, Sophie Loubière nous raconte déjà une histoire : Conditionner, Retirer, Collecter, Trier, Réduire, Recycler… Je ne sais plus où j'ai lu qu'une dystopie, c'était somme toute une utopie entièrement réalisée. Voilà une définition qui semble parfaitement convenir à Obsolète : une société en apparence idéale, où tout a été pensé pour une vie en collectivité, un bonheur sans nuage au sein d'une communauté altruiste et bienveillante. C'était le projet de départ qui, réalisé, ne s'apparente guère au monde parfait dont les humains avaient rêvé. Obsolète est à mon avis un bon roman qui pose des questions essentielles et qui met en lumière les terribles résultats de nos aveuglements contemporains. Sophie Loubière s'attache à traiter de nombreux thèmes (trop sans doute)  scolarité et mentorat, vie familiale, supériorité du collectif sur le particulier, etc. Ce qui m'a le plus intéressée, c'est la vision volontairement tendancieuse du rôle des femmes. L'autrice ne cesse de souligner les contradictions entre ce que la société impose à ces femmes : faire comme si elles étaient libres et agissaient par choix pour le bien de la collectivité, alors qu'elles sont formatées pour suivre une voie toute tracée, finalement un peu comme dans les années cinquante. Les costumes conçus par Charlus concrétisent cet incroyable retour en arrière… Si j'ai bien aimé ce roman, je regrette de nombreuses longueurs, des passages extrêmement détaillés qui n'étaient pas nécessaires à la compréhension et qui viennent souvent casser le rythme de la narration.



[Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE]

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Obsolète

Spécialiste du noir, Sophie Loubière surprend ses lecteurs en les entrainant dans un roman d’anticipation.



Avec cette histoire, elle se présente en digne héritière de Margaret Atwood et de sa « servante écarlate ». Mais contrairement à son aïeule, dont j’avais eu du mal à adhérer à la prédiction de départ, j’ai parfaitement imaginé cet avenir hypothétique.



Quand on voit comment sont considérées les femmes de plus de cinquante ans à notre époque, il ne manque plus que la création d’un bracelet qui limite nos émotions, pour que la théorie du livre devienne réalité.



Cette histoire repose sur un gros travail de documentation et de réflexion qui permet d’expliquer et de justifier toutes les décisions prises par la communauté. Dans un but à priori légitime de protection et de survie, les protagonistes ont accepté leur nouvelle vie pragmatique et liberticide. Chaque loi répondait à une véritable problématique. Mises bout à bout, toutes ses règles enferment les personnes dans un univers sécurisé mais aseptisé.



Grâce au destin de plusieurs personnages, on comprend vite que ce monde « parfait » n’est pas sans défaut, ni sans faille. On assiste aux conséquences sur leurs quotidiens d’un tel mode de fonctionnement. Rachel nous offre la possibilité de connaitre la face cachée du « recyclage » des femmes pendant que son mari remet en cause la perfection du système en menant son enquête sur des meurtres maquillés.



L’autrice mène donc de front ses deux narrations (celles qui partent, ceux qui restent) afin de nous plonger dans la réalité de ce futur ambigu. Elle intercale quelques chapitres didactiques, nous racontant les évènements qui ont façonné cette nouvelle manière de vivre. Ainsi, porté par sa plume magnifique, j’ai été envouté par ce roman total, intelligent et inquiétant. Un voyage dans le temps qui fait réfléchir. Un grand livre !
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Obsolète

Les intrigues et les sujets sont multiples mais rien n’a réellement réussi à retenir mon attention et j'ai vraiment peiné à lire et finir ce livre que je ne sais pas exactement dans quelle catégorie classer. Il y a néanmoins une analyse assez fine de certains aspects de notre société et quelques (rares) moments de grâce, mais pas pour en faire mon livre de chevet.
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Obsolète

Avec Obsolète, Sophie Loubière nous propose un roman absolument glaçant de la première à la dernière page. Convoquant tout autant le roman d’anticipation que la littérature de suspense, l’autrice nous offre une plongée fascinante et terrifiante dans un monde rétrofuturiste visionnaire où la femme est un produit sans grand avenir.



Je découvre Sophie Loubière avec cette dystopie qui met au cœur de son système l’obsolescence des femmes programmée à 50 ans. Car oui, dans ce monde où la stérilité est un problème pour la survie de l’espèce, les quinquagénaires ne servent à rien puisqu’elles sont ménopausées.



Dans ce futur, je serai déjà recyclée ! Je me suis donc sentie très concernée et révoltée par cette histoire dans la droite lignée de La servante écarlate et de Vox, bien que très différent dans ces thématiques. Ici le monde imaginé par Sophie Loubière peut paraître idyllique : il n’y a plus de chômage, de précarité, de solitude, de violence grâce aux bracelets qui contrôlent les émotions. Exit les meurtres, les guerres et les conflits liés à la religion car elle n’existe plus non plus.



Sans cette obsolescence des femmes, c’est un monde qui pourrait apparaître idyllique bien qu’aseptisé. Ici chacun accepte son sort, scellé depuis la naissance. Aux hommes, la vie de centenaires aux côtés de femmes de plus en plus jeunes pour procréer. Aux femmes, l’euthanasie ou le grand recyclage passé 50 ans.



Cette dernière option est auréolée de mystère car on ne sait pas ce qui attend les femmes au bout de ce dernier voyage en train. Il y a de nombreux parallèles avec la shoah dans le transport des femmes et dans ce qui leur arrive ensuite et les chasses aux sorcières qui ont embrasé l’Europe et qui ont causé la mort des femmes, pour la plupart, elles aussi ménopausées.



Ce qui est révoltant c’est que ce monde n’est pas particulièrement remis en cause, chacun a intégré cette norme depuis plus de 200 ans. Mais en suivant Rachel, Hosna et leurs copines, on découvre le grand chamboulement que cela peut créer ou non au sein de leurs familles.



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Écouter le noir

Voici un retour sur le petit recueil de nouvelles "Écouter le noir" d'un talentueux collectif d'auteurs/trices que j'aime beaucoup. Le tout est très divertissant. Je suis passé par tout un panel d'émotions avec ce condensé de six histoires autour de l'audition. Certaines plus qualitatives que d'autres comme dans la plupart des recueils à mon sens.



Les nouvelles que j'ai préféré sont:



- Tout les chemins mènent au Hum (perturbante et j'ai kiffé la fin).



- Ils écouteront jusqu'à la fin (Démente et démoniaque).



- Bloodline de R.J. Ellory (très touchante surprenante).



- Échos de Maud Mayeras (Torturée et émouvante).



- Quand vient le silence de Laurent Scalese (Fantastique, original).



- Le diable m'a dit... De Cédric Sire (Sanglante, quelques éléments m'ont d'ailleurs fait penser à certains crimes célèbres de Los Angeles entre autres.



Je vous recommande de découvrir ce petit recueil fort sympathique, qui se lit vite et dont les nouvelles sont plaisantes à découvrir bien qu'assez tristes, violentes et émouvantes pour la plupart !

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Obsolète

À 50 ans, si tu es une femme, que tu aies une Rolex au poignet ou pas, tu es quand même has been, retirée de ton foyer et envoyée au Domaine des Hautes-Plaines, pour y mener une vie tranquille. C’est le grand recyclage, la retraite à 50 ballais, en fait. Fuck la réforme des retraites !



Nous sommes en 2224, au cap Gris-Nez, dans un monde post-apocalypse, dans une dystopie qui met en scène une petite société d’humains qui se sont adapté à leur nouvel environnement, dans des sociétés avec moins de dépenses énergétiques, plus écologiques, sans violences (fini les meurtres, les vols, les viols,…), avec de l’empathie pour les autres, sans homophobie, sans racisme, sans religions…



Purée, mais c’est le pied, cette société ! Je signe où ? On pourrait l’avoir en 2024 et ne pas attendre 200 ans ??



Ah oui, mais il y a un mais… Un gros MAIS ! Les émotions des gens sont régulées, contrôlées… Alors oui, c’est facile d’endiguer les crimes et autres saloperies. Et puis, comme la fertilité a diminué et que les femmes sont plus nombreuses que les hommes (pauvres choux, va), elles doivent se retirer du jeu, à 50 ans et leurs époux (ou leurs compagnes, pour les couples lesbiens) est prié de reprendre une autre femelle et de refaire des enfants. Repeuplement démographique, en fait !



Oups, ça sent déjà moins bon, vous ne trouvez pas ? Et c’est là que réside toute la puissance de cette dystopie, car l’autrice, au lieu de nous plonger dans une société totalitariste et horrible, version "Servante écarlate" ou "1984", nous amène dans une société qui ressemble à un cocon, à un modèle parfait, à une société dans laquelle il fait bon vivre, loin du métro-boulot-dodo, en harmonie avec la Nature (qui a morflé).



Ce qui fout la trouille, dans cette dystopie, c’est lorsque l’on comprend ce qu’il pourrait y avoir derrière l’envers du décor (et on ne met pas 200 pages à capter qu’il doit y avoir une couille dans le pâté). Mais pour tout savoir, il faudra attendre le chapitre concerné et l’autrice vous donnera les détails au fur et à mesure… Glaçant et troublant, notamment avec les sempiternelles excuses du "nous n’avions pas le choix".



D’ailleurs, une scène m’a fait penser à celles de l’arrivée des Juifs et autres prisonniers, dans les camps de concentration… Et pourtant, je vous assure que la scène était joyeuse, dans ce roman ! Mais elle m’a fait l’effet d’une douche glacée. Le talent de l’autrice était là aussi.



Mais avant d’arriver à l’épisode du grand recyclage, nous aurons à résoudre la mort mystérieuse de trois habitants du village et il faudra de la persévérance à certains pour mener l’enquête, sans se faire remarquer, puisque l’on a dit que c’était un tragique accident.



Deux arcs narratifs, donc, dans ce pavé de 500 pages : enquêter sur des morts mystérieuses, découvrir le/la/les coupables et se préparer au départ de certaines femmes pour le grand recyclage et à la vie d’après. Dire que personne ne se révolte…



Le côté polar est un peu léger, car ce n’est pas le plus important, mais ce qui arrivera lors des conclusions de celui qui a mené l’enquête et qui tentera de faire comprendre aux autres leurs erreurs, qui ont mené à cette folie ! Et là, c’était brillant, une fois de plus.



Si au départ, j’ai eu un peu de mal en commençant la lecture de cette dystopie, je me suis faite happer ensuite et même si je n’ai pas ressenti de véritable empathie pour les différents personnages, j’ai grandement apprécié ce récit d’anticipation, de ce post Grand Effondrement et cette société que l’autrice a mise en place, qui semble être un havre de paix, mais qui cache des trucs pas nets et qui nous renvoie vers nos sociétés à nous, notamment dans certains de nos travers, telle la surconsommation…



Une dystopie à découvrir absolument !




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L'enfant aux cailloux

À l’aide d’une écriture efficace alliant descriptions et rapidité, l’auteure mène le lecteur en bateau. Elle l’emmène là où elle le désire et il mord à l’hameçon. Pour cela, elle prend le temps de mettre son récit en place afin de construire au mieux la psychologie de son personnage central. Son lectorat découvre ainsi la personnalité d’Elsa à travers des pans de son passé, des lettres ou encore des notes consignées dans un carnet.

L’agencement fait de courts chapitres où s’alternent ces différentes formes littéraires (récit, correspondance, etc.) rend la lecture soutenue. Le liseur a hâte de connaître le fin mot de l’histoire et prend plaisir à voir ses certitudes tomber les unes après les autres. Il change d’avis, souvent, au cours de sa découverte en ce qui concerne Elsa, vieille dame mystérieuse.

Avec ce récit, l’auteure pointe du doigt des sujets sensibles et le fait de manière juste, sans superflu. Elle ajoute quelquefois un brin de légèreté avec les lubies de ses protagonistes afin d’alléger son texte et cela fonctionne en l’objet d’un livre divertissant en plus d’être addictif.

Un sentiment de simplicité se fait parfois sentir et pourtant tout est étudié pour mener l’intrigue à bon port dès le départ. Il est dès lors difficile de parler plus longuement de ce roman sans en divulguer trop et gâcher le plaisir des futurs lecteurs.
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Cinq cartes brûlées

C’est l’histoire de Laurence qui, dès sa naissance, subit les humiliations et les méchancetés de son frère aîné. Elle se réfugiera dans la nourriture, son seul réconfort. Alors qu’elle plonge dans la dépression, Laurence trouve son salut dans le sport, qui lui permettra de recommencer une nouvelle vie.

Lorsque que sa vie bascule à nouveau, Laurence décide de se reprendre en main : un nouveau job, un nouveau style, de nouvelles rencontres… Mais les cicatrices du passé sont tenaces.



Un récit qui nous plonge dans les méandre de la perversité et la folie. Une histoire bien ficelée dans laquelle l’auteure nous tient en haleine et que j’ai lu très rapidement !
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De cendres et de larmes

Si ce n'est par la citation des Échos en couverture, ce roman débute sans une once de noirceur. Une famille recomposée quitte son "cagibi" parisien pour investir un pavillon de gardien au cimetière de Bercy. Côtoyer les tombes et les familles endeuillées n'est pas forcément réjouissant, mais comment éluder une proposition qui permet d'habiter une maisonnette confortable en plein centre de Paris, à un loyer raisonnable ?



Sophie Loubière signe avec ce récit une histoire sur les rapports humains et sur la famille, noircissant au fur et à mesure du temps qui passe. C'est sa signature. Partir d'une situation banale, souvent conflictuelle, mais pas toujours, puis dérouler le film de la vie avec une multitude d'événements qui viennent ébranler l'équilibre fragile établi entre les êtres ; le tout saupoudré d'un soupçon d'irrationnel, ici.



Bien que, pour moi, ce ne soit pas le meilleur roman de l'autrice, beaucoup de scènes sont bien cernées et je me suis laissé faire en plongeant dans le quotidien de Madeline, sauveuse de vies, Christian, veilleur de morts, leurs enfants, plus ou moins dociles et bien sûr, la maison dont la présence est des plus intrigantes.



"De cendres et de larmes" est un bon moment de lecture, provoquant une angoisse mesurée, qui, à aucun moment, ne verse dans l'horreur ou la terreur. Un roman noir reposant, avec juste ce qu'il faut pour maintenir la curiosité et l'envie de savoir la chute, même si elle n'est pas vraiment surprenante.
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Itinéraires noirs

Les nouvelles sont très variées dans ce recueil pour soutenir les femmes atteintes d’endométriose. Elles n’abordent pas toutes la maladie mais celles qui le font témoignent des douleurs physiques et psychologiques. Les autres nouvelles sont noires orientées thriller.
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