Chère maman, petit opuscule minimaliste où il est question de la force de l'écrit quand les paroles ne peuvent surmonter la pudeur ou la crainte qui a érigé une barrière infranchissable entre les personnes.
Il n'est pourtant rien de plus secret qu'un journal intime. Mais la personne qui y confie une rancoeur, sans jamais avoir osé la déclarer, ne nourrit-elle pas le secret espoir de voir sa confidence dévoilée aux yeux de l'objet de ses tourments. Circonstance fortuite et malgré tout convoitée pour voir un barrage se rompre et libérer la déferlante des sentiments retenus.
"Maman… j'essaie d'imaginer ma vie sans ce mot-là." Page 56
Ce mot-là, aussi essentiel à l'enfant pour sa propre construction que le lait qui nourrit son petit corps. Ce mot-là, porteur de la somme d'amour qui lui est due par ceux qui sont responsables de sa venue au monde.
Mais quand le mutisme de l'amour est au rendez-vous, faut-il condamner d'emblée ou bien chercher à comprendre ? C'est ce que veut nous faire appréhender ce petit opuscule qui ouvre sur quelques traits de psychologie de la relation mère-enfant. Qu'est-ce qu'aimer son enfant ? L'instinct maternel peut-il être absent chez une mère ? Cet ouvrage ne fait qu'ouvrir des pistes de réflexions par le truchement très artificiel du carnet intime livré à une curiosité indiscrète, pour le bénéfice de tous forcément en pareille sécheresse de coeur.
C'est par pur hasard si j'ai lu dans la continuité trois ouvrages sur le thème de l'amour maternel. Après le vibrant et poignant hommage de René Frégni à sa mère dans Elle danse dans le noir, l'analyse du désamour d'Amélie Nothomb avec Frappe-toi le coeur, voici qu'arrive dans ma boite aux lettres ce tout petit opuscule de Sylvie Baussier, Chère Maman, qui aborde le même thème sur la base d'un journal intime imposé par la détresse et la solitude de l'être livré à l'indifférence maternelle. Quel signe pour moi qui n'ai pas manqué d'amour ?
Merci à Babelio et aux éditions Oskar de m'avoir permis de compléter ce panel sur les fondements de la vie de tout un chacun : l'amour de sa mère.
Commenter  J’apprécie         273
Arno Legrand est un jeune garçon pas tout à fait comme les autres. Comme il a appris à parler très tard, il n'est entré à l'école qu'en CP. Son institutrice et ses camarades de classe l'ont bien accepté malgré ses différences. En effet, Arno n'aime pas les changements, le contact, il ne comprend pas le langage figuré, prend tout au pied de la lettre, même ce que lui disent ses parents. Il est passionné par les oiseaux à tel point qu'il en connaît tout. Sa mère va découvrir sur Internet qu'Arno est autiste Asperger et qu'elle n'est en rien responsable du handicap de son fils. Au collège, Arno doit changer d'école et là, ses nouveaux camarades ne vont pas être tendres avec lui, ils profitent de sa naïveté pour lui faire faire n'importe quoi et ses professeurs ne le comprennent pas non plus. Arno arrivera-t-il à se faire des amis dans ces conditions ? Comment s'en sortira-t-il ?
Ce court roman jeunesse m'a tout de suite séduite quand j'ai su de quoi il parlait car je connais bien l'autisme et le syndrome d'Asperger et les difficultés pour les personnes concernées à être acceptées telles qu'elles sont.
Ce livre m'a paru très réaliste, j'y ai retrouvé beaucoup de choses que je connaissais déjà et certains passages m'ont vraiment émue, par exemple quand il est question de harcèlement scolaire. Cela m'a rappelé bien des choses en ces moments douloureux.
Je recommande la lecture de ce livre à des jeunes lecteurs, plutôt de grands collégiens de 4ème-3ème, ou même des lecteurs plus âgés, des parents, des enseignants, des proches touchés par l'autisme.
Ce livre peut être lu par des personnes qui connaissent l'autisme, elles y retrouveront beaucoup de choses vécues, ou par des personnes qui ne connaissent pas ce handicap, elles apprendront sans doute des informations intéressantes.
Je ne regrette qu'une chose, que ce livre n'ait pas été plus long car je l'ai lu très vite et plus de pages ne m'auraient pas dérangée, au contraire.
Commenter  J’apprécie         272
Pour ses copains d'école, Amin est un petit garçon comme les autres.
Pour l'administration, Amin et ses parents ne devraient pas être là, ils sont sans-papiers.
Sans-papiers ? Ça veut dire quoi ? se demandent Julie, Clément et Clarisse en entendant les adultes évoquer cette situation et s'indigner de la menace d'expulsion.
On pourrait lui en donner, nous, on en a plein dans nos cartables, du papier !
Non, c'est un peu plus compliqué : Amin n'a pas de carte d'identité, il n'est pas français.
Ah !! Il est né où, Amin, alors ?
En France !
Ben alors !?
Bel album, utile lorsqu'on entend, ici ou là, que des étrangers viennent « chez nous » pour « nous piquer nos richesses ». Il est important de rappeler qu'ailleurs, il y a la guerre, la famine, qu'on risque la mort...
Les illustrations - des personnages collés sur de 'vrais' décors photographiés - me semblent plutôt moches, mais ce mélange de naïveté et de réalisme donne un peu de légèreté au propos, tout en soulignant son actualité.
Commenter  J’apprécie         270
Une seconde fois merci à Masse critique et aux éditions Scrineo pour ce livre.
C'est un premier tome meilleur que le deuxième.
Toujours cette plume adaptée à la jeunesse, le répertoire des personnages (j'ai appris que Prométhée c'était celui qui pense avant d'agir et Épiméthée celui qui agit avant de penser et Pandore ; celle qui a les dons de tout les dieux), une partie explicative à la fin et un cahier de jeux.
Venons à l'histoire.
Pandore est clairement l'outil de vengeance de Zeus, mais en réalité on ne se soucie pas vraiment de qui elle est ni de ce qu'elle ressent. Je me souviens avoir lu l'histoire en CE2 avec ma prof (que je n'aimais absolument pas 💀) et l'avoir conservée. J'avais beaucoup apprécié ce mythe.
Sylvie Baussier va se mettre à la place de cette femme innocente et nous raconter son histoire.
Par rapport à Moi, Pénélope où je trouvais que Pénélope n'avait pas beaucoup de personnalité et où on était plus dans l'action, Pandore pense, réfléchit et se pose tout un tas de questions. Je l'ai trouvée plus complète.
Je ne connaissais pas le deuxième partie de l'histoire avec le déluge où la fille de Pandore entrait en jeu (je ne savais même pas qu'elle avait une fille 👀), ça a été une belle découverte.
Un épilogue qui rappelle pourquoi cette saga a été placée dans le féminisme, je suis d'ailleurs tout à fait d'accord avec l'épilogue (pour la partie où elle dit que les femmes sont les égales des hommes parce que sinon je ne crois pas du tout au mythe de Pandore).
Au final, c'est un premier tome que j'ai préféré au deuxième, il nous rappelle l'innocence de Pandore et comment on s'est servi d'elle. Pandore avait plus de personnalité dans le fait qu'on était plus dans ses pensées qu'avec Pénélope. Un livre jeunesse très intéressant.
Commenter  J’apprécie         260
Bof bof. Et pourtant, je partais convaincue d'avance : j'adore les romans réalistes pour expliquer des événements historiques, sociétaux, environnementaux... bref, pour expliquer le monde à nos ptits jeunes.
Mais là, alors que le concept était top, sa réalisation m'a fortement déçue...
Une trame fictionnelle pauvre, qui part dans tous les sens, l'amitié, la jalousie, la fugue, les relations familiales, les traumatismes, le divorce,... tout ça est mélangé, avec pour résultat que l'élément essentiel du texte, à savoir le tsunami qui a déclenché la catastrophe nucléaire que l'on sait, en 2011, se retrouve complètement noyé dans un méli-mélo de petites histoires personnelles sans lien (et sans intérêt?).
Les personnages et leurs réactions, leurs façons d'être, de s'exprimer, sont peu crédibles.
De plus, j'ai trouvé le traitement de la catastrophe un peu simpliste, pas assez fouillé (le public visé est tout de même adolescent), ne donnant pas lieu à la réflexion chez le jeune, et sans mise en perspective sur l'avenir, les conséquences à plus long terme de l'irradiation des hommes, la radioactivité des sols,...
Par contre, j'ai apprécié le petit documentaire qui suit le (mini) roman, à la fois clair et plutôt complet dans ses explications.
Petit bémol : l'auteure explique bien les différences spécifiques de fonctionnement technique entre les centrales japonaises centrales japonaises et françaises, mais omet de nous préciser ce que cela change concrètement au final ...
Commenter  J’apprécie         261
Un documentaire jeunesse bien illustré , entre autres par des œuvres d'art. Les doubles pages thématiques sont bien aérées, le contexte historique est posé avant d'aborder les dieux et héros de la mythologie grecque. Pour terminer,on a un arbre généalogique des principaux dieux grecs (bien utile), et un quizz.
Un documentaire clair et simple, pour les Dys, mais pas que.
Commenter  J’apprécie         250
Un grand merci à babelio et aux éditions playBac pour l envoi de ce livre à l occasion d une masse critique jeunesse.
Il s agit d un tome 4 mais on peut le lire indépendamment des autres tomes.
Je l ai sélectionné car j avais offert le tome 1 à ma fille lors d une exposition livres dans mon école et ma puce de 9 ans avait beaucoup aimé.
Je dois dire que j ai beaucoup aimé ma lecture moi aussi.
J ai apprécié la galerie photos des personnages en début de roman et à la fin quelques pages explicatives sur la discipline du trampoline.
La typographie est très agréable, le texte aéré. Il vit avec son temps car on a quelques échanges de SMS. Les illustrations sont vraiment très belles.
On découvre la pratique du trampoline grâce à Victor qui va fêter ses 12 ans et va recevoir un trampoline en cadeau. Ses amis font partie comme lui du club de gym ou de sa classe. Victor est un garçon attachant y compris dans sa relation avec sa petite sœur Romane qui elle pratique les arts du cirque. Une petite lecture sympathique pour découvrir ce sport ( je ne pensais pas d ailleurs que ca pouvait être une discipline à part entière). L histoire est plausible et mignonne.
Je recommande chaudement cette série.
Commenter  J’apprécie         240
Voici mon retour de lecture sur le roman jeunesse Moi, Pandore, la première femme de Sylvie Baussier.
Il fait partie de la collection Scrineo Mythologie, que je connais que de nom et que je suis ravie de découvrir.
Pandore est la première femme : avant elle, tous les êtres humains étaient masculins.
Elle a été crée sur l’ordre de Zeus, le roi des dieux.
Mais dans quel but ?
Les divinités vont lui donner tant de qualités… mais aussi une curiosité dévorante.
Et pourquoi Zeus lui offre t'il une jarre qu’il lui est interdit d’ouvrir ? Prométhée, fils de Titans, l'a pourtant mis en garde : selon lui, elle est l’outil de la vengeance de Zeus sur les hommes..
Mais.. cela serait t'il si grave si elle ouvrait le cadeau des Dieux ??
Moi, Pandore, la première femme est un roman jeunesse que j'ai adoré car je ne suis pas du tout calée en mythologie et cela m'a permis de découvrir plein de choses :)
En fait, à part le fait que Pandore a ouvert cette fameuse boîte, je ne connaissais rien sur elle ! Je ne savais d'ailleurs pas que la boîte de Pandore était en fait une jarre.
J'ignorais que c'était la première femme, qu'avant elle il n'y avait que des Dieux, des déesses et des humains males ! J'ai aimé la façon dont elle perçoit les choses, son caractère. Elle est attachante et c'est vraiment sympa de tout découvrir de ses yeux. Même si son quotidien n'est pas toujours facile, ce qu'elle ignore car elle ne connait rien d'autre et s'accommode très bien du monde dans lequel elle vit.
Suite à cette lecture, j'ai vraiment eu l'impression d'apprendre plein de choses.
J'ai aimé que ce soit Pandore la narratrice, c'est original de la faire vivre ainsi.
L'écriture est fluide, les pages se tournent toutes seules.
A la fin, nous trouvons une partie documentaire très bien conçue et un carnet de jeux très ludique.
Moi, Pandore, la première femme est une très bonne surprise que je vous recommande et note cinq étoiles :)
Commenter  J’apprécie         230
Contrairement aux autres critiques, je n'ai pas trop apprécié ce petit roman. Désolée ...
Le sujet était un très bon choix, le documentaire à la fin est très bien fait, ni trop ardu, ni trop infantilisant. L'idée du blog et du carnet intime est pas mal non plus.
En fait, c'est le traitement de cette idée qui ne m'a pas trop plu. Un peu trop tiré par les cheveux à mon goût. J'ai été perturbée par cette hésitation de l'auteure entre un réalisme forcément difficile, étant donnée le contexte, et un traitement un peu trop guimauve, des personnages aux personnalités peu crédibles (trop "héros", pas assez petits jeunes de 12 ans seulement, avec les connaissances, le bagage culturel et les aptitudes inhérentes à cet âge...).
Mais ce n'est que mon point de vue personnel, cela n'enlève rien au mérite des auteures d'aborder un thème, hélas, trop peu connu de nos ados d'aujourd'hui...
Commenter  J’apprécie         230
Un roman jeunesse qui se lit vite, rythmé, de lecture agréable, et aux messages intéressants.
Les personnages sont attachants, une fratrie dans une famille bien triste. Que va devenir Ouro, le petit frère ? A six ans, il est de plus en plus colérique, et envahit sa famille, avec des crises, des caprices ... Le père se réfugie dans le travail, la mère essaie de ne pas trop déprimer ... mais c'est dur pour toute la famille. Ouro a un "collien" brun, dans une société qui rejette les personnes comme lui. Le collien, que chacun porte autour du cou dès sa naissance, porte une couleur principale indiquant la personnalité, et des bords avec des nuances colorées plus changeantes, indiquant les pulsions et les émotions immédiates. Mais le brun semble tabou, indiquant une volonté de fer, un égoïsme important et des pulsions de violence fréquentes ...
Le pays d'Ouro, Sheridan, rejette ces tyrans en puissance, très tôt ...
Que faire pour le sauver ?
Sofia et Juliaca, les deux grandes sœurs d'Ouro, ont chacune une épreuve initiatique à réaliser. Elles vont entamer ensemble un drôle de périple, loin de leur pays, pour trouver des réponses, peut-être aussi se poser les bonnes questions ... pour Ouro, mais aussi pour elles.
En chemin, tous trois rencontreront Cascavel, qui porte un drôle de collien d'un orangé très vif, couleur plutôt rare. De plus, ce collien semble ne jamais changer, or le garçon est bien mystérieux et montre peu ses émotions ...
Intéressant, agréable à lire, ce livre me rappelle à la fois "Matin brun", des livres de Lois Lowry comme "Le Passeur", "L'Elue", et aussi un peu "Divergente" ... S'il y a une suite un jour, je la lirai avec plaisir.
Je vous le recommande vivement.
Commenter  J’apprécie         233
En seulement quelques pages, cette version simplifiée et accessible de l'histoire du dieu des dieux permettra aux plus jeunes de se familiariser avec la mythologie grecque ou de s'informer sur les particularités de Zeus. Les plus grands pourront trouver un cahier final au niveau bien plus relevé.
Commenter  J’apprécie         220
❤️Chronique❤️
« On veut une fête, on a besoin de joie, et, si elle n’est pas encore tout à fait là, à nous de l’inventer. »
Et s’il fallait aussi, inventer une nouvelle solidarité, nous le ferions! Parce que l’association Liens Publics est sur le point de disparaître, c’est toute une espérance qui va sans doute s’éteindre si personne ne fait rien…
Donc, Au nom de nos rêves, c’est un roman, une sensibilisation, une solidarité, un lien, un échange, un défi, onze auteur.rices, une relation qui naît d’un besoin. Le Covid 19, a creusé les inégalités, fait ressortir encore plus les failles de notre système, a désemparé la jeune génération. Les jeunes ne peuvent plus manger, dormir, payer leurs études, avoir confiance en l’avenir, c’est une réalité dure à encaisser, mais c’est un fait indéniable. Cette petite association de quartier maintient une relation humaine, quelque chose de vital, un tout nécessaire, pour certains…Mais cette société de consommation pousse le propriétaire à vendre le local…Et ce n’est plus seulement, les onze personnages qui se raccrochent, coûte que coûte, à ce refuge, mais bel et bien, des tas de vies menacées d’angoisses diverses, de précarités encore plus handicapantes, de suicides socials…
Ce livre c’est un mouvement, un tremblement, une vibration. Au nom de nos rêves, c’est le début d’un engagement, la prise de conscience d’une injustice sociale et politique, et la bienveillance chaleureuse d’une humanité solidaire…Ces quelques pages, c’est un espace où on montre cette jeunesse qui a envie de croire en leurs futurs, qui apprend à s’unir, à combattre pour leurs idées et leurs ventres vides, qui se rejoint pour un monde meilleur…
Et c’est important de voir ce projet littéraire solidaire et engagé, au rayon jeunesse! Une bonne action, peut sauver des vies, au sens littéral, puisque une partie des bénéfices est reversée à cette association qui aide ces étudiants, et j’ai été heureuse de retrouver des auteur.rices que j’adore, et d’en découvrir aussi d’autres qui ont, en plus d’un cœur en or, une jolie plume…
Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Scrineo de leur confiance et l’envoi de ce livre.
Commenter  J’apprécie         210
Emma Darcy a quatorze ans, elle vit avec sa mère dans un bel appartement, au cœur d'un quartier chic. Et pourtant, tout n'est pas rose, c'est le moins que l'on puisse dire : suite à un comportement violent à l'égard d'une élève de son collège, elle est passée au tribunal face à une juge, Madame Pardi, qui prône les peines alternatives pour les jeunes délinquants, persuadée que ce sont les seules qui leur laissent une chance pour leur devenir. C'est ainsi qu'Emma se voit octroyer un " protocole expérimental " : elle reste en liberté, elle continuera sa scolarité mais elle est condamnée à une peine d'écriture et elle sera épaulée pour cela par un éducateur désigné par la juge. Ce n'est pas du tout la sanction à laquelle elle s'attendait : elle était persuadée qu'elle n'irait plus au collège, qu'elle serait emprisonnée et que la prison serait son refuge... comme elle est, depuis plus de trois ans, le domicile de son père...
Mon avis : « Écrire à deux, c’est frotter son style à celui de l’autre, c’est aussi verbaliser ses peurs, ses envies et son savoir-faire. Riche et déroutant à la fois. ». C’est en ces mots que les deux auteures de ce roman expliquent comment elles ont vécu cette expérience d’une écriture à quatre mains. En effet, « Condamnée à écrire » est le fruit de leur première collaboration, mais d’autres s’en sont suivies. On suit avec intérêt ce roman psychologique et social qui retrace l’histoire d'Emma, une adolescente torturée, aux prises avec la justice, et dans l’obligation de s’amender. En effet, les éléments qui l’ont amenée à la violence ne nous sont dévoilés que peu à peu au fil des pages, au fur et à mesure de son propre parcours, de sa propre analyse, et de ses propres découvertes. Depuis que son père a été incarcéré suite à une fraude financière par le biais d’internet, son frère ainé a été envoyé en Angleterre pour poursuivre ses études et sa mère travaille d’arrache-pied pour continuer à subvenir aux besoins de la famille qui a toujours évolué dans un milieu aisé ; laissant, en cela, Emma dans une grande sensation de solitude et avec des besoins de rébellion. Sans trop vouloir vous en dire plus, sachez cependant que ce récit décrit avec justesse toutes les souffrances éprouvées suite aux méfaits du père, mais aussi le poids des non-dits, le lot de questionnements qu’il entraîne inévitablement et, surtout, ce sentiment de culpabilité énorme qui colle à la peau d’Emma… On est également amené à réfléchir sur le devenir de ceux qui connaissent la prison, les EPM – établissements pénitentiaires pour mineurs -, ou qui bénéficient d’une peine alternative. L’éducateur, Hugo Fauchelevent, est là sans peser, il mise sur la découverte du monde à travers les musées, les spectacles d’opéra, mais surtout sur l’ouverture aux autres … Quand à l’altercation qui a eu lieu entre Emma et sa camarade de classe, celle qui tient lieu d’élément déclencheur dans le roman, elle permettra probablement à pas mal de jeunes de se reconnaître dans une situation qui leur a été douloureuse… et à laquelle ils ne savaient comment répondre, jusqu’au jour où… Je sais qu'il y a, en médecine, des traitements thérapeutiques et d'autres, tout aussi nécessaires, les traitements préventifs. Je ne peux m'empêcher d'espérer que cet ouvrage aura également un pouvoir préventif, dissuasif, sur ceux qui le liront.
A lire également, sur le milieu carcéral, "Garde à vie" d'Abdel-Hafed Benotman, roman plus fort et plus noir puisqu'il aborde les peines d'emprisonnement des mineurs.
Pour les plus jeunes, "Derrière le mur" d'Isabelle Carrier (auteure) et d'Elsa Valentin (illustratrice) peut s'avérer être un album très utile pour accompagner un enfant dont le père est incarcéré.
Public : à partir de quatorze – quinze ans, mais sans autre limite d’âge, si cela peut permettre une éventuelle prise de conscience, et aboutir sur une remise en question.
Commenter  J’apprécie         210
"Dansons la capucine,
Y a pas de pain chez nous ........"
* L'Association LINKEE
20 lieux de distribution à Paris et Ile de France
Où 7000 bénévoles distribuent plusieurs fois par semaine jusqu'à 200 000 repas par mois aux étudiants en situation
de précarité, pour leur permettre de poursuivre leurs études, parfois, seul moyen pour eux de manger quand ils ne trouvent pas de petits boulots pour boucler les fins de mois.
11 Auteurs et Autrices se sont donnés la main pour nous raconter le combat pour la survie d'un de ces lieux de distribution alimentaire.
Jolie ronde de Solidarité !
A la Rue des Roses où Espérance, Benjamin et les autres se chargent de remplir les paniers mais aussi apaisent les coeurs d'un regard, d'un geste avec chaleur, compréhension, sans jugement d'aucune sorte.
Une belle continuité dans les écritures où chaque chapitre porte le nom d'un étudiant ou d'un bénévole et de son histoire.
Les phrases et les mots relient chacun, chacune dans une belle chaîne humaine où envies, efforts, enthousiasmes, empathies, et volontés s'associent pour le bien être , bien vivre et bien manger.
Pierres d'achoppement de ces lieux chaleureux où les regards sont bienveillants.
" Je me tenais chez moi, effleurant le monde sans en faire partie". (p;45)
De Belles Ecritures au service d'une cause pleine d'humanité.
Lisez le !
* Merci à Masse critique spéciale de babelio de m'avoir
permis de lire ce livre - jolie couverture universelle .
Commenter  J’apprécie         200
Court-métrage c'est une collection de court roman (moins de 100 pages ) chez Oskar. Une collection forte qui parle de la société, de la vie, de l'actualité...
Dans ce roman en forme de témoignage on découvre Arno, jeune garçon pas comme les autres, il est autiste et porteur du syndrome d'Asperger, pas de déficience intellectuelle mais une inaptitude à vivre comme les autres enfants. Solitaire, passionné par les oiseaux il va vivre des jours difficiles lors de son entrée au collège car il ne fonctionne pas comme un enfant de son âge et les "autres " ne le comprennent pas et se moquent. Arno aussi a besoin d'un mode d'emploi pour vivre dans cet univers dont il n'a pas les codes. Le héros de ce livre est un enfant attachant, touchant et sans tricherie ce qui lui vaudra quelques mésaventures.
Nathalie Baussier connaît bien son sujet, elle a un fils atteint de cet handicap, elle l'explique dans sa postface . Dans ce roman elle nous explique comment vit Arno avec ses peurs et ses interrogations.
Court roman mais riche d'émotion et d'enseignement, écrit avec sensibilité et beaucoup de justesse. A conseiller aux pré-ados, une lecture nécessaire et utile.
J'ai vraiment apprécié.
Commenter  J’apprécie         200
Notre langue est très illustrée.
Mais non, bien sûr, un peu de sérieux, je ne parle pas de celle qui sert à la mastication, mais de celle qui sert à la communication.
Quoiqu'en y réfléchissant, ce serait drôle si on pouvait la décorer, celle de la cavité buccale. D'ailleurs, il y en a qui le font déjà : piercings. Mais moi, je voyais quelque chose de plus bucolique...
Bref, retournons à nos moutons (qui a pour origine La Farce de maître Pathelin) puisqu'il s'agit ici d'expliquer à nos têtes blondes la place des animaux dans nos expressions. Et ce petit livre le fait parfaitement.
Les animaux et les expressions associées sont classés par ordre alphabétique et très simplement expliqués, donc tout à fait accessibles à nos jeunes. De plus, certaines sont accompagnées d'extraits littéraires ou cinématographiques.
"Tu mettrais plus facilement un grain de sel sur la queue d'un moineau que de me faire croire que je suis pour quelque chose dans ton affaire" Honoré de Balzac, La Vieille fille.
On y trouve également certaines explications quand l'expression est passée dans l'usage courant mais dont on a oublié l'origine. Et aussi la traduction de certaines d'entre elles dans différentes langues européennes. Par exemple, savez-vous comment on dit "entre chien et loup" en anglais ?
Enfin, pour terminer et pour le plaisir, c'est un régal de voir les expressions, prises au pied de la lettre, mises en images avec beaucoup d'humour. Où vit la grenouille de bénitier, à votre avis ? Mais oui, dans le bénitier !
J'aime aussi l'illustration de l'expression "noyer le poisson", on y voit un poisson rouge, dans un bocal rempli d'eau, attaché à un gros caillou...
J'ai passé un très agréable moment à feuilleter ce petit livre qui contient environ 200 expressions (y compris étrangères). Ce petit livre, je le destine à mon neveu, mais je vais le garder encore un peu pour moi. Je ne lui joue pas un tour de cochon, mais je me suis éclatée comme une bête en le lisant...
Commenter  J’apprécie         200