AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Théodore Monod (115)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Méharées

« Alors la nuit quand je dors

Je pars avec Théodore

Dehors, dehors, dehors, dehors

Marcher dans le désert

Si loin de la nature ici

Le coeur durcit



Chercheur de trésor

De brindilles et de phosphore

D'amours humaines et d'effort

Chercheur de trésor

Il faut un minimum

Une bible, un coeur d'homme

Un petit gobelet d'aluminium. »



(Alain Souchon- »La vie Théodore »)



Le livre culte du légendaire Théodore Monod (1902-2000), homme de science, géologue, botaniste, paléontologue ; son camp de base était le Muséum d'Histoire Naturel à Paris.



Homme de Dieu, son Église fut le désert saharien qu'il vénéra au fil de ses explorations avec cet humanisme profond.



Le grand homme a plus de 90 ans marchait encore dans le désert. Il marchait, marchait, pour retrouver une fleur aperçue une fois par hasard, aussi à la recherche d'une météorite fabuleuse qui aurait percuté la Terre du côté de Chingetti en Mauritanie...



On pense à cet « Homme qui marche », sculpture de Giacometti, telle que Lydie Salvayre l'a approchée le temps d'une nuit dans son « Marcher jusqu'au soir ».



« Mais quel est celui qui marche en plein soleil

Noir et d'autant plus que forcit la lumière ?



Courage : l'homme c'est ça

L'Atroce qu'ont eut appelé

pour un peu l'Albatros



Pures plaines de juin vents nomades

Brunes terres frayées que nous avons gravies



Altérées d'une infime étincelle de mont Thabor



Mais qu'est ceci qui tout bas vagabonde et frétille

Comme frisson qui nous viendrait d'un autre monde ?



Courage : la mort c'est ça

Dans le coquelicot

et dans la fine fine camomille »



(Odysseus Elytis « Axion Esti suivi de L'arbre lucide et la quatorzième beauté »- « A rebours » p. 203 et 204)



Théodore Monod retranscrit avec « Méharées » des flagrances et méditations issues de ses lumineuses explorations au long cours dans le Sahara, pendant ces années 20 et 30 du siècle précédent ; cette immense région était encore largement « terra incognita » au début de ce siècle. « Le travail scientifique en est encore au stade de l'exploration. » (p. 59)



Une chose est de dessiner des cartes, une autre est de connaître in vivo le terrain. « Il faut reconstituer l'histoire du sol » (p. 160), collecter les «pièces à conviction ». Il fut ainsi le premier avec ses compagnons à traverser le grand reg du Tanezrouft en 1936 dans un itinéraire de 400 kms sans eau.

Grâce à ses investigations, la connaissance de ces territoires immenses progressa considérablement. Il demeure ainsi établi que le Sahara ne fut pas toujours ce désert infini et qu'il connut un environnement où une vie végétale, animale, humaine purent prospérer dans des conditions beaucoup plus favorables. (« Les preuves de ce changement abondent. » p. 120 et 121) Ce constat d'impermanence, comme dirait un sage bouddhiste, ne peut manquer d'interpeller profondément tout esprit éveillé, tant sur le plan scientifique qu'à un niveau spirituel.



On se glisse dans ces horizons d'absolu, on est envoûté, même si on sait que chaque jour n'est pas fête ; maintes anecdotes rappellent que ce sont des territoires extrêmes, farouchement hostiles ; la dureté, la précarité des conditions de (sur)vie sont le quotidien. Mais ce qui rend aussi attachant l'homme sur ce point, c'est que ces anecdotes sont écrites avec humilité, humour, pas du tout pour prendre la pose du guerrier. L'homme n'est que toléré, il n'y a pas d'espace pour les egos boursoufflés.



« Là-bas, (dans le monde « contrôlé » par l'homme) c'est une nature dont nous exigeons un esclavage, une nature élaguée, mutilée, muselée, taillée, alignée, asservie ; ici, nous ne sommes que des hôtes, sans la moindre voix au chapitre, ignorés avec une sereine indifférence, ou provisoirement tolérés ; ici, ce n'est pas en notre honneur que fonctionne la machine et nous y sommes guère le centre du monde ; il est bon, parfois, de se l'entendre répéter par quelque coin de la nature sauvage, vierge et qui ne ment pas. » (p. 176)



« Leçon d'humilité, cette existence de cloporte collé au sol, cette fraternelle cohabitation avec les bêtes desquelles nous reprenons place (…) nous sommes simplement spectateurs d'une pièce qui ne nous est nullement destinée. Une fameuse douche sur notre naïf orgueil de « Roi de la Création »…. » (p. 305)



Et le ciel peut consoler de la terre :



« Sur le sol, oui, mais sous le ciel : à la ville, entre nos parquets et nos toits, on n'a ni l'un ni l'autre ;

ici on a l'un et l'autre, le second, par la splendeur de ses consolations, vous venge parfois du premier qui manque, à tous les sens du mot de tendresse. »

(p. 305)



En cheminant dans ces pages de Théodore Monod, impossible de ne pas penser, ressentir la présence d'Isabelle Eberhardt (1877-1904) qui avait également fait du désert saharien sa patrie, son lieu d'éveil.

Certes, sa porte d'entrée pour sillonner le désert ne fut pas la science, certes son Dieu ne fut pas le même (?) que celui de Théodore Monod... mais dans ses illuminations, ses extases, sa quête d'absolu divin et jusque dans son style d'écriture, un jeu de miroirs, une quasi mise en abîme entre les deux sages !! (notamment p. 32, 33, 34)

On rêve d'une rencontre qui n'eut pas lieu, Isabelle est décédée ce 21 octobre 1904, à 27 ans (oui comme nos rock stars légendaires…) à Aïn Sefra en Algérie, emportée par un violent débordement de l'oued. Morte noyée dans le désert….Elle y repose toujours pour l'éternité. Nul doute qu'ils se seraient fraternellement reconnus. Curieusement, elle n'est pas mentionnée dans « Méharées », en revanche ce drame d'Aïn Sefra est expressément cité (p. 190).



En lisant cet ouvrage, impossible aussi de ne pas constater, s'il en était besoin, qu'en dépit d'un matraquage médiatique, ce n'est pas Sylvain Tesson qui a créé le personnage de l'explorateur-écrivain-méditatif, comme s'il était devenu LA référence dans cette catégorie.



Outre Théodore Monod, on peut légitimement lui préférer pour plusieurs raisons, Alexandra David Neel (1868-1969), Isabelle Eberhardt, Jacques Lacariére (1925-2005), ce dernier également authentique marcheur, auteur notamment du magnifique « Eté grec », traducteur de Sophocle…

Aujourd'hui les explorateurs, style Sarah Marquis (cf. « Sauvage par nature »), « performent », doivent justifier les financements de leurs sponsors. La Nature n'est devenue qu'un faire valoir pour honorer leurs contrats marketing.



Déjà, Théodore, visionnaire, pressentait les dérives marchandes, les individus en quête de gloire :



« La recherche scientifique au Sahara a désormais besoin d'un plan de travail, et l'effort prolongé que l'exécution de celui-ci implique, exige une solide organisation. Elle doit échapper à la fantaisie des initiatives individuelles. (…)

Faute de quoi « le plus beau désert du monde » risque de demeurer longtemps encore le monopole de touristes en mal d'exotisme, de journalistes en quête de papiers « sensationnels », des automobilistes pourchassant les « records » ou de vaillants Nemrod massacrant les dernières gazelles, fermé au travail scientifique sérieux, méthodique et compétent. Dommage. » (p. 61)



Alors que nous traversons un désert spirituel dans notre société contemporaine, les assoiffés de lumière médiatique, d'honoraires à tout va, sont priés de passer leur chemin.



Marcher dans notre désert...avec Théodore et quelques autres...
Commenter  J’apprécie          130
Et si l'aventure humaine devait échouer

Livre reçu d'une amie, alors que je venais d'accoucher d'un de mes fils. Drôle d'idée, m'étais-je dit en lisant le titre. Je ne connaissais Théodore Monod que de nom. J'ai été immédiatement emballée. Quel humanisme ! Quelle universalisme, ou universalité ! Qu'il manque aujourd'hui des penseurs de cette qualité, qui réfléchissent vraiment "out of the box". Je lis relativement peu d'essais, même si j'essaie de temps en temps. Mais à coup sûr, c'était un bon choix !
Commenter  J’apprécie          130
Majâbat al-Koubrâ

Je constate aujourd’hui qu’il n’y a pas de critique de ce récit, pourtant magnifique. Je l’ai lu il y a quelques années déjà, mais j’en garde un excellent souvenir. J’avais été frappé par le fait que Monod arrive à « tenir » son récit sur de minuscules sujets, d’infimes détails (car il n’y a RIEN dans ce désert) et qu’il parvienne avec si peu de matière, à emmené le lecteur dans cet espace si aride, si sec. Ce prodige n’est possible qu’avec un très grand écrivain.
Commenter  J’apprécie          131
Méharées

Dans Méharées, Théodore Monod nous amène à sillonner le Sahara et le Sahel. Au gré de ce journal de bord, il nous fait découvrir ces territoires hostiles à l’Homme mais ô combien envoûtants.



Océanographe de métier, Monod nous décrit une contrée dont les similitudes avec la mer sont identiques. On y progresse de la même manière. On peut se trouver pris au dépourvu dans une tempête. Et surtout, comme le marin, il faut se montrer humble face à cette immensité qui peut vous submerger, vous englober.



Même si cet essai date des années 30, il offre des informations qui restent pertinentes sur cette région du globe. Cela m’a amené à réfléchir sur les événements récents.



Cette zone désertique est devenue de nos jours extrêmement stratégique. Ce n’est pas un hasard si nos forces armées ont dû y intervenir et y sont toujours, faute de remplaçants militaires capables de les relever. La bande sahélo-saharienne a, comme la mer, toujours été un lieu de routes de commerce. Pour le sel ou d’autres produits qui manquaient aux uns ou aux autres, mais aussi pour les trafics illicites comme l’esclavage et de nos jours drogues et armes. Comme l’océan, c’est une zone où l’immensité permet de se cacher et de préparer des mauvais coups.



Lors de l’existence de l’Afrique occidentale française, la France entretenait des forts militaires et faisait patrouiller ses forces dans le désert. Sans affirmer que l’Histoire se répète, la communauté internationale n’a pas su en tirer les enseignements et prévoir les conséquences des bouleversements survenus au Maghreb.



Au fur et à mesure de ma lecture, j'ai choisi de suivre Méharées avec deux intentions : apprendre sur le désert saharien et placer ces informations dans le contexte contemporain. C'est une approche toute personnelle.
Commenter  J’apprécie          121
Méharées

Pacifiste, sans alcool et végétarien (des opinions qui ne devaient pas être fréquemment réunies dans les années 1930), Théodore Monod a écrit un bon livre très sympathique, plein d'humour ( ah, la blague du "serpent", ou celle de la "cacahuète"!). Du recul et du pragmatisme pour décrire les réalités arides de la vie au désert, et de la passion pour l'avancée du savoir et la beauté d'une vie dépouillée de superflu. Pas d'histoire linéaire ni de conclusion, mais des anecdotes, des pensées, des récits de voyages, le tout en paragraphes court et faciles à lire; enfin, avec un bémol: parfois des mots et des expressions très peu courants! qu'est-ce que le livret Chaix, qu'est-ce qu'un calotropis, une primulacée, qui était Psichari? J'aurais apprécié quelques notes de bas de page dans mon édition Babel, à laquelle je n'ai rien à reprocher par ailleurs (l'impression est bonne, le papier est toujours blanc et les pages tiennent toujours ^^)...
Commenter  J’apprécie          126
Révérence à la vie

L'utopie est simplement ce qui n'a pas encore été essayé.
Commenter  J’apprécie          122
La grâce de solitude

Une réflexion sur ce qu'est la solitude sous formes d'entretiens avec différentes personnalités. La solitude vue par un écrivain, un religieux, un philosophe, un scientifique, à travers leurs propres experiences, personnelles et professionnelles.

Réflexions très intéressantes, mais qui manquent peut-être de profondeur. Difficile de traiter ce sujet en aussi peu de pages. Çà reste malgré tout une bonne introduction.
Commenter  J’apprécie          111
Maxence au désert

« Maxence au désert » est considérée comme une œuvre de jeunesse de Théodore Monod. Jeunesse car il y raconte les pérégrinations sahariennes d’une jeune botaniste Maxence pour sa première méharée, expédition tant attendue et espérée.



Je crois qu’il est inutile de présenter l’auteur : dans la conscience collective, il est certainement considéré comme l’un des plus grands « voyageurs » du désert. Une soif de connaissance lui a permis de satisfaire sa curiosité de botaniste et de géologue pour partir vers ces immensités de sables. Et une envie de faire partager tout son bonheur d’être aux confins de ce Sahara, avec tous ses témoignages littéraires, car il est aussi un grand écrivain.



Il s’y raconte, un peu, nous fait partager sa philosophie et ses connaissances botaniques, nous fait découvrir les cailloux et ces nomades du désert. Car lire un Monod (et c’est mon premier Théodore) est une formidable aventure en soi car cette lecture permet de vivre au milieu de ce désert, de partager un peu de l’émerveillement du jeune Maxence, et par conséquent du jeune Théodore.



Un beau voyage par pages interposées que m’a proposé le jeune « Maxence au désert ». Si l’énumération des noms botaniques rencontrés entre deux oasis me laissent pantois (par moment, cela peut devenir pour le lecteur néophyte comme moi, un peu lourd et lassant), je reste cependant admiratif des couleurs de ce désert. C’est comme si en plein feux d’artifices, un arc-en-ciel apparaissait dans le ciel, les teintes changent constamment, les couleurs explosent avant de pâlir, les tons donnent le frisson ; c’est toute la palette du peintre qui apparait dans le ciel, et chaque regard vers les étoiles ou le soleil devient un enchantement à lui tout seul. Car, Théodore Monod a beau être botaniste et géologue, il n’en oublie pas moins la beauté des cieux.



"Prends ton bâton et marche vers ta douleur, ô voyageur !" disait Psichari dans Le voyage du centurion. Cela donne envie de souffrir un peu, pour découvrir cet émerveillement. Les os rompus aux secousses des chameaux, la soif irritant la gorge (malgré l’ébullition du thé maure), la chaleur suffocante et ces vents venus vous bombarder le visage de ces milliers de grains de sable, tout cela s’oublie si facilement quand on prend le temps de regarder autour de soi. Souffrir, oui, cela vaut le coup !


Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
Commenter  J’apprécie          110
Et si l'aventure humaine devait échouer

« C'est la voix de celui qui crie dans le désert » Cette citation des Ecritures convient à plus d’un titre pour illustrer cet ouvrage de Théodore Monod grand arpenteur du Sahara ,savant et croyant . Dans ce recueil d’articles datant d’une trentaine d’années il appelle à une réconciliation entre l’homme et la nature , à l’abandon de la prédation et de la barbarie . Et c’est peu dire que ces thèmes sont encore actuels ! Hormis la foi religieuse , je me reconnais tout à fait dans les propos de cet homme de bien , érudit et tolérant. Le seul changement que l’on doit envisager en 2022 dans cet ouvrage c’est son titre. Je crois ,hélas, qu’il faut en effacer l’aspect conditionnel car dans les circonstances actuelles il parait d’un optimisme excessif.

Commenter  J’apprécie          100
L'émeraude des Garamantes

Un grand voyage dans le désert, un grand voyage intellectuel et spirituel avec Théodore Monod. Partir après une journée de travail harassante avec Théodore sur ces chemins arides, dans le silence, l’immensité des espaces, à la recherche de la moindre occasion d𠆞nrichir ses connaissances de la nature, quelle plénitude !
Commenter  J’apprécie          102
Méharées

C’est LE livre à lire avant de partir en vacances en Mauritanie ; tout le monde vous le dira.

Même s’il est question des premières méharées de l’auteur, effectuées dans les années 1930, le livre ne sent pas du tout le moisi. En outre, l’humour pince-sans-rire du bonhomme est irrésistible. Bref, je valide.
Commenter  J’apprécie          90
Terre et ciel

Livre relu tout récemment avec un intérêt et un plaisir intacts.

Théodore Monod qui aura vécu pendant pratiquement toute la durée du XX siècle fut un saharien botaniste géologue exceptionnel. Il explora des territoires inconnus dans le Sahara avec des moyens réduits à l'extrême. Ce fut un marcheur exceptionnel, à plus de 90 ans il continuait d'entreprendre ses "méharées" à pied et à dos de chameau. Pérégrinations dans l'absolu et la solitude du désert. La légende a retenu que ce petit homme sage a cherché toute sa vie une météorite et à retrouver.....une fleur dans le désert, unique exemplaire vue par hasard une fois.

Mais dans ce livre d'entretien ce n'est pas tant le chercheur de vie dans les conditions extrêmes que le chercheur se dieu dont il est question.

Issu de générations de pasteurs, Théodore Monod exprime sa foi, sa croyance en dieu avec sincérité. Il confie ses doutes et malgré sa fidélité de principe à ses racines protestantes il se déclare plus volontiers, à l'image de son blason, apôtre d'une foi œcuménique.

Le scientifique et l'homme de foi ont parfois du mal à cohabiter,. La sauvagerie de la nature semble difficilement compatible avec un dieu tout puissant et bienveillant. Pourtant Théodore Monod semble entrevoir l'existence d'un grand horloger malgré tout. Ce n'est pas le lieu ici d'ouvrir le débat et si on ne suit pas le grand homme dans chacun de ses pas on ne peut que recommander la lecture de cet ouvrage à notre époque où l'accumulation d e richesses effrénée et l’obsession de l’audimat aimantent beaucoup trop les boussoles .
Commenter  J’apprécie          90
Méharées

Récit des premières méharées de Théodore Monod où comment un océanographe est gagné petit à petit par la passion du désert, de sa géologie, de sa faune et de sa flore, de ses habitants et de leurs mœurs. Une passion qu'il sait faire partager par une écriture élégante sans fioritures, simple sans pauvreté et surtout par un demi ton parfois ironique, toujours instructif et vivant.
Commenter  J’apprécie          90
Méharées

Sacré personnage que ce marin des dunes ! A travers un journal de bord plein de malice et de modestie il retrace ses multiples pérégrinations dans le Sahara . La langue est belle,charnelle pleine de passion et de poésie. Le point de vue est celui du scientifique ,mais également du croyant, du sage ,du philosophe . Un régal par la beauté des descriptions et la hauteur de la pensée.
Commenter  J’apprécie          80
Révérence à la vie

Toujours magnifique
Commenter  J’apprécie          83
La grâce de solitude

Marie de Solemne (philosophe et écrivain) convoque quatre personnalités et les interroge sur le concept de solitude. De paroles denses en réflexions agissantes, ils évoquent leur rapport à la solitude. Pour tous, c'est une réalité inséparable de l'être humain analogue à l'amour ; l'amour de soi , l'amour des autres.

Dans notre société communicante, la solitude n'est pas conforme au standard ambiant. Elle est une marginalité subversive. Elle culpabilise.

Vivre profondément sa solitude , c'est affirme son autonomie, son indépendance, sa liberté.

La solitude a toujours existé. Dans l'Antiquité, elle était synonyme de sagesse. Le Christianisme est né dans la solitude du désert.

Par certains côtés, la solitude est une géographie, une donnée génétique.

Elle peut être aussi douloureuse, non consentie.

Ces quatre personnalités sont : Christian Bobin, Jean-Michel Besnier, Jean-Yves Leloup et Théodore Monod.
Commenter  J’apprécie          70
Et si l'aventure humaine devait échouer

Théodore Monod nous partage dans l'un de ses derniers ouvrages une longue plaidoirie sur l'homme et son rapport à la nature, sur sa place supposée particulière et sur la place des religions.

Ses réflexions nourries de si longues heures de marches dans le désert, adepte du minimalisme, préférant l’écriture à la paroles, les livres aux images, chacun des mots qu'il exprime trouve une place mesurée et choisie. Aucun de trop ni aucun manque, c'est un recueil de pensées que l'on perçoit comme l'aboutissement d'un processus réfléchi et posé.

On peut en extraire des parties, chacune apporte un sens et le tout donne un très beau concentré de toute une vie de quête.
Commenter  J’apprécie          70
Terre et ciel

Juin 2016 et pourtant il était dans ma bibliothèque depuis longtemps, je grappillais des bouts par moments, comme un gâteau dont on sait déjà qu'il sera bon, mais que l'on diffère pour le plaisir de l'attente. J'aime Monsieur Monod, dommage qu'il soit parti, il n'avait pas peur de la mort, il le dit ici, mais nous nous avons perdu quelqu'un de précieux, un humaniste, un spirituel, un amoureux du vivant dans son ensemble, un curieux et bien sûr un grand scientifique éclectique.



Ces entretiens avec Sylvain Estibal, journaliste à France Presse, datent de 1997, mais ils me semblent terriblement actuels sur l'état du monde sur un plan géopolitique, économique et écologique. Hélas, rien n'a changé, je dirais presque que la situation a empiré. Théodore Monod doit être un peu triste, s'il perçoit cela de quelque façon que ce soit. Le propos de cet essai consiste à regarder la vie de Monod et le monde sous deux angles principaux, la terre et le ciel : la spiritualité face à la science ou alliée de la science. Monod n'exclut pas une complémentarité entre l'une et l'autre. Il nous éclaire sur ses voyages, son désir insatiable de savoir, son amour incommensurable pour tous les êtres vivants et sa colère envers ceux qui ne respectent pas la vie sous quelque forme que ce soit...



Bien sûr, il ne s'agit pas d'un livre de Monod, il s'agit plutôt d'un débat mais on en apprend beaucoup sur cet homme passionnant, on l'aime ou on le déteste davantage, j'ai du mal à croire qu'il puisse laisser indifférent. Et puis, pour ma part, j'aime penser que le monde n'est pas que le monde et que connaître scientifiquement ne signifie pas renier une part de mystère. Ce serait si triste de tout savoir ! En digne scientifique, Monod abordait l'idée de la mort avec curiosité, sans certitudes malgré son passé de quasi pasteur, mais sans inquiétudes. J'espère qu'il aura pu là bas étancher sa soif de connaissance.
Commenter  J’apprécie          70
Un thé au clair de lune

Ce conte n'a pas été écrit pour être édité et c'est ce qui fait toute sa beauté, sa fragilité en quelque sorte. Il s'agit d'une longue lettre (24 pages) illustrée qu'a rédigé le naturaliste Théodore Monod pour sa fille Béatrice de 4 ans. Nous sommes en 1935 et il est en mission depuis de long mois au Sahara - Il va parcourir ce désert toute sa vie, la dernière fois qu'il y parti, il avait 98 ans. Pour témoigner à sa fille son amour et sa présence, il décide muni d'une boite de crayons de couleurs de lui raconter l'histoire d'un jeune chameau parisien qui décide d'aller voir son cousin au Sahara. Avec son regard d'humaniste, Théodore Monod dépeint la découverte de la liberté, le partage, la joie d'être ensemble. Il livre aussi une foule d'information sur la faune et la flore du Sahara. Une pépite à conserver comme un collector.



Commenter  J’apprécie          70
Et si l'aventure humaine devait échouer

Théodore Monod a été avant tout un humaniste inspiré et engagé, luttant contre les injustices et les inégalités sociales durant soixante dix ans. Ce spécialiste du Sahara a parcouru à pieds, ou à dos de chameaux chaque recoins des méandres désertiques pour nous donner quelques repères sur l'arborescence biologique des plantes, la faune animalière et humaine tout en respectant leurs moyens de survie. Toute son œuvre est inspirante. Ses nombreux livres publiés sont d'une sincérité exemplaire.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Théodore Monod (1058)Voir plus

Quiz Voir plus

Le chenapan dans son accoutrement, un vaurien, un gredin ou un coquin, jamais un banquier

Le champ mort et désert, où les frelons autrefois bourdonnaient seuls autour des fleurs grasses, dans le silence écrasant du soleil, est ainsi devenu un lieu retentissant, qu’emplissent de bruit les querelles des bohémiens et les cris aigus des jeunes vauriens du faubourg. Une scierie, qui débite dans un coin les poutres du chantier, grince, servant de basse sourde et continue aux voix aigres.

Émile Zola
Honoré de Balzac

10 questions
13 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}