« Maxence au désert » est considérée comme une œuvre de jeunesse de Théodore Monod. Jeunesse car il y raconte les pérégrinations sahariennes d’une jeune botaniste Maxence pour sa première méharée, expédition tant attendue et espérée.
Je crois qu’il est inutile de présenter l’auteur : dans la conscience collective, il est certainement considéré comme l’un des plus grands « voyageurs » du désert. Une soif de connaissance lui a permis de satisfaire sa curiosité de botaniste et de géologue pour partir vers ces immensités de sables. Et une envie de faire partager tout son bonheur d’être aux confins de ce Sahara, avec tous ses témoignages littéraires, car il est aussi un grand écrivain.
Il s’y raconte, un peu, nous fait partager sa philosophie et ses connaissances botaniques, nous fait découvrir les cailloux et ces nomades du désert. Car lire un Monod (et c’est mon premier Théodore) est une formidable aventure en soi car cette lecture permet de vivre au milieu de ce désert, de partager un peu de l’émerveillement du jeune Maxence, et par conséquent du jeune Théodore.
Un beau voyage par pages interposées que m’a proposé le jeune « Maxence au désert ». Si l’énumération des noms botaniques rencontrés entre deux oasis me laissent pantois (par moment, cela peut devenir pour le lecteur néophyte comme moi, un peu lourd et lassant), je reste cependant admiratif des couleurs de ce désert. C’est comme si en plein feux d’artifices, un arc-en-ciel apparaissait dans le ciel, les teintes changent constamment, les couleurs explosent avant de pâlir, les tons donnent le frisson ; c’est toute la palette du peintre qui apparait dans le ciel, et chaque regard vers les étoiles ou le soleil devient un enchantement à lui tout seul. Car, Théodore Monod a beau être botaniste et géologue, il n’en oublie pas moins la beauté des cieux.
"Prends ton bâton et marche vers ta douleur, ô voyageur !" disait Psichari dans Le voyage du centurion. Cela donne envie de souffrir un peu, pour découvrir cet émerveillement. Les os rompus aux secousses des chameaux, la soif irritant la gorge (malgré l’ébullition du thé maure), la chaleur suffocante et ces vents venus vous bombarder le visage de ces milliers de grains de sable, tout cela s’oublie si facilement quand on prend le temps de regarder autour de soi. Souffrir, oui, cela vaut le coup !
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