AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Théodore Monod (114)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le chercheur d'absolu

J' avoue avoir été perplexe durant ce livre qui est en fait constitué de deux parties n' ayant absolument aucun rapport (ou minime, et en grattant bien quand même).

La première partie est une sorte de bilan où un homme fait le point sur sa vie et souhaite partager ce qu'il en a compris. Ça m'a fait du bien, fait réfléchir, confortée, et en même temps... Il y a un côté très nostalgique d'un passé parfait qui n' a jamais existé, et surtout, il a beau dire, sa spiritualité est surtout très chrétienne. Je m'attendais à quelque chose de plus profond, de plus... Ben de plus de désert, voilà !

Quant à la deuxième partie... Alors là, je n' ai rien compris ! Ce sont des textes écrits pendant la seconde guerre, qui reprennent beaucoup d' autres textes et parlent de gens complètement méconnus aujourd'hui (à part de Gaulle et Hitler, cela va sans dire).

Du coup, mon bilan à moi, c'est quid de l' intérêt du bouquin ? Ou, à tout le moins, pourquoi ce titre et cette quatrième de couverture ??
Commenter  J’apprécie          10
Pèlerin du désert

Théodore Monod est un savant naturaliste, biologiste, explorateur, érudit, penseur, philosophe, humaniste Français qui par son verbe nous emmène dans son lieu de vie qu'est le désert qui nous montre son émerveillement des pas dans le sable pour jouer une musique qu'il ne se lasse pas de découvrir à chaque pas. Aucune annonces lumineuses pour l'assaillir, emporter le strict minimum est un gage de longévité.

La sagesse est une action vers la guérison, il retrouve l'humilité de la nature qu'il a su respecter tout au long de sa vie. Comme il le dit si bien : nous perdons du temps et de l'énergie sur les chemins de traverse et les voies sans issue, il est nécessaire de ce recentrer sur l'essentiel. Le silence est toujours un message.

L'homme ne peut vivre détaché de la nature, il est obligé de composer avec car la nature ne manque pas de temps, elle le prends ce que l'homme ne sait peu ou plus faire. La foi et la Bible ont montré la voie à cet homme du désert.

Apres des traversées de huit cent kilomètres à dos de hameau ou à pied avec toujours des livres robuste et souple pour être lu d'un main et occuper les lentes traversées saharienne. Pour lui le silence, les silences ont été enrichissant. Le modernisme nous a transformés et même déformé par ses successions de nuisances. Le voyageur humain doit se souvenir que la planète n'est pas un bilboquet, il ne doit pas jouer avec.

La planète n'est pas immuable, l'être humain a transformé notre terre que, la nature a mis des millions d'années à construire , le voyageur du désert doit passer dans cet immensité sans laisser de traces. L'état sait anesthésier le peuple et le rendre plus malléable toutes sortes de drogue lui sont administrées la télévision, vidéothèques, informatique, alcool, tabac... pour des dépendances ., l'humain est en train de se détruire à petit feu. Il faut considérer le calme et le silence comme des nourritures indispensables. De quoi avons nous vraiment besoin ? Voilà le message de Théodore Monod.

N'apprend pas à être riche, mais apprend à être heureux car la vrai liberté consiste à maitriser son esprit plutôt que de le laisser dériver au gré des pensées.

Il a su apprendre pour se donner la liberté de choisir, c'est ce que nous ne savons plus faire malheureusement.

On ne peut pas rattraper le temps perdu mais on peut arrêter de perdre son temps.

N'est-il pas plus important de savoir vivre que de conquérir le monde ?

Etre libre, c'est avoir le droit de changer d'avis. Il a su prendre chaque jour du temps pour observer tranquillement ce qui se passe en lui et autour de lui. C'est un homme qui a côtoyé les hommes et la nature.



Commenter  J’apprécie          10
Méharées

C’est LE livre à lire avant de partir en vacances en Mauritanie ; tout le monde vous le dira.

Même s’il est question des premières méharées de l’auteur, effectuées dans les années 1930, le livre ne sent pas du tout le moisi. En outre, l’humour pince-sans-rire du bonhomme est irrésistible. Bref, je valide.
Commenter  J’apprécie          90
Maxence au désert

Maxence au désert est le récit de voyage d'un jeune auteur de 21 ans parti étudier la faune ichtyologique ( les poissons ) en Mauritanie, dans les années 20. A la fin de son séjour, il entreprend un voyage de 800 km à dos de chameau, de Port Etienne à St Louis du Sénégal. Il s'agit de sa première méharée (Voyage à dos de méhari ).



Maxence, botaniste, ressent l'appel du désert. Son aventure, du 14 octobre au 12 novembre 1923, a une dimension initiatique.



Il part avec une caravane de 20 personnes dont 1 seule femme, quelques esclaves noirs, et 10 chameaux. Sur le chemin, il croisera d'autres voyageurs qui l'accompagneront un moment pour certains pour ensuite poursuivre leur propre route.



Le journal du jeune homme est très précis. Il cite quantité de plantes. On peut regretter qu'il n'aie pas joint un lexique illustré. Les faux gommiers sont facilement identifiables, en revanche, l'askaf, le tarfa, le morkebé et bien d'autres échappent à toute représentation.



Maxence décrit avec force détails la cérémonie du thé à la menthe. Il mentionne le phénomène des dunes mobiles. Il est assez étonnant de le voir remarquer des empreintes d'autruches. Après recherche, il s'agit de l'espèce à collier rouge d'Afrique du Nord.



Le texte de Maxence est celui d'un scientifique. Précis, il fait un véritable catalogue de la flore et de la faune rencontrées et des paysages traversés. Lorsqu'il s'agit des hommes, l'approche est la même, dans un esprit d'anthropologie. On voit le paysage se modifier au fil de la route. Les campements sous tentes sont pittoresques. Les conditions de vie sont spartiates, et les soins aux animaux et aux hommes plutôt brutaux.



Quelques images poétiques ponctuent la narration. Le désert est comparé à un océan. Au couchant, le profil des chameaux s'imprime sur le disque rouge du soleil. Des silhouettes de femmes voilées de bleu sont aperçues au loin. Le texte est surtout très coloré, avec des descriptions de levés et de couchés de soleil chatoyantes.



Théodore Monod est connu comme l'un des plus grands spécialistes du Sahara au xx ème siècle. Il est aussi philosophe et théologien, antiraciste, pacifiste et écologiste. «Bien que fonctionnaire, je persiste à tort ou à raison, à me considérer comme un homme libre, d'ailleurs si j'ai vendu à l'État une part de mon activité cérébrale, je ne lui ai livré ni mon cœur, ni mon âme…" affirme-t-il. Maxence au désert illustre assez bien sa personnalité, bien qu'on n'ait pas là une œuvre engagée, mais plutôt une vision d'ouverture sur le monde et de découverte.

Commenter  J’apprécie          10
Le chercheur d'absolu

Théodore Monod est un des esprits les plus lumineux du XXème siècle, un humanisme alarmiste mais plein d'espoir.



L'être humain est une espèce nouvelle à l'échelle de l'histoire de notre planète, il mérite selon lui d'être optimiste sur la maturité qu'il obtiendra au fil du temps, mais qu'il est nécessaire de raisonner de façon fréquente pour ne pas qu'il sombre par ses défauts d'amour guerrier et des vanités.



Défense de l'écologie, des animaux (qui sont pour lui des êtres non pas inférieurs mais différents et qu'il convient de comprendre), prône l'interdiction du nucléaire -même civil-, de la chasse par exemple par des actions non-violentes. "Être la soi contre le fer".



L'autre idée magnifiquement décrite est d'ordre théologique : nous optons chacun pour un chemin de montagne, différents selon la voie spirituelle que l'on emprunte, mais tous mène au sommet, à "l'Au-Dessus". Tolérance, respect, Monod inspire.



Un livre bouleversant, qui transforme.
Commenter  J’apprécie          00
Méharées

Voici un livre que je comptais lire depuis des années, curieux de connaître T. Monod et comprendre son attrait pour le désert, et par la même occasion découvrir le désert (des années 1930).

J'ai un un peu de mal a entrer dans les premiers chapitres, un un peu désorienté par le style, les nombreux termes géologiques ou autres, les noms de lieux et de peuples ... sensation justement d'être un peu perdu dans un lieu totalement inconnu et qu'on a du mal à cerner.

La brume se dissipe cependant par la suite. Le récit devient plus clair, simple, sans effets de style, sans profusions de détails, juste de quoi deviner ce qu'à pu être la vie de T.Monod dans le désert, et de ce qu'est le désert et le peu de vie qu'on y trouve. Une aventure entre le chemin de croix et la recherche d'un certain absolu de simplicité, avec comme objectif de fond, quand même, une recherche scientifique que l'on devine passionnante. On découvre (enfin moi en tout cas) que le désert a été autrefois moins inhospitalier qu'il l'est aujourd'hui (T.Monod retrouve des peintures rupestres, beaucoup d'objets).

Enfin, ce livre regorge de réflexions simples et profondes qu'inspirent le désert et les hommes qui tentent d'y survivre.
Commenter  J’apprécie          00
Et si l'aventure humaine devait échouer

Voilà un livre qui donne à réfléchir ! Le livre traite du rapport entre l’homme très destructeur et la nature très vulnérable. Tous les problèmes qu’il cite restent aujourd’hui intégralement d’actualité et encore à traiter. Les solutions quand elles existent sont rarement envisagées si ce n’est pour plus tard, dans le futur. Nous allons donc droit dans le mur si nous ne changeons pas notre manière d’exploiter tant de ressources naturelles pour notre consommation et notre gâchis, nous le savons mais n’améliorons pour le moment pas grand chose.



Monod va plus loin que l’idée d’économiser pour durer plus : il explique magnifiquement bien que nous restons ancrés dans cet anthropocentrisme dû en bonne partie à notre héritage religieux. Les 3 grandes religions monothéistes, judaïsme, islam et christianisme ont toujours présenté l’homme comme le but, le summum de la création divine. Dans cette façon d’appréhender l’univers, la nature et notamment la vie animale ou végétale ne sont vues que comme des ressources au service de l’homme qui est là pour tout exploiter à son profit selon son bon plaisir. Il serait temps de remettre l’homme à sa place : un être vivant faisant partie de l’univers en ce moment, un temps extrêmement court par rapport à l’âge de l’univers.



Monod prend en compte la morale dans son analyse de la situation et ce qui est remarquable, c’est qu’il le fait dans une attitude humble et ouverte à toutes les croyances. Protestant lui-même, fils de pasteur, il n’argumente qu’avec des idées qui peuvent convenir à tous, croyants, agnostiques, athées. Les seuls propos que j’ai trouvés cinglants étaient pour les paroles de la Marseillaise qu’il trouve sanguinaires et racistes… Cela m’a un peu choqué mais en réfléchissant à la phrase “qu’un sang impur abreuve nos sillons…”, je suis finalement d’accord avec lui.



Toujours dans le sens de la morale, Monod milite pour la prise en compte de la souffrance animale - comme pour celle des humains - et pour le respect de la vie de tout être, sans exception semble-t-il. C’est beau mais pas évident à mettre en pratique et je me suis demandé jusqu’où cela pourrait aller : ne plus manger du tout de chair animale, certains le font déjà pour la viande, voire le poisson, mais quid des coquillages par exemple (quelle souffrance ont-ils vraiment ?) et surtout les insectes dont je m’imaginais que ce serait un bon aliment de substitution à la viande ? Faut-il Interdire aussi au jardinier d’écraser l’escargot qui bouffe ses salades ? Monod étant modéré en tout n’a pas dit s’il écraserait quand même le moustique qui le réveillerait la nuit. Je ne me moque pas, car il milite dans le bon sens mais je me demande où sont le juste équilibre et le bon sens. D’accord en tout cas pour y réfléchir et progresser dès aujourd’hui.

Globalement, sans être du tout défaitiste, Monod tire la sonnette d’alarme et pose la question “le monde ne risque-t-il pas de continuer sans l’homme ?”. Il a raison de le faire et son livre ne prend toujours pas une ride et ce, bien qu’il date de 2000 (ou 2002 selon les éditions), bien que ce soit en plus un assemblage de plusieurs textes beaucoup plus anciens, car écrits tout au long de sa longue vie de scientifique et de penseur.

Commenter  J’apprécie          30
Méharées

Lu précédemment il y a au moins vingt ans, ce livre m'avait "révélé" le désert .



J'ai découvert Théodore Monod dans un "Apostrophes" où ce petit monsieur en apparence insignifiant, m'a subjuguée en parlant de crottes de chameaux ...en tout cas c'est le souvenir que j'en ai.



Méharées est un récit de voyage d'Ouest en Est, de la mer vers le désert. Comme souvent dans les récits de voyages, les paysages sont mêlés aux détails techniques, à l'histoire de cette région, à la vie des habitants et aux réflexions que le voyage inspire. L'écriture de Monod est une écriture qui date, les mots foisonnent, le vocabulaire est riche, l'écrit poétique et j'apprécie ce style d'écriture. Certains termes géographiques n'évoquent pas forcément grand chose à l'ignare que je suis , heureusement un lexique est disponible.



Une lecture paisible à pas de chameaux pour s'ouvrir à un monde inconnu.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          181
Et si l'aventure humaine devait échouer

Théodore Monod est un être exceptionnel - par son histoire familiale, son analyse du monde, ses prises de position.

C'est un grand humaniste, méconnu et dont la pensée a aujourd'hui une force troublante et une actualité incroyable.

Ce livre résume bien le personnage et sa manière de penser.
Commenter  J’apprécie          321
Et si l'aventure humaine devait échouer

Livre reçu d'une amie, alors que je venais d'accoucher d'un de mes fils. Drôle d'idée, m'étais-je dit en lisant le titre. Je ne connaissais Théodore Monod que de nom. J'ai été immédiatement emballée. Quel humanisme ! Quelle universalisme, ou universalité ! Qu'il manque aujourd'hui des penseurs de cette qualité, qui réfléchissent vraiment "out of the box". Je lis relativement peu d'essais, même si j'essaie de temps en temps. Mais à coup sûr, c'était un bon choix !
Commenter  J’apprécie          130
Et si l'aventure humaine devait échouer

Théodore Monod a été avant tout un humaniste inspiré et engagé, luttant contre les injustices et les inégalités sociales durant soixante dix ans. Ce spécialiste du Sahara a parcouru à pieds, ou à dos de chameaux chaque recoins des méandres désertiques pour nous donner quelques repères sur l'arborescence biologique des plantes, la faune animalière et humaine tout en respectant leurs moyens de survie. Toute son œuvre est inspirante. Ses nombreux livres publiés sont d'une sincérité exemplaire.
Commenter  J’apprécie          60
L'hippopotame et le philosophe

Le choix d'un scientifique parti à la découverte d'un monde africain, où tout est révélation pour celui qui observe et scrute minutieusement les faunes et les flores de la planète, chaque élément constituant les légendes racontées des merveilles de ce monde extraordinaire ayant forgé à la lecture envoûtante et pacifiste de l'auteur, creusant mon imaginaire dans des visions bienfaisantes et culturelles assise en groupe autour d'un feu de camp, ou en demeure confortable devant l'âtre chaud d'une cheminée cet hiver, en écoutant les récits des anciens retransmis aux générations suivantes. Les chroniques de Théodore Monod ont certainement choquées le monde figé des philosophes de salon, au point de le censurer à une époque cadenassée par la guerre en Europe, la France occupée par l'Allemagne où les discours racistes et colonisateurs recouvrent toutes formes d'humanité, et condamnent les convictions bienveillantes de ce grand voyageur humaniste.
Commenter  J’apprécie          30
L'émeraude des Garamantes

Théodore Monod nous emmène, avec ce livre, dans un monde parallèle: le Désert. Il décrit sa féerie et sa relavie richesse tout en nous montrant bien que les voyages au long cours à pied et à dos de chameau dans le désert, ce n'est pas une sinécure.

Le livre est riche en informations tant au niveau botanique, zoologique que écologique.

Il y néanmoins sans doute trop de termes techniques ou scientifiques sans explication. A certains moments, J'ai eu l'impression qu'il s'agissait juste d'une transcription de ses carnets de voyages.

Ses pensées phylosophiques sur les différentes religions sont très intéressantes.
Commenter  J’apprécie          30
Majâbat al-Koubrâ

Théodore Monod nous fait découvrir l'endroit le plus désertique et uniforme au monde, un monde sur lequel, à priori, il n'y a rien à dire. Et pourtant..... On parcourt ce livre au rythme des voyages en chameau dans le désert, ce qui est loin d'être ininteressant. Sauf la dernière partie, où il y a trop de redites, signe sans doute d'une sénilité qu'on a l'habitude de cacher. Mr Monod est un grand monsieur qui nous permet de considérer la vie d'une autre façon.
Commenter  J’apprécie          00
Terre et ciel

Le journaliste Sylvain Estibal interroge Théodore Monod sur la science, la nature, l'Afrique, et surtout sur le sens de la vie et la place de la religion dans sa vie.



Dans ce témoignage à portée philosophique, l'écriture est belle, simple et à la portée de tous.



Je ne suis pas d'accord avec tout le contenu du livre, mais il permet de réfléchir à la vie et surtout au sens que nous voulons lui donner.

Commenter  J’apprécie          50
Terre et ciel

Nous vivons dans un monde multiforme, et de surcroit mouvant (ce n’est pas une grande découverte, me direz-vous). Et le progrès, l’accélération tous azimuts de la société et de nos modes de vie (technologie oblige) est pour nous perte d’équilibre, de repères, de but et de ligne de vie. Les philosophies anciennes ont du mal à perdurer et se fracassent devant le modernisme. Ils nous faut de nouveaux guides. Ou à défaut de nouvelles "consciences".

Ouvrons les yeux, elles sont là ces nouvelles consciences. Ce ne sont pas des philosophes à proprement parler, encore qu'à leur façon, elles cherchent une forme de sagesse, voire de vérité. Ce peut être des scientifiques, des chercheurs ou simplement des analystes de la société. Ces "consciences d'aujourd'hui" s'appellent Michel Serres, Edgar Morin, Pierre Rabyi, Frédéric Lenoir ou Yuval Noah Harari. Et juste avant eux, il y a Théodore Monod.

Théodore Monod (1902-2000) est un scientifique, naturaliste, océanographe et ichtyologue, spécialiste incontesté de l'Afrique et particulièrement du désert saharien. A la fois savant et aventurier, il au cours d'une longue vie (98 ans !) accumulé une foule d'expériences consignées dans de nombreux ouvrages. Humaniste et pacifiste, il réunit science et foi dans un projet de vie commun, qu'il a mis en pratique toute sa vie.

Terre et ciel (1997), est le résultat d'une suite d'entretiens avec Sylvain Estibal, journaliste à l'AFP. Théodore Monod revient sur son cheminement spirituel, sa carrière, exprime ses convictions scientifiques, ses croyances et ses doutes concernant sa vie intérieure, ses étonnements et ses craintes sur le monde et son avenir. Le titre indique bien le thème de l'ouvrage : l'homme est placé entre la terre et le ciel, entre la matière et l'esprit, entre l'homme et Dieu. Et il n'a pas le choix : pour survivre il faut s'adapter et tenir compte de tout.

L'ouvrage et passionnant d'un bout à l'autre. Même si l'on est pas croyant, on ne peut qu'admirer ce jeune homme de 96 ans (c'est l'âge qu'il avait lors de l'entretien) qui fait le bilan de sa vie, avec sincérité et force. Et le regard qu'il porte sur notre époque n'est pas neutre. Il a même valeur de leçon.

Théodore Monod est un modèle. Il a l'âge du XXème siècle, en a épousé toutes les convulsions, a vécu ses rêves et nous laisse un témoignage capital sur sa vie, et même sur LA vie, sous toutes ses formes.

Commenter  J’apprécie          44
Et si l'aventure humaine devait échouer

« C'est la voix de celui qui crie dans le désert » Cette citation des Ecritures convient à plus d’un titre pour illustrer cet ouvrage de Théodore Monod grand arpenteur du Sahara ,savant et croyant . Dans ce recueil d’articles datant d’une trentaine d’années il appelle à une réconciliation entre l’homme et la nature , à l’abandon de la prédation et de la barbarie . Et c’est peu dire que ces thèmes sont encore actuels ! Hormis la foi religieuse , je me reconnais tout à fait dans les propos de cet homme de bien , érudit et tolérant. Le seul changement que l’on doit envisager en 2022 dans cet ouvrage c’est son titre. Je crois ,hélas, qu’il faut en effacer l’aspect conditionnel car dans les circonstances actuelles il parait d’un optimisme excessif.

Commenter  J’apprécie          100
Majâbat al-Koubrâ

L’HOMME DES SABLES.

Théodore Monod (1902–2000), biologiste et explorateur, est l’un des plus grands spécialistes du Sahara du XXe siècle. Il est monté sur un dromadaire pour la première fois en 1923 pour traverser la Mauritanie, et fit sa dernière méharée en 1993 à l’âge de 91 ans. Entre-temps il a sillonné le désert, cartographié, décrit la faune, la flore et ses caractéristiques géologiques. C’est toute une époque qui est partie avec lui car à partir de cette date, les méharées exploratrices seront vite remplacées par des rallyes et randonnées en 4x4 pétaradants.

Le Sahara occidental comporte un désert parmi les plus gigantesque du monde par sa surface et aride par son climat : le Majâbat. Il mesure 1000 km sur 500, dépourvu totalement d’eau et sablonneux d’un bout à l’autre :

C’est devenu « le jardin secret » de l’auteur, sillonné par lui toute sa vie.

La première partie du livre est la préparation de la traversée, l’étude des cartes (approximatives) déjà publiées et des récits de voyage. Puis la logistique qui va prévoir une traversée de 500 km sans point d’eau. En cas de besoin, ils pourront toujours tuer un addax ou sacrifier un chameau pour extraire le jus de la bouillie herbeuse de son contenu gastrique. Puis le journal de la traversée elle-même, guidée par boussole, le point sur les étoiles et les repères naturels (quand il y en a). Une carte, dessinée par l’auteur, annexée au texte permet de suivre la progression de l’expédition.

Heureusement, le récit est moins monotone que le paysage, car il est agrémenté par la description de la flore, rare mais indispensable pour hydrater les dromadaires, de la faune (antilopes addax, fennec) et les découvertes géologiques : les fulgurites (sable vitrifié par la foudre), les affleurements etc… Il retrace l’émouvante histoire de la découverte du « naufrage » d’une caravane du XIIème siècle dont il retrouve les restes, laiton et cauris transportés probablement du Maroc vers le Soudan et ses forgerons.

Un récit de voyage comme on les aime !
Commenter  J’apprécie          60
Le chercheur d'absolu

Quelle étrangeté ! Je m'attendais à être fasciné par ce livre et j'en ressors déçu, extrêmement déçu. Déçu d'abord par sa composition. En effet, le livre se présente sous forme de deux ensembles qui n'ont quasiment rien à voir l'un avec l'autre, ni quant au sens, ni quant au propos, ni quant à la forme, ni quant à l'époque d'écriture.



Le début, qui donne son titre à l'ouvrage, est l'écrit d'un très vieil homme, qui, à la fin de sa vie, nous livre, en quelque sorte sa vision du monde. C'est un propos très général, assez bizarroïde, selon moi : un étrange mélange de vision scientifique et de mystique chrétienne. Les deux ne vont pas ensemble, d'après moi, on ne peut pas être le dogme et l'absence de dogme en même temps, ou alors, ça me dépasse.



Ce qui m'a déçu dans cette partie, c'est, finalement, tout bien considéré, la faible densité du propos. C'est très vague, plein de « il faudrait que », plein de « j'ai fait ceci, j'ai fait cela », plein de prises de position faussement rebelles, contre l'atome, contre la chasse, etc., plein de bons sentiments, et, en ce qui me concerne, quand j'en ai terminé la lecture, c'est surtout la vacuité, le vide qui m'est apparu.



Je m'attendais à ce que cet homme, que j'admire par ailleurs, nous livre quelques clés, quelques réflexions pénétrantes issues de son expérience du désert, un je-ne-sais-quoi qui aurait fait mouche en moi, et puis… non… rien… juste un sentiment de « tout ça pour ça » qui m'attriste un peu, et surtout, une espèce de discours religieux qui m'horripile au plus haut point, des références constantes à la Bible et qui n'ont, pour moi, pas lieu d'être. Bref, une déception.



Ensuite vient la seconde partie, qui est une suite de discours ou d'articles qui datent tous de la période de la seconde guerre mondiale et qui n'ont absolument aucun rapport avec la partie précédente. C'est très souvent de l'analyse de texte, une sorte de « Moi, Théodore Monod, je vais vous expliquer, moi, ce que c'est que la vie, je vais vous dire, moi, la vérité », le tout dans le but de nous prouver qu'untel ou untel de l'époque — totalement inconnu de nos jours — raconte des boniments, diffuse une propagande scandaleuse ou est au contraire quelqu'un de très bien selon ses critères de l'époque.



C'est très daté, très contextualisé, ça avait son intérêt en son temps, ça en a toujours si l'on s'intéresse à la biographie de Théodore Monod, ça a une certaine résonance avec l'actualité du moment puisqu'il s'agit de résistance en temps de guerre et d'invasion, soit, mais, là encore, quel est le rapport avec la promesse du titre, le Chercheur d'absolu ? Je m'interroge toujours là-dessus et surtout sur la portée véritable que cela peut avoir aujourd'hui.



On a le sentiment que tout ceci a pour but de nous démontrer que Théodore Monod était quelqu'un de « bien », qu'il était « courageux », qu'il ne s'en laissait pas compter, même en temps de guerre, etc., etc., etc. Oui, bon d'accord, mais c'était toujours un peu plus facile d'être vaillant à Dakar qu'au pied de la Kommandantur de la France occupée…



En somme, j'ai le sentiment de n'avoir rien appris de particulier ni de très intéressant à cette lecture, qui, j'en suis certain, n'occupera pas beaucoup d'espace dans mes souvenirs littéraires.
Commenter  J’apprécie          10
Terre et ciel

Il y a des hommes (ou des femmes) comme cela, hors du commun. Théodore Monod est de ceux-là. Scientifique reconnu, profondément religieux, humaniste… Ces entretiens portent sur les sciences, la nature, la civilisation, l'économie, l'Afrique, Dieu, le droit des animaux… Je ne suis pas d'accord avec toutes ces pensées, mais qu'importe, cet homme est un phare dans le tumulte actuel du monde.

Après l'attaque frontale et le parti pris individualiste de « Parade » de Jean-François Revel lu juste avant, cette lecture fait du bien à l'âme et on en ressort confiant en notre condition d'homme même si tout ne s'annonce pas idyllique, loin de là. C'est une invitation à nous dépasser, en faisant ressortir ce qu'il y a de mieux en nous.

A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          390




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Théodore Monod (1054)Voir plus

Quiz Voir plus

La guerre des boutons

Qui fut le premier prisonnier fait par Longeverne ?

Touegueule
Migue la lune
L'Aztec
Gambette

11 questions
231 lecteurs ont répondu
Thème : La Guerre des boutons de Louis PergaudCréer un quiz sur cet auteur

{* *}