AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Théodore Monod (114)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Méharées

Théodore Monod, océanographe devenu saharien nous fait partager sa passion du désert. Demeurant navigateur mais ayant changé de monture ; troquant son bateau pour les méharis, il traverse cet univers impitoyable.



Chercheur de cailloux, de traces laissées par les hommes, de tessons de poterie, « Sautillant pieds nus dans des touffes de cram-cram, généreusement chargées d'épillets mûrs à point aux mille aiguillons barbelés, les poches gonflées d'excréments secs et crayeux de crocodiles en guise de pièces à conviction. »



Explorateur infatigable, il nous raconte son désert avec humour et beaucoup d'humilité. Il nous parle cette vie sauvage, élémentaire, dépouillée, désagréable, mais saine. Une vie qui ne confond pas l'accessoire et l'essentiel, comme dans nos sociétés « civilisées ».



Le désert est pour lui aussi la joie de la découverte. Il veut y aller voir de ses yeux, avec son marteau, son calepin et son anéroïde. Voyageur qui apprécie l'immensité, les horizons sans limites, qui lui donnent un sentiment de liberté.

Ce marcheur du désert reçoit en échange de ses efforts une leçon d'humilité. L'homme est remis à sa juste place, cohabitant avec les bêtes, combattant l'hostilité de la nature, spectateur et non « Roi de la création ».



J'ai aimé découvrir cet homme humble, drôle, tolérant et profondément humaniste, ainsi que sa passion pour ce désert qui sait rester beau dans son extrême dépouillement ; « un endroit qui est propre et qui ne ment pas ».



Commenter  J’apprécie          757
Révérence à la vie

Un livre qui nous oblige à réfléchir et à comprendre comment l'homme en est arrivé à détruire tout ce qui l'entoure, y compris ses semblables.



Les trois grands monothéismes qui érigent l'homme au centre de la création, oubliant l'origine animale de l'homme, l'ont mené vers des chemins dangereux.

Il doit être solidaire des autres êtres vivants, car tous font partie de la même aventure. "Tout se tient".



Théodore Monod ne nous parle pas seulement de foi, mais aussi des dérives de la science, et de l'état qui ne sait prendre des décisions que pour préserver son intérêt, sans se préoccuper des effets de sa politique à long terme.



L'homme ce primate doué d'intelligence, génétiquement cruel, "le seul être vivant qui apprend à ses enfants à tuer leurs semblables", progresse, mais trop lentement, et il lui sera difficile de faire marche arrière.



" L'énergie nucléaire, dite pacifique, est-elle venue par hasard ? Non, mais de la volonté de la France d'avoir du plutonium, pour faire des bombes atomiques. L'origine de l'énergie nucléaire est donc impure dans son essence. Comment les Français ont-ils pu accepter que la France fasse, sans leur accord, le choix du "tout nucléaire" ? Les a-t-on consultés ? Non bien sûr. C'est le fait du prince."



Un essai passionnant pour alerter les hommes, leur faire prendre conscience que le chronomètre est en marche, et qu'ils font tout, hélas, pour l'accélérer. En se taisant, en n'agissant pas, ils se font complices de l'état.





Commenter  J’apprécie          500
Maxence au désert

Alors qu’il est un jeune botaniste, océanographe et ichtyologue de 21 ans étudiant l’écosystème sous-marin côtier près de Port-Étienne, Théodore Monod se voit proposer de prendre part à une caravane devant relier Port-Étienne et Saint-Louis du Sénégal. Ce voyage signera la découverte qui décidera de la vie que mènera dorénavant cet homme passionné de déserts. Il arpentera durant le reste de sa sobre et discrète existence les déserts arides dont il tirera une philosophie féconde mais ô combien négligée, ô combien délaissée.



Ce premier voyage dans le désert décrit et fait sentir combien les conditions spartiates, les détails crus de tous les désagréments de ce périple ne font qu’augmenter la valeur et la force de sa beauté, chantée dans une langue vigoureuse d’un lyrisme mesuré, avare de moyens comme l’homme doit l’être de son énergie lors d’une telle traversée.



Sobrement, il décrit le rituel du thé, la chasse, la préparation des repas, l’avidité avec laquelle il se fait une joie d’étancher sa soif avec une eau dans laquelle, sous nos latitudes tempérées, nous ne daignerions même pas tremper le commencement du bout du petit doigt. Cette eau, il l’avale, il l’engloutit, il s’en délecte ; elle est succulente dans un endroit aussi inhospitalier. Elle grouille de choses qui nous répugnent mais elle est garante de la survie. On ne fait pas le délicat dans le désert. Tout est simple et d’une réalité à l’acuité lancinante. La fantaisie ou la tergiversation n’y ont pas leur place. Le désert sait se faire rappeler au bon souvenir de l’étourdi et inscrit au fer rouge sur le corps et dans l’esprit la punition qu’entraîne la moindre infraction à ses lois immémoriales.



La vie au désert est précaire, dure, crue et illuminatrice. Il est le lieu de l’apprentissage de l’humilité et de la sagesse pour des êtres qui se croient puissants et sont en réalité si peu de choses. Le voyage dans le désert est un retour aux sources des lois de l’humaine condition que notre époque essaie de nous faire oublier.



À l’heure où le genre humain commence à se dessiller les yeux sur l’urgence qui nous presse, il faut faire découvrir et partager l’œuvre de cet homme profondément humble autant qu’il était puissamment humaniste.
Commenter  J’apprécie          440
Terre et ciel

Il y a des hommes (ou des femmes) comme cela, hors du commun. Théodore Monod est de ceux-là. Scientifique reconnu, profondément religieux, humaniste… Ces entretiens portent sur les sciences, la nature, la civilisation, l'économie, l'Afrique, Dieu, le droit des animaux… Je ne suis pas d'accord avec toutes ces pensées, mais qu'importe, cet homme est un phare dans le tumulte actuel du monde.

Après l'attaque frontale et le parti pris individualiste de « Parade » de Jean-François Revel lu juste avant, cette lecture fait du bien à l'âme et on en ressort confiant en notre condition d'homme même si tout ne s'annonce pas idyllique, loin de là. C'est une invitation à nous dépasser, en faisant ressortir ce qu'il y a de mieux en nous.

A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          390
Méharées

Je ne suis ni un trekkeur ni un navigateur solitaire et pourtant Monod m' a emmené dans l'immensité, la chaleur de ses voyages.



Fait de chroniques disjointes, ce livre nous fait traverser les déserts et nous entraîne dans des contrées colorées, sèches et aventureuses. La traversée, pourtant monotone, ne se répète pas, émaillée d'anecdotes, de descriptions toujours variées.



Le vocabulaire sophistiqué, technique ou exotique contribue à nous dépayser. Le style donne sa place à la dérision, clin d'œil pour nous rappeler que l'auteur n'est pas un surhomme.

Commenter  J’apprécie          351
Le chercheur d'absolu

Théodore Monod est de ces hommes qui ne cesseront d'être pour moi des modèles. Je ne me souviens plus exactement de la composition du livre, mais seulement de l'impression qu'il m'a laissé. Un homme qui a trouvé sa voie en arpentant le désert de multiples fois, à la recherche de l'absolu, effectivement. Un homme sans esbroufe. Scientifique, naturaliste, homme d'un grand respect pour la nature et d'une remarquable humilité. Ses combats contre la violence planétaire sont également à retenir. Il me semble que ce livre se compose de ses souvenirs, sorte de livre-testament. Un livre qui m'a aidé à me ressourcer lorsque j'en avais besoin. Une voie et une voix à suivre. J'aimerai relire cet auteur. Mais il y a tant à découvrir…
Commenter  J’apprécie          330
Et si l'aventure humaine devait échouer

Théodore Monod est un être exceptionnel - par son histoire familiale, son analyse du monde, ses prises de position.

C'est un grand humaniste, méconnu et dont la pensée a aujourd'hui une force troublante et une actualité incroyable.

Ce livre résume bien le personnage et sa manière de penser.
Commenter  J’apprécie          321
Ballade de mes heures africaines

A mon tour de mettre mon petit caillou sur ce shorten de marcheurs imaginaires et de lecteurs réels - sur les traces du vieux Théo Monod, intrépide voyageur, dessinateur subtil et chroniqueur inspiré de ces "Heures africaines" brûlantes, dépaysantes et enchantées..



D'abord un petit coup de chapeau au travail éditorial: quelle formidable idée d'avoir reproduit le manuscrit du grand marcheur, ce qui nous permet d'en découvrir l'écriture soignée et les dessins élégants, finement coloriés dans leurs "pastilles " respectives : c'est le travail de Babel Editeur, encore une fois, cette petite maison d'édition de Mazamet, morte avec son fondateur, il y a peu, et qui nous a laissé quelques pépites rares, comme celle-ci.



Enfin, le bijou, présenté dans un tel écrin : le texte et les dessins eux-mêmes.



Cette "Ballade" se présente comme un livre d'Heures, partagé en cinq "Dits" -des Véhicules aux Modes vestimentaires, en passant par les Soifs, les Nourritures, les Habitations- une prose poétique, un peu gidienne - Nathanaël étant ici remplacé par un "ô mieux aimé" auquel le discours s'adresse- enfant ou disciple du philosophe. Dans sa préface, Gaspard, l'éditeur, signale aussi la parenté avec Kipling, dédiant ses "Histoires comme ça" à son enfant disparue, Joséphine, et la désignant sous le terme de ""Best beloved.



Poésie du texte- qui épouse les pulsations de la marche, les ondulations des périssoires sur la vague. Qui savoure le délice de la soif étanchée par le lait des cocotiers, le jus parfumé des fruits exotiques, et la fraîcheur miraculeuse de l'eau, simple, rare, et si précieuse..



Observation humble, étonnée, précise de ce qui fait le mystère presque religieux de l'Afrique - et générosité immense du partage avec nous, les lecteurs sédentaires, les marcheurs immobiles, les marins en cale sèche...



J'ai adoré ce petit livre, ce cadeau...



Je le relis souvent - et je revois toujours le vieux Théo, déjà presque centenaire, venant à la foire des Poètes, sur le parvis de saint Sulpice, rendre une petite visite à son éditeur et ami, Gaspard, dont le stand présentait la Ballade des Heures africaines en guest star... et je le revois aussi repartir, avec Gaspard, en moto, cheveux au vent, ses sandales de marcheur évangélique bien arrimées dans les cale-pieds..



Explorateur du monde, éternellement jeune, éternellement ébloui, plein de malice et de sagacité...
Commenter  J’apprécie          320
La grâce de solitude

Un petit receuil sur la solitude, de belles réflexions sur la diffrénece entre solitude et abandon et rejet. la solitude voulu acceptée demande une certaine préparation elle est le lieu de tous les possibles. la vue intellectualisée de la solitude est ici mise en avant, portée en grâce et en volonté, volonté luxueuse même...La réalité est hélas tout autre, car la solitude contemporaine n'est pas vécue comme cette extase dans laquelle l'intellectuel se plonge sachant qu'il a les moyens de la rompre à tout moment. La solitude de nos villes de nos campagnes reculées, ce n'est pas seulement le rejet où l'abandon, c'est aussi l'idifférence de son voisin, du regard que l'on croise et qui porte peut être une détresse qu'un seul mot pourrait soulager...dommage que cet aspect là, ne soit pas plus développé...Un livre qui reste très intéressant et bien écrit.
Commenter  J’apprécie          290
Dictionnaire humaniste et pacifiste

Un abécédaire humaniste, rédigé après la mort de Théodore Monod. On y trouve, des lettres personnelles, des articles parus dans les journaux de l'époque ou des interviews, des émissions de télévision comme radioscopie de Jacques Chancel. Avant-gardiste et pionner en matière d'écologie et de maltraitance envers les animaux, son combat sert à réveiller l'humain qui sommeille en chacun de nous. Il sert à nous secouer pour que nous revenions sur terre, que l'on prenne soin des autres, de tous les autres, animaux, humains et autres créatures.

L'avenir de la planète dépend de notre façon de nous comporter, nous sommes tous les co-créateurs du futur de Gaïa. Citadins ou ruraux c'est avec des actes responsables que nous bâtirons un paradis pour nos enfants.

Commenter  J’apprécie          280
Ballade de mes heures africaines

Manuscrit ou "manugraphe" accompagné d'illustrations à l'aquarelle.Il relate la mission de Théodore Monod; son voyage en 1925 à travers l'Afrique.

On retrouve l'ambiance de Méharées, avec l'écriture simple et teintée d'humour de Théodore Monod, qui nous fait partager sa passion de l'Afrique .

On se balade au fil des mots et des illustrations. Moyens de locomotion, les boissons, la nourriture, les habitations, la mode africaine.

ah ! Dommage qu'il n'y ait pas eu de suite à cette ballade de mes heures africaines.

On a vraiment l'impression de lire le carnet de notes de Théodore Monod avec ses merveilleuses illustrations, toute en finesse.

Petit bijou qui nous emmène très loin de notre quotidien.
Commenter  J’apprécie          282
Et si l'aventure humaine devait échouer

Théodore Monod manque dans le paysage actuel, avec sa sagesse et hargne à défendre l'espèce humaine en tout genre, il serait sans doute un homme de poids. Si certains ont échoué, lui n'a jamais baissé les bras. Disant clairement sa pensée, le constat amer de notre humanité en perdition.

Ce n'est pas le premier ouvrage que je lis de cet humaniste, mais à chaque fois, malgré le tableau obscure qu'il peut nous dessiner, j'y trouve mon chemin, je ressens en osmose avec ses paroles, et cela réconforte malgré tout.

Il sait démontrer simplement les grandes erreurs depuis que l'homme a commencé à évoluer et notamment quand il ne s'est plus contenter de cueillette pour vivre. C'est un long processus qui petit à petit nous a amené à la folie de l'être humain qui se croit supérieur à la nature.

C'est très intéressant de lire ou plutôt de regarder comme une grande fresque la grandeur et la décadence de l'être à deux pattes.

J'aime aussi les poésies ou textes qui précédent chaque chapitre c'est à l'image du livre bien entendu, la sagesse de l'être face à la grandeur du cosmos qui l'entoure et ceux qui l'entourent.

Même si il peut dater un peu, l'urgence était déjà là à son époque, il doit bien être dépité du hauts des cieux à nous voir nous déchirer pour une bulle de pureté à grands coups de taxes. Effectivement Monsieur Monod, je vous confirme votre ressenti : plus on avance plus la bêtise humaine s'amplifie, plus l'être régresse.

Il y a également beaucoup de réflexions qui sont toujours d'actualité et qui semble y rester jusque l'extinction de notre espèce.

J'ai bien aimé une petite parenthèse qui m'a fait sourire, c'est la lettre que M. Monod a envoyé au président de la république suite à son invitation pour le défilé du 14 juillet. Elle mériterait d'être plus connue car elle reflète en grande partie l'absurde de l'humain.

J'aime et approuve Monod et je le retrouverai sûrement encore à relire notamment Méharée mon préféré.
Commenter  J’apprécie          243
Méharées

Incontournable! (je déteste cet adjectif) . Comment, après plusieurs voyages en contrées désertiques, ai-je pu passer à côté de ce livre? peut être étais-je impressionnée par l'envergure de l'auteur.

C'est avec un plaisir sans mélange que je goûte cette lecture.

si la monotonie du désert effraie certains, ce livre est tout sauf monotone! Chaque chapitre est écrit sur un ton, un style différent. Tour à tour, le géologue, le naturaliste prend la parole et jamais de façon pédante, toujours accessible et souvent drôle; Puis il convoque la Bible, dans ce qu'elle livre de plus documentaire sur la vie des nomades qui n'a pas tellement changé, Ensuite l'ethnologue cherche les pétroglyphes parfois des graffitis modernes, interroge des touaregs sur des langues en voie d'extinction. Tantôt il raconte un service militaire comme méhariste avec l'absurdité militaire sous la plume d'un pacifiste. Roman d'aventure, ce celui qui rencontre des crocodiles, collectionne leurs crottes fossilisées, prend un bout de bois pour une vipère mais se fait piquer par un scorpion.

que d'aventures divertissantes!

Il va bien falloir que je rende le bouquin à la bibliothèque, mais je crois que je vais l'acheter!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          221
Un thé au clair de lune

C ' 'est en 1935 , alors en mission au Sahara depuis 13 mois , entre Chinguelli et Asselar , que Théodore Monod , scientifique reconnu et renommé , décide d'écrire une lettre à sa fille Béatrice alors âgée de 4 ans. Quelques jours plus tard elle voit arriver une très grosse enveloppe et à l'intérieur une longue histoire ...

Hachi est un petit chameau qui va faire bientôt la connaissance de Toufourine son cousin saharien.

Quelle jolie découverte ( merci aux éditions De La Martinière jeunese et à Babelio ) .Le livre est beau , les dessins sont charmants , l'histoire est un message de tolérance , de découverte de l'autre , de la faune , d'acceptation de la différence .Message qui n'a pas pris une seule ride au contraire

Un pur régal ...

Commenter  J’apprécie          210
Méharées

Marin, c'est sur les dunes qu'il a choisi de naviguer. Savant, il a contribué à à éclaircir le mystère saharien. Histoire, botanique, géologie, il a grandement comblé le vaste blanc qu'était le Sahara des cartes des années 1930. Comme un vrai Saharien, il a choisi le seul véhicule capable de le franchir sans (trop) d'encombres : le chameau.

Il nous livre ses premières pérégrinations désertiques, ses découvertes parfois surprenantes (le Sahara fut un jour vert et lacustre), les problèmes qui surgissent (eau, blessures...) avec un humour discret et parfois un peu d'autodérision. Et surtout son amour du désert, vie à l'opposée de celle d'Europe, qu'il juge futile, coupée de la nature (destruction des fonds océaniques, déjà ; claustration), sur la voie de la surconsommation (nourriture, objets.) Ces réflexions, datant des années 1930, m'ont semblé très contemporaines (écologie, nature, nourriture) Il est pour un mode de vie plus frugal, presque végétarien, plus de respect et de contacts avec la nature.

80 ans plus tard, voyez où nous sommes...



PS : la carte du Sahara de mon édition (Arthaud poche) est quasi illisible. Ce n'est pas très agréable, d'autant que je ne connais pas la topographie des lieux. J'espère que celle de l'édition Babel est mieux imprimée...
Commenter  J’apprécie          212
Terre et ciel

Terre et ciel. Les deux plus grandes préoccupations de Monod. Explorateur de l'histoire terrestre et humaine par la science, l'observation et la recherche. Disciple du ciel par l'étude de la Bible, des theologiens catholiques et protestants, par l'engagement dans un christianisme social, en accord avec les évangiles. La recherche scientifique ne meurtrit pas la foi, la foi ne censure pas la science ; elles se nourrissent l'une l'autre, comme chez Teillard de Chardin ou Albert Schweitzer.

Interrogé sur l'Homme, il est inquiet : la spiritualité disparaît au moment où se posent de grands choix face aux nouvelles armes et aux applications scientifiques pas forcément benefiques pour l'humanité. Mais il ne perd pas espoir, l'Homme est jeune sur cette Terre, mais peut-être devra-t-il mûrir plus vite... Se rapprocher de la nature et de l'ensemble des êtres vivants pour vivre en harmonie avec lui-même et le monde qui l'entoure, dont il n'est qu'une creation. Plus d'humilité en somme.

C'est un homme modeste, lucide, que Théodore Monod, qui place la recherche de connaissance plus haut que celle du profit. Presque aveugle, il cherche encore à éclairer le mystère de la création, même s'il reconnaît que certaines choses resteront à jamais inconnaissables. C'est le genre d'homme dont les mérites ne sont connus, reconnus que trop tard. Sa quête spirituelle est fondamentale pour lui, il ne peut vivre sans religion ; le lecteur peut ne pas être croyant, ou ne pas comprendre l'importance de cette quête. Mais que cela n'empêche pas d'apprécier l'acuité de son regard, la profondeur de ses analyses. Il les a appliqués à la science, naturellement, mais également à notre société. La religion vient les éclairer, comme le devrait une philosophie.

Monod fut et reste un grand homme, lucide sur tout, y compris sur lui-même, de ses grandeurs à ses lacunes. Cet ouvrage d'entretiens le prouve, le laissant parler et argumenter, déployer sa pensée. Un homme que l'on devrait sortir du désert pour qu'il nous parle de nous. Parce que même si ces entretiens datent de presque 20 ans (1995) ils restent d'actualité et peuvent servir de matière à réflexion, aux côtés de Pierre Rabhi.
Commenter  J’apprécie          192
Le chercheur d'absolu

Lire Le Chercheur d'absolu est un bon remède contre le pessimisme ambiant. Pour plusieurs raisons :

Monod partage une foi en la vie inébranlable, soutenue par sa foi en Dieu.

Ce grand esprit s'habille d'une existence simple de marcheur du désert, soulignant que c'est justement la simplicité, le dénuement, qui ouvrent l'esprit.

Réaliste quant aux dérives consuméristes de l'homme, il maintient le cap. Chacun se doit d'être en phase avec ses convictions profondes, et la passion de quelques-uns, minoritaires, peut toujours influencer le comportement des autres.

Monod a donc poursuivi jusqu'au bout la quête d'une harmonie avec la nature (partisan antinucléaire, engagé dans la lutte contre les violences infligées aux animaux, par exemple).

Si ses propos semblent s'affadir parfois de tautologies, l'ensemble se colore d'une sagesse reposante.
Commenter  J’apprécie          190
Méharées

Lu précédemment il y a au moins vingt ans, ce livre m'avait "révélé" le désert .



J'ai découvert Théodore Monod dans un "Apostrophes" où ce petit monsieur en apparence insignifiant, m'a subjuguée en parlant de crottes de chameaux ...en tout cas c'est le souvenir que j'en ai.



Méharées est un récit de voyage d'Ouest en Est, de la mer vers le désert. Comme souvent dans les récits de voyages, les paysages sont mêlés aux détails techniques, à l'histoire de cette région, à la vie des habitants et aux réflexions que le voyage inspire. L'écriture de Monod est une écriture qui date, les mots foisonnent, le vocabulaire est riche, l'écrit poétique et j'apprécie ce style d'écriture. Certains termes géographiques n'évoquent pas forcément grand chose à l'ignare que je suis , heureusement un lexique est disponible.



Une lecture paisible à pas de chameaux pour s'ouvrir à un monde inconnu.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          181
Et si l'aventure humaine devait échouer

Plusieurs analyses pessimistes, lucides, très argumentées - et hélas toujours d'actualité. En contrepoint, quelques beaux poèmes, de facture très classique (plusieurs sonnets).

Malheureusement, l'ensemble est gâché par de nombreuses pages de réflexions "théologiques", où l'auteur se demande longuement si le petit Jésus était ou non écologiste. Préoccupations respectables mais que l'on n'est pas obligé de partager...

Ces passages-là, en fait la plus grande partie du livre, sont ennuyeux comme la pluie. Dommage.
Commenter  J’apprécie          150
Les carnets de Théodore Monod

Ces carnets ont été rassemblés par le fils de Théodore Monod.

La première partie raconte les débuts du scientifique et la source de sa vocation et de ses voyages.

La seconde partie retranscrit plusieurs des ses discours, en particulier à la fin de sa vie.

Il est toujours intéressant pour moi de me plonger à nouveau dans la pensée de ce grand homme et de connaître son avis sur la société, la religion, l'environnement ; ses réflexions sont toujours pertinentes et d'actualité vingt ans après.

J'ai apprécié aussi les premières descriptions de ses expéditions en Afrique.
Commenter  J’apprécie          140




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Théodore Monod (1054)Voir plus

Quiz Voir plus

Savez-vous orthographier ces mots français ?

Quelle est la bonne orthographe ?

Crisalide
Chrysalyde
Chrisalide
Chrysalide

13 questions
3334 lecteurs ont répondu
Thèmes : orthographeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}