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Critiques de Thibault Bérard (304)
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Les Enfants véritables

Cléo et Théo, entre chaos et brio



Après Il est juste que les forts soient frappés Thibault Bérard nous offre une suite au drame de Théo. Après avoir perdu son épouse, il va tenter de construire un nouveau cocon à ses enfants avec Cléo.



C'est l'histoire d'une famille recomposée ou plutôt d'une tribu constituée au fil des ans et des vicissitudes de la vie. Si sa narratrice s'appelle Diane Chastain et a été durant son heure de gloire une actrice reconnue, elle n'est pas au centre du récit, ne retrouvant qu'épisodiquement Paul, son mari. Ce montagnard, le cœur sur la main, à renoncer à mener le bal. Du coup, c’est leur fille Cléo qui va se trouver un centre du récit. Elle est l'aînée d'une fratrie ou figurent sa sœur Solène et son frère César, même si leurs parents biologiques sont différents. Le garçon a été recueilli par Paul après la mort de ses parents et a été naturellement adopté.

En grandissant Cléo s'est nourrie des valeurs de son père et, quand elle a rencontré Théo, n'a pas hésité à vouloir construire à son tour une famille déjà durement marquée. Théo, qui a huit ans de plus qu'elle, vient en effet de perdre son épouse, qui a lutté contre une longue maladie.

Ceux qui ont découvert Thibault Bérard avec son premier roman, l’émouvant Il est juste que les forts soient frappés, auront fait le lien. Ce second roman nous permet de retrouver Théo dans un nouveau rôle. Du mari éploré, il devient celui qui doit se construire un avenir, qui doit tenter de mettre de côté la douleur pour offrir un doux cocon à ses deux enfants, Simon et Camille.

Avec beaucoup de sensibilité et de sincérité, l’auteur raconte les difficultés de la pièce rapportée à intégrer une famille, quels efforts Cléo doit faire pour apprivoiser ces deux enfants, pour en faire ses deux enfants. Une sorte d’épreuve à plusieurs inconnues, car Simon et Camille ont chacun leur histoire et une relation bien différente à leur mère défunte, cette absente toujours présente dans leurs cœurs et qu’il ne saurait être question d’évincer. Entre un sentiment de trahison et un besoin d’affection, la voie est étroite. Mais Théo et Cléo sont bien décidés à l’emprunter, malgré les aspérités, malgré les risques de dérapages.

S’inscrivant à la fois dans une thématique très actuelle et dans une universalité des sentiments paternels et maternels vis à vis des enfants, l’auteur nous offre une formidable leçon d’humanité, une belle démonstration de résilience.


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Il est juste que les forts soient frappés

Waouh, quelle claque ce roman ! Quelle belle leçon de vie !

Dès la première page nous sommes avertis. Sarah, nous raconte l'histoire de sa vie de l'au-delà. Elle qui ne pensait pas dépasser l'âge de 40 ans, elle quittera ses proches à l'âge de 42 ans.

A la lecture de ces premiers paragraphes on peut se dire que cette lecture va être triste et démoralisante. Et bien non, une certaine douceur se dégage de ce roman.

Sarah nous fait part de sa vie amoureuse, de sa vie de femme. Celle-ci prend un tournant décisif à partir du moment où elle rencontre Théo un homme un peu plus jeune mais avec lequel elle va fonder une famille. En se retrouvant à trois, la vie est belle, tout est parfait. le bonheur va décupler lorsque Sarah tombe enceinte d'une petite fille.

Lors d'une visite de contrôle, les médecins vont détecter à Sarah un cancer. Des décisions devront-être prises rapidement...



Le jeune couple va alors tout faire pour se battre contre cette maladie... Est-ce que la citation de Nietzsche "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort" pourra les faire avancer face à ce cancer foudroyant? Peut-on lutter contre tous les maux pour accéder au bonheur?



Même si le sujet est grave et assez sensible, Thibault BERARD, par son style et sa plume arrive à nous faire sourire et à faire émaner une

sorte de légèreté dans ce récit. Je ne cache pas avoir pleuré à la fin du roman et d'avoir eu le besoin de prendre dans les bras mon fils et mon

conjoint mais j'ai ressenti une certaine quiétude en le renfermant.



#68premieresfois
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Il est juste que les forts soient frappés

« Il est juste que les forts soient frappés » est un récit drôle, tendre, dramatique, violent, déjanté et d'une maturité profonde. Il gravite sans arrêt autour de la mort pour sublimer la vie. Une vraie réussite pour Thibault Bérard qui, après des études littéraires et des vies antérieures de journaliste et d'éditeur, se lance dans l'écriture d'un premier roman.

Le sujet ne brille pas par une grande originalité. L'auteur va nous embarquer dans l'histoire d'un couple entouré d'amis qui se révéleront fidèles dans l'épreuve, tous quelque peu border line. Au centre, Sarah et Théo. Ils s'aiment et attendent un heureux événement mais ils devront, en même temps gérer l'accueil d'un cancer qui, on le sait dès le début du livre, sera fatal pour Sarah, la jeune mère.

Ce qui rend ce livre attachant, c'est la capacité de l'auteur à nous faire rire, pleurer, bouillonner d'espoir, nous attendrir sur les tentatives parfois maladroites mais toujours aimantes de Théo pour soutenir Sarah et sur celles de Sarah pour deviner, soutenir, aimer et respecter les fragilités de Théo au-delà de son masque et de ses fanfaronnades.

SI, d'aventure, le lecteur a déjà expérimenté la complexité de la traversée d'une zone de turbulences lors de l'accompagnement d'un proche happé par une séquestration au sein de l'institution hospitalière, il sourira souvent et appréciera chacune des flèches décochées par l'auteur pour stigmatiser et caricaturer l'ambivalence des pontes de la médecine, tour à tour inhumains et imbus de leur science et profondément humains et protecteurs des patients qui souffrent et de ceux qui patientent inlassablement, espérant, rêvant d'une possible bonne nouvelle trop rare, trop lente à venir.

Enrichie d'une kyrielle de références littéraires, musicales ou cinématographiques, l'écriture reste simple et distille l'histoire tout en finesse et dans le respect de ceux qui subissent l'injustice aveugle qui les frappe de tels malheurs. Car, à mes yeux, le titre de cet ouvrage est un outrage à la dignité humaine. Non, il n'est pas juste que les forts soient frappés ! Oui, Il est horrible de parler de justice à propos du cancer qui frappent les forts sous prétexte que, puisqu'ils sont forts, ils peuvent résister ! C'est là le produit d'une philosophie bancale. « C'est super con ! » dira Sarah et je suis d'accord avec elle.

Mais, au-delà de toutes les souffrances décrites, les frustrations partagées et les espoirs qui trébuchent sur les pierres saillantes du chemin, ce récit est un hymne à l'amitié fidèle, à la foi en un demain à vivre, un espace et un temps d'amour à re-susciter. Un très beau livre à lire et partager.

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Les Enfants véritables

J’ai découvert la plume de Thibault Bérard avec Il est juste que les forts soient frappés, et « je me suis pris une claque ». L’histoire m’a ébranlée, retournée, renversée. Dans les dernières pages, Sarah, le personnage principal, décède d’un cancer en laissant derrière elle Théo, son mari, et leurs deux jeunes enfants.



Dès la première page de Les enfants véritables, j’ai su que j’allais de nouveau être bouleversée.



Nous retrouvons ici Théo et ses enfants, mais aussi Cléo, dont Théo est tombé amoureux peu avant la disparition de Sarah. Cléo qui va être successivement racontée par sa mère Diane, femme tellement éprise de liberté qu’elle a déserté le nid familial et laissé à son conjoint Paul le soin et la responsabilité de leurs trois enfants, par Paul, puis par Cléo elle-même. Ces chapitres alternent avec la Cléo d’aujourd’hui, qui aux côtés de Théo apprend le rôle de Maman.



Au tout début du roman, la petite Cléo, demande à son père si elle est son « enfant véritable » : cette interrogation sera au coeur du roman, qui questionne la primauté des liens du sang sur les liens affectifs. Cléo est-elle davantage l’enfant de ses parents que sa demi-soeur ou son frère adopté ? Comment devient-on le parent d’enfants orphelins ? Est-on davantage parent lorsque l’on est physiquement présent que lorsque l’on est loin ?



Dans le premier roman, l’écriture était fébrile, chargée en émotions mais également en acrobaties stylistiques pour faire (peut-être ?) mieux passer le drame.

Ici l’écriture est différente (plus mature ?) en tout cas apaisée, mais la charge émotionnelle est aussi forte. Les enfants véritables est un roman « fort » mais doux, sur l’amour, la vie, la famille. Une famille semblable à un jeu de construction, dans laquelle chacun a une place et un rôle nécessaire.



À mon tour je vous invite à tendre les bras à ces Enfants véritables que vous aurez comme moi envie d’adopter.
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Il est juste que les forts soient frappés

A force de le dire et de l'écrire vous commencez à le savoir je ne suis pas très « roman d'amour », sauf quelques exceptions dont Mon désir le plus ardent de Pete Fromm, une histoire d'amour, de nature et de maladie et qui fut et reste un coup de coeur dans le genre. Ce premier roman de Thibault Bérard est de la même veine. Sarah et Théo s'aiment. Rien ne les prédestinait à former un couple. Elle, « moineau », à la jeunesse border-line, un peu paumée, lui, le « lutin » de quelques années plus jeune, l'optimiste à tout épreuve. Ils ont tout pour être heureux : travail, enfant, ami(e)s, famille, tout roule jusqu'au jour où le Dr House entre dans leurs vies pour le pire. Moineau n'a pas voulu voir les premiers signes et pourtant désormais ses jours sont comptés……



Je vous prie de m'excuser en premier lieu car je n'ai pas le talent de Thibault Bérard pour exprimer avec l'écriture autant de beauté dans les sentiments, donner autant d'émotions dans la narration d'une histoire, j'allais dire banale, d'un couple, autant de profondeur dans les ressentis ….. Mais je vais malgré tout essayer car moi la « dure » aux sentiments amoureux, j'ai craqué, j'ai fini avec des larmes qui coulaient sans que je puisse les retenir mais que ces larmes étaient belles….



Notre guide s'appelle Sarah, c'est elle qui nous raconte son histoire et dès les premières lignes elle est directe, elle ne tergiverse pas, ne nous enfume pas : elle est décédée, à 42 ans, voilà c'est dit, alors soit vous faites le choix de continuer et d'écouter ce qu'elle a à vous dire, soit vous refermez dès maintenant le livre car vous vous doutez que tout ne vas pas être rose. Moi j'ai continué car ce qui m'a plu dès le début c'est le ton de Sarah, sa façon d'exprimer les choses, à vous de juger :



"Incipit :



J'imagine que vous serez d'accord : ce que tout le monde veut, dans la vie, c'est laisser une trace, non ? Résister à l'oubli éternel ? Et bien le scoop, mes amis, le truc pas croyable que je vais vous annoncer ici, dans ces pages et même dès la première, c'est que le but ultime de tout le monde, dans la mort, c'est exactement l'inverse : se faire oublier des vivants. Couper le cordon une bonne fois avec l'avant, pour, enfin, accéder à cette absolue félicité, ce repos parfait des sens et de l'esprit dont on nous rebat les oreilles depuis les siècles des siècles. Avouez que ça remet les choses en perspective. Moi-même, j'ai mis un moment à comprendre ça et, quand j'ai fini par y arriver, je me suis décidée à en faire quelque chose, histoire que ça vous rentre dans le crâne, pour le « jour où » (parce que, vous le savez, ou alors il serait temps, ce sera votre tour à un moment ou à un autre). Décidée avec un « e », ça n'a as échappé aux premiers de la classe, parce que je suis une fille, enfin une femme. J'étais une femme quand je suis morte – une jeune femme, 42 ans, ça vous donne déjà une idée de l'ampleur du drame à venir. (p9)"



Et il faut savoir que dans un roman tout est possible, tout est imaginable et l'auteur a octroyé à Sarah un don : « le privilège des morts », ce don lui permet d'exprimer ses ressentis, émotions mais aussi ceux des autres, de ses proches.



Alors j'ai plongé dans le tourbillon de la vie de Sarah et Théo, dans leur amour qui verra naître Simon puis Camille mais comme si trop d'amour devait se payer un jour, les jours sombres vont les engloutir, ils vont se débattre, espérer, surnager puis déposer les armes.



C'est une lecture où malgré un sujet très « plombant » il n'en reste pas moins un sentiment lumineux en partie due à l'écriture : c'est intense, vivant, avec un ton moderne, avec ici et là une part de dérision dans les propos de Sarah, parce qu'elle est comme cela Sarah, même dans les moments les plus cruciaux. Ils forment un couple fort, oui ils sont forts et il revient à Théo une phrase :



"Il est juste que les forts soient frappés



La phrase s'affiche tel un blason en lui. Et elle lui semble parfaitement logique, évidente – appropriée, là encore. Il est juste, oui, précisément parce c'est plus injuste que tout ce qu'on puisse imaginer, plus absurde, plus cruel, et donc plus éloigné de l'entendement des simples mortels, que lui et moi, qui sommes jeunes, pleins de vie, si forts, nous soyons frappés. Nous plutôt que d'autres, qui ne s'en relèveraient pas. (p116)"



L'auteur confirmant un peu l'adage que « les histoires d'amour finissent mal en général » prend le parti de faire d'un drame un récit où se mêlent références cinématographiques, littéraires, musicales, univers dans lesquelles baignent nos deux tourtereaux (lui journaliste, elle productrice de documentaires) et dans lesquelles ils vont trouver la force de tenir, se raccrocher. Oui La vie est belle comme le titre du film de Capra, film culte de Lutin, quelque soit sa durée, ce qui compte c'est de la vivre.



Bon vous l'avez compris j'ai passé un excellent et émouvant moment de lecture et je vous rassure même si les dernières pages sont particulièrement poignantes, il n'en reste pas moins un roman d'une rare intensité, lumineux et bouleversant, dont j'ai aimé le ton à la fois dynamique, juste, imagé parfois (j'ai adoré les « bulles » de Sarah), mais aussi doux et réaliste. Beaucoup d'humanité transpire des épreuves que le couple va traverser, du bel et vrai amour, du respect et de l'écoute, sans faille, sans gnangnan. Ils en sortiront encore plus forts, plus beaux même s'ils n'en sortiront pas forcément vainqueurs.



Un de mes seuls reproches (un tout petit), ne pratiquant pas forcément la langue anglaise, beaucoup de citations en anglais auraient mérité une traduction……



Roman sélectionné pour le Grand Prix RTL – LIRE 2020 et moi je sais pourquoi. Je vous encourage à le découvrir. On en ressort pas indemne mais qu'est-ce que l'émotion est belle.



Thibault Bérard est depuis 13 ans responsable du secteur romans aux Editions Sarbacane.
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Les Enfants véritables

****



Cléo est amoureuse de Théo. Théo est le père de Simon et Camille. Sarah est l’ange parti trop tôt. De ces cinq âmes sensibles, fonceuses, artistes, prévoyantes et généreuses éclot une famille au grand cœur. Même s’il n’est pas toujours simple de trouver sa place, de laisser de l’espace à l’autre, de vivre avec les blessures du passé ou d’accepter ses peurs, chacun peut compter sur une épaule solide, une main tendue, une oreille attentive. Cette confiance en l’avenir et en l’amour qui les unit rendent la vie plus lumineuse…



J’avais fermé les dernières pages du premier roman de Thibault Bérard les larmes plein les yeux. Il avait réussi, avec ses mots, à faire jaillir ce trop plein d’émotions.

C’est donc avec beaucoup de tendresse que je suis partie une nouvelle fois à la rencontre de ses personnages.



Même si la lecture de Il est juste que les forts soient frappés n’est pas nécessaire pour aimer Les enfants véritables, retrouver Théo et Cléo a une saveur différente quand on connaît leur histoire.



Une fois encore, on est bercé par leurs petites voix, celles qui se glissent doucement à notre oreille pour nous parler de vie, d’amour, de courage.

Une fois encore c’est avec le ton juste, des mots qui sonnent, qui chantent, que Thibault Bérard nous offre sa petite mélodie fragile et sincère de nos vies.



Il est souvent question de places dans ce roman. Celle qu’on cherche, celle qu’on perd, celle qu’on nous attache. La notre, en tant que lecteur, est plutôt douce et apaisante. Il suffit de se laisser porter et de laisser le charme opérer…



Merci aux 68 premières fois pour ces pages hors du temps, ces mots lumineux et cette histoire qui viendra éclairer mes nuits sombres…
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Il est juste que les forts soient frappés

Je rejoins les lecteurs enthousiastes pour ce roman dont le titre m'intriguait.

Je suis rentrée très vite dedans, j'ai accepté le principe que l'histoire soit racontée du point de vue de Sarah, la narratrice qui est morte.

J'ai aimé le style : ce mélange de fantaisie, de légèreté et de gravité. Cela représente bien la vie, car même au moment où l'on vit des événements tragiques, on peut aussi trouver des occasions de sourire ou avoir des fous-rire...

J'ai aimé le couple heureux formé par Théo et Sarah, lui si heureux et solaire, positif et optimiste et elle, plus torturée et réservée.

J'ai été touchée par ce qui arrive à Sarah, c'est si violent.

J'ai pleuré, j'ai souri, j'ai beaucoup aimé et je vous recommande ce roman qui est en partie autobiographique.



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Il est juste que les forts soient frappés

Sarah nous raconte, d'Outre-Tombe, sa tragique histoire.

De son mal de vivre à 20 ans, son coup de foudre pour Théo, l'arrivée du premier enfant à la découverte d'un cancer foudroyant au septième mois de grossesse du deuxième ; cela finit mal et on le sait dès la première page.

C'est un combat extrêmement dur, injuste qui nous est raconté là mais sans être glauque ni larmoyant.

Le style met presque à distance les émotions ; je n'ai même pas pleuré alors qu'il m'en faut peu d'habitude.

Même si ces années ont du être une épreuve terrible, insoutenable, j'ai parfois été gênée par le beau rôle que l'auteur donne à Théo donc à lui même.

Un livre plaisant (si on peut dire cela) mais qui manque un peu de profondeur.
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Il est juste que les forts soient frappés

Sarah est la narratrice de cette histoire. Elle nous dit qu'à quarante ans, elle sera morte. On va vivre avec elle ces soirées où elle boit un peu trop et où Théo est son soutien et lui donne de l'assurance et de la force. Ils forment un vrai couple et grandissent ensemble. Ils fondent une famille avec la naissance de Simon. Quelques années, plus tard, Sarah (moineau) est enceinte de Camille. Sauf que très vite, le cancer foudroyant va bouleverser leur bonheur familial.

Sarah sera malade et va lutter contre ce cancer et sa rechute. Théo (lutin) sera présent pour moineau. Il assumera la garde des enfants, relaieras les nouvelles bonnes ou moins bonnes auprès de leurs amis et de leurs parents. Il aménagera son emploi du temps pour travailler.

On va suivre les entretiens avec le Docteur House (surnommé ainsi). On va s'identifier à Sarah quand elle attend ses résultats d'examen.

Ce roman est pleins d'émotions, avec un récit solaire, touchant. Un très beau texte lumineux. On vibre avec Sarah. Des sujets difficiles sont abordés, tels que la maladie, l'acceptation et le deuil.

Merci aux 68 Premières fois et aux Éditions de L'observatoire de m'avoir permis de découvrir ce livre



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Le Grand Saut

Frappé par une crise cardiaque, Léonard, vieil homme bourru, agonise seul sans ses enfants avec qui il n’a plus de contact depuis longtemps en raison de son passé d’alcoolique et de mari infidèle. Alors qu’il expire son dernier souffle, il revoit pêle-mêle des éléments clés de sa vie en des flashs fulgurants.



Parallèlement, nous suivons la petite Zoé, 10 ans, qui vit seule avec son papa depuis que sa mère est à l’hôpital, muette, suite à une crise de catatonie.



Entre regrets d’une vie gâchée et attente d’une guérison, Thibault Bérard signe encore une fois un roman à forte teneur en émotions.



Un texte dans lequel bat le pouls de la vie, un texte sur les êtres humains, sur la somme des remords et des attentes, sur les joies et les peines, l’amour et l’usure, les liens filiaux, les erreurs, le pardon, le temps qui passe…



On a la larme à l’œil puis le sourire aux lèvres. C’est l’existence, avec ses hauts et ses bas, ce merveilleux tourbillon, qui se déplie devant nous, grâce à cette écriture unique, lumineuse, qui dit tout.



Encore une fois, je sors toute tourneboulée de la lecture de ce dernier roman de Thibault Bérard, après avoir été émue aux larmes, il y a quelques années, par son très beau « Il est juste que les forts soient frappés ».



Un livre précieux et simple à la fois, sensible mais jamais mièvre, d’une grande justesse psychologique.



Pfioooouuuuu !
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Il est juste que les forts soient frappés

La quatrième de couverture peut épouvanter certains lecteurs potentiels, mais je vous l’assure, ce roman est plein de vie. Paradoxalement, il nous est raconté par Sarah, depuis les limbes dont elle espère sortir quand son deuil sera accompli par son compagnon Théo. Il faut qu’elle raconte son histoire pour permettre à tout le monde ‘aller de l’avant, elle y compris.



« J’imagine que vous serez d’accord : ce que tout le monde veut, dans la vie, c’est laisser une trace, non ? Résister à l’oubli éternel ? Et bien le scoop, mes amis, le truc pas croyable que je vais vous annoncer ici, dans ces pages et même dès la première, c’est que le but ultime de tout le monde, dans la mort, c’est exactement l’inverse : se faire oublier des vivants. Couper le cordon une bonne fois avec l’avant, pour, enfin, accéder à cette absolue félicité, ce repos parfait des sens et de l’esprit dont on nous rebat les oreilles depuis les siècles des siècles. Avouez que ça remet les choses en perspective. Moi-même, j’ai mis un moment à comprendre ça et, quand j’ai fini par y arriver, je me suis décidée à en faire quelque chose, histoire que ça vous rentre dans le crâne, pour le « jour où » (parce que, vous le savez, ou alors il serait temps, ce sera votre tour à un moment ou à un autre). Décidée avec un « e », ça n’a as échappé aux premiers de la classe, parce que je suis une fille, enfin une femme. J’étais une femme quand je suis morte – une jeune femme, 42 ans, ça vous donne déjà une idée de l’ampleur du drame à venir. » (p. 9)



Une bonne partie du roman, lumineuse, raconte le parcours qui a fait se rencontrer et s’aimer Théo et Sarah , le bonheur original qu’ils ont construit et qu’ils ont osé élargir à leurs deux enfants, Simon et Camille. Mais vers la fin de la deuxième grossesse, « Lutin » et « Moineau » (leurs surnoms d’amour) vont prendre de plein fouet l’annonce d’un cancer incurable en l’état. Avec l’aide de leur inoxydable « Dr House » à eux, ils vont entamer un long combat, faisant même la nique à la maladie. Armé d’un courage incroyable, Théo se bat avec énergie, tandis que Sarah s’accroche – dans les deux sens du mot : elle s’accroche pour survivre et elle s’accroche (sans trop d’illusion) aux rêves de Théo. La maladie leur offrira une rémission avant le combat final, héroïque malgré tout.



« Il est juste que les forts soient frappés



La phrase s’affiche tel un blason en lui. Et elle lui semble parfaitement logique, évidente – appropriée, là encore. Il est juste, oui, précisément parce c’est plus injuste que tout ce qu’on puisse imaginer, plus absurde, plus cruel, et donc plus éloigné de l’entendement des simples mortels, que lui et moi, qui sommes jeunes, pleins de vie, si forts, nous soyons frappés. Nous plutôt que d’autres, qui ne s’en relèveraient pas. » (p. 116)



L’intérêt de ce récit, c’est le point de vue narratif, la relecture de son histoire par Sarah qui nous donne de comprendre de l’intérieur à quoi est confronté un malade du cancer. C’est la lumière insolente qui se dégage de ces pages, l’humour, l’amour comme armes – peut-être dérisoires mais qui survivent à tout, même à la mort. Ce sont deux personnages à la fois hors-normes et ordinaires dans leur combat et la galerie de personnages savoureux qui les entourent et les accompagnent jusqu’au bout. Je l’avoue (ne lisez pas ce qui suit si vous ne voulez pas en savoir trop), j’ai d’abord été un peu choquée par la relation nouvelle que Théo noue déjà avant la mort de Sarah, tout en continuant à accompagner celle-ci et à tout assurer du quotidien tant bien que mal, mais après tout, ce sont peut-être les nouvelles façons d’aimer et on n’a jamais trop d’amour pour affronter cette saleté de maladie et vivre la fin de la vie.



Un roman malgré tout solaire, où le pouvoir salvateur des mots mène sur la voie de la résilience.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Il est juste que les forts soient frappés

Ce livre est un véritable concentré d’émotion. C’est le roman de Sarah, l’amoureuse de Théo, la maman de Simon et Camille, Sarah, morte à 42 ans d’un cancer. Elle nous parle de lui, d’elle, d’eux, de ses petits aussi, elle nous parle depuis cet au-delà que l’on n’imagine pas, ces limbes dans lesquelles errent ces morts que l’on a tant aimé et que par la force de nos pensées, on ne peut pas laisser partir vers cet ailleurs inconnu et mystérieusement angoissant.



Lorsque Sarah et Théo se rencontrent, la relation semble improbable entre ce jeune homme et cette punkette contestataire plus âgée que lui. Pourtant, très vite, entre le Moineau et le Lutin, c’est l’amour fou, léger, romantique, puissant. Les petits bonheurs de chaque jour, l’avenir qui leur sourit. Mais c’est compter sans la fatalité, sans cette maladie qui vient leur couper les ailes, ce cancer violent et dévastateur qui s’invite pendant la seconde grossesse de Sarah. Ce sera aussi la lutte, l’énergie du désespoir pour gagner des jours, des mois, des heures, face à ce crabe qui ne lâche rien. Car de couple heureux, lutin et Moineau deviennent un couple extra-ordinaire dans tout ce que cela représente, devenir des super-héros pour se battes, gagner contre la maladie, se soutenir l’un l’autre, lutter ensemble dans cette épreuve qui les soude mais qui peut aussi les détruire tant c’est difficile.



Ah, me direz-vous alors, ce roman est triste, démoralisant, etc. Mais non, en fait, malgré la mort inéluctable, malgré la lutte contre la maladie, la tristesse, le chagrin, voilà un livre particulièrement lumineux. Il a tout pour lui ce premier roman, l’amour, la gaité, la joie même, le couple, les enfants, l’espoir, le chagrin, la tristesse, la fin inéluctable. Et à chaque page éclate la vie, celle des enfants, celle d’avant et celle d’après, qu’il faudra vivre car on continue, car le soleil se lève encore et que chaque jour apporte son lot de satisfactions même au milieu de tant de souffrance. Et bien sûr, on ne peut qu’être bouleversés par cet émouvant message que l’auteur adresse ici à ses enfants, lui qui a vécu de l’intérieur tout ce que nous raconte sa Sarah.



Bien sûr il y a aussi ces moments douloureux à l’extrême, surtout oserais-je dire lorsque l’on a soi-même accompagné quelqu’un aux frontières de la mort, lors de ce passage parfois si délicat. Ici les scènes terriblement humaines et réalistes portent une souffrance et une vérité parfois difficile à lire, mais les mots de l’auteur et la voix de Sarah qui évoque son propre départ, subliment en quelque sorte ce moment-là. Et si Thibault Bérard avait raison, s’il fallait laisser partir ceux que l’on a tant aimés, pour qu’ils puissent enfin atteindre la sérénité dans cet au-delà inconcevable.



Lisez, osez, et sachez qu’on ne sort pas indemne de cette lecture.



chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/02/26/il-est-juste-que-les-forts-soient-frappes-thibault-berard/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Il est juste que les forts soient frappés

Avec un tel sujet, le risque est énorme. Ceux de ma génération se souviennent peut-être des larmes versées avec Ryan O'Neal quand meurt Ali McGraw à la fin de Love story. Culte et pourtant bien sirupeux, bande-son assortie. Heureusement, la littérature est un art qui, pratiqué avec talent, sincérité et délicatesse permet d'offrir des bouquets d'émotions. Les larmes peuvent faire du bien, puiser leur source dans la beauté et la force des sentiments, dans la colère aussi. Les larmes peuvent apaiser et donner une furieuse envie de vivre.



Car d'emblée, nous le savons, la voix de celle qui raconte est une voix d'outre-tombe. Sarah est morte, à 42 ans, balayée par un cancer foudroyant détecté alors qu'elle était enceinte de son deuxième enfant. Sarah est morte mais sa colère est toujours là, mêlée à l'amour qui l'unit à Théo et à leurs deux jeunes enfants, Simon et Camille. Sarah est morte et son dernier acte d'amour est de permettre à Théo de libérer son esprit du deuil pour rester sur le chemin qu'il a toujours privilégié et pour lequel il est si doué : celui de la vie ; et par la même occasion, la laisser reposer en paix. Alors Sarah raconte. Comment Théo, plus jeune qu'elle, a pourtant joué le rôle de tuteur autour duquel elle s'est enroulée pour laisser de côté ses peurs et ses failles pour avancer, s'autoriser à aimer et à croire au bonheur. Il faut dire qu'il est irrésistible ce "lutin", boosté à l'optimisme, à la beauté et à "La vie est belle" de Capra. De quoi chasser les dernières traces du spleen que la jeune femme traîne depuis son adolescence. Sarah raconte la vie, les projets, l'amour fou, la naissance de Simon, les avancées professionnelles, la deuxième grossesse, le diagnostic terrible, l'entrée en guerre (oui, il y a quelques accents de La guerre est déclarée aussi)... Sarah raconte et le lecteur se saisit de sa colère, parce que non, pas sûr que ce soit vraiment juste que les forts soient frappés.



J'ai versé mes premières larmes à la page 135 et ensuite, bah... c'était parti. Mais ce qui m'a fait pleurer, c'est la chaleur qui se dégage de ce récit, la farouche volonté affichée par tous de faire face ensemble, bien droits, unis par ce qu'on ne peut pas qualifier autrement que de l'amour, qu'il soit exprimé par le regard d'un ami, par le message d'un patron, par celui qui sait qu'il va rester ou par celle qui sait qu'elle va partir. Le respect total des sentiments de l'autre, de sa douleur, du chemin qu'il emprunte pour s'en sortir. Et puis, il faut le dire, faire parler Sarah donne une force extraordinaire au roman, excluant toute mièvrerie par son langage direct qui ne se cache derrière aucun faux-semblant. On comprend, au moment des remerciements et en lisant les commentaires sur les réseaux sociaux que l'auteur utilise une matière autobiographique ce qui amplifie le tour de force et explique sans doute en partie ce judicieux parti-pris de narration.



Peut-être que si Franck Capra vivait au 21ème siècle, il aurait aimé s'emparer de ce texte, magnifique hymne à la vie, pour en faire l'un de ses chefs d’œuvre. Qui sait ? Tous les ingrédients sont là. Impossible de ne pas être touché par la force positive qui se dégage de ce roman que l'on termine dans un grand sourire baigné de larmes en se disant que oui, faut pas l'oublier, la vie est belle.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le Grand Saut

J'avais beaucoup entendu parler de Thibault Bérard. Je gardais dans un coin de ma tête un texte sur la maladie de sa femme, qui avait bouleversé les lecteurs et que j'envisageais de lire. L'arrivée de son nouveau roman fut pour moi l'occasion de découvrir sa plume.



Léonard vient de mourir. C'est le moment pour lui de revenir sur les évènements marquants qui ont fait basculer sa vie. Zoé, elle, est une petite fille et assiste à la chute de sa mère dans un état catatonique. Les deux histoires sont développées en alternance, sans qu'elles n'aient à priori de lien entre elles.



Pour raconter ces destins traumatisés, l'auteur utilise un mode original de narration. Ce sont un homme décédé et une petite fille, deux témoins impuissants, qui relatent les faits. Ce choix de points de vue pourrait créer une distance avec la rudesse des évènements. Il n'en est rien. Les émotions s'échappent des pages et empoignent le lecteur à la volée.



Cette réussite est surtout due à la justesse du propos. Malgré les thèmes difficiles, il ne tombe jamais dans le pathétique. le talent de l'auteur est de placer le lecteur en bordure du drame et d'entrer en résonance avec lui. Face aux situations, chacun va ressentir des sensations différentes par rapport à sa propre sensibilité et à ses propres expériences.



Cette lecture est vraiment touchante parce que réaliste. L'écrivain manie à merveille une langue magnifique qui transcende l'humanité de son récit. Il m'a fait vivre un tourbillon d'émotions dont j'ai eu du mal à sortir. Je suis resté longtemps bouleversé après la fermeture du livre.



Ce court roman est une pépite qui, comme la vie, porte son lot de bonheur et de tristesse. Un grand livre qui prend aux tripes ! Je comprends maintenant tout l'engouement suscité par Thibault Bérard et je vais très vite m'intéresser à ses autres oeuvres.
Lien : https://youtu.be/Za2EhMVvKM0
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Il est juste que les forts soient frappés

Cher Thibault,

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Me retourner le cœur et la tête, est-ce à cela que tu pensais lorsque tu as écrit ton roman ? Enfin à moi et à tous ceux qui te liraient, qui se retrouveraient emportés dès les premiers mots, par ce ton particulier, arme de séduction absolue pour convaincre tes lecteurs qu’enfin il se passait quelque chose de différent, une écriture unique, un style pas encore entrevu qui ne demande qu’à être approché, décortiqué, dégusté encore et encore…

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J’hésitais un peu, ce roman ou un autre…Mais il y avait ce titre qui me percutait, un écho, une pensée qui m’avait traversée, un credo que j’avais accepté…

Je ne devais parcourir que quelques lignes, Juste prendre le pouls de ce livre, voir si cela valait la peine…il y a tant et tant de romans à lire, à découvrir, tant d’histoires bouleversantes avec lesquelles se laisser émouvoir, se laisser saisir aux tripes, tant d’œuvres qui t’ouvrent à d’autres perspectives. Et puis parfois il y a ce texte, avec une approche de la vie pas encore entrevue, une où il faut parfois lâcher prise sans rien lâcher, trouver d’autres repères, apprendre autrement ou tout simplement comprendre enfin.

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Et j’ai compris, bien plus que ce que j’étais prête à accepter. J’ai compris ce que ton roman apportait de plus. J’ai réalisé cette pulsion de vie, là, cette énergie vitale, au sens premier, qui te fait aimer, désirer.

Ton livre c’est l’espoir, c’est ce rayon de soleil qui te réchauffe quand la douleur est là, lorsque tu doutes, lorsque cela va si mal que tu crois que tu ne pourras aller plus loin, c’est l’optimisme, c’est cette étincelle qui t’emmène vers demain…oui ton texte est déchirant autant qu’il peut être drôle, époustouflant et poignant, insolent mais tellement généreux et surtout c’est un hymne magnifique à l’amour, un roman qui donne envie de vivre, plus fort, plus haut, de profiter de chaque instant, absolument. Un livre lumineux, magnifique, saisissant jusqu’au coup de cœur.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le Grand Saut

Mais que dire après une telle lecture ?

Livre lu en apnée en une nuit.

Une merveille.

Ce livre aurait pu s'écrire Maman est folle, ou bien Les pouvoirs de la transgénerationalité.

Ou bien Zoë sauve sa mère....

Je ne peux pas trop en dire car je casserai le sortilège.

On y rencontre des sorcières, mais surtout des mamans si remplies d'amour pour leurs enfants ;

On y rencontre les pensées magiques, vous savez, de façon certaine, les mots, les incantations, les rites, dits plusieurs fois, on ne sait jamais ça peut marcher, sauver ceux qu'on aime, et qui sont si loin du bonheur, une maman partie loin, catatonique, avec un masque de cire ;

On y rencontre Léonard, un vieux monsieur qui revoit sa vie une fois mort ;

On y rencontre beaucoup, beaucoup d'amours, mais pas un amour de pacotille, non, non, le vrai Amour, petites billes agiles, et tournoyantes, qui font tant de bien, oh oui, tant de bien ;

On y rencontre un père absent, sur les routes pour son travail mais surtout pour séduire et forniquer avec des femmes ordinaires et décevantes. "Un lit de hasard" comme dirait Léo Ferré, oui du sexe sale et destructeur. Il faut salir son image tant qu'à faire...

On y rencontre une maman presque morte puisque partie très loin, dans une gangue noire, comme il est superbement dit ; (car le style est sublime) ;

On y rencontre Zoë, une dizaine d'années, qui pense qu'en l'aimant très fort, sa maman reviendra à elle, tournant le dos à cette maladie dans laquelle elle s'enferme pour ne pas mourir de folie ;

Enfin, on y rencontre l'humain, tout simplement, et des coïncidences qui n'en sont pas.

Ma pensée tourbillonne et je crains de ne pas avoir été très claire dans cette modeste critique ; c'est que je viens de le terminer et il est si beau, ce livre.

Si beau.

On ne sait tout qu'aux dernières pages de cet ouvrage magnifique.

Alors oui, la magie existe.

Je l'ai rencontrée cette nuit.

Et elle m'a arrachée des larmes.

Lisez-le.

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Le Grand Saut

Déjà conquise par la plume lumineuse, tendre, douloureuse, écorchée de Thibault Berard, découverte dans Il est juste que les forts soient frappés puis dans sa suite, Les enfants véritables, j'avais hâte de lire ce nouveau roman.



Connaissez-vous les trois singes ?

Celui qui se met les mains devant les yeux car il ne veut pas voir, celui qui n'écoute (ou n'entend) pas et celui qui refuse de parler ?



🙈 L'aveugle c'est Tristan, le fils, qui choisit la fuite pour ne pas affronter la malédiction familiale.



🙉 Le sourd est celui de Léonard, leur père, qui s'est muré dans le silence d'abord par confort, puis à cause du chagrin.



🙊 Le muet est celui d'Emilie, la fille, celle qui se décidera (trop tard ?) à renouer le dialogue.



Servie par une plume sensible, un indéniable talent de conteur et un procédé narratif audacieux et astucieux, le Grand Saut est une histoire familiale saupoudrée de magie et de sortilèges.

Une histoire d'amour, de résilience et d'acceptation.

Une histoire multicolore, même si le noir et le gris prédominent. le blanc aussi. le blanc de l'absence. Celui de l'oubli. Celui des rêves. Celui du pardon. Et celui de la mort.



J'avoue avoir été moins émue, moins « remuée » que lors de mes deux précédentes lectures de l'auteur, « qui m'collent encore au coeur et au corps ».



Ceci n'est qu'un ressenti personnel et je vous conseille tout de même de faire le Grand Saut et commander ce roman sans doute plus « abouti » qui lui aussi (mais de façon différente) « parle au coeur » et « prend aux tripes ».
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Il est juste que les forts soient frappés

Il est juste que les forts soient frappés, J’ai Lu suivi de Les enfants véritables de Thibault Berard, Editions de l’observatoire.





Dans le premier roman, nous faisons connaissances avec Théo et Sarah. Théo, jeune homme charismatique, à l’humour ravageur parvient à apprivoiser Sarah et à calmer ses démons.

Tellement qu’elle en oublierait presque cette vilaine certitude qui souvent l’oppresse. Cette certitude de mourir avant qu’elle n’atteigne ses 40 ans.

Pourtant il en sera ainsi. D’ailleurs c’est elle qui nous raconte l’histoire. Celle de Théo, des enfants, Simon et puis Camille qui est née tandis qu’elle était en rémission.

Elle nous raconte sans aucune amertume comment Théo a rencontré la vie tandis qu’ensemble ils menaient un combat contre la mort.

La vie elle s’est appelée Cléo et dans le second opus, c’est d’elle qu’il s’agira !



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Il est juste que les forts soient frappés

Le thème principal est difficile puisqu'il s'agit du combat contre la maladie mais alors quel magnifique roman, bouleversant. Les ramifications à partir de ce sujet central nous emmènent sur des chemins tellement bien abordés. çà remue les sens mais cela illumine aussi. On pleure, on rit et personnellement l'écriture m'a conquis. Enfin, il nous fait communier avec ceux et celles qui combattent au quotidien et qui espérons le s'en sortent aussi parfois.
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Il est juste que les forts soient frappés

Dès le début l'issue fatale ne nous est pas cachée, étant donné que Sarah revient d'outre-tombe pour nous raconter Théo et leur histoire. Quelle histoire! D'abord une histoire d'amour malgré le fait que Théo soit plus jeune qu'elle, ils vont se découvrir, s'envoler ensemble. Jusqu'à l'apothéose pour ce couple, jeune insouciant, un premier bébé qui vient sceller leur amour. Simon arrive et c'est un bouleversement, Sarah va se sentir mère au plus profond d'elle même, elle va vouloir protéger ce petit être plus que tout. Puis rapidement Sarah retombe enceinte mais la fatigue et l'essoufflement l'inquiète, jusqu'à cet examen qui confirmera l'impensable. Sarah est atteinte d'un cancer et la tumeur est trop importante pour espérer une opération et pour pouvoir commencer les traitements il lui faudra donner la vie à sa petit Camille. Quand le plus beau côtoie la plus douloureuse des épreuves. Mais comme le dit Théo, ils sont armés et vont se battre car "il est juste que les plus forts soient frappées", ils pourront vaincre. Dr House va les aider mais refreiner les élans d'optimisme du jeune homme, il vont alors vivre au jour le jour. Théo va devoir élever seul leurs enfants dont sa petite Camille prématurée, s'occuper de la maison, travailler tout en étant un soutien sans faille pour la jeune femme. Heureusement leurs proches sont là pour les soutenir. 



Un roman percutant, bouleversant car même si la fin est connue, l'attachement qui nous lie à ce couple nous ne pouvons rester de marbre face à ce dénouement. L'auteur nous raconte de façon juste la maladie, le combat, la vie à travers les traitements qui rythment le quotidien, deviennent le quotidien mais surtout  l'impact sur le conjoint est au cœur de ce roman. Espoir, désespoir, abattement, les multiples émotions ressenti par le couple sont intenses et aucune ne nous est épargnée. Le courage de cette famille est tellement admirable. Sans oublier la vie, encore la vie! Celle qui continuera après, autrement avec Sarah au cœur de leurs pensées. La dérision parfois utilisée par couple permet aussi d'accepter un peu mieux l'histoire qui ne peut que nous renvoyer à des moments vécus personnellement ou par des proches et surtout nous rappelle la fragilité de cette vie. Je pense que c'est aussi pour cela que ce roman ne peut que nous toucher. 



Un très joli roman, la plume m'a charmée, ce couple m'a profondément touchée mais j'avoue avoir moins adhéré au choix narratif, en effet les intermèdes de Sarah venue d'outre-tombe m'ont plus lassée, mais cela reste très personnel et ne pas empêché d'être happée par l'histoire! 
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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