AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Thibault Bérard (304)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Il est juste que les forts soient frappés

Ce livre m'a été conseillé et merci encore car je pense que je n'aurais jamais lu cette histoire. En fait, je suis passée totalement à côté de cette sortie. J'ai dévoré cette histoire, en lisant les premières pages j'ai tout de suite ressenti des émotions fortes pour le personnage de Sarah, c'est une femme attachante et bouleversante.



Dès les premières lignes on apprend qu'elle est décédée à l'âge de quarante-deux ans et ce roman va retracer sa rencontre avec Théo, sa vie de couple, de femme et surtout son combat. C'est une héroïne que je n'oublierai pas...



Moineau et lutin s'aiment d'un amour incommensurable et c'est parce qu'ils s'aiment qu'ils vont avancer et faire de cette histoire une force.



J'ai beaucoup aimé le style de Thibault Bérard, il invite à savourer les mots et même la ponctuation..., c'est une plume littéraire que je n'avais jamais lu. Quel premier roman ! En lisant il est juste que les forts soient frappés j'avais l'impression d'être dans un cocon percé par de nombreux rayons de soleil.



Ce n'est pas triste, c'est beau, c'est même magnifique, c'est un texte vivant qui donne envie d'écouter de la musique et de regarder des films, de lire bref de croquer la vie à pleines dents.



Je relirai volontiers un texte de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          100
Il est juste que les forts soient frappés

Du lieu où elle nous raconte son histoire, sa jeunesse rebelle, l'amour de Théo, le diagnostic foudroyant de la tumeur au moment même où la première grossesse fait le pari de l'avenir, et puis les combats plus épuisants d'être sans cesse renouvelés, Sarah surplombe son passé et le futur sans elle. Son présent ne se situe plus dans sa vie et il lui reste juste le temps de ramasser les pans de son existence pour s'en munir avant d'acquiescer au départ définitif. Pour viatique elle emporte l'amour de Théo, les rires de ses enfants, la tendresse des amis, tout ce qui l'a enveloppée avant et pendant sa maladie. En adoptant le point de vue (le point de vie) de celle qui a déjà tout quitté, l'auteur nous fait mesurer le poids de ce à quoi celui qui meurt, comme celui qui reste, doit renoncer.

De la même manière que Sarah a appris à vivre, il lui faut maintenant apprendre à mourir. Mais est-ce que la mort s'apprend ? Est-ce que des deux côtés du dernier souffle, ceux qui partent comme ceux qui restent, ont à accomplir une ultime tâche, propre à chacun, qui ne se résout pas uniquement à ce que l'on nomme "le travail de deuil" ? Cette quête aboutirait-elle non pas au déni et encore moins à l'oubli, mais, à l'inverse, à une appropriation apaisée de la mort, de l'absence irrévocable, et à son intégration dans la pulsion de vie ? Qu'est-ce que c'est "être fort" ? Assumer le quotidien jusqu'à l'épuisement, croire mordicus en l'invraisemblable, comme Théo ? Supporter les traitements violents et la dégradation physique, repousser toujours plus haut le rocher de Sisyphe, comme Sarah ?

Il me semble que ces questions irriguent l'histoire poignante de Sarah et Théo et donnent au roman de Thibault Bérard une profondeur et une force d'autant plus remarquables que jamais l'émotion qui suinte de chaque phrase ne fait sombrer le récit dans le larmoyant. Jusqu'au bout, une énergie vitale vient contrebalancer le chagrin et je reste encore sous le choc de cet équilibre déroutant entre la vraie tristesse éprouvée empathiquement face aux deux personnages et une sorte de soulagement lumineux à l'idée que leurs choix restent au service de ce qu'il y a de plus vivant en nous. C'est un peu comme si le roman de Thibault Bérard alternait indéfiniment les ténèbres et la lumière. Quoique... non ! Il n'y a pas d'alternance mais une continuité ou mieux une imbrication des unes et de l'autre. Oui, j'ai ressenti EN MÊME TEMPS et sans pouvoir les démêler le chagrin et la joie au coeur de l'histoire de Sarah et Théo et cela même dans les situations les plus dramatiques, les plus désespérantes. Et cette impression me reste encore de manière très prégnante.

Sans doute l'écriture est-elle pour beaucoup dans cette sensation d'équilibre délicat qui me reste en mémoire. Factuelle, dépouillée, et pourtant terriblement suggestive, elle joue de l'ironie et de la dérision un peu bravaches, totalement en accord avec ce que l'on imagine de la personnalité de la narratrice, mais elle exprime aussi la colère, le désespoir, la lassitude tout en restant pleine de pudeur et de dignité. Une écriture qui ne cache rien des montagnes russes émotionnelles des deux personnages et qui nous en emplit le coeur.

Roman d'amour, roman d'apprentissage, roman tragique et optimiste, "Il est juste que les forts soient frappés" continue d'habiter ma maison et de chuchoter "Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin".

Commenter  J’apprécie          100
Il est juste que les forts soient frappés

Une histoire racontée comme une urgence, une urgence, pour graver les instants, pour les transmettre, pour les adoucir.



Théo et Sarah ont tout pour être heureux. L'amour fou, les amis, un travail enrichissant, une enfant de l'amour et un bébé à venir. Mais dans ce quotidien joyeux et insouciant, le cancer s'invite au plus mauvais moment, le moment qui devait être celui le bonheur.

Sarah est touchée, presque à terre et Théo doit faire face, lui l'éternel ado toujours positif. Face au quotidien, au traitement, à la détresse de Sarah...



Un récit bouleversant et pourtant frais et léger, drôle et terriblement tragique, puissant et sublime. L'écriture est magnifique et nous emporte dans le tourbillon de la vie de Théo et Sarah.

A ne pas rater.
Commenter  J’apprécie          100
Il est juste que les forts soient frappés

Un 1er roman qui vous prend par le colbac pour ne plus vous lâcher !



Attirée par la couverture et par le titre, je m'empresse de lire la 4e de couverture : l'histoire d'une jeune femme pleine de vie, follement amoureuse et bientôt maman pour la 2ème fois qui découvre qu'elle est atteinte d'un cancer ! Au secours ! Pas pour moi, me dis-je en reposant prestement l'objet du désir déjà plus désiré.



Et pourtant… pourtant il y a notre prix de Maffliers pour lequel notre petite équipe de 10 passionnées lit, lit à plus soif tout ce qui lui passe entre les mains pour tenter de dénicher des perles rares parmi tous ces livres de la rentrée littéraire. C'est Alex, moins effarouchée que moi qui va s'y coller. Et Alex est dithyrambique... Bon…

Alors oui, on y parle de la mort, beaucoup. Mais on y parle surtout de la vie, pas d'une petite vie rabougrie, pas d'une petite vie "de tous les jours", non, d'une "petite vie de tous les jours qui sait qu'elle n'en a plus pour très longtemps", d'une envie de vivre à couper le souffle, à décrocher les étoiles, à repousser la mort. Et Sarah, du haut de ses limbes nous hurle "Mais vivez bon sang, vivez !"

On y parle aussi d'Amour, d'un amour transcendé, d'un amour qui se croit le plus fort, comme dans les chansons.

Alors oui, on pleure (beaucoup me concernant… le record lacrymal détenu par "Sur la route de Madison" est battu à plate couture) et oui, comme Théo, l'amoureux, Théo le lutin, le super-héros, on a envie de croire au miracle malgré les évidences. On est embarqué par cette écriture sincère, tirée au cordeau, à fleur de peau, qui jamais ne tombe dans le pathos, on est happé par le rythme du récit.



Une lecture marquante, intense et qui remet chaque chose à sa vraie place.



A lire !

"La force d'un homme se mesure à ses faiblesses"
Commenter  J’apprécie          100
Il est juste que les forts soient frappés

Très touchant. Belle écriture, j'ai ressenti toutes les émotions vécues par les protagonistes : joie, peur, colère, impuissance, détermination, épuisement. J'ai cheminé dans l'histoire comme si j'en faisais partie.



Un roman d'amour qui fait du bien, malgré la fin qui quoique anticipée est tout de même crève-cœur.



Petit agacement : l'auteur utilise abondamment le "name dropping". Pour moi, cet apport aux texte n'ajoute aucune valeur à la belle histoire.
Commenter  J’apprécie          90
Il est juste que les forts soient frappés

Sarah est morte. C'est elle-même qui nous le dit d'ailleurs, dès la première page du roman.



Mais avant de partir pour de vrai, elle remonte le fil de son existence.



Elle, la jeune femme tourmentée et dépressive va rencontrer Théo.



Théo et Sarah s'aiment. Un amour qui les emporte, elle l'écorchée vive et cet homme si plein de vie.



Un amour couronné par la naissance du premier enfant, Simon.



Puis la deuxième grossesse mais cette fois-ci, une ombre fond sur eux. La jeune femme découvre qu'elle est atteinte d'une tumeur. Une course contre la montre s'engage.



Ce roman est celui de la vie. Ce qui peut paraître paradoxal sachant que le thème traité est celui de la mort.



Mais ce couple respire la vie. La force et l'optimisme. Mais aussi la fatigue, l'usure, la douleur et la peine.



On passe, au fil des pages, du rire aux larmes.



L'on suit impuissant, les moments d'espoir et de doutes.



Mais il faut continuer car Théo, malgré tout, veut et doit vivre. C'est ce que Sarah souhaite pour lui aussi. Même lorsque dans les dernières pages, cette soif de vivre fait mal aussi.



Ce roman est véritablement un tourbillon d'émotions qui ne laisse pas indemne.
Commenter  J’apprécie          90
Il est juste que les forts soient frappés

Coup de coeur pour ce roman!

Rarement un livre m'a autant bouleversée, émue. Mais quelle plume!

C'est triste et sublime à la fois, les personnages de Théo et Sara sont tellement attachants.

L'écriture est sublime, parle de sujets graves sans tomber dans le pathos, les sentiments, les étapes de la maladie, du deuil y sont bien décrits avec justesse et sans fausse pudeur. J'ai lu ce roman en écoutant la musique, chose qui ne m'arrive jamais, mais je me suis laissée porter par les références musicales de l'auteur, ce qui n'a fait que décupler le plaisir de la lecture. Cette histoire ferait un excellent film!

Bravo Mr Bérard pour ce chef d'oeuvre, hate de découvrir la suite!
Commenter  J’apprécie          90
Les Enfants véritables

Ce roman est la suite de "Il est juste que les forts soient frappés", paru en janvier 2020, primo-roman de l'auteur; il peut se lire indépendamment du précédent mais on perd alors un peu en profondeur, en compréhension et en proximité avec les personnages.

Nous retrouvons Théo, dont la femme, Sarah est morte d'un cancer, ses deux enfants Simon et Camille et Cléo qui apparaît à la fin de "Il est juste que les forts soient frappés" comme une espérance de vie, comme une lumière à suivre. Elle s'installe assez vite avec Théo et les deux enfants.

Le personnage principal est Cléo dont on découvre en alternance l'enfance suivie de l'adolescence et sa vie avec Théo. Elle est racontée successivement par sa mère Diane, femme éprise de liberté qui fut rarement présente auprès de sa fille, par son père Paul qui s'exprime depuis les limbes car il est mort alors que Cléo avait 17 ans, et par Cléo elle-même.

Ce roman commence par une question qui lui donne son titre, posée par Cléo alors qu'elle a 7 ans : "c'est moi ton enfant véritable?" et ce sera le nœud du roman : comment se situer dans une famille avec une demi-sœur et un frère adopté? Comment se sentir enfant d'une belle-mère?

Mais le cœur battant du roman, qui en fait sa force, c'est ce que signifie être mère alors qu'on a disparu à jamais de la vie de ses enfants (Sarah), alors qu'on est tellement éprise de liberté qu'elle passe avant tout (Diane), alors qu'on tente d'apprivoiser deux enfants qui sont d'une autre, d'autant plus prégnante qu'elle est morte (Cloé)?

Ce roman est tendre, doux, positif malgré les drames qui s'y déroulent. Il explore l'amour maternel et l'amour filial, sujets universels, avec une justesse et une sensibilité qui ne peuvent que résonner en nous.

Cependant, j'ai été gênée par un procédé que Thibault Bérard avait déjà utilisé dans son précédent roman : faire parler un(e) mort(e) omniscient(e) et qui m'avait désarçonnée alors. Il m'avait déjà paru très artificiel, sentiment confirmé à nouveau, un peu comme une recette éprouvée pour faire pleurer dans les chaumières.
Commenter  J’apprécie          90
Il est juste que les forts soient frappés

C'est difficile d'écrire pour moi d'écrire une critique de ce livre, tant il m'a bouleversée, remuée, secouée. L'auteur nous annonce la couleur dès le début du roman, on sait qu'un drame se joue, et l'on va accompagner les deux protagonistes vers ce drame. Peut-être est-ce un peu masochiste de continuer cette lecture, quand on est comme moi et que l'on est tellement plongé dans sa lecture que l'on vit, que l'on respire, que l'on pleure avec les personnages. Mais c'est tout de même beau de pouvoir pleurer sur cette histoire qui n'est pas la nôtre, et qui nous amène à réfléchir sur notre propre vision de l'existence. Tout est parfaitement juste dans ce livre: le style, la narration, l'histoire en elle-même aussi tragique soit-elle. J'ai hâte de lire le deuxième livre de l'auteur qui semble prendre la suite de celui-ci.
Commenter  J’apprécie          90
Il est juste que les forts soient frappés

Pour que les choses soient claires et sans aucune ambiguïté : ceci est un très grand livre. C'est juste, c'est beau, c'est fort, c'est drôle, c'est prenant. Deux jours. Je n'ai pas pu m'en défaire. La maîtrise de la narration et du dispositif romanesque sont impressionnant de maturité. Certes c'est un premier roman, mais l'auteur est aussi un grand éditeur, un détecteur de talents. Tout est réuni pour passer un moment littéraire utile, surtout en ces temps ou le sirupeux ou le thrash gratuit l'emportent avec une petite pièce pour le guide. Que dire sur l'histoire sans dévoiler ? La maladie est au coeur du propos ? Oui, certes, mais surtout la vie, l'amour de la vie et l'énergie qui pousse à franchir un nombre invraisemblable d'étapes. Ce qui m'a plu dans cette oeuvre, en dehors de la qualité littéraire, c'est la justesse constante. On peut toujours refaire la guerre, critiquer pour critiquer, mais il est bon aussi de reconnaître qu'un travail est abouti et puissant. Que sont nos épreuves ? Quelle est notre capacité de rester juste avec nous-même, avec notre personnalité face aux événements imprévisibles de l'existence ? Qu'en est-il du changement psychologique, voire de mentalité que ces accidents nous imposent ? Toutes ces questions sont posées en sous texte, en finesse. On en ressort plus fort, plus humain. On dit merci. Enfin quand je dis 'on', je parle pour moi. Bravo l'artiste, bravo la maison d'édition et vive les livres qui parlent de la vie, même si c'est du point de vue de la mort. Ils nous survivront, eux.
Commenter  J’apprécie          90
Il est juste que les forts soient frappés

Je connaissais l'éditeur des éditions Sarbacane, mais je découvre l'auteur d'un premier roman à couper le souffle. C'est l'histoire de Sarah dont on apprend dès le début qu'elle écrit après sa mort: pas de suspense à ce niveau donc: on sait que le combat contre la mort finira mal

et pourtant, on vit au jour le jour avec le jeune couple. Sarah est au bord du gouffre , suicidaire mais sera aidée par une psy.

Après avoir quitté Martial, elle rencontre Théo à une fête. Ils tombent sous leurs charmes réciproques. Il est plus jeune qu'elle et est resté un peu gamin, son "lutin" dont elle est le "moineau" . L'auteur interpelle ses lecteurs pour les rassurer: ce ne sera pas une histoire romantique à la guimauve.

Simon va naître pour la plus grand joie du couple; trois ans plus tard, Sarah attend une fille: Camille mais pendant la grossesse un cancer apparaît: il faut précipiter l'accouchement, mettre le bébé en couveuse et commencer des traitements invasifs; il y aura des rémissions, des récidives. Sarah et Théo se battrons jusqu'à la mort.

C'est doux, plein d'humour, vif, triste, déchirant et il y a une lueur d'espoir (pour Théo)

Le récit de Sarah a pour objectif de se libérer des vivants ," couper le cordon une bonne fois avec l'avant pour, enfin accéder à cette absolue félicité….Elle nous parle de Théo et de ceux qui l'ont côtoyée pendant 42 ans.

Elle a accès à tous ses souvenirs et ceux de Théo (même si elle n'en était pas témoin.): c'est le Privilège des morts.

Ce n'est pas morbide, il n'y a pas de pathos (mais non, il n'est pas juste que les forts soient frappés plus que les autres!)
Commenter  J’apprécie          90
Il est juste que les forts soient frappés

whaouuuuu une claque ce livre! Il y a des livres qui vous retournent, vous tordent le bide et qui vous secouent tellement qu'il est impossible d'envisager de lire un autre bouquin avant longtemps. Il va me falloir des jours pour me remettre de cette histoire . En meme temps je ne veux pas quitter Sarah et Théo, Simon et Camille, cette petite famille avec qui il est si facile de s'identifier. Ce que ce roman est beau! c'est une ode à la vie, à l'amitié et au grand amour, le grand, le vrai...

Je partage les commentaires de certains. Je ne suis pas"fan " de l'arrivée de Cléo même si j'ai bien compris les intentions de l'auteur qui préfère laisser place à la vie plutôt qu'à la mort mais en bonne romantique que je suis, j'aurais préféré une fin plus tragique.
Commenter  J’apprécie          80
Il est juste que les forts soient frappés

Il est juste que les forts soient frappés, ou comment finir en larmes à 5h du matin.

.

Sarah est morte. Il n'y a pas ce suspense, puisque c'est elle qui nous parle depuis l'autre monde. Qui raconte leur histoire, celle de son couple avec Theo, de leur premier enfant, de cette seconde grossesse et du terrible diagnostic. Enceinte de 7 mois, elle entame un combat perdu d'avance. Lui aussi prend les armes, et la vie, à bras le corps. Ils seront des super héros.

.

Je suis encore sous le coup de l'émotion. Ce roman est absolument traumatisant. Ce roman est absolument sublime.

Il y a la maladie, le combat, les mois de souffrance et l'horrible réalité. Sarah ne nous épargne rien de son calvaire.

Il y a l'impact de cette maladie sur les personnes qui l'entourent, son compagnon, ses enfants, ses amis, mais aussi son médecin.

Et il y a surtout beaucoup de lumière. La beauté de l'existence, la joie pure des instants que la vie offre encore. Ce n'est jamais larmoyant. Ce n'est jamais désespéré. C'est d'une force et d'une finesse incroyable.

(J'ai encore les larmes aux yeux en écrivant ces lignes !)

.

Je peine à trouver mes mots, mais vous l'aurez compris : ce roman m'a bouleversée. Il est de ces lectures qui marquent profondément.

L'écriture est très belle, les sentiments ne tombent jamais dans la facilité, et dire que c'est un premier roman !
Commenter  J’apprécie          80
Il est juste que les forts soient frappés

Sarah

Fauchée par un cancer

A seulement 42 ans...



Dès les premiers chapitres, l’issue est fixée. Elle sera fatale à Sarah.

Sarah, qui nous parle de là-haut.

Sarah, la punkette, qui revient sur sa vie avec ses hauts et ses bas, qui évoque son amour abyssal pour Théo, Simon et Camille.

Mais une Sarah qui souhaite aussi trouver la paix et enfin s’affranchir de ce cancer.



Pour ce premier roman, Thibault Bérard donne vie à deux amoureux, qui vont devoir se battre alors que la vie ne leur fait aucun cadeau.

Un cycle se termine, un autre commence. On ne sort pas indemne de cette histoire.
Commenter  J’apprécie          80
Il est juste que les forts soient frappés

N° 1534 – Mars 2021.



Il est juste que les forts soient frappés – Thibault Bérard – Les éditions de l’Observatoire.



C’est un récit fait de nombreux analepses puisque Sarah nous indique d’emblée qu’elle est morte à 42 ans. C’est donc sa voix d’outre-tombe que nous entendons. Dès les premières phrases, elle donne en quelque sorte le ton en s’adressant au lecteur sous forme d’un aphorisme : Ce que souhaite chaque homme c’est laisser une trace après son passage sur terre puisque, nous le savons l’oubli est une des grandes caractéristiques de l’espèce humaine. J’ai eu l’impression que, dans sa tombe (« une grotte de glaise »), elle éprouvait le besoin de faire le chemin à l’envers, elle qui allait mourir alors qu’elle a incarné la vie, elle qui n’est plus qu’un souvenir pour les vivants. Elle s’adresse donc directement au lecteur lui confiant sa propre histoire pour que sa tombe ne soit pas un « trou de mémoire », mais c‘est aussi une manière de rendre hommage à Théo, son amour, qui, compte tenu des circonstances, représente la vie qui continue. Elle va donc nous conter ce qui est une belle histoire d’amour, celle de leur vie commune, qui contraste avec la sienne d’avant, plus désespérée puisque, à 20 ans, elle s’est vainement jetée sous les roues de la voiture d’une psy à qui elle raconte sa parcours, ses espoirs, ses délires, ses amours comme on s’allonge sur un divan et qui va l’aider à revenir dans le jeu, même si celui-ci est perdu d’avance et que la quête légitime du bonheur que nous y menons tous se heurte souvent à notre volonté. Elle parle surtout de Théo, l’amour de sa vie, le père de ses deux enfants qui était pour elle l’unique raison d’être vivante, même si nous ne sommes que les usufruitiers précaires de notre vie qui peut nous être enlevée sans préavis. Pour elle c’est le cancer qui vient mettre un terme à tous ses projets et n’importe qui, fort ou faible, est assujetti à cet aspect de la condition humaine contre lequel toute révolte est illusoire. Avec elle, de rémissions en récidives, nous suivons son parcours fait de souffrances, d’espoirs, d’abattements. La mort frappe aveuglément sans aucun souci d’une quelconque justice qu’il est inutile de rechercher et un combat contre elle est utopique parce que perdu d’avance. On ne peut espérer de la Camarde qu’une délivrance.



Je retiens un détail, celui où elle dit qu’elle avait la certitude de ne pas vivre au-delà de quarante ans. Je suis toujours fasciné par ce genre d’intuition, surtout quand elle se révèle juste. Dans la vraie vie cette prescience s’est vérifiée dans des exemples restés célèbres. Pour autant c’est comme si elle choisissait de rire de son destin, celui de devoir mourir jeune et de le répéter aux siens jusqu’à satiété, entre l’angoisse de la crainte, la nécessité pour elle d’en parler et la certitude de prédire l’avenir. Elle parle de cet amour, celui de Theo et celui de ses enfants, comme de quelque chose qui l‘aide à supporter son quotidien souffrant.



Le style, pourtant alerte, ne m’a pas vraiment accroché, au contraire peut-être. Il me semble un peu trop proche de l’expression courante, avec beaucoup (trop) de références en anglais. Pourtant j’ai bien aimé cette démarche face à la mort, cette histoire d’amour entre deux êtres qui se sont trouvés et fabuleusement aimés jusqu’à la fin, malgré la tentation pour Théo d’un amour de remplacement, pour après, quand Sarah aura quitté ce monde. A la fin elle accepte même (mais peut-elle faire autrement tant il est vrai que devenir fataliste reste une solution face aux choses contre lesquelles nous ne pouvons rien ?) de faire prévaloir la vie et l’amour pour Théo en son absence définitive ;



Le livre refermé, cette lecture pourtant attentive me laisse perplexe : C’est une invite à la réflexion sur le sens d’une vie que la maladie abrège alors qu’elle prenait un sens enfin lumineux, une acceptation du destin contre lequel on ne peut rien, la certitude que la mort est la fin du parcours comme la naissance en est le commencement, sans la consolation illusoire d’un hypothétique autre monde, avec entre-temps les espoirs, les épreuves, les échecs, une histoire perpétuelle entre pathos, Eros et Thanatos.

Commenter  J’apprécie          85
Il est juste que les forts soient frappés

Je referme ce beau et dur roman avec un reste de larmes aux yeux. Poignant, émouvant, mais tellement réaliste.



Depuis l'au-delà, Sarah raconte sa courte vie, le bonheur brutalement interrompu par la maladie et le terrible combat qui s'ensuit.

Cette construction m'a fait penser au roman de Michel Rostain "le fils". Tellement dur celui ci également.



De ce fait, on sait tout de suite quelle sera l'issue...on sait dès le début qui va gagner...

Et pourtant, je me suis surprise à espérer avec les personnages, à me réjouir à certains moments. C'est toute la force du récit, on vit et vibre avec Sarah et son grand enfant de compagnon Théo.

"Il est juste que les forts soient frappés" est un roman qui parle d'amour, d'amitié, de volonté, de courage.

C'est aussi un roman qui parle de vie, d'espoir, de tolérance.

La relation naissante de Théo avec Cléo, vue de l'extérieur, aurait eu toutes les chances de me choquer. Et pourtant, après tout ce qui a précédé, je ne l'ai pas été et je l'ai même comprise.

Une belle leçon : ne pas juger ce que l'on ne peut finalement pas comprendre si on ne l'a pas vécu.



Un roman très très fort à ne pas forcément mettre entre toutes les mains.

On est tous confrontés à un moment ou à un autre à cette terrifiante maladie qu'est le cancer. Qui ne connaît pas au moins un cas ? Il faut juste ne pas le lire au mauvais moment.

Ou retenir avant tout le message positif.







Commenter  J’apprécie          82
Il est juste que les forts soient frappés

Il est des livres pour lesquels il faut se sentir prête, des livres que l'on a enrobés d'appréhension, sur lesquels on a projeté des sentiments, des souvenirs, des résonances que l'on craint.

Vous l'aurez compris, le "on", c'est moi.



Et il y a quelques jours, à la suite d'une conversation particulièrement émouvante avec une de mes plus anciennes amies, quelque chose s'est débloqué. Dans la nuit qui a suivi cette discussion, ce livre, je l'ai attrapé et j'en ai lu la moitié d'une traite.



Sarah a 42 ans, elle a 42 ans pour toujours. Sarah est morte d'un cancer en laissant derrière elle un amoureux et leurs deux enfants. C'est elle qui nous raconte son histoire, sa rencontre avec Theo, leur histoire d'amour, sa maladie, le combat, l'acceptation.



Je m'attendais à être totalement effondrée, à vivre des réminiscences à chaque page, mais j'ai trouvé ce texte lumineux. J'ai été submergée par la lumière dégagée par Sarah, la vie que, paradoxalement, elle insuffle au texte.



L'émotion est bien présente mais rien n'est larmoyant.

Cette lecture a été émouvante, elle est écrite avec une grande sensibilité, elle m'a saisie au plus profond des tripes.

Mais elle n'a pas été dévastatrice.
Commenter  J’apprécie          80
Il est juste que les forts soient frappés

Il est des lectures dont on ne sort pas indemne, des lecteurs qui bousculent, qui heurtent, secouent et restent en mémoire bien après avoir refermé le livre. Il est juste que les forts soient frappés est une de ces lectures. Elle m’a bouleversée, j’ai sorti les mouchoirs mais j’ai aussi souri car le récit, malgré sa part terriblement sombre, est une lumière.



Couverture du livre « Il est juste que les forts soient frappés » de Thibault Berard aux éditions L'observatoire

Le roman s’ouvre sur une rencontre, quoi de plus banal me direz-vous ? Certes ! mais Sarah et Théo ne sont pas si banals : Sarah est une punkette, rongée par la peur d’être heureuse, d’aimer, persuadée que la mort la cueillera avant ses 40 ans. Théo est l’amoureux, celui qui va rassurer Sarah, la choyer, l’épauler, lui donner envie de vivre ce bonheur parfois fragile, parfois instable et puis comme dans toutes les histoires d’amour, ou presque, un enfant vient pointer le bout de son nez. Cet enfant, c’est Simon qui est vite rejoint par une petite soeur mais tout serait trop beau, trop facile si la maladie ne venait pas s’inviter dans cette belle histoire. Et la maladie, elle est bien là, terriblement sournoise, faisant voler en éclats le bonheur de Sarah et Théo. Mais souvenez vous, ils ne sont pas banals et ils vont l’affronter cette terrible maladie, jusqu’au bout, jusqu’à ce que la mort les sépare…



Thibault Bérard nous emporte dans ce roman à la fois tragique et terriblement beau. C’est Sarah qui raconte son histoire, sa vie, leur combat, la maladie, les coups durs et les espoirs. Cette voix nous porte, nous glisse au coeur de cette histoire et même si nous connaissons d’avance l’issue, nous espérons, nous y croyions. Paradoxalement plus la maladie avance, plus la part sombre recule pour laisser place à la vie. C’est la force de ce récit incroyable de faire naître la vie, la grâce, le sourire au coeur d’un sujet si dur et si sombre. Ce tour de force tient sans nul doute dans le choix de la narratrice qui nous livre avec un florilège d’émotions cette sublime histoire.



On m’avait prévenue, des mouchoirs seraient indispensables mais on ne m’avait pas dit à quel point ce roman était beau et fort.



En résumé : un seul mot ou plutôt deux : lisez le !
Commenter  J’apprécie          84
Il est juste que les forts soient frappés

Un livre très touchant qui aborde un sujet tout à fait d'actualité, celui du cancer et de la fin de vie.



Le style d'écriture est résolument contemporain et très agréable à lire. On rit avec ce couple, on pleure avec lui, on est soulagé lorsqu'il y a une bonne nouvelle et on est dépité lorsqu'une mauvaise nouvelle pointe le bout de son nez. Ce livre fait parfaitement passer les emotions des personnages au lecteur.



Le ton est juste, le trait n'est pas forcé et donc l'ensemble tient parfaitement la route et est extrêmement réaliste.



Ce genre de livre sur ce thème, c"est toujours un peu compliqué pour plusieurs raisons. Déjà, c'est un thème largement abordé dans la littérature contemporaine et puis il est difficile de ne pas sombrer dans le pathos.

Pas ici, l'auteur ne tombe pas dans le piège, le trait n'est pas forcé et c'est bien agréable.



Il s'agit donc d'un livre émouvant à découvrir. le thème (pas très joyeux) est déjà vu et revu mais le style d'écriture agréable, les protagonistes attachants et le realisme sans excès de l'ensemble en fait un bon roman.
Commenter  J’apprécie          80
Il est juste que les forts soient frappés

Sarah prend le lecteur à parti, dès la première page. Met les choses au clair dès le début : ça va mal finir. C'est son histoire, celle de Sarah et Théo, la punkette paumée et le doux lutin rêveur un peu naïf. De leur jeunesse avec leurs amis, leurs espoirs et leurs rêves. Ils s’aiment, de cet amour puissant et un peu fou, comme eux. Naissent tour à tour Simon, puis Camille. Et la bête. La bête qui ronge Sarah de l’intérieur. Ensemble, ils vont partager leur colère contre cette injustice, le désespoir des annonces effrayantes et sans appel, la violence du combat contre la maladie, les jours de petite victoire et ceux des lendemains peu probables.



Pas de pathos, pas d’apitoiement, elle raconte, avec beaucoup d’humour, de douceur, de résilience, de fantaisie aussi, leur histoire belle, difficile et trop courte.



Théo est le chevalier blanc prêt à tout pour sauver sa belle. Quand Sarah baisse les bras, il se bat pour deux, et pour leurs enfants. Mais Théo aussi vit la maladie, tout concilier, gérer, lutter, se perdre, tenir bon, espérer, accepter, avancer. Des personnages attachants, une écriture fluide et efficace, Thibault Bérard signe un premier roman qui remue, qui fait sourire, qui fait gonfler le cœur...tout ça, oui. Un très beau roman.

Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Thibault Bérard (1069)Voir plus

Quiz Voir plus

Intrus...

Trouvez l’intrus parmi ces 11 propositions.

Garfield
Azraël
Felix
Hello kitty
Felix
Droopy
Tom
Duchesse
Lucifer
Figaro
Isidore

1 questions
27 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}