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Citations de Thomas H. Cook (526)


L'illusion, c'est qu'une journée normale annonce un lendemain normal. Au contraire, on remet tout en jeu chaque jour, et notre vie dépend des caprices du destin.
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Pour moi, le choc n'avait donc pas été de découvrir que mon père trompait ma mère, mais bien plutôt qu'il ait eu l'opportunité de le faire, qu'il y ait eu à Glenville, dans cette petite bourgade étriquée, une créature du sexe opposé disposée à répondre à ses avances probablement fort maladroites. (p. 54)
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- Un artiste ne doit obéir qu'à ses passions, affirma-t-elle. Tout le reste n'est que noeud coulant autour de son cou.
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Passionnant.
Quelques longueurs diront certains, mais elles n'en font que mieux rendre la fin éblouissante.
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Forcément, quand je repense à Mlle Channing ainsi qu’elle m’apparut la première fois que je la vis, à son allure quand elle arriva à Chatham, si jeune et si pleine d’espoir, j’aimerais, en levant la main, faire ce que la somme de nos lectures et de notre expérience nous apprend qu’il est vain de tenter ; crier : « Arrête-toi, par pitié ? Arrête-toi, temps. »

Ce n’est pas que je veuille figer pour l’éternité, bien au contraire, cette jeune femme débarquant dans une coquette petite ville de la Nouvelle-Angleterre, mais je souhaiterais au moins pouvoir briser la ronde des jours assez longtemps pour dévoiler la vérité toute simple que la vie enseigne inévitablement à ceux d’entre nous qui deviennent vieux : puisque nos passions ne durent pas éternellement, notre véritable épreuve est de leur survivre. Une autre chose aussi, peut-être : lui rappeler, à elle, combien fine et oscillante est la corde raide sur laquelle on avance toute sa vie, que le moindre faux pas peut se transformer en une plongée fatale.
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Au cours de toutes les années qui se sont écoulées depuis, j'ai connu mon lot de peurs, d'incertitudes et de peines, mais je ne crois pas les avoir jamais revues si entremêlées, la terreur si délicatement combinée à la douleur, la douleur si inséparablement liée à la détresse que, au final, l'impression donnée était celle d'être au comble de la peur, de l'angoisse et de la confusion.
C'était ce que je percevais sur [son] visage. C'est ce que je vois toujours quand je repense à elle. C'était clair et éclatant. Elle portait toute la misère du monde sur ses épaules. N'importe qui l'aurait compris. Cela sautait aux yeux. Le seul mystère, c'était de savoir pourquoi son désespoir, si profond, si terrible, ne m'émouvait absolument pas.
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La convoitise est le propre de l'homme et la loyauté le baume dont il use pour apaiser ses frustrations.
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Voici le lieu-dit Noir-Etang, indiqua mon père.
Mlle Channing se pencha légèrement en avant, à la manière d'un peintre qui réfléchirait à la composition d'un tableau, se demandant où placer le chevalet. Cette expression, je la lui reverrais souvent pendant l'année à venir, intense, curieuse, un visage qui semblait aspirer tout ce qui l'entourait par une étrange force d'attraction qui lui était propre.
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trouver notre place entre la passion et l'ennui, l'extase et le désespoir, la île à laquelle nous ne pouvons que rêver et celle qui nous est insupportable.
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Mais qu'est-ce que tu aurais bien pu faire face à cette appréhension ? Tu sens que rien n'aurait pu y changer quoi que ce soit. La mort t'a enseigné que nous sommes incapables de savoir où tel chemin nous mènera, incapables d'en déterminer l'issue, heureuse ou malheureuse, calamiteuse ou anodine, et que c’est cette imperfection fondamentale qui dessine la tragédie de l'existence. Tu sais que nous le savons tous sans le savoir. Car les choses les plus sombres demeurent pour nous comme une tempête au large : on ne sait rien de sa véritable violence tant qu'elle n'a pas touché nos rivages.
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Je pense que la mémoire est le lot de consolation qui nous est dévolu pour compenser la mort de chaque jour, le lieu auquel nous accédons pour reconstruire et réécrire notre vie, pour nous donner une seconde chance.
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-La vie est l'inverse du Mythe de la Création, affirma mon père.
[...]
-Ce mythe commence dans les ténèbres et finit dans la lumière. La vie, c'est le contraire.
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“ Cela ne dura qu’un bref instant pendant lequel tout parut suspendu, un de ses replis du temps qui s’ouvre ou se referme sur une vie totalement différente.”
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En cet instant, je fus traversé par le sinistre pressentiment que je rencontrais tout à coup une manifestation du mal différent de celle que j'exposais en cours, un mal venu de loin, et en cela même, d'une perniciosité beaucoup plus subtile, un mal plein de drames et de collusions, d'actions commises par des pantins contrôlés par des marionnettistes manipulateurs en diable.
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Le matin du lundi suivant, j'appris que la nouvelle du devoir d'Eddie s'était répandue comme une traînée de poudre dans le lycée de Lakeland.
Eddie Miller écrit sur son meurtrier de père. C'était, manifestement, un grand événement.
Pendant la semaine précédente, et comme on pouvait s'y attendre, l'annonce qu'Eddie avait faite en cours avait été retraitée par l'usine à rumeurs habituelle et en était ressortie sous diverses formes. Selon un "témoin oculaire", Eddie avait déclaré en classe avoir vu de ses propres yeux le corps de la jeune fille assassinée. Une deuxième version voulait qu'il ait aidé son père à le découper et à l'enterrer. Et une troisième répandait le bruit aussi infondé que grave selon lequel Eddie avait été forcé de participer au meurtre.
Eddie n'avait jamais rien dit de tel, bien entendu, mais cela importait peu. Au lycée, on ne parlait plus que de lui et des circonstances dans lesquelles il avait fait de si troublantes révélations. Soudain, mon modeste cours de rattrapage thématique se retrouvait propulsé hors de la banalité de l'instruction générale dispensée par l'école, et porté au pinacle par l'agitation la plus macabre et la plus outrancière qui ait jamais secoué les flots des bâtiments administratifs du lycée de Lakeland.
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C’était une notre finale mélodramatique, pour dire le moins, et honteusement manipulatrice en ce sens qu’elle inversait l’ordre moral et la certitude du jugement qu’on leur inculquait à leur école du dimanche. J’espérais que ce la les ferait réfléchir, frapperait leur conscience, au moins quelques secondes, et j’avais décidé depuis longtemps déjà que, même si je devais me servir d’un outil rudimentaire pour ouvrir un peu leur esprit provincial farci de religion, je n’hésiterais pas.
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(page 48)
Plus tard, je tentai de saisir la nature du malaise que j'avais ressenti dans ces premières minutes. Me revinrent en mémoire le coup de téléphone de Vince, puis Meredith et moi montant l'escalier pour réveiller Keith avant de revenir à la cuisine. J'essayai de me souvenir si j'avais entendu quelque chose dans cet intervalle autrement silencieux, un insecte ou le goutte-à-goutte d'un robinet. Maintenant, je sais quel gouffre s'ouvrait à cet instant sous la vie paisible que nous avions menée jusque-là.
Mais qu'est-ce que je savais, à ce moment-là ? La réponse est simple : rien. Et que fait-on lorsqu'on ne sait rien ? On poursuit sa route, parce qu'il n'y a pas d'autre solution, qu'on ignore à quel point on progresse en terrain miné, et combien l'épilogue sera dramatique.
Keith repartit dans sa chambre, et j'appelai Vince Giordano afin de lui répéter mot pour mot ce que mon fils m'avait dit, avec l'espoir que l'affaire s'arrête là en ce qui concernait notre petite famille. L'espoir que, quel que soit le sort d'Amy Giordano, même si son sang avait été versé, nous n'en serions en rien entachés.
- Je suis désolé, Vince, lui dis-je. J'aurais aimé t'être plus utile, mais Keith ignore tout simplement où se trouve Amy.
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Me présentant une nouvelle fois sur le seuil de mon passé, je retrouve mes quinze ans, tous mes cheveux et une peau dépourvue de taches de vieillesse, le ciel loin de moi et l’enfer de mes préoccupations. Je pressens même que, par essence, la vie a du bon.
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Il ne parut pas s'étonner que j'aies surpris ses paroles, ni s'en alarmer outre mesure, aussi eus-je le faible espoir que, pour la première fois peut-être, il commençait à me considérer non plus comme un petit garçon à qui l'on devait cacher les réalités de la vie derrière le mur du secret et du silence, mais comme un adulte en devenir à qui, si douloureuses qu'elles fussent , ces vérités devaient être révélées.
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Je me souviens qu'une exaltation farouche gonflait mon coeur à mesure que je lisais et relisais cette phrase dans ma chambre, et qu'il me semblait qu'elle illuminait tout ce que j'avais ressenti jusqu'alors. Aujourd'hui encore, je suis frappé de constater que nulle ténèbres n'avaient jamais surgi d'une flamme aussi vive.
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