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Critiques de Tiffany Tavernier (343)
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En vérité, Alice

Ténèbres et lumière… Alice vit sous emprise d’un homme brutal et alcoolique qui la tient au chantage affectif et joue sur son peu d’estime d’elle même. Elle prend pour de l’amour ce qui n’est que de la manipulation.

Par un incroyable concours de circonstances, Alice l’athée prend un travail qui consiste à préparer des dossiers de béatification, de canonisation pour le diocèse de Paris. Elle se retrouve à travailler au milieu d’une équipe de bonnes âmes…

Ne dévoilons pas la subtilité de l’intrigue, Alice vs se laisser malgré elle infuser par quelque chose qui la dépasse. Dans son calvaire, elle va se laisser habiter par la résilience des martyrs, des ermites, des bienheureux épris de justice. Elle sombre aux mains d’un homme de plus en plus violent. Mais elle entreprend aussi une conversion intérieure. La lumière jaillit de façon improbable et comme en écho à toutes les causes qu’elle documente, et celle d’une certaine Ida en particulier.



C’est un regard très original sur la foi qui nous est ici proposé, au milieu des horreurs du monde, une sorte d’impuissance du mal qui se manifeste, provoquant une avalanche d’horreurs, mais à Alice qui tend sans cesse l’autre joue, sur qui le mal semble toujours triompher, il y a une part d’elle que le mal n’atteint plus. La part de grâce l’emportera t elle? Jusqu’au bout, Alice est sur le fil, funambule à deux doigts de se briser.
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L'ami

Thierry et Lisa, ne pouvait se douter de ce qui se passait chez les voisins, l’horreur, le comble de l’horreur comme l’on peut en voir régulièrement aux nouvelles. On pense dans ces cas la aux victimes mais pas toujours aux victimes collatérales. Tiffany Tavernier explore ces évènements pour lesquels nous ne sommes pour rien mais qui nous entrainent dans une spirale infernale et destructrice. Le monde de Thierry et Lisa s’effondre. Tiffany Tavernier excelle dans l’art de nous raconter l’intimité de cet homme dont l’univers s’effondre
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L'ami

Un couple ordinaire, Thierry et Elisabeth, se trouve soudainement confronté à un fait extraordinaire qui va affecter leur vie au-delà du prévisible, voilà le thème de ce livre.



Attristés par le départ de leur fils vers l’Asie et par la mort de leur fidèle chienne Jules, ce couple « ordinaire » trouve bien des consolations auprès de leurs meilleurs amis et voisins immédiats Guy et Chantal. Depuis peu, cette dernière est dépressive, on ne sait pas trop pourquoi.



Seulement voilà, Guy est un tueur en série, assassin et violeur de très jeunes filles et Chantal est sa complice. Le couple d’amis consolateurs est un duo monstrueux que la police vient de débusquer.

Tel est le point de départ de cette intrigue qui ne faiblit pas jusqu’au bout.



La révélation de la vraie nature du couple des voisins, l’irruption de la police omniprésente, creusant le jardin des voisins afin de retrouver le corps des jeunes victimes de l’assassin, mais aussi celle des journalistes en quête de scoops et scandale, vont jouer le rôle de détonateur pour ce couple dont les blessures tues jusque-là vont se faire jour brutalement.



L’intrigue se resserre vite sur la personnalité attachante de Thierry, un taiseux maladroit, ouvrier consciencieux, très amoureux de sa femme qu’il a mise sur un piédestal et qui s’est un peu oublié lui-même.



Quand Elisabeth quitte leur maison, souillée à ses yeux par la proximité de criminels qui n’ont été que de faux amis, Guy va affronter la solitude, gagner en indépendance, devenir enfin lui-même. C’est la quête de cet homme qui fait l’intérêt de ce roman sensible et émouvant. Le lecteur peut s’identifier au narrateur dont le portrait est étoffé, crédible, vivant.



« L’ami » est un livre riche car il joue sur différents registres et aborde plusieurs thèmes : fait divers sordide et enquête policière, quête personnelle d’un homme, vie de couple, relations parents enfants, ambigüité des sentiments. Mais le tout est cohérent et le lecteur s’attache au narrateur, le suit dans sa quête de vérité intime et son salutaire retour aux sources.



On peut émettre quelques réserves sur la fin du livre parfois déconcertante, quand Guy va à la rencontre de son frère militaire, d’une fille de son ancien lycée éternelle victime des hommes et …d’un ermite énigmatique ! Disons que certaines scènes liées à ces rencontres semblent en décalage avec le reste du roman et manquent un peu de crédibilité sans pour autant être ennuyeuses.



Au final, je recommande la lecture de ce roman original, sensible, agréable à lire, qui nous offre un beau personnage masculin et donne matière à réflexion sur le Mal, le couple, la filiation, la connaissance de soi et des autres, la recherche du bonheur.



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L'ami

C'est le premier livre que je lis de cette auteure et je l'ai trouvé criant de vérité, bien que n'ayant heureusement pas vécu le même calvaire que le narrateur. Après quelques pages où Thierry raconte la vie retirée et paisible qu'il mène avec sa femme et ses voisins, il nous relate le lent déroulement des minutes lors desquelles ils ont vu la maison de leurs voisins encerclée de policiers, puis les heures d'angoisse qui ont suivi et enfin, la terreur et l'effroi lorsqu'ils comprennent que leurs voisins ne sont pas les victimes d'un dangereux individu mais les dangereux individus eux-mêmes que des CRS sont venus arrêter ! (ce n'est pas un spoil, c'est le tout début !)

Par la suite, on assistera à la déliquescence de Thierry suite à ce choc : perdre celui qu'il voyait comme son seul ami, et suite aux reproches qu'il doit endurer de tous au pire moment pour lui (on partage vraiment son tourment car son intériorité est remarquablement bien rendue, ça sonne toujours vrai). Mais l'on comprendra aussi sa femme et d'autres personnages, en voyant brossées les attitudes de Thierry, en creux, Thierry que l'on est seul à comprendre car malheureusement, il reste trop mutique avec son entourage. Suite à la découverte de ce que sont vraiment leurs voisins, sont mis au jour également toutes les incompréhensions qui existent depuis longtemps entre ce dernier et Elisabeth, tout ce qui ne va pas dans leur couple.

Un roman terriblement émouvant sur un homme incroyablement sensible mais qui ne réussit pas à livrer ses émotions, qui s'est construit une carapace très épaisse pour se protéger, qu'il ne parvient que difficilement à percer...

Toutefois, j'ai trouvé le déclic de Thierry à la fin un peu trop abrupt et "facile", comme s'il fallait que l'auteure trouve vite un truc qui le fasse changer rapidement pour terminer le récit.
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Roissy

C'est une histoire à l'allure insolite que nous propose Tiffany Tavernier.



On suit une jeune femme déambuler, observer les autres, lire, manger, dormir, se laver, bref, tout ce que fait une personne normale chez elle. Mais la différence est qu'elle se cache en faisant tout ça. Pourquoi ? Parce que chez elle, c'est...l'aéroport de Roissy ! Elle se cache des vigiles pour ne pas qu'ils la fassent partir. Maintenant, que fait-elle dans cet aéroport ?



J'ai beaucoup aimé le rythme tantôt tourbillonnant et drôle tantôt calme et nostalgique. Tourbillonnant car on sait tous comment ça se passe dans un aéroport. Il y a beaucoup de monde, beaucoup d'informations à intégrer, beaucoup de bruit. La narratrice s'invente 1001 vies en discutant avec des voyageurs et des personnages récurrents et le jeu de cache-cache avec les vigiles ajoute aux mouvements. Puis le calme revient de temps à autres quand la narratrice arrive à trouver un peu de répit, plus ou moins en sécurité. Le calme, propice à l'introspection, la réflexion et aux confessions.



C'est un livre sur une femme qui a perdu la mémoire et qui cherche l'identité de deux jeunes filles qui viennent la hanter dans des souvenirs aussi furtifs que traumatisants. Qu'est-ce qu'elle a fait ? Comment va-t-elle s'en sortir ? D'ailleurs, veut-elle s'en sortir ? A vous de le découvrir !
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L'ami

Convaincue par ma première rencontre avec l’auteur via Roissy, c’est tout naturellement que je me suis tournée vers son nouveau roman ; bien m’en a pris !

Thierry et Elisabeth habite un petit village ; ils ont pour voisins Guy et Chantal avec lesquels ils nouent une proche relation. Ils sont amis ; se reçoivent, échangent des confidences…En apparence, tout va bien…

Jusqu’au jour, où le couple voit débarquer en force police, ambulance, hommes armés jusqu’aux dents. Thierry et Elisabeth apprendront très vite, qu’en réalité, leur ami est un ravisseur et meurtrier de petites filles ; qu’ils attiraient ses victimes non loin de là, et qu’il les tuait.

La première force de ce roman, réside dans le fait que le lecteur s’attend à une intrigue policière, et que très vite, il s’aperçoit qu’il n’en est rien, et que l’auteur va décortiquer la personnalité de chacun des personnages, et va réaliser l’autopsie d’un couple qui ne tient plus qu’à un fil.

Comment ont-ils pu vivre à deux pas d’un monstre sans le moindre soupçon ? Comment celui qui fut l’ami proche a pu à ce point vous tromper ? Que faire de cette amitié ? Faut-il tout jeter à la rivière, ou doit-on garder le bon ? Doit-on vraiment croire ce que l’on dit ?

Chacun nage entre le déni, le chagrin, la colère, la culpabilité, le dégoût.

Comment continuer sa vie après un tel choc ? Comment recoller les morceaux d’une vie de couple, quand l’un est armé d’une carapace, et l’autre s’effondre de suite ?

Tiffany Tavernier ne répond pas forcément à toutes ces questions, mais en tout cas elle embarque son lecteur dans un voyage au plus profond de ses personnages qui ne laisse pas indemne, et le poursuit un bon moment.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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L'ami

J'avais déjà bien aimé Roissy, son précédent roman. J'ai également beaucoup aimé celui-là. le sujet est très difficile, un fait-divers. Sauf qu'on le voit du point de vue du voisin, qui n'a rien vu et dont la vie s'effondre suite aux révélations de l'enquête. C'est très émouvant, très dense, il n'y a pas de temps mort (hormis la parenthèse "terroir" quand le voisin s'isole à la campagne pour se retrouver). Un beau portait d'homme, complexe, sensible.
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L'ami

Le roman s’ouvre sur un couple de français moyen habitant à la campagne. Ils ont des voisins charmants avec qui ils partagent tout, ou presque.



Jusqu’à ce petit matin blême où le GIGN débarque chez eux pour arrêter Guy et Chantal.



Commence alors pour Lisa et Thierry une descente aux enfers.



Thierry ne comprend pas comment il a pu se lier si facilement d’amitié avec le tueur en série, son voisin. Pourquoi ne l’a-t-il pas vu enterrer les cadavres des jeunes filles dans son jardin ? Certes, ils partageaient une passion commune pour les insectes et Guy n’avait pas afficher sur son visage ce qu’il faisait la nuit.



Tout de même, ça fiche un coup. Et Lisa qui le quitte…



Par petites touches, nous découvrons le métier de Thierry, son peu de contact avec ses collègues, uniquement passionné par les réparations qu’il a à effectuer. Et puis son enfance entre un père militaire qui crie de l’intérieur et une mère dépressive.



Ses seuls bons moments, il les a vécu avec son grand-père, en pleine nature, face au Sancy.



J’ai aimé Thierry le taiseux, dont la carapace de confort éclate violemment.



J’ai eu de la peine pour lui qui perd tout en l’espace d’une matinée.



Je me suis parfois reconnue, parfois pas du tout, dans ce personnage qui restera énigmatique, mais qu’importe, nous suivons une phase critique de sa vie.



Bien sûr, certaines situations sont parfois caricaturale, comme avec le fameux ermite, mais j’ai préféré y croire.



Le style haché de l’auteure, avec beaucoup de virgules, m’a agacé en début de lecture. Et puis je me suis faite à sa petite musique qui a participé au fait que je ne lâche pas ce roman.



Un roman noir ou perce parfois un peu de clarté, ou la violence tapie peut ressurgir à tout moment.



Une lecture forte et un personnage inoubliable.



Une citation :



Il était temps à ton âge que tu saches que les ténèbres existent. Sache que la lumière a déjà gagné. (p.203)



L’image que je retiendrai :



Celle du jardin de Guy, l’ami, le voisin, percé de trous.
Lien : https://alexmotamots.fr/lami..
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Roissy

Roissy c'est d'abord l'histoire d'un aéroport, ses milliers de vols quotidiens atterrissant et décollant de ses pistes, ses millions de passagers annuel, toutes ses boutiques et leurs personnels et puis il y a la narratrice qui fait partie des invisibles, des SDF, de ceux qui ne pourront jamais se permettre de prendre l'avion, des miséreux. Elle est amnésique et en proie à de terribles cauchemars où sa vie d'avant lui apparaît par bribes à dénouer. Elle ne sait pas ce qu'elle fait là ni pourquoi elle se trouve là précisément. Pourtant elle avance, elle reste forte, nouent des liens avec Vlad, Josias, tous deux SDF et avec le personnel de certains restaurants et boutiques. Elle se cache des caméras, se déguise, déjoue l'attention des services de sécurité aéroportuaire, surtout elle ne doit pas se faire repérer, ou irait-elle autrement ?



L'écriture fluide, s'articule en de courts chapitres ce qui rend la lecture très agréable. Le lecteur ne peut ressentir que de l'empathie pour son personnage qui se cherche, s'invente et essaie de reconstruire tant bien que mal son passé pour pouvoir réfléchir à sa condition actuelle et son avenir plus sereinement.



Une lecture agréable et une belle découverte.
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Roissy

Tombée par hasard sur une coupure de journal relatant l’histoire vraie d’une jeune femme SDF qui se faisait passer pour une voyageuse dans l’aéroport d’Heathrow, Tiffany Tavernier a tout de suite eu l’intuition qu’elle tenait-là le sujet d’un roman. Pour le nourrir au mieux et le rendre le plus réel possible, elle a récolté des témoignages de personnes sans domicile fixe, de membres du personnel de l’aéroport de Roissy. Puis, y a ajouté une bonne dose de fiction… Et ainsi, son roman est né.



Elle fait partie de ces « indécelables », ces SDF qui élisent domicile dans les aéroports, et qui, pour donner le change, se font passer pour des voyageurs en parcourant les terminaux une valise à la main, en étant habillé proprement, ou en regardant avec attention le tableau des départs. Comme elle, il y a Vlad ou encore Joséphine et ses deux « fils », Josias et Liam. Des SDF qui, eux, savent qui elle est, et qui, eux, ne font pas semblant d’être autrement que ce qu’ils sont. Chaque jour, elle assiste ainsi à l’incessant ballet des voyageurs qui partent, reviennent, se font accompagner. Qui, eux, savent où ils vont et savent qui ils sont.



Car, notre héroïne a eu un accident qui lui a coûté la mémoire. Elle n’aucun souvenir de sa vie d’avant, si ce n’est quelques flashs qui lui font entrevoir le quotidien d’une autre, avec un homme et deux petites filles qui, bien que différentes, portent le même prénom. Elle erre, ainsi, indéfiniment, survivant de petits larcins, de restes trouvés dans les poubelles ou de nourriture offerte par le personnel de l’aéroport. Jusqu’à ce qu’elle croise la route d’un homme dont la fiancée a péri dans le crash du vol Rio-Paris, et qui va la bouleverser.



Mon avis est, je le crains, assez mitigé…



Je n’ai malheureusement pas réussi à embarquer à bord de l’histoire de cette jeune femme. J’avais du mal à avoir de l’empathie pour elle, à croire en son histoire.



Certains passages m’ont paru peu crédibles, j’étais par exemple toujours étonnée par cette facilité avec laquelle les autres voyageurs l’abordaient et s’ouvraient à elle, de l’attitude du personnel de l’aéroport à son égard, qui refusait de voir son imposture. Les parties comprenant des extraits du journal de Liam sont restées totalement obscures pour moi, je ne comprenais pas leur utilité dans le récit. D’autres ne m’ont pas semblé assez abouties, et je pense en particulier à la fin avec le lever du voile sur ce qui a fait tout basculer, traité selon moi, à la va-vite.



J’avais tout de même envie de savoir ce qui lui était réellement arrivé, comprendre qui étaient ces personnes qui peuplaient ces flashs, j’ai donc poursuivi ma lecture avec entrain.



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Roissy

Tiffany Tavernier nous livre un roman original sur une femme qui erre à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.

Elle, la narratrice, ne se souvient de rien. Pourquoi en est-elle arriver là ?

Alors elle va de Terminal en Terminal, aux arrivées et au départs des avions. Elle se fait passer pour une passagère ou elle invente des destinations.

Elle va faire des rencontres comme Vlad, Liam, Luc et d'autres SDF. Elle va vivre en sous-sol tout en essayant de ne pas se faire remarquer ni arrêter. Mais elle en est pas une clocharde.

C'est une femme que ne se laisse pas découvrir. Mais elle va essayer de se (re)découvrir.

Comment se reconstruire lorsque l'on es dans cette situation ? Une rencontre peut-être déterminant ?

Un bon roman (malgré quelques longueurs) sur la déconstruction et la recherche de soi, de sa vérité. Une histoire sur l'amnésie, sur la capacité d'une femme à renaître à soi et au monde.

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Roissy

"Roissy" fait partie de ces romans dont on ferme la dernière page en restant sans voix.

Une femme dont on ne connait rien mais dont on devine un grand traumatisme erre dans l’aéroport tout en faisant tout ne pas basculer dans le vie des SDF alors qu'elle l'est certainement.

On entends sa douleur, sa solitude, sa grande fatigue.

Il n'y a pas beaucoup de joie ni d'espoir dans ce court roman mais c'est intense, poignant.

J'ai lu d'une traite cette vie déchirée en retenant mon souffle.

Je conseille vivement cette lecture.
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Roissy

L’héroïne a la quarantaine, au fil des pages on apprendra qu’elle s’appelle Anna, ou pas. Plutôt bien habillée et soignée, elle traine sa petite valise d’un terminal à l’autre. Elle n’est pas vraiment SDF et fait tout pour ne pas le devenir, elle est ce qu’on appelle une indécelable. L’aéroport de Roissy est devenu au fil des jours une sorte de cocon protecteur et son quotidien consiste à échapper aux vigiles et aux caméras de surveillance. Elle vit de menus larcins, de restes de sandwiches et se tient toujours au fait de l’actualité. De halls de départ en halls d’arrivée, elle s’invente mille vies.

Voilà le décor du livre de Tiffany Tavernier qui nous raconte plusieurs histoires. Elle montre ceux que l’on ne voit pas, brosse un magnifique portait de femme, raconte une histoire d’amour, traite de l’oubli et décrit de façon très documentée mais jamais ennuyeuse les coulisses fascinantes de l’aéroport (Je ne pense d’ailleurs pas que je voyagerai de la même façon après avoir lu ce livre tant l’immersion est forte). L’auteure a un art de la narration incroyable et ce livre est à la fois puissant et poétique, c’est un énorme coup de cœur.


Lien : http://www.instantanesfutile..
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Roissy

L'aéroport de Roissy est le personnage principal de ce roman: La narratrice s'y promène, munie de sa valise. Elle y vit, mais ne montera pas dans un de ces avions.

Je suis entrée à reculons dans ce livre qui m'a été conseillé par ma bibliothécaire... le sujet ne me passionnait pas à première vue. C'est elle qui avait raison. J'ai été transportée par l'écriture poétique de Tiffany Tavernier. Alors comme pour la poésie, je n'ai peut-etre pas tout compris, mais je me suis laissé emporter par ses mots. Et, tout en restant à terre, j'ai fait un beau voyage.
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L'ami

Un matin, depuis le pas de sa porte, Thierry assiste à une opération policière d’envergure autour de la maison de son voisin et ami, Guy. « Nos deux maisons dans ce coin si tranquille... Il fallait vraiment qu’un truc de dingue soit arrivé à Guy et Chantal pour rameuter une telle armée. » (p. 14) Les si gentils voisins sont arrêtés : l’inspecteur évoque plusieurs meurtres, des jeunes filles disparues. Pour Thierry, c’est l’incompréhension : connaissait-il si peu Guy ? Puis surviennent le déni, la colère, la culpabilité et la perte de repères. Comment guérit-on de la perte d’un ami, surtout quand celui-ci est toujours vivant et jugé pour des atrocités ? Tout autour de Thierry s’effondre : ses certitudes, son quotidien tranquille, son couple. Lui, si solitaire et taiseux, aimant à sa manière, mais résolument mutique, doit apprendre comment ne plus repousser celles et ceux qui lui veulent vraiment du bien. Face aux vieux chagrins toujours à vif, Thierry a le choix entre guérir enfin ou s’accrocher à l’illusion du bonheur passé.

Après avoir découvert Tiffany Tavernier dans En vérité Alice, j’ai plongé tête la première dans cet autre portrait d’un être en errance. Une fois encore, l’autrice écrit la violence, ici sous un autre visage, et les ravages qu’elle fait à l’intimité, à l’identité et à la confiance. Il y a une immense finesse dans le dessin qu’elle fait de l’humanité. Je me garde ses autres romans pour les moments difficiles : je sens qu’ils peuvent tous m’apporter un apaisement profond.

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En vérité, Alice

Intéressant roman et assez addictif.

Tout d'abord, j'ai trouvé le roman très réussi sur le plan du couple et du petit-ami d'Alice violent et harcelant. Alice est sous l'emprise de celui-ci, ce qui ne peut que révolter le lecteur.

En effet, ces pages paraissent parfois tellement réalistes, mais aussi tellement terrifiantes.

Et bien sûr il y a le nouvel emploi d'Alice qui nous fait rentrer dans le milieu catholique.

Là aussi, j'ai trouvé le roman intéressant, et je dois dire que je n'ai pas tout compris à la fameuse procédure, qui semble si complexe... Mais quoi qu'il en soit on apprend tout de même beaucoup de choses et notamment sur les Saints !

Par ailleurs, on retrouve beaucoup de bienveillance dans ce milieu, ce qui vient contraster avec la vie conjugale d'Alice.

Le gros bémol à mes yeux c'est l'histoire des enfants qui s'endorment... J'avoue ne pas très bien avoir compris ce que cela venait faire dans le roman, et m'a un peu gâché celui-ci, d'autant que la fin du roman est surtout basée sur cette histoire.
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En vérité, Alice

Cet excellent roman traite de l’emprise. Alice, vingt-neuf ans, est une jeune femme repliée sur elle-même depuis qu’elle a été arrachée à une enfance radieuse au Guatemala. Elle vit maintenant sous l’emprise d’un mari manipulateur particulièrement violent. Aussi s’est-elle enfermée dans une bulle de déni. Elle ne considère pas son histoire avec cet homme comme violente mais comme formidable et œuvre à sauver son compagnon de ses démons et de lui-même grâce à son amour immense. Et ce, malgré les alertes de ses proches qui lui conseillent de quitter son bourreau.

La particularité de ce roman est que la narratrice est Alice elle-même, qui nous raconte, se raconte, cette histoire qu’elle veut formidable. Elle est complètement aveuglée par son déni. Elle qui est athée et ne connait rien à la religieux va, de façon tout à fait hasardeuse, être employée au Bureau de la cause des Saints de Paris. Bureau qui traite de nos jours des procès de canonisation de personnes susceptibles de devenir ou non des Saints. Elle va devoir étudier la vie d’êtres particulièrement lumineux , elle qui vit dans les ténèbres du déni.

Ce roman entremêle le monologue d’Alice, qui, prise dans la spirale de l’emprise ne voit rien du désastre dans lequel elle s’engouffre et son travail où elle examine des dossiers relatant de miracles qui vont l’amener vers la lumière et lui ouvrir les yeux.

Ce livre nous percute et nous bouleverse car la construction narrative de l’auteure nous rend insupportable de voir le personnage d’Alice, qui, subissant la violence de son mari, magnifie son histoire. Le génie machiavélique de Tiffany Tavernier nous amène à véritablement vouloir entrer dans son roman pour bousculer son héroïne et ainsi lui dessiller les yeux.

Ce livre extrêmement bien construit traite de l’emprise et du déni de telle façon qu’il ne peut nous laisser indifférents.





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L'ami

Un matin à l'aube Guy le voisin et ami de Thierry est arrêté par la police. Lui et sa femme sont emmenés, la maison est fouillée, le jardin retourné. Des corps sont retrouvés. Comment survivre au fait de n'avoir rien vu ? Est-ce ne pas voir ou ne rien vouloir voir ? Tout explose autour de Thierry. Une vague déferle sur lui emmenant tout son monde. Déni, incompréhension, haine, chagrin, colère, culpabilité ces émotions vont entraîner Thierry dans une lutte contre lui-même au plus profond de sa propre histoire. Qui est-il ? Pourquoi est-il si seul ? Comment survivre ? J'ai dévoré ce roman, happée par ce portrait touchant, sensible et magnifique d'un homme.
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L'ami

Voilà un livre qu'il m'est difficile de critiquer.

Car il me manque l'émotion littéraire brute, le sursaut des lettres, l'accrochage au cœur.

Même si tous les ingrédients sont en place sur la table romanesque...

- Un bon sujet, chaque ami est potentiellement un monstre, derrière les sourires, l'entraide de voisinage et les barbecues, les dents de la haine.

- Un style très perso quasi poétique et ressassant comme un mantra.

- Des hameçons plantés loin dans nos méninges, les sourires, le narrateur qui endosserait presque le costume du tueur, l'actualité et les doutes

... le gateau-livre ne prend pas toute sa place dans le moule, c'est étrange.
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L'ami

Dans le cadre du prix des Lecteurs Privat, j’ai lu L’Ami de Tiffany Tavernier aux éditions Sabine Wespieser.



Couverture du livre « L'ami » de Tiffany Tavernier aux éditions Sabine Wespieser

Un matin, Thierry se réveille et sa vie va s’en retrouver bouleversée. Thierry vit avec son épouse Elisabeth et depuis que leur fils a quitté le nid pour partir à l’autre bout du monde, il n’a que peu d’interactions avec le monde extérieur en dehors de son travail et de ses voisins, Guy et Chantal. Quand un matin la police débarque et interpelle Guy et Chantal, il croit à une erreur mais il ne s’agit pas d’une erreur et leur monde se retrouver ébranlé. Non ! Guy et Chantal, leurs voisins, ne sont pas les amis qu’ils croyaient, ce sont des monstres, lui tueur de fillettes, elle complice. La vie de Thierry n’est plus que questions : comment n’a-t-il pas vu le mal en Guy ? comment n’a-t-il pas vu les signes ?



Tiffany Tavernier explore, dans ce roman, les relations humaines avec finesse. J’ai préféré la première partie du roman qui interroge la relation de Thierry avec Guy et comment dans sa quête d’amitié, il n’a pas vu les indices du mal chez son voisin. Les questions, le doute, l’incompréhension se bousculent dans l’esprit de Thierry, remettant en question toutes les certitudes, le train-train qu’il avait construit. La seconde partie du roman, même si elle est intéressante et interroge plus profondément la construction de l’individu dans la quête de ce miroir qu’est l’autre, m’a laissée un peu sur ma faim. Après le rythme haletant de la première partie, la dimension introspective associée à une forme de réclusion, d’isolement a un peu brisé mon élan de lecture.



Cependant, j’ai trouvé l’analyse psychologique très intéressante et le parti pris de pas s’intéresser au criminel ni aux victimes mais plutôt à l’environnement ordinaire audacieux.



En résumé : une lecture éclairante sur ce besoin de l’Autre
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