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Critiques de Toni Morrison (1263)
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Paradis

"Ils tuent la jeune Blanche d'abord." Voici comment débute Paradis, huitième roman de Toni Morrison (et dernier d'une trilogie, après Beloved et Jazz).

"Ils", ce sont les notables d'une toute petite ville fondée par des Noirs, en-dehors de la société américaine raciste et ségrégationniste : une communauté fermée, patriarcale, sectaire. Là où ils vont tuer, c'est le "Couvent", la maison où des femmes de toute sorte trouvent refuge après des traumas : violence, deuil, abandon. Tout le roman est construit autour de cette scène originelle (Et la "jeune Blanche" de l'incipit, on ne saura jamais laquelle de ces femmes elle est) : peu à peu se révèlent, dans les épisodes de la fondation, dans les personnalités des notables, des femmes, dans leurs histoires, les raisons qui conduisent à la tragédie.



Elle a tout, Toni Morrison : l'intelligence, la compréhension. L'empathie et la compassion. Le talent, le génie. La beauté.

Il m'a été très difficile de débuter la lecture de Paradis, sachant que plus jamais, jamais, je ne pourrai faire cela : commencer un nouveau roman de Toni Morrison.

Est-ce que c'est son chef-d’œuvre ? Je ne sais pas. Le lien qu'on bâtit avec un roman est très personnel. Dans celui-ci, la narration est peut-être encore plus complexe, plus mystérieuse que dans ses autres œuvres. Mais elle sait exactement où elle va : il n'y a pas une phrase, pas un mot en trop, tout est sens. Tout fait signe.

D'une certaine façon, Paradis résume ce que Toni Morrison a fait toute sa vie : exprimer l'inexprimable chagrin de la population noire. Nommer l'innommable regard porté sur les corps noirs. Dire l'indicible sort des femmes noires. Exister.



Traduction, pas tout à fait à la hauteur, de Jean Guiloineau.

Challenge Nobel

Challenge USA : un livre, un État (Oklahoma)
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Délivrances



Le titre est un jeu de mots sur les différentes significations du terme « délivrance : phase ultime de l’accouchement mais aussi sensation de liberté à la révélation d’un mensonge, d’un secret, d’un non-dit.

Bride est une jeune femme en quête d’amour faute de l’avoir reçu de sa mère. Celle-ci, presque blanche, n’acceptait pas la couleur particulièrement foncée de sa fille. Sa beauté et son succès en affaire en fait une personne très recherchée mais elle désespère de rencontrer une personne qui l’aimerait pour ce qu’elle est.

Donnant la voix à d’autres personnages, Toni Morisson dresse plusieurs portraits convergents en quête d’identité. Si le sujet central est celui de la couleur de peau, la place dans une famille et la place dans la société sont également abordés.

Très percutant, ce roman invite le lecteur a une introspection qui pourrait s’avérer salutaire.

Comme une délivrance

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Un don

Et bien, je risque de passer pour une extra-terrestre... Peut être suis je la seule à penser comme je pense, mais Toni Morrison, ce n'est pas pour moi.

Je sais que j'ai lu Beloved, il y a de nombreuses années. J'avoue, je n'en ai aucun souvenir.

J'ai donc ouvert Le Don, sans arrière pensée, sans souvenir.

J'ai eu beaucoup de mal à comprendre qui était qui. L'auteur passe d'un narrateur à un autre, on ne sais pas où nous sommes temporellement, passé, présent, futur, tout se mélange.

Désolée, j'ai eu beaucoup de mal à arriver au bout de ce livre...
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Beloved

J'avais bien aimé "Un don" de la même auteure. Mais ici, j'ai eu beaucoup plus de mal.



Non pas tant sur la question du racisme et de l'esclavage, narrés, il est vrai, avec beaucoup de rudesse. Mais par le décalage par rapport à la réalité.



J'aurais davantage aimé que la folie de Sethe, la mère infanticide, la consume petit à petit sans cette histoire, pour moi, totalement incroyable, de revenante. Je n'ai pas pu accrocher à ce livre et suis restée sur le bas-côté du chemin, tout du long, en spectatrice trop rationnelle sans doute. Mais pour moi, ce côté fantastique ôte à l'histoire toute la puissance et la force qu'elle aurait eue autrement et que, indéniablement, l'on sent poindre, malheureusement sans plus.
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Home

Flash-back dans les années 50. L’Amérique danse le rock’roll, va au drive-in regarder des comédies musicales, achète des réfrigérateurs, des aspirateurs, des moulinettes. C’est le début de la publicité et de la consommation de masse. C’est l’époque du Home, Sweet Home. Le rêve américain que le monde entier envie.

Home, tout simplement home. Juste un toit. C’est ce à quoi rêvent les personnages de Toni Morisson dans l’envers du décor ; l’envers du décor c’est la guerre de Corée, le maccarthysme, la ségrégation, les lynchages, les expérimentations médicales sur les pauvres.

L’écriture fragmentée de Toni Morisson, qui suggère plus qu’elle ne dit, invite le lecteur à une collaboration, à s’engager sur la voie du questionnement. Il faut accepter de ne pas tout comprendre tout de suite. Ce n’est qu’à la fin, lorsque toutes les cartes auront été distribuées, que le lecteur pourra recomposer l’histoire (on pense à Faulkner) ; où temps réel et flux de pensées des personnages se superposent (on pense à Joyce).

Toni Morisson énonce des faits plus qu’elle ne dénonce. En ne mentionnant jamais la couleur de peau de ses personnages, en montrant leurs faiblesses, son discours atteint l’universel.«Ne laisse pas Lenore, ni un petit ami insignifiant, et sûrement pas un médecin démoniaque décider qui tu es. C’est ça l’esclavage. Quelque part au fond de toi, il y a cette personne libre dont je parle. Trouve-là et laisse-là faire du bien dans ce monde.»

Un livre magnifique, intense, qui laisse des traces.
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Home

Petit roman qui n'a l'air de rien, concis (mais non bâclé !) jamais ne sont écrits les mots "ségrégation" ou "racisme". Pourtant, c'est bien de cela qu'il s'agit. Toujours dans les détails, dans la façon dont sont traités Cee et Franck, que se soit l'Etat ou l'employeur, le regard des gens. Ils ne perdent pourtant pas espoir et tentent de trouver leur place, bien que cela veuille dire revenir sur les l'ex de l'enfance, qui n'était pas rose, que l'on a voulu fuir, mais qui possèdent une sorte d'équilibre où chacun peut trouver sa place. Qu'ils vont tâcher de trouver, pour arriver à leur paix intérieure et gagner leur indépendance.
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Home

C'est un court roman, un condensé de l'art de Toni Morrison. Il faut se figurer une nouvelle fois la minorité Noire, la guerre de Corée, les conséquences géographiques de la crise des années trente, un féminisme qui s'exprime surtout par les actes, en refusant l'astreinte ordinairement admise, les rélations familiales, la belle-mère, la grand-mère d'un second mariage, celle qui ne sera jamais tout à fait pour vous ce qu'était celle de votre sang, il faut conjecturer sur la vie future d'un pauvre soldat noir, libéré de l'armée, et qui découvre sans le vouloir que sa perception du monde ne sera à jamais plus la même. Voilà l'art de Toni Morrison, celui de tisser court, au plus près des nouvelles du réel, et même si l'usage vaut ici l'utilisation d'un court roman, l'art est le même, intangible, inconséquent aux bourrasques de la bienpensence, impérméable, contraint à la ligne vraie, à l'authentique.

Rapidement lu, durablement inscrit dans nos eprits, Home s'impose sans fioriture, comme le résultat brut de l'art de son auteur, ce grand écrivain qu'ets Toni Morrison.
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Home

Dans Home, Toni Morrison est fidèle à son combat, celui de dénoncer les violences de la ségrégation et les blessures faites au corps et à l'âme du peuple noir.

Frank Money représente toutes les vicissitudes faites à son peuple. Sa famille fut chassée du Texas par les blancs. Réfugiée à Lotus chez les grands-parents, les parents mènent une vie harassante dans les champs de coton jusqu'à s'épuiser et laisser les deux enfants, Frank et Cee à la garde de la grand-mère Lénore, égoïste et méchante. Frank se sent investi de la protection de sa jeune sœur.

Seule issue pour lui, il s'engage avec ses deux amis, Mike et Stuff, dans l'armée. Là, il supporte les atrocités de la guerre de Corée et reste impuissant devant la mort de ses deux meilleurs amis.

" Fini, les gens que je n'ai pas sauvés. Fini, regard mourir les gens qui m'étaient proches. Fini."

Aussi, à sa démobilisation, pourtant meurtri par les cauchemars de guerre, blessé par les attaques de rue, Frank traverse le pays pour rejoindre sa sœur en danger.

Au travers de ce voyage, Toni Morrison évoque la ségrégation, le soutien des frères de la même communauté, le maccarthysme, l'eugénisme, les violences de la guerre.

Home est un roman court mais percutant avec de très beaux personnages comme Frank mais aussi Lily, sa petite amie qui lutte pour s'en sortir ou Billy qui aide spontanément Frank. Cee est le symbole de la souffrance depuis sa naissance mais aussi celui de la survie.

Le roman est remarquablement construit avec un même évènement en début et fin de livre qui montre toute l'évolution des personnages, leur quête de rédemption et leur volonté de retour aux racines. L'auteur insère des paragraphes en italique qui cadre la véritable histoire grâce aux confessions intimes de Frank.

Thomas, le jeune fils de Billy exprime toute l'humanité de ces êtres meurtris avec cette jolie réponse:

" -Quel métier tu veux faire quand tu seras grand?

De la main gauche, Thomas tourna la poignée et ouvrit la porte.

- Homme, répondit-il, puis il sortit."
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Jazz

Je poursuit ma découverte de cet auteur que l'on dit incontournable avec ce roman musical, je ne suis pas encore tout à fait convaincue mais il ne manque plus grand chose ! J'apprend progressivement à apprécier Toni Morrison, de mieux en mieux, et la prochaine fois, je pense que je vais opté pour l'un des livres suggéré par Mousseline « Le chant de Salomon » ou « Beloved » histoire de poursuivre en beauté …



Attention pour les lecteurs potentiels ce livre exige une grande concentration, un silence absolu, un esprit entièrement consacré à l'histoire. La plus grande difficulté pour moi va être d'essayer de bien vous rendre l'atmosphère de ce texte. Alors désolé ,mais je devoir vous faire travailler, mais le mieux est que vous vous imaginiez regardant un tableau de Paul Signac ou de Georges Seurat, un air de Coltrane ou de Djongo Reinhardt flottant dans l'air.

Au délà de tous les résumé ou analyse c'est de loin la meilleur méthode pour vous rendre au mieux ce livre...



Toni Morrison abolit les codes et m'a entrainé pauvre lectrice dans son processus de démolition. J'ai apprécié cette écriture bouillonnante, foisonnante, rapide. J'aime sa façon particulières qu'elle a de nous brosser les portraits de ces personnages en les replongeant dans leur passé et leurs souvenirs. Le point de départ de l'histoire n'est finalement qu'un simple prétexte à mener une introspection au plus profond de l'âme de ses personnages, une analyse des répercutions entre les actes passés et les présents.

Et même si parfois, tout comme dans Love d'ailleurs, je ne savais plus trop qui parler finalement cela ne me gênais même plus, l'histoire se déroulait sans avoir besoin de plus de précision.

Toni Morrison joue sans aucun complexe avec la langue, elle varie les rythmes, les styles, les narrateurs. Elle a crée une sorte d'objet littéraire autonome, vous allez me croire folle si je vous le dis mais tant pis, j' ai eu comme l'impression que ce n'est pas moi aimé ce livre mais lui qui a bien voulu se laisser aimer de moi. Complexe Non ...! ? Ce livre a du déteindre sur moi !
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Love

Un de ses meilleurs romans du prix nobel de la littérature (avec Beloved), Dans ce livre, paru en 2004, Toni Morrison nous plonge à la fois dans une réflexion sur l’histoire de la communauté afro-américaine et dans un huis clos psychologique, qui lui permet une présentation extrêmement pénétrante des relations des femmes entre elles, toujours en rivalité pour être l’élue d'un seul et même homme aux multiples facettes. Toni Morrison épate par son sens du détail et son art de la construction d'un récit :les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit, par une narration qui alterne les récits des différents personnages mais aussi grâce à des vérités cachées et de savants oublis. La situation de départ peut sembler claire, mais on se rend vite compte que les apparences sont réellement trompeuses. Et ce coup de théâtre final, aussi surprenant que convainquant, achève de rendre cet ouvrage absolument incontournable.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Beloved

très beau roman sur la condition des Noirs à la fin de la période esclavagiste et au début de leur « liberté » ; l’auteure a un style très particulier, à la fois imagé et avec « appel de l’inconscient », ce qui parfois, est très difficile à comprendre ! Mais la plupart du temps, j’ai lu avec émotion et indignation.
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Un don

On est en Virginie dans les années 1680, Jacob est un négociant qui prête également de l’argent, il est marié à Rebekka qu’il avait recruté par petites annonces. Il est très heureux avec elle, seul problème, tous les enfants qu’elle a portés sont morts à la naissance ou en bas âge. Jacob va rendre visite à d’Ortega, un armateur arrogant et prétentieux qui lui doit de l’argent, il comprend rapidement qu’il est incapable de le rembourser. D’Ortega lui propose alors de solder ses dettes en échange de plusieurs esclaves. Jacob, outré, ne supporte pas l’esclavage et acceptera finalement de prendre avec lui, libre, Florens, la fille de la cuisinière d’Ortega pour aider sa femme. Florens va retrouver chez Jacob, Sorrow une adolescente blanche qui avait été trouvée à moitié noyée dans la Nath River en pays Mohawk et Lina une très jeune indienne que Jacob avait acheté à des presbytériens en prévision de l’arrivée de Rebekka. Le retour de Jacob chez lui sera dramatique et les trois filles vont devoir cohabiter avec Rebekka de nouveau enceinte, un domaine difficile à gérer entouré de baptistes et de presbytériens.

Dans ce climat humide et chaud où l’hiver peut apporter la neige, Morrison mélange les souvenirs des vivants et des morts, le présent et le passé. Pas toujours aisé de s’y retrouver mais passionnant de suivre ces femmes aux origines diverses dans une Amérique en pleine évolution.

« Nous ne façonnons jamais le monde, disait Lina, c’est le monde qui nous façonne »
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Beloved

Post guerre de sécession, Sethe vit dans l'Ohio avec sa dernière fille Denver. Mais l'abolition de l'esclavage n'a pas mis fin aux inégalités et à l'injustice.

L'histoire de Sethe et des siens, marquée par l'esclavage, la violence et le désespoir, la conduit à commettre l'irréparable.



"La seule malchance dans ce monde c'est les blancs". Même les abolitionnistes, même s'ils traitent leurs esclaves en "hommes", les blancs peuvent toujours reprendre ce qu'ils ont donné, les gens de couleur dépendent toujours de leur bonne volonté pour vivre, pour aimer...



Le texte de Toni Morrisson est beau sensible et juste. La touche de surnaturel enrichit le vécu des personnages. Elle pose la question de la part d'humanité qui reste après tant de violences et d'humiliations.

Et bien sûr, la question du geste terrible et terrifiant de Sethe, jusqu'où peut on aller pour protéger ceux qu'on aime? Et quelle profondeur de désespoir est nécessaire pour en arriver là...

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Home

Résumé : Le jeune soldat Frank Money rentre traumatisé de la guerre de Corée, ses deux amis y sont restés, il est le seul survivant ; il a des crises d’angoisse et des phases de violence ; il peine à maintenir une relation avec sa fiancée rencontrée lors de son retour.



Il reçoit une lettre de sa jeune sœur très gravement malade, il vole à son secours et se lance sur les routes de l’Amérique pour la retrouver à Atlanta. Il décide de la ramener dans la petite ville de Lotus, où ils ont passé leur enfance.



Lotus représente le passé de Franck, une ville qu’il déteste et qu’il aime, qu’il a voulu quitter et où il retourne.



Franck va se plonger dans ses souvenirs, il va se redécouvrir, se reconstruire et aider sa sœur à en faire autant.



Mon avis : C’est encore un excellent roman de Toni Morrison. C’est court, précis et pourtant ça raconte beaucoup. Home c’est le retour à la maison, la reconstruction et la valorisation de soi.



C’est une histoire émouvante, sur la condition des noirs qui étaient traités comme des inférieurs.



Ils étaient bons à faire la guerre pour les hommes et à nettoyer et servir pour les femmes.



Franck est détruit par la guerre, sa sœur Cee est détruite par son employeur (de façon horrible).



Un livre magnifique, percutant, à dévorer et à méditer.



À lire avec une bière blonde légère et des crackers.





Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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Beloved

Qu'il est difficile de chroniquer une telle œuvre, primée, largement plébiscitée, multi-chroniquée et devenue un véritable classique !



Ceci ne vaut que pour mon humble avis, un ressenti tout subjectif et je reconnais toutes les qualités que l'on prête à ce livre. Je ne veux détourner personne de cette lecture par ma critique qui va être en demi-teinte car les défauts que j'y ai trouvés seront peut être les qualités que d'autres auront appréciées.



On se retrouve au lendemain de la Guerre de Sécession. Sethe, une ancienne esclave qui a réussi à échapper à sa servitude, vit recluse dans une maison hantée, au sens propre comme au figuré, par le souvenir d'un acte impardonnable commis 18 ans plus tôt alors que son ancien propriétaire était venue la récupérer.



Ce roman est tiré d'un fait divers (tout de même assez différent après vérification), ce qui lui confère toute sa force. On y retrouve toute la violence concernant l'esclavage, et en ce sens, je l'ai bien sûr trouvé poignant et d'une justesse incroyable, à la fois cruel sans trop en faire, mais aussi sensible dans l'évocation de la condition des esclaves.



Malheureusement, j'ai eu énormément de mal à rentrer dans l'histoire. Je n'ai pas vraiment compris l'intérêt d'intégrer un aspect surnaturel dans le récit. A ce moment, l'auteure a commencé à me perdre. Personnellement, cela m'a perturbée dans ma lecture et a brouillé ma compréhension. J'ai trouvé que cela surchargeait inutilement l'histoire qui avait déjà suffisamment de force et d'intensité à elle seule sans en rajouter.

De ce fait, les réactions des personnages m'ont semblées parfois un peu artificielles, décalées et pas très naturelles.



J'ai également eu beaucoup de mal à suivre et comprendre les réactions des personnages, à comprendre où l'auteur voulait en venir. La lecture m'a semblée chaotique sur le coup et demandait réel effort.



Au final, j'écris cette critique alors que j'ai fini le livre depuis quelques jours et je commence à mieux saisir la vision d'ensemble de l'auteure: ne pas faciliter la tâche du lecteur pour mieux faire ressortir la souffrance inhérente à son œuvre. Brillant, mais inconfortable pour le lecteur.



Je comprends donc sans problème que Beloved soit devenu un classique de la littérature traitant de la période de l'esclavage. Malheureusement, je n'ai pas adhéré aux choix littéraires de l'auteure même si j'en reconnais le talent.

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Beloved

On l'achète parce qu'il serait censuré dans les écoles américaines.

On pense ne pas avoir envie de le lire. On ne sait pas pourquoi.

On le prend, un jour, sur l'étagère comme ça... pensant que c'est le hasard qui nous guide.

On se détrompe. C'est Elle. Beloved... la mienne...

On sait, dès les premières pages qu'on va frémir, souffrir, sourire.

Et c'est ce qu'il advient.
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Home

Home, écrit en 2013 par Toni Morrison, prix Nobel de littérature 1993.



Un roman court mais fort, bien construit. On ne peut s'empêcher de s'attacher aux personnages principaux, Franck, jeune soldat en perdition qui revient de la guerre de Corée traumatisé et sa soeur Cee qui a été la souffre douleur de son odieuse grand-mère.



Le roman se divise en courts chapitres, chacun se concentrant sur un personnage dont on découvre un aspect de sa vie, que ce soit Franck, Cee, la grand-mère ou l'ex-copine de Franck.



Toni Morrison rend très bien les tourments intérieurs des uns et des autres. Grâce à son écriture, il se dégage de ce roman une grande souffrance humaine, mais aussi une rédemption pour Franck, et une espérance dans l'humanité apportée par les femmes de la ville qui vont sauver Cee.
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Beloved

Vibrant appel à l'humanité, ce livre raconte la vie d'une ancienne esclave, hantée par le meurtre de son propre enfant qu'elle a tuée pour lui éviter une vie d'esclave. Le livre est dédié aux 60 millions d'Africains, morts des suites de la traite d'esclaves transatlantique. Je l'ai lu et étudié à la fac, il y a bien des années, et je pense toujours aujourd'hui que c'est un livre essentiel, pas facile autant par le thème que par l'écriture, mais essentiel.
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Home

J'avais adoré Beloved, je suis restée un peu sur le seuil de Home. J'en attendais beaucoup certainement, peut-être trop, les quelques critiques lues en diagonal me l'avait fait mettre dans ma liste des to-read-books, ce que j'ai fait dès que j'en ai eu l'opportunité.

Je ne suis pas parvenue à partager de l'intérieur la douleur de Franck, de sa soeur. La volonté de Toni Morrison de ne faire mention de la couleur de peau des personnages à aucun moment m'a perturbée, car alors que pour beaucoup, elle était évidente, pour d'autre je me suis posée la question. Or, l'attitude des personnages peut être interprétée de manière tout à fait différente, selon l'appartenance à la communauté "blanche" ou non. Je n'ai pas trop saisi l'intention de l'auteure à ce sujet : la thématique portant essentiellement sur les questions liées à la ségrégation, les différences de traitement, les traumatismes vécus par les personnes noires dans les Etats-Unis du XXème siècle, la volonté de taire sémantiquement leur couleur de peau m'a semblé dépersonnaliser les personnages. Sans doute comprendrais-je mieux l'objectif poursuivi par Mme Morrison si j'avais l'opportunité d'avoir ses propres explications, mais en tout cas, en face à face seule avec son récit, je n'en ai pas saisi la force évocatrice.

Cela ne m'empêchera pas de poursuivre ma découverte de son oeuvre, bien au contraire !
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Home

Première incursion dans l'oeuvre de l'autrice de renom. Je suis passé par la porte de l'audiobook, fort bien réalisée. La voix de la narratrice est belle, forte, pas évidente à accepter au début, puis après, on s'y fait et on ne s'en détache pas. La personnalité du phrasé ne colle pas toujours avec la musique du texte, mais c'est aussi ça, la force d'une interprétation. Le livre est très engagé, très féminin, très humain, profondément ancré dans des valeurs de liberté, d'égalité et de paix. Sauf que l'Amérique que les personnages traversent est discriminatoire, sort d'une guerre effroyable et les rapports humains sont tabassés par ce que vivent les petites gens. La diversité des paysages géographiques et humains est très enrichissante. Du théâtre à la médecine, en passant par les rituels de guérison, les enterrements, la prison, bref... L'autrice nous fait passer par de nombreuses cases qui ne nous laissent pas indemne. La souffrance et l'injustice sont contés avec une poésie sans concession, une détermination sans faille et une acceptation qui fait loi. Que faire ? Chacun se débat dans cette vie, contre les traumas, les drames, les injustices et pourtant le phénomène de la vie surgit là où on ne l'attend pas. Un roman fort, troublant, beau, puissant. Je reviendrais sur les pas de cette grande artiste.
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