AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Toni Morrison (1253)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Love

Je crois que lire trois livres de Toni Morrison en si peu de temps était une erreur.

Si le début de celui-ci m’a plu, j’ai vite était complètement perdue.

Qui est qui ? mais qui par rapport à qui ? qui parle ? de qui parle-t-on ?

J’avais déjà remarqué ça dans les deux précédents, en particulier dans « Un don », mais là, j’en ai eu un peu marre de me prendre la tête.

Ce qui m’a permis de continuer, c’est que petit à petit, les explications arrivent.

« Ah, oui, d’accord. Alors elle, c’est la femme de…., et elle, c’est la fille de …. Oui, mais alors, quel rapport avec…… Ah ! oui, elle c’est la femme du grand-père de …. Oui mais alors, elle, c’est qui ? »

Tout au long de ma lecture, j’avais l’image d’un puzzle. J’avais le tour, le cadre : l’attachement de toutes ces femmes à Bill Cosey, l’hôtel. Mais plein de morceaux que je ne savais pas où caser, et du coup, envie d’abandonner ma lecture. Puis tout à coup, un morceau en entraînant un autre, une image se formait, et j’avais l’impression de pouvoir continuer. Mais après quelques chapitres, même blocage.

J’ai finalement terminé ce puzzle, et il est vrai qu’il est très beau, une fois fini, mais 300 pages à se torturer les méninges pour comprendre, c’est un peu beaucoup.

L’auteur a l’art de compliquer les choses et prend un malin plaisir à nous distiller les informations goutte à goutte. Dommage, elle a pourtant du talent, et ce qu’elle écrit est très profond, mais je crois que je vais faire une longue, longue pause avant de la retrouver.

Commenter  J’apprécie          294
La source de l'amour-propre

Ce que j’ai ressenti:

▪️Une source d’inspiration.



S’il y a une chose qui se démarque de ces textes réunis dans ce recueil, c’est qu’il est une grande source d’inspiration et de sagesse. J’ai lu avec beaucoup d’attention chaque mot, avec le respect immense qu’elle y met elle-même en les posant sur une feuille blanche. Et c’était lumineux et instructif. Un moment de méditation et de réflexions profondes sur les maux de notre temps, sur la culture américaine et sur le travail d’artiste. Être écrivain est une grande responsabilité et elle a pris certaines valeurs très à cœur pour en faire des textes puissants, qui continuent d’influencer et d’inspirer une nouvelle génération. La source de l’amour-propre, c’est une quarantaine de textes qui réunit les moments forts de sa vie, ses combats de femme, son talent et son intelligence qu’elle a mis au service de l’écriture. Sa générosité est immense et elle enveloppe de douceur.



La vie et l’oeuvre d’un écrivain ne sont pas un don fait à l’humanité: ils sont sa condition nécessaire.



▪️De l’Amour Ressource…



J’ai eu l’impression de trouver une véritable source d’amour en lisant ses pages. Des mots intenses, choisis avec soin, et qui soignent des plaies ouvertes. Ce livre est un outil pour saisir tous les obstacles et les fléaux de notre société qui entrave la tolérance et l’amour. Elle nous envoie de l’amour à la puissance de sa résilience, elle dépasse par la force de sa conviction les concepts destructeurs du racisme, du machisme, de la jalousie, de l’ignorance…Elle se fait Voix, d’un peuple ignoré et elle y met tout son cœur pour leur donner enfin une place dans la littérature. C’est une ambition tellement émouvante. J’ai été très touchée par tous ces messages. C’est une femme de cœur assurément, et ça se ressent dans ses mots. 400 pages de cœur battant et de pulsations inspirantes. Du cœur vers nos cœurs…Et c’est pour ce don d’amour, que ce livre est un coup de cœur.



Il n’y a plus d’excuses pour un cœur qui saigne quand son contraire est pas de cœur du tout. C’est avec plus d’humanité qu’il faut faire face au danger de perdre notre humanité.



▪️Conversation avec une auteure éblouissante.



« Il ne s’agit seulement de « vous »: il s’agit aussi de vous et moi. Rien que nous deux. »



Avoir entre ses mains ces textes, c’est un moment précieux de lecture. C’est comme si, elle était encore un peu avec nous, à discuter encore de ce qui divise dans notre monde. Un cadeau qu’elle nous aurait laissé juste avant de partir…Un monologue intime pour comprendre une femme au grand cœur. Elle nous offre ses plus belles pensées, ses plus jolis projets, sa passion et son talent, ses convictions et sa générosité. Pour qu’on puisse s’y référer en cas de doute, dans les moments sombres, et alors tout s’éclaire. C’est avec beaucoup d’humilité que j’ai lu ce recueil, intimidée par autant d’intelligence , de respect envers la littérature, d’amour pour l’humanité. Je sais aussi, que c’est ma première lecture du recueil mais que ce ne sera pas la dernière. Je sais déjà que l’objet livre sera « abîmé » de lectures et relectures…Parce que il y avait des sujets qu’il me faut approfondir, faire plus de recherches sur la littérature américaine et afro-américaine pour vraiment m’imprégner des notions qu’elles développent dans ces argumentations, mais déjà, ces textes là sont d’une grande richesse et éveille beaucoup d’élan artistique et suscite des envies de lectures. Je comptais ce mois-ci, justement lire Beloved, et dans ce recueil, elle m’en a encore plus convaincue. Toute une collection de ses romans est à prévoir dans les prochains jours, tellement j’ai aimé les intentions de cette auteure éblouissante.



Pour moi, ça sera un indispensable, parce que j’ai compris l’état d’esprit et les messages de paix qu’elle a voulu laisser au monde, et c’était magnifique. Merci, Toni Morrison.



« Ce ne sont pas vos parents qui vous ont rêvés: c’est vous. Je ne fais que vous inciter à poursuivre le rêve que vous avez commencé. Car rêver n’est pas irresponsable: c’est une activité humaine de premier ordre. Ce n’est pas du divertissement: c’est du travail. Quand Martin Luther King a dit : « Je fais un rêve. », il ne jouait pas, il était sérieux. Quand il l’a imaginé, visualisé, crée dans son propre esprit, ce rêve a commencé à exister, et nous aussi devons faire ce rêve, afin de lui donner le poids, l’étendue de la longévité qu’il mérite. Ne laissez personne, personne, vous persuadez que le monde est ainsi fait et que, par conséquent, c’est ainsi qu’il doit être. »



Ma note Plaisir de Lecture 10/10
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          284
Un don

Un roman qui plante son décor dans l'Amérique du 17e siècle. Un roman qui nous dresse le portrait de femmes, où chacune nous narre son histoire, avec un point commun : cet homme qui les adopte, les sauve, et rend leurs vies meilleures... Des mots qui touchent, qui ébranlent, comme dans tous les romans de Morrison... Une plume concise, qui va droit au but, et qui nous touche directement au coeur. Encore une fois, une histoire qui émeut, ou devrais-je dire des histoires qui émeuvent. Cette alternance des points de vue a rendu la lecture addictive, même si elle est dure. Un très beau roman.
Commenter  J’apprécie          281
L'origine des autres

En 2016, Toni Morrison a donne six conférences à Harvard. Elles sont retranscrites dans ce livre.

Pourquoi la race est-elle un facteur de différenciations ?

Difficile question de l’asservissement de l’Autre.

Toni Morrison s’appuie sur des journaux, privés ou publics, traitant de l’esclavage, sur des auteurs ayant abordé le sujet, sur ses propres écrits

Une réalité brûlante et douloureuse qui est le fil conducteur de tous ses livres.

Partant des débuts de l’esclavage à la vague de migration actuelle, elle dénonce une réalité qui n’a toujours pas résolu le problème inhumain du racisme.

Commenter  J’apprécie          280
Home

S'il n'y avait qu'un livre à lire cette année, ce serait : Home. J'avais lu : Beloved, L'œil le plus bleu, un Don. C'est une histoire bouleversante, contenue, où chaque mot est pesé, l'art de l'écrivain est poussé à son paroxysme. Madame Morrison est pour moi la plus grande des Écrivains. C'est un petit livre inoubliable, sublime, si vous n'avez pas peur de le lire car il est cruel, implacable, ciselé, lucide, profondément vrai ,d'une humanité imparable, magistral. Tout est amené par petites touches suggérées.

C'est l' Amérique des années 50, en proie au racisme, au maccarthysme, responsable de la " chasse aux sorcières " de ces années là.

Tout y est : les rapports de soumission des femmes aux hommes, l'asservissement, l'oppression, la haine, l'indifférence, les coups , les bagarres , les brimades, la violence , l'eugénisme ,la mort , la guerre.

C'est l'histoire de Frank Money, un soldat noir , revenu de la guerre de Corée, même si elle ne mentionne jamais la couleur. Il s'échappe de l'hôpital, veut appeler Lily son ancienne compagne, mais surtout effectue un long voyage vers la Géorgie, à Lotus. Il répond à un appel de Sarah, la servante du docteur Beau, afin de sauver sa petite sœur , malade , très malade.

Frank, meurtri par la guerre de Corée et par la perte de ses amis" Mike et Stuff" perd le contrôle de lui même, se laisse aller à l'alcool, devient indifférent dans un mélange de besoin et d'irresponsabilité. En parallèle, madame Morrison narre l'histoire de la famille Money, obligée de quitter le comté de Bandera, devenue esclave de Salem son grand- père mais surtout en proie , lui et sa petite sœur, à la haine de leurs grands - parents et à l'indifférence de leurs parents.

Lotus est le pire endroit du monde , les maisons étaient branlantes.

Lorsqu'il arrive au bout de son voyage , le courage, le bon sens ,le travail, la foi de ces femmes vont guérir CEE, sa petite sœur. Elles essaient de devenir ,pour elles mêmes , libres, malgré les brimades les humiliations de cette époque. C'est une grande leçon de vie .

Une confession ultime ,grâce au talent immense de Madame Morrison , nous fera revenir au tout début de l'ouvrage , une confession douloureuse et déchirante qui nous éclairera encore à propos du destin de Frank Money, pourquoi Money , puisqu 'il n'avait pas d ´argent. ?????

Lisez ce livre sublime.......















Commenter  J’apprécie          284
Un don

Que dire de ce roman.

Pour commencer, par ce récit je découvre non seulement, l'auteur "Toni Morrison" et son style à décrire les personnages et une façon assez unique qui lui permet d'aller et venir avec autant de rapidité et d'aisance entres les événements; Mais aussi une histoire à la fois touchante et brutale à travers l'esclavage en Amérique du XVII éme siècle.



"Un don" est un récit déchirant décrivant 'une réalité dure et inhumaine.

Commenter  J’apprécie          280
Le chant de Salomon

Toni Morrison fait partie de mes écrivain.e.s préféré.e.s.

Et ce roman formidable ne me fera pas changer d’avis, bien au contraire.



Un roman riche de nombreux thèmes traités avec cette manière d’écrire extraordinaire de l’auteure, une écriture quasi-orale, faite souvent de dialogues assez crus, mais pleine d’images et d’une dose de magie, mais aussi d’humour mêlé de tragique.



Parmi ces thèmes, il y a bien sûr la condition des noirs marquée par la ségrégation en cette première moitié du vingtième siècle avant l’arrivée de Rosa Park, Martin Luther King, Malcom X et bien d’autres. Et aussi la condition des femmes et leur aliénation, et ce d’autant plus qu’elles sont des femmes de couleur.

Et l’extrême pauvreté des noirs dans le Sud des Etats-Unis.

Mais aussi, ces croyances magiques, souvent si poétiques.



Mais ce sont surtout deux thèmes principaux qui m’ont marqué et qui traversent ce roman.



D’abord la famille et notamment dans ce qu’elle peut avoir de dysfonctionnel. On connaît la célèbre phrase de Tolstoi (qui savait de quoi il parlait!) et qui commence Anna Karenine « Toutes les familles heureuses se ressemblent. Les familles malheureuses le sont chacune à leur façon ».

Ici, c’est la famille du jeune Malcom Mort, le troisième du nom, un nom porté aussi par son père et par son grand-père. Son grand-père qu’il n’a pas connu, et à qui l’on a donné ce nom suite au réponse hasardeuses qu’il a donné lorsqu’il a été affranchi.

Un famille dont le père, qui a réussi dans l’immobilier est un tyran domestique, qui méprise et bat sa femme Ruth, interdit presque tout à ces filles, Corinthiens Uns et Magdalena qu’on appelle Lena. Et le petit dernier, Malcom, que l’on surnomme Laitier (je ne vous dis pas pourquoi, ça ne manque pas d’humour), « couvé » par sa mère, et bien que ses rapports avec son père soient difficiles, va rapidement travailler avec ce dernier. Et puis il y a sa tante Pilate, sœur de son père avec lequel il est fâché (on découvrira pourquoi il lui en veut), dont la petite-fille, Agar, est follement amoureuse de Laitier. Le roman nous raconte, en faisant des allers-retours dans le temps, l’histoire difficile de toutes et de tous, une histoire pleine de rancœurs, du couple haine-amour si fréquent dans les familles.



Mais ce roman est aussi un magnifique roman initiatique, dans lequel Malcom dit Laitier va, dans sa recherche d’un hypothétique trésor, découvrir le vrai trésor qui est celui de ses racines, et pouvoir reconstituer avec émerveillement l’histoire de ses ancêtres et le mythe de Salomon. Et lui, l’enfant des villes venu du Michigan, découvrir des personnages hauts en couleurs (sans mauvais jeu de mots!) et tout un monde d’une grande pauvreté, ayant un rapport prodigieux avec la nature. Et puis toute cette histoire a parfois l’allure d’un conte avec la découverte par Malcom/Laitier d’une grande bâtisse délabrée, une sorte de château tenu par une vieille femme (plus que centenaire, dit-on!) aux allures de sorcière, avec la recherche d’une grotte qui devrait contenir un sac d’or, et ne renferme que des ossements, tout cela a une valeur symbolique, mythique.



Enfin, c’est un roman d’amour et de mort, la mort injuste du premier Malcom, mais surtout la mort comme perçue comme une délivrance, un aller sans retour vers un monde meilleur. Et comment l’amitié, l’amour sont si ambigus, et peuvent conduire dans leur folie à donner, à se donner,, la mort.



Et puis il y a la façon unique de raconter, de faire ressentir les lieux et les gens, la musicalité des phrases qui sont parsemées souvent de comptines, tel ce chant de Salomon que notre héros arrivera à décrypter et à comprendre qu’il évoque le mystère de ses origines.

Voilà, j’espère vous avoir donné l’envie de lire ce livre de la grande Toni Morrison, plus facile à lire que Beloved, mais tout aussi beau, je trouve. Enfin, à vous de vous faire une opinion.

Commenter  J’apprécie          278
Récitatif

Récitatif est la seule nouvelle de l'autrice, prix Nobel de littérature en 1993. Les deux personnages principales de ce récit sont Roberta et Twyla. L'une est blanche et l'autre noire, sans que le lecteur ne connaisse jamais la couleur de l'une et de l'autre. Élevées ensemble dans un orphelinat elles se croisent ensuite à plusieurs reprises de leur vie d'adultes et prennent la mesure de tout ce qui les sépare. La narration alterne, chacune devenant à son tour narratrice d'un épisode. D'après la post-face détaillée de Zadie Smith, l'enjeu principal pour les lecteurs de cette nouvelle serait de savoir qui est noire et qui est blanche. Elle cite d'ailleurs une critique qui affirme que "la plupart des lecteurs blancs estiment que Twyla est blanche, tandis que la plupart des lecteurs noirs la voient noire". C'est effectivement mon cas. Mais bien plus que la question de la couleur de peau de ses protagonistes, je trouve que c'est surtout une vision crue et sans artifice de la pauvreté, qui nous est donnée à voir à travers les différentes rencontres de Twyla et Roberta, que ce soit dans le regard qu'elles posent sur leur mère, la cruauté de leurs souvenirs d'enfance, leurs rêves d'ascension sociale et l'avenir qu'elles souhaitent pour leurs enfants.
Commenter  J’apprécie          2712
Sula

Medallion est une petite ville tout en haut d'une colline, peu à peu construite par les Noirs. L'histoire raconte qu'un esclave fraîchement affranchi avait reçu ce lopin de terre grillé par le soleil par son dernier maître, celui-ci se gardant, évidemment, les terres riches et ombragées. Au fil des ans, une communauté s'est installée autour de cet ancien esclave, et Medallion est née.

A Medallion, il y a ceux qui reviennent traumatisés de la guerre en Europe et qui ne s'en remettront jamais, il y a bien sûr les descendants d'esclaves et quelques Noirs canadiens qui n'auraient jamais connu l'oppression. Des femmes qui surveillent leurs hommes, oisifs, car il n'y a pas de travail pour eux, les Blancs préférant faire venir des cohortes d'immigrés plutôt que de les employer eux. Il y a, enfin, une vieille estropiée, Eva, ses enfants, et sa petite-fille Sula. Je ne sais pas quoi penser de Sula. Ni des autres personnages d'ailleurs. Refusant tout manichéisme, Toni Morrison en vient à me perdre quant à leurs motivations et le sens de leurs traumatismes.

Je me suis davantage plu au coeur de cette communauté en tant que telle et ce réalisme magique qui l'entoure.

Ce roman, si je ne m'abuse, est son deuxième, publié trois ans après L'Oeil le plus bleu. Comme ses romans en général, il est plutôt sombre et peut mettre mal-à-l'aise. Ce n'a pas été un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          270
Home

Superbe lecture ...

Toni Morrison nous entraîne dans un périple à deux voix aux côtés de Franck Money dans l'Amérique ségrégationniste des années cinquante.

Deux voix - ou deux voies - puisque nous suivons à la fois le présent et le passé de Franck et celui de sa sœur Cee.

Et même une troisième puisque, aussi paradoxal que cela puisse paraître, on lit entre les lignes l'espoir d'un avenir, d'une forme de rédemption.

Très beau livre, que je ne peux que recommander aux amateurs de poésie, tant la langue de Toni Morrison - et sa traduction - est belle.
Commenter  J’apprécie          270
Beloved

Attention ! Lecture ardue, difficile, exigeante. Tant et tant que, j'avoue, je n'ai pas pu aller au bout… J'ai une première fois abandonné à 120 pages, j'ai lu des critiques, je me suis fait violence à reprendre pendant 50 pages… mais finalement…non !

La lecture est fastidieuse et longue ; ce n'est pas que ce soit alambiqué… mais c'est compliqué... On prend son temps, ça c'est sûr…!



C'est un roman d'ambiance (ça se dit ça ? En tout cas, moi, j'ai envie de le définir comme cela), une grande page de poésie et de souffrance. Il y a de l'amour, de l'humain. Toni Morrisson nous dépeint ses personnages avec une tendresse folle, elle les a façonné comme des oeuvres d'art, je dois reconnaître les qualités indéniables de ce roman.



Oui mais voilà, je n'ai pas réussi à accrocher. Déjà, le côté surnaturel, avec moi, c'est pas possible, ça ne fonctionne jamais. Ensuite, c'est trop long, et pourtant, il se passe des choses… En définitive, j'ai beaucoup de mal à rédiger une critique car je n'arrive pas à définir clairement ce qui ne m'a pas convenu. Mais l'indicateur ratio pages/jours a parlé : 170 pages en 3 semaines : pas possible de continuer, d'autant plus que chaque reprise de lecture se résumait à "Pfff ! Faut que je lise ce livre !". Bon ben, autant arrêter à ce compte-là. Mais je suis assez déçue de n'avoir pas réussi… dommage…



PS : d'autres livres de Toni Morrisson plus abordables ? Vous avez une idée ? Merci !



~ Challenge USA : Ohio

~ Challenge XXe
Commenter  J’apprécie          2717
Un don

Un don raconte l'histoire d'une famille qui s'est construite autour de Jacob Vaark, un hollandais qui a hérité de de 120 acres en Virginie sur lesquels il a construit une ferme.

Son épouse, trouvée par annonce, vient de Londres. Trop contente d'échapper à un sort misérable, elle n'a pas peur de la vie de dur labeur qui attend les colons. Les autres femmes du foyer sont Linda, une esclave amérindienne achetée par Jacob à des presbytériens qui la maltraitaient, puis Sorrow donnée contre bon soins par les bûcherons qui l'ont trouvée dans l'eau et ensuite Florens la fille d'une esclave noire qui lui a été cédée en remboursement d'une dette.

Tous sont seuls au monde et forment une famille recomposée. Malgré leurs différences culturelles les femmes vivent en harmonie sous la protection de Jacob jusqu'au jour où la variole vient bouleverser ce bel équilibre.

Chaque chapitre est consacré à chacun d'entre eux mais c'est la voix de Florens qui se fait entendre, elle seule s'exprime à la première personne. Le voyage qu'elle entreprend à la recherche d'un homme capable de soigner la fièvre sert de fil conducteur à cette histoire.

Le début de ce roman déconcerte car l'écriture de Toni Morrisson se joue de codes habituels de la narration mais cet écueil est vite dépassé par l'intérêt qui va en croissant. Il faut savoir lâcher prise dès les premières pages pour se laisser guider par Florens dans ce monde où se trouvent réunis dans un même récit indiens de western, esclaves noirs des plantations et communautés religieuses puritaines prêtes à chasser les sorcières. Tous ces personnages forment une mosaïque qui est l'image même du melting pot que seront les Etats-Unis d'Amérique. C'est surprenant et surtout passionnant !
Commenter  J’apprécie          270
L'oeil le plus bleu

Encore une belle histoire de Toni Morrison.

Et cette fois-ci elle ne nous égare pas trop dans les méandres des personnages, même si, comme dans ses romans suivants, on ne sait jamais qui parle en commençant un chapitre.

J’ai trouvé que c’était plus fluide et moins alambiqué que dans les autres.

On retrouve le thème de la condition des noirs dans la société américaine.

Cette fois-ci c’est à travers deux familles, celle de deux jeunes sœurs, Frieda et Claudia, et celle de Pecola et de son père alcoolique.

Les petites ritournelles en tête de plusieurs chapitres sont assez lancinantes. Les mots sont liés, sans espaces entre eux.

Quel talent elle a pour nous plonger dans des destins incertains et chaotiques !

C’est très réaliste et lucide, poignant et désespérant.

Commenter  J’apprécie          274
Un don

CHALLENGE NOBEL 2013/2014 (2/15)



Première rencontre dans le cadre du challenge Nobel avec Toni Morrison. J'en attendais beaucoup et me voilà profondément déçue. Une fois de plus, dans le flot de toutes les critiques positives, je nage à contre-courant.

L'histoire de toutes ces femmes, au temps de l'esclavage, qui ont en commun leur vulnérabilité dans cette Amérique en construction, avait tout pour me plaire. Mais le style d'écriture pour le moins complexe, avec des allers-retours incessants entre passé et présent, des narrateurs différents que j'ai eu du mal à identifier, a fait que je suis restée sur le seuil, sans avoir l'impression d'être invitée à rentrer dans la maison. Mon esprit a été occupé à la reconstitution du puzzle au détriment des sentiments que l'on est en droit d'attendre à la suite d'un tel récit. Après un premier chapitre totalement incompréhensible, suivi de quelques éclaircies en cours de lecture, c'est finalement la fin du livre, lorsque la mère de Florens prend la parole et nous dévoile le secret de ce "don" qui se révèle pour moi un moment riche en émotion. Malheureusement, c'était un peu tard et je reste désolée d'être passée à côté de ce récit.
Commenter  J’apprécie          272
Love

Challenge prix Nobel







Pas de doute, l’auteur est un Nobel. Le style, l’écriture, tout l’indique. On rentre dans une ambiance lourde, comme le temps, tendue, faite d’amour et de haine. Les femmes se souviennent et parlent racontant leurs propres souvenirs, leur propre vérité, leurs blessures profondes. Je suis passée d’une femme à l’autre ne comprenant pas au début le lien les unissant, à part cet amour que toutes vouent à un seul homme, qui ma foi, pour moi, est une pure saloperie ! Ah oui je ne suis pas dans le style Nobel, alors je recommence : cet homme n’est pas celui qu’elles croient. Au fur et à mesure de leurs récits, tout se met en place, doucement mais avec une haine implacable. Elles parlent aussi de misère, de ségrégation, de peur. L’arrivée d’une jeune femme belle, miséreuse, audacieuse va raviver les tensions du souvenir de cet homme mort il y a bien longtemps. Car même mort, il suscite encore les convoitises. L’épilogue est violent, mais la pièce montée est finie, chaque chou est à sa place à un détail près : la figurine ne représente que le marié…. Je ne peux que vous conseiller de lire cette histoire de femmes.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          272
Beloved

C'est un livre sur l'indicible. Avec cette même sensation qu'à la lecture du « Si c'est un homme » de Primo Lévi. Des mots pour l'indicible, des mots pour survivre après l'indicible. Aux confins des Hommes, l'esclavage, la Shoah.

Les mots, ici, parlent de l'après. Ils sont au bord du gouffre. Ils sont la trace, forcément indélébile, laissée par cette négation absolue, l'Homme niant l'Homme, qui naquit pourtant au coeur de l'Homme, qui fit partie de son histoire, qui en fait partie encore aujourd'hui et qu'il faut donc regarder en face et raconter malgré tout.

Alors dire l'indicible. Dire une douleur au-delà des Hommes et au-delà des mots. Raconter pour eux tous qui subirent l'indicible. Pour nos semblables qui subirent l'invraisemblable. Pour chacun de ces coeurs. Pour leur rendre en ces mots un peu de la dignité dont ils furent privés par d'autres hommes.

Toni Morrison nous dit tout cela. Par touches. Essaimées peu à peu, au fil des pages, au détour des souvenirs de Sethe, de Paul D, de Baby Suggs, à mesure qu'ils émergent. A l'exacte distance, ni trop loin, ni trop près, où le coeur se sent à la fois suffisamment lié et délié pour se dire, pour s'abandonner un peu au regard de l'autre, le sachant attentif mais suffisamment à distance, à la bonne distance.

Elle dit la déchirure absolue d'être, dès la première seconde, nié comme être humain, et la force impensable d'accrocher quand même la vie à soi, après cela, pour tous les jours qui suivent, de porter ce fardeau comme son seul bien, dans toute son insignifiance et, pourtant, dans sa beauté immense.

Elle dit les vies brisées, raccommodées, puis brisées à nouveau.

Elle dit comment tout cela s'amoncelle, au fil des générations. Elle dit cette chaîne infinie. Que les derniers trainent derrière eux, avec le poids de tous les autres, cette masse de douleurs.

Elle dit l'instinct de vie qui est tout ce qui reste quand tout a été pris.

Elle dit ce que nous sommes.

Elle dit la douleur absolue de ceux qui finissent par céder, qui abandonnent, en eux-mêmes, la dernière parcelle, le sentiment d'être humain.

Elle dit également cette lueur, en nous, de comprendre ce trésor tant qu'il est encore nôtre.

Avec obstination, elle poursuit son exorcisme. Avec obstination, elle élève une chapelle pour eux. Pour ces millions d'âmes.

Elle dit tout cela, aussi, pour tous ceux qui ne voudraient pas y faire face, pour tous ceux pour qui il serait plus confortable d'oublier. Elle dit tout cela contre les trous de mémoire, contre le trou béant de l'oubli sur lequel on ne construit rien de bon.

Après, le plus difficile c'est toujours de trouver le juste équilibre entre le souvenir et l'avenir, entre l'absence d'oubli et le pardon. Parce que, c'est entendu, ça ne sert à rien de construire sur un mensonge, mais la vérité ne doit pas entraver, la rancoeur ne doit pas prendre possession du coeur, elle ne doit pas empêcher de tourner le regard vers demain. Construire, donner du sens.

Un livre de la douleur au-delà des mots mais un livre, aussi, de la vie, au-delà de la douleur.

Elle dit comment la douleur égare et le long chemin qui suit. Quand tout est perdu, ou quand tout peut être perdu à chaque seconde, sans préavis, ce qui est peut-être encore pire, mais que la vie, cet immense mystère, elle, perdure.

Sans avoir connu cette douleur, juste devant ces mots, on ne peut que supposer, on est forcément loin du compte. On peut juste constater les dégâts, juste se sentir touché, frère.

Un livre de l'attention aux êtres, l'attention comme ultime preuve d'amour. L'attention à tous les détails de la vie, à la moindre pulsation, la plus petite parcelle, le dernier filament reliant le coeur, celui qui peut lâcher à tout instant, voilà la vie.

Cette vie, Toni Morrison a le talent magnifique de nous l'offrir par chemins détournés, même (et surtout) quand elle est toute proche de s'enfuir à jamais, même quand elle n'est plus que cet ultime frémissement, cette dernière vibration, ce dernier mouvement du coeur.

Un livre de bord du précipice, pour dire tout l'avant, par cercles concentriques, tout ce qui noua le drame absolu et tous les autres drames, la terreur qui empêche l'âme, ou qui croie l'empêcher avant qu'on réalise qu'aussi loin que va la vie, l'âme reste tapie, jusqu'au bout du bout, jusqu'au dernier filament qui retient le coeur.

Des cercles donc. De multiples cercles qui se coupent et se recoupent pour dessiner, peu à peu, toute l'histoire, pour s'approcher de l'indicible, pour amener jusqu'à lui.

C'est le livre d'un coeur seul qui s'effondre sous le poids du souvenir, de ce fardeau qu'un peuple, qu'une nation doivent supporter ensemble, seule chance de lendemains.

Se charger de cette montagne de souffrance, de ces millions de vies.

Être leur voix. Dire leur histoire. Approcher, au plus près qu'il soit possible. Fraternelle. Maternelle. Avec d'infinies précautions, avec tout le respect du monde.

Toni Morrison est chacun de ses personnages. C'est impressionnant comme elle est chacun d'eux, ce monument d'empathie pour leur faire de la place en elle. Pour les sentir vibrer au plus profond d'elle. Pour les faire résonner. Pour écouter chacun d'eux, l'un après l'autre.

Elle est majestueuse en cela. Majestueuse d'humanité. Sais-pas le dire autrement.

Tout se mélange peut-être, dans les êtres, après des années de douleurs. Et ainsi, tout est mélangé, tout sort en désordre quand il s'agit de raconter. Mais tout finit par être dit. Partagé. Communié. Tout s'écoule et tout finit par être là. Peu importe l'ordre. Pour que règne, enfin, en un rythme secret, une sorte d'harmonie.

Il y a des éclats de joie et l'usure du temps. Il y a la poésie simple, la poésie éternelle du coeur qui ressent et du coeur qui dit, simplement, dans l'instant.

Il y a la parole toujours sacrée. Pour tout être le droit de se dire. Et le coeur qui parfois déverse l'amour. Au bout de se tarir.

Il y a un livre du bord du monde qui est peut-être encore plus intensément le monde que le « centre » du monde.

Toni Morrison s'est assise à côté d'Abbey Lincoln dans mon panthéon personnel, c'est décidé.

Je sais qu'elles auront des choses à se dire. Je les imagine côte à côte et j'ai un sourire.

Commenter  J’apprécie          269
Home

Franck est de retour de la guerre de Corée. Il y a vécu l’enfer. Il part à la recherche de sa sœur Cee. Tous deux ont une histoire cabossée, celle de tous les noirs américains qui n’ont connu que la misère, la violence, le racisme.

Toni Morrison entremêle le périple de Franck par des flash-backs sur son passé commun avec sa petite soeur, pour mieux comprendre sur quel terreau (de violence) ils ont grandi, et sur les horreurs qu'il a vécu en Corée.

De Seattle, Franck traverse les Etats-Unis pour rejoindre la Géorgie. Nous sommes dans les années 50 dans une Amérique toujours marquée par l'antagonisme Noir/Blanc, où les droits des premiers sont quasiment inexistants. Et plus on s'enfonce dans le Sud (sécessionniste), plus les noirs sont considérés comme des sous-hommes.

Franck va tout de même arriver à temps pour sauver sa soeur.



La lecture de ce roman nous interpelle. Même si de l’eau a coulé sous les ponts, même si les mentalités ont beaucoup évolué, les Blancs de peau auront toujours la mauvaise conscience d'appartenir à cette race d’êtres humains qui s’est considérée supérieure aux autres, qui a réduit en esclavage le peuple noir, ne lui laissant aucun droit.

Lorsqu’on lit ce roman, on se prend une certaine réalité en pleine face et on peut comprendre la méfiance et l’hostilité chronique des Noirs envers les Blancs.

Il y a des choses qui ne peuvent s’effacer.

Commenter  J’apprécie          260
À ton avis... : Le Vieil Homme ou le Serpen..

Très jolie fable modernisée, les illustrations sont superbes et comme toujours avec l'école des loisirs, les parents ont autant de plaisir que les enfants à lire leur collection.
Commenter  J’apprécie          261
Délivrances

On le commence, et on ne le lâche plus, ce livre! Les mots, les phrases...de la poésie, de la gracilité,, de l'aisance...la narration... tout est fascination! Un roman à plusieurs voix, certaines voix sont percutantes, d'autres sont simplement démolies comme celle de Rain, une fillette qui vous taille en pièces avec son langage débridé, une enfant dont la mère assujettissait à la prostitution sans que l'enfant s'en rendent compte. Sa voix est saisissante parce qu'elle essaie de sourire à la vie quand elle rencontre notre héroïne, Bride, la panthère noire. C'est autre chose qu'elle voit qui marque sa vie, de l'écoute, de l'amour, de la convivialité...
Commenter  J’apprécie          260
Beloved

Tentée par ce livre lors du club de lecture en Mars, que je n'ai pu suivre en direct, je me suis retranchée sur celui-ci pour le week-end à 1000.



Beloved évoque une histoire d'infanticide, de fantôme qui revient et qui sème la terreur auprès des personnes concernées. Il y est aussi fait état d'esclavage.



Bon, par où commencer??

C'est avec un grand engouement que je me suis lancée dans ce roman mais dès les premières pages j'ai dû fortement me concentrer pour y comprendre quelque chose et rentrer dedans.

A certains moments je me suis dis "ça y est c'est bon!" et puis non!

Entre lenteurs, phrases à rallonge, absence de dialogues, retours dans le passé qui arrivent comme un cheveu sur la soupe...je ne m'y suis pas du tout retrouvée.

C'est une lecture laborieuse!!!!

Et le clou du spectacle? Je n'ai rien compris à ce livre et à l'histoire qu'a mis en place l'auteur!!!!!!



Une bonne indigestion!!!
Commenter  J’apprécie          263




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Toni Morrison Voir plus

Quiz Voir plus

Beloved de Toni Morrison

De quoi s'inspire ce roman ?

D'un fait divers
De rien
De la vie de l'auteur

7 questions
75 lecteurs ont répondu
Thème : Beloved de Toni MorrisonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}