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Citations de Umberto Eco (1507)


Apostille au Nom de la rose

Le souffle

Les longs passages didactiques avaient aussi une autre raison d'être. Après avoir lu le manuscrit, mes amis de la maison d'édition me suggérèrent de raccourcir les cent premières pages, qu'il trouvaient trop absorbantes et fatigantes. Je n'eus aucune hésitation, je refusai. Je soutenais que si quelqu'un voulais entrer dans l'abbaye et y vivre sept jours, il devait en accepter le rythme. S'il n'y arrivait pas, il ne réussirait jamais à lire le livre dans son entier. Donc, les cent premières pages avaient une fonction pénitentielle et initiatique. Tant pis pour qui n'aimerait pas : il resterait au flanc de la colline.
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Umberto Eco
Le devoir de qui aime les hommes est peut être de faire rire de la vérité, faire rire la vérité, car l'unique vérité est d'apprendre à nous libérer de la passion insensée pour la vérité.
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(…) car l'être humain, pour savoir qui il est, a besoin du regard de l'Autre, et plus l'Autre l'aime et l'admire, plus il se reconnaît (ou croit se reconnaître) - et si ce n'est pas un seul Autre mais des centaines ou des milliers ou des dizaines de mil-liers, c'est encore mieux et il se sent completement réalisé.
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Ces mots, liberté, dictature - mon Dieu - je les lisais pour la première fois. Grâce à ces nouveaux mots, je renaissais en tant qu’homme libre occidental.
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Fontaine de jardin, nard et safran, cannelle et cinnamome, myrrhe et aloès, je mangeais ma gaufre et mon miel, je buvais mon vin et mon lait, qui était, qui était donc celle-ci qui surgissait comme l'aurore, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil, redoutable comme des bataillons ?
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Mon intellect la savait source de péché, mon appétit sensitif la percevait comme le réceptacle de toute grâce.
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Baudolino était comme cet étrange animal, dont lui –Nicétas –avait seulement entendu parler, mais que peut-êtreBaudolino avait même vu, dit caméléon, semblable à une toute petite chèvre, qui change de couleur selon l'endroit où il se trouve, et peut varier du noir au vert amande, et le blanc seul, couleur de l'innocence, ne peut prendre
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J'aimerais que ces essais soient lus un peu comme on passe une soirée télé, la télécommande à la main, en zappant d'une chaîne à l'autre pour découvrir qu'elles parlent toutes de la même chose.
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Jean-Claude Carrière : Au dernier sommet de Davos, en 2008, à propos des phénomènes qui vont bouleverser l'humanité dans les quinze prochaines années, un futurologue interrogé proposait de n'en retenir que quatre principaux, qui lui semblaient assurés.
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Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
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Prends garde, mon fils... La beauté du corps se limite à la peau. Si tous les hommes voyaient ce qui gît sous la peau, ainsi qu'il advient avec le lynx de Béotie, ils auraient un frisson d'horreur à la vision de la femme. Toute cette grâce se compose de mucosités et de sang, d'humeurs et de bile.
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Parce que la science ne consiste pas seulement à savoir ce qu'on doit ou peut faire, mais aussi à savoir ce qu'on pourrait faire quand bien même on ne doit pas le faire. Voilà pour quoi je disais aujourd'hui au maître verrier que le savant se doit en quelque sorte de cacher les secrets qu'il découvre, pour que d'autres n'en fassent pas mauvais usage, mais il faut les découvrir, et cette bibliothèque me paraît plutôt un endroit où les secrets restent à couvert.
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Je me sentais engourdi de sommeil, car le sommeil diurne est comme le péché de la chair : plus on en a eu, plus on en voudrait, cependant qu'on se sent malheureux, rassasié et insatiable en même temps.
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Le livre est créature fragile, il souffre de l’usure du temps, craint les rongeurs, les intempéries, les mains inhabiles. Si pendant cent et cent ans tout un chacun avait pu librement toucher nos manuscrits, la plus grande partie d’entre eux n’existerait plus. Le bibliothécaire les défend donc non seulement des hommes mais aussi de la nature, et consacre sa vie à cette guerre contre les forces de l’oubli, ennemi de la vérité.
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– Attention à toi, impie ! Celui que tu appelles glouton est un saint de la Sainte Église romaine !
– Saint de mes sandales, canonisé par Jean pour irriter les Franciscains ! Votre pape ne peut pas faire de saints, car c'est un hérétique ! Mieux, c'est un hérésiarque !
– Cette belle proposition, nous la connaissons déjà ! C'est la déclaration du fantoche de Bavière à Sachsenhausen, préparée par votre Ubertin !
– Attention à ce que tu dis, porc, fils de la prostituée de Babylone et d'autres roulures encore ! Ubertin n'était pas auprès de l'empereur, mais se trouvait justement en Avignon, au service du cardinal Orsini, et le pape l'envoyait comme messager en Aragon !
– Je le sais, je sais qu'il faisait vœu de pauvreté à la table du cardinal, comme il le fait maintenant dans l'abbaye la plus riche de la péninsule ! Ubertin, si tu n'y étais pas, toi, qui a suggéré à Louis de se servir de tes écrits ?
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L'Évangile dit que Christ avait une bourse !
– Tais-toi veux-tu, avec cette bouse que vous peignez même sur les crucifix ! Qu'en dis-tu, alors, du fait que Notre Seigneur quand il était à Jérusalem revenait chaque soir à Béthanie ?
– Et si Notre Seigneur voulait aller dormir à Béthanie, qui es-tu, toi, pour critiquer sa décision ?
– Non, vieux bouc, Notre Seigneur revenait à Béthanie parce qu'il n'avait pas de quoi se payer l'auberge à Jérusalem !
– Bonagrazia, c'est toi le bouc ! Et que mangeait Notre Seigneur à Jérusalem ?
– Et toi tu dirais que le cheval, qui reçoit de l'avoine de son maître pour survivre, a la propriété de l'avoine ?
– Tu vois bien que tu compares Christ à un cheval…
– Non, c'est toi qui compares Christ à un prélat simoniaque de ta cour, chantepleure d'excréments !
– Oui ? Et combien de fois le Saint-Siège a dû endosser des procès pour défendre vos biens ?
– Les biens de l'Église, pas les nôtres ! Nous, nous en avions l'usage !
– L'usage pour les dévorer, pour vous fabriquer de charmantes églises avec des statues d'or, hypocrites, vaisseaux d'iniquité, sépulcres blanchis, sentines de vices ! Vous le savez bien, que c'est la charité, et non la pauvreté, le principe de la vie parfaite !
– Ça, c'est votre glouton de Thomas qui l'a dit !
– Attention à toi, impie ! Celui que tu appelles glouton est un saint de la Sainte Église romaine !
– Saint de mes sandales, canonisé par Jean pour irriter les Franciscains ! Votre pape ne peut pas faire de saints, car c'est un hérétique ! Mieux, c'est un hérésiarque !
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– Attention à ce que tu dis, porc, fils de la prostituée de Babylone et d'autres roulures encore ! Ubertin n'était pas auprès de l'empereur, mais se trouvait justement en Avignon, au service du cardinal Orsini, et le pape l'envoyait comme messager en Aragon !
– Je le sais, je sais qu'il faisait vœu de pauvreté à la table du cardinal, comme il le fait maintenant dans l'abbaye la plus riche de la péninsule ! Ubertin, si tu n'y étais pas, toi, qui a suggéré à Louis de se servir de tes écrits ?
– Est-ce ma faute si Louis lit mes écrits ? Il ne peut certes pas lire les tiens, illettré que tu es !
– Moi, un illettré ? Il était lettré votre François qui gardait les oies ?
– Tu as blasphémé !
– C'est toi qui blasphèmes, fraticelle au balais rôti !
– Moi je n'ai jamais rôti de balais et tu le sais bien !
– Bien sûr que si, avec tes fraticelles, quand tu t'enfilais dans le lit de Claire de Montfaucon !
– Que Dieu te foudroie ! J'étais inquisiteur en ce temps-là, et Claire avait déjà expiré en odeur de sainteté !
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-Qu'est-ce qui vous effraie le plus dans la pureté ? demandais-je.
-La hâte répondit, Guillaume.
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– Mais l'unicorne est-il un mensonge ? C'est un animal d'une grande douceur et hautement symbolique. Figure de Christ et de la chasteté, il ne peut être capturé qu'en plaçant une vierge dans une forêt, de façon que l'animal, attiré par son odeur très chaste, aille poser sa tête dans son giron, s'offrant comme proie aux lacs des chasseurs.
– C'est ce qu'on dit, Adso. Mais beaucoup sont enclins à penser qu'il s'agit là d'une fable inventée par les païens.
– Quelle déception, dis-je. J'aurais eu plaisir à en rencontrer un au détour d'un chemin forestier. Autrement, quel plaisir peut-on prendre à traverser une forêt ?
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Mais alors, osai-je commenter, vous êtes encore loin de la solution…
– J'en suis très près, dit Guillaume, mais je ne sais pas de laquelle.
– Donc, vous n'avez pas qu'une seule réponse à vos questions ?
– Adso, si c'était le cas, j'enseignerai la théologie à Paris ?
– À Paris, ils l'ont toujours, la vraie réponse ?
– Jamais, dit Guillaume, mais ils sont très sûrs de leurs erreurs.
– Et vous, dis-je avec une infantile impertinence, vous ne commettez jamais d'erreurs ?
– Souvent, répondit-il. Mais au lieu d'en concevoir une seule, j'en imagine beaucoup, ainsi je ne deviens l'esclave d'aucune."
J'eus l'impression que Guillaume n'était point du tout intéressé à la vérité, qui n'est rien d'autre que l'adéquation entre la chose et l'intellect. Lui, au contraire, il se divertissait à imaginer le plus de possibles qu'il était possible.
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