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Critiques de Umberto Eco (1117)
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Le Nom de la rose

Comme l'ont déjà écrit d'autres commentateurs, c'est un "polar médiéval" particulièrement réussi, très accrocheur et en même temps érudit. U. Eco, décidément, est un homme très intelligent et un grand écrivain. Il n'est pas fréquent de pouvoir lire des romans historiques remarquables.

Pour ne rien gâter, le film qui en a été tiré est, lui aussi, une sorte de chef d'oeuvre.
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Apostille au Nom de la rose

Une apostille, un gros « Post Scriptum » de la part d’Umberto Ecco pour son chef d’œuvre « Le nom de la rose ».



Un petit opus que tous les amateurs du désormais célèbre « roman policier médiéval » ne doivent pas manquer de lire ; accompagnés par les curieux (comme moi) de la genèse d’une œuvre. Umberto Eco revient en effet en sept courts chapitres pour expliquer.



Pourquoi le Moyen Age ? Pourquoi en 1327 ? Pourquoi fin novembre ? Pourquoi une bibliothèque conçue en labyrinthe ? Pourquoi ? Pourquoi ?…

Un petit ajout érudit au remarquable « Le nom de la rose ». Un petit ajout qui ne répond pas à toutes les questions que suscite la lecture du Nom de la Rose, mais qui apporte un éclairage particulier à l’œuvre, notamment au sujet des bibliothèques médiévales.

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Le Pendule De Foucault

Ce roman est sans doute le meilleur d'Umberto Eco, à la fois le plus érudit des romanciers et le plus romanesque des érudits. C'est un livre très prenant et intriguant, qui est truffé de références historiques (ce qui peut, il est vrai, rebuter dans un permier temps le lecteur) tout en étant divertissant. Il ouvre des perspectives étourdissantes, un peu comme « L’aleph » de Borges. Depuis, Eco a été beaucoup copié (je ne citerai pas de nom mais vous voyez qui je veux dire...)mais heureusement jamais égalé.
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Le Nom de la rose

J'ai récemment eu le plaisir de plonger dans l'univers envoûtant du roman "Le Nom de la Rose" d'Umberto Eco, mais cette fois-ci sous une forme différente : en version audio sur Audible. Cette expérience a ajouté une dimension nouvelle à ma lecture, m'emportant dans un rythme envoûtant dès les premières notes.



Dans une abbaye bénédictine située entre Provence et Ligurie, un moine est assassiné en 1327. C'est dans ce lieu voué au silence et à la prière, admiré de tout l’Occident pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque, que se déroule l’enquête de Guillaume de Baskerville, un ex-inquisiteur prié par l’Abbé d’éclaircir au plus vite les raisons de la mort du moine retrouvé sans vie au pied des murailles. Tout se jouera dans l’enceinte de l’abbaye pendant sept jours…



Dès les premières minutes, je me suis laissée emporter par l'apprentissage fascinant de Adso, le jeune novice, et par la relation complice entre lui et son mentor, Guillaume. Leurs échanges étaient d'une profondeur captivante, enrichissant ma compréhension de l'intrigue et de ses enjeux.



Ce qui m'a particulièrement séduite dans cette lecture, c'est le minutieux suivi du rythme quotidien d'un monastère, avec ses offices, ses travaux et tout ce qui se passe en coulisses. Cette immersion dans la vie monastique m'a permis de me sentir véritablement transportée à une autre époque, en observatrice privilégiée de ces vies dédiées à la spiritualité.



De plus, j'ai été ravie par l'insertion de textes en latin tout au long du récit. Cette langue, bien que morte, revêt une importance cruciale dans l'intrigue et dans la compréhension des événements. Cela m'a incitée à réfléchir sur l'importance de préserver et d'étudier ces langues anciennes qui ont façonné notre histoire.



En résumé, "Le Nom de la Rose" est un livre admirablement écrit, qui offre une immersion totale dans un monde complexe et fascinant, tout en nous invitant à réfléchir sur des thèmes intemporels. Une lecture que je recommande chaudement à tous les amateurs de mystères historiques et de récits intelligents.
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Le Nom de la rose

Une quasi jubilation que de s'immerger dans le monde d'une époque troublée, certes révolue mais éveillant un écho certain dans nos esprits mis en éveil par le biais de cette relecture

L'apanage d'un tres grand auteur ayant le mérite de remettre au grand jour ,- et avec le succès compréhensible qu'il se doit- les grandes lignes historiques et culturelles

Un roman conçu comme un rébus mené " tambour battant " sonnant comme un rappel

Style imagé aux résonnances apocalyptiques truffé de références d'importance

A voir comme un dépassement et des évènements sans doute et de soi

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Le Nom de la rose

Ce roman est presque comparable à un essai, tant il est dense et recèle d'informations, d'anecdotes, d'idées, de faits historiques... si l'intrigue policière est vraiment très bien menée, cohérente, elle n'est presque qu'une excuse pour le développement de l'histoire du livre et de l'inquisition qui l'englobe.

Eco montre de manière saisissante la rigidification de la pensée dans l'Eglise catholique, le poids de plus en plus lourd de l'Inquisition et une lecture très fermée des Evangiles, aboutissant au crime et à la dissimulation.

Erudit, distrayant (mais oui !), ce livre est à lire et relire.
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Le Nom de la rose

Un épais roman bien compliqué à achever. "Le nom de la rose" est bien plus que son intrigue policière, c'est un pavé d'érudition sur la religion chrétienne et ses différents courants théologiques. Quand notre affinité à la religion, en tant qu'organisation institutionnelle forgée par les hommes, se trouve être déjà bien abîmée, il devient très compliqué de supporter toutes ces confrontations idéologico-politiques. Bien évidemment, pour corser l'ensemble, Umberto Eco se fait un plaisir d'intégrer sa série de meurtres en pleine Inquisition. Que j'adore cette période de manipulation bien perverse où tout est fait pour que les victimes aient toujours tort…



Heureusement, le duo d'enquêteurs adoucit cet irritant contexte. Guillaume de Baskerville irradie ce monastère de son ouverture d'esprit, de sa culture et de sa bienveillance. Autant d'éléments qui rattrapent son passif d'inquisiteur. A ses côtés, Adso de Melk joue parfaitement son rôle d'assistant/élève.



Une fois ma lecture achevée, j'ai poussé le vice jusqu'à visionner le film. Je le connaissais de nom et bien qu'on y retrouve, sans surprise, tous les éléments majeurs du roman, le choix de Sean Connery dans le rôle de Guillaume de Baskerville s'avère parfait au point que j'en préfère presque la version cinématographique à la version littéraire, et ce malgré les différences qui les séparent en deux œuvres quasi-distinctes.



Challenge MULTI-DÉFIS 2019 : Un roman policier historique

Challenge PAVÉS 2019
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Le Nom de la rose

On retient plus volontiers le film que le livre, et aujourd'hui j'avoue que les deux se mélange, mais j'ai tellement apprécié les 2 !

L'écriture d'Ecco est très érudite, détaillée, mais reste agréable à lire ; la finesse des descriptions (architecture, personnages, livres…) est un vrai plaisir.

Du suspens, des intrigues, un enquêteur aussi fin que mystérieux, un monde clos et angoissant, on est dans un vrai thriller !

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Le Nom de la rose

La lecture de ce pavé demande concentration et force à la réflexion quant aux échanges philosophiques et théologiques de Guillaume de Baskerville et de ses interlocuteurs.

Quel travail! Quel érudition! C'est vraiment intelligent, bien fait et incroyablement documenté.

Les personnages sont très précis et l'intrigue superbement ficelée....

Ce n'est pas une lecture facile car très dense en références antiques, moyenâgeuses et théologiques!

J'adorais tellement le film que j'ai incroyablement tardé à lire le livre... c'était une erreur, la voici réparée!!!!!
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Le Nom de la rose

Classique parmi les classiques du polar, j’avais hâte de lire ce fameux roman. Je ne suis pas une grande lectrice de ce genre littéraire, mais je tire mon chapeau à l’écrivain pour la construction de son intrigue principale. Les indices donnés au compte-goutte, qui se croisent pour mieux se séparer, et l’ambiance pleine de mystère qui plane sur les lieux du crime m’ont embarquée. Le dénouement est peut-être un poil rapide, compte tenu de la taille de la narration, mais je me suis laissé bercer par les raisonnements de Guillaume et l’apprentissage de son secrétaire Adso.



C’est d’ailleurs ce dernier, encore adolescent, qui narre l’histoire. Ses descriptions sont longuettes, et j’avoue avoir sauté quelques lignes de temps en temps, idem pour les citations latines parsemant l’ensemble du roman.



J’ai beaucoup aimé les bases historiques fournies par Umberto Eco, les mœurs et les croyances des moines, les débuts balbutiants de la science, l’Histoire de notre royaume dans les années 1300… tout y passe. Ce fut très instructif de comprendre le passé de notre monde actuel et de faire le parallèle avec les religieux extrémistes d’aujourd’hui.



La plume de l’auteur s’est révélée parfois alambiquée, chose forcée pour coller à l’époque du récit. Les questions sur la place des livres, des bibliothèques et du Savoir en général sont également intéressantes, tout comme les valeurs développées : tolérance, ouverture d’esprit, Vérité… les passages philosophiques ne manquent pas.



En conclusion : un excellent polar historico-philosophique contenant quelques longueurs.
Lien : http://ma-boite-de-pandore.e..
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Le cimetière de Prague

Trente ans après Le Nom de la rose, voici le dernier roman d'Umberto Eco. Enorme succès en Italie, et il y a de quoi !

Comme tous ses autres romans, il comporte une intrigue à rebondissements qui tient en haleine. Egalement comme dans tous les autres, l'époque du cadre détermine, outre la trame, le style ainsi que le climat intellectuel, par un système complexe de renvois littéraires et par leur imitation, citation et pastiche. Comme dans certains autres, nous sommes en présence d'une structure double entre intrigue (alias : story, ou fabula) et histoire (alias : plot, ou sjuzet - diraient les formalistes russes). Comme dans L'Ile du jour d'avant, le héros est lui-même dédoublé en deux alter-ego (ici un pseudo-abbé et un pseudo-notaire). Comme dans Le Nom de la rose, la description initiale dans les toutes premières pages est simplement merveilleuse. Comme dans Le Pendule de Foucault, il est amplement question de falsification, de calomnie, d'hermétisme, d'occultisme, de franc-maçonnerie... Comme dans Baudolino, le héros est un falsificateur, un menteur, un fraudeur, en beaucoup plus crapuleux cette fois-ci. Fin des analogies. Fin des remarques de forme-structure.

Le cadre donc, c'est le XIXe siècle (avec ses feuilletons et ses Dumas et Eugène Sue) entre Turin, Palerme et surtout Paris, et les chapitres d'Histoire directement convoqués : le Risorgimento (mouvement pour l'unification du Royaume d'Italie) et la Commune de Paris (1870). S'il faut caractériser en un seul mot le contexte intellectuel, il s'agit de la résurgence massive de l'antisémitisme en Europe, avec la diffusion de la phobie du "complot judaïco-maçonnique mondial", créée ou alimentée par deux célèbres faux historiques : le Protocole des Sages de Sion et, comme épilogue, le bordereau Dreyfus. Entre parenthèses, une lecture psychanalytique à plusieurs niveaux du protagoniste, de son dédoublement et aussi de son antisémitisme, est possible, grâce à un savoureux clin d'oeil au Juif autrichien ("ou allemand, c'est pareil" !) le docteur Froïde, consommateur de cocaïne...

Le (double) anti-héros représente donc un salaud d'espion envoyé infiltrer les garibaldiens, puis créer de toutes pièces les fameux faux, ainsi qu'orchestrer des campagnes de désinformation tantôt anti-jésuites, tantôt anti-maçonniques, tantôt anti-satanistes, tantôt - pour son plus grand bonheur ! - antisémites.

L'auteur précise qu'à part ce personnage, tous les autres parmi ses complices et ses victimes ont réellement existé et commis les actes leur étant inscrits ; et quant au protagoniste, "il fait des choses qui ont été réellement faites, sauf qu'il en fait beaucoup, qui ont donc probablement eu des auteurs différents. Mais, sait-on jamais, lorsqu'on évolue entre services secrets, agents doubles, officiers félons, ecclésiastiques pécheurs, tout peut advenir. Même que l'unique personnage inventé de cette histoire soit le plus vrai de tous, et qu'il ressemble énormément à d'autres qui sont encore parmi nous."...

Cette dernière considération sonnait comme une promesse aux Italiens, observateurs toujours avides de la chose politique... Pour ma part, cet engagement (on parle d'intellectuel "engagé", n'est-ce pas) n'a pas été véritablement tenu, car les similitudes attendues sont insuffisantes, surtout sur le plan... luxurieux. Le débat italien trouve cependant un autre aliment nourrissant lié à son air du temps : tout ce qui gravite autour des commémorations du 150ème anniversaire de l'Unité nationale.

Mais même en-dehors de ces questions très péninsulaires, et je dirais également au-delà des lecteurs français qui sont privilégiés pour d'autres aspects, tout un chacun y peut trouver son compte, son plaisir et, naturellement, une très grande actualité - désinformation, falsification, complots... etc. -.



[critique datée 15/01/2011]
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Le Nom de la rose

L'oeuvre est archi connue, notamment grace à une adptation cinéma remarquable de J. J. Annaud. Personnellement j'ai relu, m^me en connaissant la fin de ce polar, plusieurs fois ce livre tant je demeure séduit par l'ambiance et le style.

Et puis ce livre est aussi passionnant avec cette querelle entre le clergé séculier papal, inondé de richesse dans un monde de pauvreté extrême, et les ordres mendiants, là les fransiscains qui souhaitent rester le plus proche possible des enseignements de simplicité et de pauvreté de la parole du christ.

Ces débats préfigurent ceux qui feront rage avec les guerres de religions qui embraseront toute l'Europe au XVI et XVII siècle

L'intervention de l'inquisition rappelleque l'intégrisme sanguinaire a été aussi porté par une certaine église...
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Le Nom de la rose

Il est vraiment nécessaire de lire le livre avant de voir le film. Le livre comme le film n’en prendront que plus de sens. « Le Nom de la rose » est un polar médiéval, étrangeté d’une période où l’institution de l’Inquisition résolvait rapidement tout questionnement, par la Question. C’est un livre à sept chapitres comme autant de jours pour créer la Terre à une époque où le temps et les nombres avaient autant de valeur symbolique que mathématique. Justement, dans ce monde où les croyances s’opposent à la raison, la religion à la science, les franciscains aux dominicains, le pape à l’empereur, Guillaume de Baskerville, ce Sherlock Holmes médiéval et son Watson, Adso de Melck, le narrateur, ne se confrontent vraiment ni au prieur, ni à l’Inquisiteur Bernardo Gui, ni même à Jorge le bibliothécaire aveugle. Car le personnage principal de ce récit est la bibliothèque. Inexpugnable, labyrinthique, véritable et vénérable maîtresse de l’abbaye, elle en est le centre où s’articule son pouvoir, son rayonnement et sa puissance. Quel livre conserver, quel livre autoriser à copier, dans quelle pièce le ranger, comment le retrouver dans un fichier qui fonctionne bizarrement par ordre chronologique d’entrée ? Cette bibliothèque est moins un conservatoire des livres que leur forteresse ; elle les conserve à l’encontre de ses lecteurs et n’a pour vertu que la seule nécessité de les posséder. La représentation du monde qu’elle donne est partielle et partiale, l’accès au savoir est réglementé voire interdit, de fait, la bibliothèque ne donne pas à lire, elle garde le savoir comme un avare ses sous. A quels saints se vouer pour trouver le salut dans un monde où l’esprit critique relève du péché d’orgueil ?
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Cinq questions de morale

Umberto est un auteur que j’adore retrouver, même s’il force à l’humilité : il parle 17 langues, peut autant vous parlez du Moyen-Âge lituanien que de la géopolitique de Nouvelle-Zélande, alors que moi j’annonce à grands cris à qui veut l’entendre que je parviens à retenir 50 verbes irréguliers d’une langue étrangère avec moins de 5 % d’erreur.



Ceci étant dit, j’adore ses analyses, et même si je ne suis parfois pas d’accord avec ses conclusions, je trouve qu’il est rare aujourd’hui de trouver des gens capables de vous expliquer ce qui se cache derrière un sujet d’actualité en quelques pages, sans avoir recours à un jargon incompréhensible ou à des formules toutes faites.



Ici, nous abordons donc l’utilité de la guerre, le fascisme et ses éternelles repousses, l’évolution de la presse, la morale des athées et la gestion des migrations. Même si certains textes ont été écrits il y a plus de dix ans, j’ai été surpris de les trouver toujours très actuels, et même souvent plus explicatifs que les analyses récentes que j’ai pu lire sur l’un ou l’autre sujet. Et quand des textes restent pertinents alors que le sujet d’actualité qui les a motivés a disparu des mémoires, c’est quand même un très bon signe…
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Le Nom de la rose

Une sordide affaire de crimes au Moyen-âge au coeur d'une abbaye pleine de mystères.



1327, Guillaume de Baskerville, frère franciscain et ancien inquisiteur, est appelé à rejoindre une abbaye bénédictine, en Italie du nord, entre Provence et Ligurie et y mener une enquête sur la mort violente d'un moine.



Le corps du malheureux, déchiqueté par les rochers, avait été retrouvé le lendemain d'une nuit où soufflait une tempête de neige. L'homicide ne fait aucun doute pour frère Guillaume, esprit fin et déductif bien au delà commun.



Dans ce Moyen-Âge arriéré, la vie des moines n'est pas aussi conforme à l'Evangile qu'on pourrait s'y attendre et les cadavres s'enchainent durant une semaine. L'ennemi semble avoir une coudée d'avance sur Guillaume et perpétue des assassinats à chaque fois plus sordides.



Aldo de Melk, le secrétaire de frère Guillaume, raconte cette enquête terrible et perd toute son innocence (dans tous les sens du terme) au cours de cette aventure philosophique, métaphysique, multidimensionnelle où il sera en pleine confusion face au mensonge et à la turpitude de ces moines.



« La bibliothèque est née selon un destin resté obscur pour tous au cours des siècles et qu'aucun des moines n'est appelé à connaître. »



Le mystère tourne très vite autour de la bibliothèque située dans l'Edifice, lieu élevé au dessus de l'église elle-même. Nul ne peut rentrer dans cet endroit. Cet interdit concerne également frère Guillaume qui devra s'y conformer de façon absolue. Telle est la règle. Il peut circuler librement sauf en cet endroit étrange capable de se défendre tout seul. Sortilège maléfique ? Action divine contre les hérésies qui s'installent en terre chrétienne ?



Pour l'abbé, véritable homme de foi, l'endroit est en effet ambivalent, à l'image de la connaissance où le mensonge et la vérité s'entremêlent sans cesse.



Mon avis



Commencer un roman policier par les premiers mots de l'Evangile selon Saint Jean « au commencement était le Verbe… » traduit soit un goût déraisonnable pour la provocation ou un travail d'esthète amoureux du langage, des idées et de la connaissance. Ou peut-être tout cela en même temps.



Baskerville – Sherlock Holmes : l'hommage ne fait pas de doute. Tout fin lettré qu'il est, l'auteur ne méprise pas la littérature facile et on retrouve cette ambiance où le surnaturel ne semble jamais très loin de la raison.



Dans son récit, Umberto Eco suit une unité de temps au rythme de la liturgie des heures. Cette technique plonge le lecteur dans le quotidien des moines et donne à son récit un tempo troublant, malgré les détours intellectuels et les textes en latin qui jalonnent ce roman.



Nourri de références livresques et de détails touffus, délire pour l'esprit, l'humour de son écriture baroque pointe à chaque page.



Ce roman est un régal. Mais gardez-vous de rire... cela pourrait vous être fatal.
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Le Nom de la rose

Quel travail d'orfèvre ! A travers ce livre, on ne peut que voir le génie de Umberto Eco.



Guillaume de Baskerville et son disciple Adso de Melk, rappelant très fortement le duo Sherlock Holmes/Dr Watson, notamment dans le choix de l'auteur pour le narrateur, prennent place dans cette abbaye bénédictine aux apparences dévotes, occultant l'hérésie qui y règne secrètement. L'intrigue est à l'image de la bibliothèque, dédaléenne, où d'innombrables hypothèses s'y mêlent et s'emmêlent jusqu'à nous retourner le cerveau.

Le personnage Guillaume sert justement de repère dans cet écheveau inextricable, perçant le mystérieux des meurtres avec de multiples hypothèses. Le tout est savoir laquelle correspond car toutes l'expliquent.



Le moyen âge est une époque trop souvent bafouée pour ce qu'elle n'était pas. Ici, l'auteur en tant que médiéviste, dresse, sans que cela soit son but, une ode à cette époque riche de mystères et d'histoires et nous exhorte à nous y intéresser de près. L'auteur a su attisé ma curiosité à propos du Moyen-âge, qui désormais m'intéresse.



Cependant, je dois concéder que j'ai eu quelques difficultés à accrocher à certains passages du roman, surtout lors de longues descriptions. J'ai eu une soudaine baisse d'intérêt après la déduction faite par Guillaume, digne de Sherlock, concernant le cheval Brunel. L'immense interêt suscité dès le début par cette superbe déduction est, à mon gout, trop soudainement cassée par les longues descriptions qui suivent. De plus, elles sont susceptibles de faire lâcher ce roman à certain lecteur, ce qui serait fort dommage en vue de la qualité de celui-ci.



Le final est tout simplement époustouflant et vient conclure le roman magistralement, rendant ce qui précède encore meilleur.

















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Le Pendule De Foucault

Trois amis érudits travaillant au sein d'une même maison d'édition décident, pour s'amuser, d'inventer un Plan, un complot mondial, en mélangeant une multitude de sujets et de faits. Ils ne se doutent pas que leur création va les dépasser... Ce dense pavé, qui nous plonge dans le monde de l'occultisme, retrace l'histoire d'une blague qui tourne très mal.



Ce bouquin, c'est du Dan Brown en mieux écrit et beaucoup moins accessible. Je n'ai malheureusement pas les connaissances culturelles, littéraires, linguistiques, mathématiques, scientifiques et théologiques pour l'apprécier à sa juste valeur. Du coup, je n'ai pas du tout réussi à entrer dans l'histoire. Ce sont les 100 premières pages qui ont été les plus difficiles, j'ai bien cru que je n'allais jamais achever "Le pendule de Foucault" ! J'aurais aimé avoir plein de notes de bas de page mais j'ai vite compris que ça constituerait quasiment un second bouquin.



J'ai quand même pu apprécier l'atmosphère de ce roman, le cynisme des personnages et le côté complètement absurde du Plan.



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Le Pendule De Foucault

Le Pendule de Foucault est un formidable roman qui pour une fois se passe à notre époque, et est très abordable par rapport aux autres oeuvres dUmberto Eco. Ce dernier nous montre encore une fois l'étendue de sa culture générale sans pour autant en faire étalage. Il arrive en une seule page à mélanger Nazis, Templiers et les Rose-croix...

Mëme si j'ai eu tout à la fin "l'impression de m'être bien fait rouler dans la farine" j'ai vraiment dévoré le livre. Et puis je l'ai pris sous le bras et suis allé voir faire un tour au Musée des Arts & Métier, voir le fameux périscope et puis sous la voute de l'église LE Pendule.

C'était en 1990 et je m'en souviens encore...
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L'Île du jour d'avant

Un des derniers livres lu en 2022. Je dois dire que cela fut, sans conteste, le plus complexe de tous ceux que j’ai lu depuis bien des années.



La complexité est liée à un vocabulaire extrêmement étendu et spécialisé. En moyenne 1 à 2 mots par page m’étaient inconnus. Et si je pouvais faire abstraction de certains mots car le contexte était clair (beaucoup de vocabulaires marins), dans d’autres cas, cela m’était impossible.



En effet le texte devenait incompréhensible. D’ailleurs le traducteur / la traductrice a du s’arracher les cheveux pour trouver tous ces mots.



Mais la complexité ne s’arrête pas là. En effet l’histoire est également très imbriquée entre des songes, des réminiscences, différents personnages etc ce qui rend la lecture assez difficile. J’avais d’ailleurs commencé ce livre en 2009 et je l’avais abandonné en cours.



Cette fois je suis allée jusqu’au bout. J’ai maintenant à trier les centaines de mots que je ne connaissais pas…. Quant à savoir si je continuerai ma découverte de Umberto Eco, sans doute mais pas de suite.
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Le Nom de la rose

Lire ce livre, c'est un peu comme avoir une paire de lunettes à travers laquelle on peut regarder l'histoire de l'homme. Il explique comment le monde européen, après la crise brutale de l'Empire romain, a réussi à récupérer un moment tragique mais pas aussi mauvais qu'on nous l'a longtemps représenter, l'époque médiévale. 

Ce roman n'a plus besoin d'être présenté, Le Nom de la rose est un best-seller international depuis plus de quarante ans. Il est connu du grand public également grâce à l' adaptation cinématographique de Jean-Jacques Annaud , qui s'est servi de la scénographie de Dante Ferretti et de la direction historique du médiéviste Jacques Le Goff, ainsi que de l'excellente interprétation de Sean Connery dans le rôle du héros. Rett. Situé dans un monastère bénédictin du nord de l'Italie, l'histoire se déroule sur sept jours à la fin de l'année 1327, à cette époque dont Eco disait qu'il était comme son imagination quotidienne. Les protagonistes sont le frère Guillaume de Baskerville et le novice Adso de Melk, venus au monastère pour participer à une rencontre entre les franciscains et les émissaires pontificaux avignonnais sur le thème de la pauvreté dans l'Église. Pendant leur séjour, ils se retrouvent témoins et enquêtent sur une série de meurtres qui semblent suivre les sept Trompettes de l'Apocalypse, et finissent par révéler un secret mortel gardé dans le cœur labyrinthique du monastère. Roman historique, théologique, philosophique, roman policier : le nom de la rose est un peu tout cela et sa grandeur est d'être un texte savant et populaire à la fois , sans contradiction dans cette dichotomie. Ceci est rendu possible grâce aux multiples niveaux de lecture qu'il propose aux lecteurs, qu'ils soient intéressés par l'aspect plus romanesque du texte ou par celui plus proprement philologique.  Le Nom de la Rose se termine par une phrase en latin : "Stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus" (La rose primitive n'existe que dans le nom, nous ne possédons que des noms nus). Eco lui-même a nié qu'il ait voulu retrouver Shakespeare: "Une rose de n'importe quel autre nom sentirait aussi bon":dans ce vers Shakespeare dit que les mots ne comptent pour rien et que la rose serait une rose quel que soit le nom que nous avons donné. Eco soutient que lorsque les choses n'existent plus, seuls les mots restent, donc à la fin de la vie d'une rose, ce qui reste est le nom de l'universel.

“L'idée du Nom de la Rose m'est venue presque par hasard et je l'ai aimé car la rose est une figure symbolique tellement chargée de sens qu'elle n'en a presque plus : rose mystique, et la rose a vécu ce que vivent les roses, la guerre des deux roses, une rose est une rose est une rose, les Rose-Croix, merci pour les roses magnifiques... Un titre doit brouiller les idées, pas les régimenter” nous dit Umberto Eco.

Je suis d'accord avec ceux qui disent que ce roman devrait être proposé comme lecture dans les écoles . D'abord parce que la structure est celle d'un roman d'investigation, ce qui le rend très agréable et captivant , élément essentiel pour impliquer les enfants. Umberto Eco lui-même soutenait que « malgré tout, un roman doit divertir aussi et surtout par l'intrigue ». Et Le Nom de la rose y réussit très bien, avec ce mélange de mystère, de suspense et d'enquêtes déductives qui rappellent le polar  de la meilleure tradition anglo-saxonne et maintiennent l'attention et la curiosité du lecteur jusqu'au bout. 

Le protagoniste Guillaume de Baskerville reprend par son nom et son sens de l'investigation, Sherlock Holmes d'Arthur Conan Doyle. Cet hommage est également renforcé par la présence d'une sorte de Dr Watson dans la figure d'Adso (notez l'assonance des deux noms), qui joue le rôle de narrateur a posteriori des événements. Ces échos « conandoyliens » explicites contribuent à la popularité du roman, car ils sont reconnaissables et appréciés du grand public.

De plus, Le Nom de la rose est un livre qui, avec une précision maniaque mais un naturel apparent, nous transporte à la fin du Moyen Âge et nous le fait connaître intimement , nous offrant une fresque rigoureuse des coutumes et des croyances d'une époque fascinante mais controversée, en à certains égards sombre mais en même temps plein de ces idées intellectuelles qui conduiront à l'humanisme et à la Renaissance. 

Et il le fait mieux qu'un manuel scolaire ne le pourrait jamais.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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