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Critiques de Vincent Hauuy (630)
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Le Tricycle rouge

Il y a des rencontres manquées avec des romans et des auteurs. Et là, très clairement, c'en est une, tellement j'ai eu du mal à m'intéresser à l'intrigue, j'ai même failli lâcher en cours de lecture, ce qui m'arrive rarement.

Ça démarre avec un goût de déjà lu, de déjà vu, mais pourquoi pas, chaque thriller ne peut pas être génialement original. Deux affaires qui semblent n'avoir rien en commun et qui forcément finissent par se relier : l'enquête d'un profileur sur une série de meurtres horribles qui portent la signature d'un serial killer présumé mort depuis cinq ans ; et un cold case, celui de la disparition d'un reporter disparu dans les années 1970, que cherche à résoudre une journaliste blogueuse.



Si le personnage du profileur m'a intéressée avec les zones d'ombre qui plane sur son passé , avec les flashs surnaturels qui l'assaillent et lui font « sentir » les scènes de crime avec une perspicacité incroyable, par la suite, je n'ai accroché sur rien.

Ni avec l'écriture, alourdie de clichés, de dialogues ordinaires.

Ni avec l'intrigue surchargée de personnages ( mafieux, CIA, victimes entre autres ), souvent confuse ( même si à l'arrivée on comprend comment les arcs narratifs se rejoignent ), ni avec la surenchère de péripéties spectaculaires peu cohérentes ou du moins peu vraisemblables qui rappellent des séries américaines de qualité moindre.

Ni avec le manque de profondeur des personnages principaux ( à part Noah le profiler ) notamment la journaliste blogueuse Sophie que j'ai trouvée très agaçante.



Bref, ce n'était pas un roman pour moi, je suis passée complètement à côté. Cela n'empêche qu'à l'occasion, je retenterai le coup avec cet auteur, qui sait ...
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Respirer le noir

Voici déjà le quatrième tome de cette collection délicieusement noire, développée autour de nos cinq sens et cette fois dédié à celui de l’odorat. Après « Ecouter le noir », « Regarder le noir » et « Toucher le noir », Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS nous invite donc à « Respirer le noir » en compagnie d’auteurs de renom, le temps de douze nouvelles qui devraient pouvoir réconcilier les plus sceptiques avec le genre.



1. R. J. Ellory – le parfum du laurier-rose

Qui de mieux que le maître du noir et grand fidèle de cette collection pour ouvrir ce bal olfactif ? R.J. Ellory invite à suivre les pas d’Anderson, un ancien policier qui sort de prison après une très longue détention pour un crime dont les souvenirs et les odeurs le poursuivent. Une histoire enveloppée d’un parfum de vengeance où l’odeur du sang se mélange régulièrement à celle du laurier-rose. Un récit parfaitement maîtrisé mêlant justice et crime !



2. Sophie Loubière – Respirer la mort

Déjà présente dans « Ecouter le noir », Sophie Loubière raconte les déboires de Willy, qui a développé un odorat hors norme suite à un accident de jeunesse. Un très bon récit qui débute la tête enfoncée dans une bouse de vache et qui développe des capacités olfactives pour le moins surprenantes au fil des pages…



3. Franck Bouysse – Je suis un poisson

Nouveau venu au sein de cette collection, Franck Bouysse se base sur une pathologie certes rare, mais bel et bien réelle pour nous conter le calvaire d’un homme atteint du Fish-Odor Syndrom. Malgré une chute assez prévisible, j’ai particulièrement apprécié la superbe plume de cet auteur qui invite à partager la solitude de cet individu souffrant d’un manque d’amour, incapable de nouer des relations sociales à cause de l’odeur nauséabonde qu’il dégage…



4. Mo Malø – Cristal qui sent

C’est sans grande surprise que Mo Malø décide de nous emmener au Groenland, région qu’il affectionne particulièrement au cœur de ses romans, pour une expédition visant à retrouver le carnet d’expédition d’un climatologue disparu depuis 90 ans. Un décor qui a le mérite de rafraîchir un peu le lecteur en cette période de canicule et un périple enneigé qui va révéler l’existence d’un cristal diffusant une odeur qui rend vite accro. Un bon récit dont la thématique se rapproche peut-être très/trop fort de la nouvelle de Sophie Loubière…



5. Dominique Maisons – Deux heures et trente minutes

Cet auteur que je découvre à l’occasion de cette nouvelle nous emmène dans les coulisses de l’Elysée, où la découverte d’un corps va mettre les sens de la sécurité nationale en alerte. Une enquête certes classique, mais parfaitement maîtrisée et un auteur dont je note le nom.



6. François-Xavier Dillard – Happy World

Ah, la voilà, la nouvelle qui va vous faire tourner les pages un peu plus vite et augmenter votre rythme cardiaque. « Happy World » est un parc d’attraction où une famille de quatre s’apprête à passer une journée de rêve…sauf qu’un étrange commando s’apprête à y perpétrer un attentat terroriste. Le bon père de famille que je suis a retenu son souffle en suivant les efforts de ce papa essayant de sauver sa famille… Une montagne russe d’émotions ! Bravo François-Xavier Dillard (« Prendre un enfant par la main ») !



7. Adeline Dieudonné – Glandy

L’autrice de l’excellent « La Vraie Vie » partage toute la misère d’Alexandre Glandy, un homme amoureux qui noie sa misère dans l’alcool. Si cette nouvelle parvient à restituer les odeurs fétides liées à la condition de cette homme désagréable buvant le peu d’argent que sa femme tente de mettre de côté, je n’ai malheureusement pas accroché à cette histoire. Probablement que l’incapacité de pouvoir m’attacher à un tel personnage n’y est pas étranger…



8. Hervé Commère – le monde d’après

Hervé Commère dresse le portrait d’une petite bourgade sur le déclin depuis que l’unique entreprise du coin a été contrainte de fermer ses portes. Si L’auteur de « Sauf » décrit avec grand brio l’amertume et les difficultés des habitants de ce bled croulant sous le chômage, le lien olfactif de cette nouvelle m’a par contre semblé bien léger. Bien aimé !



9. Vincent Hauuy – Miracle

Vincent Hauuy (lisez le « Le tricycle rouge » !) propose une nouvelle plus futuriste qui invite à plonger dans le cerveau d’un meurtrier comateux afin d’élucider un meurtre. Un récit d’anticipation qui invite le lecteur à découvrir la mémoire des odeurs afin de résoudre une enquête. Pas mal.



10. Jérôme Loubry – Les doux parfums du cimetière

Cette nouvelle de Jérôme Loubry (lisez « Les refuges » !) se déroule dans un cimetière en compagnie d’un gamin venant régulièrement se recueillir sur la tombe de sa mère. Si l’environnement sied donc parfaitement à l’ambiance noire de cette collection, le récit s’avère cependant le plus lumineux de tous. Outre ce petit garçon particulièrement attachant qui associe les autres visiteurs endeuillés à une odeur spécifique, j’ai beaucoup apprécié l’humanité qui accompagne ce petit conte tendre et poétique.



11. Chrystel Duchamp – L’amour à mort

En trois chapitres très courts, l’autrice de « Le sang des Belasko » et « Délivre-nous du mal » invite à suivre les déboires d’un homme victime d’une rupture amoureuse, qui passera du paradis à l’enfer via un passage par le purgatoire, poursuivi par l’odeur d’un bien étrange hôpital. Surprenant !



12. Barbara Abel & Karine Giebel – Petit nouveau

S’il y a un duo que l’on prend grand plaisir à retrouver au sein de cette collection qui m’aura incité à lire des nouvelles, c’est bien celui-ci ! Un récit à quatre mains inspiré d’un fait réel, qui réunit une nouvelle fois deux reines du polar, l’une française, l’autre bruxelloise. La cerise sur le gâteau, la touche finale de noirceur qui vous invite à refermer cet ouvrage la peur au ventre, presque avec l’envie de remettre cet horrible masque et à vous désinfecter les mains toutes les deux minutes, juste au cas où quelque chose de pire que le COVID viendrait menacer notre société… Brillant !



Ancré dans les problématiques de notre société actuelle grâce à plusieurs nouvelles très proches de la réalité, « Respirer le noir » propose des nouvelles certes inégales, ce qui est inhérent au genre, mais dans lesquelles je vous invite néanmoins à plonger le nez, surtout dans celles de François-Xavier Dillard et de Barbara Abel et Karine Giebel. Personnellement, je me prépare à goûter à nouveau du noir avec le cinquième et dernier volet de cette collection.



Et si vous n’avez pas encore eu votre dose de nouvelles, je vous invite vivement à lire « Chambres noires » de Karine Giebel… du très haut de gamme !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Le Tricycle rouge



" C'est le problème avec la beauté, elle est à double tranchant. “



Le tricycle rouge est LE roman qui m'a fait bousculer mon emploi du temps afin de retrouver un semblant de temps de lecture.



Énigmes, sixième sens, intrigues sont les maîtres mots de cette histoire où nous suivons Noah wallace à la conquête de ses souvenirs, au travers d'une enquête diaboliquement sanglante. Mais aussi Sophie Lavallée, blogueuse et journaliste prise en chasse par un gros poisson. Bernard et ses puzzles aussi complexe à résoudre que ses enquêtes et Clémence, dont l'intelligence n'a d'égal que son égo.



Nous entrons rapidement dans l'histoire, baignés dès le départ dans l'horreur du destin de ce garçonnet au tricycle rouge. Qui est-il ? Pourquoi était-il là ? Quel a été l'impact de l'accident sur les témoins ?



Il émane une souffrance certaine de ces personnages, notamment sur l'amnésie de Noah. Mais aussi de son collègue et ancien ami, Steve, que nous sentons dépérir. Et comment ne pas grimacer du sort qui s'acharne contre Sophie qui n'a plus de possibilité de retour.



Doit il poursuivre l'enquête? Renoncer à se retrouver? A t il le choix, quand tout porte à croire que les meurtres lui sont adressés? Et ses ami(e)s le sont ils vraiment ?



Ne vous y trompez pas. Si ce genre de scénario mêlant complot et trahison est monnaie courante, ce roman se démarque de par sa singularité. Les descriptions sont suffisantes et aucune lourdeur n'est a signalées. Pour un premier roman, je vous tire mon chapeau monsieur Hauuy.



Plus l'histoire avance, plus nous sommes pris dans son filet. Comme hypnotisé par la soif de réponse. Se voulant d'avancer jusqu'à lever le voile. Avancer jusqu'à savoir. Être dans la confidence.



“ Qui es tu Noah Wallace ? “



Non content d'avoir trouvé un thème prenant, l'auteur a réussi à me surprendre avec des phases paranormal qui ne gêne aucunement, (bien du contraire), la profondeur de son récit. Cela apporte une force supplémentaire, un atout solide pour accrocher le lecteur.



Pour conclure, j'ai juste envie de dire à l'auteur de foncer. De croire en ses idées et d'aller jusqu'au bout sans hésiter. C'est précisément celles-ci qui font sa force.



Comptant sur une suite rapide !



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Le brasier

"Il n'y a pas d'échappatoire à l'horreur"



Hé bien! Moi c'est dans ce thriller que je me suis échapée!



Un pure moment de joie que les retrouvailles avec les personnages du tome 1, (Tricycle rouge). Fidèles à eux-même, évoluants sous nos yeux. Mais l'auteurs nous a enrichis avec de nouveaux protagonistes, soulevant de nouvelles questions.



Noah, persuadé que son amie Sophie est vivante, malgré les preuves accablantes du contraire, se lance dans un périple, en quête de l'a seccourir. Avant cela, il lui faut retrouver son ancienne partenaire d'énigme. Clémence. Mais celle-ci n'est pas indemne et doit porter en son coeur, un bien lourd fardeau.



Va-t-il pouvoir l'aider à se reconstruire?

Pourront-ils sauver Sophie?



Je ne suis pas friande des romans traitant de grosses affaires étouffées, du FBI, etc. Mais... je tire ma révérence.



Ce n'est jamais facile, l'écriture d'un premier roman. Mais quand celui-ci fait succès, la conception du second se doit suivre en terme de promesses! L'amorce est parfaite.



Le talent de l'auteur , fait la différence.

Un Brasier, oui, mais d'émotions.

Il y a une âme à ce livre.



Vincent Hauuy, nous plonge à nouveau dans l'horreur, la cruauté, et la bonté de ce que peux être la vie. On retrouve l'esprit d'équipe, les conspirations, et les plaisirs du casse-tête. J'ai à nouveau ressentis les frissons, la crainte, l'espoir, tout comme le plaisirs, la hâte, et la peur.



Le "méchant" de l'histoire est magnifiquement travaillé. Son parcours est touchant, dure, et tristement possible. J'ai eue beaucoup d'émotions pour lui. Que serions-nous devenus, si nous avions vécus.... un passé similaire?

Jusqu'où perdrions nous la raison?



Je ne peux que conseiller ce roman.



Son intrigue, haletante, ainsi que ses sauts dans le passé ne font qu'accentuer la qualité de l'histoire. Noah est toujours aussi attachant, et ses dons ajoutes une puissance particuliére.



Je souhaite juste ( déjà !) découvrir la suite.

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Dans la toile

« Tu n’as aucun éclat, ma colombe »



Trouver l’éclat, c'est ce qu’Isabelle souhaiterait. Faisant face à ses démons, c'est angoissée, paranoïaque et désorientée qu’Isabelle prend une décision; elle et son mari, Franck, vont tout quitter pour rejoindre les Vosges. Finis la thérapie, c’est l’air nouveau qui lui permettra d'oublier la fusillade.



Franck a trouvé l'endroit idéal!

Un chalet spacieux, sublimé de ses bois, loin de tout.



Isolé, oui, mais pas tout à fait, car tout à coté se trouve une grande propriété. Un domaine froid, emmuré et impersonnel où on peut se sentir ("prisonnier?") , à l’écart, derrière ses grandes grilles de fer cadenassées.



L’hiver guette, le chien rôde, le fantôme passe.



C'est dans cet atmosphère oppressante que nous suivrons la progression du couple, mais surtout d’une femme désorientée, une fausse jumelle victime de crises nerveuse… et d’hystérie.



Sujette à des absences, des trous noirs, elle vit dans un flou continu, dans l’oubli constant. Quest il advenue de sa sœur? Mystère. Franck le sait il?



Que faire si elle ne peut plus se fier à elle-même ?



À quelle branche s’accrocher ?



Son mari, énigmatique, attentif et attentionné, a-t-il des motivations cachées ? Lui qui a sacrifié sans discuter une vie aisée, lui qui possédait un cabinet florissant et qui se retrouve soudain... perdu au milieu d’une ville inconnue, dans l’unique but d’aider sa femme.



n’est-il pas un brin trop parfait ?



Un roman comme on en trouve peu et une écriture au bord de la perfection, dénudé de toutes lourdeurs.



Un scénario rebondissant et un chef-d’œuvre prend vie.
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Survivre

Florian Starck, ancien journaliste qui donnait des conférences partout dans le monde sur le réchauffement climatique a tout laissé tomber quand un ouragan a coûté la vie à sa femme et à sa fille alors qu’il n’était pas avec elles. Rongé par la culpabilité et le chagrin il a quitté Paris, la « civilisation » pour se transformer en ermite dans les Alpes, où il vit en autarcie, chasseur-cueilleur dans sa cabane dans les arbres.



Sa sœur, ministre de l’Intérieur, le convoque car leur frère Pierrick qui travaillait comme conseiller auprès d’un magnat de l’Intelligence Artificielle, Alejandro Perez qui a d’ailleurs reçu le prix Nobel pour ses travaux, a brusquement disparu. Ils étaient de mettre au point une sorte de jeu, téléréalité « Survivre ». Elle tente de le convaincre d’aller enquêter…



Dans un premier temps, il refuse et retourne dans son havre de paix. Mais les pillards rodent, détruisant tout sur son passage et sa cabane, son potager ont été mis à sac, et un meurtre a même été commis dans le camp de réfugiés climatique, tout près.



Il s’envole pour l’Idaho, rencontre Perez, est observé, questionné sous toutes les coutures par Chloé, Intelligence Artificielle pour être recruté comme coach dans le jeu. Et on lui adjoint comme concurrente à former Zoé…



Le centre est ultra-sécurisé, des drones partout, abris de survie, aux USA dont le président Johnson est encore plus irresponsable que Trump, comme quoi on peut toujours faire mieux dans la connerie humaine :



« … j’ai du mal à considérer la destitution de Johnson comme une mauvaise nouvelle. Ce type est l’enfant maudit de Trump et Bolsonaro… »



A l’extérieur, les ouragans, les catastrophes climatiques se multiplient, les glaciers ont fondu, le niveau des océans monté donc englouti des pans entiers des côtes. Dans ce chaos où règne en maître l’IA les groupement religieux, sectes anti-robots se multiplient dans le but de tout détruire au nom de la lutte contre le progrès. Ils sont armés jusqu’au dents, avec des armes sophistiquées (connectées, on est contre mais on en profite !), sans parler des attentats, des querelles, voire guerres entre pays : exemple une guerre de l’eau entre USA et Canada…



Fidèle à mon obsession de ne pas divulgâcher, je ne dirai rien de l’intrigue qui m’a bien plu, alors que je lis peu d’uchronies, et en fait je me rends compte que j’aime finalement bien ce style de littérature. Les personnages sont intéressants, chacun ayant une personnalité bien campée, le suspense est présent…



J’ai beaucoup aimé ce voyage en 2035 parmi tous les cataclysmes, les collapsologues, survivalistes de tous bords, les enragés de l’Intelligence Artificielle, les robots auxquels certains tentent d’inculquer l’empathie, les interfaces et tant d’autres choses qui pourraient nous tomber sur la tête « incessamment sous peu ».



Excellent moment de lecture donc car j’ai dévoré ce roman qui m’a donné envie de connaître davantage l’univers de Vincent Hauuy.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Hugo Thriller (que j’aime bien !) qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur.



#Survivre #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Respirer le noir

Respirer.

Profondément.

Emplir d'air (et de tout ce qu'il contient) mes poumons, ouvrant mes narines, gorge envahie, torax déployé... Je respire.

Un bon coup.

Pour retrouver mon calme.

Pour ne plus trembler.

Pour tourner ma langue sept fois dans ma bouche.

Pour remettre mes mains dans mes poches.

Avant de faire des bêtises que je pourrais regretter.

Envie de meurtre!!!



Que c'est difficile d'être adolescent...

Plus difficile encore, c'est d'être maman d'une adolescente!

Je sais de quoi je parle: allez, debout, c'est l'heure de te lever!

Ramasse tes chausettes!

Lâche donc ton portable, il est presque minuit!

Non, à 14 ans, tu n'as pas besoin d'un compte sur Instagram (sur Babelio, d'accord... Tu ne parles pas français? Et après?).

Non, à 14 ans, tu n'as pas l'âge d'aller boire un coca avec tes copains après 20 heures....

Parles-moi sur un autre ton: je suis ta mère!

Grosse? Mais non, tu n'es pas grosse: 55 kilos pour 1,62 m. Tu es folle!



Respirer le noir. Encore un recueil de nouvelles qui accompagne ma pause-dejeûner (z'avez qu'a lire mon billet sur "Exils"... Je ne vais pas me répéter, tout de même!).

Après avoir "Écouter le noir" que j'avais apprecié malgré une nouvelle qui m'a completement échappée, j'ai mis un certain temps à me replonger dans ce genre de littérature "courte". Pause-dejeûner oblige, donc.

Bien qu'inégales, comme dans tout recueil de nouvelles, j'ai trouvé leur niveau excellent. Peut-être parce que le "Noir" a une odeur. le malheur et la mort se sentant à mille lieues à la ronde, il a semblé plus "simple" ou plus "évident" aux auteurs de créer une nouvelle "noire" tournant autour de la respiration et/ou de l'odorat.

Résultat: inspirées (c'est le cas de le dire, puisqu'elles s'y prêtent), chaque nouvelle se respire, se hume ou coupe le souffle! J'ai même retenu ma respiration...

Bravo à Adeline Dieudonné qui m'a rappelé "Le parfum". J'ai sentis les remugles décrits si nettement que j'ai eu du mal à avaler mon potage!

La nouvelle de Mesdames Karine Giebel / Barbara Abel, duo imbattable ne pouvait qu'être parfaite. Je l'ai lue le souffle court, "aspirant" (ben, oui...) à ce qu'elles épargnent les "gentils", sans savoir qui allait périr. J'aime déjà beaucoup la plûme de chacunes de ces dames séparément. En tandem, c'est formidable. Elles ne sauraient faire autrement. À noter: le talent de ce duo pour planter un décor, installer une ambiance et "parfumer" l'atmosphère d'angoisse, sur un format aussi court qu'une nouvelle, mais avec le brio dont elles usent et abusent quand elles écrivent des romans, textes beaucoup plus copieux. Bref, une réussite! Et la petite pique politique (aaaah...le nom de ce toutou!!). Impayable!



Et maintenant? Comment lier mon intro et mon envie de meurtre avec l'ado de mon deuxième paragraphe? Oui, c'est bien elle que j'ai envie d'étrangler. Et pourtant, c'est ma fille, la chair de ma chair, le fruit de mes entrailles (ma fille, ma bataille, j'voulais pas qu'elle s'en aille... Merci Balavoine...).

Mère indigne? Monstre-maman?

Noooon!

Je voudrais l'étouffer... de baisers, la serrer sur mon coeur à lui couper le souffle, la porter tout contre moi pour sentir son parfum de bébé devenu grand.

Elle est née au début d'une chaude nuit d'octobre, pendant un été indien comme il y en a souvent au Portugal. L'accouchement (très compliqué...) ne s'est pas du tout passé comme je l'avais imaginé pendant les mois de ma grossesse (mais ça, c'est encore une longue histoire...). Quand, vers trois heures du matin, la sage-femme nous a emmenées du bloc opératoire jusqu'a notre chambre, elle a pris soin de coucher ma princesse à mes côtés, tout près de mon coeur, au creux de mes bras... Et jusqu'au matin, j'ai caressé son petit nez retroussé pour sentir sa douce respiration et m'assurer qu'elle était bien vivante...



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Respirer le noir

S'il continue dans cette veine, Yvan Fauth (alias mon ami @Gruz sur Babelio) va vraiment me rendre accro aux nouvelles, moi qui n'en lisait presque jamais il y a deux ans à peine ! Mais depuis qu'il m'a fait découvrir cette collection autour des sens qu'il dirige avec brio, je viens réclamer ma dose à chaque nouvelle parution. Et pour mieux s'assurer de ma dépendance, ce diable d'homme a eu une idée imparable à l'occasion de la parution du quatrième opus : organiser un concours sur son blog EmOtionS, dont le gagnant remporterait un exemplaire de "Respirer le Noir" dédicacé par chacun des 13 auteurs, rien que ça ! Et devinez quoi : j'ai gagné ! Dès lors, j'étais foutue...



Ah, il faut que je m'interrompe ; je viens de sentir une délicieuse odeur, oubliée depuis des mois ici : la PLUIE ! Je vais respirer cette fragrance digne des meilleurs parfums, après tant de sécheresse, à plus tard.



(15 minutes plus tard) Voilà c'est déjà fini, mais je m'en suis mis plein les narines ! Mais revenons à d'autres effluves, plus ou moins ragoûtants selon les textes.



Premier invité : R.J. Ellory himself, dans "Le parfum du laurier-rose", cette fleur "à la fois belle et mortellement vénéneuse". Andersen était un bon policier. Mais il a tué. Et pendant 29 ans, c'est l'odeur du sang qui le poursuivra du fond de sa cellule. Sauf parfois en rêve, où une petite victime innocente lui enverra le doux parfum abricoté du laurier-rose. Mais Andersen a purgé sa peine... Une de mes nouvelles préférées, où l'empathie ne va pas nécessairement là où on l'attendrait.



Sophie Loubière vient ensuite nous faire "Respirer la mort". Pas très engageant, présenté comme ça ! Surtout que ça commence par la tête d'un gamin enfoncée dans une bouse par son grand frère... En grandissant, Willy (l'embousé) développe des capacités olfactives extraordinaires, et parfois très gênantes : "tu sens la sardine", dira-t-il un soir à son père rentré plus tard qu'à l'accoutumée. Las, c'était plutôt la morue, comme le comprendra la mère ! Mais ce sens surdéveloppé va peu à peu prendre une place bien trop importante dans l'existence de Willy... Excellent texte également, qui figure dans mon top 5.



Franck Bouysse va m'emmener en territoire plus connu, en évoquant la triste vie d'un individu atteint du Fish-Odor Syndrom dans "Je suis un poisson". Je connaissais déjà cette affection par le biais d'un roman jeunesse ("la fourmi rouge" d'Emilie Chazerand") et je m'attendais donc à ce que l'auteur nous décrit de la vie sociale plutôt limitée des victimes de ce syndrome. Par contre la conclusion...chapeau ! Elle résonne d'ailleurs avec la fin du texte précédent, et avec une actualité pas encore enterrée. Un peu court à mon sens, mais Franck Bouysse a eu du nez !



"Cristal qui sent" de Mo Malo (tiens : ça m'évoque un autre cristal, celui de Théodore Sturgeon pour les férus de SF, et le clin d'oeil est certainement voulu !). Je ne connais pas encore cet auteur, mais il semble que ses romans se déroulent souvent dans le Grand Nord. ce texte ne fait pas exception, nous y suivons une expédition cherchant à localiser la sépulture de Villmussen, dernier compagnon de route d'un explorateur dont la mission s'était achevée tragiquement. Au cours de leur périple, ils vont tomber sur un mystérieux rocher doté d'une propriété inédite : il "sent". Et après en avoir réalisé un prélèvement, leurs propres capacités olfactives vont se modifier d'une façon incroyable. Et justement, je n'y ai pas vraiment cru, je n'ai pas réussi à rentrer dans cette histoire, peut-être parce qu'il faisait environ 40° à l'extérieur quand je l'ai lue ?



Changeons de décor avec "Deux heures et trente minutes", et partons pour le palais de l'Elysée, avec Dominique Maisons, auteur encore inconnu pour moi. Il y fait bien plus confortable, l'atmosphère y est feutré, mais un drame vient de s'y produire, qui pourrait menacer la sécurité de la nation tout entière. Et notamment son jeune dirigeant, dont l'évocation m'a fait sourire. retenez votre respiration, sinon tant pis pour vous ! Une nouvelle un peu plus légère, plaisante, mais qui ne marquera pas durablement ma mémoire, olfactive ou autre.



Mais la suivante, attention, là on entre dans du lourd ! Et pourtant François-Xavier Dillard nous emmène dans son "Happy world", un parc d'attraction qui m'a rappelé "Europa-park", un endroit de rêve où comme le héros, j'aimais emmener ma petite famille lorsque nos enfants étaient plus jeunes. Le seul inconvénient de ces endroits, c'est qu'il faut faire d'interminables queues pour profiter des attractions les plus prisées. Et ça, Nicolas (le papa) ne le supporte pas. Samia (la maman) va donc se dévouer et poireauter dans la file d'accès du Speed Mountain, le dernier-né des manèges du parc. Pendant ce temps-là, Nico et les enfants vont faire un petit tour dans ces grosses bulles transparentes qui roulent sur l'eau, ça a l'air trop fun !

Pendant ce temps-là, un commando de sinistres individus s'apprête à diffuser le contenu de mystérieuses bonbonnes par le circuit d'irrigation du parc... Comme pour la plupart des lecteurs, cette histoire m'a prise à la gorge, je retenais mon souffle tout au long des 6 chapitres et de l'épilogue qui les conclut. C'est un texte élaboré malgré sa relative brièveté, il comporte tous les éléments que j'aime dans un roman. Dans le top 2 sans hésiter !



Après, la chute fut un peu brutale avec le "Glandy" d'Adeline Dieudonné que pourtant j'apprécie pour ses romans. Mais cette fois je n'ai pas accroché du tout. L'histoire serait tirée d'un fait divers, elle se passe juste avant la première guerre mondiale. Glandy est au service d'un petit notable, et supporte mal sa condition, surtout qu'il s'est amouraché de la fille de son patron. C'est Carnaval, et il s'imagine que sous un déguisement il pourra l'approcher et la séduire. Le rapport avec le thème ? Très lointain, quelques odeurs évoquées, notamment celle du vomi après la cuite, miam-miam ! J'ai passé très vite à la nouvelle suivante...



Et celle-ci m'a flanqué un uppercut, car elle est très réaliste et pourrait fort bien être lue dans la page fait-divers d'un quotidien régional. C'est "Le monde d'après", d'Hervé Commère, et ça se passe dans le monde de maintenant, celui que nous connaissons depuis l'apparition d'un sale petit virus. Un village très tranquille, surtout depuis que la carterie Bellegrand, unique entreprise du coin, a dû fermer ses portes face à la concurrence étrangère. Le petit lotissement construit à l'époque de la prospérité a été déserté, les habitants s'en vont chercher du travail sous d'autres cieux. Mais un jour, un agent immobilier se met en tête de redonner vie à ces pavillons abandonnés. Ce qu'il ignore, c'est qu'il y a très longtemps, un jeune garçon avait volé une clé de chacun des pavillons. Je n'ai absolument pas trouvé de lien avec le sens de l'odorat, je n'ai pas compris ce que cette nouvelle faisait dans ce recueil, mais à part ça j'ai vraiment beaucoup aimé.



"Miracle" de Vincent Hauuy, que je ne connaissais pas, et qui ne m'a vraiment pas transcendé avec son polar d'anticipation où il nous convie à une plongée neuronale dans la psyché d'un tueur comateux. Je me suis un peu perdue dans cette sombre histoire où le parfum" Miracle" de Lancôme tient un rôle essentiel. Sans plus, une des nouvelles que j'ai le moins aimée.



Jérôme Loubry, par contre, m'a énormément touchée avec "Les doux parfums du cimetière", l'histoire de Pierre qui a perdu sa mère et vient régulièrement lui parler sur sa tombe, lui raconter les autres visiteurs du lieu qu'il caractérise chacun par une odeur. On croise Monsieur Gâteau, ainsi nommé parce que le tabac de sa pipe rappelle à Pierre l'odeur des gâteaux que sa mère lui confectionnait. Madame Cerise et Patchouli, à cause de son parfum capiteux, qui vient "visiter" son mari et lui montrer sa poitrine opulente (ce que Pierre, caché derrière un arbre, ne manque jamais de guetter). Benoît, un joggeur qui passe par le cimetière pour raconter ses performances sportives à ses grands-parents devient Monsieur Vinaigre. Et bien d'autres encore, dont il épie les conversations avec leurs défunts. A cause de sa sensibilité particulière aux fragrances de chacun, il va devenir "le Nez de la Mort". Une histoire délicate, qui pourrait être triste mais que j'ai trouvée au contraire pleine de fraîcheur et très émouvante.



Place à Chrystel Duchamp, avec "L'amour à mort" qui nous mènera du paradis à l'enfer avec un passage par le purgatoire. En trois brefs chapitres, une histoire qui au départ paraissait banale va se transformer en un pur cauchemar. Très efficace, et bouchez-vous le nez, l'enfer ça ne sent pas bon !



Et enfin, pour clore ce festival dédié à notre sens de l'odorat, le duo de choc déjà présent dans les autres opus, isolément ou ensemble, j'ai nommé Barbara Abel et Karine Giebel, qui nous ont concocté "Petit nouveau", un titre dont nous comprendrons le sens à la toute fin du récit. On y retrouve un thème traité dans une autre des nouvelles présentées ici, mais cela n'a n' absolument pas nui à l'intérêt que j'y ai porté. je préfère ne pas trop en dire, mais si vous connaissez un peu ces deux auteures, vous vous douterez qu'il y aura de la noirceur, du suspense, plusieurs histoires qui s'imbriqueront, et un talent extraordinaire pour emporter le lecteur. Et tout ça en partant également d'un fait réel... Sans conteste, la meilleure histoire en cerise sur le gâteau bien odorant que nous a cuisiné Yvan !



Je me rends compte que ma critique est devenue aussi longue que mon nez, et qu'il faut que je reprenne mon souffle, que je respire une bonne bouffée d'air frais, et vous aussi sans doute. Comme entretemps la nuit est tombée, je vous invite à m'accompagner dans mon jardin, où enfin l'odeur piquante de l'herbe desséchée a cédé la place aux doux effluves de la terre mouillée.

Mais, c'est étrange, une odeur inconnue vient agresser mes narines...















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L'étudiant

Si vous ne connaissez pas l’auteur Vincent Hauuy, sachez que vous pouvez vous plonger dans n’importe lequel de ses livres, vous ne tomberez pas dans le vu et revu et à chaque fois, c’est quelque chose de totalement différent que vous découvrirez.



Ici, l’histoire se déroule en France, dans les Alpes. Venant d’une famille réputée dans la région en matière de gastronomie, David a choisi une voie totalement différente puisqu’il s’est dirigé vers la musique et la peinture. Alors qu’il porte sur ses faibles épaules ce qu’il reste de l’ancien prestigieux restaurant familial, le besoin d’argent se fait ressentir et il a la mauvaise idée d’en emprunter aux mauvaises personnes. Le voilà obligé de rembourser une dette conséquente alors qu’il vivote de petits boulots. Quand un emploi très bien rémunéré au fin fond des montages neigeuses lui est proposé, il décide de l’accepter sans en imaginer les conséquences.



Le style d’écriture de Vincent Hauuy m’a séduite dès son premier thriller, « Le tricycle rouge ». Encore une fois, j’ai pu le retrouver ici. C’est net et précis. Il ne tombe pas dans des élucubrations inutiles et parvient à faire grimper le suspens en haut des cimes alpines.



L’auteur a, dès son premier livre, compris les ficelles du parfait thriller, faisant rapidement hausser l’énigme. Ce que j’apprécie fortement est que le récit est très visuel et le lecteur a ainsi l’impression de lui-même figurer dans l’intrigue. J’ai apprécié cette atmosphère glaciale des Alpes, dans cette demeure isolée de tout où le paysage spectral crée un décor angoissant, digne des meilleurs thrillers américains.



Totalement de saison (à part pour les petits chanceux qui se trouvent au soleil), ce roman devrait vous plaire pour le lire au coin du feu, entouré d’un bon plaid afin de frissonner durant ses 288 pages.


Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Le Tricycle rouge

Les critiques enthousiastes et le Prix Michel Bussi du meilleur thriller français décerné à ce polar m'ont convaincue de l'acheter comme un cadeau de Noël.

"Un vrai talent d'écriture au service d'une intrigue efficace et riche en rebondissements" - je suis d'accord en tous points...alors comment expliquer que je suis passée complètement à côté de cette histoire ?



le livre me paraît "trop" ou "pas assez".

"Un vrai talent d'écriture" - Vincent Hauuy en possède, indubitablement. La façon dont les chapitres s'enchaînent, leurs titres évocateurs, les mots pas ordinaires dont il aime se servir - tout ça me plaît bien !

"Riche en rebondissement" - oui, rien à dire non plus sur ce point là...

Reste donc "l'intrigue efficace" - et je crains que c'est là où se trouve le talon d'Achille...c'est même TROP efficace à mon goût ! Malheureusement, cette efficacité tombe dans le cadre du "déjà vu", maintes fois refondue et remoulinée dans les nombreux thrillers de ce genre.

Noah Wallace, un ancien profileur sombre et tourmenté (dont les "flashs" font cependant l'originalité du roman). Sophie, une blogueuse intrépide. (Ses "fuck" ont fini par me fatiguer...) Une jeune flic surdouée, Clémence.

Meurtres tellement sordides que leur monstruosité en acquiert presque un côté "esthétique". Programme ultra-secret de la CIA. Darknet (encore !), paranoïa, lavage de cerveau....Les personnes qui ne sont pas ce qu'ils semblent être.



Qui est tu, Noah Wallace ?!!



Quand je me surprends à chercher les "puces" dans un livre; les improbabilités dans l'intrigue et dans les dialogues, ce n'est pas un bon signe ! La moitié des meurtres, n'est elle pas en trop ici ? Les personnages se cachent la vérité pour des raisons que je ne comprends pas toujours...

Qui sera capable de me dire pourquoi chez Thilliez ou Giebel, même le scénario le plus "tordu" me semble toujours "crédible", tandis que "Le tricycle rouge" me donne des tics nerveux ? Overdose de polars ?



Bon, je compte toujours l'offrir malgré tout, et je laisse le futur destinataire se faire sa propre opinion. Qui sait, je ferai peut-être un heureux....
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Storia 2020

Encore une initiative louable et utile que ce recueil de nouvelles dont les droits sont reversés à l'association Ela pour les enfants malades ( atteints de leucodystrophie) .



Dix sept auteurs de thrillers se sont essayés, avec plus ou moins de bonheur, à l'exercice suivant: revisiter les contes. Ceux-ci, dans leur forme originale, sont déjà souvent cruels et dérangeants: inceste dans Peau d'âne, cannibalisme dans le petit Poucet, crimes et abandons d'enfants, bref que du bien effrayant et malsain! Eh bien, certaines de ces nouvelles font dans la surenchère...



Mention particulière , à ce propos, pour " Dur à cuire" de Victor Guilbert, s'inspirant du bonhomme de pain d'épice, on plonge dans le gore... La première" La fille aux allumettes" est tout aussi poignante que le conte. Certaines ne m'ont pas tellement plu , par exemple celle de Jérôme Loubry, auteur que j'apprécie pourtant . D'autres ont un côté étrange envoûtant comme " L'arbre de glace" de Mo Malo. Et Nicolas Beuglet nous amuse bien avec " Sangdrillon"...



Mais qu'importe mon ressenti très inégal, d'une histoire à l'autre, ce qui compte avant tout, c'est la démarche accomplie à travers ce livre. En tout cas, cela m'a donné envie de lire un essai qui m'attend depuis longtemps" Psychanalyse des contes de fées " de Bruno Bettelheim...
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Storia 2020

Un recueil de nouvelles au profit de l'association ELA (Association européenne contre les leucodystrophies). 17 auteurs de thrillers ont détourné des contes populaires pour en faire des nouvelles noires. Comme toujours dans ce genre d'exercice, il y a du bon, et même du très bon, et quelques déceptions ; Globalement, le résultat est ici plutôt satisfaisant.



Mais c'est d'abord l'intention des auteurs, et le geste d'achat solidaire qui comptent. On ne peut donc jamais être totalement déçu !



- J'ai beaucoup aimé : Dur à cuire, de Victor Guilbert ; Le joyeux Noël d'Otto, de Thomas Enger ; Paradise, lost and found, de Christophe Dubourg

- J'ai bien aimé : La fille aux allumettes, de Roy Braverman & Ian Manook ; Nico le petit saint, de Damien Eleonori ; Blanche et les sept assassins, de Jérôme Loubry ; Au bois dormant, de Armelle Carbonel ; Once upon a time... in L.A., de Nicolas Duplessier ; Rouge, de Ivan Zinberg ; Les trois petits porcs, de Ludovic Miserole ; Le "Barbe-Bleue", de Vincent Hauuy ; Le tout petit Pousset, de Jacques Expert ;

- J'ai moins aimé : La peau que j'habite, de Johana Gustawsson ; L'arbre de glace, de Mo Malo ; Sangdrillon, de Nicolas Beuglet ; Boucle d'Aur, de Loraine Letournel Laloue.



Un livre à acheter sans hésitation.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Storia 2020



Je m’étais procuré ce recueil de nouvelles, ainsi que le suivant "Storia 2022", par sympathie pour la bonne œuvre pour laquelle leurs auteurs de ces nouvelles se sont engagés, venir en aide aux personnes frappées par la leucodystrophie, cette maladie génétique neurodégénérative terrible, sans vraiment me rendre compte de la qualité des textes que l’Association Européenne contre les Leucodystrophies, ELA, avait ainsi réussi à rassembler.



Disons-le d’emblée : les nouvelles sont tout à fait à la hauteur de l’idéal poursuivi. Ce sont autant de variantes originales de nos contes d’enfants, "il était une fois...".



Ce premier "Storia" comporte 17 nouvelles d’auteurs réputés, comme Ian Manook et le Norvégien Thomas Enger, et d’autres moins célèbres et connus et compte 410 pages, avec en annexe une brève biographie des auteurs participants et une courte note explicative sur les missions de l’ELA et ses réalisations, notamment au niveau de la recherche médicale.



Apprécier une nouvelle est bien entendu essentiellement une histoire de goût personnel et, si l’ensemble des nouvelles est de qualité remarquable, cela n’empêche naturellement pas qu’on aime l’une plus que l’autre des 17 proposées.



La nouvelle qui m’a touchée le plus est celle de Roy Braverman et Ian Manook "La fille aux allumettes". Une histoire certes particulièrement triste, mais racontée avec une telle empathie et talent que l’on réalise qu’il s’agit d’une perle littéraire rare.



Une nouvelle étonnante est celle de Nicolas Beuglet "Sangdrillon" , une interprétation alternative de la comptine merveilleuse de Cendrillon.



L’auteur norvégien, Thomas Enger, nous surprend avec l’histoire d’un vieux protecteur de forêt et le vol catastrophique d’un sapin de Noël.



Damien Eleonori, qui selon le fondateur d’ELA, Guy Alba, a joué un rôle majeur dans la réalisation de "Storia", rend un hommage à l’amitié sincère entre gosses dans "Nico le petit saint".



Jérôme Loubry a situé sa nouvelle, qui forme une variante dramatique de "Blanche Neige", à Amsterdam. Tandis que Victor Guilbert nous offre une version étrange du "Petit Bonhomme de pain d’épices" et Armelle Carbonel une version personnelle de "La Belle au bois dormant".



Je ne vais pas résumer d’autres variantes de contes populaires, tels "Le Vilain Petit Canard", par Christophe Dubourg, "La Belle et la Bête " par Alice Morgane et "Barbe Bleue" par Vincent Hauuy, ..., mais juste signaler que la nouvelle d’Ivan Zinberg "Rouge" d’après "Le Petit Chaperon rouge" est bizarrement inspirée par une affaire réelle, celle du monstre de Montmartre, Thierry Paulin (1963-1989), qui entre 1984 et 1987 a tué 21 vieilles dames.



Ce recueil m’a tellement plu que j’ai hâte de commencer la suite "Storia 2022".

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Le repas

Une novella qui m’a rappelé la trame du début d’un roman de Karine Giebel. L’ambiance pesante, étouffante, malsaine est bien rendue. On a juste envie de savoir dans quel guêpier a pu tomber Marc, un coureur de jupon invétéré assez stupide pour aller passer une soirée dans une maison isolée en pleine tempête de neige. Le format court ne permet pas vraiment à l’auteur de s’exprimer pleinement.
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Respirer le noir

"Respirer le noir" est un recueil de nouvelles noires écrites par des auteurs qui aiment le noir.

12 nouvelles sur le thème de l'odorat. Même si les nouvelles est un genre que je n'affectionne pas particulièrement il faut reconnaître que le talent de des auteurs de ce livre a réussi à retenir mon attention à chaque fois. Chaque nouvelle, sauf une, m'a séduite et je descerne le prix de l'émotion à Jérôme Loubry, qui est décidément un écrivain que j'apprécie beaucoup. Mes deux favorites Barbara Abel et Karine Gibel ne m'ont pas déçue. Je ne vais pas écrire un mot sur chaque auteur, mais , tous ont su répondre à la commande avec originalité.



















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Dans la toile

Non, lecteur, tu n'es pas convié ici à découvrir les joies du camping - audio & visio de l'apéro bruyant des voisins midi & soir, leurs blagues salaces, parties de pétanque et ébats sur matelas pneumatiques.



Cette 'toile' peut désigner des peintures, notamment celles peintes par Isabel, mais aussi le piège dans lequel cette jeune femme se débat depuis qu'elle a été victime d'une fusillade (coma, syndrome de stress post-traumatique, amnésie, somnambulisme, etc.).



Le début du roman est prometteur.

Isabel est incitée à quitter Paris pour se mettre au vert dans les Vosges, son mari médecin rentre tard, elle se retrouve alors seule dans un environnement isolé et flippant, manque d'air, fait des malaises, voit des morts et/ou hallucine, reçoit d'étranges messages.

Huis clos + événements inquiétants + paranoïa ou complot réel = ambiance angoissante, donc stress assuré pour le lecteur.

L'auteur revendique son admiration pour Stephen King. N'ayant lu que (l'excellent) 'Dolores Claiborne', je ne saurais comparer.



L'intrigue vosgienne devenant de plus en plus répétitive et confuse, les flash-back sur l'enfance américaine d'Isabel dans le Maine sont bienvenus (à défaut de représenter des bouffées d'air frais, car l'héritage familial est très lourd).



Pour accrocher le lecteur (c'est quitte ou double, moi il m'a agacée, dégoûtée), Vincent Hauuy multiplie les ingrédients du genre, et on trouve en prime, comme si ce n'était déjà pas assez chargé : troubles mentaux sévères, affaires de pédophilie, cancers, addictions diverses, dettes, gémellité, "cendrillonade", etc.

N'est-ce pas trop facile de balader le lecteur en cumulant tout ça ? Ça part dans du grand n'importe quoi, selon moi.



Plus jamais un tel imbroglio cousu de fil blanc.
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Respirer le noir

Après avoir découvert – il y a un an – le sens du toucher avec « Toucher le noir » (ma chronique est toujours disponible sur mon blog), c'est l'odorat que j'ai choisi d'appréhender avec ce recueil de nouvelles.



Sous la forme de nouvelles, cette collection, initiée par Yvan Fauth, se concentre autour des cinq sens dans le domaine de la littérature noire. Débutée avec l'écoute (« Ecouter le noir »), suivie par la vue (« Regarder le noir »), vient ensuite le toucher (« Toucher le noir ») et ce tome-ci vient en quatrième tome avant de se clôturer par le goût (paru juste avant l'été).



Pour les lecteurs les plus réfractaires au style littéraire des nouvelles, ce recueil serait amène à les séduire au vu des grands noms de la littérature noire qui y prennent part à nouveau, qu'ils viennent du Royaume-Uni (comme R.J. Ellory) mais aussi de France et De Belgique.



J'ai beaucoup aimé la manière dont chacun de ces auteurs de renom a eu d'aborder le thème de l'odorat, chacun de façon très personnelle. En fin de compte, ils ne sont liés que par une très fine ligne directrice et c'est intéressant de lire ces textes si différents, avec chacun des sensibilités particulières.



J'apprécie en fait beaucoup ce type de format entre deux lectures compliquées ou quand j'ai l'esprit tellement embrouillé de 1000 et 1 choses que je suis au bord de la saturation pure et simple. En fin de compte, je ne lis pas assez de nouvelles !



J'ai, il est vrai, toujours la peur d'être déçue car distiller une ambiance, placer les décors, introduire les personnages en quelques pages seulement est un vrai travail d'équilibriste. Pourtant, avec ses recueils chapeautés par mon confère blogueur, Yvan Fauth du blog EmOtionS, je suis certaine de passer un excellent moment de lecture et d'évasion. Encore une fois, c'est une mission remplie avec beaucoup de succès.



Voilà donc encore une lecture parfaite pour cet été !
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L'étudiant

Le professeur de musique pris au piège



Dans ce polar Vincent Hauuy nous propose de suivre le prof de musique d'un enfant surdoué. Dans un chalet isolé de montagne, il va découvrir de curieux hôtes et se retrouver au cœur d'une infernale machination.



C'est bien simple, les ennuis s'accumulent à une telle cadence que David Lessard va jusqu'à se dire que la mort pourrait être une bonne solution à ses problèmes. Petit-fils d'une lignée de restaurateurs de renom, il s'occupe de sa mère atteinte d'un cancer, n'a plus aucune nouvelle de son frère qui a filé depuis dix ans et dont l'établissement a périclité. Il va vraisemblablement falloir mettre la clé sous la porte. Et ce ne sont pas les maigres revenus de ses compositions musicales qui vont lui permettre de régler ses dettes abyssales. Et le message de l'envoyé des frères Daniele a été on ne peut plus clair: si on lui accorde un dernier délai, après lui avoir coupé un morceau d'oreille au sécateur, c'est pour lui permettre de rassembler très vite 20000 €. Car dans flot de mauvaises nouvelles une lueur d'espoir réussit à poindre. On lui propose d'être le prof de musique et de beaux-arts d'un enfant surdoué vivant dans un magnifique chalet du côté du Brévent.

Il lui faudra deux heures de route pour arriver dans cet endroit idyllique et se rendre compte que la proposition est tout ce qu'il y a de plus sérieux.

Dans cet endroit isolé, il va faire la connaissance de son élève, effectivement très doué mais bien mystérieux, et de son père qui effectue des recherches scientifiques pour le compte d'un riche patron. Il a notamment l'ambition de développer un casque de réalité virtuelle révolutionnaire. Au fil des jours et des leçons, il va découvrir la présence d'autres personnes, un cuisinier qui connaît parfaitement les recettes servies dans le restaurant familial et un patient alité dans une chambre habituellement fermée. Des découvertes qu'il va vouloir creuser avec sa meilleure amie et un enquêteur qui entendent bien trouver la clé de ce mystère. Si leurs recherches s'avèrent fructueuses, elles font aussi augmenter considérablement leurs craintes. La famille Lessard semble en effet être au cœur d'une machination diabolique. Peut-être faut-il remuer le passé pour en découvrir le secret de ce thriller, même si quelques coquilles viennent gâcher le plaisir de la lecture.

L'épilogue imaginé par Vincent Hauuy est un feu d'artifices de révélations. Ce qui en fait, à contrario, la partie la moins vraisemblable du récit. Mais on pardonnera volontiers cet excès de zèle, car jusque-là on est pris dans ce suspense habilement construit.

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Le Tricycle rouge

Avec une 4e page de couverture telle qu'annoncée, et dés les premières pages tournées, je me disais que l'histoire allait me captiver. L'histoire ? Celle de Noah Wallace, un excellent profileur, dont la vie est loin d'être la plus banale qui soit. Tant l'on ignore (tout comme lui), qui il est.

Profileur, il est confronté à des crimes glauques pour lesquels un serial killer s'adresse à lui directement.

Là est tout l'enjeu de cette histoire. Ce livre m'a marqué mais au final pas de la manière dont je l'avais appréhendé initialement : c'est un polar compliqué où le propos de Noah Wallace est perturbateur. Dommage.
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Le Tricycle rouge

Roman très prenant. Une intrigue originale et retorse qui tient en haleine avec un personnage principal atypique. Des chapitres courts qui rendent le récit dynamique. Les pages défilent, on veut connaitre la fin ( surprenante d'ailleurs) et enfin savoir qui est vraiment Noah Wallace.

Je le conseille vivement.
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