Citations de Virginie Grimaldi (4130)
L'ivresse, c'est l'endroit où vont ceux qui ne veulent être nulle part.
La vie, c'est le présent. C'est ici et maintenant. D'hier, il ne fut garder que le positif. De demain, il ne faut rien attendre. On ne peut pas changer le passé, on ne peut pas connaître l'avenir. La peur découle du passé et abîme le futur. C'est souvent à la fin de notre vie que nous mesurons la valeur du présent.
Je compte sur vous pour retenir la seule leçon que j'aie vraiment cherché à vous apprendre : faites de chaque jour un souvenir heureux. A la fin, le bonheur est la seule chose que l'on emporte avec soi.
Si la vieillesse était douce à vitre, personne ne voudrait que ça s'arrête. Le fait qu'elle soit si rude rend l'existence moins attachante. La vieillesse a été inventée pour se détacher de la vie.
Tu m'avais confié ton désir de bébé plusieurs fois mais le douloureux souvenir de la naissance de mon frère avait fait éclore en moi une peur panique de l'accouchement. J'étais tout à fait disposée à avoir des enfants, je le souhaitais, à la condition qu'ils me soient livrés par la poste
C'est pas un homme, c'est un échaffaudage. Une armoire avec des pieds et des bras. Mais une grande armoire, hein, genre le dressing de Beyoncé.
Petite sœur. C'est ce que je suis. Je suis née petite soeur, je mourrai petite soeur. Je suis intimement persuadée que la position dans la fratrie empreint, voire détermine, I'adulte que l'on devient. Je serais sans doute autre si j'avais été l'ainée. Le premier trace le sillage, remplit tout l'espace, aspire toute l'attention. Les parents penchés sur son existence, les inquiétudes qui l'entourent, la puissance des premières fois. Pour beaucoup, la famille naît au premier enfant. Les suivants l'agrandissent, lui la fonde. II endosse ainsi une importance et une responsabilité que ne peuvent connaître ceux qui suivent. Eux débarquent dans un espace occupé. L'attention est partagée, les inquiétudes allégées, les premières fois déjà éprouvées. Ils ont un modèle pour se construire, en "fonction de" ou "en opposition à". Leur caractère se définit en réaction, en comparaison : ils font plus de bruit ou moins de vagues, sont plus ceci ou moins cela. J'ignore quelle place est la plus enviable. Chacune à ses avantages et ses inconvénients. Je sais juste que je suis la seconde, la dernière, la petite, celle d'après, et que je l'ai profondément, viscéralement, ressenti toute ma vie.
- […] Je ne comprends pas ces femmes qui restent avec des hommes violents elles ont une part de respon…
Elle suspend sa phrase. Cette phrase que j'ai tellement entendue, depuis toujours. Dans ma propre bouche, parfois. Cette phrase qui inverse les rôles, qui atténue la responsabilité du coupable et charge la victime. Cette phrase qui laisse penser aux femmes battues qu'elle le mérite un peu, quand même, puisqu'elles ne partent pas. Ma mère comprendra peut-être, maintenant que cette phrase concerne sa fille. Car l'être humain est ainsi, malheureusement : il ne comprend vraiment les choses que lorsqu'il est personnellement confronté.
La peur. L'amour. L'emprise. La culpabilité. Les enfants. La solitude. Le manque de moyens. Nulle part où aller. Il existe autant de raisons que de situations. Une victime n'est jamais responsable.
Je me sens souvent agressée par le comportement des autres, en voiture, dans les magasins, dans les administrations, en amitié, en amour. Ça se méprise, se pousse, se menace, s'invective, se passe devant, s'ignore, et cette violence ordinaire finit par prendre toute la place et occulter les mains tendues, les sourires, les encouragements, les engouements, les surprises.
Avant, quand les gens disaient que j'étais différente, j'aimais pas trop, j'avais l'impression d'être dans un jeu "trouvez l'intrus". Mais finalement, je veux toujours rester différente. Je ne veux jamais devenir comme les autres. C'est bête d'être les autres alors qu'on est soi.
C'est sans doute pour cette raison que je chéris tant nos vacances estivales. Parce qu'il a tout son temps, parce qu'elle a tout son sourire, parce que j'ai tout mon bonheur.
Nous découvrons nos voisins, ces personnes qui vont vieillir avec nous, ces femmes pleines de rêves, ces hommes pleins de projets. C'est émouvant de savoir que nous avons choisi le même endroit pour édifier nos vies.
Je n'avais jamais envisagé que donner la vie puisse se passer autrement que comme on nous l'avait toujours raconté. Désormais, comme tous les autres parents accidentés, je sais à quel point avoir un enfant en bonne santé relève du miracle.
J'ai traversé la cité en la regardant s'animer. Le matin, ça sent l'espoir.
La perspective de travailler avec des personnes âgées m'emballait à peu près autant que d'embrasser une araignée, mais c'était une question de survie.
[ Journal de Lily, 12 ans ]
C'est une cascade pas haute mais très large, ça fait beaucoup de bruit et l'eau va hyper vite, elle se jette en avant comme si quelqu'un lui courait après, à mon avis elle a fait une connerie. Je pense que , si tu te baignes dedans, ça remue tellement que tu ressors comme un Picasso.
Cette fille est tellement vide que, quand je la regarde, j'ai le vertige.
« Parfois, j’ai cette drôle d’impression que la vie est un jeu vidéo. On commence la partie avec plusieurs jauges pleines. La jauge de sérénité, la jauge de force, la jauge d’énergie, la jauge de joie. Sur notre chemin, on va croiser quelques ennemis, faire face à des attaques, parfois se tromper de chemin, sauter sur des bombes, chuter dans des trous, buter contre des obstacles. A chaque fois nos jauges vont être entamées, mais des bonus « Bonheur » vont nous aider à les recharger. Le bonus « Mariage », le bonus « Naissance d’un enfant », le bonus « Soirée en famille ». Ces bonus sont précieux, ce sont eux qui déterminent la qualité de la partie, parfois même sa durée. A la fin de chaque tableau, on doit affronter un gros monstre. Parmi les plus terrifiants, il y a le monstre « Deuil », le monstre « Maladie », le monstre « Chômage », le monstre « Rupture ». Ceux-là, ils sont coriaces, il faut du temps pour en venir à bout. Même si on y parvient, ils emportent avec eux une bonne partie de chaque jauge. Un jour, les bonus ne sont plus assez costauds pour restaurer la joie, l’énergie et la force. »
Après tout, peut-être la vie des autres est-elle plus facile à juger que la sienne.
J'ai appelé la fourrière, ils m'ont confirmé qu'elle était là-bas et que je devais aller au commissariat, qu'ils me donneraient un papier pour la récupérer. Je suis donc allé au commissariat, mais ils ont voulu que je paie pleins de PV, pour le stationnement, pour le contrôle technique non fait, pour défaut d'assurance, pour les pneus lisses, apparemment je suis le sosie de la Banque de France.